AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-14%
Le deal à ne pas rater :
Lave-linge hublot HOOVER HWP 10 kg (Induction, 1600 trs/min, Classe ...
299.99 € 349.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Angélique-Rose d'Amboise (terminé)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité


avatar



Invité


Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Empty
MessageSujet: Angélique-Rose d'Amboise (terminé)   Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Icon_minitime22.02.10 4:07

Angélique-Rose d'AMBOISE
_______ ft. Elizabeth Harnois
Angélique-Rose d'Amboise (terminé) 48081710


    ► Dix-huit années.
    ► Duchesse de Chambéry, comtesse d'Aubijoux, dame de Clos-Lucé.
    ► Française jusqu'aux bouts des ongles. D'une noblesse remontant jusqu'à Hugues Capet, compagnon d'armes de son ancêtre.
    ► Demoiselle à marier. Contre son gré, malheureusement.

    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?

    « Versailles, mademoiselle, Versailles. Il ne faut pas s’y méprendre. Tout cela tombera un jour. Un château de cartes pour un roi mortel. »

    Comment appeler un endroit terrestre, paradis? Ce serait un grand péché de le faire. Quant à cette vision de l'enfer, peut-être est-elle exagérée. Pourtant, il est certain que le diable y rôde. Le jeu, l'alcool, les relations illicites, tout ce qui flotte dans l'air ressemblent à quelque chose de maléfique. Pour cette jeune fille qui n'avait d'autres ambitions que de faire ses vœux perpétuels, Versailles est un lieu dangereux et totalement inattendu. Paradis, car le Roi, le représentant de Dieu sur Terre s'y trouve. Paradis, car les nuages du Ciel doivent être aussi beaux que les dorures du Palais. Enfer, car tous ceux qui y vivent sont d'effroyables pécheurs. Enfer, car elle y a été envoyée contre son gré. Comment pourrait-on souhaiter vivre près de Louis XIV lorsqu'on peut vivre près de Dieu et devenir son épouse? Par contre, un côté de préciosité pointe parfois une brillante étincelle dans le regard de la demoiselle. Fort habituée aux multiples châteaux de la famille d'Amboise, elle ne peut que succomber aux splendeurs de Versailles. Mais lorsque splendeur rime avec malheur, comment peut-on y vivre?

    Vérité ou fantasme du complot ?

    « Qu’est-ce que vous me dites ? Vous ne saviez pas ce qu’on murmure et que l’on complote en ce moment même ?»

    Au nombre de rumeurs qui parcourent les planchers de marbre de Versailles, dans leurs froufrous, avec leurs épées, il faudrait bien être fou pour porter attention à toutes. Évidemment, il y en a qui sont plus intéressantes que d’autres, plus surprenantes aussi. Ah, d’ailleurs, saviez-vous que l’on complotait contre le Roi et que l'on songeait à en mettre un à sa place ? Oui, peut-être que cette rumeur a traversé un couloir alors que la jeune femme y mettait les pieds. Absurde, totalement absurde. Pourtant, sa naïveté et sa candeur l'empêchent de vraiment s'attarder au cœur de ce complot. En vérité, qui en voudrait au bon Roi? D'ailleurs, qui compte tente de s'en prendre à Sa Majesté finira roué. Où est l'intérêt? De plus, tuer quelqu'un mène directement en enfer, alors imaginez où mène le meurtre d'un Roi ordonné par Dieu? Bien sot est celui qui s'attaquera à Louis le Quatorzième.

    Plutôt colombe ou vipère ?

    « C’est bien étrange, mais à Versailles, mademoiselle, on bénit les corbeaux et on s’acharne sur les colombes. »

    Est-il vraiment utile de poser la question ? Son prénom a bien été choisi. Angélique, la jeune demoiselle se retrouve dans l’impossibilité de dire du mal de qui que cela soit. « Pardonnons à ceux qui nous ont offensés » Si Dieu a demandé à ce que l’on suive une telle consigne, pourquoi y déroger ? Sans qu’elle ne puisse le dire, car ce serait péché d’orgueil, la jeune femme est une colombe. Probablement la plus blanche de Versailles. Car, si quelqu’un ose s’en prendre à elle, la pauvre demoiselle ne répliquera pas. Sa revanche, bien douce, sera d’aller prier pour cette personne qui n’a pas été éclairée par la lumière divine. Parfois, elle pleure. Sur le sort de ces pauvres humains méchants et cruels. Pourtant, elle a la force morale de résister à tout cela. Si elle pleure, c’est pour les autres, qui ne sont pas capables de comprendre que c’est dans ce monde que l’on accède à l’autre.

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    ► Paméla ou Nicolas si vous préférez ^^
    ► Dix-neuf ans, vingt ans mardi
    ► Quotidienne
    ► Longue vie au roi
    ► Vive Versailles Smile


Dernière édition par Angélique-Rose d'Amboise le 01.03.10 8:56, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Angélique-Rose d'Amboise (terminé)   Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Icon_minitime01.03.10 7:49

« Il était une fois ... »

Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Baba_b10

24 juin 1648

«Un autre enfant, madame? Bien sûr que non! Vous en mourrez!»

Antoine d’Amboise monta les escaliers en courant, se prenant les pieds dans les tapis qui couvraient maladroitement les marches. Se retenant avec peine à la rampe d’argent, il continuait sa pénible ascension, alors que ces poumons brûlaient et qu’il sentait ses jambes prêtes à se dérober sous lui. Il n’avait certainement pas l’intention de s’arrêter, mais en cet instant, il se maudissait d’avoir mis les chambres dans cette aile lointaine du château médiéval de Lafauche. Craignant le pire, il tenta d’augmenter le rythme, mais les privations et les dures conditions de vie des dernières semaines ne l’aidaient certainement pas. Il était vrai qu’à son âge, il n’était certainement plus une jeunesse et imposer à son corps un usage semblable n’était guère pour l’aider. Pourtant, les cris qu’il entendait à l’étage ne pouvaient que l’encourager. Encore un effort! Voilà, il avait atteint le palier! Ses mains nerveuses tâchant de défaire son armure de combat qu’il avait encore sur le dos, Antoine d’Amboise parcourut les derniers pieds le séparant de la chambre de son épouse. Pourtant, il se fit arrêter par la bonne de cette dernière.

-Monseigneur, vous ne pouvez entrer. Madame est en grande souffrance.

-Clorine, laissez-moi entrer! C’est ma femme!

Vivement, il écarta la grosse demoiselle aux joues creusées de profonds sillons et poussa la porte de sa chambre. Le lieu, à la chaleur et à l’érotisme oriental, semblait transformé. Les accessoires d’argent et les lourdes tentures de velours lie-de-vin semblaient aux yeux du maréchal un véritable enfer. Qu’est-ce que cela pourrait être d’autre lorsqu’on entendait les cris de votre femme vous déchirer ainsi les tympans? Se précipitant vers le lit, il s’agenouilla près de son épouse, prenant sa main avec dévotion, la baisant tendrement. Le visage émacié et torturé de la dame se tourna vers lui avec une couleur de cire. Ses yeux semblaient des abîmes sans fond tant la douleur les dévorait.

