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 PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»

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Philippe d'Artagnan


Philippe d'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥
Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.
Discours royal:



    Ҩ PRINCE CHARMANT Ҩ
    Je te promets la clé des secrets de mon âme


Âge : 25 ans
Titre : Duc de Gascogne
Missives : 638
Date d'inscription : 01/06/2008


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MessageSujet: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime18.03.09 14:47

Philippe - D'ARTAGNAN
_______ ft. Chace Crawford
PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» CC22 PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» CC23
Icons by Birdie(c)

La liberté appartient à ceux qui l'ont conquise.




    ► 24 ans
    ► Duc de Gascogne. Il a obtenu le titre après que son frère les ait refusés pour se marier avec une femme du peuple. Après des débuts difficiles, il s'en sort très bien.
    ► Français - Gascon Il est né au manoir, à mi-chemin entre Paris et Versailles mais a le caractère gascon et y vit depuis deux années.
    ► Célibataire Fiancé il y a quelques années, elle est décédée dans un tragique guetapen. Il s'en remet doucement et croit même qu'il retombe amoureux.

    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?
    Versailles. Que d'émotions lorsque j'ai foulé de mes pieds aux chaussures cirées le sol de ce monde enchanteur. Jamais je n'avais vu autant de merveilles en un seul lieu. Dans une ville, un royaume oui, mais pas dans un palais. A chacun de mes pas, je m'émerveillais davantage. Toutes ces dorures, ces tableaux, ces miroirs, ces vases et autres sculptures, sans parler du délicat mobilier, travaillé à souhait pour leur donner cette finesse. Et que dire de ce jardin, mille fois trop grand mais où chaque carrefour m'ont conduit à découvrir un nouveau bosquet, un nouveau paradis. Cette exquise salle de bal, ces colonnades si romantique, le bosquet de Encelade où je peux me mettre à l'abri du soleil tout en contemplant cette magnifique fontaine, sans oublier cet immense canal. J'aime y venir pour m'y promener, admirer toute cette architecture. La richesse de cet endroit me donne des idées mais je n'irais jamais aussi loin, je n'ai pas cette mégalomanie royale, bien que celle-ci entrera dans l'histoire. Ce qui gâche le paysage de Versailles ? Ses habitants. Tous ces nobles sur talons hauts, à la perruque immense, toujours plus de luxe, plus de rubans, de poudre, de tout. Avec leurs jacassements perpétuels, je me croirais parfois dans un poulailler, bien que cela soit divertissant.

    Fasciné par Versailles, Philippe en admire l'architecture. A de nombreuses reprises, il décrit dans son journal chaque salon, galerie, peinture, complimente les couleurs, jusqu'au marbre des escaliers. Tout le charme dans ce château et il en apprécie davantage les jardins. Avec une amie jardinière, difficile de ne pas aimer la verdure, surtout que celle-ci est travaillée à la perfection. Il a passé beaucoup de temps dans les bosquets, à tout admirer, que ses yeux bleus curieux ont passé au crible. Son bosquet préféré est sans conteste celui des Colonnades avec tout ce marbre et ces petites fontaines tout autour, un véritable plaisir pour les yeux. Il a toujours aimé ce Canal, regarder le soleil s'y coucher ou plusieurs fois en faire le tour. Il a tellement aimé le cadre que c'est au bord de ce même Canal, proche du Trianon, qu'il a fait sa demande en mariage. Mais évidemment, tout paradis a son enfer et là où il a le plus aimé, il ne souhaite plus le voir. Trop de mauvais souvenirs car, ce que Versailles donne, Versailles reprend aussi. Et puis toute cette population … D'accord, certains sont intéressants, vifs d'esprit et à la culture impressionnante. D'autres ont cette passion du jeu que Philippe peut plumer sans souci. Puis il y a tous ces bals, ces soirées où la musique nous entraîne, les jolies filles dans leurs belles robes et leurs sourires mutins cachés derrière leurs éventails. Mais il y a ces médisants, les rumeurs à gogo, ces regards en coin qui mettent mal à l'aise lorsqu'on sait qu'on parle de nous. C'est un monde superficiel, lui garçon de valeur, il a besoin de se retrouver avec des personnes vraies. Voilà pourquoi il se tourne plus vers les personnes du peuple.

    Mais il a beau voyagé, Versailles reste à part. Un paradis de beauté, un enfer de superficialité. Un monde double face qu'on admire, redoute, craint, mais qui manque lorsqu'on en est trop loin.

    Vérité ou fantasme du complot ?
    Papa est étrange ce soir. Enfin, ce n'est pas la première fois. Hier déjà, il est rentré après moi, l'air soucieux, une lettre à la main d'un sceau qui m'est inconnu mais le contenu avait l'air important. Je soupais et lui s'installa dans son fauteuil près de la cheminée à lire et relire inlassablement, grommeler et soupirer. Nous avons passé bon nombre de soirées sans nous parler, à nous ignorer alors que nous mangions l'un en face de l'autre mais là, je t'étais pas en cause, il y a quelque chose. Et je crois savoir quoi. Il fallait être là pour voir sa réaction lorsque je lui racontais qu'un homme du nom d'Isaïa, une sorte de métèque bien habillé venu voir mon père. De suite il se retourna et se leva pour me presser de questions, s'il avait un pli, un mot pour lui. Là, je le tenais alors je lui ai demandé qu'est ce qui le tracassait, il m'a envoyé paître. Je lui ai demandé s'il y avait un danger, il grogna comme un ours, j'en ai donc conclu que lui. J'ai continué sur ma lancée à demander si cela concernait le Roi et là il m'a menacé de me mettre à la porte si je ne lui disais pas le pourquoi de la venue. Alors il y a quelque chose. L'homme m'avait juste dit de donner rendez vous au père demain minuit à l'endroit habituel; Trop curieux, je l'ai suivi, à faire une théorie de complot contre le Roi. Un proche ? Un ministre ? Une révolte ? Il ne cessait de ruminer dans sa barbe avant d'entrer dans son bureau et me claquer la porte au nez. Je n'en sais pas plus mais, à mon avis, j'en sais déjà trop.

    Avec un père mousquetaire, bourreau de travail et fidèle à la monarchie, difficile d'être écarté d'une histoire aussi importante. Philippe est curieux de nature, il sait observer son entourage et surtout son père, puisque les deux se parlent peu ─ les rares fois, cela tourne en disputes et claquages de porte─ il a décidé de décrypter ses humeurs à son attitude. Depuis quelques années, il a remarqué le changement de comportement, cette manie de se renfrogner, les nombreux plis à son nom, les visiteurs impromptus ou totalement décalés par rapport au rang du grand mousquetaire, les murmures, les chuchotements, les rendez vous tardifs … Autant de choses conduisaient à l'évidence que quelque chose se tramait contre le Roi. Philippe a un jour écouté aux portes pour en savoir plus, Barnabé l'avait surpris et en avait fait de même. Ils n'entendirent qu'une phrase, plus qu'éloquente « mais, Charles, le Roi est en danger de mort ! » Cela voulait tout dire.

    Jamais, il n'y fut confronté directement. A moins que les brigands n'ont agi comme avertissement contre son père, ça il n'en sera jamais et évite de penser à cette tragique journée. Sûr que quelqu'un en veut contre sa Majesté mais le jeune Duc ne sait pas qui, ni pourquoi. Pourtant ça parle, même dans sa campagne et à l'extérieur du Royaume, il a beaucoup écouté mais n'avait personne à qui en parler.

    Plutôt colombe ou vipère ?
    Pourquoi faut-il toujours que cela jase sur ma famille ? Après mon père soupçonné de tremper dans des affaires louches, voilà qu'on touche à mon frère. Oui, celui-ci a décidé d'épouser une fille du peuple, et si je lui en ai voulu les premières heures de m'avoir pris ma liberté en m'enchaînant à une terre à laquelle je n'étais pas prédestinée. Mais à les voir si amoureux, je ne peux que souhaiter du bonheur à ce si joli couple. Marine a réussi à faire découvrir l'amour à Alexandre, un cadeau magnifique. Alors pourquoi cela fait il autant parler ? Encore aujourd'hui, à Versailles, la fille d'un grand électeur de l'Empire me demanda pourquoi mon frère déshonore t'il une si grande famille pour une catin de bas étage ? Mon sang n'a fait qu'un tour comme si Marine aurait été ma fiancée. Je lui ai répondu que l'amour n'a point de déshonneur et que ma belle-sœur était sûrement plus pure que toute la pièce réunie. Et la méchanceté m'a poussée à lui dire qu'elle n'était pas la mieux placer à parler de catin vu qu'elle a défilé plus d'hommes dans son lit qu'une prostituée, sauf que ces filles gagnent leurs vies, elle ne le fait que pour satisfaire des envies animales, j'ai plaint son mari et je suis parti, fier comme un paon d'avoir été comme tous ces gens. Je hais les ragots portant sur nous mais ceux des autres peuvent servir dans ce genre de cas.

    A mi-chemin entre le deux, une genre de créature chimérique avec les ailes blanches de la colombe et une tête de serpent. Lorsqu'il était à la Cour, il écoutait les histoires de cœur, de coucheries et autres histoires burlesques des autres, en riait lorsque la situation s'y prêtait mais ne s'amusait pas à les colporter, sauf à sa grande amie Apolline pour rire, ou à Barnabé autour de la table de la cuisine. Il faut dire qu'il y a toujours de drôles d'histoires, tout le monde couche avec tout le monde, se trompe, s'aime, se déchire, se plante des couteaux dans le dos et se réconcilie. Un feuilleton sans fin à suivre et si vous ratez un épisode, les vipères se feront une joie de vous raconter les derniers commérages. A l'écoute mais pas à raconter, encore moins inventer. Si, une fois, il l'a fait sans le vouloir. Une duchesse venait de coucher avec le frère de son mari et Philippe sortit qu'à force, 'elle ne saurait pas reconnaître son mari dans un lit. Et la rumeur se propagea que la duchesse couchait avec tout pleins d'amants alors qu'on ne lui en connaissait qu'un.

    Mais il ne supporte pas qu'on touche aux siens. Là, il peut devenir méchant, voire acerbe et n'en démordra pas, peut sortir tout le dossier qu'il a sur la personne face à lui pour lui rendre la pareille. Sa famille est sacrée. Quant aux histoires sur lui, il s'en moque. Il a le vice italien ? Que quelqu'un vienne témoigner de cela, lui qui n'a eu que des femmes entre ses bras. Il aurait des vues sur sa belle-sœur ? Un geste amical ne signifie pas un adultère. La dernière en date, et il ne la connaît pas encore, est qu'il serait le meurtrier de sa fiancée et qu'il se serait enfuie après l'assassinat. Pas sûr qu'il reste calme cette fois ...

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    ► Romain
    ► 20 ans
    ► Présent environ 4/7
    Code Bon (Alex)
    ► Je kiffe le nouveau design Razz


Dernière édition par Philippe d'Artagnan le 23.03.09 1:13, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime18.03.09 14:48

    « Il était une fois ... »

    21 mars 1656

    Je ne sais pas par où commencer. J'ai souvent écrit sur des feuilles volantes, au hasard des mots et des envies. Ma mère m'a fait le plus beau des cadeaux, plusieurs de ces journaux en vieux cuir marron avec un ruban de soie pour le fermer. Elle me les a données pour que j'y écrive ce que je veux, tout ne pouvant pas rester dans ma tête. Un beau cadeau d'anniversaire. Oui, je suis né le jour du printemps, j'ai à présent quatorze années. Je ne suis pas Roi de France, ni le Prince mais je porte le même prénom. Philippe d'Artagnan, et avec un nom pareil, difficile de ne pas savoir qui est mon père. Le grand mousquetaire du feu Louis XIII, aux missions les plus grandioses les unes que les autres, lorsque l'on cite son nom, tout le monde est béat d'admiration. Du moins, les autres me racontent cela. Mon père, ce grand Charles, je ne le vois que rarement. Entre deux missions, deux affaires … Je le connais plus de la bouche des autres que de la sienne. Heureusement qu'il y a ma mère, toujours là pour me parler, me raconter des histoires, avec qui je peux discuter et nous deux jouons de la musique à l'écart du reste du monde. Je lui dois tout et je ne lui serais à jamais reconnaissant de m'avoir fait devenir qui je suis. Puis il y a mon frère, le voilà le véritable homme de la famille. Alexandre est mon protecteur pour les moindres bêtises que je pourrais faire et aussi un bon compagnon de jeu avec qui je peux me défouler lorsque je délaisse mes livres pour une promenade en pleine nature. Il deviendra un Grand celui-là, plus que notre père, car Alexandre a un grand cœur, une âme de seigneur.


    Ainsi commence le journal de Philippe, le jour de ses 14 ans. Remontons tout d’abord au commencement. Pas besoin de raconter l’histoire des parents, tout le monde connaît Charles de Batz Castelmore d'Artagnan, célèbre mousquetaire du Roi dont la renommée le poursuit malgré l’arrêt de son service. Quant à Marie Béatrice, la Comtesse d’Enjou, sa femme, il n’y a pas grand-chose à raconter mis à part que tous les deux formaient un joli couple heureux en compagnie de leur premier fils, Alexandre. Sa deuxième grossesse se passa à merveille, soutenu par un mari aimant bien qu’absent et un petit garçon sage. Allez savoir, Marie Béatrice pensait à une fille et s’imaginait bien l’éduquant pour en faire une demoiselle de bonne famille, bien élevée, cultivée et avec qui elle aurait de longues conversations. Entre filles comme on dit si bien. Sauf qu’à force d’y penser, elle s’imaginait aussi un beau mariage heureux et le fait qu’elle la quitte … Finalement, un garçon c’était peut être mieux ! Quoiqu’il en soit, ce serait un enfant issu de l’amour, c’est tout ce qui comptait. Alors ce beau jour de mars, quand en se promenant dans ses jardins, elle se sentit faible et les eaux tombées, Marie Béatrice allait mettre au monde son deuxième enfant. Et ce fut un garçon, un petit bébé avec des yeux bleus clairs avec de bons poumons vu la force avec laquelle il criait. Restait un prénom à trouver.
    Philippe.
    Pourquoi ? Oh, des tas de raisons comme celui que ce soit un très beau prénom, il était aussi porté par des grands de ce monde comme des rois de Macédoine et d’autres des empires romains et byzantins. Sans oublier qu’une année avant elle, la Reine Anne d’Autriche mit au monde le petit Prince, Philippe. Autant avoir des noms prestigieux. Alors voici la naissance de celui dont la vie va être relatée : Philippe d’Artagnan. Le voilà dans une grande famille française, cet adorable enfant pour former une famille parfaitement heureuse.

