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 Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine

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MessageSujet: Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine   Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine Icon_minitime03.11.09 17:45

PHILIPPE CHEVALIER DE LORRAINE

_______ ft.Ryan Philippe
Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine Sans_t15



    Âge : 29 ans
    Titres : Chevalier de Lorraine et d’Armagnac.
    Origines : Lorraine
    Situation Maritale : Célibataire presque marié Razz



    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?

    Les deux ! Le Paradis grâce à la présence des trois êtres qui me sont désormais très chers : Ma pure Gabrielle, Monsieur mon unique amour, et mon exceptionnel Alfie. Je dois dire qu’ils remplissent tous trois ma vie chacun à leur façon. Si Versailles m’était un temps de pluie, ils en seraient l’arc en ciel. Grand bémol c’est que ce château si prestigieux me rappelle mes plus grandes peines et je ne peux pas oublier qu’un jour l’envie de me suicider me prit dans ses beaux jardins. J’y resistai et Versailles ne compta pas un mort de plus mais la contradiction m’amine quand on me pose cette question. Comment en serait-il autrement, il s’agit du centre du pouvoir où peuvent graviter l’amour, le courage et le respect mais tout aussi bien l’espionnage, la luxure et les complots. Le beau et le laid, le meilleur et le pire. Quand on dit oui à Versailles c’est un engagement plus qu’un plaisir. C’est comme un mariage. On l’accepte comme l’être aimé avec ses qualités et ses défauts. Après tout ce qui fait Versailles c’est bien sûr la beauté des lieux, son architecture mais surtout les personnes qui y vivent. Lorsque ceci est entendu, on peut faire aisément du lieu son purgatoire.

    Vérité ou fantasme du complot ?

    A quoi sert donc de fantasmer pour obtenir ce que l’on ne possède pas et ruiner sa vie à espérer l’obtenir? A quoi sert donc de comploter sinon à risquer la prison et la mort ? La mort vient à point à qui sait attendre, pourquoi la précipiter pour une raison aussi grotesque que la soif de pouvoir ? Enfin à quoi sert toute cette mesquinerie sinon à blesser les êtres chers le jour d’une décapitation ? En pensant complot, on ne peut être qu’égoïste. La réponse doit donc vous sembler très claire pour moi, je prône la sincérité. Je ne me cacherai jamais derrière un masque d’hypocrisie. A votre avis pourquoi fais je si démodé à la Cour ? D’un autre côté, ma droiture et mon abnégation au Roi séduisent parfois. N’est ce pas Alfie qui m’a dit il y a peu : On ne peut apprécier que ce qui est rare. Ça doit être vrai. On me méprise me disant trop archaïque ou on m’aime affirmant le temps des preux chevaliers est vraiment à regretter. Je suis en tout cas ce que je suis, à prendre ou à laisser, je ne renierai rien. Je préfèrerai toujours rester moi-même que de plaire aux autres.

    ► [b]Plutôt colombe ou vipère ?

    Encore une fois j’oscille entre les deux. La pureté peut vaincre la laideur mais parfois il est préférable de se transformer en vipère pour pouvoir se défendre. Je ne suis après tout qu’un homme et tout chevalier que je sois, je ne suis pas le Christ. Je ne tends pas la joue gauche après qu’on m’a giflé sur la joue gauche. Mon tempérament est trop impétueux pour ça. Je mords d’abord et je réfléchis ensuite. Est-ce l’instinct de la vipère ou celui du lion ? Je ne sais pas mais c’est le mien en tout cas. Plutôt sympathique, il ne vaut mieux pas se frotter à moi, car vous connaissez l’adage : Qui s’y frotte, s’y pique …

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    Prénom/pseudo : Joaquim allias Jojo (Et pas le lapin)
    Âge : 28 ans
    Présence sur le forum : Le week end et certains soirs.
    Code du règlement : Code bon by Lisa
    Suggestion : Aucune


Dernière édition par Philippe de Lorraine le 04.11.09 0:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine   Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine Icon_minitime03.11.09 17:47

Il était une fois …


Moi … et vingt neuf ans d’une existence qui en surprendrait plus d’un. Cependant qui l’eut cru à me voir hier et aujourd’hui ? Banal, insipide, commun, voilà ce que j’étais depuis ma naissance aux yeux des miens. Un petit garçon, blond à l’iris si bleu, adorable, mignon et soumis je ne faisais pas la fierté de mes parents, mais je n’étais pas non plus une source de déception. J’étais juste convenable. Cette vie monotone me semble bien loin aujourd’hui. Mais revenons donc vingt neuf ans en arrière si vous voulez mieux me connaître ou mieux comprendre certaines de mes réactions actuelles.

