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 me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]

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MessageSujet: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime30.03.09 3:22


    La douce caresse de l'aube s'étend sur sa pommette saillante, lui piquant les yeux. Rare sont les moments où Marine se laisse envahir des nuits complètes par le sommeil. Elle n'ouvre pas les yeux, n'entrouve pas les lèvres. La journée s'annonce aussi chargée qu'à l'habitude, et les membres de la jeune femme sont ankylosés, lourd de ce sommeil sans rêve dans lequel elle se plonge, lasse des cauchemars qui la surprennent quand Alexandre se trouve loin d'elle. Si la présence d'Aurore et de Guillaume est comme un baume sur son coeur, rien ne la calme ni ne l'apaise comme le fait si aisément les bras de son mari. Les paupières s'agitent, et un léger soupir parvient à se détacher de la prison de sa bouche mutine. Le sommeil la quitte, et Morphée lui redonne les clés de la barque qui l'a ramènera hors de la portée de ses bras soporifiques. Clignant des yeux, les prunelles irisés d'un doux noisette parsemé de fine poussière d'or, Marine d'Artagnan jette un coup d'oeil en direction du berceau de Guillaume. Ses longs cils sont clos contre sa peau légèrement basanée, comme celle de son père. En le regardant, le sourire lui vient naturellement aux lèvres. Comment ne pas être attendrie par la perfection naturelle et au repos de son fils ? Guillaume d'Artagnan est parfait. Fougueux, téméraire et intrépide, il est le portrait craché de son père. Même au repos, cela est d'une troublante correspondance. Elle retrouve dans ses traits la même douceur que dans ceux d'Alexandre, et Dieu que ce dernier lui manque. S'étirant doucement, regardant au-dessus du lit, Marine s'accorde quelques secondes, exclusivement réservées à son esprit qui divague à propos de son mousquetaire de mari. Glissant dans sa chevelure acajou ses deux mains, la damoiselle se redresse et se rapporte tout près du berceau de Guillaume. La cuisinière sourit, puis pose tendrement un baiser sur le front chaud de sommeil de son fils unique. Alexandre lui reproche de tenir si près d'elle ses enfants, tout particulièrement son garçon ( Marine le soupçonne d'avoir peur qu'il ne développe pas son indépendance si elle le couvre ainsi ) et elle, elle se contente de rire en disant que cela est tout naturel pour une mère et qu'il n'y a pas inquiétude à avoir.

    Glissant ses pieds nus que le bois frigorifient, Marine se rend dans la chambre d'Aurore, qui a décidé de laisser dormir seule sa mère, la veille. C'est qu'elle vieilli, et que doucement, elle s'ouvre telle une fleur au printemps. À ses yeux, la brune ne parvient pas à imaginer que le temps puisse filer si rapidement entre ses doigts. Doucement posée contre le cadre de porte, la jeune femme, bras croisés sur sa poitrine, regarde son aînée dormir. Elle est attendrie, et son coeur pompe d'une manière indécente. Comme Aurore est belle ! Comme Aurore est brillante ! Certes, il s'agit là de sa fille, et qu'en tant que tel, il va de soi que la jeune mariée lui trouve que des qualités et voit en elle la perle de toute héritière, Marine d'Artagnan n'a de cesse de s'extasier devant les capacités de compréhension de la bambine et de sa moue adorable devant tout être doté d'un coeur fond comme glace au soleil. La petite commence à exploiter ce talent inné d'attendrir les gens en faisant faire des pieds et des mains à quiconque tente de lui inculquer quoi que ce soit. Cela la fait rire, mais leur mère se doit de la remettre dans le bon chemin. Elle le fait, se mordant l'intérieur de la lèvre pour ne pas éclater d'un rire cristallin qui entraînerait un encouragement au comportement d'Aurore, mais il est certes plus facile de le dire que de le faire. S'approchant sur la pointe des pieds, Marine s'étend tout contre le petit corps de la fillette et lui susurre quelques mots qui lui font ouvrir les yeux. Qu'elle se lève, et maman lui offrirait un déjeuner copieux composé des crêpes de Mademoiselle.

    Ayant écrit un mot à l'intention de la jeune femme qui s'occupe de Guillaume et d'Aurore quand leur mère se trouve à Versailles afin de nourrir les nobles estomacs de ses victuailles délectables, Marine d'Artagnan arrive en cuisine avec la petite dans les bras. C'est jour de fête pour cuisiniers et garçon de cuisine, car la petite Aurore y fait office de princesse, non sans prétention. On y accorde l'attention que normalement seul les héritières du Roi ou de Monsieur ont droit, malgré son statut de fille du peuple. Certes, Aurore est la fille d'un fils de Duc, mais ce dernier a refusé de prendre les titres de Charles, son père, pour prendre Marine comme épouse. C'était là le plus beau titre à lequel aspirait la jeune femme, et il n'y a mot suffisamment puissant et juste pour décrire le bonheur de la jeune femme lorsqu'elle a pu, devant un modeste autel, dire « oui » à l'homme qu'elle aime. Laissant la jeune Aurore aux soins attentifs de sa nourrice après câlins, crêpes et compliments, elle s'affaire à sa tâche avec vigueur et efficacité. Dans cet endroit qu'elle connaît comme le fond de sa poche, Marine ne laisse pas sa place. Adorant son travail, et ce, malgré les quelques désagréments que lui occasionne sa position précaire, la jeune mère ne se verrait nulle part ailleurs qu'ici, non loin de sa famille, et en sachant qu'Alexandre se trouvait dans un campement, à quelques bornes, du moins aux dernières nouvelles. Lui écrivant souvent des missives évasives, la native de Paris ne savait jamais avec certitude l'endroit exact où se trouvait le propriétaire de son coeur, mais avec les jours et la multitude de départ, elle en était venue à comprendre et lire entre les lignes. Ce qui se lisait évidemment pour quiconque doté d'un minimum de sensibilité, c'était que l'un comme l'autre souffrait de l'éloignement.

      Ambroise ; « Va, Marine, profitez du temps clément que nous offre le Tout-Puissant
      Marine
      ; Je vais terminer de tout nettoyer, Monsieur, et j'irai à votre place profiter de cette bénédiction
      Ambroise ; Combien de fois devrais-je te répéter de m'appeler Ambroise ! Je ne suis pas si vieux, mais je détesterais devoir le redire, ouste, que je dis ! »

    Au fond, Ambroise Delorme était un homme bon, charitable et juste. Le plus ancien des cuisiniers savait se faire respecter comme s'il serait le maître cuistot de sa Majesté, même s'il était issu du milieu paysan, tout comme nombre des employés des cuisines. Versailles était un lieu où, gens du peuple et noblesse se côtoyaient de manière discrète et secrète, mais on ne pouvait pas admettre qu'il n'y avait pas là homogénité entre eux deux. La nuit, titre ou pas, d'un côté comme de l'autre, que ce soit dans une salle dorée ou dans la taverne du coin, chacun faisait la fête selon ses moyens, et cherchait à se divertir. Relevant la tête pour observer son intermédiaire, elle sourit en levant les yeux au ciel, puis s'approcha afin de lui embrasser la joue en le remerciant. Passer un peu de temps avec Aurore et Guillaume lui ferait peut-être une bonne diversion pour feindre son esprit sur l'absence prolongée d'Alexandre loin d'elle. Retirant doucement son tablier et son chapeau, laissant s'échapper une longue chevelure soyeuse d'un brun acajou, elle salua chaudement les derniers employés en place, et respira profondément les effluves savoureuses de la cuisine pour se laisser bercer par la brise versaillaise. Évitant les grands chemins pour ne pas attiser l'attention des nobles, elle se ramassa, en choissisant le mauvais embranchement, près d'une fontaine de sa Majesté le Roi Louis. N'ayant jamais l'occasion d'y passer, Marine se laissa envahir par la sérénité et les bruits calmes de cet endroit. Au coeur de l'après-midi, la noblesse se rafraîchissait dans leurs appartements, ainsi donc pourrait-elle ne pas être si superflue dans ce décor idyllique. S'approchant, mi-craintive, mi-époustouflée, la jeune femme se posa tout près en glissant sa main dans l'eau d'une fraîcheur étonnante, en souriant. C'était paisible, tranquille, et elle réussisait enfin à s'aérer les idées.

      Marine ; « A-t-il seulement conscience de combien il me manque... »

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Alexandre D'Artagnan


Alexandre D'Artagnan

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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime14.04.09 17:58

[HJ : Roooh, j'ai pas fini ma fiche, mais j'avais trop envie de te répondre. Laughing Alors me voilà. Razz C'est ça qui est bien, d'être admin. Siffle ]

Ah les affaires ! Il y avait tellement de choses à régler et d'ordres à donner, qu'Alexandre n'avait pas vu le temps passer. Et lorsque l'on s'active, que l'on passe trois heures à s'entraîner et deux autres à faire le trajet Trianon-Versailles à cheval, sous le soleil éclatant, c'était plus qu'une journée de travail. Presque les champs, se plaignaient certains... Pourtant, tout avait été tranquille. Hormis une duchesse à l'hypothétique nom imprononçable qui avait hurlé à la mort sur un des Mousquetaires gardant le château parce que ce dernier avait refusé de lui servir de bonne, rien n'était sorti de l'ordinaire. D'Artagnan commençait même à s'ennuyer fermement face à cela. Lui qui rêvait d'action, le voilà contraint à assurer une tâche plus qu'ingrate... la ronde. Il profita d'un court instant pour s'adosser à un tronc d'arbre, non loin du Petit Trianon. C'était tellement répétitif qu'il pouvait bien se reposer ! Il enleva son chapeau essuya d'un revers de mancha la sueur qui perlait sur son front puis regarda au loin. Il avait hâte de revoir sa famille. Marine lui manquait terriblement et il n'arrivait pas à dormir en sachant qu'autour de lui, dans sa couche, ne résidait qu'un grand espace froid... Certes, il n'avait pas un grand espace pour dormir, juste le strict nécessaire pour une personne, mais le contact doux et chaud de sa femme lui manquait ! Tous les matins, il gardait les yeux fermés, pour imaginer à travers ses paupières, une Marine au visage paisiblement endormi, ses cheveux cascadant que son visage dans une anarchie totale. Il n'avait plus qu'à glisser sa main sur cette joue si belle, qu'il craignait d'abîmer avec sa barbe naissante... Il déposait un baiser plein de tendresse sur ses magnifiques lèvres et ouvrait alors les yeux pour se retrouver seul, dans le camp... dans le froid... enfin il faisait une chaleur assez étouffante mais prenons ça en métaphore !

Et puis il s'imaginait ses deux enfants... fruits d'une passion qui n'en finissait jamais d'embraser son âme. Aurore, qui avait hérité de certains airs à Charles et à Marine. Un mélange intéressant finalement tant les deux personnages étaient différents. Elle se mettait facilement en colère et débordait parfois d'un petit air sauvage, attendrissant. C'était la reine, et elle le savait. Fille et donc considérée comme délicate par les hommes de la famille, la bienheureuse se plaisait à en profiter plus que tout au monde ! Elle savait amadouer son père en un regard, en un geste. Et lui ne s'en apercevait pas. Elle était la plus belle femme du monde après Marine, sa princesse en quelque sorte. Guillaume en revanche, était son fils, vaillant, courageux ! Il ferait honneur à la famille ! Et puisque c'était un beau garçon bien en chair et vigoureux, le traitement devait bien sûr diverger. Non, il ne s'agissait pas de préférence. Alexandre ne faisait que suivre le modèle de l'époque, après tout n'avait-il pas que des modèles pour construire sa vie ? Aurore méritait attention et protection là où Guillaume héritait de la lourde charge de devenir un homme et donc d'avoir une éducation plus stricte, plus... autoritaire... Pour l'heure il ne s'agissait que d'un bébé... mais son père avait déjà des tas de projets pour lui, des résolutions parfois fermes... Il se voilait la face. Tout ce qu'il était bon à faire lorsqu'il avait ses deux enfants à proximité c'était les materner plus que de raisons... Tellement que Marine devait parfois faire mine de bouder pour éviter qu'il ne plonge dans une attitude gâteuse.

Il reprit sa route tranquillement, poursuivant sa ronde. Etrange comme son coeur chavirait à chaque pensée vers sa femme. Elle était ce qu'il avait de plus beau au monde, son âme, son essence. En repensant à elle, il était comme transporté dans un autre monde. Il se sentait si bien... l'aterrissage fut douloureux lorsqu'un de ses compagnons, un jeune garde encore inexpérimenté l'interpella :


- Sieur d'Artagnan, je vous ai cherché partout... On m'a demandé de vous avertir que le Sieur Beauharnais était souffrant. Il ne pourra donc surveiller le Grand Canal et les jardins.

- Ah... voilà qui est...

Il s'arrêta un instant. C'était gênant mais un idée lui vint. Les jardins étaient toujours plus proches des cuisines que cet endroit... et il pourrait profiter d'une petite pause pour aller voir sa belle ! Certes, techniquement il n'en avait pas le droit, ce serait abandonner son poste en plein service et il risquait une belle engueulade. Mais le désir était plus fort. Il voulait au moins l'embrasser, elle lui manquait tellement ! Il reprit, l'air faussement ennuyé.

- Ennuyeux... J'ai peut-être une idée... je vais prendre le poste de Marc et vous continuerez ici. Je ne veux pas vous surcharger de tâches surtout au début, je préfère vous confier une mission moins laborieuse que celle qu'il accomplit en temps normal.

- Très bien, Sieur d'Artagnan !

Et sur cet enthousiasme du nouveau soldat content d'avoir quelque chose à faire que transmettre des messages, Alexandre se dirigea vers le canal. Il ne pouvait pas dire la vérité mais l'avantage de son grade lui permettait d'en user occasionellement. Arrivé sur les lieux il ne prit pas garde à ce qui l'entourait et continua de marcher. Du coin de l'oeil il vit une silhouette qu'il connaissait... oh oui, et que trop bien même ! Marine ! Sa femme semblait perdue... Elle ne l'avait pas vu et lui tournait le dos. Il s'approcha donc silencieusement pour lui faire la surprise. Tandis qu'elle murmurait, il plaça doucement ses mains sur ses yeux et dit, la voix douce, apaisée de retrouver sa moitié :

- Oh oui... il en a terriblement conscience. D'ailleurs il a trop souvent oublié de te dire que tu lui manques aussi énormément et que ses journées ne peuvent avoir de plus beau soleil que toi. Il oublie aussi de faire son devoir d'époux et de te montrer combien il t'aime...

Il se mit face à elle, ôta ses mains de sur ses yeux et déposa ses lèvres sur les siennes. Un baiser qui sembla se suspendre dans l'infini, comme si le temps s'arrêtait. Lorsqu'il se termina, Alexandre plongea ses yeux dans ceux de son épouse. Un simple regard qui avait toujours dit bien plus que des mots en toute circonstance.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime15.04.09 4:26

    La vie réserve à tout moment de merveilleuses surprises. À des instants où l'on croit que personne n'écoute ni ne voit la misère, surgit à un endroit ou à un autre un rayon d'espoir qui miroite son éclat au gré des regards. Chaque soir que le Tout Puissant lui permet de vivre, Marine remercie dieux et déesses sans distinction de lui avoir offert de si merveilleux et inestimables présents. Sa famille, ses enfants, et son mari. Elle ne pourrait se résoudre à vivre si quelque chose leur arriverait. La brunette n'est pas d'un courage infaillible, elle n'est pas invulnérable et n'est certainement pas une héroïne, mais il y a peu de choses qu'elle ne ferait pas pour les siens. Que ce soit Alexandre ou les enfants, que ce soit sa grande soeur ou sa mère, ils sont ce qu'elle possède de plus précieux, et quelque chose qu'aucune royauté ni qu'aucun titre ne pourra jamais lui ravir. C'est un velours sur ses paumes brûlées par la chaleur des bassines d'eau où elle les plonge pour nettoyer la vaisselle de tel comte ou telle duchesse, sur ses doigts entaillés par la coutellerie d'une effarante précision qu'elle manie pour rendre maints services au chef de cuisine, ou encore à une autre cuisinière. Elle ne s'en plaint pas, tout au contraire, Marine se bénit d'avoir un tel travail qui lui a permis d'échapper à la misère, et à réchapper également ses proches parents. La jeune mère sait ce que c'est de chercher vainement ce qui sera servi au dîner et de devoir consoler ses cadets parce qu'ils n'ont pas de repas pour gonfler décemment leur estomac. Le temps passe, mais cela reste pareil. Trois fois, Marine d'Artagnan est retournée à Paris pour rendre visite à sa mère et à ses soeurs. C'est avec Alexandre qu'elle a redécouvert l'horreur de la capitale française, où se côtoient misérable et noble. C'est à son bras qu'elle s'est rattachée pour s'empêcher de défaillir en voyant les enfants crasseux dont les côtes transperçaient pratiquement leurs haillons. Mère à son tour, comment pouvait-elle supporter que l'on laisse des gamins mourir dans les rues ? Il l'avait bercé, son noble mousquetaire, de longues heures pour calmer ses plaintes et clamer l'injustice. Ils ne sont que deux, deux à avoir les yeux rivés sur une fillette que l'on jette dehors et qui grelotte. Un long frisson traverse l'échine de la jeune femme. D'où que ces souvenirs-là jaillissent, il n'y a que la présence réconfortante d'Alexandre pour lui avoir permis de rester rationnelle, un peu, beaucoup ? Elle l'ignore, mais sa sensibilité et son dévouement envers une classe bougeoise qui aurait de quoi calmer ces atrocités lui pèsent parfois sur les épaules. Oh Dieu, pourquoi n'est-il pas là pour faire envoler tous ces tracas qui la rongent ?

    Laissant la prunelle de ses yeux se perdre dans la mare claire de l'eau de la fontaine, Marine passe la main dans ses cheveux en laissant un léger soupir s'évanouir dans les Jardins du Grand Roi de France. Si on la prenait à flâner dans le coin, elle serait bonne pour les racontards de ces dames poudrées et coiffées d'une si élégante façon en plein zénith du soleil que ça en était vulgaire et d'une banalité effarante. Combien de fois par jour ces femmes devaient-elles faire subir l'affront d'un éternel recommencement à leur dame de compagnie ? Comment pouvait-elle avoir le temps de se faire part des dernières rumeurs de Versailles si on devait repoudrer leur blancheur incandescente sans cesse ? C'était le genre de questions que Marine d'Artagnan n'avait jamais le temps de se poser, mais sur lesquelles elle réfléchissait, faute de n'avoir rien de mieux à faire. Et pourtant, que ne donnerait-elle pas pour voir l'éclat des prunelles de son fils qui doit se faire rudement mettre à l'épreuve malgré son bas âge. La cuisinière a eu beau argumenté avec Alexandre, ce dernier désire que son fils puisse faire face à toute éventualité. Elle l'en remerciait de se montrer si ferme, parfois, pauvre femme qu'elle était avait tendance à se laisser aller à son puissant désir de protéger ses enfants envers et contre tous. Glissant ses doigts sur la surface perlée de l'eau cristalline, la jeune femme brouilla son reflet en relevant la tête. Le jardin était d'une beauté inouie, et d'un calme sans pareil. Elle se remplissait les poumons d'un air pur et sain, loin de l'agitation de la cour. C'était un bien-être absolu, et Marine peinait d'imaginer Guillaume se débattre avec les haies, une épée de bois entre les mains, ou encore Aurore qui lui demanderait de se plonger dans la fontaine. La mère pouvait quitter ses enfants à l'aurore, ils lui manquaient bien avant le zénith. Frictionnant ses bras de ses mains, elle respira profondément. Que faisait donc son Alexandre, son mari, là, maintenant ? Entraînait-il un nouveau venu, devait-il faire rapport à son père, ou encore patrouillait-il à un endroit sûr ?

      Marine ; « Quand me reviendras-tu, cette fois ?
      Alexandre ; Dès que l'occasion se présentera, Marine
      Marine ; Tu me promets que tu reviendras toujours
      Alexandre ; Toujours, madame d'Artagnan, toujours »

    Si elle venait à le perdre un jour... le simple fait d'y penser la faisait tressaillir. Chaque moment était plus intense en sa compagnie, chaque goulée d'air était plus savoureuse et chacun de ses sourires valait les moments où il se trouvait au loin, souvent trop longtemps à son goût. Souriant pour elle-même, Marine songea qu'elle ressemblait à ces jeunes femmes éperdues dans les contes populaires, tout en se soufflant que c'était encore mieux de le vivre que de se le faire raconter. Le vent sifflait doucement, déplaçant au gré de la brise sa chevelure d'un brun chocolat, mangeant son visage à l'occasion. Il faisait un soleil ardent, mais il y avait toujours cet air humide qui rendait les Jardins propices à la culture et à un confort inchangé, et ce, peu importe les conditions climatiques. Sous la pluie, c'était magique, fabuleux. Alexandre et elle s'y était rencontré à l'occasion, avant de s'afficher officiellement, et la jeune femme venait à se demander si c'était le parc ou son homme qui avait enjoliver les souvenirs qu'elle en gardait. Soupirant de nouveau, chaque pensée qui s'envolait vers le père de ses enfants lui rappelait cruellement son absence. Longue, pénible, comme si c'était pénitence du carême chaque jour qu'il en fut aller. Heureusement que Guillaume était son portrait craché. Heureusement que l'entêtement d'Aurore et son audace était tiré du caractère de son père. Elle retrouvait en eux l'homme qu'elle aimait, en plus de ses enfants, le fruit de ses amours avec Alexandre et de ses entrailles. Bonté divine, il lui manque, c'est effroyable.

      Alexandre ; « Oh oui... il en a terriblement conscience. D'ailleurs il a trop souvent oublié de te dire que tu lui manques aussi énormément et que ses journées ne peuvent avoir de plus beau soleil que toi. Il oublie aussi de faire son devoir d'époux et de te montrer combien il t'aime...
      Marine ; Alexandre »

    Voilà pourquoi on pouvait dire que le Saint Patron entendait les demandes de ses créatures. Voilà pourquoi la foi de Marine d'Artagnan ne faiblissait jamais, et pourquoi elle était la femme de l'homme le plus merveilleux que Dieu eut porté sur Terre. La douceur rêche de ses paumes sur ses yeux, elle qui porta ses mains minuscules sur celles-ci, voulant s'arracher de l'illusion qu'elle croyait presque possible. Le laissant à contre-coeur s'arracher de ses doigts, le laissant se poser devant elle, un immense sourire éclaira le visage de la brunette. Ses yeux pétillaient, ses pommettes se haussait d'un éclat rosé adorable et que sa main se déposa sur la joue rugueuse de son mari, la caressant avec une tendresse infinie avant que ce dernier eut l'idée de poser ses lèvres sur les siennes. La jeune mère s'y accroche, puis encercle le cou d'Alexandre de ses bras fins et graciles, souriant tout contre lui. Il est là, vraiment là, à portée de main et de lèvres. C'est l'euphorie, chaque cellule qui la compose en redemande. Le baiser s'enflamme, le baiser se termine sur des étincelles. Dieu, qu'il ne quitte plus jamais ses bras. Laissant une infime distance entre leur deux corps, elle croisa son regard qui exprimait la douceur, l'amour, la joie. Marine le connaissait si bien, ce regard, cet homme. Glissant sa main dans celle de son mari, l'envie de se lover contre son torse se fit irrésistible, mais elle se résigna à une certaine pudeur. Après tout, n'importe qui pouvait faire intrusion dans ce moment de pur bonheur.

      Marine ; « J'ignorais que tu étais dans les environs, mais cela me ravi à un point tel... »

    Souriant, elle posa ses lèvres à la commissure de celles d'Alexandre, puis y murmura.

      Marine ; « Tu me manques, mon amour. Tu nous manques à tous, en fait... »

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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime22.04.09 0:40

- Vous me manquez tant vous aussi. Le temps me semble si long lorsque je suis loin de vous. Tellement que mon coeur n'a pas pu résister plus longtemps... Il était en mal de ne pas pouvoir te voir... te sentir et te toucher. Oh, Marine, le temps sans toi est une épreuve que j'ai du mal à supporter. Et les journées me sont si fades sans te savoir à mes côtés... je...

Son visage était un véritable livre ouvert dans lequel sa si tendre femme pouvait lire tout ce qu'il ressentait. Elle connaissait sa fierté qui le poussait à voiler ses sentiments aux autres mais elle avait une telle emprise sur son coeur, surtout depuis les douloureux évènements de leur passé, qu'Alexandre ne pouvait plus rien lui cacher. Il l'embrassa une nouvelle fois avec tendresse. Habitué à combattre et à porter des coups d'épée, on aurait pu le croire brute épaisse, ne sentant pas sa force. Marine était bien moins robuste, en carrure que lui. Il donnait l'impression de pouvoir l'écraser à tout instant... et pourtant, il savait se faire doux et élégant, attachant et protecteur. Non, ses bras n'étaient pas là que pour vaincre un adversaire, non, sa force physique n'existait pas que pour le servir en permanence. Il n'avait pas besoin de se contrôler, avec Marine, et cela depuis le début, il avait toujours été doux. Sauf peut-être lorsque la situation ambiante faisait s'emballer les coeurs et les êtres... Et encore même si dans le feu de l'action, il y avait un peu d'emportement, il faisait toujours attention.