    L’enfant était un garçon plein de vie, curieux de tout, voulant tout toucher, tout voir, tout sentir. Un vrai petit casse-cou en culottes courtes. Dès qu’il sut marcher, le goût de l’aventure le prit (sans le quitter jusqu’à aujourd’hui) et le monde s’ouvrait à lui, immense pour sa petite taille et ses yeux azur émerveillés derrières ses cheveux blonds. Alors avec ses petits pieds et son allure réduite, il partait à la découverte de la maison, du jardin sous l’œil amusé de sa mère et la protection de son grand frère Alexandre, qui l’encadrait dans les moindres des déplacements tel un garde du corps, se sentait responsable de ce petit bout de chou. Il l’empêchait de toucher aux épines des roses, de partir trop loin dans le jardin, lui évitait les chutes quand il voulait jouer à l’équilibriste pour attraper un objet. Et il ne fallait pas oublier Barnabé, le serviteur sans âge, une véritable nounou et qui passionnait l'enfant lorsqu'il faisait la cuisine. Tous vivaient bien ensemble, mais il manquait une personne. Son père. Il le voyait peu, souvent en déplacement mais surtout au service du Roi lui-même. Lui ne se rendait pas encore de l’importance de cette charge, lui voulait juste un père à ses côtés pour recevoir quelques câlins ou du moins sentir sa présence. Il a très peu de souvenirs avec Charles durant son enfance et lorsqu'on parcourt son journal truffé de souvenirs, son père y est presque absent. C’est comme ça que naquit réellement cette complicité avec sa mère, enfin aussi forte. L’absence d’un père, pour un enfant affectueux, cela faisait un vide. Alors quand il ne jouait pas avec son frère, il se trouvait dans les jupons de sa mère. Elle le couvrait de bisous, le prenait dans ses bras et lui parlait énormément, sans pour autant négliger son premier enfant évident. Mais on a plus tendance à se tourner vers l’enfant qui demande un peu d’amour. Et il en fut ainsi toute sa petite enfance. Elle lui lisait les romans de la bibliothèque, inventait des histoires pour qu'il s'endorme. Marie Béatrice aimait aussi habiller ses deux garçons pour les emmener en ville pour quelques commissions ou en visite avec des amies. Par la fenêtre du petit carrosse, Philippe admirait toutes les personnes, le mélange entre la noblesse et le peuple, cela le fascinait et il pouvait y passer des heures sans quitter le monde des yeux. Pareil lorsqu'il admirait les travaux des champs ou alors les poissons dans la rivière non loin du manoir. Grand curieux, sa mère ne le bridait jamais, elle voulait qu'il choisisse sa voie puisqu'il avait ce choix, son frère reprendrait le Duché de Gascogne et Philippe embrasserait la carrière qu'il voudrait, il avait le temps de profiter de son enfance.

    Après, elle lui accorda une autre importance. Les deux enfants grandirent, il fallait donc leur faire une éducation digne de nobles. Alors, chacun leur tour, elle leur apprit à lire, écrire, compter, les arts, la musique. Philippe se montrait en élève assidu, peut être l’aurait il été moins si un précepteur aurait été engagé. Passé du temps avec sa maman, il adorait ça et tous les moyens étaient bons. L’enfant avait de longues leçons et la curiosité s’éveilla. C’était l’âge des Pourquoi : Pourquoi savoir lire, Pourquoi savoir écrire, Pourquoi apprendre la musique, Pourquoi papa passait aussi peu de temps avec eux … Tout un tas de questions qui sortait de sa petite bouche et dont sa mère prenait le temps de répondre, avec le sourire. Sans mentir non plus, la mère avait horreur de cela et l'a bien fait comprendre au petit blonde qui acquiesçait, promis de ne pas mentir ni de jurer. Et quand les réponses satisfaisaient l’enfant, ils pouvaient poursuivre ce qu’ils faisaient. La religion fit très tôt son apparition aussi, la mère était pieuse et l'enfant se prenait de passions pour les sermons du prêtre, poignants avec des mots simple. Il a toujours gardé cette foi d'ailleurs.

    Je ne la remercierais jamais assez de m'avoir emmené à l'église. Ma mère trouvait que la foi donnait du baume au cœur, me disait qu'il ne fallait jamais en vouloir à Dieu si l'injustice s'abattait sur une famille, c'était écrit, point. Ces mots m'ont beaucoup aidé bien qu'ils n'atténuaient pas mon chagrin. Je préférais largement prier et écouter la messe que d'entendre claquer deux épées lors d'une des rares séances quand mon père pointait le bout de son nez. J'aurais peut être du.

    Philippe ne montrait pas une envie particulière au sujet des armes. Il aimait bien regarder son père manier l’épée, voir son frère l'imiter mais lui ne se voyait pas vraiment une arme à la main. Non lui aimait déchiffrer les mots des livres de la bibliothèque sans comprendre parfois le sens des phrases qu’il lisait, se promener dans le jardin et apprendre le catéchisme. Faisant tout comme sa mère, le petit garçon se plia donc à l’apprentissage de la Bible et accompagner sa mère à la messe dans un joli costume. Ils n’y allaient que tous les deux, Charles étant farouchement opposé à la religion et Alexandre faisant comme son père. Les deux garçons prenaient des chemins différents, ce qui ne les empêchait pas de s’amuser tous les deux et de se sentir très proches. Quand sa mère devait s’occuper de choses importantes, Philippe pouvait compter sur son aîné, s’amuser avec lui, apprendre des jeux, aller à l’aventure (qui n’allait pas plus loin que les jardins) et quand il était épuisé, s’endormait sur ses genoux. Quelle enfance agréable n’est ce pas ? Il ne fallait pas oublier que l'enfance donne les plus belles amitiés. Il se souvient encore lorsque sa mère l'emmena au Palais Royal voir une de ses amis.

    C'est là que je l'ai vu. A peine plus grande que moi, ses cheveux bruns tombaient sur son petit dos. Elle regardait un homme planter des fleurs avant de se tourner vers moi. Je me souviens encore de son petit sourire timide et sa petite main couverte de terre me fit coucou. Je l'ai suivi du regard jusqu'à ce que nous entrions. A partir de ce jour, j'ai supplié ma mère de m'emmener avec elle, en échange de mieux travailler encore. Et après plusieurs visites infructueuses, je la revis au pied d'un arbre, observait toujours cet homme, il taillait les haies cette fois. Ma main lâcha celle de ma mère et je courus jusqu'à elle, maman n'a pas cherché à me rattraper. Elle s'appelait Apolline et ses grands yeux bleus ressemblaient aux miens. Le jardinier était son père. Et nous eûmes une conversation d'enfance, je ne me rappelle plus des termes exacts mais maman a demandé à l'homme de me surveiller. J'avais cinq ans et je m'en souviens comme si c'était hier. Elle est toujours restée dans ma vie, elle, les roses et sa passion du potager. Elle est ma duchesse du potager comme je l'ai surnommé.

    Une amitié naquit de la sorte, au hasard d'un jardin, petite parenthèse entre deux enseignements, bien qu'il se montrait excellent élève en histoire, géographie et en écriture. Mais en plus de cela, Philippe apprenait une matière fascinante : la musique. Sa mère jouait régulièrement au clavecin et lui pouvait l’écouter pendant des heures sans se lasser. Mais poser ses doigts sur un clavier ne l’intéressait pas. Pourtant Marie Béatrice essaya à maintes reprises et si le garçon savait jouer quelques morceaux, il n’en était pas des plus passionnés. Il avait entendu un jour lors d’une promenade dans Paris un vieil homme jouer du violon et lui aussi voulut essayer. Comment résister à cet enfant au regard limpide ? Alors la mère se résigna et engagea un professeur de musique pour qu’il enseigne le violon. Ce fut un magnifique cadeau et Philippe possède encore ce violon même s’il n’y joue que rarement dessus, de peur de le briser et avec lui le souvenir de sa mère. Les débuts furent un peu laborieux, il y eut plus crissements stridents que de jolies mélodies mais il aimait tellement ça qu’il s’appliquait de plus en plus jusqu’à pouvoir jouer sans de fausses notes, au grand bonheur de sa mère. Oui, toujours sa mère. Et son père ? Oh, il aimait son jeune fils mais le patriarche n’avait pas vraiment une tendance à l’affection. Il voulait lui apprendre les armes, comme un homme mais le garçon refusait et allait se cacher derrière sa mère qui prenait sagement sa défense. « Il n’est encore qu’un enfant » répétait elle. Et lui continuait à lire, jouer de la musique et suivre sa mère dans les moindres petits déplacements qu’elle faisait.

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Philippe d'Artagnan


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Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.
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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime18.03.09 18:52

    Je me souviens de ces années encore où je n'étais plus un enfant mais pas du tout un homme. Je devais avoir douze ou treize ans, et je voulais conquérir le monde pour les yeux de ma mère. Je me souviens encore d'elle dans ses beaux vêtements sentant ce parfum si agréable et unique à la fois. Elle avait cette manière d'être avec qui me faisait sentir important. Tout semblait mieux avec elle. Rien de plus beau que cette période. Avec ces voyages en Gascogne, pour quelques mois car la révolte grondait dans Paris, cette période frondeuse que je n'ai presque pas vu de mes yeux. Mais je me souviens des plaines à perte de vue, notre château de pierre sobre et grand à la fois, les serviteurs à notre disposition et cette envie de tout voir, de partir à l'aventure. Cela me tuait de rester dans les jardins alors que le duché allait jusqu'à la mer. Ma mère me promit que nous irions la voir. Je l'ai vue sans elle …

    Un désir fort de voir plus loin se profilait. Alors quand Charles se retrouvait dans une mission de protection ou pendant la Fronde, ils partaient en Gascogne, leur terre. Un autre endroit, de nouveaux horizons et des milliers de possibilités de les conquérir. Philippe à cette époque avait devenait un jeune homme, courait plus vite qu’avant et voulait encore plus voir, ne se lassait pas des promenades même si durant le retour, il dormait à poings fermés. Pourtant le territoire était vaste mais ce n’était pas assez et ses petits pieds ne lui permettraient pas de faire autant de kilomètres. Alors il apprit à monter à cheval et là aussi, fut assez doué. Il y avait cette sensation de liberté quand il galopait dans les grandes plaines de Gascogne, il avait hâte d’être grand pour parcourir le monde et répétait à sa mère qu’il lui rapporterait des cadeaux de chacun des lieux qu’il visiterait. Elle ne bridait pas l’imagination de l’enfant, il n’y avait rien de mal à avoir des plans de vie différents de la normale. Mais pour qu’il connaisse là où il irait, Marie Béatrice lui appris davantage l’histoire et la géographie. Moins doué en histoire, il sut repérer les différents royaumes en un rien de temps, les grandes villes et même les chefs d’œuvre qui s’y trouvaient. Et la logique suivit son cours, il arrivait à situer les différents lieux des livres qu’il lisait ou quand sa mère leur faisait la lecture. Et cette envie grandissait d’année en année, toujours plus forte. Et lorsqu'il tomba sur un récit de voyage d'un homme dans la bibliothèque du château gascon, le garçon dévora cet ouvrage d'une traite et en parla durant des heures. Lui aussi coucherait ses souvenirs sur papier et cela deviendra un grand ouvrage car il aura vu plus que quiconque, il fascinerait le monde. Voilà sa vie rêvée. Mais la réalité le rattrapait. Son père le trouva suffisamment grand pour apprendre à maîtriser une épée. « Un gentilhomme possède peut être un bon esprit mais rien ne vaut une fine lame » disait il pour le convaincre. Sa mère l’encourageait et regardait même les premiers entraînements. Disons que Philippe maniait mieux l’archet de violon que l’épée, il eut beaucoup de mal les premiers temps. Ce n’était pas comme avec sa mère, elle était patiente et l’encourageait à sa façon, de manière douce. Là, il se sentit bousculé, un peu malmené par un homme qui ne prenait pas de gant pour lui apprendre. Lui qui avait l’habitude qu’on le chouchoute et qu’on y aille doucement avait un peu de mal. Il ne comprenait pas pourquoi son frère y prenait autant de plaisir, il n'y avait rien que deux lames s'affrontant, protectrices pour éviter les blessures. Malgré tout, il faisait des progrès, ne serait jamais un grand escrimeur mais savait se défendre plutôt pas mal, cela le satisfaisait mais Charles ne l'entendait pas de cette oreille. Ce n’était peut être pas suffisant pour faire la grande fierté de son père, là il laissait la place à Alexandre qui s’en sortait beaucoup mieux et n’hésitait pas à aider son frère pour progresser. Mais Philippe avait d’autres occupations que celle de faire claquer les épées. Lui voulait dévorer les livres et s'amuser. Il allait souvent voir Apolline, ils devenaient inséparables.