J’ai pour nom Philippe chevalier de Lorraine, vous pourriez croire que je tiens ce titre grâce à ma noble origine, il est vrai que je descends d’une famille puissante alliée de nos rois. Il en est rien, je ne le dois qu’à mes mérites, qu’à un travail acharné avec mon maître d’armes et aussi grâce à l’éducation romantique que les livres m’ont inculqué. Combien de fois ai je lu les aventures de Perceval ou de Lohengrin ? Des centaines et des centaines de fois mais toujours comme si je les découvrais. J’admirais leur courage, leur fougue, leur hardiesse à pouvoir se dépasser eux même dans les pires situations. Mais que sont tous ses héros face à celui de ma propre famille que je vénérais comme un Dieu : Mon père. Ce comte d'Harcourt, d'Armagnac, de Brionne, ce vicomte de Marsan, fils d’un Guise et paré de toutes les vertus militaires. Ce champion, ce brillant capitaine à qui l’on donna le surnom de Cadet de la Perle. Je l’entends encore au creux de mon oreille me répéter ses innombrables péripéties au cours du siège de Prague. Oh oui si je n’étais pas sa fierté car il préférait mon frère aîné Louis, il était mon orgueil et mon modèle. Pour preuve, j’estimais que de me calquer sur sa vie ne serait pas me désavouer mais au contraire m’élever à une haute destinée.

Ma mère, nièce du ministre Richelieu n’en est pas moins illustre et bien que je lui porte une profonde affection, elle fut toujours obnubilée par son rang et ne s’occupa jamais vraiment de ses six enfants sauf pour leur donner une éducation des plus traditionnelles.

" J’ai fait une mauvaise alliance en épousant votre père, cher enfant, il est de votre devoir de ne pas en faire autant et de viser haut afin que notre race se perpétue. Mais je crains que vous ressembliez par trop au comte. "

Je ne répondais jamais mais mon sang commença tôt à bouillir dans mes veines à cause de cette réplique bien trop souvent sermonnée. Je m’enfuyais aussitôt sur la lande pour sentir le vent me frapper au visage, et je courais pour calmer mon tempérament déjà bien fougueux. Je ne supportais pas que celle dont je portais le sang insinue que l’autre partie de mes gênes était une tare. Je pleurais beaucoup mais toujours livré à moi-même, ma fierté m’interdisant de donner ce triste spectacle en public. Qui aurait cru, en tout cas pas moi qu’en certaines circonstances je pourrais adopter le ton cinglant et hautain de ma mère.

C’est à Gabrielle, ma chère Gaby que je dois le premier vrai bonheur de mon existence. Elle, le premier être humain qui me respectât. J’entendis son prénom au cours d’un après dînée, nous étions réunis autour de notre père, il nous parla de cette parente, descendante du bon roi Henri IV et laissée à elle-même par ses deux frères. Mon père voulut faire quelque chose pour elle, je me portai volontaire, une amie et une cousine qui pourrait partager mes secrets et moi les siens, ne me ferait que du bien. Je la rencontrai bien vite, elle ne vivait pas fort loin et je fus tout de suite charmé par sa douceur et sa pureté. Son cœur était doux et si innocent. Je ressentis l’envie de la protéger pour toujours, dès que je le pouvais. J’avais enfin trouvé la dame à défendre et je voulais porter fièrement ses couleurs du haut de ma lance imaginaire. C’est elle qui m’offrit d’ailleurs le surnom de chevalier. Depuis ce jour je fis tout pour obtenir ce titre, car bien que j’en possède d’autres, il me paraissait le plus glorieux. A ce titre, je pensais tel que François Ier. Ce prince qui fut fait chevalier par le célèbre Bayard et qui répétait souvent :

" Etre Roi s’acquiert par la naissance, être chevalier s’acquiert par le courage. J’ai le plus haut qui soit mais je n’aspire qu’au plus noble. "