Parce que Marine symbolisait beaucoup de choses pour lui. Sa femme oui, mais pas seulement. Il avait du mal à se l'expliquer, elle était un peu son âme soeur. Leur lien était très fort et depuis deux longues années difficiles, leur amour ne s'était jamais envolé. Au contraire, à chaque jour, il s'intensifiait. Si bien qu'Alexandre avait parfois du mal à dormir la nuit, tant le désir de se ressourcer auprès de son épouse était grand. Le fait que leurs sentiments soient réciproques et en osmose quasi-totale témoignait du fait que leur mariage n'était pas simple affaire de fortune. Oui, les rumeurs allaient bon train sur la malheureuse employée aux cuisines de Versailles. Par leur médisance et leur méchanceté, les nobles disait que cette union était un plan monté par la belle pour récupérer un maximum d'héritage. Ils disaient également qu'elle maltraitait ses enfants ! Il n'y avait qu'à voir Aurore et Guillaume faire les quatre cents coups pour voir qui étaient les maltraités. Pauvres parents qu'ils sont... Bien sûr, Alexandre ne laissait jamais dire à personne que la mère de ses "adorables" descendants était méchante ou malhonnête. Il n'y avait au contraire pas plus aimante qu'elle. De nombreuses fois elle lui avait pardonné des erreurs qu'il ressassait toujours... sans aucune contrepartie.

Il détacha ses lèvres au bout d'un long moment. Leurs regards restèrent unis, il n'arrivait plus à se détacher d'elle. C'était presqu'une déchirure de savoir qu'il devrait la laisser pour s'occuper de ses tâches. Il posa sa main dans ses cheveux. Ils étaient doux, soyeux, parfumés... c'était bien un détail qui emballait son coeur à chaque fois. De toutes les femmes qu'il connaisse, Marine était celle qui se présentait le plus simplement. Sans habit confectionné sur mesure dans de la dentelle, sans effluves parfumés dont l'odeur était parfois refoulante, sans perruque haute en taille et insipide... sans tout cet ensemble d'accessoires qui sont les spécialités des nobles. Elle était simple, elle-même et... si belle. Souvent on dit que lorsque l'on se lève au petit matin, nous ne sommes guère attirants. Marine était l'exception. A peine avait-elle ouvert ses paupières qu'elle avait le charme de n'importe quelle Reine ! Et lorsqu'elle se redressait, faisant cascader ses cheveux emmêlés, livrés à un ordre anarchique, elle avait une telle prestance, une si belle présence qu'à elle toute seule, on aurait dit un soleil. Le Roi avait-il trouvé rivale ? Hum... en fait, Alexandre avait beau vouer au monarque une fidélité sans faille et lui consacrer du temps dès qu'il le pouvait pour le servir au mieux, il devait s'avouer silencieusement qu'il était vaincu. Sa femme dépassait largement sa superbe et sa majesté, sans frivolité elle !


- Je m'ennuie de toi, je m'ennuie d'eux. Je t'en prie Marine, parle-moi de nos enfants. Quand j'étais petit, je m'ennuyais tant de l'absence de mon père. Il servait le Roi Louis XIII, et partait souvent. Je l'attendais alors qu'il venait à peine de s'en aller sur son cheval. Oh je ne voudrais pas leur faire subir cela à leur tour... l'attente, avec cette angoisse de recevoir un message indiquant que le retour de leur père est retardé. Je me sens indigne de vous laisser seuls...

Oui, mais ça n'allait pas s'arranger... Ces derniers temps, il y avait beaucoup de choses qui taraudaient Alexandre. Son frère Philippe n'avait toujours pas donné signe de vie. Marine avait calmé sa colère, en lui proposant d'attendre que son cadet fasse le premier pas vers sa famille, lorsqu'il se sentirait prêt. Ce fut difficile de maîtriser ce sentiment d'amertume mais en sa présence, sa fierté s'adoucissait. Elle était la seule personne à le voir tel qu'il était à l'intérieur : tendre, hésitant, pas si sûr de lui et en quête d'affection. Il s'inquiétait pour Philippe. Mais dernièrement, le fait marquant avait été la disparition subite de Charles d'Artagnan, son père. Connu pour son immobilisme de retraité, il était rare que le patriarche sorte et s'absente. Cela avait duré assez longtemps pour que l'aîné s'en inquiète et envisage de le retrouver. Le poste de sous-lieutenant lui permettait d'avoir certains privilèges, comme celui de choisir une mission en Province, par exemple. Enfin, il lui parlerait de tout ça ensuite, même si elle devait se rendre compte de ces préoccupations rien qu'en admirant ses iris. Il lui prit la main. Il avait l'impression d'être si imparfait parfois, lui avec sa paume rugueuse, ses doigts virils, larges et plutôt imposants. Alors qu'elle n'avait qu'une main fine, délicate et douce. Décidément, oui, il se sentait gauche, maladroit, brutal... disgracieux ! Mais amoureux comme il l'était, il faisait tout pour s'excuser de cet outrage à la beauté pure.

- J'ai beaucoup attendu cet instant, de pouvoir te revoir. Tu deviens chaque fois plus belle, si belle que je dois me faire violence pour te quitter. Mais tu veux savoir le pire ? Je n'arrive jamais à t'oublier, tu m'accompagnes en permanence mais sans que je puisse t'embrasser. Si seulement tu pouvais entrer dans le camp...
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime26.04.09 19:00

    Son corps était ivre de plaisir. Marine ne pouvait pas croire qu'enfin, elle tenait près d'elle son Alexandre. Dieu sait à quel point la jeune femme y a rêver depuis que ce dernier est parti en mission et où il lui était impossible de se lover dans ses bras forts, mais doux, là où il lui ait également impossible de déposer un baiser sur ses lèvres, de glisser sa toute petite main dans celle du jeune homme. Alexandre lui avait tant manqué, il lui manquait encore. Pourtant, il était là, devant elle, à lui parler avec toute la douceur dont il faisait preuve à son égard. Jamais la brunette ne pourrait croire que cet homme était un combattant implacable et un adversaire hors-pair. Son mari faisait preuve d'une retenue et d'une finesse telle à son égard que la jeune femme en venait à se demander ce qu'elle avait pu faire pour mériter homme pareil. C'était un mari qui la comblait à bien des égards, en plus d'être le père le plus fabuleux que la Terre eut jamais porté. Marine d'Artagnan n'avait peut-être pas connue la richesse et l'abondance durant son existence, mais elle était nettement plus heureuse que toutes ses femmes qui vivent de leur prestance et de leur apparence. Aux bras d'Alexandre, elle se sentait plus belle, plus pétillante que jamais. Elle se retrouvait à la juste nuit où elle avait croisé son regard. Aux côtés d'Alexandre, le temps s'arrêtait et n'avait plus d'emprise. Seul son regard porté à leurs enfants qui grandissaient à vue d'oeil pouvait la persuader qu'elle ne vivait pas dans un paradis où la notion du temps est déplacée pour durer l'éternité. L'écoutant avec un sourire au bout des lèvres, la jeune femme passa une main douce sur la joue de son homme, comme pour l'apaiser. Elle savait ce qu'il ressentait, oh oui elle le savait. Parce que c'était son cas, parce qu'ils étaient si diamétralement opposés qu'ils étaient pareils. C'était idiot, mais les plus intimes pensées d'Alexandre faisait corps avec les siennes.

      Alexandre ; « Vous me manquez tant vous aussi. Le temps me semble si long lorsque je suis loin de vous. Tellement que mon coeur n'a pas pu résister plus longtemps... Il était en mal de ne pas pouvoir te voir... te sentir et te toucher. Oh, Marine, le temps sans toi est une épreuve que j'ai du mal à supporter. Et les journées me sont si fades sans te savoir à mes côtés... je...
      Marine ; Je sais, mon amour, je sais. Tu me fais là une merveilleuse surprise Alexandre, et le plaisir que j'éprouve à t'avoir si près ne s'exprime pas avec des mots »

    Il l'embrassa. Elle se sentait bien, vivante, vibrante. Elle pensa à remercier mentalement le chef des cuisines de lui avoir accorder ce petit répit ayant permis cette rencontre. Marine pensait qu'il y avait quelqu'un là-Haut qui avait pensé à elle, mais en pauvre humain, ce fut Alexandre d'Artagnan qui capta toute son attention, comme toujours. Souriant de toutes ses dents, la cuisinière observa un léger silence pour admirer les traits de son époux. Il était de loin le plus beau des hommes, et chaque expression tirée de son visage lui inspirait des souvenirs. La plupart du temps de sublimes, et quelques autres de moins beaux. Ils avaient beau être éperduement en amour, qui eut cru que ce couple idyllique avait eu des hauts et des bas ? C'était derrière eux, heureusement, mais il y a eu une période où Marine a eu la peur de sa vie à ce que son Alexandre s'en fut aller. Jamais elle n'aurait cru que l'on puisse être aussi mal jusqu'au tréfond de son âme. C'était comme si on lui avait ôté toute envie de vivre sans celui qui était son autre elle. Son alter ego. Son âme-soeur. Il n'y avait personne qui était comme lui, et jamais personne ne le serait. Si elle n'avait pas pu être la femme d'Alexandre, elle n'aurait été la femme de personne. Non, car dès l'instant où Marine avait posé ses yeux noisettes sur la silhouette du jeune homme, elle avait su que c'était lui, et personne d'autre. Elle avait eu peur de ce sentiment inconnu qui s'était imposé comme un commandement sur chaque aspect et chaque fibre de son corps. D'âme et de corps, la belle était celle du chevalier du Roi.

    Ils détachèrent presque à regret des lèvres de l'autre. Posant son regard sur Alexandre, elle fut envahie de cette vague d'amour qu'elle ressentait pour lui. Dieu lui même pas assez humain pour comprendre ce coup de foudre, cet amour fidèle, débordant et grandissant que la jeune mère ressentait pour le père de ses enfants. Qui eut cru qu'elle aurait le mariage de rêve, qu'elle aurait deux magnifiques enfants vigoureux et forts qui feraient la fierté de leur parent ? Qui eut cru qu'Alexandre d'Artagnan renierait jusqu'à ses titres pour une simple et pauvre paysane qu'elle était ? Chaque fois qu'elle y pensait, son coeur se serrait. Marine se sentait coupable d'avoir enlevé le fils à son père, Charles. La cuisinière avait voulu, un jour, présenter officiellement ses excuses au mousquetaire, mais il l'avait fait taire gentiment en lui adressant des mots qui furent comme un baume sur son coeur « Je n'ai jamais été en colère, ni déçu. J'ai toujours su qu'Alexandre ne serait pas un simple garçon de main, car je l'avais élevé à être fidèle à ses principes et qu'il a toujours été différent, puisqu'il était doté d'une force de caractère impressionnante. Il n'a pas répudier ses titres pour rien, mais pour l'amour, ma fille. Ce principe est sans doute celui qu'il a développé par lui-même et qu'il a découvert avec toi. Que Dieu bénisse votre union et veille sur vous ». C'était la seule fois qu'elle avait pleuré devant le père d'Alexandre. La première fois qu'il ouvrait la bouche pour s'épancher sur un sujet sentimental. Il était incroyablement perspicace, et Marine s'émerveillait toujours des capacités de son beau-père. Sans doute avait-il senti la détresse de la jeune femme et le malaise envers ce qu'elle avait provoqué dans la hiérarchie bougeoise. Elle ne croyait pas s'être confiée totalement à Alexandre sur le sujet, lui qui détestait qu'elle se prenne la tête sur cette décision qu'il avait désiré prendre. Fermant les yeux en sentant la main de son mari dans ses cheveux, elle s'autorisa à les réouvrir uniquement quand il ouvrit la bouche. Sa voix la faisait respirer doucement, l'apaisait, sa présence tout entière détendait la jeune femme.

      Alexandre ; « Je m'ennuie de toi, je m'ennuie d'eux. Je t'en prie Marine, parle-moi de nos enfants. Quand j'étais petit, je m'ennuyais tant de l'absence de mon père. Il servait le Roi Louis XIII, et partait souvent. Je l'attendais alors qu'il venait à peine de s'en aller sur son cheval. Oh je ne voudrais pas leur faire subir cela à leur tour... l'attente, avec cette angoisse de recevoir un message indiquant que le retour de leur père est retardé. Je me sens indigne de vous laisser seuls...
      Marine ; Les petits vont bien. Ton fils s'est fait confectionné une petite épée de bois avec laquelle il prétend aller sauver le Roi de tout péril. Je l'ai entendu, Alexandre, c'est tout le portrait de son père, tu serais si fier de le voir. Aurore a été récemment prise d'une quinte de toux, mais par la Miséricorde, elle s'est remise et a recommencé à faire des siennes. Cette enfant a l'énergie débordante et je ne sais parfois plus où donner de la tête. Pourtant, cela me plaît, car j'oublie un instant que tu n'es pas là pour en profiter avec moi. Oh Alexandre...»

    Elle ne souhaitait pas qu'il reparte si promptement arrivé. Glissant ses deux fins bras autour du cou du jeune homme, Marine s'y accrocha doucement en le serrant contre elle, inondé par le parfum particulier et unique d'Alexandre. Elle aimerait tant qu'on lui accorde le temps de passer quelques jours chez eux, où il remarquerait sans doute la petite cicatrice à l'arcade sourcillière de Guillaume depuis le début de sa campagne contre les crimes envers le Roi Soleil. Il verrait aussi qu'elle dormait avec la petite, et que leur fils avait trouvé refuge dans leur chambre, lui aussi. La jeune femme respectait l'idée d'éducation plus sévère envers le petit, puisqu'Alexandre souhaitait en faire un homme digne de ce nom, mais avait beaucoup de difficulté à faire la part des choses. Marine d'Artagnan était une mère compréhensive et affectueuse. Ses enfants - avec son mari - était ce qu'elle possédait de plus précieux. Nul joyau ni titre ne prétendait avoir une valeur semblable. La cuisinière soupira légèrement, puis recula en s'asseyant à proximité du mousquetaire. Elle glissa sa main dans la sienne, haussant le sourcil à le voir si pensif. Devait-il vraiment repartir ? Quels étaient donc les tracas qui le faisait taire ? Serrant comme elle le pouvait la main de l'homme, la brunette attendit patiemment qu'il en sorte, le regardant avec douceur.

      Alexandre ; « J'ai beaucoup attendu cet instant, de pouvoir te revoir. Tu deviens chaque fois plus belle, si belle que je dois me faire violence pour te quitter. Mais tu veux savoir le pire ? Je n'arrive jamais à t'oublier, tu m'accompagnes en permanence mais sans que je puisse t'embrasser. Si seulement tu pouvais entrer dans le camp...
      Marine ; Quelle idée folle, monsieur mon mari ! Qui s'occuperait donc de la marmaille si je pouvais venir me glisser dans ta couche là-bas, au milieu de tous ces fidèles à notre Roi ? Si un soldat t'y prennait à contourner les lois que tu dois faire appliquer par ta position ? Je n'oserais pas te faire prendre de tel risque, même si je sais que ceux que je prendrais en vaudrait au moins cent fois le plaisir de m'étendre contre toi... »

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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime29.04.09 0:56

Alexandre ne réalisa que trop tard qu'il était démasqué. Marine avait croisé son regard ailleurs, un court instant, et elle y avait lu comme dans un livre. Il faut dire qu'elle avait les clés de son coeur. Il se sentait si nu devant elle... des fois, il en éprouvait une certaine pudeur. Mais depuis tout petit, il n'avait jamais réussi à se défaire de ce visage si expressif. Sa femme en avait découver le fonctionnement, elle devinait chacune de ses pensées, chacun de ses sentiments. Il était à découvert, complètement à découvert. Plus question de garder son armure, forgé dans la souffrance du déces de sa mère avec les éclats de l'amertume et de la fierté, cette armure qui avait éclatée après la mort de leur premier enfant puis qui s'était reformé après le départ de Philippe... Le poids était difficile à supporter, et finalement, le fait que son âme-soeur puisse le sonder de la sorte le soulageait. Il n'avait pas besoin de cacher cette nudité sentimentale, il y avait renoncé. Preuve que son amour était sans limite et que jamais il n'ôterait la confiance qu'il avait en la mère de sa magnifique descendance. Enfin, il ne pouvait pas tout prévoir, et nul doute que si Marine le quittait, emportée par le destin ou par un autre, sa vulnérabilité l'anéantirait complètement. Il lui avait donné son coeur, et elle pouvait en faire ce qu'elle voulait, à sa guise. Heureusement pour lui, Marine était quelqu'un de bien, de profondément bon. Et pour une jeune femme issue du peuple, elle n'était pas sans éducation et valait bien plus en valeurs morales que certaines duchesses et comtesses, préférant se pavaner devant un groupe d'hommes en mal de printemps... Il s'était donné entier, et elle aussi. Chaque jour, lorsqu'ils ne se voyaient pas, l'un et l'autre s'accordaient des pensées mutuelles, pleine d'amour et de tendresse.

Tant de choses les enchantait. Alexandre écoutait et avalait chaque nouvelle de sa famille tel un être assoiffé se rafraîchissant à l'eau d'une source. C'était un bonheur certain d'entendre parler d'eux de la bouche de sa bien-aimée. Mais plus que tout et que jamais il aurait aimé les voir. Les embrasser, sans s'attarder, ce n'était pas son rôle de père de faire preuve d'une affection déplacée. Finalement il avait hérité de Charles sa conception de la famille... l'autorité et la fermeté pour le chef de foyer et le réconfort pour l'épouse. C'était nouveau son rôle de père. Et d'ailleurs, à de nombreuses reprises il avait été gauche et maladroit, au grand plaisir de Marine qui ne manquait pas de rire. Déjà quand il la tenait dans ses bras, il avait peur de lui faire mal et de ne pas sentir sa force alors imaginez lorsqu'il tenait dans ses bras un petit-être, fragile, ne pesant finalement qu'un poids plume... l'expérience avait été douloureuse et angoissante. Pas parce que Marine riait, mais parce qu'il s'était soudain rendu compte qu'il n'avait pas autant d'aplomb qu'il l'aurait voulu. Du coup, il avait été en grande proie au doute, était-il suffisamment fort pour élever un enfant ? Il se sentait si ridicule et si impuissant face au bout rose qui pleurait. Jamais depuis son frère il n'avait tenu un enfant dans ses bras. Et encore... Philippe était né deux années après lui, il ne l'avait tenu qu'épaulé de sa mère. Il était donc complètement désarmé face à ça, n'ayant jamais reçu de son père ou de Barnabé, son serviteur, une quelconque éducation sur la paternité. En même temps, le peu de rudiments sur la sexualité qu'il avait appris venait de son père et s'était résumé à : "Ne déshonores pas ta famille en allant plus loin que tu ne le devrais !"... oui, instructif, n'est-ce pas ?


- Oh, les enfants pourraient venir avec nous, leur présence me manque. Quant aux soldats, ils ne te connaissent pas, ils ne peuvent savoir à quel point tu m'es indispensable. En plus, étant leur supérieur, ils doivent respecter mes ordres même quand je demande de garder le silence... et puis, pour te sentir étendue contre moi, je suis prêt à outre-passer les règles et à prendre n'importe quel risque. Tu n'as qu'à me le demander pour que je le fasse tant je t'aime. Ils me manquent ces doux instants passés à t'avoir dans mes bras, à sentir ta respiration t'animer calmement, à sentir ta peau chaude et douce contre la mienne et à me demander si mon contact ne t'irrite pas, si je ne l'abîme pas. Et puis ce plaisir que de pouvoir commencer une nouvelle journée en t'embrassant pendant de longues minutes avec douceur... je donnerais tant pour pouvoir vivre cela chaque matin. Te souviens-tu de ces soirées où nous n'arrivions pas à nous endormir ? J'avais obtenu une permission et Aurore n'a pas cessé de pleurer. Elle était encore très jeune, mais elle nous avait épuisée. Lorsqu'il fut l'heure pour nous de plonger dans un sommeil mérité, cela nous fut impossible. Alors, nous nous sommes embrassés et nous nous sommes blottis l'un contre l'autre. A chaque inspiration, l'odeur de tes cheveux emballait mon coeur, contre lequel tu avais posé ton oreille sans le vouloir. Et pendant des heures nous nous sommes bercés paisiblement, avant de finir par nous endormir, pour seulement quelques instants trop court.

Il l'embrassa une nouvelle fois, avec tendresse puis posa son main sur le dos de celle de Marine. Il l'avait ainsi entourée comme un homme aimant et protecteur, de peur qu'elle n'ait froid ou qu'elle ne se blesse au contact de l'air. Oui, il l'aimait tellement qu'il avait besoin de contact fréquent. Cela passait d'un baiser langoureux à une caresse attentionnée. Et parfois comme tout couple, cela se terminait dans un moment magique, parsemé d'émotions. Ce fut d'ailleurs dans deux de ces moments-là que furent conçus, les deux rejetons d'Artagnan... la marmaille comme les appelait Marine, avec un ton affectueux. Malgré tout ce que lui procurait la situation comme bonheur, il devait être honnête avec sa femme et lui avouer les tracas qui venaient ternir son quotidien... Après un long silence, nécessaire au fait qu'il doive accepter le fait que ce qu'il allait dire serait son ressenti direct et que sa fierté devait en prendre un coup, il inspira, et tout en serrant Marine contre lui dit d'un ton trahissant un peu d'inquiétude.

- Je sais que tu sens que j'ai quelque chose qui me taraude la conscience... je ne puis rien te cacher infiniment... mais l'absence de mon père m'inquiète... cela ne lui ressemble pas. J'ai peur... j'ai peur qu'il ne soit aller quérir mon frère Philippe pour le revoir... depuis qu'il est parti, celui-là, nous n'avons plus aucune nouvelle, pas une seule... j'espère qu'il ne lui est rien arrivé... et qu'il ne va pas poursuivre son caprice... enfin, j'ai une mauvaise intuition pour mon père... comme si je sentais que quelque chose n'allait pas si bien que ça... Crois-tu que je m'inquiète trop ? Des cauchemars viennent parfois me hanter dans mes nuits... ils ne m'aident pas... malheureusement...
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime29.04.09 21:59

    Des souvenirs avec lui, de merveilleux souvenirs, Marine en avait la tête pleine. Tous ces instants magiques passés en sa compagnie gommait sans peine ses non moins nombreuses absences. La jeune femme était au courant de son périlleux et important rôle à la cour. Bien plus indispensable que ces pipelettes poudrées ou ces hommes charmants derrière un masque d'argent. Savoir qu'Alexandre était au service de la justice et servait les desseins du Roi la rendait à la fois fière et inquiète. Elle le savait si dévoué au Roi de France qu'elle eut parfois l'impression que si quelque chose arrivait, on s'en prendrait d'abord à ses plus fidèles serviteurs. Dont Alexandre, évidemment, et Charles, le père de celui-ci. Les nombreuses prises de bec entre père et fils s'avérait violents et destructeurs, mais chacun était si semblable dans leur caractère qu'il en devenait normal que leur caractère répercute si violemment à l'écho de l'autre. Loin de l'être doux et adorable qui la tenait présentement dans ses bras. Même si son esprit semblait vagabonder de la joie à l'inquiétude, Marine se blotissait contre lui. Se serrait contre son torse musclé qu'elle dessinerait du bout des doigts tant elle le connait. La brunette passait des heures à contempler son mari sans broncher. Sans ciller. Il était si beau. Beau à l'intérieur, et beau à l'extérieur. Elle pourrait se vanter d'être la seule à connaître ce qui se cache sous cette impassivité hautement troublante, ce masque d'Artagnan, se trouvait l'homme dont elle était amoureuse. Alexandre. Son Alexandre.

    Caressant les doigts du jeune homme des siens, elle le regarda, amusée, par toute l'attention qu'il consacrait à boire ses propos sur leurs enfants. Si elle pouvait lui dire avec les justes mots à quel point leur père leur manquait. Ce serait cruel de lui faire endurer cela. En même temps, en tant qu'enfant de mousquetaire lui aussi, il savait ce que c'était, de perdre son père durant des jours et des jours pour des batailles dont on a pas conscience, à cet âge. Marine songea à l'inviter à venir voir leur marmaille, mais elle craignait que cela précipite son départ. D'ailleurs, que faisait Alexandre dans les jardins, il y faisait rarement ronde, habituellement, préférant d'autres endroits plus souvent agités. Un homme d'action, son homme. Elle sourit, Dieu qu'elle l'aimait. Dès l'instant où elle posait les yeux sur lui, Marine craignait le moment où il partirait au loin. Pour une durée que malgré toute sa bonne volonté, il ne pouvait jamais énoncé clairement. Trois jours, une semaine, un mois, ce n'était jamais semblable. Toujours différent, et toujours aussi inquiétant. La brunette lui avait glissé un jour qu'il serait la cause de ses cheveux blancs. Il avait rit. La cuisinière adorait le voir rire. Elle remarqua qu'il la serra davantage contre lui. La jeune femme releva d'instinct la tête, inquiète. Il ne pouvait pas la laisser ainsi, tout de suite. Partir si vite, alors qu'elle était loin d'avoir eu sa dose de lui. Les nuits seules lui pesaient, malgré la présence de Guillaume et d'Aurore. Les crépuscules sans sa main dans sa chevelure commençait à lui manquer sérieusement. Marine d'Artagnan se résignait à vouloir contenir ce manque, mais chaque fois qu'il réapparaissait, il le submergeait. Comme une vague. Une déferlante.