-Antoine? marmonna-t-elle vaguement, entre deux cris.

-Oui, je suis là, Anne. Je suis là. Tout va bien aller!

-Je… croyais que vous étiez mort à Verceuil? balbutia-t-elle, alors que son mari décollait ses longues mèches blondes de son front mouillé.

Nouveau cri, sur lequel Antoine resserra la main de sa femme.

-Mais… vous êtes ici? Vivant?

-Oui, oui, fut la seule chose qu’Antoine fut capable de répondre.

Soudainement, le médecin entra dans la pièce, au grand soulagement de la sage-femme, qui s’empressa de le seconder. Antoine d’Amboise regardait toute cette agitation comme étranger, comme s’il était mort. Il voyait bien ces formes blanches s’agiter autour de lui, il entendait bien ces cris, mais ils lui semblaient loin. C’était comme s’il était en apesanteur, comme si le temps était mesuré dans un sablier dans lequel il était prisonnier.

Mais, il n’eut pas le temps de constater cet état second bien longtemps. Une main se posa sur son épaule. Antoine se retourna vivement. C’était son aide de camp, son meilleur ami. Automatiquement, il se laissa tomber dans ses bras. Il trouvait anormal qu’il puisse supporter d’être blessé, de mourir à la guerre et de tuer, alors qu’il était incapable de voir sa femme souffrir. Ce soutien lui permit de tenir jusqu’à la naissance de l’enfant, dont les cris firent écho à ceux de la mère et à ceux de son frère.

-Une fille, monseigneur. Une minuscule et bien fragile petite fille, dit le médecin, en l’approchant d’Antoine.

N’y jetant qu’un court regard puis l’envoyant ailleurs d’un geste de la main, Antoine se dirigea vers sa femme, qui levait vers lui des yeux éblouis.

-Une fille, Antoine. Nous avons une merveilleuse petite fille, s’écria-t-elle, avec le peu de force qui lui restait.

-Ah, ma mie! Peu m’importe cet enfant! Vous?

Recalant sa tête dans les volumineux oreillers, Anne d’Amboise, de la Hillière, de son nom de fille, jeta un regard au loin, un regard fait de sfumato. La dame était la petite-fille d’Antoinette de Montmorency et de Michel de Gast, favori d’Henri III. Peut-être leur détermination et leur volonté paraissaient dans ses yeux. Antoine passa sa main contre le front moite de sa femme puis ferma les yeux douloureusement.

-Le médecin nous avait prévenus. Comment n’aie-je pu ne pas éviter cela? Vous ne deviez pas avoir un autre enfant.

-Antoine, c’est fait et nous sommes tous en vie, vous savez? dit-elle, d’une voix, ayant presque retrouvée son entière hardiesse, presque agacée.

-Cela aurait pu mal se passer, ma mie.

-Oui, mais cela a bien été! Alors, n’en parlons plus! D’ailleurs, comment se fait-il que vous soyez toujours en vie? On m’avait dit que vous étiez mort à Verceuil.

-Blessé. Et de nouveau blessé à Zusmarshausen, dont j’arrive.

-Vous avez quitté le champ de bataille pour venir accueillir votre fille, que vous avez à peine regardée?

-Je suis venue pour vous, ma chérie. Et la victoire est totale. La guerre devrait finir très bientôt.

-Qu’est-ce que c’est ces manières, monseigneur? demanda Clorine, en arrivant avec le bébé dans les bras. Parler de guerre autour d’un nouveau-né! Si ce n’est pas inusité! Pauvre petite! Aussitôt née, on la confronte à la folie des hommes et à leur cruauté.

La bonne, véritablement la nourrice d’Anne, claqua de la langue, alors qu’elle déposait le nourrisson dans les bras fragiles de sa mère, alors que le père s’appliquait à redresser les oreillers.

-Je vais vous chercher votre fils. Il sera bien content de voir enfin sa petite sœur.

Elle sortit, alors que le couple regardait leur nouvel enfant comme s’il s’agissait d’un être totalement différent. Peu de temps après, Charles-Jules d’Amboise, ayant presque un an, entra dans la chambre et vint se joindre aux contemplations familiales, alors que le médecin et la sage-femme réunissaient leurs outils. Le regard de l’enfant se posa sur sa sœur et déjà dans son regard, il était facile de constater une grande admiration et un amour sans borne pour cette petite créature rose et endormie.

Angélique-Rose d'Amboise (terminé) 5123611

Juin 1658

« Dangereux sont les étés qui sont trop chauds. Les gens en deviennent fous. »


Étirant le fin tissu blanc sur le corps de porcelaine de sa poupée, Angélique-Rose sourit en regardant le résultat. Faisant boucler les cheveux noirs du jouet, l’enfant regarda son amie avancer dans la préparation de sa poupée. Assisses dans le grand salon de Clos-Lucé, où avait habité Léonard de Vinci, encore hanté de son fantôme, les deux fillettes s’amusaient à habiller et déshabiller leurs jouets sans vraiment prétendre leur inventer une vie. Pour l’instant, ce qui comptait, c’était quelle poupée serait la plus belle pour aller au bal. Angélique-Rose regarda le feu d’un air distrait. Sans vraiment s’en rendre compte, elle déposa sa poupée et fixa la cheminée. D’un geste lent, son regard monta vers la toile de son père qui y trônait, faisant face à celui de l’illustre protégé de François Ier. Clignant des yeux comme hypnotisée, Angélique-Rose se leva et vint avec des pas lents se placer devant le portrait de son père. Elle s’agenouilla, fermant les yeux et réunissant ses mains avec dévotion. Son père, Antoine d’Amboise, avait toujours été une sorte de mystère à culte pour la jeune enfant. Était-ce parce que sa mère était tant attachée à son souvenir, même si elle s’était remariée dans le mois suivant le décès de feu son mari? Était-ce parce qu’elle le sentait parfois rôder autour d’elle? Pourtant, la fillette ne l’avait pas vraiment connu. Il était mort alors qu’elle n’avait que deux ans. Et durant ces deux ans, les assignations militaires avaient succédé aux devoirs politiques, laissant Antoine d’Amboise à Paris le trois quarts de l’année. Impossible de dire pour Angélique-Rose si elle avait été triste de perdre son père si jeune. Par contre, elle priait avec dévotion chaque jour pour l’âme de son père.

Soudainement, alors que les yeux de la fillette se plissaient avec ferveur, un fracas se fit entendre et un cri suivit. Vive, Angélique-Rose se leva et se retourna vers la source de ce bruit. Reculant contre le mur avec de grands yeux, elle se cacha dans le repli du foyer, alors que sa jeune amie se faisait prendre en otage. L’estomac de l’enfant se révulsa et elle eût un goût acre en bouche, celui de la peur. Jetant un regard vers les intrus masqués, elle vit leur grande cape noire et les épées à leur ceinture, mais elle remarqua également que les trois voleurs étaient à peine une tête plus grande que la prisonnière. Son cerveau ne fit qu’un tour, alors que sa bouche forma un rond des plus offusqué, elle sortit de sa cachette.

-Charles, laisse Louise, tu vois bien qu’elle est morte de peur! ordonna-t-elle à celui qui détenait son amie.