    J'allais la voir régulièrement pendant que ma mère faisait ses commissions et voyaient ses amis. Je m'habillais sans grande prestance, je ressemblais plus à un garçon du peuple qu'autre chose. Et nous courions dans les rues de Paris, avons visité Notre-Dame dans un silence religieux et nous avons même réussi à pénétrer au Palais Royal pour une discrète de visite avant de repartir. Je n'ai jamais été amoureux d'Apolline, je l'aimais énormément mais elle n'était pas l'amour comme dans les livres, comme je le souhaitais. Maman, pour me taquiner un jour me dit « Tu sais, puisque tu es le cadet, tu auras le droit d'épouser une fille du peuple. ». J'ai piqué un fard impossible à dissimuler par mes cheveux blonds, trop courts pour cacher mes joues.

    Sa mère lui avait offert un magnifique cahier en cuir relié pour qu’il écrive dedans. Quoi ? Ce qu’il voulait, ce qui lui passait par la tête, ce qu’il ressentait, ce qu’il voyait, des choses qui n’avaient rien à voir avec sa vie … Et là vint le goût de l’écriture. Attention, même encore aujourd’hui, il ne se prétend pas romancier, juste quelqu’un qui a besoin de se confier autrement que par la parole et de parler de choses profondes. Il voulait juste garder une trace de chaque souvenir de sa vie, ne pas regretter chaque acte et grandissait avec ses journaux, sa soif de liberté et sa famille, toujours présente. La vie continuait son cours tranquillement. S’il savait que ces années seraient les dernières de bonheur, il en aurait profiter d’avantage …

    Les années passaient et les deux frères d’Artagnan grandissaient sous l’œil attendri de leur mère et sous la fierté de leur père. Chacun à leur manière et malgré des opinions divergentes sur bien des sujets, ils s’adoraient profondément. Ils jouaient moins ensemble, parlaient plus mais leur complicité restait la même. Juste que Philippe continuait à jouer les gentilshommes auprès de sa mère. Il était très instruit, vif d’esprit et amateur de bons mots. Les discussions entre la mère et son jeune fils semblaient interminables dans les jardins ou dans la bibliothèque. Ils se comprenaient si bien, Philippe ne voyait pas sa vie autrement que de voyager et raconter ses récits à sa mère. Celle-ci le tempérait. Quand on a 14 ans, on exagère toujours, forcément. Il rêvait d’aller voir ces Espagnes qu’on décrit dans les romans ou les romantiques royaumes d’Italie, se promener en gondole dans Venise ou se rendre dans la ville sacrée du Pape, il rêvait de parcourir à cheval les terres de France de long en large et ne pas se contenter de Paris ni de la Gascogne. Et il notait tout cela dans ses carnets, sa mère lui en avait offert assez pour tenir des années d’écriture dedans. Et par son père, il eut le droit à un cheval, une fière monture qui le suit partout dans ses aventures d’aujourd’hui. Le bonheur de l’insouciance, l’adolescent n’avait pas de problème, menait une vie des plus agréables et cette absence du père, il le compensait par la mère, comprenait les obligations de son paternel et profitait des moments où il était à la maison pour parler de ce qu’il avait appris et appréciait les quelques entraînements qu’ils faisaient tous les deux ou tous les trois quand Alexandre se joignait volontiers à eux. Malgré son caractère entier, il avait appris à se satisfaire de ce qu’il avait et de ne pas en vouloir trop.

    Les mois passèrent et les discussions, promenades en compagnie de sa chère mère s’écourtaient. Elle se sentait fatiguée, faible et préférait passer des heures allongées sur son lit. Philippe restait à son chevet, passait de l’eau sur son visage, lui parlait, lui faisait la lecture, comme elle avait pu lui faire quand il était enfant. Mais plus les mois passaient, plus cela empirait. Un après midi, tous deux se promenaient dans le jardin quand elle s’évanouit. Manquant de force à cause de son jeune âge, il appela au secours Alexandre ainsi que Barnabé, ami de Charles et officiant comme serviteur chez eux. Ils emmenèrent Marie Béatrice dans son lit et appelèrent un médecin. Philippe prit Hébé, sa monture, et galopa jusqu'au médecin pour l'amener en catastrophe. La peur se lisait sur son visage, sa mère représentait le socle de sa vie, il ne fallait pas qu'il lui arrive malheur. Celui-ci en conclut tout d’abord à une forte fièvre qu’il fallait soigner. Les deux frères s’en occupaient à tour de rôle mais Philippe restait des nuits entières à lui parler, lui tenir la main, l’éponger et prier pour qu’elle guérisse. Il n’était pas rare de le voir à genoux des heures entières à psalmodier tout doucement pour qu’elle aille mieux. D'infatigables prières, il ne perdait pas la foi. Mais cela ne faisait que s’aggraver. Philippe continuait d’espérer, sûrement le seul à croire en un miracle. Charles revenait plus souvent à la maison pour veiller sur sa femme. Tous étaient si bienveillants. Philippe continuait de lui lire des livres, jouait du violon et voir son pauvre sourire sur son visage blême lui donnait un peu d’espoir. Et s’il n’était pas auprès d’elle, il allait prier inlassablement. Quand l’hiver arriva, tout s’enchaîna si vite, Marie Béatrice se sentait de moins en moins bien, mangeait peu, dormait beaucoup et parler lui semblait au dessus de ses forces. En janvier, le médecin Étienne fut rappelé mais il était trop tard, elle était condamnée. Ses jours comptés, le jeune homme ne la quittait plus, restait enfermé avec elle dans la chambre. Et quand il sentit que c’était la fin, il voulut exaucer les dernières requêtes de sa mère, c'est-à-dire recevoir les saints sacrements avant le trépas. Philippe ne bougeait pas le pièce, incapable de se résigner qu’il la quitte. Il tenait toujours sa main, la serrait pour capter encore de sa présence, jusqu’à ce qu’elle ne bougea plus. Sa main fine ne serrait plus celle du jeune homme, incapable de croire en ce décès qu'il ne voulait pas. La famille d’Artagnan venait de perdre la seule femme de la maison. Il ne put se détacher d’elle, gardait sa main dans la sienne, sait on jamais, un miracle. Mais non, rien ne vint, il avait perdu la personne qui comptait le plus dans sa vie.

    Je regrette parfois que les journées soient si courtes. J’aurais su avant, j’aurais prié Dieu de l’épargner et j’aurais pu me préparer à affronter le pire. Quoique je ne suis pas sûr qu'on puisse se préparer à ça. Je la revois encore dans ce lit, pâle comme le draps, elle ne parlait presque plus mais elle m'écoutait et parfois, voir sa bouche esquisser à peine un sourire me redonnait l'envie d'y croire lorsque mon espoir flanchissait. Je ne voulais pas la perdre, je ne savais pas comment vivre sans elle, personne ne m'a appris. Ce soir-là, j'ai perdu un bout de moi-même, une part de mon âme, de mon cœur, de ma vie. Plus rien ne sera comme avant. Mais ce qui me tient en vie, ce sont les derniers mots que je lui ai dit. Une promesse est une promesse. Personne ne m’empêchera de faire ma vie, encore moins ce père trop absent les premières années qui croit pouvoir faire de moi ce qu’il veut. Mais je ne suis pas Alexandre, je ne veux pas lui ressembler ni à quiconque. Je veux être moi Et chaque jour, je ferais de ma vie un voyage, je resterais fidèle à moi-même. Puisqu'en moi, il y a une part d'elle.

    Anéanti, réalisant au petit matin que tout était fini, il partit se réfugier dans une église pour pleurer. Ses larmes ne cessèrent de couler, incapable de formuler le moindre mot, de se contrôler ou quoique ce soit. Juste verser cette quantité de larmes impressionnante qui sortit de lui. Comment se remettre de la mort d’un proche, de sa mère en particulier ? Impossible, il ne l’envisageait pas. Il était triste et en colère, en voulait à la Terre entière et surtout au médecin, Étienne de n’avoir pu la sauver. Et durant les mois qui suivirent, il n’y avait plus vraiment de vie dans la maison. Père et fils se parlaient à peine, chacun dans son chagrin. Philippe passait des journées entières sur la tombe de sa mère, jouant du violon avec les mélodies qu’elle lui avait apprises, écrivait inlassablement ou partait faire des balades à cheval du matin jusqu’au soir. Heureusement qu'Apolline venait jusqu'à lui pour le prendre dans ses bras, elle ne parlait pas mais les silences en disait tellement plus des ces cas là, puis il lui disait qu'il aimerait partir un peu. A 15 ans, il se trouvait assez grand pour qu’on ne le suive pas. De toutes façons qui se souciait de lui à la maison ? Son père était présent de corps mais l’esprit était ailleurs. Philippe souffrait d’un cruel manque d’affection et galoper à cheval lui évitait de trop penser à ce chagrin. C’est sans doute lui qui se remit le plus facilement du chagrin. Du moins, c’est ce qu’il montrait. Il avait promis à sa mère d’être fort, il devait tenir ses engagements. Alors il se remit à lire, étudier, reprenait un semblant de vie normale. Mais c’est là aussi que commencèrent les conflits avec son père. Il avait toujours eu l’habitude qu’on le traite avec douceur, à des « peux tu venir là s’il te plaît mon Philippe ? » alors passer à la force avec « viens ici » ne lui plaisait pas. Sa franchise ressortait avec une certaine acidité, prétextant qu’un peu de politesse n’écorchait pas les bouches, qu’on était pas chez les chiens. Le jeune homme décida de n’en faire qu’à sa tête. Il refusait d’obéir à un père autoritaire et ce dernier ne voulait pas se montrer plus clément. Philippe n’avait plus sa mère, il n’avait plus de compte à rendre à personne d’autre qu’à lui-même. Et voici comment naquit le nouveau Philippe. Bien plus fougueux et fier … beaucoup plus d’Artagnan peut on dire. Son père ne faisait rien et son frère n’était plus l’ombre de lui-même. Personne ne voyait d’objection à ce que le cadet parte des jours entiers gambader, dormir dans des auberges et revenir. Il découvrait la vie aux travers de ses malheurs, ne partait jamais trop loin de chez lui mais parcourait des kilomètres supplémentaires au voyage suivant. Si personne ne se souciait qu’un jeune homme de 16-17 ans parte à l’aventure, il n’avait pas plus de contraintes. S’enfuir loin de la maison où régnait la tristesse. Si les deux autres hommes se morfondaient, lui ne l’entendait pas de cette oreille. Pour la fierté de sa mère, il fera ce qu’il a toujours rêvé, il visitera la France et d’autres contrées et il irait raconter chaque voyage avec passion sur la tombe de sa mère.
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Philippe d'Artagnan


Philippe d'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥
Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.
Discours royal:



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    Je te promets la clé des secrets de mon âme


Âge : 25 ans
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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime18.03.09 22:29

    Pour faire mon deuil, je ne devais plus rester une minute de plus dans cette maison, passer tous les jours devant cette terrible chambre, voir mon père devant la cheminée comme un grand-père, il avait pris dix ans en quelques mois, ni mon frère devenu muet et maigre. Cela m'était insupportable. Et comme personne ne se souciait de ce que je faisais, je pris la liberté de partir, plus longtemps. Pas besoin de grandes richesses pour se sentir libre. Alors je pris quelques affaires, sortit sans bruit à l'aube, enfourcha Hébé et partit loin. Pour le monde. Pour la vie.

    A 17 ans, le jeune homme partit un mois entier en direction des châteaux de la Loire. A lui de voir de beaux châteaux de l’époque de la Renaissance. Chambord, Chenonceaux, Ambroise … Autant de beautés pour ses yeux bleus émerveillés. C’était beau, il n’avait pas grand-chose sur lui mais s’en contentait. Il ne s’était jamais senti aussi bien depuis longtemps, tremper ses pieds au bord de la Loire, passer des heures à cheval pour voir un peu le monde, connaître des personnes qui ne le jugeaient pas, qui ne lui demandait ni son nom ni parlait de son père. Il était Philippe, tout simplement. Voir tous ces beaux lieux, ces jardins exquis, ces plaines immenses le rendait heureux. Il alla même jusqu’à la mer qu’il vit pour la première fois. Cette magnifique étendue d’eau lui donna envie de traverser cet océan, voir ce Nouveau Monde qu’on entendait tant parler dans ces livres. Mais avant de partit là bas, il y avait ce vieux continent si riche. Quelques jours à dormir sur le sable, se lever aux aurores, admirer des couchers de soleil. Il pleura plus d'une fois, il se souvenait qu'il devait voir la mer avec sa mère mais qu'il ne pourrait plus rien faire avec elle. Sa chaîne autour du cou avec sa croix en or blanc lui rappelait sa promesse. Ce bijou appartenait à sa défunte mère, le seul lien physique avec elle et jamais il ne s'en séparerait. Puis les pleurs s'estompèrent et les voyages se succédèrent. Il en perdait la notion du temps et un jour, il décida de retourner à la maison. Mais il s’était débarrassé d’un poids immense. La douleur persistait, on n’en guérit jamais mais cela permettait d'entreprendre une partie de son deuil.