      Alexandre ; « Oh, les enfants pourraient venir avec nous, leur présence me manque. Quant aux soldats, ils ne te connaissent pas, ils ne peuvent savoir à quel point tu m'es indispensable. En plus, étant leur supérieur, ils doivent respecter mes ordres même quand je demande de garder le silence... et puis, pour te sentir étendue contre moi, je suis prêt à outre-passer les règles et à prendre n'importe quel risque. Tu n'as qu'à me le demander pour que je le fasse tant je t'aime.
      Marine ; Grand dieu, je vois déjà ton petit portrait s'agiter avec son épée en bois. Oh Alexandre, il te ressemble tant, la même fougue, le même regard. Tu serais tellement fier de le voir porter tes couleurs. Celles de la France. Une bonne dame qui s'est entichée de lui les lui a confectionné, et il défile comme un prince devant ses amis sans voix. Tu sais que j'aimerais venir, tu sais à quel point j'en aurais envie. Comment peux-tu seulement imaginer que ce soit possible si j'amène avec moi nos deux petits ? Tu leur manques et j'ai l'impression que je ne leur suffis plus, parfois. Je ne suis pas toi, je ne le serai jamais.
      Alexandre ; Ils me manquent ces doux instants passés à t'avoir dans mes bras, à sentir ta respiration t'animer calmement, à sentir ta peau chaude et douce contre la mienne et à me demander si mon contact ne t'irrite pas, si je ne l'abîme pas. Et puis ce plaisir que de pouvoir commencer une nouvelle journée en t'embrassant pendant de longues minutes avec douceur... je donnerais tant pour pouvoir vivre cela chaque matin. Te souviens-tu de ces soirées où nous n'arrivions pas à nous endormir ? J'avais obtenu une permission et Aurore n'a pas cessé de pleurer. Elle était encore très jeune, mais elle nous avait épuisée. Lorsqu'il fut l'heure pour nous de plonger dans un sommeil mérité, cela nous fut impossible. Alors, nous nous sommes embrassés et nous nous sommes blottis l'un contre l'autre. A chaque inspiration, l'odeur de tes cheveux emballait mon coeur, contre lequel tu avais posé ton oreille sans le vouloir. Et pendant des heures nous nous sommes bercés paisiblement, avant de finir par nous endormir, pour seulement quelques instants trop court.
      Marine ; Je suis privilégiée de t'avoir à mes côtés chaque jour de ma vie depuis que nous sommes mariés. Tu ne me quittes jamais vraiment, mais tu ne peux être toujours là. Je suis fière de toi, les enfants sauront plus tard leur chance de t'avoir comme père. En attendant, je leur raconte tes exploits pour les endormir, le sourire aux lèvres, lorsque la nuit tombe. Je me permets alors de m'étendre et de me rappeler. Ces soirs où tu n'es pas là, je pense beaucoup. À toi, à nous. À ce qui nous unit, et ce qui nous sépare. J'en reviens constamment à la conclusion que peu m'importe le reste, Alexandre, je suis tienne à jamais. Je t'aime mon amour »

    Elle connaissait par coeur chaque instant qu'il lui racontait pour les revoir parfois dans ses songes. Marine lui adressa un sourire et tendit les lèvres pour l'embrasser de nouveau. Encore et encore, elle n'arrêterait jamais. La jeune femme sentit la main dans son dos, et également le frisson qui lui traversa l'échine. La brunette donnerait à peu près n'importe quoi pour mettre les fous plans de son mari pour dormir ce soir à son côté. Rien que pour goûter à nouveau à cette saveur douce et paradisiaque que lui procure une nuit à ses côtés. Que ce soit d'une manière ou d'une autre, que ce soit de s'étendre et d'écouter son coeur battre dans sa poitrine, profitant de sa chance d'avoir un homme si bien dans sa vie, un père digne et un fier combattant. Un amant et un mari extraordinaire, un confident sans pareil et de loin son meilleur ami. Il était son monde, son univers, son roc dans ce monde plutôt trouble. Le reste, hormis eux et les enfants, ainsi que sa famille, ne la rendait pas si bien. Pétillante. Son bonheur lui paraissait au teint. Son sourire la rajeunissait. Avec Alexandre, elle ne vieillirait jamais. Il était son éternité. Son tout.

      Alexandre ; « Je sais que tu sens que j'ai quelque chose qui me taraude la conscience... je ne puis rien te cacher infiniment... mais l'absence de mon père m'inquiète... cela ne lui ressemble pas. J'ai peur... j'ai peur qu'il ne soit aller quérir mon frère Philippe pour le revoir... depuis qu'il est parti, celui-là, nous n'avons plus aucune nouvelle, pas une seule... j'espère qu'il ne lui est rien arrivé... et qu'il ne va pas poursuivre son caprice... enfin, j'ai une mauvaise intuition pour mon père... comme si je sentais que quelque chose n'allait pas si bien que ça... Crois-tu que je m'inquiète trop ? Des cauchemars viennent parfois me hanter dans mes nuits... ils ne m'aident pas... malheureusement...
      Marine ; Il est vrai que je n'entends plus à Versailles de moults soupçons sur ton père ou ton frère. Comme si leur absence désintéressait les rumeurs. Tu dois cependant t'en remettre à Dieu, tu as la force de ton père. Ton frère demeure le fils de ton père, et vous êtes sous la Grâce Divine. Je suis certaine que là où il se trouve, ton père fait les mêmes réflexions à ton sujet. Vous êtes des durs à l'extérieur, les d'Artagnan, mais vous avez un coeur gros comme le monde. Si cela t'inquiète, envoie un messager en Gascogne. Les plus rapides sont à ta disposition, si je me rappelle bien. Je crois que tu as droit de t'inquiéter, c'est humain. J'aimerais tant t'aider à panser ce qui te tracasse, mais tu dois le faire seul. Je suis là pour t'épauler si cela t'es nécessaire, à tout moment »

    Elle glissa le revers de sa main sur la joue de son homme, puis lui adressa un sourire. Elle avait horreur de ne pas pouvoir calmer les inquiétudes d'Alexandre. De le bercer en le laissant s'assoupir contre elle, où Marine glissait ses mains dans ses cheveux pour l'apaiser, baumer ce qu'il avait sur le coeur, ce qu'il avait vu de ses yeux et ce qu'il avait fait. Ce n'était pas paix tous les jours, même à Versailles.

      Marine ; « N'y aurait-il pas quelque chose qui te donnerait un moment de répit, je peux aller te chercher un repas chaud à la cuisine. Ça te changera de la nourriture du camp... »

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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime10.05.09 15:36

- Si tu entres dans les cuisines et que tu en ressors avec quelque chose, je n'ose même pas imaginer ce qu'ils vont encore inventer sur toi... il y a tellement de serpents autour de nous, d'êtres empoisonneurs... Ils iraient encore te traiter de voleuse indigne... non, je ne veux pas qu'ils continuent à te faire du mal par ma faute. Et puis, si je t'accompagne, cela risque de déplaire aux commères... Vraiment, j'aimerais que nous restions là, toi et moi. J'ai envie de profiter de toi au maximum et même si la nourriture au camp est loin d'être aussi délicieuse que la tienne... que dis-je, elles ne sont pas comparables... je préfère encore que nous soyons seuls, tous les deux... avec pour seul juge la nature autour.

Il faut que les rumeurs allaient bon train et que toutes étaient furieusement blessantes pour le couple. Alexandre aimait tellement Marine qu'à chaque propos blessant dit sur elle, son coeur se déchirait. Il n'avait alors plus de contrôle sur lui-même, et il était prêt à demander réparation à n'importe qui, quitte à affronter cinq personnes d'un coup. Il se souvenait d'un soir à la taverne, alors qu'il était sur la trace d'un complot, deux individus l'avaient reconnu. Discutant tous deux d'une façon plus ou moins forte, il lancèrent quelques boutades sur leur vie de couple. Et puis, vint la phrase de trop : "Ta donzelle va supporter encore longtemps de s'habiller sur ta paye minable de Mousquetaire ?". Fou de rage que l'on considère Marine comme une femme intéressée par l'argent, il avait bondit, empoigné le premier homme en lui donnant un coup de tête, ce qui l'avait assommé puis il dégaîna son épée et le plaqua sur la gorge de l'autre, laissant du sang s'écouler. Devant une assemblée tétanisée, il avait finalement rangé son arme et lancé un direct du gauche dans le nez du malotru. Furieux, il était ensuite retourné au camp, se sentant si mal par le fait que Marine pouvait souffrir de ça, qu'il n'en trouva pas le sommeil. C'était difficile de défendre la vérité quand tant de gens se plaisaient à la déformer. Il n'en était pas à sa première déconvenue, d'autant plus que maintenant, il avait deux enfants et qu'ils n'étaient plus épargnés... Lorsqu'Aurore avait été cataloguée de "traînée" comme sa mère par une misérable femme, son sang n'avait qu'un tour et s'il n'avait pas eu un compagnon mousquetaire pour l'arrêter, elle aurait eu très mal. D'une humeur massacrante tout au long de la journée, il avait fini par tomber de fatigue le soir et par verser une larme...

Marine avait de toute façon accepté son impulsivité. Alexandre était quelqu'un de très franc qui ne mâchait ni ses mots, ni cachait ses émotions. Du regard éperdument amoureux et protecteur à la lueur de fierté et d'audace en passant par la sombre colère, elle connaissait tout. Elle avait l'accès libre à son ressenti. Ainsi, son mari passait d'un état de calme et de sérénité agréable à la rage folle le faisait devenir rubicond... Les d'Artagnan étaient de toute façon, sanguins. Dès que quelque chose n'allait pas comme il fallait, c'était l'emportement qui souvent se perpétuait dans la démesure absolue à l'état pur. Ce qui au passage, n'avait rien de bon pour eux, puisque leur tension artérielle en prenait un grave coup. C'était dans leur nature on ne pouvait pas le refaire. Mais parfois, cela déviait de la douceur à la fougue... comme cette fameuse fin de journée dans les cuisines justement... Alexandre était venu voir Marine et avait gouté les mets qu'elle préparait. Ils étaient seuls, les autres ayant eu leur soirée de libre. L'aidant un peu maladroitement à sa tâche, Alexandre avait commencé par de simples baisers. L'ambiance se prêtant à la situation, les initiatives se firent plus fougueuses... et cela n'avait pas cessé, résultat, ils profitèrent d'une pièce adjacente pour donner libre cours à leur passion... sur une peau d'animal... devant un feu de cheminée... leurs première fois à tous les deux. Alexandre avait quand même angoissé au début à l'idée de ne savoir que faire. Mais finalement tout s'était bien passé.

Il eut un petit sourire rêveur. C'était un jour merveilleux... inoubliable... Serrant sa femme contre lui il se laissa bercer par sa respiration. Presque cinq ans plus tard, auprix de nombreux labeurs, ils avaient finalement parcours beaucoup de chemin et les obstacles les avaient rapprochés.


- Mon père ne répondra pas à un messager... Le départ et la disparition de Philippe l'ont affecté... Il veut faire croire que non mais c'est la première fois que cela transparaît autant... Il préfèrera se taire plutôt que de donner signe de vie... comme mon frère au final. Parfois je repense à ce que tu m'as dit, au fait qu'il ait surement de bonne raisons de mettre de la distance... mais je ne peux le comprendre... Qu'a donc fait sa filleule, Aurore pour ne jamais le voir ? Et moi ? Que lui ai-je fait pour qu'il ne soit même pas venu me voir ? Nous n'avons aucune nouvelle de lui... et je lui en veux, d'abord de ne pas se soucier de sa famille et ensuite de s'être marié dans l'ombre... sans même nous inviter à la noce ou venir nous voir avec sa femme... je me sens trahi par celui que j'ai juré de protéger toute ma vie... Je n'ose pas imaginer ce que subit mon père... mais je suis sûr que ce recul de la vie courante est un mauvais présage...

L'absence de nouvelle venant de Charles et sa soudaine disparition n'avaient en effet rien de normal. Certes, le patriarche avait pris des habitudes étranges, on le voyait souvent partir, à droite à gauche, renontrer de drôle de personnages mais généralement, il rentrait toujours. C'était d'autant plus lourd comme ambiance qu'il y avait des rumeurs de complot envers le Roi. Il ne fallait pas être de sang divin pour savoir que Charles ne resterait pas assis les bras croisés. Lui aussi était un homme d'action et d'aventure. Il n'hésitait jamais à se ruer sur des occasions de faire son devoir. Courageux, téméraire mais intelligent et rusé. C'était un adversaire redoutable. D'où l'improbabilité qu'il disparaisse ainsi de la nature à moins qu'il n'ait trouvé plus fort que lui... Alexandre le craignait un peu et l'avait envisagé, mais il apparaissait impossible que son père ait été vaincu par quiconque. Aussi, la piste de Philippe semblait la plus plausible... Restait à savoir où était allé son père. Peut-être au Duché, certainement même, puisque finalement, même si le cadet avait hérité des terres, il pourrait y retrouver sa terre d'enfance pour se ressourcer. Dans doute qui subsistait, Alexandre avait envisagé de partir à sa recherche. Mais sa fonction et sa famille lui posaient problème. Si prendre une permission n'était plus un problème vu son grade, laisser Marine, Aurore et Guillaume, seuls... ce n'était pas simple. Il reprit donc, incertain :

- Je me dis que je devrais peut-être partir à sa recherche, quelques jours... ne pas savoir où il est m'inquiète... mais, ne pas vous savoir près de moi, même quand je suis au camp, me pose problème... Si je pars en Gascogne, cela prendre plusieurs jours et je n'arrive déjà pas à tenir quelques heures sans avoir envie de vous voir... de vous embrasser... je ne crois pas pouvoir me lancer dans l'aventure, d'autant plus que le voyageur ce n'est pas moi... c'est Philippe. Lui a son sesn de l'orientation pour le guider... ce n'est pas mon cas. En plus je n'aime pas l'inconnu, mais ça tu le sais...
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime23.07.09 8:31

    Chaque instant en présence d'Alexandre semblait la rendre plus pétillante, plus vivante, et tout ce qui les entourait semblait briller de mille feux. Le fait que son mari soit là, près d'elle, la tenant entre ses bras puissants, lui faisait prendre conscience de ce manque atroce quand il était loin. Non seulement il apaisait ses craintes, gommait ses doutes, qu'il rendait chaque seconde plus merveilleuse. Le regardant dans les yeux, Marine se sentit complète. Il la faisait sentir belle, il la faisait complète. Quand le jeune homme se trouvait loin d'elle, de leur famille, rien ne semblait pareil. Le ciel ne semblait pas si bleu, les matins étaient beaucoup moins agréable sans le corps chaud de son homme à ses côtés. Il lui manquait, c'était horrible, mais Marine avait à partager Alexandre avec le Roi, qui lui ordonnait de patrouiller la contrée pour conserver sa main prise sur la France. Elle croyait en ce que croyait son mari, et la cause de ce dernier était la sienne. Elle regrettait simplement parfois, quand les petits faisaient des bricoles ou la bombardait de question, qu'il fut possible qu'il fasse son devoir de leur maison. La jeune femme savait également que de se retrouver loin de ses enfants le dérangeait, et il regrettait de ne pas les voir grandir de plus près. Lui donnant des nouvelles comme elle le pouvait - son mari n'étant pas joignable quand il quittait le camp avant des semaines, parfois - mais voyait clairement que cela lui déplaisait. Alors elle tentait d'être forte, non seulement pour elle, mais également pour lui. Le soutenir, l'épauler, du mieux qu'elle le pouvait. Ne pas lui avouer que parfois, son absence se faisait sentir cruellement, et que seul Guillaume et Aurore parvenait à panser ce besoin irrépressible de se tenir dans ses bras. Dieu lui en soit témoin, il lui serait impossible de vivre sans lui. Elle priait chaque jour le Seigneur de veiller sur son humble serviteur, et le remerciait de sa miséricorde et de sa grâce. Tout ici se déroulait normalement, et chaque aube vieillissait ses enfants d'une journée de plus.

      Alexandre - « Si tu entres dans les cuisines et que tu en ressors avec quelque chose, je n'ose même pas imaginer ce qu'ils vont encore inventer sur toi... il y a tellement de serpents autour de nous, d'êtres empoisonneurs... Ils iraient encore te traiter de voleuse indigne... non, je ne veux pas qu'ils continuent à te faire du mal par ma faute. Et puis, si je t'accompagne, cela risque de déplaire aux commères... Vraiment, j'aimerais que nous restions là, toi et moi. J'ai envie de profiter de toi au maximum et même si la nourriture au camp est loin d'être aussi délicieuse que la tienne... que dis-je, elles ne sont pas comparables... je préfère encore que nous soyons seuls, tous les deux... avec pour seul juge la nature autour »
      Marine - « Cesse donc de te tourmenter à leurs propos, Alexandre. Il y a longtemps que j'ai du abandonné et admettre que la noblesse ne changera jamais, et puis, je t'ai toi, le reste m'importe peu. Restons ici, s'il te plait, et profitons, il y a si longtemps que cela ne nous est pas arrivé. Y aura-t-il donc un jour, quelques jours où le Roi pourra te gratifier de quelques jours de repos bien mérité, même si cela signifie se départir de l'un de ses plus preux et fidèles serviteurs? »

    Elle lui adresse un mince sourire. Marine sait pertinemment qu'il continuera de s'en faire, toujours, de ces gens qui médisent à leur propos. Pas tant pour lui, mais pour ce qu'ils disent sur le compte de sa famille, d'elle et des enfants. Même si certaines remarques continuent de la blesser, la brunette garde la tête haute et ne dit jamais rien. N'est-elle pas en position de discuter? Il y a longtemps que cela lui semble être la fatalité, mais elle n'a jamais été très pointue, à ce sujet. La docilité est une vertue que l'on apprend, quand on naît dans une classe ouvrière, pour ne pas dire dans un berceau de paysans. Il n'y a rien, aucun travail qui ne soit à son épreuve, et sa détermination et sa patience sont des qualités qu'elle aura largement plus développé que la noblesse que l'on côtoie ici, à Versailles. Tenter de raisonner un D'Artagnan était une cause perdue - même elle savait le reconnaître - mais elle voulait l'apaiser. Qu'il cesse d'y penser et qu'il prenne soin de lui. C'était d'une priorité absolue pour la jeune mère, et même si Alexandre était un gaillard robuste, elle s'inquiétait. Mangeait-il à sa faim ? Pouvait-il prendre quelques temps retirer dans ses quartiers pour être au calme et laisser son esprit vagabonder sur nombreux sujets qui n'était pas à la portée de Marine. Il avait besoin de se retrouver, à l'occasion, et elle le savait. De nombreuses questions se soulevaient en lui, et échafauder des opinions, des plans d'attaque ou des réflexions lui demandait temps et répit. D'ailleurs, l'absence de son père le tracassait énormément. Le sort de Philippe aussi, bien qu'il ne l'admette pas à voix haute. Connaissant l'instinct protecteur de son mari envers elle et ses enfants, elle pouvait imaginer celui qu'il avait à l'égart de son frère de sang. Glissant sa main sur son torse, puis plongeant son regard dans le sien, elle se sentait bien. Pour la première fois depuis des jours, même les gazouillements des oiseaux ne l'enchantaient guère, et les piètreries de son cadet commençaient à dépasser les bornes. Si Marine savait tenir les rênes d'une maisonnée, l'esprit vif et réfléchi de son fils la faisait parfois perdre ses moyens. Il ressemblait tant à son père, à croire que ce serait, plus tard, son portrait craché. À cette pensée, elle sourit. Ç'avait été exactement le souhait qu'elle avait formulé, glissé dans ses songes. Une réplique de la force, de la douceur, de l'intelligence et de la franchise d'Alexandre D'Artagnan, qui rendrait un jour une femme aussi heureuse et épanouie que lui, le faisait pour elle.

      Alexandre - « Mon père ne répondra pas à un messager... Le départ et la disparition de Philippe l'ont affecté... Il veut faire croire que non mais c'est la première fois que cela transparaît autant... Il préfèrera se taire plutôt que de donner signe de vie... comme mon frère au final. Parfois je repense à ce que tu m'as dit, au fait qu'il ait surement de bonne raisons de mettre de la distance... mais je ne peux le comprendre... Qu'a donc fait sa filleule, Aurore pour ne jamais le voir ? Et moi ? Que lui ai-je fait pour qu'il ne soit même pas venu me voir ? Nous n'avons aucune nouvelle de lui... et je lui en veux, d'abord de ne pas se soucier de sa famille et ensuite de s'être marié dans l'ombre... sans même nous inviter à la noce ou venir nous voir avec sa femme... je me sens trahi par celui que j'ai juré de protéger toute ma vie... Je n'ose pas imaginer ce que subit mon père... mais je suis sûr que ce recul de la vie courante est un mauvais présage... »
      Marine - « J'ai confiance en l'expertise et les connaissances de ton père, il faudra un miracle pour qu'un jour, on le prenne en défaut, Alexandre. S'il a choisi de ne pas t'inclure dans ses décisions, peut-être avait-il l'impression que tu ne serais pas d'accord avec lui. Ce ne serait pas la première fois que vous vous méprendriez sur pareil sujet. D'ailleurs, ne juge pas si sévèrement ton frère, veux-tu? Il y a un passé qui ne s'efface pas, mais je ne crois pas que cela ait un quelconque lien avec notre fille. Sans doute a-t-il lui même les même réflexions sur le sujet, et je ne doute pas que ce soit volontairement que ton frère se tient à l'écart. Vous, les D'Artagnan, êtes parfois bien prompt à agir et vous décidez, peut-être a-t-il choisi une autre voie. Aie foi, Alexandre, tu lui as appris ce qu'il sait, et il est un homme bon. Nul doute qu'on veille sur lui, là-haut, comme quelqu'un veille sur toi, mon amour »

    Ce n'était que des mots, mais Marine avait l'impression que ne serait-ce que le son de sa voix pourrait détendre Alexandre. Elle avait toujours été derrière les moments difficiles, appuyant inconditionnellement son mari dans tout ce qu'il entreprenait, en plus d'en ête incommensurablement fière. Tout ce qu'il accomplissait, le grade qu'il avait acquis en travaillant laborieusement et en recueillant une expérience profitable à sa Majesté, comme l'avait fait Charles D'Artagnan avant lui. Marine était tellement fière de pouvoir suivre l'ascension de son mari, de le supporter et de le pousser quand il en avait besoin. Il était, avec elle, le plus merveilleux des hommes. Il n'y avait pas femme plus gâtée de toute la France, que dire, dans le monde entier. Certes, il y avait des choses qui la dépassaient, et des choses qui ne la concernaient pas. Les décisions stratégiques et militaires, elle ne s'y intéressait rarement. Pour la sécurité des siens, car femme instruite et sachant trop devient trop rapidement une menace. D'ailleurs, elle était cuisinière, et non stratège. Elle était bien meilleure à tenter de comprendre la nature de certains comportements et de guider son mari dans ses propres intuitions. Il était brillant, et de seulement partager certaines informations lui permettait d'en puiser un angle qu'il n'avait pas réfléchi précédemment. Sentant la respiration calme d'Alexandre dans son cou, Marine ferma les yeux, confortablement lové contre son mari. Rien n'avait plus d'importance que ce moment avec lui. Du plaisir de le savoir là, tout près, et de sentir son coeur battre, de l'écouter être à l'unisson avec le sien. L'impression de ne faire qu'un avec lui, là, près d'une fontaine dans les jardins de Versailles.

      Alexandre - « Je me dis que je devrais peut-être partir à sa recherche, quelques jours... ne pas savoir où il est m'inquiète... mais, ne pas vous savoir près de moi, même quand je suis au camp, me pose problème... Si je pars en Gascogne, cela prendre plusieurs jours et je n'arrive déjà pas à tenir quelques heures sans avoir envie de vous voir... de vous embrasser... je ne crois pas pouvoir me lancer dans l'aventure, d'autant plus que le voyageur ce n'est pas moi... c'est Philippe. Lui a son sens de l'orientation pour le guider... ce n'est pas mon cas. En plus je n'aime pas l'inconnu, mais ça tu le sais... »
      Marine - « Ne t'inquiète pas pour nous, Alexandre. Je saurai calmer les ardeurs chevaleresque de ton fils, et Aurore commence à savoir y faire avec lui. Si te rendre en Gascogne peut apaiser tes craintes, ce n'est pas une question à poser, tu dois le faire. J'ai confiance que tu y trouveras ce que tu cherches, et peut-être que cela nous permettra de nous retrouver plus vite par la suite, ne sait-on jamais ? »

    Relevant le menton d'Alexandre entre ses doigts fins, Marine pose ses lèvres sur celles de son mari.