Je m’exerçais des années et c’est là que j’acquis ma forte maîtrise de l’épée. Des heures et des heures, à longueur de journée j’étais dans le parc du château à enchaîner des bottes en tout genre sur la lame de mon adversaire, quitte à m’en épuiser physiquement et moralement. Têtu, cette résolution d’enfance devenait une obsession. Gaby assistait à mes joutes et applaudissait, c’était ma seule spectatrice et la seule que je désirais. En nous voyant si complices, mon père me proposa d’ailleurs au jour de mes dix sept ans un mariage avec ma cousine. Elle n’en sut jamais rien car je refusais catégoriquement, non pas que je ne l’aime pas mais que je l’aime comme une sœur. Moi qui criais si fort que je tuerai le maraud qui oserait la déflorer sans être digne de sa main, je ne pouvais m’imaginer m’allonger au côté d’un corps si pur. C’est également quelques mois après mes dix sept ans que je réalisai enfin mon rêve.

Je fus adoubé dans les règles et ma fierté fut à son paroxysme. J’exultais et cet honneur m’arracha quelques larmes en serrant Gaby dans mes bras durant la fête qu’on donna au château. Si j’avais su que cette journée changerait radicalement ma vie, je ne sais pas si je voudrais une nouvelle fois la revivre.

Ce jour là toute la région avait été invitée, dont certaines jeunes filles de châteaux voisins qui ne s’étaient jamais réellement intéressées à moi. Elles se mirent bientôt à bourdonner autour de moi comme des abeilles autour d’une fleur. Je ne connaissais rien à la sexualité mais elles apparemment si. Ces demoiselles entreprirent de faire mon éducation, j’étais plutôt maladroit mais comme elles le disaient j’étais beau, sportif et mes muscles fortifiés grâce à mon escrime accrue les faisaient rêver. Je fus entraîné après quelques coupes de vins par une jeune fille un peu plus âgée que moi qui me déshabilla sans ménagement et se rua sur moi. Je l’avoue, j’ai été faible et après quelque résistance, je me laissai aller aux plaisirs de la chair. Ce fut le début d’une période dont je ne parlerai jamais sans rougir de honte.

Heureux de ma première fois, je décidai de renouveler l’expérience qui procurait de si fortes sensations. Mais hélas je ne fis pas l’amour qu’aux femmes, je voyais bien que les hommes étaient également attirés par moi et je me laissai aller aussi au péché contre nature. Il était sans doute de mon âge de vouloir tout tenter avant de m’assagir par le mariage. Car j’étais convaincu que cette débauche ne durerait pas. En effet, elle ne dura pas. Un jour un homme se présenta chez nous et me provoqua en duel pour venger l’honneur de sa fiancée dévergondée par mes soins. Je me battis et je blessai sévèrement le noble marquis. Ayant agi sous le coup de la colère et des insultes qu’il m’avait dites, je n’avais pas encore réalisé. A ce moment là je pris conscience de ma conduite infâme. J’appris par la suite que ce noble gentilhomme avait dû rompre le mariage d’avec sa fiancée bien qu’il l’aimât, et que celle-ci enceinte de moi avait perdu son enfant en tombant. J’appris également qu’elle était amoureuse de moi. J’eus honte, affreusement honte. Je protégeais ma cousine pour ne pas qu’elle tombe dans les bras d’un profiteur et j’avais moi-même profité de la candeur d’une jeune fille pour mon propre plaisir. Je jurais solennellement de ne plus partager la couche de quelqu’un que par amour et seulement par amour.

Mais pour l’heure je voulais fuir la Lorraine, ma mère fut trop heureuse de cette aubaine et voulant réclamer une charge au Roi pour mon frère, m’envoya à Versailles. Ce fut le énième tournant de mon existence. Mon caractère avait changé pour certaines choses et point pour d’autres. J’étais fier, têtu, mais blessé et résigné. J’acceptai la mission avec plaisir et soulagement et franchissais les murs de la Cour que je savais corrompue et frivole, mais je ne serai pas la pomme qui pourrirait à cause des autres. J’étais redevenu le chevalier de Lorraine et non plus le débauché de Lorraine …
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MessageSujet: Re: Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine   Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine Icon_minitime03.11.09 17:49

