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 Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )

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MessageSujet: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime19.03.09 23:29

Marc de Beauharnais
_______ ft. (Hayden Christensen)

Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Marcs01 Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Marcs02 Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Marcs03



    ► 25 ans
    ► Mousquetaire du Roi
    ► Ancienne Noblesse française. Fils cadet du Comte François de Beauharnais, lieutenant général du bailliage d'Orléans.
    ► Veuf. 1 enfant.


    « Il était une fois ... »

    Tous les contes de fée commencent et finissent de la même manière, deux phrases si emblématiques que l'une évoque sans aucun doute possible l'autre et vice versa. Mais il existe un lieu, un temps dans ce monde où le célèbre « Il était une fois », ne s'accompagne pas forcément du : « Et il vécut heureux jusqu'à la fin des temps. » Et Marc en fit l'amère expérience. Sa vie avait effectivement commencé sur l'air de « il était une fois », du moins autant que l'on puisse appliquer ce précepte à une existence normale. Il était fils de la famille de Beauharnais, famille noble française autrefois vivant en Bretagne et qui s'était installée presque 300 ans auparavant aux abords d'Orléans quand Jehan de Beauharnais, un de ses ancêtres avait aidé à la défense de la ville sous le commandement de Jeanne d'Arc et défendu la Pucelle lors de son procès. En remerciement quelques temps plus tard il avait obtenu une magistrature. Fonction qui se transmettait depuis lors dans sa famille et qui devait d'ailleurs revenir à son frère aîné d'ici quelques semaines. Entre autre chose...


    Agenouillé, il balaya de la main la poussière sur la dalle de pierre pour y dégager les inscriptions gravées...


    Il était le fils cadet de la famille, son frère Hyacinthe était né treize ans avant lui, autant dire que c'était une preuve évidente qu'il n'avait pas été un enfant attendu. L'aîné de la famille avait démontré très tôt une constitution qui avait assuré à ses parents l'héritier tant désiré. De ce fait il n'était pas devenu indispensable d'avoir un second enfant qui causerait plus de désagrément que de joie et spolierait surtout le fils prodigue de cet héritage qu'ils avaient tant de mal parfois à faire fructifier. Ses parents n'étaient certes pas non-aimant, mais ils avaient une lucidité et un pragmatisme grandement développé. Ce qui leur avait permis d'atteindre justement la si haute et si convoitée fonction de lieutenant général au bailliage d'Orléans pour son père et de maître d'Hôtel ordinaire du roi pour son oncle Jean, décédé quelques années plus tôt.

    La contrariété de Anne Brochet, épouse Madame François de Beauharnais, lorsqu'elle avait appris qu'elle était grosse pour la seconde fois avait cédé la place au soulagement à l'accouchement de se voir naître un second fils. Ils estimaient avoir eu de la chance dans leur malheur qu'il ne soit point venu une fille. Ils n'auraient ainsi pas de dot à constituer ni d'héritage particulier à transmettre. Tout pouvait aller à leur aîné et le second pouvait entrer dans les ordres ou dans l'armée, ce qui lui assurerait un revenu plus que suffisant s'il se modérait dans son train de vie. Et s'il ne le faisait pas... Tant pis pour lui.

    Et si les parents s'estimaient chanceux, Marc en faisait tout autant. Il n'y avait jamais eu dans leur famille de marques d'amour irraisonnées ou disproportionnées pas plus qu'un désintérêt total pour sa personne, même et surtout durant son enfance. L'amour et la tendresse était un sentiment qu'on exprimait peu dans cette famille ou de façon si pudique et subtile qu'elle échappait parfois à celui qui le recevait, à l'image de ces voisins anglais que leurs ancêtres avaient si farouchement combattu à Orléans. On ne portait de ce fait l'attention sur lui uniquement lorsque ses actions en valaient la peine et qu'il faisait montre de prouesse dépassant celle de son frère qui accaparait l'attention générale. Quoi de plus normal pour son aîné ? Il devait après tout prendre la relève de son père et avait la dure tache de mériter la succession tant moralement qu'intellectuellement. Il bénéficiait des meilleurs percepteurs de la ville, des meilleurs enseignements, des meilleurs atours et apparats... Pour faire de lui un homme cultivé , droit et juste selon les valeurs morales de la famille à laquelle ils appartenaient. Un homme de loi se devait d'être irréprochable, incorruptible et surtout un humaniste sachant lire dans la nature humaine pour rendre des jugements le plus équitables possible.

    Une pression dont avait été, en apparence, dispensé Marc, et c'était là que résidait sa chance selon lui, parce qu'il avait reçut la même éducation que son frère mais avait pu en profiter librement. Des cours de maintien au cours d'histoires de France et de la famille en particulier. Philosophie, mathématique, astronomie, sciences médicales, équitation. Il avait été instruit de tout cela durant des heures, souvent jusqu'à l'ennui le plus profond qui s'était manifesté une fois ou deux par un ronflement sonore interrompant le cours de son frère. Il en avait été sévèrement puni d'ailleurs par un châtiment corporel tout à fait désagréable et dont son fessier avait gardé une petite cicatrice, trace de la règle métallique qui s'était un peu trop enfoncée dans sa chair ce jour-là. Pourquoi une telle remontrance si l'on ne montrait aucune ambition pour lui ? C'était bien là toute l'erreur de ce raisonnement. Parce qu'une personne avait des projets pour lui, de grandes perspectives qui furent contrariés par un petit événement.


    Et cette pensée fit sourire Marc, alors qu'il déposait une fleur au sol.


    Avec la venue de ce second fils, la question s'était posée lors de sa naissance, quelle carrière il pourrait bien embrasser. Un cadet n'avait pas beaucoup de choix, rappelons le, quand la fortune de la famille restait modeste. Leur noblesse avait beau être ancienne, elle ne leur assurait pas d'un héritage conséquent. Deux choix se présentaient pour Marc : L'armée ou les ordres. Naturellement, sa mère avait alors décidé de choisir la voie comportant le moins de risque pour lui. Marc serait un homme de foi. Si son frère devait représenter le jugement de l'homme, lui accorderait le pardon de Dieu. Autrement plus gratifiant pour cette femme pieuse et pratiquante, aimant ses enfants mais ne sachant guère comment le leur montrer.