Le concentré retira son masque et regarda sa sœur, étonné. Ses collègues firent la même chose, alors que la petite Louise se mettait à frapper son frère avec grande insistance, bien que ses faibles points ne suffisaient pas à toucher l’adolescent.

-Il faut toujours que tu nous empêches de jouer, Rose!

Hautaine, la fillette défia son frère du regard.

-Vous n’avez qu’à jouer à des jeux plus sages. Viens Louise, prions pour leurs âmes.

Attirant son amie par la main, Angélique-Rose se dirigea vers le prie-Dieu de la pièce et se mit à réciter des « Je vous salue Marie » pour le bien de son frère et de ses amis.

Charles-Jules d’Amboise avait onze ans. Il était à l’âge où l’enfance s’échappe trop rapidement et où l’on veut plus que jamais la retenir. Autour de lui, il y avait Renaud de Limeray, leur cousin, frère de Louise et le meilleur ami de l’héritier d’Amboise, Étienne de Montebourg. Charles-Jules s’avança vers sa sœur, qui était dos à lui, les yeux fermés totalement absorbée par sa prière. Brusquement, il tira ses longues tresses, la faisant tomber vers l’arrière arrachant un cri à la jeune fille. Rapidement, elle se releva et gifla son frère, qui se vengea en lui tordant le bras. Aussitôt, Louise se jeta sur son frère Renaud qui ne manqua pas de riposter. Seul Étienne restait dans son coin n’ayant pas la possibilité de se battre.

Sous les cris et les bruits que faisait cette marmaille, leur nourrice arriva avec empressement.

-Monseigneur, mademoiselle, quelles sont ses manières?


Les deux enfants furent séparés, mais continuaient à se regarder, les yeux fous. Avec le temps, Clorine avait encore grossi et paraissait plus rouge que jamais. Pourtant, elle était davantage attachée à ces enfants qu’aux siens. Elle se chargea aussitôt de coller Charles-Jules près de ses jambes, car il pleurait. Faussement, mais des larmes atteignaient sa joue rougie par les ongles de sa jeune sœur.

-Clo, elle m’a fait mal, cette diablesse!

-Mademoiselle! Vous avez de mauvaises habitudes. Tournez-vous contre le mur. Je veux dix « Notre Père » pour ce que vous avez fait. Immédiatement.

Évidemment, Charles-Jules avait toute l’attention des serviteurs vu qu’il était l’unique héritier de la branche cadette d’Amboise, l’aînée s’étant éteinte il y a bien longtemps. Tout l’espoir d’une race reposait dans cet enfant et il y avait un interdit le concernant. Sa propre sœur ne devait pas se battre avec lui, de peur qu’elle ne l’afflige.

Sortant de la pièce, Clorine houspilla également Louise et Renaud de Limeray, laissant Angélique-Rose à ses prières, alors qu’elle n’avait même pas remarqué l’enfant restant, qui n’avait toujours pas parlé. Refermant les portes sur la punie, on entendit la nourrice crier aux enfants de monter à leurs chambres. L’été, Clos-Lucé se transformait en garderie géante, où chaque été les cinq enfants se retrouvaient, laissant quelques mois de répit à leurs parents et aux enfants qui ne mourraient pas d’envie de reprendre leur éducation.

Angélique-Rose soupira puis replia ses genoux sur le prie-Dieu avec bonne grâce. Joignant les mains, elle commença à réciter, alors qu’elle entendit une voix se joindre à la sienne. Ouvrant ses yeux, la fillette regarda l’endroit d’où provenait la prière et fut surprise de voir le meilleur ami de son frère. Rouge de gêne, jouant du pied sur le tapis, Étienne regarda le sol.

-Je peux me joindre à toi? Ce sera peut-être moins pénible.

Angélique-Rose lui adressa un sourire plein de gratitude. Elle tassa ses jupes et fit de la place à l’ami de son frère. Pourtant, avant de rebaisser son visage, elle lui jeta un regard circonspect.

-Rien n’est pénible dans le fait prier, tu sais. Ce qui est pénible, c’est que l’on considère la prière comme une punition.

Puis, elle referma les yeux.


Dernière édition par Angélique-Rose d'Amboise le 01.03.10 17:30, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Angélique-Rose d'Amboise (terminé)   Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Icon_minitime01.03.10 8:16

Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Yeh10

Décembre 1664

« Pourquoi je crois que la maladie est la plus belle chose qui existe. »

-Ah mademoiselle d’Amboise. Je suis bien contente de vous voir ici. Le jeune maître sera bien aise de vous recevoir. Il a terriblement besoin de se distraire, le pauvre.

Angélique-Rose resserra son petit panier en osier entre ses mains, alors qu’elle baissa la tête, gênée. Serait-il vraiment content de la voir? Elle avait plutôt l’impression de s’incruster, mais la curiosité et la bienveillance prirent le dessus et la firent avancer derrière la jeune camériste. Son cœur battait rapidement, alors qu’elle pensait à ce qu’elle pourrait bien lui dire. Mais elle n’eut pas le temps d’y penser. Déjà on la poussait vers la chambre de Étienne. Pourtant, elle fut interrompue par la dame de Montebourg, grande dame blonde ressemblant à une reine de conte de fées. Vivement elle vint à la rencontre de la jeune femme et lui serra cordialement les mains.

-Mademoiselle. J’espérais tant que vous veniez. Je m’inquiète tellement pour notre pauvre Étienne. Même votre frère n’a pas pu le sortir de sa léthargie. Peut-être que vous?

-Malheureusement, j’en doute, madame, dit Angélique-Rose avec des regrets dans la voix.

-Nous ne perdons néanmoins à essayer.

On mit dans les mains de la jeune femme un plateau, avec une brioche et un bol de lait chaud et on la poussa dans la pièce, devancée par une servante. À l’exception d’une chandelle brûlant sur la table de chevet, la chambre était obscure, car on n’avait pas tiré les grands rideaux de tapisserie qui pendaient devant la fenêtre. Mais plus obscure encore était l’alcôve délimitée par les rideaux assortis. L’atmosphère était lourde, confinée, glaciale et lugubre. C’était aussi celle d’un chambre de malade avec les odeurs aigres d’un corps mal portant, se mêlant à celle de la chandelle brûlée. Il faisait froid à cause du feu éteint.

Angélique-Rose hésita, impressionnée, comme si elle se trouvait déjà au seuil de la mort. Cette dernière semblait cachée dans tous les recoins, dans toutes les ombres, dans tous les meubles. Devinant ce qu’elle éprouvait, la servante devança la jeune femme, alla ouvrir les rideaux et tenta de rallumer le feu.

Au bruit qu’elle créa en remuant les cendres froides, une voix impérieuse, mais faible, se fit entendre des replis du lit :

-Laissez cela! Je ne veux pas que l’on rallume le feu!

La servante se retourna et fixa le lit. Angélique-Rose, d’ou elle était, ne voyait rien du malade. Elle regarda seulement la vieille servante parler avec des rideaux.

-Comptez pas sur la vieille Michelle pour vous détruire, monsieur Étienne. Ça serait pas très gentil de me mettre ça sur le dos. Votre vie est un cadeau de Dieu et vous devez la conserver et la protéger à tout prix.