      Marine - « Il m'est difficile de croire que dans peu de temps, tu devras retourner vaquer à ta garde. Je suis néanmois heureuse de ce petit répit, et tu ne me manques que davantage. Je suis forte, tu sais, mais ces rares moments, je les chéris comme des trésors. Je t'aime mon amour »

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Alexandre D'Artagnan


Alexandre D'Artagnan

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Joséphine La Grange
Côté Lit: Ca va merci... et vous, confortable ?
Discours royal:



ADMIN SEXY
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime28.08.09 1:59

- Je t'aime aussi. Et je chéris également ces moments passés près de toi. Parfois lorsque je suis seul, je me surprends à te chercher près de moi. La nuit, j'ai l'impression que le froid de ma couche tout autour m'agresse. Je cherche ta présence sans la trouver... alors, je m'assieds sur mon lit et je pense à toi, aux enfants... parfois, je suis triste de ne pouvoir être auprès de vous. Mes engagements me pèsent lorsque vous me manquez trop. J'ai envie de suivre mon instinct de quitter ma chambrée pour venir me glisser près de toi. Je ne sais si je pourrais résister éternellement à cette tentation, à cet appel. Les risques sont gros car le Lieutenant ne verrait pas d'un bon oeil que j'aille dormir ailleurs... sans compter que Ruze...

A la pensée de cet ignoble type, il fit deux gestes qu'il regretta. Il porta la main à son flanc, sur la blessure qu'il lui avait faite et grimaça. Bien sûr, cela allait attirer l'attention de sa femme... il s'en voulut immédiatement. La blessure n'était pas grave, elle était juste placée à un endroit qui travaillait beaucoup lors des entraînements et mettait donc du temps à cicatriser. Il avait fait un bandage de fortune, le plus discret possible pour ne pas montrer sa faiblesse. Sa fierté n'aurait pas supporté un quelconque affront. Nicolas de Ruze l'avait cherché de façon plus approfondie. On aurait dit qu'il ne cherchait qu'un finalité : l'estropier. Les choses devenaient de plus en plus graves et Marine lui avait souvent dit et répété, tout comme Barnabé, d'en parler à Mathias de Sandras, le chef des Mousquetaires. Il s'y refusait obstinément. Il ne voulait pas croire qu'il avait besoin de son supérieur dans cette affaire. Il entendait bien donner une leçon cuisante à son adversaire ou le frapper en plein vol en pointant du doigt son incompétence ou ses échecs. Mais l'autre était bien malin et très manipulateur, il savait comment s'arranger pour jeter ses erreurs sur le dos des autres avec des preuves irréfutables, comment utiliser tel ou tel individu pour se couvrir... D'Artagnan avait beau être ingénieux et valeureux, tôt ou tard il finirait par perdre car contrairement à Nicolas, il avait une femme, deux enfants, en somme une famille à protéger, à chérir. Son poste lui plaisait énormément, il en ressentait un énorme sentiment de considération et de reconnaissance. Lors de leur dernière rixe en date, Ruze avait été assez vil, il avait prévu une dague dans sa botte. Et alors qu'il avait mis genou à terre, parant le coup d'Alexandre, il lui avait place la lame sur le bas ventre. Et il l'avait blessé comme il le souhaitait malgré la tentative du Mousquetaire pour éviter le coup. Il avait eu de la chance, la plaie était superficielle, et moyennement longue, le couteau n'avait fait que taillé sa peau dans pénétrer davantage. Comme pour changer de sujet, il l'embrassa. Au contact de leurs lèvres il se surprit à penser qu'il y serait volontiers resté accroché. Elles étaient d'une douceur exquise... une douceur qui avait réveillé son envie de rester près d'elle à jamais. Cela faisait maintenant quatre ans, qu'ils s'étaient mariés.

Cinq ans qu'ils se connaissaient, comme deux inséparables, chaque fois que le destin tentait de les éloigner, ils se retrouvaient grandis dans leurs sentiments. Alexandre avait connu son premier amour avec Marine. C'était elle, l'élu de son coeur... la seule femme avec qui il s'était senti pousser des ailes. Le première envers laquelle il avait été confiant. A peine avait-il posé le regard qu'un sentiment étrange lui était venu. dès les premières secondes, il avait su que cette femme avait un coeur d'or, qu'elle était généreuse, aimante, attentionnée, maternelle... et faite pour lui. Ils n'avaient rien commandé, l'un comme 'lautre avait du faire face à leurs sentiments respectifs, un amour mutuel immédiat... foudroyant ! Oui... Marine avait été un éclair sur sa vie, comme lors de ses orages qi foudroient les arbres et les dépossèdent de leur vie, de leur essence. La jeune femme du peuple était simple, terriblement simple, pauvre, sans aucun lettre... mais elle s'était attribué son coeur, son âme. Forcément lorsque la douleur surgissait sur elle, il en était terriblement malheureux. Il vivait avec elle, pour elle. Il avait même été jusqu'à abandonner ses titres pour l'épouser. Il aurait été capable de rompre définitivement avec sa famille si cette dernière ne l'avait pas acceptée. Tout comme chaque nuit, il se sentait capable de rendre son uniforme. Il y songeait de plus en plus et cela l'indignait parfois. Être Mousquetaire était son rêve d'enfant, l'exemple d'un père qui avait un admirateur attentif et passionné. Et puis il y avait le Roi, Louis XIV pour qui jamais il ne déserterait, même devant la mort. C'était ainsi, sa famille avait un long passé dans les rangs, un héritage dans lequel chacun y mettait sa passion, son dévouement. Envisager d'abandonner la noble fonction qui était la sienne était comme envisager de renier son nom. Il en était incapable. Il avait donc beau penser à arrêter là son service, il n'y parvenait jamais. Cela l'enrageait tellement qu'il n'en trouvait plus le sommeil ensuite... Toujours dans son optique de changer de sujet et de parler d'autre chose dans le (vain ?) espoir que sa femme ne remarque rien, il enchaîna, en regard autour pour ne pas rencontrer ses yeux et se trahir...


- Je pourrais rester assis là des jours avec toi à mes côtés. Je ne sais comment je vais faire en Gascogne. Je ne connais même pas le chemin. Je suis un soldat, pas un guide ou un voyageur. J'aime ce que j'ai ici et je ne veux pas le quitter. Pourtant, il va le falloir... c'est Philippe normalement l'aventurier... pas moi... Lui a toujours aimé partir explorer, visiter, disparaître durant des mois et des mois, nous raconter ce qu'il voyait par des lettres ou de vive voix. Quand il revenait un manoir, il commençait toujours par épiloguer sur les senteurs, les parfums de ses visites. Mon père et lui en venaient ensuite à une joute verbale, souvent violente... chacun dans leur coin, il se mettait quelquesfois à jouer du violon. J'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose... mais plus le temps passe moins j'y crois. En fait, je ne veux pas croire qu'il pourrait être mort... je cherche peut-être des excuses alors qu'il l'est vraiment... sans doute assassiné par des tortionnaires ou des bandits. Le fait de m'imaginer qu'il soit en vie mais préfère nous faire du mal m'est plus supportable... quoiqu'il en soit, je partirais probablement dans deux jours, quérir mon père. En espérant qu'il soit en Gascogne, avec la disparition de mon frère, je ne sais même plus qui s'occupe du Duché. Marine, j'aurais une demande à te faire, puisses-tu l'exaucer de ta bienveillance. En mon absence, ne reste pas toute seule. Va voir Barnabé au Manoir de mon père, ou invite-le, il t'aidera pour les enfants et te protègera. Je n'aime pas l'idée de te quitter en te laissant seule face à tous ces médisants et toutes ces vipères...

Il regarda en direction du Château, au loin avec amertume. Les insanités et les cancans circulant sur sa famille lui pesaient énormément. A chaque fois c'était un pointe qui lacérait la chair de son coeur. Et lorsque Marine en était la cible, tout son êtres ne demandait qu'un chose, le silence ! Il ne pouvait tolérer que l'on fasse passer son âme soeur pour une trâinée, une profiteuse... les commères le disaient cocu, elles affirmaient qu'il n'était pas le père de ses enfants, que Marine avait vendu son corps à des Nobles peu scrupuleux, des paysans pour se payer sa pitance. Non, c'était trop douloureux, trop abject pour qu'il laisse passer. Il empoignait, la mine serrée les personnes qui osaient cracher leur venin. C'était vain car sitôt une histoire morte, une autre se créait à la suite. Parfois il s'en voulait à lui-même de façon terrible. Il se disait que s'il ne l'avait jamais rencontrée, elle n'aurait pas subir toute cette haine. Sa colère montait alors, et lui vociférait que s'il n'avait pas fait sa connaissance, jamais il n'aurait été aussi heureux ! Alors, son coeur se mettait à battre plus fort et il se déterminait à mettre un terme à tous ces propos blessants. Marine avait de la chance d'avoi pu conserver son emploi... car elle avait beaucoup d'ennemies, la plupart jalouses. La famille D'Artagnan avait finalement son caractère, qu'il était bon de canaliser. Ils avaient été élevés dans un certain respect mutuel. Jamais il ne viendrait à l'un d'eux de dire de véritables méchancetés, sincères à quelqu'un. Il fallait un facteur déterminant pour les pousser à bout, ce qui n'était pas difficile, je vous l'accorde. Ils avaient cependant un vrai coeur d'or et une tolérance assez grande envers les autres. Personne n'avait rejeté Marine, elle était devenue sa femme sans embûche. Charles l'avait accueillie comme sa fille, Barnabé pareil et Philippe avait été heureux de voir son frère revivre après les dures épreuves qu'ils avaient vécues. Alexandre prit la main de Marine et l'invita à se lever pour marcher un peu le long du grand canal.

- Marchons un peu pour ne pas attirer l'attention. On pourrait croire que je profite de plaisir de la vie pendant mon service et certains ne manqueraient pas une telle occasion. Tu m'as dit tout à l'heure que Guillaume avait des envies chevaleresques... de quel genre ? Se passionne-t-il pour mon métier ? Je sais qu'Aurore en rêve elle aussi, mais elle ne le doit pas. Les femmes ne sont pas autorisées dans les rangs, c'est assez normal, vu la dangerosité de nos entraînements.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime27.09.09 20:35


    Marine l'écoute avec ce sourire qui ne lui vient que lorsqu'elle est avec lui. L'homme de sa vie, le père de ses enfants. Elle se sait chanceuse, choyée, d'avoir droit de marcher à sa droite, de prendre sa main dès qu'elle en a envie ou l'opportunité, de caresser du revers de la main la joue souvent rêche de son mari, ce qui la faisait rire. Elle le regarde, les yeux brillants, laissant les mots s'encrer en elle comme le plus doux des miels. Elle se reconnait dans ses paroles, la brune ne compte plus les nuits où elle s'est réveillé en sursaut, cherchant Alexandre du bout des doigts. Il était là, à la bercer, quand ses songes la trahissaient et l'éveillait tard dans la nuit. C'était grâce aux battements du coeur de son mari, de son torse, plus confortable que tous les oreillers du monde, que la jeune femme parvenait à maîtriser ses peurs, ses craintes. Le perdre lui étant la principale, elle luttait souvent contre les médisances qui colportaient des rumeurs quant à de « fâcheux accidents » qui ont lieu, là où il n'y a pas moyen que Marine puisse voir et veiller sur son mari. C'était au Tout-Puissant que la mère s'en remettait dans ces durs moments, où la réalité la rattrapait et que la simple vision d'un monde sans Alexandre lui était insupportable. Si la présence de Guillaume et d'Aurore était pour elle le plus puissant des antidotes contre le venin du départ de son homme, ils ne remplaçaient certes pas la présence de ce dernier. Plus les jours passaient, plus son fils ressemblait à son père. Courageux, vaillant, intrépide, idéaliste. Si la fierté d'Alexandre serait grande si Guillaume devenait plus tard, lui aussi, un chevalier à la Couronne de France, Marine en est à se demander comment pourrait-elle tolérer que les deux hommes de sa vie risquent maintes périls pour le Roi, loin de sa protection, loin de tout ce qui pourrait les protéger et veiller sur eux. Marine mordit sa lèvre inférieure pour empêcher un sanglot, ne voulant surtout pas compromettre la joie de ce moment espéré tant et tant de fois.

      « Dors sur tes deux oreilles, Alexandre, le jour où l'on te trouvera une faille n'est pas à la veille d'arriver. Je te connais trop bien pour savoir ce dont tu es capable, et puis il s'agit là de la plus vieille histoire du monde, celle de la jalousie. Ne t'inquiète pas mon amour, il va de soi que je comprends ce en quoi tu dois obéir, même si c'est au détriment des envies qui me prennent où je ressens ce vide quand tu n'es pas là. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, maintenant, cessons cette tourmente qui nous blesse tous les deux... »

    Puis, le regard vif de la jeune mère de famille se porta à l'endroit où les doigts d'Alexandre se posèrent, imposant une grimace à son visage. Le châtain ne cillait jamais, et cela fit croître l'incrédulité de la cuisinière. Ses yeux passèrent tour à tour de la taille de son mari, à ses yeux, pour que sa main, sans y penser, se glissa sous celle de son mari avec toute la délicatesse du monde. Se rapprochant, et appuyant si légèrement qu'elle sursauta à y sentir quelque chose qui n'était pas là la dernière fois qu'elle avait glissé ses mains sur le corps d'Alexandre. Marine le connaissait par coeur, la moindre parcelle d'épiderme du mousquetaire, par habitude, pour l'avoir observé des yeux, pour l'avoir découvert du bout des doigts à de si nombreuses et incalculables occasions. Relevant la tête, son regard était inquiet. Comment cela pouvait-il s'être déroulé ? On ne lui avait jamais porté atteinte auparavant, et puis à ce qu'en savait la jeune femme, Alexandre n'était pas allé directement sur le front. Quelques blessures superficiels, et bien que l'écorchure - croyez-en l'expérience d'une femme qui use des couteaux continuellement - n'ait rien touché de majeur, elle semblait profonde. Il savait pertinemment qu'elle lui poserait une question, aussi certain que l'eau était limpide tout près, dans la fontaine, là où ils étaient assis, que ce furent les lèvres du D'Artagnan qui l'empêcherent de faire son enquête. Même si la première pensée qui lui vint fut de trouver cette tactique de diversion particulièrement injuste, Marine ne pouvait absolument pas repousser ces baisers qui lui manquait tant. S'accrochant aux lèvres d'Alexandre aussi longtemps qu'elle le put, posant ses mains sur le torse du jeune homme, elle finit par admettre que le temps ne s'arrêterait pas pour les laisser vivre éternellement l'amour qu'ils se portaient. Alors qu'elle cherchait à glisser un mot, ce fut la voix du mousquetaire qui lui freina l'occasion. Lui qui était pourtant largement plus avare de ses propos semblait s'en donner à coeur joie pour s'éviter la justification d'un rictus sur son visage et d'une blessure à son flanc. Ne quittant pas le confort des bras d'Alexandre, à la fois amusée et piquée au fard de le voir faire de pareils efforts pour ne pas l'apeurer, elle soupira doucement. Relevant les yeux pour croiser le regard de son mari, elle fit remonter l'une de ses mains jusqu'à poser ses doigts dans les cheveux doux de son mari, un sourire aux lèvres, tandis que les mots lui vinrent, à son tour.

      « Nous avons la vie devant nous pour passer des moments comme celui-ci, et leur rareté ces derniers temps ne les rendent que plus précieux. Si Philippe a appris de son père et de ton frère, comme je le crois, il ne risque pas de se faire prendre au dépourvu par un brigan mal fagotté. Aie confiance en tes capacités, et puis informe-toi à Barnabé, ou à la caserne, sans doute quelqu'un pourrait t'être assigné pour partir en Gascogne, ne crois-tu pas? Ton père serait aussi capable de te quérir de l'aide, ou de t'informer des dernières nouvelles qu'il a eu de Philippe, j'en suis certaine. Ne te force pas à supporter de pareilles visions d'horreur Alexandre, il faudra un miracle pour qu'un jour un D'Artagnan tombe de son cheval, et le Seigneur tout puissant veille sur les tiens, les nôtres, sur toi et moi aussi... »

    Puis vint la demande d'Alexandre. Son regard encré dans le sien, Marine ne sut pas si l'inquiétude de son mari devait la toucher ou lui faire peur, à elle aussi. Jamais il ne lui avait demandé si clairement de faire abstraction à sa sincère débrouillardise avec une marmaille on ne peut plus énergique pour inviter Barnabé ou une personne en qui il a confiance pendant ses absences. L'un de ses sourcils se haussa, et elle se mit à penser rapidement. Si la gentillesse et la fidélité de Barnabé ne se remettait pas le moins du monde en question, la jeune femme ne se sentait pas à l'aise de lui imposer la garde d'Alexandre ou d'Aurore ces derniers temps, surtout que ceux-ci sont agités lorsque leur père n'est pas là pour garantir une bienséance des gamins. Si la brunette sait maîtriser ses enfants et les élever de la meilleure façon qu'elle connait, en les couvrant d'amour, d'attentions, en prenant bien garde de ne pas les gâter plus qu'il ne le faut et de leur imposer des restrictions, ils n'en sont pas moins beaucoup plus turbulents quand la figure d'autorité qu'est leur père ne se trouve plus depuis un moment dans les parages. Elle ne saurait le dire à son mari, mais si Guillaume a un tempérament plus clément, Aurore a un talent particulier pour repousser les limites et braver les interdits. La cuisinière ne s'était pas trompée en sachant, dès la grossesse, que son enfant, son premier enfant, serait doté d'un caractère fort, et qu'elle aurait la force d'accomplir de belles et grandes choses. Sa fille verrait sans doute le monde bien davantage qu'elle, et ne terminerait jamais à récurer des plats dans les cuisines, malgré son rang plus ou moins certain. Fille d'un noble ayant renier ses titres pour une simple paysanne, si elle réussissait à passer par-dessus une épreuve comme celle-ci - Marine savait que si quelqu'un en était capable, c'était bien leur fille - elle deviendrait quelqu'un. Rendant hommage à l'intelligence, l'esprit vif et le caractère bouillant d'Aurore d'Artagnan, elle en oublia pendant deux secondes la présence de son mari, sa question. S'en voulant un peu, elle rit doucement pour chasser ses pensées, puis repris son sérieux en répondant à Alexandre.

      « Il y a longtemps, Alexandre, que je compose avec ces personnes. Bien que le temps passe si vite, ils ne semblent pas comprendre la futilité de leurs propos. Je ne les laisserai jamais gagner du terrain en m'abaissant à les craindre. Barnabé est un membre de notre famille, mais il n'a pas à faire le garde du corps. Si cela te ronge trop, j'inviterai l'une de mes soeurs à venir passer quelques jours. Je prendrai soin de moi et d'eux, et tiendrai Barnabé au courant s'il y a quelque chose, est-ce que cela parviendrait à t'apaiser, mon amour ? »

    Elle prend son visage entre ses doigts, le fixe de son regard pétillant et doux. Marine pose ses lèvres à la commisure de celles d'Alexandre, à une occasion, deux occasions. Riant doucement, elle recule légèrement en se retournant pour s'adosser dans le torse de son mari. Simplement savourer quelques secondes de ce bonheur inespéré et incommensurablement apprécié. Fermant les yeux sur ce confort qu'elle ne trouverait nulle part ailleurs, la brune ne put s'empêcher de penser à des propos onéreux qui avaient été lancés comme des pierres à son égard. On s'en prenait souvent à ses origines, à son travail qui demandait certes patience et dextérité, mais que l'on voyait comme une simple façade pour des activités beaucoup moins enrichissantes. Si elle fermait les yeux et les lèvres à la parfois puissante tentation de réponre, c'est en pensant au bonheur que lui procurait sa famille que Marine se taisait. Elle était suffisamment doté de bonnes valeurs et connaissait suffisamment ce monde pour savoir que la moindre réaction de sa part lui ferait encourir davantage de risques, surtout qu'on lui avait appris qu'une Grande dame de la cour l'avait prise en grippe. Nulle autre que la dame Henriette d'Angleterre, et puis ses comparses, qui lançaient en vain des piques à l'humble cuisinière. Jusqu'à maintenant, rien n'était sorti de ses lèvres, simplement des mots pour partir à la dérobée. C'était Alexandre pour qui c'était le plus difficile, mais Marine l'encourageait à ranger ses poings et ravaler ses mots. En tant que lieutenant, il ne pouvait s'accorder aucun faux pas. Aucun.

      « Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour profiter d'un moment tous les deux ? »

    Elle rit doucement, serrant la main d'Alexandre dans la sienne. Parler de ses enfants, leurs enfants, la rendait radieuse, tellement elle en était fière.

      « La mère d'une cuisinière s'est prise d'affection pour notre petit, lui confectionnant une réplique de vos étoffes. Il parade comme un prince devant ses amis, et ne lâche son épée de bois que pour dormir, babillant sur les dragons et les princesses, faisant des duels avec des ennemis invisibles. Il est adorable. Il te ressemble à un point tel que je suis certaine que tu étais le même petit bonhomme, tout petit. Pour Aurore, ses ambitions n'ont pas les conventions bien à coeur, et je la crois promise à une destinée plus grande que nature, et que Dieu me pardonne cette prétention à l'égard de notre fille... »
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Alexandre D'Artagnan


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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime29.10.09 22:25

- Que Dieu nous pardonne à tous deux, alors... J'ai foi en elle, elle sera comme sa mère, douce, aimante et fera souvent abnégation de ses envies pour satisfaire son époux. Mais ce dernier devra la mériter ! Il est hors de question que je concède la main de ma fille à un couard ou autre prétentieux rongé par l'alcool et la suffisance. Aurore mérite un homme attentionné et aimant. J'ai longtemps repensé à notre mariage, et je suis reconnaissant au Ciel qu'il ait été sous le signe de l'amour plus que sous le signe du profit familial. J'eûs été Roi de Prusse que j'aurais renié mes terres et mes richesses pour toi, Marine.

En réalité, la question des terres ne l'avait jamais intéressé. Il était sensé être Duc... pourtant, il n'avait jamais mis les pieds en Gascogne autrement que pour passer quelques jours... et encore. Comment représenter un Duché que l'on ne connaît même pas ? Il était bien incapable de préciser les places fortes, les villes importantes de la région de son père. Tout comme celle de sa mère, aussi... et s'il fallait les montrer sur une carte, là, ça devenait encore plus problématique. La géographie était son talon d'achille. Non, les titres ne l'avaient jamais intéressé, il avait toujours eu deux idéaux, deux objectifs : être Mousquetaire et fonder une famille. Les deux étaient réalisés maintenant et il s'en était fixé d'autres : protéger Marine jusqu'à la fin de sa vie, élever ses enfants en ne commettant pas la même erreur que son père, c'est à dire en étant davantage présent, ou encore ressouder sa famille. Des objectifs qui peuvent sembler bénins mais qui sont en réalité très difficiles à réaliser. Il n'était jamais vraiment satisfait par les choses qu'il faisait. Actuellement, il voulait se recentrer sur sa vie familiale... passer du temps avec sa femme et ses deux enfants, retrouver son père, revoir son frère. Le temps passait doucement lorsqu'il ne les voyait pas. Tant pis pour la fierté, sa famille devait passer d'abord, au diable les tensions et les rancoeurs. Chez les d'Artagnan, il y avait une coutume. On se prenait le bec une paire de jours pour tel ou tel détail mais on se reconciliait ensuite, de la façon la plus abrupte qu'il y ait. Pas question de tomber dans les embrassades, les épanchements sentimentaux, tout devait se faire froidement, en restant distant. En y réfléchissant, c'était idiot... il fallait dire les choses comme elle venait, rester toujours franc et sincère, quitte pour cela à perdre sa fierté et son orgueil. C'était plus facile à dire qu'à faire... surtout dans cette famille où l'honneur valait toujours plus que tout.

- Dame d'Artagnan, que ferais-je sans vous ? J'y réfléchis et je dois me rendre à l'évidence, Marine, tu apaises mon coeur. Quand nous sommes ainsi réunis, je sais que je n'ai rien à cacher. Je suis en colère après mon frère, pourtant, la seule chose dont j'ai envie c'est de le retrouver de le voir vivant. S'il venait à arriver maintenant, la seule chose que je sois capable de faire, c'est de l'enlacer. Avec toi, je n'ai pas à paraître, je ne fais qu'être comme je suis. Parfois, ce n'est peut-être pas pour te satisfaire... c'est vrai après tout, je suis maladroit, gauche dans ce que je dis, inquiet et surprotecteur. J'ose espérer que nos enfants ne seront pas comme moi mais qu'ils auront hérité de leur mère. Je préfère ne pas imaginer ce que deviendrait notre logis lorsqu'ils auront appris à se suspendre aux poutres et aux plafonniers...