    Quand il revint, dur retour à la réalité. Lui qui croyait qu’on allait encore une fois l’ignorer, il eut tort. Charles l’accueillit avec une violente gifle. Un fils ingrat qui avait abandonné sa famille pour partir batifoler. Voila à quoi résumait son voyage aux yeux de son père. Le ton monta rapidement. Philippe voulut s’expliquer, cette envie de liberté, de se sentir bien mais on ne lui laissa pas le temps de s’exprimer alors il partit dans sa chambre en claquant la porte. Il y resta deux jours sans manger ni boire. Une sorte de grève de la faim en signe de protestation envers son père. Ce fut Barnabé qui apporta à manger à lui et son frère. Alexandre restait enfermé, prostré dans sa pièce. Ce fut lui qui eut le plus de mal à s’en sortir. Philippe venait le voir, lui parlait mais n’obtenait aucune réponse mise à part le silence. Quelle vie … Lui rêvait de s’épanouir, de grandir. Il avait aussi mal que les autres mais cet amour pour sa mère l’empêchait de se morfondre car elle n’aurait pas voulu ça. Et ce fut l’objet d’une des nombreuses disputes d’avec son père. Les mots, durs sortirent de sa bouche « Tu te dis mon père mais tu ne t’occupes pas de moi, tu ne sers qu’à me reprocher mes moindres faits et gestes. Occupes toi de ton autre fils. Maman n’aurait pas voulu une telle situation ». Et là, il claqua une nouvelle fois la porte pour partir, un nouveau voyage. Un peu de repos loin de tout ce tourbillon. Un fois, Apolline l'accueillit chez elle, elle l'hébergea une semaine, son père n'y voyait aucun inconvénient, appréciait ce bout de garçon au cœur brisé et espérait que sa fille et lui finissent en couple. Philippe voulait juste de la tranquillité et des bras réconfortants, ce qu'elle lui offrit volontiers. C’est tout ce qui lui fallait pour sortir tout ça de son esprit. Pourquoi voulait on brider ses envies ? Il en voulait à son père tout en continuait de l’aimer. La rancune restait tenace, la fierté l’emportait à chaque fois qu’il voulait revenir sur Paris. Et le jour où il revint il ne mit tout d’abord pas les pieds dans la maison mais directement sur la tombe de sa mère. Il resta des heures entières à lui parler, sourire à repenser à tous ces souvenirs. Raconter ce qu’il avait vu, la beauté des paysages ainsi que celles des filles. Le jeune homme avait presque dix huit ans mais n'avait pas encore connu les plaisirs de la chair. Il ne pouvait en parler qu’à elle et un de ses cahiers noircis de ses écritures, de ses aventures. En rentrant, il n’y trouva pas son père mais dans sa chambre un violon. Cela faisait tellement de temps qu’il n’en avait pas joué. Son premier instrument, il le conservait précieusement par peur de le briser et en même temps briser les souvenirs de sa mère. Il ne le remercia pas, du moins pas de manière directe. Charles put entendre les notes retentir quand il rentra. Ils avaient leurs manières à eux de se comprendre, trop fiers pour se parler avec franchise. C’est à partir de ces jours là qu’une période sereine revint. Quelques jours plus tard, Philippe se rendait sur la tombe de sa mère et vit … Alexandre. Son frère plongé dans l’obscurité et le mutisme était de sorti. Sans vraiment y réfléchir, le jeune homme le prit dans ses bras, heureux de voir son frère remonter la pente. Cette fois, c’était le petit frère qui épaulait le grand. Chacun son tour, non ? La vie reprenait dans cette maison où cohabitaient trois hommes. Philippe reprit le chemin de la bibliothèque, lire les ouvrages compliqués qu’il ne comprenait pas dans son enfance et dans le fond sonore, des bruits de lames qui s’entrechoquent. Signe qu’ils allaient mieux, ils reprenaient les entraînements.

    J'avais prié pour avoir ce miracle. Mon frère, à la lumière du jour. Cela faisait si longtemps, il était pâle comme un cadavre et maigre comme un clou mais en vie, le plus important à mes yeux. Je n'ai pu m'empêcher de le prendre dans mes bras, trop heureux qu'on ait répondu à mes prières auxquelles j'avais bien du mal à croire moi-même. Le revoilà à nouveau vivant, comment ne pas retrouver véritablement le sourire ? La vie revient en cette maison trop longtemps lugubre; Le silence est remplacé par les bruit des pages tournées dans la bibliothèque, du son d'un violon ou des épées s'entrechoquant comme une musique.

    Tout allait mieux et le jeune homme galopa jusqu'au potager royal où travaillait son amie. Ils étaient complices à un point ambigu, eux même ne savaient pas où ils en étaient. Philippe l'appréciait, ne pourrait pas se passer de sa présence mais n'avait ce cœur battant à tout rompre. Ils pouvaient se parler en toute confiance, entre deux apprentissages sur le potager. Il vint avec le sourire pour lui annoncer la grande nouvelle pour son frère. Elle était entrain de récolter des laitues en cette belle journée de juin. Dans ses bottes au-dessus de son pantalon noir, il ressemblait à un cavalier, sa chemise un peu grande flottait au vent comme ses cheveux blonds, trop longs aux yeux de son père, avec les mèches tombantes sur le front mais lui il aimait. Et après s'être pris dans les bras, elle commença à lui expliquer comment s'y prendre, avec douceur, patience mais fermeté. Et d'un coup, le ciel s'obscurcit et un énorme orage éclata. Une averse tomba d'une force violente et les deux amis coururent se mettre à l'abri dans une sorte de grange. Mais ils étaient déjà trempés, le souffle court mais ils rirent de leur situation. La jeune femme, dont la robe gris clair lui collait à la peau et Philippe détourna le regard, rougit d'avoir eu une pensée déplacée pour son amie. Il n'avait pas l'air fin non plus avec sa chemise collée à son corps, devenu beaucoup plus musclé sur les bras, les pectoraux et les abdominaux. Elle grelottait et se blottit contre lui. Cela fut le le déclencheur de la suite des évènements. Elle se serra davantage contre lui, mit sa tête au creux de son cou et il lui embrassa les cheveux, elle releva le visage et leurs bouches se rencontrèrent pour la première fois et ne se quittèrent plus. Il l'enlaça et tous deux s'allongèrent sur le sol et sans qu'ils s'en rendent compte, les vêtements tombèrent et il eut le droit à sa première fois, sans s'en être vraiment préoccupé et avec une fille qui ne serait jamais moquée si cela aurait été une mauvaise expérience. Ils restèrent enlacés après, la pluie tombait toujours pour les empêcher de partir. Ils décidèrent de se rhabiller, enfin Philippe ne mit que son pantalon, il laissa sa chemise sale mais sèche à la jeune femme dont la robe humide étendait un peu plus loin. Ils étaient à un tournant de leur relation, rien ne sera comme avant.

    Je n'ai pas vraiment compris ce qui m'arrivait. Je ne le réalise toujours pas. Lorsque la pluie cessa, je l'ai ramené chez elle et je n'ai pas pu résisté à la tentation de ses lèvres encore une fois. Et là, dans ma chambre, je ne sais quoi penser. Est ce donc ça le passage pour devenir un homme ? Bien moins terrible que certains m'annoncèrent. Peut être parce que c'était elle, que je ne l'avais pas prémédité. Que nous n'avions pas prémédité … Mais que va t'elle penser de moi ? Je ne sais ce qui va en devenir de notre amitié. Mais je me sens bien, comme si je revenais d'un voyage. C'en fut un, différent des autres mais tout aussi bon. J'irais la voir demain.

    Mais le lendemain, ils ne purent même pas sortir du logement de la jardinière et ce fut ainsi à chaque fois qu'ils se virent les semaines suivantes. A force de rencontres répétées, Barnabé l'interrogea, il le trouvait suspect avec son petit sourire heureux. Philippe eut le malheur de dire qu'il avait quelqu'un et son père l'entendit. Le lendemain, Apolline fut invitée à manger chez les d'Artagnan. Le couple d'amis, ils ne savaient plus trop où ils en étaient, se retinrent de rire pendant tout le repas et cela fut légèrement tendu. Et la vie reprit son cours. Le petit couple s'amusait à se promener à Versailles bien habillés, il lui avait trouvé des jolies robes et elle pouvait jouer les nobles !

    Mais l’aventure l’appelait encore. Et le voila de nouveau sur les routes. Jamais très loin mais ne donnait jamais de ses nouvelles, tellement ailleurs ces jours où ses cheveux volaient dans le vent du galop. Évidemment, son père ne voyait jamais ça d’un bon œil. Inquiet ? Oh sûrement mais ne compter par sur lui pour montrer cela. Philippe rentrait des jours ou des semaines plus tard, revigorer, souvent plus riche qu’à son départ car il découvrit les jeux d’argent et s’en sortait bien. Oui la religion et les jeux ne font pas bon ménage mais à cette époque, qui se souciait vraiment de la morale ? Son père peut être encore une fois, qui lui reprochait ses activités. Et voila que le ton montait encore une fois. Jamais d’accord ces deux là et le jeune homme en avait assez qu’on soit sur son dos. Que ce soit au travers des discussions avec son frère ou alors dans les disputes avec son père. Il venait d’avoir 19 ans, certains avaient beaucoup plus de responsabilités à son âge. Il se sentait adulte mais on l’infantilisait. N’empêche que ça lui manquait parfois. Son frère s’était engagé chez les mousquetaires, il ne venait que rarement à la maison, lui qui tempérait les deux forts caractères qui restait. La cohabitation n’était pas toujours facile. Barnabé servait souvent d’intermédiaire malgré lui. Et quand cela un peu mieux, ils ne se parlaient pas beaucoup, Charles ne demandait jamais à son de raconter ses aventures. Peut être les écoutait il lorsque Philippe parlait à la tombe. Qui sait ? Rarement, les deux faisaient des combats à l’épée, juste pour voir si le fils ne perdait pas la main. A moins que ce soit le père. C’était les rares moments de complicité qu’ils avaient. Le reste du temps, lui allait vagabonder, s’amuser avec quelques amis, discuter avec Apolline, dont la relation revint plus vers l'amitié bien que les corps s'attiraient encore de temps à autre. Charles continuait à vouloir tenter d’exercer de l’autorité sur son fils cadet qui avait trop joui de sa liberté ces dernières années et refusait qu’on fasse de lui un pantin, un garçon docile car c’était trop tard. De toutes façons, son père avait d’autres chats à fouetter avec les amours d’Alexandre. La jolie Marine avait redonné une véritable joie de vivre à son aîné, il en était heureux. Mais elle bouleversa tous les plans prévu au départ.

    Une fille du peuple. Il veut se marier avec une fille du peuple ! Il est Duc, pourrait avoir les plus jolies nobles de France et de Navarre et il veut se marier avec une fille sans titre ! Non pas que Marine soit moche ou idiote, au contraire elle est une fille bien à ce que j'ai pu voir. Il renonce à ses titres pour l'amour. C'est beau et romantique, voilà pourquoi je ne peux pas lui en vouloir. Mais à présent, je vais devoir porter ce titre. Moi, un Duc. Je n'ai jamais eu cette perspective là. Et ma liberté dans tout cela ? Je vais devoir me montrer à la Cour, côtoyer des nobles … épouser une noble ! Non, je le refuse ! Comme le fait de sacrifier ma promesse pour mon frère. Je l'aime mais je veux honorer ce que j'ai dit à maman, qu'on ne m'en veuille pas pour cela. Moi aussi j'ai le droit à un peu d'égoïsme.

    Et le voilà, il passa du cadet libre et sans soucis à celui de Duc de Gascogne avec une montagne de responsabilités. Il n’avait pu retenir une pointe d’ironie en demandant à son père s’il n’avait pas peur de confier le Duché, s’il le faisait à contrecœur. Cette blague fut de mauvais goût, ne plaisant pas à Charles qui s’emporta encore. Comme d’habitude me direz vous. Et encore une fois, après avoir pris quelques affaires, il partit en direction de la Gascogne, prendre quelques responsabilités. Durant tout le chemin, il rit aux éclats. Lui, Duc de Gascogne ! Il allait hériter d’un immense territoire qu’il serait obligé de gérer. Cela était presque improbable que cela lui arrive et pourtant … pour fêter cela, il fit un détour par Venise avant de retourner en Gascogne.
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Philippe d'Artagnan


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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime18.03.09 23:19

    Duc. Je suis Duc. J'ai beau me le répéter, visiter de long en large le château, je n'arrive pas à y croire. J'ai tout appris sur le terrain, le trésorier et une sorte de ministre m'ont donné toutes les informations. Et Grégoire, une sorte de Barnabé avec les cheveux plus longs et aussi sans âge, m'aide à m'y adapter. Il était là à la rencontre de l'ambassadeur espagnol et il me parle des seigneurs du Duché pour que je m'y adapte, je pense m'y faire. A condition de m'échapper de temps en temps. Je suis Philippe d’Artagnan, j’ai vingt ans. Je suis Duc. Je suis libre. Je suis moi.

    Il devint un jeune homme rapidement responsable. Lui qu'on avait éduqué de sorte qu’il ne soit que le second, Alexandre en Duc et lui en frère, avec un rôle bien moindre ou alors se serait tourné ailleurs. Peut être la religion. Comme quoi la cruauté de la vie pouvait donner de drôles de revers. Mais il assuma sans rechigner, quittait son nouveau chez lui pour l'Italie et l'Espagne durant quelques mois. Paris lui manquait, il prit sa monture et repartit. Il fit bien : son frère allait se marier. Après quelques déboires en couple. Mais finalement tout allait mieux. Père et fils ne s'entendaient toujours pas. Charles reprochait au jeune homme sa vie de débauche, le fait de ne jamais donner de nouvelles et cette horrible coupe de cheveux qu'il détestait. Le Duc, puisqu'on pouvait parler de lui ainsi, aimait sa blondeur en mèches sur le front, pour mieux ressortir ses yeux clairs et son joli sourire. Il était devenu un homme, son physique le démontrait. Il aimait sa vie à Versailles, un mariage et un bébé, il devenait tonton d'une jolie Aurore. Pour dormir au manoir avec les pleurs de bébé ne sont pas toujours évidents mais on ne pouvait pas en vouloir à ce bout de chou. Lorsque Marine travaillait et Alexandre était au camp d'entraînement, Barnabé et Philippe pouponnaient. Le jeune homme s'en sortait plutôt bien et le serviteur s'en amusait, ils en riaient et le bébé était en pleine forme. Et quand le bonheur n'arrive jamais seul, ce fut sur lui que ça tombait. Dans un carrosse simple mais stylé, il vit son visage inquiète. Son chignon blond laissait quelques mèches sur ses tempes et ses grands yeux verts ressemblaient à des saphirs. Il fut ébloui dès que leurs regards se croisèrent. Elle cherchait Versailles, il lui proposait de l'emmener. Il insista en précisant qu'il devait s'y rendre alors elle accepta. A cheval, à hauteur de carrosse, les deux jeunes gens parlèrent. Elle s'appelait Emmanuelle, comtesse de Poitiers. Une demoiselle charmante et agréable, avec un sourire envoûtant et une douceur dans chacun de ses gestes. Leurs chemins se séparèrent devant les grilles, il se rendait au potager et savait comment y accéder sans passer par le château. La comtesse l'invita à lui faire une visite de courtoisie si un jour il passa par chez elle, n'étant de passage à Versailles que pour quelques jours.