-Ma vie n’intéresse personne. Aussi bien en finir tout de suite. Ainsi j’arrêterai d’être un fardeau pour tout le monde! Je peux en disposer comme je veux.

Angélique-Rose, le cœur battant, les yeux ourlés de larmes d’entendre de telles paroles, s’avança légèrement. Du malade elle ne voyait qu’une main maigre inerte posée sur les lourdes couvertures. Les derniers mots firent cependant fondre son hésitation. Elle fit un pas supplémentaire de façon à voir et à être vue.

-Votre vie m’intéresse, dit-elle simplement.

La colère se traduisit chez Étienne par une plainte ou la colère et l’angoisse dominaient, une plainte ressemblant à un appel à l’aide :

-Michelle! Je t’avais dit de ne pas la laisser entrer!

-C’est moi qui l’ai forcée, dit calmement Angélique-Rose en s’approchant du lit. Ne croyez-vous pas qu’il est temps que nous ayons un entretien tous les deux? Sortez, Michelle.

Elle se contraignit à garder un ton normal, à cacher à ce malheureux garçon la pitié qu’il lui inspirait. Il était si pâle et si fragile dans le fond de ce vaste lit, ce si grand lit pour sa silhouette émaciée! L’inanition creusait ses joues, révélant la charpente osseuse de son visage, accentuant les larges cernes bleus sous ses yeux. Ses cheveux blonds sur l’oreiller semblaient lui faire une auréole de martyre.

Pour se donner une contenance, Angélique-Rose déposa le plateau sur une table basse, approcha un tabouret du lit puis reprit le maigre repas, s’assurant que tout était toujours chaud. Étienne, bien évidemment, ne se donna même pas la peine de répondre. Il continuait de fixer cette intruse, si belle et si pleine de vie, rayonnante. Il trouva étrange qu’elle fût là, elle dont il avait décidé d’amener le visage dans sa dernière image. Et voilà qu’à l’instant où il s’enfonçait dans le puits sans fond de la mort, elle surgissait devant lui avec plus d’éclat que jamais, avec une force dont il n’était pas capable.

-Faites-moi la grâce de me pardonner, mon amie… Si je vous parais discourtois et incivil, mais je n’ai guère la force de maintenir un entretien.

-Alors écoutez-moi, ce ne sera pas très long, laissa-t-elle tomber simplement.

Puis, un sourire encore plus joli, encore plus vivant se posa sur ses lèvres. Étienne le trouva cruel, ironique.

-Vous n’avez simplement pas le droit de vous laisser mourir. Dieu vous l’interdit. Et moi aussi! Si vous mourrez, je…

Elle avait failli dire « je mourrai aussi », mais elle se retint en se mordant la lèvre.

-J’en serai très attristée. Et je suis certaine que vous ne voulez pas me faire de la peine. Vous faites cela pour me fuir, n’est-ce pas?

-Mais…Je…

-Laissez-moi parler! Avez-vous peur de moi?

Étienne ferma les yeux. Peur d’elle? Non. Peur de l’amour qu’elle lui inspirait plutôt. Comment pouvait-elle comprendre qu’il était victime de lui-même et qu’il ne pourrait jamais se départir de ce sentiment qui lui rongeait le cœur, alors que le mal rongeait ses os. Elle comprendrait par son silence.

-Non seulement votre fugue dans les bois et votre blessure n’ont pas su vous faire mourir, alors vous tentez une nouvelle fois de vous enfuir, mais d’une autre manière…

-Vous n’imaginez pas cela?

-Et quoi d’autre si vous préférez la mort à ma présence?

Étienne leva ses mains et y cacha son long visage.

-Vous ne pouvez comprendre.

Angélique-Rose eut un sourire doux, en posant ses mains sur celles de son ami pour les retirer de sa figure. Elle glissa ses doigts entre les siens.

-Expliquez-moi alors, proposa-t-elle gentiment.

Étienne leva son regard bleu vers celui de la jeune femme. Non, il ne pouvait lui expliquer le mal qui le troublait. Comment expliquer qu’il ne voulait que faire d’elle son épouse alors qu’elle n’avait exprimé de sa vie autre souhait que de rejoindre les ordres?

-Ce sont mes parents. Cette maladie me laissera infirme pour le restant de ma vie. Je vais boiter et je serai incapable de survenir à mes besoins. Je serai un fardeau pour tous! Aussi bien mourir tout de suite.

Angélique-Rose leva la main d’Étienne et la porta à ses lèvres avec un gentil sourire.

-Eh bien, je vais m’occuper de vous, moi! Par contre, que vous vouliez me charger d’un crime bien qu’involontaire est une chose ignominieuse. Je vous demande… Je vous supplie de renoncer à vos sombres projets. Par pitié. Par pitié, Étienne, pour que je puisse vivre aussi.

Des larmes avaient jailli de ses yeux qu’elles faisaient briller. Étienne ne disait rien. Il regardait, la contemplait, avec un émerveillement qu’il ne songea pas à cacher, car elle ne le regardait pas.

-Par pitié, vivez, répéta-t-elle.

Aux oreilles d’Étienne, ce fut la plus sublime des litanies comme si elle l’envoûtait. Il resta un moment silencieux, la contemplant avec une espèce de désespoir. Elle était la vie même et jamais il ne l’avait trouvée plus belle. Avec une toute petite voix, une voix de cristal sur le point de se briser, elle répéta :

-Par pitié!

-Soit, soupira enfin Étienne. Je veux donc essayer de manger un peu.

S’efforçant de maîtriser l’enthousiasme qui venait de la prendre et qui risquait de lui donner des mouvements brusques, Angélique-Rose entreprit de nourrir Étienne. Aidé par elle, il mangea la moitié de sa brioche et but presque tout le lait. Son estomac rapetissé par la maladie ne pouvait plus en prendre davantage. Angélique-Rose sourit et sortit de son panier un paquet étroitement emballé.

-Je vous ai amené un cadeau.

Toute rouge, elle déplia une taie d’oreiller et la déposa sur les longues mains d’Étienne. Celui-ci éleva l’ouvrage, le contempla durant longtemps. Les broderies étaient tout simplement exquises et complexes. Elle s’était donné tout ce mal pour lui? Étienne retourna son visage vers la jeune femme, mais il découvrit qu’elle était déjà partie.

Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Seh10

Avril 1665

« Religion et devoir ne sont pas toujours semblables. »

Angélique-Rose s’assit sur le banc, mais tenta de se faire le plus petite possible. Elle n’aimait pas ce que l’on lui imposait. Devant elle, assisse dos à elle, la Mère Supérieure attendait la visiteuse que l’on venait d’annoncer. La porte s’ouvrit et laissa passer une grande femme, affublée de plumes et de rubans, le visage parsemé de mouches, alors qu’elle faisait face à une consœur toute modeste dans son voile et sa grande robe noire et une couventine vêtue de gris, la tête baissée.

-Angélique! Combien de fois vous l’ai-je dit? La tête haute! Vous êtes une d’Amboise, pas une fille du Roy.