Il parlait en connaissance de cause, car enfant, pour refaire son père tant et tant admiré, il avait été casse-cou et très agité. D'après la descrption de Marine, même sa fille avait hérité de ses traits ! Quel dam ! Surtout qu'Aurore était sensée donner l'exemple étant donné qu'elle était l'aînée. Des fois il se prenait à rêver de son avenir. Il aurait bien volontiers imaginé sa fille, mariée, élevant paisiblement ses bambins à elle... sauf qu'en fait, la vérité lui sautait aux yeux. Sa fille brisait l'image de la petite princesse et devenait une vraie battante... avec le rêve de devenir mousquetaire à son tour, en faisant fi des règles et en voulant se placer au dessus des hommes. En soi, rien de dérangeant, puisque la plupart des demoiselles arrivaient à avoir plus de courage que plusieurs hommes réunis, certains étant même au service du Roi. Là où cela ne collait pas vraiment, c'était pas rapport à l'étiquette. Les jeunes filles qui bafouaient l'autorité masculine se retrouvait humiliées et parfois molestées... La société versaillaise voulait ça. Bien sûr, il était hors de question pour Alexandre de laisser faire. Quiconque s'en prenait à sa famille mettait les pieds dans un énorme bourbier.Il était capable de traquer la personne jusqu'à lui faire payer. Un peu comme il avait fait avec une jeune fille de la Cour, qui du coup était repartie chez elle. Elle avait pour sombre projet de faire tomber Marine alors que cette dernière était enceinte de Guillaume. Il l'avait appris alors qu'il faisait son tour de garde dans les jardins. Furieux, il avait réussi à l'intercepter avant qu'elle n'accomplisse son méfait et il y avait été de son ton le plus dur et le plus ferme. Un d'Artagnan "normal" est déjà impressionnant, depuis des générations, de père en fils, ils en imposent par leur carrure, assez carrée, leur musculature entretenue et leur taille, élancée. Le charisme chez eux est naturel, inné. Quand ils sont énervés, tout leur être devient tendu, comme un arc, prêt à décocher une flèche, à dégainer une épée ou à bondir. Ils parlent peu mais leurs propos sont lourds de sens... et généralement, lorsqu'ils adressent la parole à quelqu'un qui les énerve, ce n'est jamais bon signe. Certains duels ont commencé ainsi, par un défi lancé à la volée. Parfois, le surnombre devrait provoquer un raisonnement plus poussé mais non, c'était la fierté qui parlait avant tout. Leur nerf de guerre !

Il ignorait ce que deviendrait sa fille, mais il envisageait déjà le pire. Il fallait lui ôter de la tête que sa place n'était pas dans l'armée du Roi. Elle allait devoir apprendre la couture, la broderie, et surtout à élever son petit frère... à cuisiner et à panser les plaies. Tout cela afin d'en faire une magnifique jeune femme, une bonne mère au foyer, une épouse aimante et généreuse. Et pourtant, ce qui avait plu à Alexandre, ça n'était pas cet aspect là de Marine. Il était conquis par l'air sauvage qu'elle dégageait, cette part de liberté qui s'exprimait au jour le jour, par son regard, par sa différence. Elle ne faisait pas fi des rumeurs, des critiques sur ses vêtements... elle les affrontait, sans en être entâchée. Elle dégageait un telle force de caractère, une aura si puissante qu'elle défiait le monde. Non, elle n'était pas soumise, pas même à son mari. Il aurait pu la soumettre, par la force, comme il était coutume, mais non, jamais il n'y avait eu recours. A peine avait-il croisé le regard de sa belle que son âme souffrait à chaque fois qu'il détournait les yeux. Elle était ce dont il pouvait rêver, sa moitié. Et il souhaitait la même chose à ses enfants, avant toute carrière. Une vie emplie de passion et d'amour. Marine et Alexandre n'avaient pas vu passer l'heure... il n'avaient pas non plus pris conscience que le temps avait changé. L'air s'était fait plus lourd et par endroit le ciel bleu était parsemé de nuages menaçants, virant au gris foncé. L'atmosphère changeait, et une petite brise venait caresser leurs visages. Il revinrent à la réalité lorsqu'une goutte tomba sur le front de la belle. Il l'essuya en caressant doucement avec sa main. Il avait si peur de lui faire mal... avec ses poignes viriles, il avait toujours, immanquablement, ce sentiment désagréable d'être brute. S'il savait qu'il était en fait très doux et infiniment soigneux... Il eut un petit sourire tandis qu'une deuxième goutte de pluie s'écrasa sur sa joue. Il passa sa main, de façon agacée. En fait, il n'aimait pas la pluie, et Marine le savait, ce qui rendait la situation assez comique. Parce qu'il avait beau faire mine de rien, il affichait déjà cet air ronchon, hérité du paternel.


- Ne tentons pas le diable, Marine, nous devrions rentrer, nous mettre à l'abri. Je m'en voudrais si je savais que tu souffres d'un mal par ma faute. Je te raccompagne aux cuisines, si tu veux bien.

Il l'embrassa. Et comme le temps semblait se défaire de ses gouttes d'eau, il ôta la veste de son uniforme et la passa sur les épaules de sa femme, pour éviter qu'elle ne prenne froid. Vu l'endroit où ils étaient, ils allaient être trempés vant d'avoir rejoint les Cuisines... Et ils étaient sans monture. Lorsque deux gouttes vinrent mouiller son cou, Alexandre ne cacha plus sa désapprobation. Surtout qu'elle n'est pas bien chaude. Il marmonna quelques mots dans sa barbe, la mine renfrognée et, Marine à ses côtés il se mirent en route vers le Château.

- Il y a un arbre là-bas, on peut peut-être se réfugier dessous, il ne tonne pas, nous ne risquons rien, qu'en dis-tu ?
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime26.01.10 10:41

Marine tenant toujours la main d’Alexandre observait ce dernier. Elle savait que les minutes avant qu’il reparte était compté et elle voulait surtout ne pas en louper une miette. Elle connaît pourtant ce visage par cœur tellement elle l’a vu. Marine écoutait souriante son mousquetaire de mari toujours aussi enchantée de pouvoir parler de ses enfants avec lui. Elle s’émerveillait chaque jour un peu plus de le voir au début en mari si attentionnée puis en père, avec Aurore principalement puisque avec Guillaume il restait sévère, mais tout de même.

- Que Dieu nous pardonne à tous deux, alors... J'ai foi en elle, elle sera comme sa mère, douce, aimante et fera souvent abnégation de ses envies pour satisfaire son époux. Mais ce dernier devra la mériter ! Il est hors de question que je concède la main de ma fille à un couard ou autre prétentieux rongé par l'alcool et la suffisance. Aurore mérite un homme attentionné et aimant. J'ai longtemps repensé à notre mariage, et je suis reconnaissant au Ciel qu'il ait été sous le signe de l'amour plus que sous le signe du profit familial. J'eûs été Roi de Prusse que j'aurais renié mes terres et mes richesses pour toi, Marine.

Marine sourit, elle savait que les envies de sa fille n’était pas une bonne idée et qu’Alexandre n’accepterait jamais une telle chose. Mais pour le moment elle préférait la laisser grandir insouciante bien qu’en lui rappelant qu’elle ne pourra jamais faire une chose pareil. Marine eut soudain une pensée qui la fit rire quelques secondes, elle n’aurait qu’à épouser un mousquetaire. Elle se reprit quelque peu et toujours souriante répondit à Alexandre quoique un peu rouge après la dernière déclaration de ce dernier.

- Mais oui ne te fais aucun soucis, tous avons parfois des rêves enfant qui s’assagisse avec le temps. Aurore apprendra à s’occuper d’un époux, je suis certaines que tout ira bien. Et je te fais confiance pour lui en trouver un digne de ce nom. Lâcha Marine en ponctuant sa dernière phrase d’un grand sourire taquin à son époux, puis elle enchaîna. Pour ce qui est du notre de mariage, je ne regrette rien non plus et malgré que je ne suis pas très croyante je le remercie tous les jours. Et tu aurais été Roi de Perses Alexandre, je doute que nous nous serions rencontré. Je n’aurais probablement pas pu t’approcher alors je crois que tout est bien comme cela.

Marine se dit qu’heureusement qu’il ne fut pas Roi. Cela aurait voulu dire que jamais elle n’aurait pu épouser Alexandre. Bien sûr elle le croyait lorsqu’il lui disait qu’il aurait abandonné un Royaume pour elle mais il n’aurait probablement pas été le seul à décider. Personne n’aurait laissé un homme aussi intelligent et beau partir dans les bras d’une simple cuisinière. Déjà qu’il n’est que mousquetaire et que chacun s’emploi à dire du mal sur eux à tout va, alors si en plus il fut Roi, Marine préférait ne pas y penser. Cela aurait signifié faire bien trop de concession et malgré qu’elle ne soit jamais la dernière à courbé l’échine sous les critiques et la labeur elle n’échangerait Alexandre pour rien au monde. D’ailleurs la première qui ose l’approcher risquerait de se faire rapidement remettre à sa place noble ou pas. Marine fit la moue en y pensant. Non s’en prendre à un noble n’était pas son genre et un peu risqué pour sa place de cuisinière. Si jamais elle faisait une chose pareil, pour sûr elle serait renvoyée. Elle se surprit ensuite à se demander ce qu’elle serait devenue si elle était née aussi riche qu’Alexandre. Elle avait la curiosité de se demander ce qu’elle ferait. En tout cas elle n’échangerait pour rien au monde sa vie actuelle qui lui convenait parfaitement surtout en ce moment où elle tenait la main d’Alexandre qu’elle serrait de plus en plus sans s’en rendre compte. Peut-être par instinct sentant venir le fatidique moment où il partira.

- Dame d'Artagnan, que ferais-je sans vous ? J'y réfléchis et je dois me rendre à l'évidence, Marine, tu apaises mon sœur. Quand nous sommes ainsi réunis, je sais que je n'ai rien à cacher. Je suis en colère après mon frère, pourtant, la seule chose dont j'ai envie c'est de le retrouver de le voir vivant. S'il venait à arriver maintenant, la seule chose que je sois capable de faire, c'est de l'enlacer. Avec toi, je n'ai pas à paraître, je ne fais qu'être comme je suis. Parfois, ce n'est peut-être pas pour te satisfaire... c'est vrai après tout, je suis maladroit, gauche dans ce que je dis, inquiet et surprotecteur. J'ose espérer que nos enfants ne seront pas comme moi mais qu'ils auront hérité de leur mère. Je préfère ne pas imaginer ce que deviendrait notre logis lorsqu'ils auront appris à se suspendre aux poutres et aux plafonniers...

Marine fut surprise en entendant les paroles d’Alexandre, surprenant, même dans leurs pensées ils se rejoignent. Il n’y a pas à dire, ils sont fait l’un pour l’autre.

- Mais je vous retourne Sire d’Artagnan, que ferais-je sans vous ? Je suis bien contente d’apaiser ton cœur. Et oui je sais que Philippe te manque mais ce n’est pas une raison pour te traiter de gauche, inquiet et surprotecteur. Alexandre je t’aime comme tu es et je ne voudrais pour rien au monde que tu changes quoique ce soit. Et puis je suis désolée mais Guillaume me fait de plus en plus penser à toi. Mais je trouve ça tellement adorable.

Dit-elle dans un sourire qui se voulait adorable pour amadouer ce grand homme au cœur immense mais qui le cache très bien. Il est vrai que Marine espérait que Aurore ne devienne pas à l’image de son père comme Guillaume mais il faut bien avouer qu’elle aimait avoir des enfants qui ressemble à Alexandre. Ainsi elle avait l’impression qu’il était toujours un peu à la maison. Aurore apprendra avec le temps à devenir poser et à s’occuper d’elle et d’une maison. Marine n’avait pas envie de briser les rêves de cet enfant trop rapidement. Elle était sa mère et elle se sentait le devoir de la protéger des désillusions quitte à en créer une le temps qu’elle se rende compte seule que cela n’est pas fait pour elle. Elle une tout de même une grimace en imaginant Guillaume son petit garçon suspendu au plafonniers. Pour sur ni elle ni Alexandre apprécierait. Quitte à avoir un enfant mousquetaire, elle préférerait qu’il s’agisse de Guillaume bien sûr, elle avait tout de même peur que Aurore n’ait à souffrir de cette envie qui la tenaillait mais était irréalisable. En tant que jeune fille et future femme elle ne pouvait qu’apprendre à s’occuper d’un foyer et d’une famille. Manier une arme, après tout peut-être Alexandre accepterait de le lui apprendre sans pour autant qu’elle devienne mousquetaire… Marine grimaça à cette idée, pour sûr Alexandre n’accepterait pas et puis est-ce que notre Aurore accepterais à côté de cela à renoncer à cette envie actuelle ? Au vue du caractère qui penche vers celui des D’Artagnan, pour sûr que non. Marine espérait qu’elle ne devienne pas mousquetaire. Attendre inquiète chaque nuit et sursauter à chaque fois que l’on frappe à la porte est déjà bien trop dure à supporter. Si en plus il fallait que Marine supporte cela pour ces deux enfants en plus de son époux… Elle n’osait même pas imaginer. Et puis Aurore semble bien trop fragile pour pouvoir faire une chose pareil. Comment peut-elle songer à cela quand elle sait combien sa mère souffre de l’absence de son père pendant des jours, des semaines voire des mois.

Non Aurore serait bien mieux, comme toute jeune fille, avec un mari et une famille à s’occuper. Mais Marine avait du mal à s’y résoudre, elle voulait faire plaisir à ses enfants et aurait aimé que sa fille puisse réaliser son rêve à l’image d’Alexandre et elle. Les nuages qui se faisaient menaçant interrompit les pensées contradictoire de Marine. Il est vrai qu’il commençait à ne plus faire très beau.


Ne tentons pas le diable, Marine, nous devrions rentrer, nous mettre à l'abri. Je m'en voudrais si je savais que tu souffres d'un mal par ma faute. Je te raccompagne aux cuisines, si tu veux bien.

Elle ferma les yeux le temps du baiser tentant de le faire durer aussi longtemps que possible. Et comme apparemment le temps voulait embêter son mari, il commença à s’en prendre à la pluie, ennemie invisible. Elle sourit en le voyant s’agacer après les gouttes de pluie qui tombait sur elle. Malgré qu’elle n’aimait pas le voir malheureux, elle adorait le voir s’en prendre à la pluie. Le seul ennemi qu’il ne pouvait vaincre. Elle accepta sans rien dire de se faire conduire sous un arbre et en profita pour se blottir dans les bras d’Alexandre faignant de ne pas vouloir que lui aussi attrape froid.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime11.02.10 15:41

A peine aurent-ils rejoint l'arbre que la pluie martela le sol. Alexandre n'aimait pas la pluie. Il y avait double raison à cela. D'abord il n'aimait pas être mouillée et quand on est Mousquetaire, et que l'on fait des rondes, être trempé jusqu'aux os avait de quoi irriter. Plus d'une fois, il avait attrapé une fièvre à cause du mauvais temps. Les uniformes laissait filtrer l'eau comme une cannonière projetait les boulets. Non seulement ils étaient alourdis mais le froid les prenait sur la peau et avec le cuir des bottes, des gants et des épaulières, il était inutile de décrire les gerçûres et autres saletés dont ils étaient parfois recouverts. Mais entre la pluie et Alexandre c'était aussi une affaire presque personnelle. Le Mousquetaire détestait les imprévus et le fait qu'il ne pleuve que de façon aléatoire l'agaçait fortement. Il y avait bien une rivalité, entre la Nature et lui qui était exacerbée par la situation actuelle. Il était bougon et cela se voyait sur son visage qui à l'instar de ses vêtements laissait tout passer. La situation lui rappelait les longues journées ou la pluie ne cessait jamais et où il tenait un poste des heures durant, en pensant à sa famille. L'impulsion le poussait à tout abandonner et à partir pour la retrouver. Mais la raison gagnait toujours. Quoique... un jour elle finirait par céder à un caprice... et ce jour-là les conséquences pouvaient être plus désastreuses que bénéfiques. Même avec sa volonté, Alexandre était seul lorsqu'il n'était pas avec sa femme et ses enfants. Et l'absence de son père et de son frère n'aidaient pas vraiment. Il sentit sa douce se serrer contre lui et lui rendit son étreinte, en posa sa tête sur la sienne. Il respirait l'odeur de ses cheveux, comme s'il s'agissait d'une fleur précieuse. Qu'est-ce ça lui manquait les odeurs ! Il s'y était habitué ! Quand il revenait au camp, il n'y avait aucune odeur féminine... au contraire, c'était celle de mâles, souvent teintée de transpiration... alors que sa femme avait un parfum frais. A sa connaissance, elle n'utilisait pas d'eau de toilette particulière, Alexandre en jurait même que c'était son odeur naturelle, une senteur si exquise et si enivrante qu'il l'humait à plein poumons.

C'était bien ce qu'il faisait en cet instant, blotti contre elle. Il en avait oublié l'averse. Seuls les effluves doux de sa femme comptaient. Il ferma les yeux pour mieux apprécier le moment. La pluie clapotait. Il faisait tout de même un sous-lieutenant assez spécial là ! Il profitait de son service pour enlacer sa femme, lui murmurer des mots doux, se laisser aller à ses manques à combler. Vraiment, il exagérait peut-être... si un supérieur passait par là et le trouvait en train de faire autre chose que sa ronde, il risquait sa carrière au mieux, son honneur au pire. Bien que les deux soient étroitement liés, d'ailleurs. A aucun moment il n'envisageait de renoncer à ces petits instants volés. Marine avait bien souvent demandé qu'il reste à Paris, près d'elle, plutôt que de dormir au camp. Mais la situation chez les Mousquetaires exigeait sa présence. Il cohabitait avec Nicolas de Ruzé, son ennemi juré, dans la même chambre. Et le comble, c'est qu'il y avait entre ses quatre murs une rivalité étouffante entre eux. aucun ne voulait céder de territoire à l'autre. Alexandre avait l'avantage d'une autorité légitime puis qu'il était officier supérieur. Aussi, il savait que s'il quittait la chambré, il cédait son terrain et ça, c'était hors de question. Comme quoi, aussi cruelle qu'eût été l'absence de sa famille, il avait un garde-fou qui le retenait. Un mauvais prétexte ! La fierté était une maladie dans la famille d'Artagnan. Ils en faisaient une affaire d'état dès qu'elle était entâchée. Fort heureusement, Marine parvenait à endiguer les choses, même si comme il vient d'être expliqué, elle avait des limites infranchissables.

A nouveau sous cette pluie battante qi perçait de temps à autre les feuillages, il se sentait gauche et maladroit. Cela lui rappelait les histoire de racontait sa mère à son frère lorsqu'il faisait mauvais ou trop froid et que lui ne pouvait pas sortir. Elle lui parlait d'Homère, de son Iliade, de son Odyssée, relatant les légendes des héros grecs. Et elle racontait souvent les mythes des dieux païens qui composait l'ancien panthéon. Ainsi, elle avait évoqué la déesse de l'amour et de la beauté : Aphrodite. Celle qui était si parfaite, qu'aucun homme ne pouvait se sentir à l'aise en sa compagnie, à moins d'être homosexuel... elle avait un tel charme une telle perfection que tous se sentaient misérables à côté d'elle. Alexandre avait l'impression que cette Aphrodite s'était réincarnée en Marine. Amoureux comme jamais, il souffrait parfois de tout la vision parfaite qu'il lui portait. Elle avait les traits fins là où lui les avait anguleux, elle avait la grâce là où lui avait une force brute. elle était radieuse sous la pluie, alors que lui était grognon et irritable. Il se demanda comment une femme comme elle n'avait pu rencontrer personne avant lui. Comment un homme n'avait pas pu tomber sous son charme. Il se sentit soudain honoré d'avoir pu se lier avec elle, la connaître davantage. Depuis qu'elle avait survécu, il disait que peut-être un bon dieu veillait sur lui et sur elle. Une chose était sûre, si ce dieu existait et le protégeait, il en faisait de même pour Marine, puisque son désir le plus cher était quelle soit en sécurité, parfois au détriment de sa santé à lui.


- Ma mère disait que les arcs-en-ciel permettaient de faire un voeu et si celui-ci était fait avec force et conviction, il serait réalisé. Il y a un arc-en-ciel là-bas, on devrait peut-être faire un voeu.

Il regarda l'arc-en ciel qui se dessinait au loin, le temps était changeant, si au dessus d'eux il pleuvait bien, à quelques kilomètres au loin, des rayons de soleil sortait des nuages. Alexandre fit son voeu, de toutes ses forces. Et une fois encore, depuis qu'il avait rencontré Marine, il ne souhaita que pour elle. Il voulait qu'elle vive toujours heureuse, en tout temps et tout lieu. Il puisait sa force dans ses sourires comme il la perdait dans ses pleurs. Elle était son phare. Il en voulait à son père d'être parti sans rien dire, comme Philippe, pourtant, il repensa à Charles, qui avait perdu sa femme, son phare. Il se rendit compte que sa plus grande peur n'était pas de mourir, de perdre face à Ruzé, mais de se retrouver sans la lumière pour le guider, dans le noir total, perdu au large, dans le froid... une seconde fois... Il chassa ses pensées lorsqu'un coup de tonnerre se fit entendre. Il ne semblait pas tellement loin. Alexandre avait appris qu'il ne fallait pas rester les arbres lorsque la foudre tombait. Tant pis, ils allaient devoir se mouiller jusqu'aux cuisines. Il prit Marine par la main et passa sa cape sur les épaules de sa femme pour la protéger.

- Je crois que nous n'avons plus le choix, il vaut mieux rentrer, je te raccompagne aux cuisines.

Et, en la prenant par la main, il avança d'un pas rapide. La pluie n'avait pas dit son dernier mot, et comme si elle le faisait exprès, elle redoubla de vigueur. Après une quinzaine de mètres à peine, Alexandre était trempe jusqu'aux os. Ses cheveux étaient applatis sur son crâne, et son visage dégoulinait l'eau comme s'il venait de plonger dans un lac et d'en sortir. Il pressa le pas, veillant à ce que Marine ne soit pas trop mouillée. C'était difficile, la cape n'était pas imperméable, elle protégeait, certes mais se mouillait elle aussi. Ils continuèrent leur demie-course mais comme cela semblait s'aggraver davantage, Alexandre vira brusquement sur le côté et conduisit Marine vers un petit porche où ils s'abritèrent. Le Mousquetaire était misérable. L'eau recouvrait sa peau et ses vêtements collaient à son épiderme comme un moule. On pouvait voir sa carrure entraînée par dessous le tissu. Il essuya ses cheveux avec sa manche puis regarda le ciel, non sans un air énervé. Il perdit patience :

- Pourquoi faut-il qu'il pleuve quand le moment est agréable ? A croire que le sort nous maudit !

Il prit la cape de Marine et l'épongea. C'est en la lui rendant qu'il s'aperçut qu'elle était presque autant mouillée que lui... Mais même avec ses cheveux humides et son allure légèrement déparaillée, elle était belle. Il sentit son coeur accélérer à la vue de cette femme qui avait conquis son coeur des milliers de fois sans rencontrer aucune résstance. Instinctivement, il passa son pouce sur sa joue pour essuyer une goutte d'eau sur son visage. Ses yeux ne la quittaient plus. Il était aux anges.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime13.02.10 12:02

Marine connaissait Alexandre et veillait sur lui depuis tellement longtemps qu’elle comprenait d’où venait son irritation face à lui. Pourtant cela l’avait toujours amusé de le voir se battre contre cet ennemie inattrapable. Il est vrai qu’au début elle s’inquiétait de le voir si facilement malade mais elle eut vite comprit d’où cela venait et fini par s’y faire. Elle espérait juste que ca ne devienne jamais plus grave au point qu’il en souffre.

Marine souriait toujours en voyant Alexandre s’agacer contre l’eau. Pourtant, elle, elle adorait le voir mouiller, n’était il pas séduisant une fois que sa chemise lui collait à la peau à l’image de ses cheveux autours de son visage ? Et elle espérait bien le voir dans cet état rapidement. Alors oui à l’inverse de son époux elle espérait que la pluie continue. L’heure n’était pas encore à se faire tremper. Au contraire, elle profitait de cette instant blottit tout contre lui pour s’emplir les poumons de son odeur. Elle adorait l’odeur d’Alexandre, celle d’un homme, bien à l’image de lui : virile, intelligent et beau. Oui Alexandre représentait tout cela pour Marine. Pour rien au monde elle souhaiterait qu’il change quoique ce soit de son caractère. Tout était parfait. Ils se complétaient formidablement bien et trouvaient leur équilibre. Elle adorait le visage d’Alexandre et n’avait jamais eu peur de lui ou bien qu’il ne contrôle pas sa force. Il avait tellement peur de lui faire mal que parfois il en oubliait d’être instinctif et de laisser ses envies prendre le dessus.
Peut-etre parfois, aimerait-elle une expression de sa passion plus intense et fougueuse ? Mais Alexandre restait doux et attentif la peur de lui faire du mal étant plus forte. Mais comment cet homme pour qui elle donnerait tout pourrait-il lui faire du mal ? Jamais il ne se le permettrait et elle avait une confiance aveugle en lui.
Jamais elle n’avait douté en Alexandre, même dans les moments triste comme la période qui suivit la perte de leur premier enfant et qui faillit tuer Marine. Il s’en voulait tellement qu’il n’osait plus la toucher parce que cela avait été la conséquence de ces douces caresses intimes qu’elle aimait tant. Il était difficilement concevable pour Alexandre de lui faire du mal, et alors qu’il croyait qu’ils allaient être heureux le malheur apparut au détour du chemin qu’ils prenaient. Quoi de plus effrayant pour ce mousquetaire qui déteste l’imprévu ? Et là c’en fut un gros.

Marine toujours blottit contre Alexandre tourna son regard dans la même destination qu’Alexandre et sourit à la vision de l’arc-en-ciel.


- Ma mère disait que les arcs-en-ciel permettaient de faire un voeu et si celui-ci était fait avec force et conviction, il serait réalisé. Il y a un arc-en-ciel là-bas, on devrait peut-être faire un vœu.