    C'est ce qu'il fit. Mieux habillé qu'un simple cavalier en partance pour la Gascogne, il vint lui tenir compagnie. Et il fit de même lorsqu'il revint sur Paris et le père de la jeune fille le chargea d'être son escorte puisqu'elle repartait pour Versailles, devenir une dame de compagnie d'une duchesse. Ils se tournèrent donc autour durant plusieurs mois, se rendait régulièrement à Versailles bien habillé et rentrait tard à cause des longues promenades avec la jeune femme. Plus le temps passait, plus il sentait son cœur battre fort à la vision de la blonde Emmanuelle, à ne penser qu'à elle et en noircir des pages à force de description. Enfin, un soir alors qu'ils se promenaient dans les jardins du Trianon où elle séjournait, ils descendirent au bord du Canal où la demoiselle manqua de tomber et Philippe la retint de justesse et l'attirer contre lui. L'embrasser devint donc si naturel à cet instant précis. Et voilà comment Philippe découvrit l'amour, au bord d'une des branches du Canal, à bout de bouche d'une comtesse blonde. Rentrer fut plus difficile, il avait la tête ailleurs et son sourire ne fit que le trahir davantage lorsqu'il poussa la porte du manoir.
    « Encore à traîner ... » Accusa son père à peine le jeune homme à l'intérieur.
    « Je suis amoureux. »
    Pas de pointes ironiques ni de remarques blessantes, il parla franchement à Charles qui le fixa à cet instant, interdit. Puis il éclata de rire, il ne le croyait pas une seule seconde.
    « Bien sûr, et je suis le Roi d'Angleterre »
    Philippe, vexé, monta dans sa chambre. Si son père ne le croyait pas, ce n'était pas important, lui savait ce qu'il ressentait.

    Alors, c'est donc cela l'amour ? N'avoir en tête que l'autre, s'imaginer avec elle dans toutes les situations et avoir cet implacable désir de l'avoir à mes côtés à chaque minute écoulée. Je n'avais pas prévu que cela arriverait si tôt, je n'ai que vingt et un ans, je m'imaginais parcourir le monde avant de me poser pour trouver une femme. Elle m'a trouvée et mes plans sont chamboulés à nouveau. Ce geste imprévu me plait. Alors je serais fidèle à un amour et à un seul être, à ma belle Emmanuelle, à son amour qui m'a fait renaître.

    Les mois s'enchaînèrent, ils se fréquentaient comme l'on disait à cet époque. Apolline le trouvait changer aimait ce nouvel homme devant ses yeux et l'encourageait dans son bonheur. Alors, c'est ce qu'il fit. Un soir, sur ce même bord de Canal, il l'a demanda en mariage, une bague de fiançailles en or blanc avec un diamant, une petite fortune pour la bonne cause. Elle accepta et sauta dans ses bras. Tout alla si vite, prévenir les parents de la fiancée de leur arrivée, annoncer ce futur marié à un père plutôt satisfait de ce qui arrivait. Elle lui offrit un anneau en or blanc qu'il mit aussitôt au doigt. Ils se préparaient au voyage et, pour une raison pratique, elle dormit au manoir. Philippe lui laissa sa chambre et alla dormir dans le salon. Mais au milieu de la nuit, elle vint le chercher sans aucun bruit. Ce fut la première nuit qu'ils passèrent ensemble, juste allongés l'un à côté de l'autre, ils étaient si bien ensemble …

    Le voyage ne serait pas long, ils seraient sûrement là dans la soirée, ou à la tombée de la nuit. Ce qu'ils n'avaient pas prévu, c'est qui arriva réellement. Sans crier gare, des brigands vinrent attaquer le carrosse, blessèrent le cocher et firent sortir la jeune femme. Philippe voulut s'interposer, mais un des voleur d'une improbable taille le projeta contre un arbre et l'assomma. Il ne se réveilla qu'à cause des cris qu'Emmanuelle lança, il se releva et tituba tout en sortant son épée. Le combat fut assez inégal, Philippe voyait trouble et ne se sentait pas bien, il fut blessé au bras et butta contre une pierre. L'homme voulut l'achever mais la comtesse se jeta pour le protéger. Et ce fut elle qui mourut, sous les yeux de Philippe, impuissant à la situation. Paniqués, les brigands s'en allèrent après avoir pris une malle appartenant à la jeune femme. Le garçon fut paniqué, incapable de bouger, la bouche entrouverte et choqué. Ce n'était pas possible, elle n'était pas … Il la toucha et son corps sans vie roula, les yeux grands ouverts rivés sur lui. Il se leva, sa chemise blanche tachée au bras par sa blessure mais une aussi sur l'abdomen, son sang à elle. Le cocher le somma d'aller chercher du secours, il dut hurler à plusieurs reprises pour que Philippe quitte le regard fixe de sa fiancé, détache un cheval et galopa à en perdre haleine. Ses yeux le piquèrent et les larmes se mirent à couler sans qu'il ne s'en rende compte, le regard sur un point imaginaire. Non, elle ne pouvait pas … Non, elle ne ferait jamais cela. Elle n'allait pas l'abandonner non plus ! Instinctivement, il retourna au manoir, tomba du cheval et se tint le bras et titubait. Barnabé le vit par la fenêtre de la cuisine et courut à sa rencontre !

    « Philippe tu es blessé ! »
    «  Là, ce … n'est pas mon sang … Où est papa ? »
    « Que s'est il passé ? »
    « Où est papa ? » Hurla t'il, paniqué rien qu'à la pensée du corps sans vie dans la forêt.

    Charles sortit en trombe, il vit son fils à la chemise ensanglantée et s'interrogea un instant jusqu'à ce que Philippe avance vers lui, ses yeux bleus semblaient sans vie.

    « Dans … la forêt … On … Agression ... »

    Charles partit sans un mot de plus tandis que le jeune duc perdit connaissance. Il se réveilla allongé dans son lit. Étienne, le médecin, se tint à côté de lui et il recula. Il n'aimait pas cet homme, il le tenait responsable pour la mort de mère. Mais, il était si faible que le vieil homme n'eut aucun mal à le maîtriser. Il avait le bras gauche bandé pour soigner sa blessure, une forte fièvre due au choc. Balbutiant quelques mots incompréhensibles et resta dans un état végétatif. Barnabé lui mit de l'eau sur le front, ennuyé de devoir lui annoncer une triste nouvelle.

    « Philippe ? Emmanuelle n'est plus, je suis désolé. »

    Il avait beau le savoir, en avoir la confirmation le tua un peu plus. Il resta plusieurs jours dans son lit, brûlant de fièvre à délirer, se réveiller en pleine nuit, pleurer et dormir. On aurait dit un fou, lui si fort et déterminé, tout cela détruit en instant. Le médecin venait tous les jours, ses pronostics n'étaient pas au beau fixe, le jeune homme ne se calmait pas.

    Je me souviens vaguement de ces jours. La chaleur, les larmes, des voix autour de moi. Et ces cauchemars. Ils me hantaient dès que je fermais les yeux. Je la revoyais se jeter pour me protéger, la lame, ses yeux fixes sans vie, ses cris déchirants. Sa voix ne cessait jamais, je l'entendais m'appeler. Je l'entends encore parfois, quand je repense trop longtemps à elle. Ou je la voyais m'accuser dans mes songes, me dire que j'étais responsable de sa mort qu'elle ne méritait pas d'être partie aussi tôt … Toute cette culpabilité m'étouffait, j'avais chaud et je n'arrivais pas à me calmer. Je ne saurais où j'ai eu la force de me remettre sur pieds.

    Un soir, il descendit les escaliers du manoir, pâle mais debout. Son visage grave durcissait ses traits si doux et sympathiques. Ses yeux rougis par les larmes n'arrivaient plus à pleurer. Enroulés dans une robe de chambre épaisse ramenée d'Espagne, il arriva à la cuisine, la faim tiraillait son pauvre estomac. Barnabé s'assit face à lui pour qu'il lui raconte ce qui s'est passé. La voix étranglée, le jeune homme, d'habitude si bavard et avec les bons mots, avança timidement dans son récit, hésitait, marquait de longues pauses. Il n'entendit pas derrière lui son père, écoutant la conversation avant de hausser le ton.

    « Elle s'est sacrifiée pour toi !! Tu n'as pas honte de ça ? »

    Philippe se retourna. Il ne s'attendait pas à le voir ni à cette réaction. Sa fiancée venait de mourir, il méritait bien un peu de compassion. A croire que son père ne connaissait pas ce mot.

    « Je … J'avais trébuché sur une pierre … Je ne lui ai jamais demandé de … » Tenta t'il de répondre.
    « Suffit ! Tu devrais avoir honte de ce qui s'est passé ! Tu aurais du te battre, comme un homme ! Mais c'est vrai, tu n'aimes ni les armes ni la violence, tu croyais en savoir assez pour te défendre ! Résultat, ta fiancée a du s'interposer pour que ta vie soit sauve ! »

    Les mots du père lui glaça le sang, incapable de répliquer. Il avait trop mal et il entendit les reproches pleuvoir inlassablement.

    « Et tu te dis un d'Artagnan ! Mais tu en serais vraiment un, vous seriez tous deux vivants, tu n'aurais pas à pleurer sur ton sort de peureux, d'incapable ! Je me demande vraiment parfois si tu es mon fils à te voir ainsi ! N'as tu donc aucune dignité envers toi-même ? Ni un soupçon d'honneur ? Tu fais vraiment honte à cette famille. »

    La dernière phrase l'acheva, comme si à son tour il sentait la lame lui transpercer l'abdomen. Mais plutôt mourir que de pleurer devant lui. Sans un mot, il remonta sa chambre et claqua la porte, s'assit derrière et se prit la tête dans les mains. Comme pas assez tourmenté, il fallait que son père en rajoute une couche. Ce fut un déclic. La nuit venue, il prit quelques affaires, son journal et descendit sans bruit. Il laissa quand même un mot sur la table du salon. Bref mais explicite.

    Puis que je suis indigne de cette famille, je m'en vais. Portez vous bien sans moi. Philippe.
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Philippe d'Artagnan


Philippe d'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime20.03.09 0:36

    J'ai tout quitté. Je suis parti, j'ai soigneusement évité la forêt, j'ai préféré un détour et je me suis rendu à Poitiers. Les funérailles étaient passés mais je me suis présenté à la famille. Je ne saurais jamais comment je n'ai pas fondu en larmes lorsque sa mère me prit dans ses bras, malheureuse comme les pierres. Elle m'a emmenée à la crypte, dans le fond de l'immense jardin. Le tombeau n'était pas encore fermé, il la laissait visible pendant encore quelques jours. Sa bague de fiançailles autour de cou et dans cette position, elle semblait endormie, si belle. Je me suis excusé et après un baiser déposé sur son front, je quittais les lieux. Avant de me remettre à galoper, j'enlevai ma bague et la mit en pendentif à ma chaîne, comme elle. A côté de la croix de ma mère. Les deux femmes de ma vie contre mon cœur.

    Et il partit pour la Gascogne. Il avait l'air bien moins enjoué que la fois d'avant. Grégoire vint l'accueillir, surpris de son arrivée mais surtout de sa mine pâle et si grave pour un jeune homme de son âge. Philippe ne lui parla pas, se rendit à sa chambre et ordonna qu'on ne le dérange pas. On lui fit qu'apporter ses repas, on le laissa tranquille, il ne sortait jamais, gardait ses volets presque fermés, laissait juste un peu de lumière pour distinguer le jour et la nuit, regardait la verdure de temps en temps et retournait dans son lit. Des servantes vinrent que pour changer les draps et les repas, rien de plus. Personne ne l'entendit parler, le son de sa propre voix lui semblait étranger. Certaines nuits, il hurlait à cause de cauchemars mais rien de plus. Il passait son temps à écrire et prier, penser aussi, ne pas bouger pendant des heures à ressasser ses sombres pensées. Il resta un mois ainsi à végéter. Jusqu'à ce que, excédé, Grégoire le tire de son lit pour une promenade dans le jardin. Toujours muet, Philippe n'opposa pas de résistance puis au bout d'un moment, se laissa tomber dans l'herbe et fit geste qu'on le laisse seul. Il huma le bon air et ferma les yeux pour une sieste au soleil. Puis il revint à son château pour se renfermer. Ce manège dura une semaine avant que le duc ouvrit la bouche.

    « Elle est morte, Grégoire. »
    « Je sais. La curiosité me tiraillait, j'ai envoyé un émissaire pour me renseigner. Mes condoléances. »
    « Par ma faute qu'elle est morte. »
    « Ne dites pas cela. A moins que vous ayez planté vous même la lame, vous n'êtes pas responsable. La vie est ainsi faite, le bonheur ne dure jamais éternellement. Voilà pourquoi il faut en profiter. »

    Le vieil homme avait de sages paroles et Philippe acquiesça devant la sagesse, bien que cela ne soulageait pas sa peine. Il se sentait brisé et seul.