Je pouvais enfin respirer loin de mon pays natal. Le remord s’était éloigné avec les lieues et surtout avec mes nouvelles résolutions. Je vins à la Cour quelques jours où je ne rencontrai personne de tellement notable, juste quelques nobles attirés par un nouveau visage et je repartis en Lorraine afin de porter la lettre patente donnant une charge militaire à mon frère. Je restai peu de temps, le souvenir de ma conduite indigne me revenant telle une gifle en pleine face. Je sus à cette heure là qu’il fallait que je me rachète par une action charitable, je n’osais même plus me présenter devant ma chère Gabrielle. J’avais alors dix neuf ans et j’étais déjà bien mûr car j’apprenais de mes erreurs.

Je prenais le premier coche pour Paris et j’aurai ensuite rejoint Versailles mais un évènement imprévu eut lieu. Tandis que j’arrivais de nuit et que j’optai finalement pour une chambre à l’auberge la plus proche, j’aperçus deux hommes dont l’un en noir poursuivait l’autre. Mon sang ne fit qu’un tour et je pris une ruelle afin de me dresser devant eux. Le premier homme s’arrêta et je pus lire de la terreur dans ses yeux, il pensait certainement que j’étais le complice de son agresseur et qu’il était pris entre deux feux. Pour le rassurer je lui lançai :

" Ne craignez rien, je ne vous veux aucun mal ! Je suis venu vous aider ! "

Soudain l’homme en noir et masqué surgit et je sortis mon épée. Un duel se déclara assez féroce, je n’aimais pas la lâcheté. Le jeune homme restait quant à lui derrière moi comme pour mieux se protéger. Je n’y avais pas encore songé, mais cette intervention était peut-être un don du ciel, celui du rachat de mes fautes passées. En sauvant cet homme, il retrouvait un peu de son honneur perdu. Le chevalier se sentait tout à coup revivre au fil des assauts, bientôt l’assaillant ne tarda pas à déclarer forfait et préféra s’enfuir. Je fis mine de le poursuivre pour être sûr qu’il ne revienne pas puis je revins vers l’agressé. Il salua de la tête comme le veut la tradition mais quelle ne fut pas sa surprise en apercevant des traits féminins.

" Vous êtes une femme ? " ne put-il s’empêcher de s’écrier.

Celui-ci me sourit et avant de s’enfuir lui lança une phrase énigmatique qui malgré les années bourdonne encore dans ses oreilles et l’intrigue :

" Le Roi vous en remercie ! "

Qu’est ce que ça signifiait ? Durant toute la nuit je me posai la même question sans y trouver de réponses. Constatant mon incapacité à comprendre je préféria en rester là, tout en espérant retrouver un jour cette demoiselle et en apprendre plus. Peut-être me ferait-elle alors quelques confidences, après tout je lui avais sauvé la vie. Elle me devait bien une petite explication ou tout au moins lui dire son nom.

Après cette journée tumultueuse je rentrai à Versailles, pris soin de fournir la somme pour un appartement privé dans l’aile l’ouest de château et au fil du temps je fis connaissance du marquis de Châtillon. Celui-ci devint mon bon ami, et durant plusieurs semaines nous nous retrouvâmes dans les jardins à converser d’escrime ou d’art militaire. Je ne me doutais pas que de cette rencontre en découleraient d’autres, et surtout celle de mon grand amour : Monsieur.

Un matin je m'habillai de pourpre et de blanc et descendis vers les bosquets pour y voir mon nouvel ami. La discussion s’engagea, je ne me souviens plus du sujet mais ce dont je me souviens c’est que celui-ci nous fit beaucoup rire. Peut-être rions trop fort car des courtisans se retournèrent à notre passage, en particulier un homme aux cheveux châtains clairs et aux magnifiques yeux émeraude qui étaient simplement … captivants. Il s’approcha alors vers nous et rejoint le petit groupe que nous avions formé avec des jeunes filles qui ne m’intéressaient absolument pas. Je ne savais pas qui cet homme pouvait être sur le moment mais par son port altier il devait être de haut rang. Je constatai que plusieurs courtisans s’inclinaient à son passage et ça me conforta dans mon idée. Le marquis de Châtillon intervient pour me tirer d’un faux pas que j’aurai pu commettre :

