Soana Pelgrino... un vent du sud vient souffler dans la Cour []

► 23 ans
► Courtisane
► Andalousie, Espagne
► Célibataire


« Il était une fois ... »

En arrivant dans sa chambre ce soir là, Soana ne prit pas la peine d'ôter son long manteau, ni même ses souliers. Elle se dirigea directement vers sa table de chevet, celle qui gardait précieusement son journal intime. En ouvrant le tiroir elle découvrit à sa place habituelle, le petit manuscrit qui contenait toute sa vie, toute son enfance, toutes les étapes qu'elle avait traversé, et toutes les pensées qui l'avaient submergées tout au long de son existence. C'était son exutoire. Coucher sur papiers ce qu'elle ne parvenait pas a exprimer ni a confier à qui que ce soit, par manque de confiance vis à vis du genre humain. Le fait d'avoir recroisé ce soir là, l'homme qui avait fait d'elle une femme, l'avait replonger dans de profonds et sombres souvenirs, une abysse bien plus inaccessible encore que les fonds de l'océan.
Elle ouvrit le carnet à la première page. Une esquisse au crayon avait été réalisée par sa mère, et la représentait, bébé, dans ses bras. A côté était collé un petit bracelet de laine qui ne devait pas dépasser quelques centimètres de diamètre. Les pages suivantes était des paroles de chansons, des lettres, des poèmes, tous écrits amoureusement par sa mère. Elle s'appelait Oriane, et était nourrice au sein de la famille royale d'Espagne. Son père, Carlos, travaillait aussi pour la lignée des Borbon, en tant que palefrenier. Tous deux, dont elle était la fille unique, l'ont couvert d'amour tout au long de son enfance; et même s'ils ne roulaient pas sur l'or, elle n'a jamais manquer de rien.

Elle tourna une page. Là, commençaient ses premier écrits. Le tout premier parlait de son arrivée en France. Suite au décès accidentel de son père, sa mère ne pouvait pas lui offrir une vie décente, et le roi d'Espagne a alors proposé son aide, en remerciement aux loyales années de service de sa mère, au profit de sa cour. Il a envoyé Soana à Versailles.
Même si quitter sa mère fut l'épreuve la plus difficile qu'il lui fut donner de vivre à ce jour, elle se résigna. Un avenir meilleur l'attendait en France.
Mais contrairement a ses espérance, ils n'avaient pas besoin de nourrices a Versaille, et elle n'aurait put rester au sein d'un tel endroit si elle était restée un élément inutile du décor... elle n'a donc pas eu d'autres choix que de devenir une courtisane. Soana avait alors 15 ans quand elle est arrivée. C'était en 1958, un beau matin de février. Elle s'en rappelait comme si c'était hier, et ses écrits ne sont que le reflets de la mélancolie qui s'impose a son coeur en y songeant de nouveau.
Une larme roula le long de sa joue, et ses doigts refermèrent doucement le petit carnet de cuir pour le remettre à sa place, au fond de ce tiroir ...



Plusieurs courtisanes comme Soana allaient et venaient presque librement au sein du château. Mais l'esprit d'équipe n'était pas de mise, et chacune aurait fait tout son possible pour écraser les autres et devenir la favorite du roi ou de ses vassaux... cela ne l'intéressait pas, elle. Peut-être n'était-elle pas normale, ou manquait-elle d'ambition mais elle n'était guère attirée par tous les artifices de Versailles, seulement par une vie confortable. Peut-être est-ce le fait qu'elle était l'une des plus jeunes courtisanes, ou bien la seule a venir du Sud, mais elle n'était pas du tout aimée par ses consœurs. Pire, elle était leur bête noire. Il s'agissait là de pure jalousie, du fait de son jeune âge, et de son physique latin. Elle n'était pas très grande, mais elle avait la chance d'avoir hérité d'une silhouette aux formes généreuses, et à la taille fine. Ses longs cheveux et ses yeux brillaient d'un noir corbeau. Elle n'était pas un idéal féminin mais une véritable petite femme au corps harmonieux et enviable. Mais que le n'ont si trompe pas ! Malgrès son petit mètre soixante cinq, Soana cache un caractère bien trempé. Mieux vaut ne pas l'énerver sans quoi vous aurez sur la conscience d'avoir déclencher une véritable tempête. Elle est fière, et têtue; elle ne laisse personne marcher sur ses plates bandes et sait sortir les griffes quand il le faut. Mais pour ceu

« Que diable, vous êtes à Versailles ! »

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« Plus bas la révérence, plus bas. »

► Prénom/pseudo : Blandine
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