    Malheureusement, il y a encore quelques mois il aurait pu dire heureusement pour lui mais les évènements survenus ne lui permettait plus réellement ce qualificatif pour la place qu'il occupait aujourd'hui. Malheureusement donc, un petit grain de sable était venu se placer dans la mécanique si bien huilé que devait être son avenir.

    L'éducation de deux garçons passaient également par l'apprentissage et la maîtrise de l'épée, arme de prédilection que tout noble se devait de posséder et de savoir manier sous peine de se voir infliger une grande honte lors d'un duel. Et contrairement à toute attente, il s'était révélé extraordinairement – sa mère aurait plutôt dit affreusement – doué dans ce domaine, surpassant son frère rapidement et ce malgré des années d'écart et d'autant plus de cours supplémentaires. Mais étrangement Marc avait une affinité particulière avec les lames et Hyacinthe en avait une toute aussi antagoniste. Un homme d'esprit ne pouvait exceller dans les domaines physiques et lui-même devait avouer avoir prouver la réciproque, n'étant pas aussi brillant que son frère et préférant de loin l'entretien de son corps et de l'art de l'escrime à la pensée philosophique du moment. Heureusement sa mère veilla cependant à ce que son éducation soit complète, achevée et suffisante pour paraître dans le monde sans faire honte à la famille et au nom qu'il portait.

    Mais son premier amour n'en reste pas moins pour cet art qu'il pratiqua très tôt et ne cessa depuis lors de pratiquer avec abus parfois. Jours et nuits il s'entraînait, trouvant dans cet exercice tout ce qui lui manquait comme expression dans d'autres temps. Il pouvait ainsi se révéler, s'exprimer, montrer toute la spontanéité et l'impétuosité de ce feu qu'il sentait en lui et qu'il bridait constamment pour correspondre aux attentes de sa famille, au respect de son rang et à tenir toutes les conventions de l'étiquette qu'on exigeait de lui. Dans l'escrime, il se sentait libre, il s'évadait bien souvent de ce monde étriqué et s'ouvrait alors à lui toute une nouvelle histoire à écrire. Il se souvenait encore de la sensation sur sa main du pommeau de la première épée qu'il avait tenu. Il avait aux alentours des 7 ans et s'était révélé incapable de la soulever. Pourtant la lame était fine et la rapière légère fabriquée pour ses forces d'enfants. Mais malgré cela, il lui avait fallu plusieurs jours s'étendant impatiemment en quelques semaines avant qu'il ne put commencer à la manier comme il se devait. Son acharnement à progresser avait commencé là et ne s'était pas arrêté depuis. Elle l'avait si souvent taquiné à ce sujet.


    Du bout des doigts il caressa les pétales de rose, un regard nostalgique posé dessus, ils étaient aussi doux que l'avait été sa peau. Elle avait été sa seconde rébellion...


    La première apparaissait, avec le recul, inéluctable et évidente quand sa mère prévoyait de le faire entrer en séminaire et lui ne jurait que par les armes à déjà 15 ans. Les années d'étude avec son professeur d'arme particulier, que son père par fierté paternelle avait décidé d'embaucher spécifiquement pour lui, avait développé chez lui un attrait pour les duels, les combats ou tout autre service où il devrait mettre sa rapière en action. Il s'était tourné vers les livres et avait englouti tout le savoir relatif à cet art. Et bien sûr vouait une admiration et presque un culte aux mousquetaires du Roi et un grand respect mêlé d'admiration au corps d'armée installé dans sa ville et dont bien sur son professeur était issu. Son adolescence avait été bercé de leurs récits, leurs aventures et notamment d'un certain d'Artagnan ayant servi essentiellement sous feu Louis XIII, souverain bien aimé et père de son altesse royale, Louis le quatorzième. Il avait été fasciné par tous les contes et les légendes qui s'accrochaient à ce nom si illustre et dont il rêvait secrètement de faire parti un jour. Intégrer cette élite n'était pas donné à tout le monde mais déjà il était doté de cette ténacité et cette obstination qui ne l'avait jamais quitté. Il serait mousquetaire, ainsi en avait-il décidé et faire entendre raison à sa mère ne se fit pas sans quelques heurts ni cris. Pauvre femme, il avait du en appeler à cette si sainte et sacrée religion pour la convaincre de le laisser mener son chemin. A l'époque encore il avait foi en Dieu, en sa grandeur et en sa miséricorde, certain que c'était la volonté du très haut de le voir suivre cette voie puisqu'il l'avait doté de ce don. L'argument avait été décisif, il avait rejoint le corps d'armée.

    A Orléans d'abord, faisant ses classes d'armes durant plusieurs mois. Très vite il avait démontré ses capacités et son talent dans ce domaine et avait grimpé les échelons par son seul mérite. Et la promotion tant attendue était enfin arrivée : les mousquetaires du Roi l'appelait à les rejoindre. Il serait dorénavant posté à Paris. Il devait quitter sa famille mais réalisait enfin le rêve qu'il s'était fixé. Alors ce fut sans regret qu'il fit son baluchon, dit au revoir à ses proches, avec la retenue habituelle, et prit ses quartiers dans une des chambres du campement, partageant la sienne avec Daniel, un jeune de son âge et un camarade un peu plus vieux qu'ils prirent en exemple.

    Il avait alors découvert Paris.
    Paris et ses merveilles...
    Paris et ses lumières...
    Paris.

    … Et puis Versailles.



Dernière édition par Marc de Beauharnais le 22.03.09 22:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime19.03.09 23:33

    Son regard glace se voila... Versailles... Probablement le début de la fin pour lui. Le début des désillusions... Et son poing se crispa au dessus de la Rose qu'il avait déposé.