-Madame de Crevant, la modestie est une des qualités principales des filles élevées dans notre institution.

-Ma mère, dois-je vous rappeler que ma fille n’est pas comme toutes les autres. Vous devriez être honorée que je vous l’aie confiée.

-Nous le sommes. Nous serions en effet ravies si mademoiselle venait à devenir novice à notre couvent.

-Ma fille? Novice dans un couvent?

-Notre Reine intercède pour qu’il devienne une abbaye, madame. Angélique a toutes les qualités pour être une bonne novice, elle chante d’ailleurs comme un ange.

-Cela ne l’aidera pas à trouver un mari d’être cloîtrée, ici. Je suis venue vous dire que je venais chercher ma fille plus tôt, cette année. En fait, je la ramène à Amboise dès maintenant.

La Mère Supérieure se leva entraînant la mère et la fille dans son mouvement. La religieuse était plus petite que la dame, mais elle la surpassait dans l’espèce d’aura qui flottait autour d’elle. Son beau visage rond était empreint de beauté céleste. Avec une moue mécontente, la figure d’Anne de Crevant, anciennement d’Amboise, précédemment d’un autre nom et d’autre qui fut son nom de baptême.

-Je vous signale, ma Mère, que c’est le lot des jeunes femmes de son rang. Ma fille doit se marier. La situation de son frère l’exige.

-Maman, plein de femmes de la Maison d’Amboise sont devenues religieuses, intervint Angélique-Rose, fougueuse tout d’un coup.

-Oui, mais elles avaient aussi seize frères et sœurs aussi. Allons, venez, ma fille. Cet été, vous parcourrez les bals et vous reviendrez vous cloîtrer ici si cela vous chante cet automne. Merci, ma Mère.

Anne de Crevant sortit aussitôt, laissant Angélique-Rose seule avec la religieuse. La jeune fille s’inclina devant elle avec dévotion. Mais sa supérieure ne la laissa pas faire. La relevant, elle la colla contre son corps. Puis, elle pencha son regard vers le sien.

-Ma chère Angélique-Rose, vous êtes le plus précieux espoir de notre congrégation. Vous êtes la preuve que la société au-delà de ses murs n’est pas totalement corrompue. Mais faites attention à vous. Souvenez-vous ce que nous vous avons appris. Priez chaque jour, assistez à chaque messe et méfiez-vous des hommes.

-Oui, ma Mère, dit la jeune femme en baissant la tête.

-Maintenant, allez rejoindre votre mère et souvenez-vous qu’elle a certainement votre bonheur à cœur. Les voies de Dieu sont impénétrables, tout comme les volontés de votre mère. Soyez sage.

Angélique-Rose inclina de nouveau la tête pour recevoir la bénédiction de la Mère Supérieure et rejoignit sa mère à l’extérieur.
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Angélique-Rose d'Amboise (terminé)   Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Icon_minitime01.03.10 8:41

Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Elisab10

Mai 1665

« Si vous saviez ce que je cache vous ne pourriez faire cela »

Posant Chemins de perfection de Sainte-Thérèse d’Avila, Angélique-Rose regarda l’invité s’avancer dans la pièce. Puisque la seule source de lumière venait de la chandelle posée près d’elle, elle voyait ce grand corps s’avancer dans le noir sans qu’elle ne puisse le reconnaître. Assisse dans la grande bergère, enveloppée d’une lourde couverture, la jeune femme se leva et vint accueillir cet intrus. Replaçant une mèche derrière son oreille, elle tenta de percer le noir qui encerclait la personne.

-Vous vouliez me voir, monsieur?

-Oui, je voulais vous voir, Angélique-Rose.

-Étienne? chuchota la jeune femme, croyant reconnaître la voix et le visage à contre-jour qui lui faisait face.

Doucement, craignant d’être déçue, elle approcha la chandelle de l’inconnu et reconnut les traits de l’ami de son frère. Souriant, alors que son cœur commençait à battre plus rapidement, elle se blottit dans les bras qu’il avait ouverts. Puis, rapidement, ayant conscience de ses yeux fermés pour mieux savourer son odeur, elle se recula rapidement.

-Il est tard. Que faites-vous ici?

-Assoyez-vous, Lélie. Je devais vous parler maintenant. J’avais besoin… de vous parler.

Le cœur d’Angélique-Rose avait fait un bond lorsqu’elle avait attendu. Elle aurait tant voulu entendre « j’avais besoin de vous ». Était-ce mal? Étienne la rassit dans son fauteuil et s’agenouilla à ses pieds. S’il n’y avait pas une telle tristesse sur leurs deux regards, cela aurait pu sembler à une demande en mariage. Les yeux du jeune homme se baissèrent et il se mordit les lèvres.

-Je rentre en religion à la fin de l’été. Mon père m’a trouvé une place d’évêque. Dans le fin fond de l’Auvergne par contre.

Angélique-Rose ouvrit davantage ses grands yeux et fixa Étienne. Elle s’attendait à tout sauf à cela. Oui, il priait avec elle, il allait aux messes avec tous les jours, mais, contrairement à elle, il n’avait jamais manifesté l’envie d’entrer en religion. Elle lui signifia.

-Vous savez comment c’est chez les Montebourg. Nous sommes trois fils. Un pour le fief, un pour l’armée et un pour la religion. L’aîné Bernard, ayant une vie toute désignée, il ne reste que Mathieu et moi. Vous pensez bien qu’avec ma jambe, on ne va pas à la guerre.

Le poing de Étienne s’abattit contre son genou. Depuis cette maladie, le jeune homme n’avait plus totalement l’usage de sa jambe gauche. Elle boitait légèrement, lui tirant parfois des rictus de douleur et l’obligeait à se servir d’une canne qui accentuait son allure élégante.

-Mais, Étienne…

-Lélie, chut! Je vous en prie. Ce ne serait que plus compliqué. Nous connaissons les sentiments qui nous mènent l’un vers l’autre, mais il serait mal d’y succomber. Vous le savez autant que moi. Par contre, j’ai l’audace de vous demander si vous voudriez bien venir me mener jusqu’au palais épiscopal. Évidemment, Charles nous accompagnerait.

Angélique-Rose se mordit les lèvres, alors que les larmes lui montaient aux yeux. Les mains tremblantes, elle tenta de les cacher sous ses jupes. Incapable de parler sans fondre en larmes, elle hocha de la tête. Étienne sourit tristement et embrassa le front de la demoiselle, avant de sortir de la pièce à regret.

Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Beh10

Septembre 1665

« Embrasser équivaut à perdre son âme. On la donne à celui qu'on aime sans jamais la retrouver. »

Il pleuvait. Un orage démentiel. Mais la jeune femme n’avait pas pu résister à l’envie de reconduire Étienne jusqu’à la porte du palais épiscopal, alors que son frère attendait dans la voiture. Il ne manquait pas grand-chose pour qu’Angélique-Rose ne tombe évanouie sur le sol. Elle se maintenait qu’avec peine. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux. Elle lui en voulait tant. Il venait de signer l’arrêt de sa vie. Maintenant qu’il la quittait, pourquoi y restait-elle? Fâchée, presque haineuse, la jeune femme ne voulait pas regarder le futur évêque.