    « Grégoire, pourriez vous écrire à ma famille pour lui dire comment je me porte ? »
    « Et comment vous portez vous ? »
    « Mal … Mais je suis en vie. »
    « Bien, je l'écrirais et je la ferais porter au plus tôt. »

    Mon corps, mon âme aspirait ardemment à la mort. Je me levais, mangeais, me promenais mais je ne rêvais que de la mort. Jamais je ne l'aurais fait moi-même, j'ai cette conscience religieuse. Mais je provoquais la Mort. Plus d'une fois j'ai marché au-delà les jardins, je cherchais une âme charitable pour m'exécuter juste pour une bousculade volontaire sans excuse. J'ai cru l'avoir trouvé un jour. J'étais entré dans une taverne et joué aux cartes avec des malfrats. L'un m'accusa de tricherie et me mit le couteau sous la gorge. Je ne tremblais pas, j'attendais qu'il le fasse. Mais cet idiot vit ma chaîne et mes deux précieux pendentifs, il les voulut en guise de dédommagement. Il les toucha à peine que je me relevai et lui colla la tête sur la table. Je l'ai menacé s'il touchait à ces objets, qu'il me tue s'il le souhaite mais ne touche pas à cela. Il n'osa même plus jouer avec moi. Je rentrais dépité. La Mort ne me voulait pas, j'étais condamné à vivre, errer sur Terre sans amour ni famille. Je me sentais entre deux mondes, une sorte de purgatoire. Vivre m'était insupportable.

    Et c'est dans ce contexte qu'il fit une rencontre plus que déplaisante. Un homme vint au château un jour. Philippe ne voulait pas le recevoir, sauf si cela concernait le domaine. Il finissait d'écrire sa lettre pour sa famille. Les trois premières, dont deux de la main de Grégoire en son nom, n'eurent pas de réponse. Mais écrire à sa famille devenait presque vital, un infime lien, épais comme un fil de soie mais existant malgré tout. Lorsque l'homme se présenta devant lui, son physique le choqua particulièrement. Blond, les yeux bleus, ce visage doux et ferme, ce charisme … La ressemblance semblait presque frappante mais il écarta cette possibilité quand il se présenta : Cédric de Portau. Le fils de Porthos, ami de son père. Le garçon, plus vieux que lui, était un camarade jeu d'Alexandre lorsque Charles invitait ses anciens compagnons mousquetaires. Philippe restait souvent avec sa mère, peu enclin aux jeux d'épées de bois. Cédric vint comme un ami, se sentait chez lui. Un peu trop observateur, trop amical … Il y avait quelque chose de faux chez lui. A moins que le garçon encore perdu ne voyait le mal partout. Cédric lui fit la conversation, raconta un peu sa vie, demanda une visite, un tour dans le jardin et Philippe ne lui refusa pas. Mais au bout d'une heure, il se sentait las et lui dit directement que ce n'était pas le moment de venir lui parler, il n'était d'humeur en ce moment à faire la conversation et rire aux plaisanteries. Cédric parla donc d'Emmanuelle et le jeune duc semblait déceler une pointe d'ironie dans sa gorge. Il le mit gentiment à la porte, il avait du travail et était fatigué. Il ne savait pas qu'il le verrait rôder régulièrement sur ses terres. Pas clair ce type. Mais il avait autre chose à penser, il fallait d'abord se ressaisir. Ou pas. Il oscillait entre l'air blasé et la déprime profonde. Il ne pleurait presque plus, c'était un bon début mais passait son temps à prier. Le prêtre de l'église le voyait souvent, à genoux inlassablement à prier, ses lèvres remuaient sans son. Il demandait pardon inlassablement. Certains jours, il demandait la mort. D'autres, à aller mieux. Il ne savait pas quoi faire. Ces cinq mois furent les plus longs qu'il n'avait jamais connu. Cela sembla cinq ans, cinquante ans … Il perdait la notion du temps, se réveillait en pleine nuit, dormait la journée, il était dans un autre monde.

    Jusqu'à un jour. Il parcourait la bibliothèque, caressait des livres du bout de ses doigts fins. Il avait maigri, à peine reconnaissable par les siens, ses joues creusés, ce sourire absent et ses yeux vides, il n'avait plus le corps d'un jeune homme de son âge, trop maigre, pas assez musclé, une pâle figure entre les rangées. Puis un livre tomba et lorsqu'il voulut le ramasser, la couverture de vieux cuir lui rappela ses souvenirs. Ce livre, c'était celui qu'il avait dévoré enfant, à l'époque où la famille vécut ici. Les aventures de cet homme qui parcourut le monde, racontait le détail de ses péripéties avec minutie et passion. Il se remit à le lire, dans le fauteuil de la bibliothèque, le dévora jusque tard dans la nuit, Grégoire lui avait allumé des bougies et repartit sans bruit, content que son maître fasse autre chose que prier, écrire et déprimer. Il faisait nuit noir lorsque le Duc referma le livre et regarda autour de lui. Il ne distinguait que les ombres des hautes étagères, les rideaux fermés sur un paysage noir de la campagne. D'un pas plus hardi que d'habitude, Philippe retourna à sa chambre avec sa bougie, alluma plusieurs dans sa chambre et se posa devant son miroir à pied. Il scruta d'abord son visage puis son allure. Il flottait dans ses vêtements, on aurait dit qu'il avait eu une maladie contagieuse et venait d'en ressortir. Il fut horrifié de sa vision, si bien qu'il dut courir jusqu'à une bassine pour régurgiter le peu de son dîner, voie déjeuner, il ne savait plus quand il avait mangé. Il passa sa nuit à écrire sans comprendre réellement ce qui se passait.

    Que suis-je devenu ? Lorsque je me suis vu dans le miroir, je me suis moi-même dégoûté. Trop maigre, trop blanc, j'avais la même couleur que ma chemise, cette dernière avait plus d'éclat même ! Je me suis perdu à trop rechercher un pardon que je n'aurais jamais. Et je me perdrais à trop maigrir et à vivre comme une âme errante. Je ne sais pas comment j'en suis arrivé là. Cette fois, je n'ai pas eu le temps d'avoir fait de promesses, je croyais trop en mon bonheur, en cet avenir que je voyais déjà tracé. Et j'ai sombré. C'est la première fois que j'ose me regarder dans un miroir depuis que je suis revenu, j'ai presque cru que ce n'était pas moi. Mes cheveux sont trop longs, mes yeux pas assez vivant, mon corps trop absent et mon cœur ne bat pas assez. Je ne sais pas ce que je dois faire, mais je crois que je dois sortir de ce chemin.

    Le lendemain, il était debout à l'aube, sa chambre puait à son goût et lorsqu'il ouvrit les rideaux, le soleil brillait trop fort à son goût, peu habitué à revoir la lumière, lui qui sortait en fin d'après-midi. Lorsqu'on lui apporta son petit-déjeuner, il réclama un bain. Les servantes n'en revinrent pas, elles qui avaient du l'obliger à se laisser faire pour ne pas qu'il soit couvert de crasse ! Elles acquiescèrent et coururent prévenir Grégoire qui vint voir cette transformation si soudaine. Philippe préparait un sac tout en grappillant dans sa nourriture.

    « Que faites vous ? »
    « Mon sac. Et j'attends mon bain. »
    « Pourquoi ? »
    « Pour être propre, Grégoire ! Je ne prends pas un bain pour me noyer ! »
    « Non mais pourquoi le sac ? »
    « Je pars. »
    « A Versailles ? »
    « Non. »
    « Où alors ? »
    « Je ne sais pas encore. » Il marqua une pause avant de se retourner. « Hier, je me suis regardé dans le miroir. Regardez moi ! Je ressemble à un mendiant, je suis barbu, les cheveux sur mes yeux, maigre au possible. J'ai l'impression d'être passé à la Bastille. Je dois partir. »
    « A quelques conditions : Que vous me donniez des nouvelles, que vous donniez des nouvelles à votre famille et surtout, que vous fassiez attention à vous et que vous reveniez. »
    « Promis, Grégoire. Je ferais tout cela. »
    « Et surtout, n'allez pas chercher la mort dans les sombres recoins. »

    Il fut interdit à cet instant. Son serviteur et accessoirement secrétaire savait tout. Il l'aurait bien accusé de lire son journal mais l'appréciait trop pour lui en vouloir de quoi que ce soit. Il ne fit qu'hocher de la tête pour dire oui. Le bain arriva et on lui coupa les cheveux, le rasa. Il avait un air plus décent et grimpa sur Hébé, rouillé par tous ces mois sans voyages. Et Philippe partit. Il alla jusqu'en Italie. Il évita soigneusement les Cours italiennes, parcourut les montagnes, longea la mer et s'arrêtait longuement à Florence et Rome. Que de merveilles, bien qu'il n'ait pas encore le cœur à tout apprécier à sa juste valeur. Comme il y a plusieurs années, il avait voyagé pour faire un deuil. Il faisait le même chemin. Ce serait long sans promesse, avec cette culpabilité mais pourquoi ne pas essayer ? Avant de partir de l'Italie pour l'Empire, le jeune homme écrit deux lettres, une pour Grégoire et l'autre pour sa famille :

    … Ci joint une lettre pour ma famille, mettez y mon sceau et envoyez là. Qu'ils sachent que je suis enfin sorti de ma chambre et aller plus loin que le village d'à côté.

    Chère famille,

    Je ne sais si je dois dire que je vais mieux mais j'ai décidé de partir. Je viens de finir un tour d'Italie que je vais vous narrer …

    La lettre commença ainsi et il fit le détail de chaque palais, place et ses impressions. Il en fit de même durant les trois autres mois où il traversa de long en large l'Empire jusqu'aux Provinces Unies où il s'était rendu une fois avec Alexandre pour l'aider en mission. Revenir dans cette même ville lui procura un sentiment étrange, une nostalgie rapidement perdue lorsque les mots de son père lui revinrent en tête et que personne n'avait répondu à ses premières lettres. La première qu'il fit son entrée en Cour, ce fut à celle d'Angleterre. Il y fut bien accueilli mais ne resta pas longtemps, voir autant de monde à la fois lui fit peur bien qu'on l'appréciait pour sa discrétion et son intelligence. L'ambiance y était respirable qu'à Versailles, les rumeurs moins perceptibles et c'est là qu'il fit connaissance d'un garçon sympathique, un espagnol du nom de Felipe de Palma. Un homme libre et jovial, un petit baume au cœur car les deux avaient une vision similaire des choses. Felipe invita le jeune duc à passer chez lui un jour, ils pourraient faire des affaires. La Gascogne regorgeait de richesse et l'île de Palme avait les meilleures agrumes à sa connaissance, un commerce intelligent auquel Philippe se promit de réfléchir une fois retourné chez lui.
    L'heure du retour avait sonné et pour cela, il traversa la France du nord au sud, évita totalement Versailles et Poitiers mais s'arrêta aux Châteaux de la Loire. Là où il avait trouvé un peu de paix la première fois. Pourquoi pas une deuxième ? Après six mois de voyage, il n'allait pas mieux mais au moins se sentait un peu plus vivant. Il fut reçu par une vieille duchesse adorable. Elle connaissait son histoire, étant une amie de la duchesse de Poitiers, mais ne lui en souffla mot. Juste un jour au détour d'une conversation détournée.

    « Qu'est ce donc ? » demanda t'elle en observant les pendentifs à la chaîne de Philippe.
    « Oh, ce sont deux précieux cadeaux que l'on m'a fait. »
    « Ces personnes ont beaucoup de goûts. Je m'excuse de ma curiosité mais s'agit-il de demoiselles ? »
    « Pas vraiment … La croix me vient de ma défunte mère. Et la bague, de ma fiancée … défunte elle aussi »

    Ce fut la première fois qu'il en parla à quelqu'un d'autre que son serviteur de vive voix. La duchesse comprit que c'était encore un sujet sensible et partit sur une autre conversation. Philippe était encore sur une corde sensible concernant Emmanuelle, il n'arrivait pas à s'exprimer, évitait toute conversation à ce sujet, sa vie privée ne regardait que lui. Mais cette femme, sans qu'elle ne le sache vraiment, l'aidait à se reconstruire. En paroles mais davantage durant son séjour.

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Philippe d'Artagnan


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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime20.03.09 22:16

    Quand la duchesse m'a dit plus tôt dans le journée que je serais bichonné, je ne m'attendais pas à tant. Tout à l'heure, je prenais mon bain et une des servantes au doux noms de Ornella, jeune femme ramenée d'Italie s'occupait de moi. J'ai quelques instant fermés les yeux pour tenter de me détendre, chose que je ne connaissais plus depuis si longtemps mais quelque chose vint perturber mon esprit. L'eau gondolait et un bruit de froissement se fit entendre. J'ouvris les yeux et vit la belle italienne, dans mon bain avec l'eau jusqu'aux mollets, nue avec un corps à faire envier les déesses grecques. Je n'ai pas eu cette vision depuis bien longtemps puisque Emmanuelle attendait le mariage, les plaisirs du corps semblaient si lointain pour moi. J'aurais pu lui dire de partir, détourner mon regard mais je l'ai laissé venir à moi, plonger son corps dans l'eau tant et si bien que le bain déborda. Son corps pulpeux était si beau par rapport au mien, trop maigre encore à mon goût. Ses lèvres avaient un goût fruité et ses paumes contre mes joues furent une caresses des dieux. Je me suis laissé aller à une aventure charnel sans jamais lui avoir parlé, juste regardé de temps en temps. Elle réussit à remettre mon cœur en marche, il fut plus rapide que d'habitude, j'y retrouvai ma force mais aussi une envie que je ne soupçonnais plus en moi. Ce moment fut un doux répit dans ma perpétuelle culpabilité. Et quand elle ressortit du bain, ses longs cheveux noirs collés à ses joues et son dos, je l'ai regardé toujours sans un mot et elle repartit, me fit un sourire avant de disparaître par la porte. Et là, je souris à mon tour. Pas un sourire poli, ni forcé comme je fais habituellement. Un vrai sourire.