" Tiens voici Son Altesse qui vient vers nous. Vous allez pouvoir le rencontrer depuis le temps que je vous parle de lui. "

Je ne répondis pas. J’étais honoré d’être présenté au frère du Roi et je ne savais pas comment m’adresser à lui. Cela se fit le plus naturellement du monde, il demanda mon nom au marquis je le lui donnai aussitôt et je crus comprendre par la réplique et les regards qui s’en suivirent qu’il était tombé amoureux de moi. Etait-ce possible ? Lui un fils de France, amoureux d’un simple chevalier qui avait tout quitté pour refaire peau neuve. Les jours passèrent et les nuits aussi, des nuits sublimes où nous marchions sous un clair de lune nous frôlant. Puis je reçus ses billets doux et mes soupçons devinrent vite des certitudes. Monsieur m’aimait et je l’aimais. Pourtant sa réputation le précédait, une réputation de débauché aux milles mignons mais cela m’était égal. Il changerait, il avait changé, il ne voyait que moi comme je ne voyais que lui. Que serais je devenu si on ne m’avait pas tendu la main, j’avais eu moi aussi un lourd passé, je ne pouvais pas le montrer du doigt. J’étais jaloux de tous ces hommes qui lui tournaient autour, de son épouse même qui avait été un temps charmé par moi comme par d’autres. J’étais jaloux mais je savais qu’il résisterait. Je me donnais donc corps et âme à cet amour qui je le pense encore est unique en son genre. Jamais je ne fus si passionné et si doux à la fois. Je me sentais vivre et vibrer mais aussi mourir de bonheur dans ses bras. La plus grande torture n’eut été rien dans ses bras.

Le premier baiser, la première fois sont des souvenirs gravés dans ma mémoire et Dieu m’ait témoin que j’ai embrassé Monsieur comme je lui ai fait l’amour comme si chaque fois était la première, comme si je découvrais un trésor à tout moment. J’avais tenu ma parole, ça serait lui et lui seul pour la vie. J’avais trouvé le deuxième être à protéger, il était avec Gaby les deux être que j’aimais le plus au monde. Les regards des autres, leur jugement stupide sur ce qu’ils appelaient la perversion italienne ne me touchaient pas du tout. On a après tout qu’une seule vie. Je vis s’écouler les années tout simplement heureux, cet homme m’inspirant le souffle de vie de chaque jour.

La seule personne qui pouvait me retirer cet amour était celle qui me l’inspirait. Lorsque je partis quelques jours en voyage pour rencontrer mon père, j’en revins désespéré. Les rumeurs allaient bon train, à peine le dos tourné, Monsieur m’avait soi disant trompé. Je courais vers ses appartements en colère et férocement jaloux mais n’y croyant pas. Le spectacle que je vis me perça le cœur. Ainsi c’était donc vrai, il l’avait fait et avec plusieurs hommes. Je les faisais sortir de façon monumentale par la grande porte et j’annonçai à brûle pourpoint que mon père avait décidé de me marier. La crise fut terrible, les vases se cassèrent et j’aperçus pour la première fois un Monsieur totalement désorienté, un peu enfant et donc touchant. Ne sachant quelle conduite adopter, je l’embrassais et m’enfuyais pour réfléchir à tête reposée.

Je retrouvais mon amant quelques jours plus tard au bord du grand canal, triste tout comme je l’étais. Nous nous saluâmes poliment mais toujours aussi amoureux l’un de l’autre. Soudain un envoyé de mon père courra vers moi pour m’apprendre la mauvaise nouvelle de mon mariage. Monsieur s’évanouit et de la peur que j’éprouvai toute ma colère s’envola. Je fis alors une déclaration sincère à Philippe qui je crois le toucha et je nous crus bien réconciliés à jamais. Recommencèrent alors les ballades romantiques sous les étoiles et j’oubliai son infidélité. Il s’était senti seul, il avait craqué ! Je n’ignorais pas tous les petits Don Juan qui courraient après lui et qui m’échauffaient les oreilles pour ma part. Je ne le quitterai plus et il ne serait plus tenté. Un bal bientôt fut annoncé, j’étais au comble de la joie, j’avais évincé ma potentielle fiancée, j’avais subi les foudres de mon père qui ne supportait pas mon homosexualité, mais Monsieur était là. Ça suffisait à mon bonheur. Je dansais avec lui ignorant les qu’en dira t-on mais Philippe fut pris d’un malaise et je l’accompagnai jusqu’à ses appartements … Si j’avais su …