Étienne s’approcha, mais posa le pied sur une branche qui craqua. Angélique-Rose tourna la tête en sa direction, elle le vit. En fait, elle ne vit que la blancheur de sa chemise, mais elle ne bougea pas, si ce n’est que pour essuyer ses larmes. Voyant qu’elle savait qu’il était proche et qu’elle ne s’était pas enfuie, il s’avança vers elle. Dès qu’il faut assez près pour lui tenir la main, il s’assit à ses pieds. Angélique-Rose baissa ses yeux humides vers lui. Se mordillant la lèvre inférieure, elle se damna d’éprouver une telle passion pour un homme, elle se haïssait pour lui avoir déjà tout pardonné. Elle soupira et lui sourit timidement. Elle ne pouvait pas s’en empêcher lorsqu’elle voyait cette allure élégante d’étudiant négligé, cette encolure de page, ce grand corps frêle, presque maladif, cette expression souriante la pénétrer, ce visage long, taillé au couteau, glabre dont le teint blafard faisait ressortir les yeux bleus étincelants de malice, cette bouche rieuse, ce nez long et mince et ces courts cheveux ébouriffés blonds comme le lin, tumultueux au vent. Un pincement la prenait au cœur, l’empêchant de lui en vouloir, mais elle devait se fâcher contre lui juste pour le principe.

-Je vous déteste d’entrer en religion. J’aurais cru qu’après cet été… Nous aurions pu…

Étienne se souvint de l'idée folle qu'il avait eu pendant un instant; celle de l'épouser. À se rappeler de ce moment, ilsentit son cœur s’arracher brusquement, lorsque l’idée de perdre celle qu’il aimait pour toujours le prenait. Il se souvint d’elle.

Avant, il y avait Rose, jeune campagnarde aimant courir dans les fleurs, se baigner dans la rivière. Après, il y avait Angélique, princesse des Glaces à l’allure hautaine, froide et cassante. Angélique était l’orgueil d’une princesse, le malheur d’une reine, l’abnégation d’une martyre. Étienne se souvint de Rose qui était la joie. Ses dents splendides n’avaient reçu qu’une fonction et c’était celle du rire. À ses souvenirs, elle en avait abominablement usé, le rendant presque commun. Usuel et terne pour elle, mais unique et magnifique pour les témoins de cet éclat de beauté sonore et sensuelle qu’était un rire de la jeune couventine. Lorsqu’elle riait, une jolie petite main blanche se posait devant ses lèvres roses comme si elle était timide de laisser voir une telle beauté à des gens innocents qu’une pareille chose existait. Justement sa bouche donnait soif à tous, leur donnant l’impression d’avoir passé des jours entiers dans le désert. Tous les hommes rêvaient de s’abreuver à une telle fontaine, dont les mots coulaient comme par enchantement, babillant sans cesse. Les coins de sa bouche étaient voluptueusement relevés, encourageant les audaces, cachant un baiser; mais ses longs cils blonds s’abaissaient sur ses yeux coquins, remettant immédiatement les hommes à de plus chastes pensées. De leurs rêves, les longs cheveux dorés qu’ils imaginaient couvrir leurs corps nus disparaissaient. Et comme si elle devinait leurs songes, Rose passait ses longs doigts dans sa sublime chevelure, plus encline à flotter librement dans l’air frais du printemps que d’être emprisonnée dans une étroite coiffure, dénudant son élancée et fine nuque. Tous les jours, la toilette de Rose avait on ne savait quoi de chantant, de flambant, quelque chose qui inspirait au bonheur. Ayant foi en sa grande beauté, son âme féminine ne s’était que plus épanouie, la rendant coquette. Par instinct, suivant l’exemple de sa mère, elle était experte dans la science qui fait de la femme parisienne quelque chose de joli, de précieux, mais surtout de dangereux. Car les charmants yeux d’une demoiselle bien mise cachent toujours quelque ambition et volonté secrètes. Mais plus que tout Rose avait réussi un exploit formidable que peu de femmes réussissaient. À se savoir belle, elle ne perdit point de la grâce de l’innocence. Son air mignon et joyeux donnait l’impression qu’elle ne savait pas que la beauté pouvait se trouver ailleurs que dans une fleur. Cette grâce exquise était adorable, car sans qu’elle le sache, la demoiselle se promenait avec dans la main la clé du paradis de l’innocence et de la beauté naïve. Et son ingénuité était chez elle un charme pensif qui était pénétré de tous les bonheurs de la jeunesse. Sa joie glissait sur ses amis et ses prétendants comme les rubans et les dentelles éclairaient sa tenue. Éclatante de face, délicate de profil, ses yeux du plus beau des bleus prenaient le plus beau des rôles dans cette œuvre qu’était son visage. Ils étaient à la fois des plus impérieux et durs, passant soudainement au romantisme le plus pur et à la plus douce pudeur. Elle était belle, magnifique, l’inspiration des peintres souhaitant peindre des anges et la muse des écrivains décrivant la plus jolie et charmante des femmes.

Puis, elle était devenue adulte. Le chaste comportement de Rose avait vu naître Angélique dans toute sa splendide majesté. Et soudainement, on passait de Psyché à Vénus. De cette allure de jeune femme courant dans les champs, se couchant parmi les fleurs, elle était passée à cet air glacial et froid qui pouvait ressembler à quelque chose près du frisson que laissait Lucifer en passant près de vous. Une beauté aussi saisissante qu’impressionnante glaçait toujours, surtout que l’orgueil de la duchesse ne manquait pas de donner quelque image de divinité à cette allure élégante. Si Rose avait été joyeuse et heureuse, Aliénor était froide, distante et passionnée dans son malheur. Si la couventine eusse été un peu ronde de ses formes d’enfant, l’hautaine novice était toute en longueur. Ses cheveux toujours aussi dorés dans leur blondeur parvenaient à ses reins, ses yeux étaient étirés comme ceux des chats s’apprêtant à sauter sur une souris. Ses prunelles étaient révoltées, pouvant donner envie de soumettre cette impertinente à sa volonté ou faire l’effet contraire, soit être effrayée par la puissante et inébranlable détermination qui s’évaporait de cette forêt. Par l’ovale de princesse de son visage, Angélique donnait une image des plus séduisantes. Ses lèvres avaient gardées la teinte fraîche de la jeunesse, de leur rose innocent, faisant paraître ses dents plus nacrées. Son si délicieux nez retroussé laissait quelque chose de l’innocence et de la gaminerie de son enfance parmi cette hautaine majesté. Mais autant sa ressemblance avec une quelconque princesse médiévale attendant son chevalier était marquante, cette mélancolie ressemblait davantage à celle d’un ange, d’une vestale. Rien ne semblait l’atteindre lorsque son visage était au neutre, mais lorsqu’un sourire prenait possession de son être, il illuminait toute la pièce, lui donnant un effet de soleil dans la nuit la plus noire. Elle n’avait rien perdu de son élégance de jadis. Seulement cette grâce enfantine et campagnarde qui lui donnait un charme fou était devenu une élégance de reine veuve. Cette allure rendait Angélique une proie interdite, brodée de dangers, placée sur le chemin de la gloire. En quelques années, elle avait su devenir une grande femme qui respirait une mélancolie tranquille. Cette attitude hautaine ne la rendait que plus attirante, la parant de ce mystère qui propre aux charmes des femmes. Rose était une petite duchesse de province et Angélique était la reine du paradis. Cette dualité renforçait la séduction qui faisait d'Angélique-Rose une femme d'autant plus attirante qu'elle était inatteignable.