Marine sourit à Alexandre et ferma les yeux serré contre lui pour faire son vœu. Le sien n’était pas dure à deviner. Elle souhaitait simplement que la vie continue ainsi. Que Alexandre soit toujours heureux auprès d’elle. Il était le soleil de sa vie et jamais elle ne permettrait que quiconque lui fasse du mal et la sépare de lui. Elle ne le supporterait pas elle en était certaine. Maintenant avec les enfants les choses seraient différentes, il lui faudrait vivre pour eux mais il était certain qu’alors quelque chose serait mort en elle. Plus jamais elle ne pourrait aimer ainsi. En entendant l’orage, Marine sursauta et se serra un peu plus contre Alexandre. Mais celui-ci s’était résolu à être plus raisonnable qu’elle et a quitter leur abri qui n’était plus très sécuritaire. Il la prit par la main et lui passa la cape sur ses épaules. Marine lui sourit se disant que ce coup-ci elle allait le voir trempé et s’en réjouissait à l’avance.

- Je crois que nous n'avons plus le choix, il vaut mieux rentrer, je te raccompagne aux cuisines..

Elle retint un soupir en entendant parler des cuisines. Retourner aux cuisines signifiait quitter Alexandre et elle n’en avait pas envie. Mais ils n’avaient pas le choix et malgré la déception qui pouvait se lire sur son visage elle suivit bon grès mal grès Alexandre sous la pluie. Elle se consola en jetant de temps en temps un coup d’œil à ce dernier qui était de plus en plus trempé. Mais elle n’était pas en reste. Elle comprenait mieux maintenant comment Alexandre attrapait si facilement la mort. Avec ces vêtements il y avait de quoi. Elle était probablement aussi mouillé que lui qui n’avait pas de cape. Pourtant pas le temps de penser à tout ca, il lui fallait suivre le mouvement et il faut bien avouer qu’Alexandre ayant de plus grandes jambes qu’elle la tirait plus qu’elle ne suivait. Elle se mit donc à trottiner à côté de lui pour rattraper son retard. Elle sentait la pluie qui coulait sur ses cheveux, s’infiltraient dans son habituel chignon et lui dégoulinait dans le cou. L’eau s’infiltrait sous sa chemise et la cape commençait à ne plus rien retenir, elle aussi imbiber de l’eau de pluie qui tombait dru. Alexandre finit par décider de se mettre à couvert sous un petit porche et Marine rit en entendant ce dernier s’agacer de nouveau à cause de la pluie.[i]

- Pourquoi faut-il qu'il pleuve quand le moment est agréable ? A croire que le sort nous maudit !

- Mais non, le sort ne nous maudit pas, où nous ne serions pas marié. Et puis je trouve que tu es encore plus charmant quand tu es trempé comme ca.
Dit-elle en lui souriant malicieusement.

[i]Alors qu’Alexandre passa son pouce sur la joue de Marine, cette dernière posa sa main sur celle d’Alexandre et doucement, très doucement approcha ses lèvres de celle de son mari. Puis commença un long et tendre baiser. Marine se rapprocha de plus en plus d’Alexandre jusqu’à venir se coller à lui. Mais rattraper par la réalité elle s’écarta brusquement. Et sourit.


- Il serait peut-être plus sage de pouvoir se mettre au sec et d’enlever ses vêtements humides non ?
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime22.02.10 18:45

    A sentir Marine contre lui, Alexandre se demanda s'ils ne devaient pas rester là où ils étaient. Il avait la sensation d'avoir du feu sur les joues tant l'instant l'avait intérieurement chamboulé. Il faut dire qu'il avait un tas de préoccupations ces derniers temps et qu'il n'avait pas la tête à ses besoins hormonaux... Le baiser et le rapprochement avait eu l'effet d'une bombe sur lui. Il n'avait soudain qu'un désir, prolonger ce moment, le plus longtemps possible pourvu que ça soit inoubliable. Il ne la quittait pas des yeux, son coeur battait à tout rompre et son visage témoignait tout simplement de l'effet que le geste lui avait fait. Savoir que la peau de Marine, blanche, au teint plutôt laiteux, à la texture douce et soyeuse était aussi trempé que la sienne, n'arrêtait en rien son admiration. Il la contemplait, elle était belle, même trempée ! Il avala difficilement sa salive lorsque une goutte d'eau descendit de long de la gorge de Marine et s'insinua doucement mais surement dans son décolleté avant de disparaître... Elle le trouvait beau, mais lui était sidéré par la force qui émanait d'elle. Impétueuse, elle aurait pu vaincre la pluie sans problème. Si belle ! Presqu'aussitôt, Alexandre se dit qu'elle allait attraper un mauvais rhume à rester ainsi... bien qu'elle soit splendide. Il aurait pu le dire mais elle lui coupa l'herbe sous le pied par quelques mots qui attisèrent un peu plus le déluge émotionnel dans lequel le Mousquetaire se trouvait. Il était en effet plus sage de se mettre au sec, mais il savait ce qu'ils se passerait s'ils enlevaient leurs vêtements... Vu la façon dont l'avenir se profilait, d'Artagnan ne pourrait pas résister longtemps à cette envie soudaine mais violente et difficilement repoussable de laisser place après le langage des mots, au langage des corps.

    Il s'imagina donc la suite, non sans une certaine envie grandissante. La première fois qu'ils avaient goûté au plaisir de la chair, ils n'étaient pas mariés... et ils avaient cédé à un torrent de désirs. De fil en aiguille, ils s'étaient embrassés, avaient continué de se mouvoir pour finalement trouver une pièce avec une cheminée et un feu réconfortant... C'était sa première fois à lui et outre une angoisse légère, il n'avait jamais connu plus éblouissant moment. S'ils allaient se réchauffer, nul doute qu'une cheminée ne serait pas de refus. Serait-ce un retour aux sources que leur proposait le destin ? Probablement... ni l'un ni l'autre n'avaient oublié les délices de ce moment passé, qu'ils avaient d'ailleurs fait durer au maximum. Alexandre se dit néanmoins que Marine ne pensait peut-être pas à ce genre de choses, elle envisageait éventuellement de ne plus être dans des vêtements mouillés. Mais il y avait des codes de langage, tant au niveau de ces expressions que de son corps. Une nouvelle bouffée de chaleur l'envahit lorsqu'il se rendit compte que ses propres habits lui collaient à la peau comme un justaucorps... Il détestait la pluie, pourtant, il avait l'impression d'être enveloppé d'une fine couche de tissu qui ne demandait qu'à être ôtée... Il prit la tête de Marine entre ses mains et l'embrassa fougueusement. Il y avait une telle impétuosité que cela n'en était que plus troublant. Il sentait le sang bouillonner dans ses veines, ses mains étaient chaudes malgré le fait qu'elles soient mouillées. Il laissa aller ses lèvres dans le cou de Marine, pour y déposer des baisers légèrement saccadés.

    Une telle réaction était peut-être compréhensible par le fait que dans le camp, les femmes étaient interdites. Cruelle disposition mais sage en même temps ! Il n'avait certainement pas échappé à leurs ancêtres que le coeur d'un homme et son esprit étaient troublés par les femmes et qu'il était difficile de combattre pour le Roi avec des hommes amourachés... A cet instant, Alexandre succombait à ce que lui dictait son coeur... L'aspect revers de médaille de l'absence de femmes était sans nul doute le manque que les Mousquetaires subissaient. La plupart des jeunes soldats profitaient de leur permissions pour aller au bordel, dans les maisons closes ou d'hôtesses... Paradoxalemet, si pour Alexandre le manque était cruellement important, jamais il ne s'y était rendu. Ce n'était ni son genre ni le terrain où il était à l'aise. Marine le savait bien, dès qu'il s'agissait d'étaler ses sentiments ou de parler d'intimité, il devenait maladroit et confus. Le fait qu'une personne puisse le juger dans un état de ce genre lui était difficilement concevable. Evidemment, dans le feu de l'action, il était comme tous les hommes, il se laissait tomber dans le courant de ses hormones et sans lutter. Il reposa ses lèvres contre celles de sa femme, la serrant désormais contre lui. Leurs deux poitrines se touchaient, et réchauffaient légèrement celle de l'autre par leur contact. Il posa son front contre le sien et se mordit légèrement la lèvre inférieure.


    - Il nous faudrait peut-être trouver une cheminée... et un feu accueillant... et à la lumière de cet âtre, nous pourrons admirer les flammes danser sur nos peaux nues... venir lécher le moindre petite goutte d'eau s'y trouvant...Cette perspective me semble si agréable à la pensée... je suis sûr qu'elle l'est davantage à l'acte...

    Il l'embrassa une nouvelle fois et avec la vaillance et la fougue qu'on lui connaissait, il la souleva dans ses bras pour la porter. Marine n'était pas spécialement grosse. Elle était même mince, légère car peu osseuse. Mais elle faisait quand même son poids ! Pourtant aexandre la portait comme une plume. Les muscles de ses bras étaient bandés et grossis par l'effort. En tant que soldat, il devait s'entretenir. En résultait une force impressionnante, et une musculature développée qui à cet instant saillait sous ses vêtements mouillés.

    - Nous devrions rentrer dans la première salle de nous trouverons... en espérant qu'elle ait une cheminée... peut-être la salle de gardes là-bas...

    Il désigna une fenêtre du château qui se dressait devant eux. Il s'élança, Marine dans les bras vers ladite pièce. Ils étaient loin encore de l'entrée et le poids que faisait Marine l'alourdissait légèrement. Résultat, ils furent encore plus mouillés. Lorsqu'ils entrèrent, Alexandre dégoulinait l'eau, on aurait dit qu'il avait été faire trempette dans les fontaines... Son air bougon avait disparu... il montra la salle vide et une petite porte qu'il ouvrit. Elle donnait dans un petit salon avec deux fauteuils un grand buffet, et un bureau. Sur le côté, en face d'une bibliothèque, se trouvait une cheminée. Il y mit du bois, alluma le feu et reposa son attention sur Marine. La porte fermait à clé... Il s'approcha d'elle et posa ses mains chaudes sur sa poitrine avant de l'embrasser... il ne dit rien, tout était dans son geste, la façon dont il rencontrait ses lèvres, avec une faible insistance mais surtout une grande douceur. A la façon dont il respirait dont son souffle chaud caressait la peau de sa femme. Et dans ce regard, si dur au combat, on lisait de façon totalement explicite qu'il la désirait ardemment... ces yeux, à l'éclat avivé par l'amour et par la passion, qui constituaient à cet instant, un océan dans lequel on ne pensait qu'à se noyer.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime09.03.10 10:05

Pendant que son cher et tendre époux semblait perdu dans ses pensées, Marine prenait plaisir à détailler son visage, son corps, son torse, ses mains. Elle l’observait comme si cela fut la première fois qu’elle vît Alexandre. Pourtant depuis ces années de mariage qui commencaient à se faire nombreuse, elle n’avait eu de cesse de pouvoir le détailler. Aucune cicatrice ne lui était inconnu, aucun poil rebelle, aucune blessure maintenant guérit ne lui avait échappé. Et pourtant…son plaisir était la. Être avec son époux était pour elle au dessus de tous les plaisirs. L’avoir rien que pour elle, de plus, le moment était inattendu alors l’envie d’en profiter était bien plus grande. Elle fut tiré de sa contemplation par un fougueux baiser d’Alexandre qui juste avant avait lové sa tête entre ses mains. Elle l’avait alors le temps de quelques secondes, regardé droit dans les yeux. Puis se furent leurs lèvres qui entrèrent en communion. Marine ferma alors les yeux savourant se baiser à la fois tempétueux et doux. Puis, ils descendirent dans son cou, Marine pencha la tête sur le côté pour l’offrir aux baisers de son doux amant.

Marine se doutait qu’Alexandre, après temps de temps loin d’elle, avait sûrement ses envies. Elle s’était toujours étonné de le voir si timide avec ces choses la. Ne dit-on pas que les hommes sont plus bavard sur le sujet et plus aventureux ? Et bien Alexandre fait probablement partit des exceptions masculines qui, elle, sont confuses de parler de tel chose et d’aller dans des lieux de débauches. D’un autre côté, cela avait toujours arrangé Marine, au moins elle était assuré de ne pas partager son homme à une dépravée ! Parfois, elle avait de la compassion pour ces jeunes filles qui souvent n’avait pas choisis leur destin. Elles se retrouvaient la à devoir travailler pour nourrir une famille. Marine aurait très bien pu s’y retrouver à son tour et ne jamais rencontrer Alexandre. Cette pensée lui fit lacher un soupir de quel ordre, cela on ne saurait vous dire. Les pensées des femmes sont impénétrables, sauf par quelques esprits bien aiguisé. Et Alexandre en a souvent fait partit, comme il pouvait le prouver à cet instant. Marine rouvrit les yeux en sentant des lèvres de nouveau sur les siennes. Elle s’était perdu dans ses pensées et son plaisir, et il lui fallut s’assurer que personne n’avait remplacé Alexandre entre temps. Après tout, n’était-ce déjà pas extraordinaire qu’il soit ici à ce moment précis ? Marine se sentit pressé contre Alexandre, leur corps entrant en contact. Cela déclencha une vague de douce chaleur et de doux désir dans tous son être. Elle sentit un frisson parcourir le creux de ses reins au moment où elle plongeait son regard dans celui d’Alexandre qui semblait lutter pour ne pas donner libre court à ses pulsions là, tout de suite, maintenant, ici.


- Il nous faudrait peut-être trouver une cheminée... et un feu accueillant... et à la lumière de cet âtre, nous pourrons admirer les flammes danser sur nos peaux nues... venir lécher le moindre petite goutte d'eau s'y trouvant...Cette perspective me semble si agréable à la pensée... je suis sûr qu'elle l'est davantage à l'acte...

Marine ne dit rien mais sourit tendrement à Alexandre, un sourire, cela suffisait. Alexandre fait partit de ses hommes rares qui n’ont pas besoin de mot pour comprendre et cela plaisait à Marine. Dans certaines situations, les mots sont de trop et c’était le cas en cet instant. Elle gouta une nouvelle fois aux si tendres lèvres d’Alexandre avant de se faire soulever de terre. Il est vrai que la proposition qu’il venait de faire ne pouvait qu’emballer Marine, quel plus grand plaisir que de s’offrir auprès d’un feu de cheminée ? Elle se retrouva, donc, dans les bras de cet homme si musclé et fort, sa première fierté, son mari. Elle put , d’ailleurs, en profiter pour vérifier que les biceps d’Alexandre étaient toujours là, vu la forme que venait de prendre les manches de sa chemise, cela ne faisait aucun doute.

- Nous devrions rentrer dans la première salle de nous trouverons... en espérant qu'elle ait une cheminée... peut-être la salle de gardes là-bas...

Tout en disant ces quelques mots, Alexandre désigna du menton une fenêtre, Marine ne savait pas trop ce qu’elle contenait mais faisait confiance à Alexandre et sa connaissance, bien plus approfondis que la sienne, du château. Malheureusement ou heureusement, la dite pièce était loin. Une fois arrivée, ils étaient encore plus trempé qu’au départ, Marine songea que dans ce cas, enlevé leurs habits ne serait qu’encore plus agréable. Elle suivit à l’intérieure son époux qui dégoulinait sur le planché, elle sourit amusé de la scène bien qu’elle n’ait rien à lui envier. Ils pénétrèrent dans une petite pièce confortablement meublé. Pendant qu’il faisait du feu, Marine avait prit soin de fermer la porte à clé. Elle n’avait que très peu envie de voir entrer des invités surprises et se doutait bien que Alexandre était de son avis. Ensuite, il revint vers elle, alors qu’il posait ses mains sur sa poitrine, elle ferma les yeux. Puis ce fut au tour des lèvres du splendide mousquetaire de venir à la rencontre de ses lèvres. Marine ne se fit pas prier et savoura le baiser qui lui était donné. Son amour était tellement absorbé par cette embrassade qu’il ne sembla meme pas se rendre compte que Marine, doucement le ramenait sur le tapis vers la cheminée. Elle se mit à genoux et Alexandre, de peur de voir les lèvres de cette dernière s’envolée, suivit le mouvement. Elle était toujours surprise de voir comment il pouvait être absorbée par ses lèvres lorsque son désir se faisait ardent et pressant. Alexandre semblait tout oublier, même les mouvements de son corps, tant que ceux-ci ne l’empechait pas de rester en communion avec le corps de Marine. C’était ainsi qu’elle pouvait souvent l’emmener sur un endroit plus propice. Comme dans beaucoup de couple, Marine restait la plus attentive aux bruits et mouvement alentours. Elle ne se laissait jamais totalement absorbée par le plaisir. Ô bien sur elle en prenait énormément et à cet instant ses reins se crispaient de désir. Mais il faut toujours rester sur ses gardes on ne sait jamais.

Elle s’écarta un peu de lui en lancant un regard tendre et coquin. Les mains humides, elle commenca à défaire sa chemise tout doucement, faisant durer le moment aussi longtemps que possible. Une fois sa chemise ouverte, elle s’attaqua à celle d’Alexandre. A chaque nouveau bout de peau découvert, elle la picorait de baiser. Elle aimait faire languir ainsi Alexandre, en temps normal il n’était pas toujours très patient, mais dans ces moments là il semblait en avoir plus meme si ce n’était pas non plus en grande quantité. On est mousquetaire ou on ne l’ait pas. Leur chemise ouverte, Marine se rapprocha de nouveau près d’Alexandre et l’embrassa doucement sur la bouche se serrant contre lui et sentant son dos partir dans une douce cambrure vers l’arrière. Ensuite, elle descendit dans le cou, avant de remonter aux lobes d’oreilles de cet époux souvent absent. Aujourd’hui elle le tenait dans ses filets et ne comptait pas le relâcher avant d’avoir eu son compte de frisson, de cambrure et de soupir. De toute facon, cet victime perdu ne semblait pas prête à vouloir partir sans avoir eu son compte aussi. Marine se faisait l’effet d’une sirène qui par son chant marin avait attiré un homme perdu dans les eaux. Mais de quels eaux parle-t-on exactement ?
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime19.03.10 12:31

    A des instants comme celui-ci, Alexandre avait toujours une modification de son comportement. Le combat lui demandait vigueur, force et puissance. L'amour lui demandait tendresse, précaution et douceur. A leur époque, bien des hommes ne lui ressemblaient pas. La plupart d'entre eux convolaient à droite à gauche, trompaient leur épouse et bien évidemment, se montraient bestiaux. D'Artagnan, lui, au contraire, essayait de mettre de côté toute cette bestialité. Il voyait en l'ébat lui-même un moyen de montrer tout son amour, de le "prouver". Son devoir d'homme ne le conduisait pas seulement à honorer son épouse. Là où d'autres forçaient parfois et brutalisaient pour consommer leur mariage, lui était incapable de la moindre violence. Si Marine l'avait repoussé, il n'aurait pas agi pour la faire obéir. Il se serait bien entendu posé une multitude de questions et aurait même douté de lui. Cette société machiste n'était pas faite pour lui. Sans acte attentionné et protecteur, il n'imaginait pas que l'on puisse vivre l'amour avec un grand A. Bien sûr, il avait ses pulsions de mâle, qu'il refoulait difficilement, comme à cet instant-là, où d'un geste brusque il ôta le corsage de son épouse afin de promener ses mains sur la peau qu'il recouvrait quelques instants auparavant. Marine pouvait le sentir trembler dans ses gestes qu'il faisait de son mieux pour maîtriser. Elle pouvait le sentir haleter, lorsqu'il posa ses lèvres sur sa poitrine nue, tendrement. Sa langue osait quelques caresses sur son épiderme au teint légèrement laiteux, comme s'il cherchait à boire les gouttes d'eau qui avaient traversé ses vêtements. Il émit un légir soupir, de bien-être. Ses joues et son corps témoignaient de la chaleur qui l'avait envahit, il était brûlant même avec cette pluie froide sur lui. Il remonta légèrement et déposa ses baisers sur le cou de Marine, faisant exprès de "pincer" très légèrement la peau par endroit. de sa main chaude, il promena le bout de ses doigts sur le ventre de Marine, ce fameux et merveilleux ventre qui avait tellement de magie et de beauté. Il aimait comparer cette partie du corps avec le berceau du monde, le début de toute vie. Cela se sentait dans son geste, protecteur avant tout, bienveillant envers la femme de sa vie et la zone qui avait protégé ses deux enfants.

    Il n'aimait pas Marine pour quelques détails, il l'aimait toute entière. Chaque parcelle de son corps était magnifique, parfaite. Ses lèvres, ses seins, ses hanches... ses yeux, ses cheveux, son nombril, ses jambes... à mesure qu'il y pensait une certaine fougue l'envahissait. Comme toutes les autres fois où ils s'étaient donnés l'un à l'autre, Alexandre sentit une vigueur prononcée peser contre lui. Son fûte était bien évidemment devenu un lieu étroit mais cela ne l'empêchait pas de faire durer le plaisir plus longtemps. Il continuait de parcourir de ses lèvres et de sa langue la peau de sa reine. De façon lente puis de façon engageante, comme une provocation à l'acte. Il s'attarda de longues minutes sur le haut de son corps comme s'il voulait recueillir chaque parcelle de peau y déposer une parcelle de la sienne et tirer de ce contact une extase partagée. Inutile de dire que la température était montée en flèche. Et qu'elle n'était pas prête de redescendre. Alexandre avait tellement de chose à lui dire, à lui faire comprendre par les actes qu'ils allaient en avoir pour longtemps encore ! De longues heures de contact, de fusion et d'amour. Ils allaient communier d'esprit et de corps jusqu'à en être épuisés, comme d'habitude. D'Artagnan ne faisait pas comme ses compagnons d'aventure. Il n'allait pas dans les maisons closes, il ne pratiquait pas ces plaisirs hérétiques, bien qu'il ne soit pas fervent croyant, que sont les épisodes spéciaux en solitaire. Lui faisait souvent des rêves qui le réveillaient parfois au sommet de l'orgasme, un peu tard pour envisager de se contrôler. Il se plaça en position dominante, sur son épouse, son bras droit portant tout son corps, il en avait les muscles solidement bandés et saillants. La main gauche massait doucement et avec volupté la poitrine de Marine tandis qu'il l'embrassait sur les lèvres puis sur le cou. A l'aide de son genou, il caressa l'intérieur de la cuisse de son épouse et remonta légèrement, avec douceur, souleva ainsi légèrement sa jupe et ses jupons. L'humidité de leurs corps avait quelque chose de torride, les vêtements leur collaient à la peau mais cette dernière au reflet des flammes de l'âtre avait un teint brillant, comme parfumé et éclatant. Devant dans de beauté, Alexandre ne put maîtriser son genou qui se fit légèrement plus brusque. Il se cambra légèrement, et avec l'aide de ses bras, il s'approcha de Marine de sorte de placer ses jambes derrière son dos. Profitant de cette position pour l'embrasser longuement sur la bouche, il se cambra légèrement, pour venir poser son bassin contre celui de sa femme. Et comme pour donner à cette situation un nom, il lui murmura entre deux baisers :


    - Même dans mes rêves... tu n'es pas aussi belle. Que la distance me pèse... Qu'il est long le temps où tu n'es pas près de moi, comme maintenant... je t'aime, Marine.

    Ses yeux se perdirent dans les siens, puis lentement, il l'embrassa tendrement. Les deux bassins toujours vêtus se touchaient et bougeaient légèrement, émettant un léger frottement de tissu qui venait se mélanger au crépitement des flammes et au bruit de leurs baisers. Dehors la pluie continuait à tomber mais elle ne tapait pas sur le carreau. Tout était calme, comme si le monde avait décidé de leur accorder un instant propice, silencieux, où ils pourraient s'écouter l'un l'autre, confesser leurs sentiments l'un à l'autre et se laisser basculer dans le plaisir de la chair sans craindre les alentours. Cette pièce avait quelque chose de réconfortant, de protecteur. La cheminée l'éclairait avec grâce, d'une lumière douce, agréable, se mariant très bien avec la peau des deux corps qui s'enlaçaient. Et puis bien évidemment la porte close avait aussi son rôle. Elle aurait été ouverte, ce n'était pas sûr qu'Alexandre tente ce qu'il faisait actuellement. Quoique... à la vérité, d'Artagnan n'allait évidemment pas l'admettre, mais ses pulsions masculines prenaient le contrôle dès qu'elles étaient légèrement débridées. Et il suffisait de presque rien... un sourire, un baiser plus instant, un mouvement plein de grâce pour qu'il sente l'étincelle s'allumer au fond de lui. S'en suivait alors un brasier qui s'amplifiait à mesure qu'il essayait de souffler dessus pour l'éteindre. S'il n'avait pas plu, Alexandre aurait entreprit ses engagements dans la foulée, sans se soucier du fait que le lieu ne soit pas intime. Comme quoi la pluie qu'il maudissait tant avait un impact bénéfique, elle participait à la lutte contre un certain exhibitionnisme. Le Mousquetaire n'était pas du genre à se donner en spectacle surtout dans la sphère privée. Les rumeurs leur faisaient tellement de mal ! Il n'y en avait pas une pour rattraper l'autre, elles se répandaient comme la peste et provoquaient les mêmes dégâts d'ailleurs... Le couple en payait chaque jour le prix. Alexandre n'aurait pas été contre, dans un moment de folie, d'exposer son amour de Marine. Mais la bienséance et la coutume étaient trop imprégnées en lui pour qu'il aille jusqu'au bout. Il posa une main sur sa hanche. Cette main qu'il trouvait toujours grossière, râpeuse, brutale... toujours, depuis tout temps, il avait l'impression de pouvoir briser les choses les plus belles dans sa vie, en les touchant. Et il osait donc à peine forcer, qui pour Marine était probablement loin d'être désagréable, par ailleurs...
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime22.04.10 17:15

Marine, se retrouvant sous Alexandre, ferma les yeux sous les caresses et les baisers d'Alexandre, elle voulait en profiter au maximum. Elle voulait sentir chaque parcelle de sa peau réchauffer par le désir ardent de la chaleur de la peau d'Alexandre. Elle aimait tellement l'avoir auprès d'elle. Ces moments si rare étaient souvent très intense comme en ce moment même. Et malgré l'ennuie et l'inquiétude du à l'absence, elle voulait dans ces moments la tout oublier. Ces jours, ces nuits, ces semaines, ces mois parfois même sans Alexandre. De plus, il devait bientôt partir en Gascogne voir Philippe alors il fallait en profiter encore plus car qui sait quand elle le reverrait? Voyager seul n'est pas toujours très sûr malgré la dextérité et la grand aptitude d'Alexandre au combat. Il était son époux, son amant, son amoureux, son homme. Il était à elle autant que Marine était à lui.

Beaucoup de femme à Versailles n'aiment pas leur époux ou bien l'aime mais ne savent pas si cet amour est réciproque, s'il est partagé. Pour Marine et Alexandre aucun doute il y avait. Bien sur, on ne peut jamais être totalement sûr. Mais la manière dont Alexandre se faisait toujours pressant, ardent de désir et doux lorsqu'ils se retrouvaient lui prouvait toujours un peu plus que pour lui c'était sur. Un homme se fait plus pressant d'autant de temps il a du refouler ses pulsions. Et puis Alexandre n'est pas un grand exhibitioniste, alors le faire avec des dépravés...Elle le voyait mal s'adonner à se genre de pratique. De plus, tout en lui était amour. Ses paroles étaient amour. Ses gestes étaient amour. Ses yeux brillants étaient amour. Sa chaleur torride était amour. Marine respirait un oxygène d'amour, elle léchait une peau transpirant l'amour, elle embrassait des lèvres pleines d'amour. Et pour sûr que la réciproque est vrai pour Alexandre.

Et puis, il faut bien avouer que la similute de cette pièce avec ce fameux jour, soir même, où elle accepta de devenir sa fiancée et même son épouse aidait. Cela rendait peut-être, les choses plus délicieuses, plus ardente, plus tendre, faisait monté peu à peu le désir, l'envie, les frissons et la température. D'ailleurs, même sans feu ils auraient probablement eu rapidement chaud. Soudain, ses baisées et ses caresses se firent plus insistante. Marine ne put retenir un son étrange pour quelqu'un de peu habitué mais signe que le désir se faisait plus intense en elle, il faut dire que le genoux d'Alexandre caressant sa cuisse était des plus agréable et n'aidait en rien à lui faire garder le contrôle de son corps et de sa tête. Son coeur s'emballait, elle rouvrit les yeux lorsqu'Alexandre commenca à l'embrasser sur la bouche et elle alla envelopper le visage de ce dernier entre ses mains. Il avait une barbe légèrement naissante signe qu'il n'avait pas eu le temps de se raser depuis 2 ou 3 jours. Mais cela lui était égale, et c'était un signe de plus qu'il n'avait pas été voir une quelconque autre femme, ou alors c'est qu'elle aime les hommes non rasé. Pour Marine, c'était le cas, elle aimait sentir la rugueusité de la barbe d'Alexandre, cela ne s'explique pas spécialement. Peut-être cela vient-il du fait qu'elle associe une barbe non rasé à un manque de temps et donc à une grande activité.

En attendant, Alexandre avait décollé ses lèvres, elle le fixa, se doutant que vu le nombre de seconde écoulé sans que les lèvres d'Alexandre n'entre en contact avec sa peau signifiait qu'il allait parler. Elle plongea donc ses yeux pleins d'amour dans ceux de l'homme de sa vie et écouta tendrement ce qu'il avait à dire. Ses quelques paroles étaient les plus belles du monde pour Marine, surtout les quatres derniers mots. Quelles femmes ne rêveraient-elles pas de les entendres de la bouche de celle que son coeur aime?


- Je t'aime aussi Alexandre, et seul la précense de nos enfants avec moi lorsque tu es loin m'aide à ne pas trop être en manque de toi. Et m'aide à ne pas croire que ces 6 dernières années n'étaient pas un rêve.

Leurs yeux se perdirent de nouveaux dans l'océan de ceux qui se trouvaient en face. Puis Marine redressa doucement la tête tandis que celle d'Alexandre se baissait. Leurs lèvres se rencontrèrent de nouveau pour échanger, cette fois-ci, un tendre baiser. L'ardeur n'était plus dans leurs lèvres, elle descendait dans leur bassin respectif qui s'étaient mis à bouger à l'unisson. Seul le crépitement du feu dans la cheminée et le frottement de leurs vêtements humide percait. Ces bruits étaient de temps en temps troublé par un soupir de désir ou de bonheur qui sait.
En attendant personne n'aurait pu troubler la quiétude de ce moment si unique malgré qu'il ne fut pas le seul dans son genre. Marine voulait en profiter au maximum. Elle voulait sa dose de frisson et d'amour, elle ne savait jamais si ce moment serait suivit d'autre car Alexandre pouvait partir à tout moment, surtout en ce moment qu'il allait voir son frère. Il fallait donc en profiter. En profiter pour pouvoir tenir le temps qu'il sera absent. Bien sûr jamais Marine ne prendra d'amant. En parlant de tenir, cela sous-entend le fait de réussir à se lever chaque matin en sachant qu'elle ne le verrait pas au réveil. Il était sa drogue, un peu comme cet opium que beaucoup de littéraire fume dans des salons privés, à ce qu'il parait. Elle avait besoin de lui pour vivre. Elle avait besoin de savoir qu'il vivait pour pouvoir vivre encore. A quoi bon vivre si c'est pour vivre sans amour? A quoi bon vivre si c'est pour n'avoir qu'un demi coeur?


Dernière édition par Marine d'Artagnan le 13.05.10 18:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime12.05.10 23:38

- Même s'il s'agissait d'un rêve, je ferais le souhait de ne plus jamais me réveiller. Ces six dernières années sont les plus belles de ma vie, parce que je les ai passées à côté de toi, avec toi, pour toi. Et je pourrais avoir à remonter le temps que je ferais les mêmes choix, à part peut-être un ou deux qui ont failli te coûter la vie.

Il déposa ses lèvres sur le creux de son cou, au commencement de sa poitrine et savoura son épiderme avec envie. Sa femme était belle de jour en jour. Alors que bon nombre de demoiselles vieillissaient, Marine semblait rajeunir, elle gardait une fraîcheur et une vie fascinante. Parfois il se demandait si elle n'avait pas quelque chose de divin, un peu comme Aphrodite, mais en beaucoup plus radieuse. Pourtant non, elle était bel et bien humaine, elle restait mortelle, à son grand dam ! Mais aurait-il été si impliqué et si protecteur s'il avait su qu'elle pouvait vivre éternellement ? Non... parce que dans leur couple, Alexandre pouvait laisser s'exprimer ce besoin de vouloir l'entourer en permanence de la protéger, la mettre en sécurité. Il en avait besoin, car il savait que sa vie ne lui échappait pas. Fort heureusement, il ne se faisait pas trop encombrant, ni étouffant, il savait la laisser vivre et respirer. Il lui témoignait ce besoin par des baisers, par la façon dont il l'enlaçait, toujours avec la plus extrême des précautions. Il la touchait avec délicatesse craignant de la salir, de lui faire mal. C'était ce qui rendait ses gestes si agréables. Les lèvres s'apaisaient à la différence de leurs bassins respectifs qui ondulaient gracieusement dans un bruissement peu discret. Cela faisait depuis un petit temps qu'Alexandre avait du mal à réprimer son désir. Physiquement il était visible puisque cela déformait son fûte. Malgré tout il se contenait avec patience, ce qu'il voulait, c'était surtout faire durer le plaisir. Les frottements passionnés ne l'arrangeaient pas vraiment, il lâcha un soupir de plaisir et souffla de l'air chaud sur le cou de Marine, un peu malgré lui. Il posa ses lèvres sur les siennes et un frisson lui parcourut l'échine, du à une sensation de chaleur qui ne cessait de croître à l'intérieur. Il avait l'impression que les flammes chauffaient son sang et que ce dernier diffusait dans tout le reste de son corps les parcelles de cette douce incandescence.

Quelques gouttes de sueur perlaient sur sa peau légèrement bronzée et lisse. Comme la chemise était de trop, il l'ôta, dévoilant son torse musclé totalement nu. Il fit de même avec le chemisier de Marine et s'étendit sur elle. Leurs deux poitrines dénudées entrèrent en contact direct, glissant légèrement sur leurs peaux mouillées par la pluie. Puis Alexandre effleura des lèvres le cou de Marine pour aller se perdre un peu plus bas. Ses lèvres déposèrent des baisers nombreux et doux sur ses seins. Sa main droite glissa sur sa cuisse, remontant à mesure les jupons mouillés de sa femme. Il parcourait de ses doigts la moindre parcelle de peau qui était à sa portée. Marine, c'était comme une œuvre d'art, comme une sculpture. D'ailleurs, Dieu n'avait-il pas fait la femme avec de la boue, en la façonnant ? Voilà l'impression qu'il avait en ce moment même, il avait l'impression de concevoir Marine sous ses mains, de redessiner ses formes généreusement bien réparties, de parfaire chaque détail de son être d'un simple contact. Il ne savait pas si Dieu existait mais en tant qu'être humain il découvrait son art, son savoir-faire. La jeune femme était la plus belle de toutes, elle avait ce charme, cette grâce si rares et si convoitées. C'était définitivement la plus belle création du monde vivant. Il déposa un petit baiser sur son nombril puis la regarda un court instant. Elle l'attendait, elle le désirait, mais ça n'était rien comparé à ce que lui désirait. A la lueur des flammes, elle dégageait une beauté sauvage, une aura de volupté. Ses cheveux mouillés et légèrement emmêlés, ses yeux, aux mille songes, dans lesquelles il était si facile de se perdre, sa peau, aux reflets purs, son sourire d'enchanteresse. Il eut soudain conscience que sa Reine n'était plus Reine mais Déesse. Ah diable qu'il l'aimait, il voulait la sentir vibrer, la voir se contracter de plaisir. Il espérait être un serviteur louable et compétent. Non en fait il allait être plus que ça. Il serait peut-être son Dieu ? Alexandre passa rapidement une main dans ses cheveux mouillés pour les ébouriffer. Il dissémina ainsi une multitude de gouttelettes qui tombèrent sur la peau nue de Marine. Il posa son index sur une goutte, tombée sur son ventre. Il fit glisser le bout de son doigt pour l'étaler, dans une douce caresse. Et il entreprit de faire la même chose pour les gouttes suivantes jusqu'à ce que la peau de Marine ne brille d'un éclat torride. Sa langue prenait de temps en temps le relais. Il aimait la promener sur cette surface lisse, soyeuse. Après quelques instants, Alexandre passa sa paume sur l'abdomen de Marine dans une ultime caresse et sa main entra doucement dans ses jupons, avec douceur et précaution.

Il aurait bien du mal à cacher sa propre excitation. Mais comme d'habitude, il était soucieux de mettre sa femme en émoi, de lui faire monter une pression intenable. Inconsciemment il voulait qu'elle craque que la jeune femme pas lettrée mais soigneuse et calme devienne une beauté sauvage, animale, perdant tout sens du mot civilisation pour se lancer dans une entreprise folle, rejetant tout idée de la retenue et de la morale, oubliant l'idée même de vertu. Il la désirait plus que jamais mais il savait que son désir n'était pas le plus important, au contraire, il était secondaire. S'il y avait quelqu'un à combler c'était Marine, il était tellement amoureux qu'il se contentait de son bonheur. Qui pouvait se vanter d'une telle chose ? Peu de monde, malheureusement. Sa main parcourait cette fameuse zone interdite avec précaution. Il l'embrassa tendrement, sa respiration s'accélérait et déposait sur sa peau un souffle chaud comme si des flammes sortaient de la cheminée pour lécher son corps. Sans ajouter un mot pour briser cet instant, il entreprit de défaire Marine de ses jupons et du superflu qui masquait son magnifique corps divin. Il prenait son temps, en prenant le soin de frôler des zones sensibles, de lui arracher quelques gémissements. Oui, il l'allumait, son désir inconscient était désormais un désir bien présent. Il voulait éveiller en elle sa sauvagerie, la faire exploser de passion. A côté des caresses, il se fit moins lourd sur son corps, se levant légèrement pour lui donner l'impression qu'elle pouvait reprendre le dessus sur son homme. Mais il n'arrêtait pas d'éveiller ses sens, de la toucher, de la laisser sentir le creux de son propre cou, de la laisser voir, son air ébloui par une telle sculpture de maître, de la laisser gouter sa peau, de la laisser entendre ses petits mots doux, avec un timbre de voix agréable, et un sourire ravageur :


- Tu es magnifique... divine, Marine...

Propos prononcés avec une telle sincérité que l'on aurait dit un prêtre ébloui par une apparition, l'abstinence et le côté prude mis de côté, bien évidemment. La dévotion se laissait clairement apparaître, oui, Marine avait un homme dévoué, un homme qui relâchait sa domination quelques instants probablement longs pour la laisser agir si elle le souhaitait, un homme qui savait à quel endroit poser ses mains, à quel endroit caresser pour déclencher en elle une multitude de plaisir. Cet homme qu'elle avait épousé et qui secrètement, éprouvait le désir de concevoir un autre enfant avec elle. C'était la Nature qui déciderait de cela. Elle avait à ses ordres un homme qui passait son temps à donner des directives, à presque commander... mais elle avait surtout prêt à lui obéir, un mari sublimé, charmé par tout ce qui la caractérisait, ses défauts comme ses qualités, ses imperfections comme ses perfections. Alexandre osa une caresse sous ses jupons de façon plus prononcée, comme pour la titiller davantage. Il savait qu'il était dans une zone sensible mais prenait le risque. Son regard était provocateur, filou, lorsqu'il posa ses yeux sur son épouse avec un sourire taquin. Il la laissa libérer cette pression de plus en plus intenable et quand elle l'invita à basculer sur le dos, il s'exécuta. Dans ses yeux brillaient une telle lueur de désir, qu'il ne put retenir une soupir d'aise. Là, à l'instant, il la voulait sienne, il voulait fusionner avec elle pour l'éternité ou presque.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime15.05.10 21:31

Marine écouta, émue, la réponse de celui qui depuis ces 6 fameuses années étaient à la fois un ami, un amant, un époux, un protecteur aussi parfois. Elle lui sourit mais le rouge montait doucement à ses joues quoique cela puisse être mis sur le compte de la chaleur ambiante.

Alexandre ne sembla pas se rendre compte de l’embarras de Marine et tant mieux, elle aurait été bien plus embarrassé de le voir s’en rendre compte et poser des questions, la taquiner peut-être. Il se mit à la câliner encore et toujours. Il l’embrassa d’abord dans le cou, cette endroit si peu intime et toujours à découvert, mais quelle femme n’aime pas des baisers dans le cou ? Dans cette partie du corps si réactive, sensible et douce… Marine en profita pour passer ses doigts fin mais abîmé par l’eau dans les cheveux maintenant sec d’Alexandre. Elle envia d’ailleurs l’incroyable rapidité avec laquelle les cheveux d’Alexandre pouvait sécher. En même cela semble logique puisqu’ils sont bien plus court que les siens et pourtant… Marine commençait à sentir les ardeurs de son époux de plus en plus acéré, pour sur il se retenait juste pour le plaisir de son épouse. Marine le savait et en savourait d’autant plus les quelques instants où le désir s’aiguise de plus en plus, où les frissons lui parcourant l’échine sont de plus en plus intense et rapproché. Elle n’aimait pas sentir son plaisir lui échapper avant même qu’Alexandre soit entré en elle. Elle aimait le sentir, fort et puissant, elle aimait avoir la sensation de ne faire qu’un avec l’homme de sa vie. Tous ses moments d’intimité qui sont tellement rare quand on est femme de mousquetaire sont toujours très intense et encore vivace dans ses souvenirs car ils sont quasi unique.

De plus, elle connaît le côté protecteur de son époux et finalement heureusement qu’il est mousquetaire où elle aurait du mal à le supporter durant les périodes de grossesse. Après les péripéties de la première qui fut rapide et douloureuse, Alexandre était devenue une vraie ombre qui la suivait quasiment partout chaque jour dans Versailles pour s’assurer qu’elle allait bien. Elle avait beau lui assurer qu’elle ferait extrêmement attention, ayant elle-même peur de perdre encore un enfant. Et maintenant ils en avaient deux, deux merveilleux enfants répliquent parfaite de leur père surtout pour le caractère. Marine ferma les yeux et lâcha un nouveau gémissement de plaisir, elle sentait son intimité se contracter régulièrement sous le mouvement synchrone de leur bassin.

Marine trouvait toujours Alexandre plus beau, plus tendre, plus fort et même plus sexy dans ces moments là, comme si tout son corps se mettait en éveil pour la séduire à nouveau. D’ailleurs, elle adorait bien sûr ces fameux moments d’intimité complète sans les enfants en pensées, en parole ou en présence. Bien sûr Marine aime ses enfants et ne les oublie jamais, mais il y a des moments dans la vie où il faut savoir penser à soit, à son couple aussi. Et cela, Alexandre savait très bien le lui rappeler.

Mais toutes ces ardeurs devenaient difficile à contenir. Tandis que Alexandre s'occupait des lèvres de Marine, cette dernière glissa doucement une main taquine dans le pantalon de son homme et lui caressa les fesses avant de remonter dans son dos et de suivre sa colonne vertébrale, tronc du corps humain qui soutient ce corps si musclé et splendide souvent enfermé dans sa chemise dessinant les formes de sa musculature lorsqu'elle se retrouve imbibé de sueur ou même de goutte de pluie.
Doucement, sa main, alla ensuite défaire se pantalon devenu si étroit et s'étant transformé en étau pour l'ardeur masculine d'Alexandre. D'un léger coup de rein, Marine fit sentir à Alexandre qu'elle voulait échanger les positions. Celui-ci suivit le mouvement. Marine se redressa, elle alla picoter la peau du torse du torse d’Alexandre, maintenant dénudé, de petits baisers agrémenter parfois d'un coup de langue plus intrusif. Insensiblement, sa tête descendit vers les parties intimes d’Alexandre, elle finit de lui enlever son pantalon et lui prodigua de ses caresses intimes que seuls les couples peuvent connaître. Marine s’appliqua à ne pas trop faire monter l’ardeur d’Alexandre au risque de ne plus en avoir pour elle… Une fois ses caresses terminées, elle remonta doucement vers la tête d’Alexandre et lui sourit.

Il s’agissait d’un de ses sourires qui sont souvent plus utiles dans de pareil moment de complicité que les paroles et ce sourire là voulait en dire long. Marine ne trouvait plus ses mots pour dire à Alexandre combien elle aime et combien elle avait maintenant, tout de suite, envie de communier enfin avec lui, de le sentir au plus profond de son être mais ne sachant si Alexandre lui réservait encore une de ses idées venant souvent à l’improviste, elle préféra lui faire savoir qu’il pouvait passer à la suite s’il le désirait plutôt que de prendre les choses en main. Ainsi, il n’avait pas l’impression de la forcée à quoique ce soit sans pour autant rester maître du bateau comme toujours. L’un était maître du plaisir de l’autre et inversement comme toujours.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime07.06.10 23:56

L'ardeur d'Alexandre fut décuplée par les caresses de son épouse. Depuis qu'ils étaient mariés, il y avait des choses qu'ils avaient découvertes ensemble, dont certains préliminaires et si le mousquetaire avait quelques réticences parfois à tête reposée, à envisager certaines positions scabreuses, dans le feu de l'action, il laissait tomber les principes et se concentrait plutôt sur le moment présent. Les caresses de Marine avaient cet étrange don de lui faire oublier son éducation et son tempérament, plutôt conservateur. Il n'aimait pas la nouveauté, avait toujours une crainte du changement, sauf au lit... En fait, quand il était avec Marine et qu'elle le voyait nu, physiquement, il n'avait pas vraiment cette pudeur que l'on s'impose lorsque l'on craint de se sentir jugé. Elle lisait tous les jours au plus profond de son âme, il ne pouvait rien lui cacher, et d'ailleurs, il n'avait jamais su mentir. Être menteur est un métier difficile, comme celui de Roi ou de pape. Il fallait avoir de l'expérience, du charisme et très peu de dignité pour créer un mensonge. Lui était trop franc, trop direct et malheureusement toutes ses émotions et son ressenti se lisaient sur son visage. Forcément, lorsque l'on est quelqu'un d'aussi sincère et d'aussi naturel, on doit obligatoirement se poser une armure. Surtout à Versailles, où la mode, outre les vêtements parfois lourds et étouffants, était surtout à casser du sucre sur le dos de son voisin ou du voisin de ce dernier. Marine avait face à elle un livre ouvert, elle perçait chacun de ses secrets, elle lisait entre ses lignes, elle le voyait dans une nudité totale, non plus comme un mousquetaire mais comme Alexandre d'Artagnan, l'homme qui avait grandi dans une ambiance rigide, avec un frère qu'il ne cesserait jamais de protéger, un père autoritaire mais modèle et une mère partie trop tôt, laissant en lui un profond vide affectif, qu'il comblait chaque fois qu'il était auprès d'elle. Le fait qu'il soit protecteur était en lui. Depuis son plus jeune âge son père lui disait de toujours veiller sur les personnes qu'il aimait, de toujours les défendre parce qu'il avait la force de le faire. Investi de cette mission, il s'était donné pour objectif de ne jamais faillir à la tâche, bien qu'il eut appris à ses dépends que la vie n'était pas écrite et jouée d'avance et qu'elle gardait toujours une surprise, bonne ou mauvaise. Forcément mauvaise pour lui, car il angoissait de savoir ce que le destin leur réservait. Il aurait tellement voulu que le temps s'arrête pour eux, qu'ils puissent vivre sans peur du lendemain, sans chamboulement. Il savait que c'était impossible, aussi, chaque jour, il subissait plus ou moins les déconvenues du hasard, les aléas. Marine savait tout ça, mais elle savait aussi qu'au fond, les changements le faisaient avancer et se construire et qu'il ne les détestait pas tant que ça, notamment lorsqu'ils étaient positifs.

La preuve, quand elle eut terminée ses caresses il ne put empêcher un spasme dans tout son corps. Et sans vraiment y réfléchir sous l'effet d'une pulsion il l'embrassa longuement et la retourna pour la faire passer sous lui. Il embrassa ses seins et glissa doucement sa main sur l'intimité de sa femme. Un doigt se fit légèrement intrusif alors que sa respiration s'accélérait et s'emplissait de saccades. Il sentit une pression et une décontraction sur ses phalanges. Après quelques minutes, il écarta légèrement ses jambes y déposa ses lèvres, dans un contact très doux. Il s'arrêta lorsque la pression se fit intenable. Marine était désormais entièrement offerte et lui entièrement désireux de tout lui offrir. Il ôta les derniers vêtements de sa femme, dévoilant son magnifique corps nu et enleva les siens pour apparaître dans le même état. Tous deux nus et à l'apogée de leur désir, ils se retrouvaient allongés, non loin du feu dans un endroit qu'ils avaient jadis bien connu. Alexandre se rapprocha de Marine et leurs deux corps se collèrent l'un à l'autre. Leurs deux zones intimes entrèrent en contact et se frottèrent directement sous leurs ondulations de bassin. Le Mousquetaire appuya ses deux bras juste à côté de Marine. Presqu'aussitôt, ses muscles se bandèrent et doublèrent de volume. Sa musculature imposante ressortait sous la peau et venait quasiment le tailler dans le marbre. Il se colla légèrement à Marine puis d'un mouvement de bassin, leurs deux corps ne firent plus qu'un. Il ne put réprimer et taire un soupir d'aise et son visage se contracta sous l'effet du plaisir. Comme pour partager cet instant avec Marine et le faire durer davantage, il se retira et recommença une nouvelle fois. Cette fois, un gémissement lui échappa. Le corps du Mousquetaire se durcit, faisant saillir légèrement pectoraux et abdominaux. D'un geste à peine contrôlé, il embrassa le cou de Marine et remonta jusqu'à ses lèvres qu'il goûta avec une passion décuplée. Les deux corps, léchés par la douceur des flammes, légèrement enduits d'une sueur brillante et de quelques gouttes d'eau restées sur leurs épidermes, n'en finissaient pas de bouger. Bientôt les bassins furent le théâtre de la foule de désir qu'ils renfermaient. Le mouvement de va-et-vient étaient rapides, basés sur la respiration d'Alexandre qui haletait plus qu'autre chose entre deux légers gémissements de plaisir. Sentant qu'il allait atteindre un point d'où la marche arrière serait impossible, il stoppa soudain son geste et cessa de bouger. Il savait que Marine pouvait éprouver le plaisir à de nombreuses reprises alors que lui, physiquement parlant, ne pouvait en ressentir l'apogée qu'une fois. Il valait donc mieux s'arrêter et continuer à la satisfaire pour récupérer et prolonger encore un peu plus cet ébat déchaîné. Il ne se retira pas, sentant sa femme se contracter légèrement sous l'effet de son ressenti. Il posa ses mains sur ses seins et l'embrassa.

Il se redressa pour se mettre à genou et d'un geste très doux fit suivre le bassin de Marine en le posant sur ses cuisses. Il se pencha alors en avant. Ils faisaient toujours un seul et même corps. Les jambes nouées derrière son dos, son mari placé juste au dessus d'elle, Marine n'eut pas trop à attendre. Lentement, son mari reprit un va-et-vient langoureux, qui lui arracha des soupirs et des sons de plaisir. Sur tout le corps du Mousquetaire, on y lisait l'indéniable désir qui le brulait. Les gouttes de transpiration qui venaient donner à sa peau un éclat brillant, huilé, les légers spasmes animant ses muscles, son visage, marqué par le plaisir grandissant, étaient autant d'éléments révélant son excitation que les mouvements qu'il faisait. Pendant de longues mais délicieuses minutes, les deux amants restèrent unis, ne partageant qu'un seul corps pour deux moitié d'âmes. C'était ça le secret de leur mariage. Une complémentarité à toute épreuve, la présence de l'équilibre chez l'autre qui leur permettait d'avancer de façon fusionnelle. Quand on y réfléchissait, Aurore et Guillaume étaient les enfants de l'Amour avec un grand A. Pour chacun d'entre eux, un moment de plaisir comme celui qu'ils vivaient à l'instant était l'origine de leur conception et de leur naissance. Jamais Alexandre n'aurait pu imaginer quelques années plus tôt connaître une idylle aussi parfaite et un bonheur aussi grand. Le destin leur avait été favorable et bienveillant. Il les avait poussé dans les bras l'un de l'autre, à se manière c'est à dire par accident presque ! D'Artagnan n'était pas superstitieux, il n'avait pas vraiment de croyances religieuses sauf dans la difficulté. Mais il refusait de croire que le hasard ait pu les rapprocher. Il pensait à vrai dire que leurs âmes étaient sœurs et qu'elles étaient irrémédiablement attirées l'une par l'autre,

Il cessa plusieurs fois son mouvement, pour se préoccuper du corps de Marine. Après une longue demi-heure de caresses et d'efforts soutenus, il sentit une douce chaleur l'envahir sous la peau. Alexandre eut un soubresaut, un spasme et sa respiration se coupa tandis qu'il atteignait l'orgasme, le point le plus culminant de leur ébat. Marine semblait être dans le même état que lui. Il ferma les yeux, lâchant un râle incontrôlé tandis que son bassin se saccadait. Il inspira dans un gémissement non retenu et rouvrit les yeux. Il regarda Marine, sous lui, les yeux pleins d'étincelles se reflétant à la lumière du feu. Il posa ses lèvres contre les siennes, toujours uni à elle bien que ses va-et-vient aient cessé. Il lui mordilla légèrement l'oreille et susurra :


- Je t'aime tellement... j'en sombrerais presque dans la folie tant je t'aime. Tu es si merveilleuse...

Il ne se retira pas, son corps refusait de lui obéir devant le plaisir immense qu'il venait de prendre. Et de toute façon, l'aurait-il pu physiquement que ça n'eut rien changé. Il souhaitait prolonger l'atterrissage, laisser peu à peu la vie reprendre son cours, mais leur permettre de redescendre de ce septième ciel qu'il perforait à chaque fois qu'ils couchaient ensemble.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime21.06.10 15:10

Marine n’avait pas réellement eu le temps de faire goûter à Alexandre toutes les accrobaties qui lui passait par la tete mais elle est tacha de les garder dans un coin de sa mémoire pour les ressortir la prochaine fois. Il ne perdait rien pour les tester.
En attendant Marine ne put retenir un profond gémissement venant du plus profond de son être quand Alexandre l’embrassa longuement. Leur cerveau ne réfléchissait plus, seul leur corps commandait et dictait ce qu’il faisait. La loi de l’amour et de la bestialité était maîtresse de leur corps malgré tout, leurs gestes et leur désir n’étaient que tendresse et caresse. Rien à voir avec des taureaux en ruts ! Elle se laissa doucement glisser de nouveau sous lui, elle sentait que le désir d’Alexandre montait mais que souvent, voir toujours, il désirait d’abord faire monter celui de Marine en premier et de manière intense. Lorsque le doigt de son amour glissa doucement dans cette zone intime qui était le lieu par lequel le fruit de leur amour naissait, Marine se cambra fermant les yeux sous l’effet de l’intense spasmes de bonheur qui venait de l’étreindre. Elle sentit doucement ses reins se contracter et son ventre en faire de même. Lorsque le bas de son corps se décontracta, Alexandre retira son doigt. Mais aussitôt, un nouveau spasme l’étreignit sous le joug des baisers de son amant préféré.
Marine sentit toute sa peau frissonner de désir et non de froid lorsqu’Alexandre eut fini de retirer les derniers morceaux de tissus qui la couvrait encore l’instant d’avant. Elle sentait la chaleur des flammes toutes proches exacerber encore plus leur désir si intense et profond. Cela les replacait quelques années auparavant et ne faisait qu’accentuer toutes l’intensité de ce moment. On eut dit que le temps avait cessé de couler, que la course du temps s’était stoppé pour permettre aux deux amants de mieux savourer ce moment intime si rare dans leur vie par instant.

Marine ne put référé une nouvelle cambrure de son dos en sentant le corps d’Alexandre toucher à nu sa propre peau. Tout son corps contrôlait ses désirs, et tout son corps désirait Alexandre et ne bougeait que dans un but précis : le lui faire sentir, le lui faire comprendre et faire monter le désir encore plus en lui pour qu’enfin il assouvisse les envies du corps de sa femme. Elle était sa femme dans tous les sens du termes. Sa femme devant Dieu, devant les hommes mais aussi sa femme dans l’amour, dans le désir, dans la communion de leur corps. Elle était entièrement à lui et complètement. Il ne fut aucune partie du corps de Marine qui ne put appartenir à Alexandre, cela lui semblait même impossible. Ils se connaissaient si bien, aussi bien que si cela fut son propre corps.
En attendant, l’ondulation en rythme de leur corps reprirent de plus belle. Marine gardait les yeux fermés comme pour mieux sentir tout ce que son corps disait, faisait vibrer en lui. Elle caressa d’une main taquine le torse d’Alexandre et sans le voir sût que tout son corps était tendu, mais par quoi ? Sûrement cela était du à la position dans laquelle il se trouvait, position physique ou position morale ? Les deux peut-être.
Rapidement, Marine arrêta de se poser des questions, son cerveau n’était plus irrigué, son esprit se perdait dans les méandres du corps d’Alexandre, ils ne faisaient plus qu’un seul et unique être, un être composé de deux âmes qui auraient put être compté comme une seule et unique. Cette entrée en communion charnelle de leur corps fit pousser un long gémissement à Marine, elle resta quelques instants la bouche ouverte tentant malgré tout de retenir ce râle et ce soupir qui montaient doucement le long de son corps. Pourtant, ceux-ci la quittèrent rapidement en sentant Alexandre se retirer.
A la seconde pénétration, elle ne put retenir un long gémissement plus intense que le premier, Alexandre semblait jouer avec son corps, vouloir faire vibrer chacune des cordes musicales et vocales que Marine pouvaient posséder. Et le corps de cette dernière ne se faisait pas prier pour y répondre. Marine ne contrôlait plus rien, et se laissait porter et transporter par les mouvement d’Alexandre que son bassin suivait docilement.
Alors que les lèvres de son époux entrait de nouveau en contact avec son cou. Marine passa ses mains dans ses cheveux avant de sentir les lèvres du fière d’Artagnan sur les siennes. Et sous l’effet d’une pulsion surprenante, Marine attrapa à deux mains la tete d’Alexandre et lui maintint la tête comme pour goûter plus intensément à ses lèvres.
Pendant ce temps, leurs bassins en cessaient de suivre le mouvement imposé par celui du mâle dominant si l’on puit dire ainsi. Quoique cela n’est peut-être pas tout à fait vrai. En effet, dans la culture indou, il est dit que celui qui se trouve au-dessus est le maître du plaisir de l’autre et non le dominant de la situation. Quoique cela put-être comparable puisqu’il domine le plaisir de son partenaire.

Mais Alexandre finit par stopper les mouvements de son bassin. Celui de Marine qui s’emballait continua seule quelques instants pousser par les contractions de son intimité, il finit cependant par se stopper se sentant un peu seul. En attendant, Alexandre était partit sur la poitrine de Marine, poitrine qui ne lui appartenait plus lorsqu’elle avait un nourrisson à nourrir. En attendant, c’était le désir d’Alexandre qu’ils nourrissaient et celui de Marine aussi. Sous l’effet de ses baisers et caresse Marine poussa un nouveau soupir sentant son orgasme venir. Elle le laissa, le premier de ce soir, monter doucement et glisser intensément. Il fallait le contrôler, ne pas le laisser s’emballer pour permettre à un second de monter ensuite et pour que ce dernier soit intense, fruit d’une communion complète et entière. Ce premier orgasme fut passer lorsqu’Alexandre sembla expérimenté une nouvelle position. Marine ouvrit les yeux légèrement aveugler par le plaisir précédent et tâcha de comprendre où était ses pieds mais laissa rapidement tombé, allant plûtot embrasser Alexandre et caresser son torse, leur bassin, quant à eux, étaient repartit de plus belle. Ces mouvements firent monter une seconde vague de soupir et de gémissement en Marine, son corps tout entier se contractait et il lui fallait redoubler de vigilance pour que tout ne la submerge pas avant le bon moment. Marine caressait la peau de son amant maintenant submergé et baigné d’humidité lié à sa transpiration, à leur transpiration. Marine était aussi humide et huileuse que Alexandre, leur sueur à l’image de leur corps se mélangeait et se partageait entre eux deux.
Marine sentait le membre d’Alexandre se tendre de plus en plus et sentit le corps de se dernier partir dans de nouvelles saccades peut contrôler et totalement archaïque guidé par son désir primaire. Elle ferma les yeux et relanca plus intensément ses contractions vaginales. Cela permettait à elle de relancer son second orgasme et d’aider Alexandre à mieux faire monter le sien. Alors que ce dernier lachait un râle de bonheur et de plaisir. Marine éprouvait là son second orgasme de manière plus intense. Tout son corps était crispé et tendu, sa bouche ouverte dans un muet gémissement de bonheur. Puis tout s’apaisa, tout se détendit, tout se stoppa. Alors qu’encore quelques secondes durant l’atterissage aux 7ème ciel le bassin de Marine continuait son mouvement, maintenant tout était redevenu calme et appaisé. Seul leur corps était encore uni dans le bonheur qui le submergeait, qui les submergeaient. Marine caressa le torse d’Alexandre lui souriant, elle se courba un peu et se blottit contre son Alexandre.

Il était certain que c’était pour tout qu’elle aimait cet homme. Pour son côté protecteur, cette musculature bien dessiné qui la faisait se sentir en sécurité, pour ces moments de bonheurs à deux, pour cette vie qu’ils vivaient, pour tout.
Pour tout ce qu’il était, mais bon sang qu’il se taise ! Marine l’embrassa de nouveau et sans pour autant le faire se retirer d’elle, il glissa sous elle et elle sur lui. Elle picora son torse de baiser avant de remonter sur ses lèvres et de lui faire un langoureux baiser avant qu’il n’ouvre de nouveau la bouche pour dire on ne sait quelle bêtise qui puisse lui passer par la tête !
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Alexandre D'Artagnan


Alexandre D'Artagnan

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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime02.08.10 12:02

Alexandre se laissa doucement choir sur le côté et ne fit rien lorsque Marine inversa leur situation. Il avait cet éclat dans le regard, celui de l'homme comblé. Non pas par le plaisir qu'il venait de prendre mais plutôt par le plaisir qu'il lui avait procuré. Contrairement à la plupart des hommes, d'Artagnan ne considérait pas sa femme comme un bien ou comme sa propriété. Il estimait que son mariage l'invitait à accomplir son devoir conjugal avec parcimonie et écoute de sa moitié. De toute façon, il n'aurait pas pu faire autrement. Depuis qu'ils se connaissaient il avait toujours eu le souci de la satisfaire et de lui faire plaisir. Il montrait une grande attention à son égard, au point de parfois s'oublier lui-même. Pourtant intérieurement il devait le reconnaître, ce moment, intense et puissant l'avait pratiquement terrassé. Lui qui remettait souvent le couvert reconnaissait qu'il aurait bien du mal à repartir pour cette fois. C'est qu'à force d'attendre et de la désirer dans ses rêves, il accumulait les choses. Et forcément lorsque tout cela s'exacerbait, la fatigue ne tarder jamais à arriver. Un peu comme s'il avait donné toute son énergie dans l'acte. Mais comme aurait pu le dire de façon assez directe une personne que je ne préfère pas nommer, mais qui se reconnaîtra et se fera même tout petite (n'est-ce pas P*p* ? oops, j'ai failli la nommer... quel maladroit XD), la parade post-coïtale n'était pas terminée et ne faisait que commencer. Autrement dit, Alexandre n'était pas disposé à briser cet instant de suite. Et qui sait, peut-être que ses ardeurs pouvaient à nouveau s'enflammer, sous les attentions de la jeune femme ou sous un nouvel éclat de passion pour ses formes splendides.

Il faut dire que Marine avait une technique pour raviver la flamme, elle ne stoppait, ni ses baisers, ni ses caresses. D'Artagnan la laissa faire... il ne pouvait refuser un contact avec elle. Au contraire, il aurait voulu la garder auprès de lui, contre sa peau, pour sentir sa chaleur réconfortante et se bercer sur le rythme de sa respiration. Poitrine contre poitrine, il sentait son être vivre. Leurs épidermes glissaient l'un sur l'autre en partie à cause de leur transpiration. Leurs deux coeurs battaient à l'unisson dans un rythme assez soutenu, comme emportés par la passion et en difficulté pour s'en remettre. Le Mousquetaire se laissa embrasser, il avait toujours du mal à trouver les mots. Il rendit les baisers à Marine, déposant ses lèvres contre les siennes dans un geste tendre, puis caressant de bout de sa langue le lobe de son oreille et le creux de son cou. Ces zones là, il le savait, elles déclenchaient toujours chez son épouse, une forme d'excitation. Et d'ailleurs, même lui était emballé dès qu'on lui faisait pareil. Il respirait son odeur avec délice. Ils avaient ce petit côté animal, ce petit air sauvage, mais alanguis, comme deux amants ayant tout donné l'un est l'autre. Alexandre allait peut-être repartir, un peu plus tard, il en avait oublié son travail et sa ronde. Il n'y avait que Marine. Quelle folie que de d'avoir délaissé son travail ! S'ils se faisaient attraper ! Cela risquait fort de leur coûter cher à tous les deux ! Déjà que les rumeurs n'y allaient pas de main morte... Ils se voyaient si rarement, que même en aimant son travail et son poste, il ne pouvait se résigner à se séparer. Leurs deux corps étaient toujours fusionnés, comme si l'un et l'autre ne voulaient plus former qu'un pour l'éternité. Il promena une main qu'il souhaitait la plus douce possible, le long de l'échine de la jeune femme. Après un baiser tendre, il lui dit le ton doux et paisible :


- Il faut que je t'annonce quelque chose, d'important. Comme tu le sais, avec mon travail, j'ai accès à quelques informations intéressantes et importantes. J'ai appris récemment qu'il y aurait un bal, au Château Saint Cloud. Ils cherchent des personnes pour incarner les ombres du Roi et le fondre dans la masse. J'ai accepté. Je devrais être vêtu en costume d'Apollon...

En y repensant, Alexandre eut un léger sourire. C'était étrange, car enfant, sa mère lui parlait souvent de la mythologie grecque et romaine, elle évoquait le cas de cette divinité de l'astre solaire, qui avait eu une soeur jumelle et qui avait mis ses services à disposition des hommes. Il y avait un mélange d'admiration mais aussi de doute sur ce Dieu. Il ne lui avait pas échappé qu'il avait eu autant d'aventures féminines que masculines, ce qui dans l'esprit assez fermé d'Alexandre paraissait honteux et peu glorieux. Il n'était pas du genre très tolérant, que ça soit sur la bisexualité et l'homosexualité ou même sur la polymagmie, l'infidélité. Généralement, il se consacrait totalement à sa vie et à ses passions. Il se donnait entier à Marine, et n'aurait pas pu envisager de parcourir son corps sans cela. Il se donnait entier à ses enfants, quand il les voyait. Il se donnait entier à son travail tant et si bien qu'il avait accepté de servir son Roi, sans même réfléchir aux conséquences. C'était comme ça qu'il fonctionnait. Heureusement, il n'avait pas oublié que Marine était un soutien et une aide. Elle avait beau venir du peuple, elle connaissait quelques manières et elle avait des valeurs. C'était rassurant lorsqu'on était un d'Artagnan, car il fallait bien reconnaître que les relations sociales ça n'était pas leur fort. Et le mousquetaire, aussi valeureux eut-il été, avait des manières parfois rustres, bien qu'il soit en perpétuel travail sur lui-même pour les corriger. Il caressa la joue de Marine et ajouta :

- J'ai accepté... sans réfléchir... comme d'habitude... mais j'ai repensé à tout ce que ça implique. Je vais devoir être le Roi... Rien que cette pensée m'effraie parce que je sais que ça va être difficile. J'espère être à la hauteur. J'ai pensé à quelque chose de spécial... ça va peut-être te paraître ridicule...

Il savait que Marine prétendrait le contraire, néanmoins, il parlait surtout de sa discussion... avait-il choisi le moment opportun ? Il n'avait toujours pas bougé, l'excitation redescendait doucement, sans pour autant mourir, car il y avait toujours la proximité de leurs corps et puis surtout la beauté de Marine qui éveillait tous ses sens. Il ajouta, plongeant son regard brillant dans le sien, dans un instant de complicité absolue.

- J'ai jamais oublié ce bal... où nous nous sommes connus. C'est un moment qui reste gravé dans ma mémoire. Je me disais que puisque nous nous étions rencontrés là, et puisque le temps a passé sans pour autant éteindre notre amour, mais en le ravivant... j'aimerais que tu sois ma cavalière attitrée... c'est un bal costumé, et normalement personne ne doit savoir que je serais vêtu en Apollon, sauf toi. J'aimerais te réserver pleinement ce bal entier. Tu me manques tellement que je ne peux pas concevoir de danser avec une autre que toi, Marine. Il faudrait que je connaisse ton costume pour ne pas faire d'erreur. Mais acceptes-tu une danse ? Un bal rien qu'avec moi ?

Il ne la quittait pas des yeux et ses doigts effleurèrent l'alliance de son épouse.
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MessageSujet: Re: me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ]   me noyer ? plutôt dans tes yeux qu'ici... [ A ] Icon_minitime21.09.10 17:25

Marine stoppa ses baisers et caresses en entendant Alexandre commencer à lui parler. Elle allait de nouveau l’embrasser pour éviter d’entendre de nouvelles inepties mais le mot « important » sonna à ses oreilles.

- Il faut que je t’annonce quelque chose, d’important.

Tiens il dit jamais ça quand il déballe ses discours fleurs bleus. Elle prit donc un peu de recule et regarda Alexandre perplexe. Flute qu’est-ce qu’il y a d’important à dire maintenant ? Non il est hors de question qu’il retourne à sa ronde, qu’il parte un an à l’autre bout du Royaume ou même de l’Europe ! Qu’il se fasse passer pour quelqu’un d’autre ou quoique ce soit encore. Marine en cet instant ne voulait surtout pas l’entendre parler d’éloignement. Pas après un tel moment d’intimité. Ne pas le couper de manière aussi brusque et abrupte.
Mais la suite des paroles d’Alexandre résonnait dans sa tête, enfin une partie seulement :


- Un bal… Saint Cloud… Ils cherchent… Roi… Masse… Apollon…

Marine regarda Alexandre et tâcha de faire celle qui avait tout comprit. Plonger dans l’écoute, elle avait fini par s’asseoir sur Alexandre en tâchant de se placer de manière à ne pas lui faire mal. En plus il souriait. Marine ne voyait pas ce qu’il y avait d’heureux à parler du Roi. C’était un peu lui la cause de son absence. Bien sûr, Marine n’en voudrait jamais au Roi, ou en tout cas ne se l’avouerait jamais. Il avait fait son bonheur et son malheur. Bonheur car c’est grâce à leur métier respectifs qu’ils s’étaient connu, mais aussi malheur car c’était bien là qu’ils étaient malheureux, à cause de la position d’Alexandre. Pourtant jamais Marine ne se verrait reprocher cela à Alexandre, comment médire sur la raison de vivre d’Alexandre ? Sur ce qui lui a aussi permit de rester en vie quand elle était au plus mal, alors qu’il ne l’avait même plus elle pour le soutenir. En attendant, il causait aussi parfois des petites déchirures dans leur cœur respectif. Mais c’était leur vie. Le Roi faisait vivre sa famille et était une partie de leur raison de vivre. Il a toujours fait vivre la famille d’Alexandre, la famille d’Artagnan et Marine ne pourrait déroger à la règle étant à son tour une d’Artagnan. Pièce rapporté peut-être mais pièce aimé et qui manquerait à la famille, un peu comme la mère d’Alexandre manque à tous. Marine aurait tellement aimé la rencontrer pour pouvoir connaître l’enfance d’Alexandre. En effet, ce dernier n’est pas très bavard sur cette période de sa vie, celle qu’il a eut avec sa mère. On peut le comprendre, désir de garder ces souvenirs pour lui, peur de peut-être de se rendre compte à quel point les souvenirs ne sont plus aussi vivaces qu’avant ? Qui sait ? Mais Alexandre enchaîna et Marine tenta de se concentrer pour recoller les morceaux.

- J’ai accepté…sans réfléchir…comme d’habitude… mais j’ai repensé à tout ce que ça implique. Je vais devoir être le Roi… rien que cette pensée m’effraie parce que je sais que ça va être difficile. J’espère être à la hauteur. J’ai pensé à quelque chose de spécial… ça va peut-être te paraître ridicule…

Ce coup-ci Marine avait bien tout entendu mais elle resta bloqué sur le ridicule… Quel idée d’Alexandre pourrait être qualifié de ridicule à part peut-être toute celle qu’il a ? Ce n’est pas que Marine soit du genre à critiquer mais il vrai que ses idées son souvent hors du commun, extravagante mais bigrement excitante ! D’ailleurs le bal elle en avait entendu parler et n’avait pas encore pu se renseigner sur la possibilité de faire la surprise à Alexandre d’y être.

- Oui j’ai entendu parler du bal. Du coup tu me gâches ma surprise.

Lâcha-t-elle en faisant une moue.

- Je comptais bien savoir si je pouvais y aller et te faire la surprise de ma venue. Pour ce qui est de ton choix Alexandre, si tu en avais envie alors tu ne dois pas hésiter. Tu as du sang noble dans tes veines, tout cela est en toi et j’ai plus l’impression parfois d’empêcher ton sang de s’exprimer. Je ferais bien pâle figure à côté du superbe Roi que tu feras.

Déclara-t-elle dans un grand sourire plein d’admiration.

- Et puis après tout, c’est ton métier de protéger le Roi non ?

Mais déjà Alexandre enchaînait et de peur de s’y perdre de nouveau tellement contente d’avoir récupéré en cours de route l’information qui finalement était fort importante, se dit que le côté ridicule allait bientôt être dévoilé, et en effet…

- J'ai jamais oublié ce bal... où nous nous sommes connus. C'est un moment qui reste gravé dans ma mémoire. Je me disais que puisque nous nous étions rencontrés là, et puisque le temps a passé sans pour autant éteindre notre amour, mais en le ravivant... j'aimerais que tu sois ma cavalière attitrée... c'est un bal costumé, et normalement personne ne doit savoir que je serais vêtu en Apollon, sauf toi. J'aimerais te réserver pleinement ce bal entier. Tu me manques tellement que je ne peux pas concevoir de danser avec une autre que toi, Marine. Il faudrait que je connaisse ton costume pour ne pas faire d'erreur. Mais acceptes-tu une danse ? Un bal rien qu'avec moi ?

Marine l’écoutait tellement qu’elle ne se rendit pas compte que les questions étaient pour elle.

- Oh oui pardon, en effet il fait partie des bons souvenirs.

Elle lui sourit confuse avant d’enchaîner.

- Monsieur le Mousquetaire ce serait un honneur de danser avec vous. Je suis sur qu’Apollon t’ira à merveille.

Marine ne connaissait pas grand-chose à la mythologie grec ou même romaine, elle avait juste cru entendre dire qu’il était un Dieu considéré comme le plus beau et espérait que si ce ne fût pas le cas cela passe inaperçu. D’ailleurs, elle ne doutait pas que le choix de son époux fût le plus approprié à son Moi intérieur, à ce qu’il est au plus profond de lui. Elle se laissa pendant quelques instants perdre dans les caresses des doigts d’Alexandre, elle se perdait dans tout son corps à lui.

- J’espère juste que personne n’en profitera pour jaser à nouveau. Cela fait déjà quelques temps qu’ils sont à peu près tranquille.

Mais un frisson parcourut l’échine de Marine et elle se blottit contre son doux amant allant lui embrasser le cou et le lobe de l’oreille.
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