    Après ce séjour, pas très chaste certes, mais grandement enrichissant pour le jeune homme, il repartit chez lui. Durant tout ce temps, il avait envoyé des lettres à Grégoire et à sa famille, il avait même l'espoir d'une réponse de leur part. Il revint moins blanc, plus vivant mais pas plus souriant, juste une amélioration visible à l'œil nu puisque Grégoire le prit dans ses bras, heureux de le revoir, en forme et en vie. Philippe voulait reprendre les rênes du domaine, cela lui occuperait l'esprit, il avait besoin d'occupation et son serviteur trouva que cela était une bonne idée. Ensemble, ils prirent les demandes, les chantiers et commencèrent un travail titanesque qu'une sorte de ministre avait partiellement réglé mais il y avait tant à faire. Le traité commercial avec Felipe de Palma semblait acceptable et le Duc irait lui rendre visite plus tard, une fois les plus grosses affaires traitées. Et puis, de gros orages s'annonçaient d'ici peu alors il ne valait mieux pas tenter le diable. Et il fit bien.

    Une tempête s'éleva un soir, il n'avait cessé de pleuvoir avec un violent vent. Philippe se félicita d'avoir écouté son instinct et travaillait dans son cabinet. La plupart des servants dormaient, ceux aux cuisines mangeaient et nettoyaient les plats, Grégoire s'était endormi dans la bibliothèque, un livre sur les genoux. Le jeune homme calculait les prochaines dépenses au sujet d'un moulin détruit lui appartenant lorsqu'il entendit un tambourinement à l'énorme porte en bois du château. Il accourut pour ouvrir, épée sur la hanche. La nuit noire ne dévoilait rien de la silhouette jusqu'à un éclair déchirant le ciel, montra une silhouette trempé jusqu'aux os, le visage caché par une capuche et le reste du corps par la cape en grossière laine. Il l'invita à entrer et lorsqu'elle montra son visage, il put voir une jeune femme tremblante, frigorifiée par la pluie. Elle portait un sac lui aussi trempé et n'arrivait pas à prononcer le moindre mot, ses dents claquaient. Vite, il l'amena au salon où la cheminée réchauffait deux servantes insomniaques. Tout s'enchaîna, on lui retira ses vêtements pour lui passer la seule robe à portée de main, celle de la lingère et on l'enroula dans une couverture avant de la laisser près du feu. Philippe avait quitté la pièce pour lui laisser de l'intimité avant de revenir près d'elle, s'asseoir dans le fauteuil le plus proche. Ses cheveux châtains lui collaient sur les tempes, son léger maquillage avait coulé et elle tremblait toujours. On lui apporta à manger ainsi que du café qu'il avait ramené d'Italie, histoire qu'elle se réchauffe. Il n'y eut aucune conversation durant de longues minutes, elle ne le regardait même pas avant d'enfin lever les yeux.

    « Je vous remercie de votre hospitalité. Puis je abuser de votre gentillesse et vous demander de ne pas dévoiler ma présence si quelqu'un vient à me chercher ? »
    « A la condition que vous me dites pourquoi. Et qui vous êtes. »
    « Vous d'abord. »

    Le culot et le courage de cette jeune femme le surprit et il se présenta, elle le jugea un peu jeune pour être Duc. Avec son corps amaigri, il ne faisait pas vraiment son âge. Ayant tenu sa promesse, elle en fit de même. Elle s'appelait Angélique de Sancerre, une comtesse enfermée dans un couvent non loin d'ici pour mauvaise conduite. Elle s'en est échappée il y a peu et, surprise par la tempête, chercha à se cacher à la première habitation qu'elle rencontra. Une histoire surprenante, il est bien rare que les jeunes femmes aient tant envie de liberté. Ils discutèrent longtemps devant la cheminée, tout le monde s'était couché depuis longtemps et il la conduisit lui-même à une chambre pour qu'elle puisse se reposer, elle pourrait réfléchir après une nuit de repos. Quant à lui, il ne parvint pas à trouver le sommeil, peut être une heure ou deux, entrecoupées de mauvais rêves et de repenser au courage de cette Angélique. Il ne savait rien de sa mauvaise conduite mais une fille est vite mal vue juste à vouloir un peu de liberté … Il regarda le soleil se lever derrière un épais nuage avant de s'habiller et s'habiller, commencer une nouvelle journée. Tout d'abord par le travail, finir ce qu'il n'avait pu faire la veille. Le moulin de Lupiac ne coûterait pas si cher et avec toutes les richesses du duché, les caisses ne désemplissaient pas. Il reçut aussi un provençal pour affaires et la matinée passa avant qu'Angélique, vêtue de sa robe de lingère ne descendit enfin, revigorée de sa nuit dans un bon lit moelleux.

    « Je vais vous faire porter une robe plus de votre statut. »
    « Celle-ci ne me sied pas ? »
    « A moins que vous ne voulez faire ma lessive, si. »
    « En avez vous au moins ? Je doute que vous en portiez ! »

    Elle avait ce brin d'insolence qui la rendait plus accessible que toutes les filles de la noblesse. Il rit, ce qui surprit Grégoire, les regardant comme deux ronds de flans. Jamais il ne l'avait entendu rire depuis son arrivée l'année dernière. Cette fille allait pouvoir peut être l'aider. Alors, ils partirent en quête d'une robe, il en restait quelques unes de sa mère. Une jolie rouge dont un souvenir lui revint aussitôt en tête alors que la comtesse allait se changer et prendre un bain après avoir mangé.

    Maman l'avait portée un jour où nous nous rendions à Pau, elle voulait me faire visiter et y connaissait un tailleur de qualité. Elle était si belle dedans, faite pour elle. Si jeune, je ne lui ai jamais donné d'âge, pour ne pas gâcher son mythe mais surtout parce qu'elle n'en avait pas, les années passaient mais elle ne vieillissait jamais. Je me souviens des rues à marcher à ses côtés, certains hommes la regarder mais elle s'en moquait, les seuls individus de sexe masculin sur lesquels elle posait ses yeux étaient Alexandre et moi. Je ne l'avais imaginée sur nul autre personne tant maman resplendissait dedans. Mais lorsque Angélique revint avec sur le dos, je dus admettre qu'elle lui allait admirablement bien.

    Il se passa quelques jours ainsi, tous deux cohabitaient dans le grand château et apprirent à se connaître, il apprit le pourquoi de cet enfermement, cinq années de couvent lui parurent une véritable torture. Ils discutèrent tous deux dans le jardin lorsqu'il ne pleuvait pas, lui présenta la bibliothèque et le petit salon de musique. Elle jouait admirablement bien du clavecin, ses doigts couraient sur les touches, il l'écouta avec beaucoup d'attention pendant de longues minutes avant qu'on vienne les déranger.

    « Philippe, il y a un homme et une nonne qui veulent te parler. »

    Les regards entre le jeune homme et Angélique voulait tout dire. Ils la recherchaient sans aucun doute et lui devrait mentir. C'était un de ses principes : le mensonge est proscrit de sa mentalité. Alors s'il y avait une bonne sœur, cela serait pire encore. Il cherchait ses mots jusqu'au salon où l'homme n'était autre qu'un représentant de l'église. Comment ne pas dire la vérité. Les politesses passées, l'homme lui demanda s'il avait vu une jeune femme dernièrement, une d'entre elle s'était enfuie il y a peu de temps et à pieds, on ne va pas bien loin. Et là Philippe se surprit à mentir mieux qu'il ne le pensait : non personne n'était passé, il vivait seul ici depuis son retour. Ils s'en allèrent, poursuivre leurs recherches. Une fois la porte fermée, il se dépêcha de retourner voir Angélique, cachée comme elle le pouvait derrière le clavecin.

    « Vous avez une dette envers moi. J'ai menti pour vous, ce que je ne fais jamais, ni pour moi ni pour les autres. Encore moins pour une fugitive inconnue. »
    « Je vous en remercie une nouvelle fois. »
    « Continuez de jouer, vous êtes très douée. »
    « Jouez avec moi. »
    « Je n'ai pas touché à mon violon depuis longtemps. »

    Il n'avait pas emporté ceux restés à Versailles, il s'en était acheté un autre lors de son passage en Italie. Il l'a trouvé magnifique et l'avait acheté sans en avoir l'intention d'en jouer pour l'instant. Elle lui tendit l'étui avec un petit sourire, elle le forçait presque et la façon dont elle cherchait ses yeux et ne cessait de le fixer. Il se sentit presque obligé de le prendre, de l'ouvrir pour en sortir le merveilleux instrument. L'homme qui le lui avait vendu l'avait accordé alors tout irait bien. Sauf s'il avait oublié comment en jouer. Il le posa et tenta de jouer mais la première note fut horrible. Il grimaça mais recommença, se concentra et là, ce fut mieux. Les yeux fermés, il tenta une mélodie dont il se souvenait vaguement. Mais c'est tout, il suffit de faire pour que ça revienne. Une musique simple, une mélodie que sa mère lui avait appris et c'est souvent cette même mélodie qu'ils reprenaient ensemble. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsque la jeune femme entreprit un duo avec lui. Cela dura plusieurs minutes et ils eurent comme spectateurs tous ceux qui travaillaient ici et cela finit par des applaudissements de tout le monde.

    « Je ne savais pas, Monsieur d'Artagnan, que vous saviez jouer ainsi. » Lança une servante.
    « A vrai dire, je ne m'en souvenais pas non plus. Merci, Mademoiselle de Sancerre. »
    « Angélique suffira. »

    Elle a un appétit de vivre et un culot incroyable pour une jeune femme. Grégoire m'a dit un soir qu'on dirait moi en version féminine. J'ai peine à croire que j'avais autant d'énergie comme elle. En si peu de jours, je me suis mis à rire et rejouer du violon. Elle est tombée du ciel, Dieu a entendu mes prières de vivre à retardement. Et avec une aide si précieuse, je ne pourrais rien lui refuser. Elle m'a souvent parler de voyager, je la guiderai, lui dirai où aller si elle le souhaite. A charge de revanche : je l'ai sauvée du couvent, elle m'a sauvée de la mort sans le savoir. Je lui donne envie de voyager et elle me donne l'envie de vivre. Nous étions fait pour être amis, pour nous rencontrer. Je suis bien quand je suis avec elle, je m'amuse, je ris. Il n'empêche que lorsque je suis seul dans ma chambre, mes cauchemars continuent ainsi que mes insomnies.

    Durant plusieurs semaines, ils vécurent ainsi et tout le monde vit la transformation de Philippe, plus souriant et plus ouvert. Mais toutes les bonnes choses ont une fin, comme l'on sait si bien et un matin, Angélique prépara un sac. Le jeune Duc fut surpris, tous deux avaient parlé d'Italie et d'Espagne mais sans qu'elle lui parle d'un véritable départ. Il s'appuya contre l'encadrement de la porte et croisa les bras, ses yeux bleus regarda le sac bien vide puisqu'elle n'avait pas grand chose ici.

    « Vous nous quittez ? »
    « Oui, vous m'avez donné envie d'aller Espagne, j'y ai réfléchi cette nuit. »
    « Prenez toutes les robes que vous voulez. Et pas la robe de lingère, je l'ai vue. »
    « Elle est plus confortable pour galoper. »
    « N'oubliez pas de me donner des nouvelles. Et de revenir. »

    Et elle partit quelques minutes plus tard, dans une petite robe simple pour l'Espagne. Philippe la regarda galoper avec grâce et s'assit sur les marches en poussant un soupir. Quand on s'habitue à une présence, difficile de la voir partir. Après quelques minutes, il rentra pour reprendre ses activités pour son duché. Et une dizaine de jours plus tard, lorsqu'une lettre d'Angélique arriva et qu'elle s'y plaisait, Philippe se leva et cria à Grégoire.

    « Grégoire, nous allons préparer mes affaires ! Je pars pour l'île de Palme ! »
    « Vous avez reçu une lettre de mademoiselle de Sancerre. »
    « Maintenant que je sais qu'elle va bien, je peux partir. »



Dernière édition par Philippe d'Artagnan le 10.02.12 13:47, édité 1 fois
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Philippe d'Artagnan


Philippe d'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Après avoir souffert ces dernières années, ma belle Elodie le remet en marche ♥
Côté Lit: Je suis fidèle à l'amour et à un seul être. Et je l'attendrais.
Discours royal:



    Ҩ PRINCE CHARMANT Ҩ
    Je te promets la clé des secrets de mon âme


Âge : 25 ans
Titre : Duc de Gascogne
Missives : 638
Date d'inscription : 01/06/2008


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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime23.03.09 1:21

    Prendre le bateau pour un tel voyage est une première. Je n'ai pas l'habitude de tanguer, de me lever pour voir de l'eau à perte de vue et n'avoir aucun échappatoire. Je vais sur l'île de Palme pour affaires et prendre un peu l'air. Je n'ai cessé d'observer le paysage, voir les côtes françaises, espagnoles et portugaises que nous longions. Nous avons dépassé Gibraltar et le capitaine, avec son accent français à couper au couteau, m'a assuré que je serai à destination dans la soirée. C'est mon grand voyage, je quitte l'Europe et la terre du vieux continent pour une île au large de l'Afrique. Je ne pense pas avoir le temps mais je voudrais mettre un pied sur ce continent si mystérieux dont bon nombre ont raconté les coutumes et croyances ne ressemblant à aucune autre. J'ai discuté avec un marin, il est allé jusqu'en Amérique, traversé l'Atlantique. J'ai souvent pensé à y aller mais je n'ai jamais pu, toujours repoussé car autre chose à voir ou pas l'envie d'aller si loin. Il y a encore quelques mois, j'aurais été capable de tomber par-dessus bord et me laisser noyer. L'envie de mourir m'a quittée, c'est un bon début. La vie n'est pas plus intéressante mais je m'y accommode beaucoup mieux.

    Son voyage chez Felipe de Palma fut des plus instructifs. L'île était assez spacieuse avec des arbres à agrumes dans des champs, cultivés par des africains ou d'anciennes civilisations locales réduites à l'esclavage, affligeant pour le Duc ainsi que pour l'espagnol, se justifiant par le fait qu'il n'avait pas le pouvoir d'abolir cette pratique si courante par ici. La demeure était splendide, digne d'une Espagne du XVIe siècle avec dorures et jardins luxuriants. Mais le plus étonnant se trouvait au fond de celui-ci.

    « Une serre ! »
    « Si. Cela permet d'avoir de la réserve lorsque la période est moins prolifique, bien qu'il fasse beau toute l'année. »
    « Incroyable, c'est simplement … ingénieux ! »

    L'accord fut signé rapidement, les deux hommes s'entendant parfaitement bien, aussi bien au niveau diplomatique qu'amical. Felipe dut remarquer le changement du gascon, beaucoup plus vivant que durant leur dernière rencontre. Que de chemin parcourut et pour continuer cette lignée de remontée de pente, l'espagnol l'invita à partir en Amérique avec lui. Quelle occasion inespérée de voir l'autre côté de l'océan mais ne voulait pas rester trop loin de chez lui. Un voyage de deux mois, trois grand maximum lui assura son acolyte. Alors il envoya un émissaire en Gascogne pour rassurer Grégoire qu'il n'était pas encore mort mais partait réaliser un vieux rêve de presque dix ans. Le voyage fut long et éprouvant. Agitée, l'eau donnait des haut le c?ur Philippe, qui passait son temps à vomir par-dessus bord après un repas ou écrire dehors lorsque le beau temps le permettait. Sinon, il dormait dans sa cabine ou parlait avec un marin, habitué à la traversée mais déchiré de laisser femme et enfant à chaque départ. Si tout cela fut long et périlleux, l'arrivée fut une bénédiction et un enchantement. Arrivé dans le nouvelle ville de Baltimore, de nombreux colons anglais construisaient un nouveau monde, moderne et se voulant loin de la vie rigide à la Cour d'Angleterre. Il n'y avait pas encore grand chose à visiter mais l'air y semblait plein de liberté et d'idées nouvelles. Felipe y connaissait des amis anglais installés ici avec qui il pouvait faire affaire. Philippe ne s'en priva pas non plus, autant en profiter. Il écrivit trois lettres les premiers jours : une pour Grégoire et y ajouta les deux autres pour Angélique et sa famille. Il y racontait ses péripéties comme celle d'être tombé sur un vieil ami de son père venu faire fortune aux Antilles et venu à Baltimore pour faire son commerce. Il lui raconta la folle jeunesse de son père, le jeune Duc fut amusé de voir celui qui prônait la vertu et la bienséance à ses fils n'en avait pas toujours fait de même. Et il repartit, rentrer au pays. Le navire faisait escale à Bordeaux pour y décharger de la marchandise avant de repartir chez Felipe. A Bordeaux, Philippe descendit aussi et invita l'espagnol a passer chez lui si l'envie lui en prenait. Il revint donc à son domaine qu'il avait laissé pendant trois mois. Quelques lettres emplissaient son bureau mais il commença par lire celles d'Angélique, beaucoup plus passionnantes que les missives politiques.

    Elle revint à son tour quelques jours plus tard. Ils passèrent leurs soirées à se raconter les merveilles. Philippe avait laissé des instructions à Grégoire pour lui donner des adresses où aller à chaque royaume, ou presque. Elle fut admirative de l'Amérique et lui confia son envie d'y aller après un tel récit. Complices, leur tandem dans le château de Lupiac refaisait vivre la demeure bien vide lorsque leur prenait l'envie de mettre les voiles. Elle comptait se reposer et il lui proposa de visiter la Gascogne à cheval, il avait plusieurs affaires à traiter, elle aurait le temps d'en faire le tour. Oh ils n'allèrent pas bien loin, à Auch où ils furent bien accueillis par le seigneur qui les hébergea, accaparait le jeune homme pour discuter et laisser la demoiselle se promener dans les rues. Bref, tout allait bien.

    Jusqu'à un soir. Après une conversation autour d'un repas, d'Artagnan monta dans sa chambre pour se décrasser et dormir. Mais avant, il lui fallait écrire. Son carnet, enfermé généralement à clé dans un tiroir n'y était pas. Retournant sa chambre, la colère le prit au corps et il descendit jusqu'à son cabinet pour le chercher, en vain. Il fit le tour des lieux, s'arrêta contre un mur pour se demander où pouvait bien se trouver son journal. Grégoire n'était pas assez stupide pour le lui prendre alors qu'il était présent, personne n'entrait de sa chambre à part les servantes mais elle ne savait pas lire, ou avait bien trop à faire pour une telle distraction. Il alla sans conviction à la bibliothèque, le jeune duc y avait déjà écrit une ou deux fois mais repartait toujours avec. A l'intérieur, Angélique lisait à la lueur d'une bougie et il vint jusqu'à elle d'un pas déterminé pour lui arracher l'ouvrage des mains. Ce vieux cuir et ces belles lettres à l'intérieur étaient les siennes. Elle lisait son journal.

    « Pourquoi le lisiez vous ? » Lança t'il d'un ton accusateur, la foudroyant du regard.
    « Je ne savais pas que c'était le vôtre, je croyais à un carnet de voyage d'un ami ou aïeul comme … celui ci. »

    Et elle montra le fameux livre de voyages qui l'avait amené à véritablement aimé les voyages et qui lui avait redonné l'envie de partir. La colère partit de son visage, ses traits se détendirent. Elle le fixait sans bien savoir sa réaction.

    « Ce n'est rien, je n'avais pas à l'oublier. Bonne nuit Angélique. »

    Il tourna les talons pour repartir, son précieux sésame à la main lorsque la douce voix de la comtesse se fit entendre.

    « Je suis désolée Philippe … à propos de votre fiancée. Vous ne méritiez pas un tel mauvais coup du sort, elle avait l'air d'une fille formidable. »

    Elle n'en savait rien, il ne lui avait jamais parlé de sa fiancée morte par sa faute. Elle avait du le lire et sa sincérité le prit au cœur. Cela l'avait arrêté dans son élan, il baissa un instant la tête et soupira silencieusement avant de repartir. La nuit fut étrange, ses rêves se révélèrent sans queue ni tête. Il voyait Emmanuelle dans ses songes, bien sûr, mais aussi Angélique. Cela le réveilla en pleine nuit, il ne comprenait pas cette signification à ses songes. Il en fut ainsi les mois suivants. Leur cohabitation se passait bien, la jeune femme partait et il lui donnait les recommandations, les adresses, les choses à voir, la regardait partir jusqu'à ce qu'elle ne soit plus visible à l'horizon. A chaque fois, il lui était plus difficile de la laisser partir et ses lettres n'étaient que des palliatifs à son absence. Il s'y était attaché, c'était indéniable mais il refusait de se l'avouer. Il avait sa bague de fiançailles autour du cou, s'était dit fidèle à un amour et n'en voulait pas d'autres.

    Et durant les voyages d'Angélique, la vie continuait de tourner au duché. Les amours de Philippe d'Artagnan amusaient ses domestiques, il ramenait parfois certaines filles à partager son lit une nuit ou deux, découchait régulièrement sans pour autant aller bien loin. La douleur restait présente, les nuits insupportables mais, en journée, il était sous un jour meilleur. La Gascogne se portait à merveilleux, ceux qui avait à faire avec lui le trouvaient professionnel, aimable et bien élevé. Il lisait avec avidité chaque courrier que la comtesse pouvait lui envoyer, cela lui faisait plaisir qu'elle pense à lui alors que la beauté du monde aurait pu l'engloutir. Tout allait bien, mis à part ses éternelles nuits difficiles voire inexistantes. Si seulement il ne serait pas revenu … Cédric de Porteau était revenu plusieurs fois, Philippe était malade une fois et les autres fois absent. Mais là, ils se rencontrèrent à nouveau. Toujours ce ton mielleux, bien trop faux et toutes ces questions sur le duché : l'étendue, la richesses et autres traités. Le jeune duc le trouvait bien trop curieux et heureusement qu'un ambassadeur génois vint les déranger, d'Artagnan put congédier son « ami » avec grand soulagement. Il ne voulait pas l'envoyer bouler, il est après tout le fils d'un grand ami de son père, ami d'enfance d'Alexandre, voisin de territoire et ne faisait rien de mal qu'être trop curieux. Beaucoup trop et il l'avait vu lorgné sur la comptabilité et certains papiers traînant sur le bureau du jeune homme. Il ne le sentait pas mais comme dit le dicton, il faut se faire ami avec ses ennemis pour mieux les piéger. Sa vie ne trouvait repos entre les visites, les déplacements, les idées, les dépenses et ses courriers. Il écrivait toujours chaque mois à sa famille, même s'il n'attendait plus aucune réponse. Il écrivait aussi à Apolline, lui parler un peu de sa vie et elle lui répondait parfois, elle s'excusait de sa longueur mais le travaille la fatiguait. Il lui répétait que le principal était qu'elle pense encore à lui malgré la distance.

    Le temps s'écoulait, Angélique allait et venait comme chez elle. Elle avait sa chambre où elle entassait ses affaires, souvenirs et vêtements. Tout le monde avait remarqué cette installation mais personne n'en parlait. Philippe était content, cela lui faisait de la compagnie, bien que chaque départ était un peu plus déchirant à chaque fois. Il refusait de la montrer mais ses yeux ne mentaient jamais et son bleu azur devenait pâle, voilé par quelques nuages de tristesse. Grégoire ne manqua pas de le remarquer, il voyait cette différence. Elle l'avait fait rire, sourire, redonner le goût à la vie sans qu'elle ne se rende compte véritablement. Alors, un jour où elle se baladait à cheval non loin du domaine, le serviteur alla voir le jeune Duc, assis sur le rebord de la fenêtre à rêvasser.

    « Et si vous lui offriez un cadeau ? Je pense que vous lui devez beaucoup. »
    « Oui mais quoi ? »
    « Elle vous ressemble alors qu'est ce qui vous ferait plaisir ? »
    « Je … Oh, je sais ! Je suis de retour ce soir. »

    Le jeune homme prit sa veste, une bourse et courut à l'écurie pour seller son animal et galoper jusqu'à Mont de Marsan. Il connaissait assez peu la ville mais au hasard, il trouva son bonheur et, comme promis, il revint le soir-même. Il était assez tard et Angélique jouait du clavecin dans la salle de musique. Il lui tendit une paquet grossièrement fait et légèrement poussiéreux.

    « Je m'excuse de la présentation, je sais que vous repartez demain, je voulais me dépêcher. »

    Surprise, elle déchira le papier pour y découvrir un carnet à la couverture de velours noir. Elle ne s'y attendait pas et le regarda. Lui ressemblait à un garçon timide puis poursuivit.

    « Je sais que vous aimez lire alors pourquoi ne pas écrire. Vous voyagez, avez une vie digne d'un roman alors je pense que cela mérite d'être couché sur papier. »
    « Merci Philippe, je suis très touchée. »
    « Et, comme vous prenez toujours la même jument pour voyager, gardez la. Ce sont mes cadeaux pour que vous fassiez un bon voyage. »

    Le lendemain, elle partit et comme à chaque fois, Philippe l'accompagnait aux écuries pour lui souhaiter une bonne route. Cette fois-ci, elle le prit dans ses bras, le remerciant une nouvelle fois pour les magnifiques cadeaux.
    Puis elle s'en alla tandis que les deux hommes rentrèrent car il ne faisait pas si chaud malgré le joli soleil. Philippe se rendit à la chapelle pour prier, comme chaque jour et s'accorda une petite promenade. Le printemps pointait le bout de son nez, les bourgeons faisaient leurs apparitions et l'herbe avait ce vert resplendissant. Philippe, dont le corps encore maigre était emmitouflé dans une chaude veste, marchait cheveux blonds au vent et rapidement rejoint par Grégoire et tout deux parlèrent de tout et rien jusqu'au cours d'eau non loin de là.

    « Elle vous manque ? »
    « Je me suis habitué à sa présence et je l'apprécie beaucoup, rares sont les filles aussi simples de nos jours, j'ai l'impression d'avoir un moi au féminin. »
    « Cela est bien vrai. »

    Le vieil homme sourit, la demoiselle était comme Philippe et leur amitié sincère ne se dégraderait pas avec la distance et les voyages ...

    Elle me manque, j'ai l'impression d'avoir trouvé une soeur, celle que je n'ai jamais eu. Ce côté non conventionnel, ce désir de liberté, cet esprit si ouvert, cela en est presque troublant de se voir dans un miroir,voir ma vision des choses dans un corps de femme ! Elle est une amie, une sauveuse sans le savoir. Un ange peut être. J'espère que Dieu ne la rappellera pas à ses côtés trop tôt, comme les deux autres anges de ma vie. Tant de monde me manque ...


Dernière édition par Philippe d'Artagnan le 10.02.12 13:52, édité 1 fois
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

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Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
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Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime23.03.09 13:11

Waw quelle fiche ! Je pense qu'avec un roman pareil, on ne peut rien te refuser !

Tu peux aller à la gestion pour un logement, un rang, tes liens et des scenar' puis poster, évidemment ! Very Happy
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MessageSujet: Re: PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne»   PHILIPPE__«Vous aimez la liberté ? Elle habite la campagne» Icon_minitime

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