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 Quand les princes se pensent stylistes

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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Quand les princes se pensent stylistes   Quand les princes se pensent stylistes Icon_minitime15.02.17 22:17


« On devient l'homme de son uniforme. »

Saint-Cloud ressemblait à une petite forteresse en haut d'une colline. Rien aux alentours à part le village, la Seine en contrebas, tout semblait figé par le froid. Pas une âme ne voulait tenter de rendre visite au prince de France – son épouse ayant eu la bonne idée de partir pour Versailles – ni par le chemin depuis Paris et encore moins par la route depuis Versailles avec l'énorme route pentue, où le verglas donnerait du fil à retordre au plus vaillant des cochers. Les jardins s'habillaient d'une fine couche blanche, toutes les fontaines arrêtées par peur de gel, le temps s'arrêtaient à l'extérieur à certains endroits. On pouvait y voir quelques gardes faisant leur ronde, l'air pressé de rentrer, tandis que sur la route de Versailles, des mignons s'amusaient à jouer avec une luge. Parfois la réception ne se faisait pas tout à fait comme prévu, la luge se renversant et laissant le mignon finir sa course sur les fesses sous les rires de ses camarades.

Quant au prince lui-même, pas question de sortir par ce froid, quelle drôle d'idée. Demain, il devra l'affronter durant assez d'heures pour voir son frère se lever et il avait décidé de s'installer à Versailles pour quelques semaines, il n'aurait pas le courage de faire beaucoup d'aller-retours pour le bon plaisir de son royal frangin. Avant de confier sa délicieuse demeure à son surintendant et fidèle ami Thimoléon de Choisy, Philippe d'Orléans avait quelques affaires à régler, et si importantes. Il avait déjà évoqué une prochaine fête pour Mardi Gras, régaler ses plus proches (à peine une centaine de personnes) avant la triste période du Carême ; il y avait aussi la fin des travaux de ses cabinets de curiosités, alors Philippe avait réfléchi à un salon au rez-de-chaussée ; sans oublier le passage de son tailleur pour quelques nouveaux vêtements ! Et aujourd'hui ne faisait pas exception, il venait de recevoir quelques croquis des futurs uniformes de ses gardes. Le coursier, un garçon rachitique qui ne sortirait qu'une fois réchauffé et rassasié, avait bravé le froid jusqu'au château de Saint-Cloud pour la dizaine d'idées du tailleur. Monsieur appréciait la plupart des propositions, en avait discuté avec son ami Choisy, trois avaient eu leur approbation la plus complète. Il fallait maintenant soumettre l'idée au principal concerné, son capitaine des Gardes. Il en avait deux, tournant entre Saint-Cloud et le Palais Royal, et il en revenait donc à François de Froulay de trancher.

« Adolphe-Casimir, allez me chercher le marquis de Lavardin, qu'il vienne au plus vite.
Qui, monseigneur ?
Rho, le capitaine de Froulay idiot ! Il faut vous tenir au courant, cela fait quelques mois ! »

Le mignon a la grande perruque blonde fit deux révérences, et recula jusqu'à la porte, mit quelques très longues secondes avant de trouver la poignée – difficile quand on ne peut pas se tourner – et sortit précipitamment. Le capitaine se trouvait à l'intérieur sans doute, il l'avait croisé il y a une heure à faire sa ronde habituelle. Pendant ce laps de temps, Philippe regarda à nouveau les deux choix de prédilection, puis sur les deux tas qu'il avait fait : celui des moyens et celui des laids, cela avait permis de faire un tri rapide ! Enfin, François de Froulay passa la porte.

« Ah, marquis, vous voici ! Comment allez vous ? Après s'être enquis de la santé de son capitaine des gardes, Philippe allait à l'essentiel. Je vous ai fait demander pour parler des nouveaux uniformes. Je voulais les changer depuis bien longtemps mais cette affreuse guerre, puis Chambord ont retardé mes volontés. Il ne serait pas du luxe de les changer, cela ne reflète plus ce que je veux. »

Il se leva de son fauteuil derrière lui fit signe d'approcher du bureau où régnait un éternel fouteur, où deux feuillets se trouvaient retourné, pour ne pas gâcher la surprise. Mais le prince était presque surexcité de ce changement qui lui coûterait une blinde, mais qu'importe !

« Avec mon ami Choisy, nous avons observé les différentes idées et deux sont sorties du lot, il me faut votre avis. Après tout, vous allez le porter jusqu'au moins … l'année prochaine. Il retourna son premier choix, trop content. Alors ? »

On pouvait y voir tout ce qu'il y avait de moins pratique pour un garde : en bas, des chausses avec des nœuds, une énorme rhingrave avec moult plis, dentelles et nœuds ; en haut, ce n'est guère mieux avec le pourpoint ouvert, le manches bouffantes avec froufrous et dentelles sur les manches, et on ne parlera pas du chapeau avec tellement de plumes qu'on a du plumer une autruche entière ! Ah, et tout de couleur d'un rose vif, au diable la sobriété.

« N'est-ce pas superbe ? Il a même pensé à un fourreau incrusté de pierreries, bon de la verroterie mais cela en jette, et des gants avec de la magnifique dentelle au bout ! Quand je l'ai vu, je l'ai trouvée parfaite … mais vous n'allez pas l'air de mon avis, marquis … »

Oh, si peu …

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François de Froulay


François de Froulay

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller
Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur
Discours royal:



Fuis les honneurs et l'honneur te suivra
Convoite la mort et la vie te sera donnée


Âge : 25 ans
Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
Missives : 521
Date d'inscription : 29/08/2011


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MessageSujet: Re: Quand les princes se pensent stylistes   Quand les princes se pensent stylistes Icon_minitime14.03.17 22:11

François de Froulay, marquis de Lavardin, capitaine de la garde de Monsieur, passait une journée exécrable. Il pleuvait averse à Saint-Cloud - comme probablement à Versailles. En temps normal, par ce temps, les petites patrouilles s’assurant que tout allait bien dans les jardins du frère du roi ne faisaient qu’un tour très minimal, il n’y avait pas beaucoup de chance qu’il se passe quoi que ce soit. Aujourd’hui était visiblement l’exception qui confirmait la règle. Un homme s’était introduit dans les jardins, criant, hurlant dans tous les sens, appelant un certain « Karl Ludwig ». Il avait fallut une bonne heure à jouer à cache-cache dans les jardins boueux pour enfin attraper l’homme et le faire emmener chez les fous. Un instant, François s’était demandé s’il ne cherchait pas là un des mignons de Monsieur, ils avaient tous des noms plutôt étranges, à croire que leurs parents l’avaient fait exprès, mais non. Enfin l’homme attrapé et enfermé dans une voiture, solidement gardé, parti, François avait cru qu’il allait enfin pouvoir rentrer se mettre au chaud avant d’attraper la mort, mais non. Un problème n’allant jamais seul, un feu s’était déclenché dans les écuries. Cela pouvait paraître bénin mais dans ce genre de bâtisse, et surtout dans ce lieu particulier, tout pouvait partir en cendre en un instant. En urgence, il avait fallut fermer la cour intérieure pour empêcher les chevaux qu’on avait libérés de s’enfuir, puis enfin le feu, bénin, avait été maîtrisé. En demandant aux palfreniers qui était l’idiot qui avait eut l’idée de lancer un feu dans cet endroit, il apprit que les jeunes gens avaient eut un peu froid par ce temps et avaient décidé de mettre un peu de chaleur.

Et pour couronner le tout, en entrant dans le palais, François avait manqué de se rompre le cou en glissant sur le sol mouillé. Vous aurez donc comprit que ce n’était pas du tout sa journée. Enfin, il entra au corps de garde pour se changer. Des affaires sèches l’attendaient, qu’on avait eut la brillante idée d’aller chercher, c’était toujours ça de moins à faire pour lui. Il finissait de se changer, au milieu de ses hommes qui en faisaient autant, dans leurs petits souliers vu l’état d’énervement de leur supérieur, on entendait à peine les vêtements se froisser, quand la porte s’ouvrit. François n’y prêta pas attention le moins du monde, complètement dans ses pensées. Il était énervé de s’être laissé surprendre, ce n’est pas parce qu’il fait mauvais que les risques sont moindres et si jamais l’homme avait réussi à pénétrer dans le château...

-Hmm... Marquis?

...Et qu’il avait réussi à entrer chez Monsieur, ou chez Madame - quoi qu’avec l’armée d’éventails de cette dernière, il y avait peu de risque - qui sait ce qu’il aurait pu arriver...

-Marquis de Lavardin, Monsieur?

... Et les chevaux, François n’osait imaginer le désastre. Tous les animaux étaient précieux, le feu aurait pu arriver jusqu’au château également.

-CAPITAINE DE FROULAY!


François sursauta et se retourna. Marquis de Lavardin? Ah oui, c’était lui! Ce titre avait tendance à lui sortir de la tête, et pourtant Edouard le lui avait bien fait célébrer. Cette soirée était... mémorable. A ce demander comment lui, calme et sans histoire, arrivait toujours à se retrouver dans les pires situations.

-Qu’y a-t-il?

Le mignon eut un temps d’arrêt, et son maquillage dissimula certainement des joues rougies. Tant de soldats au même endroit... Il lui fallut un instant avant de revenir à François qui finissait de lacer sa chemise propre et sèche.

-Monsieur vous demande, dégluti l’envoyé. Il est dans son bureau.

François bougonna. Il ne manquait plus que ça. Il avait du mal à supporter les envolées lyriques du prince sur X ou Y sujet, et il se demandait bien ce que celui-ci pouvait encore avoir trouvé comme idée. Il ne pouvait s’empêcher de se rappeler qu’il s’était perdu, dans une taverne, Rue Aux Ours, soit juste derrière le Palais Royal. Certes Monseigneur n’avait jamais véritablement été laissé à lui-même, mais tout de même. Grognon, malgré son professionnalisme, François fini de remettre des affaires propres et suivit le mignon. Il songea un instant que sa tenue n’était peut être pas tout à fait réglementaire, mais passons. Le jeune homme fut introduit immédiatement et salua son illustre employeur qui s’était installé dans le fauteuil de son bureau, des feuillets épars devant lui.

-Ah, marquis, vous voici ! Comment allez vous ? Je vous ai fait demander pour parler des nouveaux uniformes. Je voulais les changer depuis bien longtemps mais cette affreuse guerre, puis Chambord ont retardé mes volontés. Il ne serait pas du luxe de les changer, cela ne reflète plus ce que je veux.

François acquiesça, naïf, l’uniforme n’était effectivement plus vraiment d’actualité, mais prudent en même temps, il connaissait Monsieur. Celui-ci se leva comme un diable sort de sa boite, ressemblant à un enfant sur le point d’obtenir un nouveau jouet.

-Avec mon ami Choisy, nous avons observé les différentes idées et deux sont sorties du lot, il me faut votre avis. Après tout, vous allez le porter jusqu'au moins … l'année prochaine. Alors ?

Le prince avait retourné son premier lauréat, et François ouvrit de grands yeux, manquant de s’étranger. Rubans, dentelles, plis, tout y était. Tout, pour un costume de théâtre, de pantomime même. En resongeant à sa journée, François ne sut s’il devait hurler de rire ou s’effondrer en larme. Comment voulait-on assurer la sécurité d’un personnage aussi important en portant ça? De plus, un garde se devait d’être discret. Cette tenue était... rose. François n’avait rien contre cette couleur, mais elle n’était pas discrète, chose primordiale pour un soldat. A ce rythme, il pouvait demander à récupérer son uniforme de la dernière guerre, troué, marqué... il passerait plus inaperçu! Il releva lentement la tête vers Monsieur, pensant à une plaisanterie, mais celui-ci, en plus de paraître surexcité, avait l’air absolument sérieux.

-N'est-ce pas superbe ? Il a même pensé à un fourreau incrusté de pierreries, bon de la verroterie mais cela en jette, et des gants avec de la magnifique dentelle au bout ! Quand je l'ai vu, je l'ai trouvée parfaite … mais vous n'allez pas l'air de mon avis, marquis …


François ferma les yeux et se pinça l’arrête du nez pour tenter de garder son calme. Il pensait que sa presque chute à l’entrée était le pompom de sa journée, ce n’était pas le cas. Visiblement, il n’en avait pas finit. Malgré tous ses efforts, il ne put absolument pas garder son calme.

-Monsieur, mais enfin qu’avez-vous dans la tête? Nous ne sommes pas des saltimbanques! Nous sommes des soldats! Nous vous protégeons, nous nous battons! Ces ... choses, ne valent pas mieux que les costumes que portent les comédiens italiens que vous aimez tant. Ca n’a rien de réel, c’est du fantasme. Comment voulez-vous que nous puissions courir et être efficaces et réactifs dans ... ça?

Il désigna les dessins d’un air dégoûté. Et il oubliait complètement à qui il parlait, ou plutôt la position de celui-ci.

-J’en ai supporté beaucoup, ici comme à Chambord ou à la guerre, puisque vous en parliez si justement. Cette fois, s’en est trop. Il est hors de question que des militaires portent ça! Je ne veux pas que mes hommes, mes hommes, les portes, pas plus que moi. Il faut du pratique, de l’efficace. Et si on vous agresse, comment voulez vous que je réagisse habillé de la sorte? Où avez-vous a tête? Moi qui espérait que la guerre vous avait mit du plomb dans la tête... J’en ai supporté des choses, depuis que je suis ici, cette journée était la dernière.

François était hors de lui. Vu l’orgueil qu’il déployait, on aurait presque pu le croire gascon.

-Si Monseigneur décide de véritablement commander ces uniformes, eh bien je vous présente ma démission, Monsieur. Et je vous rends le marquisat de Lavardin avec, on ne pourra pas taxer les Froulays de profiteurs. Mais sur ma vie, jamais un militaire sous mes ordres ne mettra ces costumes de carnaval.

On avait dit qu’il fallait que François s’impose, il aurait peut être du y mettre un peu de demie mesure...
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