    Mais il se sentait injuste, le Palais du Roi soleil, comme on commençait à l'appeler, l'avait tout d'abord ébloui et grisé à son arrivé. Il avait fini ses classes et sa formation chez les mousquetaires et avait enfin eu son affectation. Daniel et lui avait pris leur nouveau quartier à Versailles et avaient commencé à côtoyer la cours du Roi, ses fastes, sa décadence. Leur amitié s'était réellement soudée à ce moment-là, d'un naturel ouvert, ils avaient passé des heures à discuter, échanger des avis. Il avait retrouvé en Daniel son engouement pour les armes, ils étaient toujours les premiers levés, les premiers à l'entraînement, son ami ne supportant pas les retards, et souvent les derniers couchés. Daniel s'accommodait de son naturel franc parfois dérangeant et lui supportait de bonne grâce le côté envahissant de son ami. Un grand respect mutuel s'était établi entre eux. Aujourd'hui encore, il restait le seul ami qu'il tolérait et appréciait dans son entourage, le seul à qui il se raccrochait réellement encore et qui arrivait surtout à le supporter. Et puis... C'était lui qui lui avait présenté Isabeau.


    Isabeau... Il murmura son prénom en même temps qu'il songea à la première fois où il l'avait vu. Un sourire revint sur son visage alors que ses yeux se brouillaient.


    Elle avait été une apparition. Le visage d'un Ange, la grâce d'un cygne, la délicatesse d'une rose et sa voix raisonnant comme une symphonie céleste à ses oreilles. Son Isabeau... Sa merveilleuse Isabeau. Comment ne pas s'éprendre d'une si sublime créature au premier regard qu'il posa sur elle ? Et il ne sut jamais par quel miracle la réciproque fut vrai. Timide, la confiance en lui n'a jamais été son fort, il l'avait approché avec prudence. Il n'osait que peu lui parler, ou aller la voir et encore moins lui marquer sa tendresse à son égard. Cela lui prit du temps avant d'oser prolonger ne serait-ce qu'au delà du « Bonjour » courtois nécessaire à toute politesse entre deux individus. Mais une fois encore Daniel avait été de son côté et avait aidé au rapprochement. Elle était sa cousine au troisième degré, appartenant à la noblesse de sang, il les avait présenté ce Jeudi 19 Mars.


    Oui, il se souvenait encore de la date exacte et même du temps qu'il faisait et des atours qu'elle portait.


    Il faisait gris sur Versailles, les nuages s'amoncelaient de plus en plus au dessus du palais et d'aucun disait que l'orage était imminent et qu'il serait violent. Elle était alors descendu du carrosse aux armoiries de la famille, un soulier vernis lavande s'était posé en premier sur la marche et elle était apparue, portant une robe élégante de la même couleur chatoyante que sa chaussure, ses cheveux auburn remontés savamment en un chignon lâche sur sa nuque d'où s'échappait quelques mèches folles. Elle avait alors agité sa main gantée dans leur direction, et lui pauvre idiot avait cru être démasqué à l'observer avec insistance. Le sourire de la jeune femme l'avait fait rougir jusqu'à la racine de ses cheveux et il n'avait pu s'empêcher de répondre à son signe par un geste de la main à son tour jusqu'à ce qu'un rire ne le sorte de sa torpeur. Daniel se moquait de lui, c'était lui qu'elle saluait avec tant d'enthousiasme, l'ayant reconnu et il lui répondait avec autant de volubilité. Et il l'avait entraîné à sa rencontre et les avait présenté. Plus tard c'était également lui qui les avait laissé seul dans la bibliothèque de l'hôtel particulier que la famille du Barreau possédait à Paris et où ils séjournaient brièvement un week-end de permission.

    Pris alors d'un élan de folie, Marc avait déclaré sa flamme à la jeune femme, n'arrivant plus à contenir toute cette tendresse et cet amour qui le dévorait de l'intérieur. Pour la première fois il découvrait un sentiment aussi dévastateur que porteur de joie. Chaque attention de la jeune femme l'amenait à la félicité et chacune de ses absences aux portes de l'enfer. Et il ne comprenait que modérément pourquoi une telle chose prenait tant de place dans sa vie et d'importance. Y avait-il un quelconque dysfonctionnement chez lui ? Pourquoi cette passion était-elle si vive ? Jamais il n'avait vu ses parents, ou leurs amis en proie à cette dévorante affliction et il s'était torturé des semaines pour comprendre ce qu'il lui arrivait. Il devait bien y avoir autre chose que ce que Daniel nommait : l'amour. Alors un soir, dans cette bibliothèque, il s'était mis à ses pieds, pris ses mains et l'avait prié instamment de le laisser l'adorer en silence, de ne pas s'offusquer de son attention et lui avait promis d'essayer de contenir ses avances mais de ne pas hésiter à le remettre à sa place si elle s'en trouvait un jour importunée ou gênée.

    Et elle le lui avait refusé.


    Il caressa avec adoration le nom de la jeune femme gravée, son sourire n'arrivant point à retenir ses larmes de peine et de joie à ces souvenirs heureux tout autant que difficiles.


    Son monde s'était alors écroulé, l'espace d'un instant jusqu'à ce qu'elle lui explique pourquoi. Elle ne voulait en aucun cas le laissait l'adorer en silence, à moins qu'il ne la laisse en faire autant. Ce à quoi elle avait ajouté que dans ce cas, il serait trop bête de ne pas crier au monde entier, un sentiment si beau à partager. Il en avait été comblé au delà de toute espérance, de même que ce premier baiser qu'ils avaient échangé secrètement, pour sceller leur promesse. C'était alors ouvert à lui un monde rempli de bonheur et de ses sourires, il s'était senti invincible, porté par une foi en l'autre inébranlable. Comme toutes les convenances l'exigeaient, ainsi que son éducation, il lui avait alors fait la cour avec sa permission, se découvrant peu à peu, s'aimant toujours un peu plus. Nul ne fut alors étonné qu'il demande sa main, et nul n'en fut plus joyeux que ce cher Daniel, il entrait officiellement dans la famille. Et nul autre n'en fut plus contrariée que sa chère mère.


    Sa seconde rébellion... Ni plus ni moins.


    Une fois déjà il était allé à l'encontre des désirs de sa mère, refusant d'entrer dans les ordres, il avait embrassé la carrière de mousquetaire. Contre mauvaise fortune, elle avait fait bon cœur et puisque ce fils avait refusé les ordres, elle avait commencé à faire d'autres projets pour lui. Pragmatique jusqu'au bout des ongles, elle savait la paye d'un officier guère mirobolante, il fallait donc pour son fils faire un bon mariage pour s'assurer une rente confortable jusqu'à la fin de sa vie et ne souffrir ni de la faim ou de la soif. Par les temps qui courrait, il semblait presque que cela soit devenu un luxe et même si elle ne couvrait pas ses fils de baisers elle ne les en aimait pas moins profondément. Elle avait dès lors prévu de le marier à une « riche » héritière du Comté voisin qui devait lui assurer un bel avenir grâce à la dot qu'elle apporterait. Ce mariage serait en tout point idéal pour les deux familles d'égale réputation, chacune apportant à l'autre ce qui lui manquait. Et elle fut fort mari qu'une fois encore son cadet n'aille à l'encontre de sa raison. Elle lui concéda qu'Isabeau était une femme charmante, bien que ne l'ayant pas encore rencontré, mais que feraient-ils d'un Comté si éloigné du leur ? Quels avantages en tireraient-ils pour leur propre terre ? Il lui suggéra le bonheur de son fils, mais cela ne semblait pas suffire, sa chère mère ayant une vision bien différente de ce qui amènerait le bonheur à son fils. Mais il avait toujours été quelqu'un qui savait ce qu'il voulait, cela serait Isabeau ou personne. Et une fois encore elle du s'incliner, non sans avoir été conquise à son tour par la jeune femme qu'elle rencontra quelques temps après avoir donné sa bénédiction et son père son accord. Il fut fiancé à Isabeau, puis marié et il en était parfaitement heureux ainsi. Et un bonheur n'arrivant jamais seul, quelques mois après seulement la jeune femme donnait naissance à un enfant.

    Cette nuit là, un camarade avait accepté de prendre son quart pour qu'il puisse se rendre au chevet de sa femme lorsqu'on lui avait appris que le travail avait commencé. Fou d'inquiétude, l'heure qu'il avait passé à essayer de tenir son poste avait été la plus longue et la plus horrible de sa vie. Il n'était guère concentré sur son travail, distrait, anxieux... Il n'avait été bon à rien de tout le service et voyant l'étant dans lequel il était on lui avait rendu service en le relevant de son poste. Service qu'il avait promis de rendre à la première occasion qui lui serait demandé.


    Il était un homme de parole et malheureusement pour lui, il avait tenu celle-là également ce qui lui valait d'être en ce lieu aujourd'hui...


    Mais ce jour-là, il avait accouru auprès de son épouse et attendu impatiemment la venue de son premier enfant qu'il espérait de sexe masculin. La grâce semblait s'attarder sur sa maison, sa femme et son fils, nommé François, avait survécu à cette épreuve et le bonheur familial était à son comble. Il aurait du se méfier que tant de joie mènerait bien trop tôt à une peine tout aussi incommensurable... Mais il était si jeune et si ignorant de la vie, tout juste s'il commençait à entrevoir les sombres machinations qui se tramaient à Versailles et à prendre réellement conscience de ce que le genre humain pouvait receler de plus beau mais également de plus vil en soi. Funeste destiné qui l'avait conduit jusqu'ici, parce que coïncidence ou non c'était à partir de ce jour que d'étranges choses avaient commencé à se manifester. La naissance de son enfant lui avait peut-être ouvert les yeux sur la réalité du monde qu'il se refusait de voir depuis qu'il connaissait la félicité avec son épouse... Toujours est-il qu'il commença à concevoir des soupçons sur les intentions de certaines personnes dans l'entourage du Roi. Mais Marc n'était pas très au fait du fonctionnement de la cours et il s'ouvrit probablement à la mauvaise personne au sujet de ses soupçons. En avait-il trop vu ? Trop entendu ? Cela sembla être le jugement de certains en tout cas, bien qu'il cherche encore aujourd'hui ce qu'il pourrait bien avoir surpris de si compromettant. Il semblait être une pièce dérangeante où sur le point de le devenir, sa curiosité devait être réprimandée.

    Leçon lui fut donnée.

    Son épouse lui fut enlevée.


Dernière édition par Marc de Beauharnais le 20.03.09 14:29, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime19.03.09 23:46

    Leurs fils avait tout juste 6 mois, un silence paisible enveloppait la maisonnée qu'il avait acquis aux alentours du Palais et dans laquelle il vivait depuis son mariage. Cette nuit là, il avait accepté de prendre le quart de son supérieur, d'un naturel gentil, il n'avait demandé aucune explication ou raison et remplissait sa part de promesse. Il avait toujours été un homme de parole et d'honneur, mais pour la première fois de sa vie il déserta son poste. On le prévint du drame qui se déroulait chez lui, son manoir aux prises avec les flammes, ses gens et sa famille à l'intérieur. Il prit le premier cheval scellé et à bride abattue gagna sa demeure, empruntant tous les raccourcis de la ville qu'il pouvait connaître pour arriver au plus tôt et sauver ce qu'il pourrait, priant pour que sa femme et son fils soient sains et sauf. Sa monture se fraya un chemin parmi les voisins qui accouraient et préparaient déjà une chaîne de baquet d'eau pour tenter d'arrêter l'impossible. Il avait sauté au bas du cheval avant même que celui-ci ne s'arrête réellement, ayant lâché les rênes, il avait alors reconnu de dos la nourrice de son fils et s'était précipité vers elle, la retournant sans ménagement pour lui faire face et reconnaissant dans ses bras le visage de porcelaine de son enfant. François était sauf. Mais où était Isabeau ? Encore prisonnière des flammes.

    Il s'élança alors dans l'hôtel en flamme, se protégeant la tête et ses yeux de la fumée qui montait par son bras, et sa bouche par un pan de tissus. Daniel était sur ses talons mais il ne l'avait pas entendu arriver à sa suite, ni même n'entendait ses appels de sortir, la structure allait s'effondrer d'un instant à l'autre, tout ce qu'il entendait était son cœur tambourinant dans sa poitrine et son regard qui cherchait frénétiquement l'être aimé. L'escalier s'était alors révélé à lui, dévoilant les marches noircies par la suie et dont les langues de feu léchaient déjà, dans leur impatience de se sustenter, la base. Le bois craquait sous ses pas mais il n'en tint pas compte et monta à l'étage, les yeux en pleurs, sa gorge le brûlait et malgré ses appels, son épouse ne répondait point. Sans ménagement, il força la porte de leur chambre d'un coup d'épaule, les pans de bois tombant en morceau de chaque côtés des gonds et il la vit. Gisant au sol, dans une marre de sang, ses yeux s'écarquillèrent d'horreur alors qu'il se précipitait à ses côtés et retournait le corps de la jeune femme dans ses bras, ses mains collant à sa chevelure poisseuse. Une plaie gisait dans sa poitrine, une auréole rouge entourant un petit trou dans son corsage de nuit, les larmes qui s'échappaient de ses yeux n'était plus seulement due à la fumée. On avait assassiné sa femme ! Pourquoi ?! Pourquoi était-on venu toucher à cet être si pur qui n'avait jamais fait que le bien autour d'elle ? Pourquoi elle ? Pourquoi SA femme ?! Daniel l'attrapa alors sans ménagement, le forçant à lâcher le corps de sa bien aimée et martelant la vérité avec empressement comme d'autant de coup de poing qu'il pouvait lui donner pour le faire réagir et sauver sa vie.

    Elle est morte Marc ! Tu ne peux plus rien faire ! Elle est morte ! Et si nous ne sortons pas d'ici nous le serons aussi !


    Mais c'était exactement son intention : la rejoindre, où qu'elle soit, il ne voulait être qu'avec elle. Alors il s'était débattu pour échapper à la poigne de son ami, il s'était accroché à la dépouille de sa femme, mais Daniel avait toujours était plus fort que lui dans les corps à corps, à bras le corps il l'avait forcé à se relever et l'avait éloigné, usant de toute sa force pour le sortir de cette pièce alors qu'il l'enjoignait de vivre pour son fils. François avait encore besoin de lui ! Et le pragmatisme de la famille de Beauharnais, incrusté dans son éducation avait reprit le dessus sur le chagrin. Il avait commencé à réagir à nouveau et Daniel avait pu le lâcher. Ils avaient couru le long du couloir pour rejoindre l'escalier mais un mur de feu s'était dressé devant eux... Et ils avaient du rebrousser chemin, la gorge en feu, la température à l'intérieur du brasier était quasi impossible à soutenir, il avait l'impression de sentir son sang bouillir dans ses veines. Ils avaient alors fait la seule chose possible, ils avaient gagné le second étage puis les chambres des domestiques et par une des fenêtres de celles-ci avait rejoint le toit. Comme une entité vivante, le feu ne semblait pas vouloir laisser s'enfuir ces deux créatures qu'il avait considéré comme lui appartenant dès l'instant où ils étaient entrés dans ce lieu dont il avait pris possession. Et ses extensions grignotaient déjà avidement la structure du toit pour faire redescendre parmi eux ces deux âmes.

    Ils avaient alors rejoint le bord du toi et avait pris mesure de la distance de l'hôtel le plus proche, puis ils s'étaient reculés, avaient pris leur élan et couru jusqu'à la sailli pour sauter sur le toi voisin. Mais il était difficile de s'accrocher et ils avaient commencé à glisser, non sans une peur latente. Une chute de cette hauteur et c'était la mort assurée. Même s'il avait appelé à ça quelques instants plus tôt, il avait trouvé un regain d'envie de vivre au moment où il avait sentit les flammes et la chaleur de trop près. S'il devait mourir il voulait que cela soit de son propre choix et de la manière qu'il voulait et non forcé par une quelconque fortune contraire. Ce jour-là ils avaient eu de la chance avec Daniel, ils avaient réussi à s'accrocher au rebord d'une fenêtre du toit avant de tomber, avait brisé le verre et pénétré chez ses gens, le visage noirci par la suie et maculé de sang. Autant dire que la pauvre domestique logeant là avait hurlé de terreur avant de déguerpir. Probablement la dernière habitante, sourde pauvre malheureuse, dans cette demeure qui avait du être évacué en cas de propagation du feu.

    Il redescendit les escaliers complètement hagard, se laissant piloter par Daniel, ne voyant de toute façon pas où il mettait les pieds, les larmes ruisselaient sur ses joues traçant des sillages clairs sur sa peau tannée. Ils émergèrent enfin dans la rue dehors et l'air frais les frappa de plein fouet, il en prit une grande bouffée et toussa. Ses poumons avait du mal à se réhabituer à quelque chose de si pur après avoir été la dedans. Un craquement sinistre le sortir de sa torpeur et ramena son attention sur le spectacle qui se déroulait en face de lui. Le bruit se répéta et fut aussitôt suivit d'un grondement sourd avant que toute la maison ne s'effondre. Ce qui avait été autrefois un lieu de bonheur venait de se transformer en un buché funéraire. Le corps de sa bien-aimée reposait encore sur ce plancher qui venait de s'abattre sur ce qu'avait été leur salon. Des funérailles digne d'une reine et Isabeau ne méritait pas moins, elle avait régné sur son cœur. Trop peu de temps hélas. Il se laissa tomber à genoux, incapable de porter le chagrin qui descendait sur ses épaules.


    Et aujourd'hui dans la même position, il pleurait une nouvelle fois son âme disparue, sans personne pour le tirer de son chagrin.


    Ce qui n'avait pas été le cas à l'époque, la main de Daniel s'était posée avec compassion sur son épaule et l'avait serrée fraternellement alors qu'ils étaient rejoints par la nourrice, le petit François dans ses bras encore. Son fils. Leur fils. Et les similitudes avec sa mère lui sautaient à présent aux yeux, il ne savait s'il devait détester l'enfant ou l'en aimer encore plus. Dans l'état de choc où il était, la décision se verrait de toute façon reconduite à plus tard. Surtout que l'urgent semblait dans l'affolement de la pauvre nourrice qui semblait vouloir lui dire quelque chose ou plutôt lui remettre un pli. Comme si c'était le moment de lire le courrier ! Mais il l'avait pris et il avait décacheté l'enveloppe sous le regard de Daniel avant de déplier la missive et de lire une phrase simple et explicite qui le glaça d'effroi.

    Restez dans le rang, Mousquetaire. Il n'y aura pas d'autre avertissement.

    Isabeau, son coeur, son âme, avait été assassinée par sa faute. Elle était un avertissement à son encontre. Une mise en garde contre quelque chose qu'il avait dû voir ou entendre mais dont il n'avait aucun souvenir. Et plus il y réfléchissait, moins il ne savait à quoi ils faisaient allusion. Sa femme avait été tuée pour qu'il ne répète pas ce qu'il ignorait, comment une telle injustice pouvait-elle bien se produire ? Mais le temps lui était compté, il avait déserté son poste et Daniel veillant sur lui voulait le ramener avant que l'on ne s'aperçoive de sa disparition. On demanda à la nourrice d'aller chez un parent de la famille Barreau, le temps de régler les formalités de la nuit et il s'était alors laissé traîner jusqu'au poste de garde des mousquetaires, ivre de rage et de vengeance informulées. Bien sûr leur supérieur avait été averti du manquement au poste et avait dû faire le déplacement cette nuit-là pour régler ce litige. Ils s'étaient présentés à lui et sur leur visage défait, toute l'horreur des heures passées avait pu s'y lire. Ils avaient risqué le renvoi, mais avaient eu l'indulgence de leur Lieutenant, un tel drame devait être pris en compte. On les envoya se doucher et chacun eut droit à quelques jours de repos, prolongés de deux semaines le temps d'organiser les funérailles de son épouse et de mettre en ordre ses affaires. Il rentra chez ses parents où il se terra un mois.

    Et aussi haut qu'il était monté dans le bonheur, il en chuta. Personne ne l'avait jamais averti de ce risque ? Pourquoi ne lui avait-on adjoint d'aimer modérément ?

    C'était une nouvelle fois Daniel qui était venu le chercher et le secouer pour le ramener à la caserne afin qu'il ne perde pas sa place dans les Mousquetaires. Il était le meilleur d'entre eux selon lui et une telle lame ne devait pas se perdre. L'argument qui l'emporta fut finalement celui de pouvoir traquer les assassins de sa femme avec des moyens et une couverture qu'il ne pouvait pas avoir du fin fond du manoir parental. Le jeune François fut confié à ses grands parents afin d'être élevé convenablement et lui-même réincorpora les baraquements des Mousquetaire. Après presque deux ans d'absence, il réintégra les chambres communes, se retrouvant avec des étrangers, depuis le temps de nouveaux mousquetaires avaient été promus et d'aucuns ne le connaissaient. Ce qui l'arrangea et le dispensa de questions auxquelles il ne voulait pas répondre. En effet de ceux l'ayant connu, bien peu l'auraient reconnu sous cette personnalité austère et taciturne, silencieux toujours et un regard hanté par la douleur de la perte. Il ne chercha pas à lier connaissance et repoussa même les tentatives de ses camarades de chambrée, il repoussa à vrai dire tout le monde excepté Daniel. Il était le seul qu'il tolérait encore dans son entourage qui pouvait lui rappeler sa tendre Isabeau, le seul qui supportait cette nouvelle personnalité. Et son dernier recours dans cette folle entreprise qu'il avait décidé d'entreprendre : trouver qui et pour quoi sa femme avait été assassinée froidement.

    Il allait découvrir enfin le vrai visage de la cour.
    Si Versatile...

    Si Versailles...


Dernière édition par Marc de Beauharnais le 22.03.09 23:25, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime22.03.09 20:27

    Si ses ennemis avaient voulu l'effrayer et le dissuader de se mêler de leurs affaires ils n'avaient réussi qu'à moitié leur objectif. Oui, il avait peur d'eux et n'en était devenu que plus prudent, mais dès lors ils lui avaient révélé qu'il avait vu ou entendu quelque chose d'important. Assez pour que le moyen de répression de tout espion soit la mort de ses proches et il n'en avait que plus de volonté à découvrir de quoi il s'agissait. Aussi maintenant il alliait son métier et ses propres recherches, avançant toujours avec prudence, méticuleusement, évitant de se faire voir ou surprendre, vérifiant ses alibis et les excuses pour se trouver à tel ou tel autre endroit.


    Il avait d'ailleurs dans sa ligne de mire ces temps-ci un jeune comédien qui lui semblait suspect. Des bribes de conversations, des allées et venues secrètes... Il essayait de le suivre autant que possible mais ce n'était pas toujours simple...


    Cela n'avait pas été évident au début, concilier la mort de son épouse, reprendre les missions pour les mousquetaires, tourner et retourner sa mémoire dans tous les sens pour découvrir ce qu'il pouvait bien avoir entendu de si compromettant et pour qui... Si bien qu'un soir en mission il s'était écroulé. La fatigue, le chagrin, il n'avait pas tenu. Lui qui se croyait si fort, il avait lamentablement échoué en plein exercice de ses fonctions. Quelle honte quand il y repensait. Il avait été indigne de l'uniforme qu'il portait ce soir là, indigne de sa condition de gentilhomme. On avait pensé que l'éloigner de Versailles pour quelques jours avec sa première mission serait bénéfique pour lui. Il n'en avait rien été. Ou peut-être si, mais il ne l'avait pas réalisé alors. Contre toute attente un ange l'avait réconforté ce soir-là, elle en avait le prénom d'ailleurs, Gabrielle...


    La seule chose qui le contrariait clairement était de ne plus arriver à se souvenir de son nom également. Il semblait que beaucoup de choses restaient bloquées dans ses souvenirs dernièrement et cela le mettait en colère.


    Lui qui ne croyait plus en rien, Dieu semblait s'être chargé de placer sur son chemin son meilleur émissaire pour ramener dans la lumière sa brebis égarée. Elle l'avait écouté, durant des heures, parler d'Isabeau, de son amour disparu, de leur fils, de leur rencontre, de la cour qu'il lui avait faite. Jamais elle ne l'avait interrompu. La seule chose qu'il avait gardé pour lui avait été les causes exactes de la mort de sa femme. Officiellement, elle avait péri dans l'incendie de leur maison, morte asphyxiée et il n'avait pu sortir à temps le corps du brasier. C'était la version qu'il avait donnée à cette douce jeune femme pour expliquer le passage où Daniel l'avait suivi et tiré de la fournaise. Il ne voulait pas la mettre en danger elle-aussi pour avoir trop bavardé. Cette erreur avait été commise une fois, il n'y en aurait pas de seconde.

    Durant une nuit il avait confié sa peine et sa souffrance à quelqu'un, la seule qui eut pu comprendre ses larmes à son sens. Il ne savait pas pourquoi, mais cette jeune femme, par sa candeur et sa douceur l'avait incité à la confidence et au relâchement. Et aux premières lueurs du jour il s'était endormi dans son giron, vidé mais serein, pour quelques heures de repos bien mérité. Au matin il s'était éveillé, seul, mais son effluve flottait encore dans la pièce et il huma le parfum de la jeune femme pour graver son odeur ainsi que son visage dans sa mémoire. Et il ne l'avait jamais oubliée, même s'il ne l'avait pas retrouvée depuis. Et ce n'était pourtant pas faute d'avoir cherché pour la remercier mais sans se souvenir de son nom entier autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Surtout qu'il ne fréquentait pas la cour assidument encore. Mais le jour où il la recroiserait, il saurait la reconnaître et lui adresser toute la reconnaissance qu'il éprouvait à son égard et dont une feuille de papier laissé à sa demeure ce jour-là n'avait été suffisant pour contenir tous les mots qui lui étaient venus.

    A partir de ce jour-là, la vie avait repris son cours. Il avait essayé de se raccrocher à la seule chose qui lui restait avec d'autant plus de détermination. Les mousquetaires étaient tout ce qu'il avait et il ne faillirait pas dans sa tache de protéger le Roi. Petit à petit il réfléchissait à son plan d'action pour retrouver les meurtriers de sa femme, tendait l'oreille plus souvent, prêtait un peu plus attention aux ragots, essayait de monter son réseau d'informateurs. Chaque recoin de conscience était désormais dévolu à sa tâche, le reste ne l'intéressait plus, encore moins les femmes. Mais malheureusement pour lui, il semblait encore les intéresser, lui. Lena avait essayé de l'attirer dans son lit mais il l'avait repoussée avant d'apprendre qu'elle était la fiancée de Daniel ! Le ton était d'ailleurs monté et les mots échangés n'avaient pas été toujours courtois dans cette conversation-là. Depuis, ils ne s'aimaient guère tous les deux et chaque rencontre était assez électrique. Pauvre Daniel...

    Une autre fille s'était glissée dans son lit également, attendant à demi-nue son retour de garde. Il en avait été choqué et incrédule, Daniel avait éclaté de rire lui quand il lui avait raconté. Il l'avait prié de se rhabiller aussitôt et de sortir des baraquements des mousquetaires avec autorité avant que quelqu'un ne la voit. Il n'avait même pas pris la peine de retenir son nom, se trouvant déjà assez aimable de ne pas la dénoncer ce qui lui aurait valu une humiliation cuisante. Néanmoins, cela ne semblait pas décourager la jeune femme qu'il avait souvent vue parmi l'entourage des comédiens, pensant à juste titre qu'elle devait en faire partie, mais l'évitant autant que possible. Ses œillades et ses avances le mettaient mal à l'aise... Et puis il ne se sentait pas le droit de faire cela à son Isabeau. Il lui avait promis son cœur, son corps et son âme, le sacrement du mariage raisonnait encore en lui et même la mort ne l'avait pas séparé de sa femme. A chaque minute il pensait à elle et revoyait son visage rien qu'en fermant les yeux. Elle l'accompagnait toujours, et céder à une autre femme aurait été la tromper. Il n'était pas ce genre d'homme.


    Aujourd'hui. Un an plus tard. Il était là encore pour fleurir sa tombe, redécouvrant bon nombre de souvenirs alors qu'il examinait ce qu'avait été sa vie jusqu'à ici. Il essuya d'un revers de la main les dernières larmes sur son visage et soupira avant de murmurer.
    Tu me manques...



    Daniel s'était proposé pour l'accompagner mais il avait refusé, il avait eut le besoin de parler avec sa femme sans témoin, juste eux deux. Malheureusement pour lui elle ne pourrait lui répondre, sinon cela lui aurait bien simplifié ses recherches pour trouver son ou ses meurtriers. C'était tout juste s'il pouvait la considérer comme vraiment là. Il n'était plus resté grand chose après l'incendie de leur maison, ils n'avaient pu récupérer aucun corps, il ne restait plus rien à ensevelir, aucun prêtre n'avait donc voulu célébrer le rite funéraire. Alors il avait décidé de faire poser une pierre au milieu des décombres. Le terrain lui appartenait encore et il avait été laissé à l'abandon, refusant que l'on reconstruise par dessus les ruines. La végétation avait peu à peu repris ses droits sur ce lieu et lui s'y rendait discrètement chaque semaine, contournant un bout de charpente miraculeusement pas trop amoché et où les enfants des rues venaient souvent jouer et parfois même dormir pour les plus démunis. Elle offrait un abri assez confortable pour une nuit, cela coupait du vent et il apportait toujours un peu à manger quand il venait ici... Cette fois n'avait pas fait exception à la règle d'ailleurs et puis ces gamins entendaient et voyaient beaucoup de choses, on ne tenait jamais compte de leur présence, à tort. Ils avaient pu par le passé lui ramener d'importants renseignement dans ses enquêtes avec les mousquetaires et d'autres tout aussi précieux pour sa quête personnelle.


    A la semaine prochaine...
    Lui fit-il ensuite en se redressant après avoir dégagé un peu la pierre et contournant l'édifice démoli pour quitter le champ de ruine qu'était devenu sa demeure.



    Il était temps de retourner dans sa vie et de la laisser suivre son cours en reprenant ses fonctions.

    Mais pour lui, il n'y aurait pas de « Et il vécut heureux jusqu'à la fin des temps. »






    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?
    Paradis ou enfer ? Il serait bien en peine de le dire, il y a connu les deux. Versailles lui a apporté sa plus grande source de joie et la lui a ôté également. Mais il sait que la-bas, tout n'est qu'apparence et faux semblants. Dans une même arène s'ébattent loups et agneaux, sauf qu'on ne sait jamais qui joue réellement quel rôle et qui va être mangé à quelle sauce. Il faut se méfier de Versailles, y aller sur la pointe des pieds et y évoluer avec prudence. Tout un chacun semble tramer quelque chose contre son voisin, Versailles est un état à part. Il est lui même sa capitale et son pays, et ce territoire là n'est pas gouverné par le Roi mais par le Scandale, sa monnaie est le secret et plus vous en connaissez plus vous êtes riches. Survivre à Versailles doit ouvrir les portes du paradis et s'y perdre amener en Enfer.
    Finalement, il a peut-être trouvé le purgatoire...

    Vérité ou fantasme du complot ?
    Vérité et pure vérité. Le Complot est un sport auquel les nobles semblent s'adonner avec passion et sans discontinuité. Ils murmurent, s'échangent des billets en cachette, nouent des alliances... Versailles et le siège de petits complots en tout genre pour prendre la place d'un tel ou faire discréditer tel autre. Alors pourquoi pas un complot d'état pour remplacer le Roi ? Cela ne lui semblerait pas étonnant s'il venait à apprendre quelque chose de cet ordre. Bien sûr, il faudrait être totalement fou pour s'attaquer au Roi mais après tout, il faut de tout pour faire un monde...
    En tout cas une chose est sûre, sa femme n'a pas été assassiné pour rien, c'est bien donc qu'il se trame quelque chose. De quelle envergure il l'ignore encore mais il le découvrira. Assurément.

    Plutôt colombe ou vipère ?
    Il se serait plutôt défini comme un vautour. Il prend sans jamais donner. Tout mensonge contient une part de vérité, de ce fait toute rumeur s'appuie généralement sur un fond de vérité. C'est la seule et unique raison pour laquelle il écoute parfois les ragots que répandent les commères de la cour. Ne prenant en compte que ceux qui l'intéressent et vérifiant systématiquement le fond. L'avantage d'être mousquetaire est qu'il ouvre certaines portes pour accéder aux informations. Et puis sans ce commerce de rumeur, il n'aurait pas appris que ce comédien était peut-être impliqué dans l'incendie de sa maison...





    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    ► Prénom/pseudo :: Ely
    ► Âge :: 27 ( et j'ai même conservé deux dents de sagesse ! Mais que deux hein... Après j'aurai été trop sage sinon... )
    ► Présence sur le forum :: Objectif : une rep par semaine d'assurée. Donc d'un jour minimum, à plus... Ca dépendra du boulot. Mais comme je suis une insatiable floodeuse, je passerai au moins une fois par jour pour dire bonjour.... Si ce n'est pas plus. <_<
    ► Code du règlement :: Ok (Steph)
    ► Suggestion :: Faites de Wikipedia votre meilleur ami officiel ! ^^ Ah oui et me laissez pas faire, ou je vais vous retourner la maison. ^^


Dernière édition par Marc de Beauharnais le 23.03.09 15:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime23.03.09 0:08

Tadaaaaa....

Vala fiche finie. ^^
Désolé d'avoir tarder à la remplir.
Jespère qu'elle conviendra et pour toute modification n'hésitez pas à le signaler. ^^
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Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime23.03.09 12:50

J' A.D.O.R.E Shocked
Juste, c'est pas le bon code (Alex a été salaud sur le coup PTDR )

Comme vous êtes deux sur la même fiche, il faut qu'on en discute entre admins mais on donne la réponse au plus vite ^^
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime23.03.09 15:31

Merci. ^^
J'attendrai sagement votre décision.

Ah bah mince ! Comment ça c'est pas le bon code ? Je l'ai vérifié juste avant d'annoncer que la fiche était finie...

*Va revérifier... *

Spoiler:



Edit : J'ai trouvé... >_<
*Boulet des fois... J'avais pas percuté en lisant cette partie que cela se rapportait à ce code... *


Je remet le bon dans la présentation...
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime23.03.09 15:43

C'est juste que Alexandre est un sadique (j'y suis pour rien je l'ai laissé s'amuser avec le règlement Razz ). Juste, lis bien jusqu'au bout le règlement tu comprendras pourquoi il est sadique Laughing Laughing
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime23.03.09 15:45

Oui, oui j'ai trouvé... Wink
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime25.03.09 20:54

Après discussion entre admins, nous te donnons le rôle.
Ta fiche est très bien écrite, tu as bien mis en place tes liens ...
Moi je suis fan en tout cas Very Happy

Alors bienvenue parmi nous Very Happy N'oublie pas de passer à la gestion pour logement (au camp), un rang, liens, scénar ... et poster cheers

Bon jeu !!
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime25.03.09 22:43

Youhouuuuuuuuuuuuuu cheers

Je file à la gestion pour toussa toussahhh
et je réfléchit à mon premier topic.

Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !! Je l'ai eu cette fois mon mousquetaireeeeee !!! PTDR

Edit : J'oubliais... ^^'
MERCIIII ^^
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MessageSujet: Re: Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ )   Marc de Beauharnais ( l'autre ^^ ) Icon_minitime

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