Angélique-Rose finit par s’avancer vers lui. Oubliant même que l’église faisait sonner ses cloches à cet instant précis, elle se glissa dans ses bras, se collant contre son corps maigre, presque frêle, souffreteux. Puis, soudainement prise de pudeur, elle s’éloigna et regarda son teint livide et son allure embarrassée, mais néanmoins élégante. Elle lui sourit timidement.

-Je vous souhaite les meilleures choses, cher ami.

-Lélie ?

Angélique-Rose releva la tête. Il voyait les larmes glisser sur la figure blême de chagrin. Qu’avait-elle ? Était-elle blessée ? Doucement, avec son index et son majeur allongé, posés sous le menton hautain, il releva la tête de la jeune femme, mélangeant ses perles aux gouttes de pluie glacées qui continuaient de les marteler. Il plongea ses yeux dans les siens. Les pleurs les avaient rendus d’un bleu encore plus perçant, presque cyan, et terriblement brillants. Étienne ne put s’en détacher. Angélique-Rose fut incapable de lui dire adieu. Un nœud s’était formé dans sa gorge, l’empêchant de dire un seul mot. Le froid et la proximité du jeune homme la paralysaient totalement. Étienne la sentit grelotter contre lui. Elle tremblait… Sans vraiment penser à ce qu’il faisait, il la serra dans ses bras. Elle avait sûrement peur… Ce corps frêle qui était collé contre le sien le rendait fou. Son estomac se tordit de plus belle, ses jambes étaient flageolantes. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il se sentait étourdi et ses membres semblaient refuser de lui obéir. Est-ce qu’elle utilisait une magie quelconque ? Angélique-Rose se laissa prendre par Étienne. Il l’entoura de sa chaleur. Elle était si bien ainsi, si ce n’était que des milliers de frissons qui la parcouraient toutes entière, qui ne la faisaient que plus trembler. Elle le regarda. Il était si beau ainsi, son long visage incliné vers elle, ses mèches blondes collant à sa peau. Son regard la brûlait, mais aucun des deux ne semblait décidé à vouloir quitter celui de l’autre. Et, au moment où Étienne éleva sa main pour enlever un fil d’or de la joue de la jeune femme, celle-ci n’y tint pas. On ne pouvait pas exiger d’elle qu’elle ne bouge pas dans une telle situation. Son cœur battait si fort qu’elle l’entendait, ses tempes lui serraient affreusement et elle n’en pouvait plus de frémir d’excitation et d’appréhension ainsi. Sans plus réfléchir, elle se hissa sur la pointe des pieds et approcha son visage de celui de Étienne. Angélique-Rose vit les pupilles de ses yeux trembler avant qu’elle ne ferme les siens. Tendrement, avec une retenue qui ne lui ressemblait pas, elle posa ses lèvres sur celles de Étienne. Juste un effleurement qui ne dura qu’une seconde, aussi léger qu’un battement d’ailes de papillon. Mais ce fut assez pour que la jeune femme se sente nauséeuse d’excitation et qu’elle sente que le ciel lui tomberait sur la tête, bientôt.

Cependant, elle réalisa bien vite ce qu’elle venait de faire et ses larmes cessèrent aussitôt. Angélique-Rose eut seulement l’envie folle de fuir. Qu’est-ce qui lui avait pris de faire cela ? À Étienne ? Son esprit tournait à un rythme fou. Elle devait partir, mais elle était prisonnière de ces bras, de cette chaleur, de cette odeur. Son corps refusait de bouger. La jeune femme se contenta de baisser encore une fois la tête, prise d’une timidité qui semblait la dévorer entière. Elle se sentait si honteuse. Étienne l’avait regardée s’approcher de son visage, sans rien faire, captivé. Mais quand les lèvres bleuies par le froid de la jeune femme avaient touchées les siennes, il avait figé. Il n’avait pas été capable de répondre à ses avances, ni de la repousser. Elle avait été douce, ses lèvres goûtaient salé, le goût amer des larmes, mais il avait senti une grande chaleur l’envahir, le brûler comme des coupures. C’était agréable, néanmoins. Son estomac s’était tant entortillé sur lui même que Étienne le sentait de la grosseur d’un pois. C’était comme si elle avait aspiré toute son énergie vitale et qu’il était ravi de la lui donner. Mais lorsqu’elle recula, ce fut comme si tout son corps allait s’effondrer en mille pièces. Perdre cette sensation équivalait à se perdre lui-même. Son âme avait progressivement repris possession de son corps et il fut capable de regarder Angélique-Rose et son visage baissé. La pluie tombait, un vent la leur lançait en plein visage. Un éclair déchira le ciel, rayant les nuages. Il faisait totalement noir maintenant. Étienne trouva que l’angélique demoiselle détonnait ici, blanche dans la noirceur, tel un ange en enfer. Soudainement, il fut pris du besoin de l’embrasser, lui aussi. Il ne savait pourquoi, ni comment, mais il semblait impossible de continuer à vivre sans poser ses lèvres sur les siennes, une autre fois, une dernière fois.

De la même manière que précédemment, il remonta le menton avec ses longs doigts puis s’immergea une ultime fois dans ces yeux liquides avant de plonger sur sa bouche chevrotante. Aussitôt, la main glissa du menton jusqu’aux cheveux, le pouce sur le cou, deux doigts dans la masse dorée et deux autres sur la joue. Étienne semblait ne plus se contenir. Avec son autre main, il rapprocha la taille fine d’Angélique-Rose contre lui, alors qu’il l’embrassait jusqu’à plus de souffle. Un étau serrait son cœur et ses tempes et il sentit des insectes lui monter partout sur le corps et son sang bouillonner dans ses veines, faisant accélérer le rythme de son cœur. Il joua d’audace et lorsque la jeune femme entrouvrit ses lèvres, il y glissa sa langue. La sienne avait un goût sucré de pêche. Étienne ne savait pas ce qu’il faisait, mais son instinct et son désir le guida, le poussa à taquiner la langue d’Angélique-Rose. Celle-ci ne réalisa pas immédiatement ce qui se passait. Cela ne pouvait simplement pas être réel. Voilà que Étienne l’avait serré contre lui et l’embrassait, sa main folâtrant dans ses cheveux. Toute à la passion qui l’envahissait, elle se laissa faire, molle dans ses bras, répondant avec ardeur au baiser qu’il lui donnait. Elle sentait que son cœur allait la lâcher à tout moment, qu’il allait exploser, ou du moins que sa tête le ferait, puisqu’elle y entendait les battements résonner contre les parois de son crâne. Cela devait être un rêve, une illusion. Il lui sembla qu’un couteau lui transperça les reins et elle trouva cela agréable d’être prise par une telle sensation, un tel désir. Tendrement, elle éleva ses mains jusqu’au cou de Étienne, qui était anormalement chaud à ce moment. De ses doigts, elle sentit y battre une veine à une vitesse qui ne démontrait que trop bien ses sensations. Le jeune homme continuait de dévorer cette bouche qui le tentait depuis tellement longtemps, c’était comme s’il ne pouvait s’en lasser. Puis soudainement, il sentit les mains froides d’Angélique-Rose glisser dans son cou.