Hé bien si j’avais su, je me serai enterré directement six pieds sous terre. Monsieur n’avait pas eu un vertige suite à une chute de tension, Monsieur avait recommencé encore une fois. Il m’avait trompé. Ça en fut trop, je regrettai de l’avoir aimé, je regrettai mon histoire avec lui, j’aurai aimé ne l’avoir jamais rencontré à cet instant là. Je l’insultais car ma colère était vive et je claquais la porte. Jamais je ne l’avais haï et je pense que jamais je ne le haïrai autant que quand je sortis. La fête battait son plein mais moi je me précipitai comme petit, loin, très loin et je m’effondrai sur la terre encore mouillée par une pluie récente. Je pleurai et hurlais ma détresse toute la nuit. Je maudissais ma bêtise et Monsieur. Je le pouvais personne ne m’entendait. J’en étais satisfait et malheureux, j’aurai voulu qu’une main secourable se tende à moi. Cet instant là est gravé dans ma vie comme les lettres qu’on inscrit sur une pierre tombale, je crus en effet mourir, je voulus mourir même, j’avais trop mal de vivre, la mort aurait été cent fois plus douce. Je priai et suppliai même pour qu’elle vienne me prendre là tout de suite pour qu’elle arrête cette souffrance horrible.

Je ne sais pas comment j’ai pu me relever de par terre au petit matin. Peut-être la volonté de me laver, d’avoir l’impression de laver cette boue comme de laver mon cœur de cet amour que Monsieur n’avait pris que pour un excrément. Oui c’était bien ce que je pensais. Il s’était bien moqué de moi et de me sentiments. Je n’avais été qu’une belle histoire parmi TAANT d’autres et encore j’étais modeste. Mon orgueil, l’enseignement si hautain de ma mère me fit me redresser, on ne se moquerait pas du chevalier de Lorraine impunément et il allait souffrir lui aussi. C’était juré ! D’une je bouclai mes malles et comme on dit si bien dans la marine, je mis les voiles vers ma Lorraine natale. Mon absence ne passerait sans doute pas inaperçue, je laissai une lettre à son encontre ou plutôt un mot fort bref :

" Adieu ! "

Mais avant de quitter Versailles je tombai sur un certain Nicolas de Ruze qui ne tombait vraiment pas bien ce jour là. Il me demanda des comptes sur mon départ de Versailles et je forçai le passage. Une animosité naquit vite entre nous.

" Monsieur, j’en ai expédié outre pour moins que ça ! Savez-vous qui je suis ? "

Pris de haut comme jamais il me répondit un ton de jalousie dans la voix :

" Non je ne l’ignore pas hélas, votre renommée vous précède ! Et je n’ignore pas non plus vos talents d’épéiste et je compte bien un jour vous montrez les miens. "

" Mais ça sera avec joie, Monsieur ! "


Nous nous quittâmes sur ce ton de bravade, avec le temps et les péripéties que j’allais vivre, j’oubliai cette rencontre. Mais Monsieur de Ruze, lui n’a de cesse depuis quelques mois de me la rappeler en tentant de me provoquer par toutes raisons valables et surtout injustifiées. Pourquoi s’acharne t-il sur moi ? Je ne le sais pas mais il serait de bon ton qu’il se calmât un peu. Je ne suis pas d’un fer tendre et ma patience a des limites.

Je retournai donc en Lorraine et survécus plus que je ne vécus. Je retrouvai là ma douce Gabrielle que je pris d’autant plus sous mon aile, elle était devenue une magnifique jeune femme et ma crainte de voir débarquer un coquin qui la débaucherait s’était multipliée. Mon père quant à lui n’avait pas abandonné l’idée de me marier. Comme plus rien ne me retenait, comme j’avais rompu avec Monsieur, j’approuvais sans aucune joie cela dit. Il opta pour une parisienne bien née et organisa le mariage. Je dus revenir donc sur Paris, être à quelques lieues de Versailles me broya le cœur je dois bien l’avouer. Mais je n’y retournerai plus, c’était fini entre Monsieur et moi. La cérémonie commença et j’avais répété mille fois ce oui que je devais prononcer, comme si ce n’était pas moi qui allais se marier mais bien un autre et moi je n’étais que l’acteur de sa vie. Je restais à genoux, mal à l’aise attendant mon heure comme un supplicié attend son exécution lorsque les lourdes portes de l’église s’ouvrirent et laissèrent place à un Monsieur en colère et en pleurs.

La surprise passée je l’amenais à l’extérieur de l’église pour m’expliquer avec lui. Ça c’était trop fort, il gâchait mon existence et à présent il désirait gâcher mon mariage. J’étais autant voir plus en colère que lui. Hélas la haine est bien proche de l’amour et il me fallut quelques regards pour que la flamme entre nous se ranime. Je m’effondrais une fois de plus, anéanti et perdu. Je l’aimais et le détestais. Je l’admirais et j’aurai voulu le tuer de me faire tant souffrir ! Comment l’amour pouvait-il être aussi compliqué ? Aux limites de mes forces, je consentais à le suivre à nouveau à Versailles mais sous certaines conditions. Il pouvait avoir le nombre de conquêtes qu’il voudrait mais il ne m’aurait pas tant que je ne le verrai pas fidèle à un seul homme. En somme je revenais en tant que présence et que colocataire et rien de plus. Pour le reste j’attendrai et il attendrait. Ma fierté encore une fois parlait pour moi et j’étais résolu à tenir bon. Je verrai bien alors s’il m’aimait vraiment. Après tout je m’étais sacrifié pour lui bon nombre de fois, c’était maintenant à son tour. Inutile de dire que respectueux de ma promesse faite à mes dix neuf ans, je ne voulais coucher avec personne d’autre que lui.

Je revenais à la Cour sous les sourires des uns, sous le grognement des autres et je repris mon train – train habituel, en faisant venir Gaby à la Cour pour mieux veiller sur elle. Et je viens aussi de rencontrer un garçon formidable : Alfie de Surrey ! Cet homme est la prévenance même. Je l’ai appelé ma coïncidence préférée, car depuis que nous sommes amis, il est arrivé entre nous bon nombre de coïncidences. Nous avons les mêmes goûts, il est souvent là où je peux me trouver et les points communs entre nous ne se comptent plus. Je me demande pourquoi Monsieur est si jaloux de lui ? N’a-t-il pas confiance en moi, en mes promesses ? C’est stupide, Alfie est un ami, un bon ami c’est tout, rien de plus et je n’aime pas la façon dont il le rabroue dès que ce malheureux se trouve en ma présence. Je ne lui fais aucun reproche mais moi je n’ai pas le droit d’avoir une simple amitié, moi qui lui ai été toujours fidèle ? Surtout que si Alfie m’aimait vraiment, depuis des mois il se serait déclaré or il ne l’a pas fait. Il n’aurait rien eu à craindre pourtant, tout le monde sait bien que je ne suis pas officiellement avec Monsieur et il aurait pu tenter sa chance. S’il ne l’a pas fait c’est que Philippe a tort sur le compte de ce pauvre Alfie. Mon âme de protecteur m’a dicté de prendre soin de lui aussi, pour la première fois que j’ai un si cher ami. Un frère, une petite sœur et un amour, je sens que la vie me sourit depuis quelques mois et je m’en réjouis, j’espère que ça continuera et que cette guerre stupide cessera vite. Ils étaient si amis avant … Je vais tout faire pour les réconcilier.

En attendant pour ce jour je vais te laisser, cher lecteur, Monsieur Molière demande ma participation à une de ses pièces. Je te remercie de t’être intéressé aux vingt neuf ans que je viens de te résumer. Je souhaite revenir bientôt pour écrire encore bien d’autres pages dont tu seras friand je l’espère.
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

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Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine   Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine Icon_minitime03.11.09 20:58

Quoi !! C'est quoi cette façon de parler d'Alfie Grr
Ca sent la dispute qui se pointe ... pour pas changer Laughing

Mais sinon à part les passages sur l'imbécile heureux ... Amour
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MessageSujet: Re: Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine   Gentes dames et nobles sires, le chevalier Philippe de Lorraine Icon_minitime

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