Merde ! Que faisait-il ? Il s’était laissé emporté ! Il ne pouvait pas faire cela ! Quel idiot, il était ! C’était une couventine… Et lui, un évêque… En plus, elle était la sœur de son meilleur ami… Avec regret, ses doigts quittèrent les cheveux et sa bouche, ses lèvres. Ces bras retombèrent, longs et las près de son corps. Étienne se recula, laissa Angélique-Rose pantoise contre l’arbre. Il la regarda. Elle était si belle, ainsi, le corps possédé de frémissements qu’il lui avait inspirés, ses cheveux déplacés par ses doigts, sa bouche encore gonflée de leur baiser. Ses grands yeux le perçaient. Il sentait un poignard lui transpercer son cœur. S’éloigner d’elle lui était si dur. Mais il le fallait… Il réprima son excitation et son désir fou d’elle et tâchant de ne pas la regarder, il prit la fuite. Étienne partit dans les arbres vers Konoha. Il ne pouvait se laisser posséder par ses sentiments à son égard. De toute façon, qu’étaient-ils ses sentiments ? Existaient-ils réellement ? Ou s’ils existaient, étaient-ils plus puissants qu’il ne le croyait ? Angélique-Rose… Il la voulait contre lui, il voulait encore ses lèvres sur les siennes, sa taille et ses cheveux dans ses mains… Mais il n’arrivait pas à savoir pourquoi. Il ne savait seulement que lorsqu’il pensait à elle un long frisson lui traversait le corps, qu’une sensation entre les reins le prenait et que son ventre se distordait affreusement. Mais étonnement, ses perceptions n’était pas désagréables, il aimait même les sentir prendre possession de lui. Elles étaient comme une grande puissance qu’il n’était pas capable de réprimer. Il fallait qu’il fuie, qu’il s’éloigne d’elle. Angélique-Rose était devenue trop puissante.

La jeune femme le regarda s’éloigner entre les portes de l’édifice. Elle s’effondra sur le sol, ses jambes n’étant plus capable de la soutenir. Elle avait déjà supporté assez d’émotions. La faiblesse s’empara d’elle. Il s’était enfui. Étienne l’avait embrassé puis avait disparu comme s’il regrettait son geste. Que devait-elle faire ? Elle se remit à pleurer, mais à sangloter aussi. Le froid et l’humidité la glaçaient, la peur refit surface, ainsi que la douleur à son épaule. Étienne était parti ! Il s’était détourné d’elle. Elle cria son nom dans la pluie. Il résonna, en écho, sans apporter une réponse. Ce silence déchira le cœur de la jeune fille. Elle n’était pas faite pour souffrir ainsi. Ce n’était pas à elle de supporter ce fardeau. Elle ne voulait que Étienne, mais celui-ci ne voulait pas d’elle. Soudain, un cri se fit entendre. C’était son nom. Elle se releva, pleine d’espoir, mais elle ne vit que son frère, qui s’avançait vers elle, d’un pas hésitant.
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Empty
MessageSujet: Angélique-Rose d'Amboise (terminé)   Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Icon_minitime01.03.10 8:52

Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Reh10

Début de 1666

« Il est si dur de se rendre à Versailles, lorsqu'on a peur de l'enfer»

-Il n’en est pas question, mon fils, vos plaidoiries en fonction de votre sœur ne serviront à rien. Le marquis et moi avons pris notre décision. Nous avons besoin qu’Angélique-Rose prenne mari dans la haute noblesse.

-Mais, elle n’en veut pas de votre mari. Elle veut prendre le voile, n’est-ce pas, Lélie? Dites-lui!

Soudainement, comme poussée par l’impulsion de Charles-Jules, la jeune femme se leva et vint s’agenouiller aux pieds de sa mère.

-Je vous en prie, laissez-moi entrer en religion.

-Voyez-vous cela! Depuis que monsieur de Montebourg est devenu évêque, vous n’avez que cette idée en tête. Une religieuse! Comme si c’est idiot de sacrifier pareille beauté! Vous irez à Versailles dès la semaine prochaine.

-Versailles?

Le mot évoquait pareille impression que le diable dans le cœur d’Angélique-Rose, qui se recula effrayée. Ce lieu rempli de démons! Jamais elle ne pourrait y survivre.

-Ma foi, vous êtes folle, mère. Osez penser envoyer Rose à Versailles. Elle finira déchiquetée en moins de deux semaines. Vous n’y songez pas!

-Oh que si j’y pense mon fils! Et elle n’en sortira pas tant qu’elle n’aura pas trouvé un mari. Et elle se fera religieuse après la mort de son prestigieux mari. Oui, cela sera d’un excellent effet.

-Mère, je ne veux pas épouser personne, si ce n’est Dieu, pria Angélique-Rose avec ferveur.

-Vous ferez ce que je vous dis!

Charles-Jules revint à la charge.

-Je suis le chef de cette famille et je souhaite que Rose aille en religion si elle le veut.

Anne de Crevant se leva, offusquée, repoussant sa fille, qui était toujours à ses pieds.

-Vous prenez vos responsabilités seulement lorsque cela vous dit, mon fils. Et vous devriez bénir le marquis de m’avoir prise comme épouse sinon nous serions bien morts, avec toutes les dettes qu’a laissées votre père. Contentez-vous seulement de réussir à mettre un pied devant l’autre après vos soirées de beuverie, vous devriez en avoir assez. Quant à vous, Angélique, c’est Versailles dès la semaine prochaine!

Le cœur de la jeune femme se brisa. Elle allait donc marier quelqu’un d’autre que Dieu, elle allait donc consacrer sa vie à quelqu’un d’autre que Étienne?


Voilà terminé! ^^ Enfin! Ça a été long, mais avec la mi-session et les travaux et tout, j'ai dû retarder le temps de mon écriture. J'espère que cela vous plaira.
Revenir en haut Aller en bas
Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Angélique-Rose d'Amboise (terminé)   Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Icon_minitime01.03.10 21:26

Bonjour ! Smile

Pour ma part je n'ai rien à redire sur ta fiche ! Donc je te valide !

Rebienvenue parmi nous ! Wink Je te laisse prendre le chemin pour les logements et les rangs ^^

PS : N'oublies pas de générer ta feuille de personnage - humeur versaillaise ! Wink
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé








Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Empty
MessageSujet: Re: Angélique-Rose d'Amboise (terminé)   Angélique-Rose d'Amboise (terminé) Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Angélique-Rose d'Amboise (terminé)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» ANGELIQUE DE SANCERRE (0%)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
AU TEMPS DE VERSAILLES :: 
DE L'AUTRE CÔTE DU MIROIR
 :: Archives :: ANCIENNES FICHES
-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser