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 [août 1667] Quand les princesses portent le deuil de mariée

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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

Âge : 24 ans
Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
Missives : 1402
Date d'inscription : 03/09/2011


[août 1667] Quand les princesses portent le deuil de mariée Empty
MessageSujet: [août 1667] Quand les princesses portent le deuil de mariée   [août 1667] Quand les princesses portent le deuil de mariée Icon_minitime23.07.15 0:28

[août 1667] Quand les princesses portent le deuil de mariée 2mmhhk0
« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. »


En cette fin juillet, Nancy s'était vidé de ses gens. La guerre terminée, chacun rentrait chez soi, dans d'obscurs royaumes germaniques, dans des demeures espagnoles en pleine chaleur, dans la brumeuse Angleterre ou à la faveur d'un été clément danois. Ne restait que ceux voulant retourner à Versailles, l'hésitation de revenir en terrain vainqueur, ne pas savoir comment être reçu. Les ambassadeurs retournaient auprès de leurs souverains avant d'y revenir, tout en courbettes et en fausse humilité. D'autres recevaient des missives de hautes personnalités pour mander leur retour à la Cour, mais tout le monde ne pouvait avoir son valet avec un cachet de cire aux armoiries d'une grande famille.

Parmi ces chanceux, Sofia Farnèse avait reçu la sienne de la duchesse d'Orléans, Madame Henriette en personne, de revenir à la Cour, dans sa Maison. Une excellente nouvelle dans cette journée maussade, lourde, orageuse sous peu. Les quelques pièces de la princesse italienne devinrent le théâtre d'une lourde préparation : faire les bagages, tout rentrer dans les malles qu'elle disposait, nombreux cadeaux de ces messieurs, Nancy ne restera infructueux dans son succès. Enfin un sourire se dessinait sur le visage de la jeune femme, elle pouvait à nouveau respirer, ne tenant plus ici, presque vidé, ne laissant que les laisser pour compte, les inintéressants. Messieurs de Saxe et de Danemark avaient mis les voiles depuis quelques jours, on ne pouvait plus compter sur quiconque d'intéressant. Alors que Graziella s'asseyait avec une gouvernante aussi haute que large pour fermer une énième malle, on toqua à la porte. Qui pouvait bien venir encore ici ? Quelle déception lorsque Graziella, qui avait quitté la malle pour introduire l'invité, de voir Alessandro Farnèse paraître. La princesse adorait son frère, mais il était la seule personne intéressante de son quotidien, et à trop le voir, son intérêt s’affadissait. Ce dernier, habillé à la dernière mode espagnole – c'est à dire en noir – semblait si sérieux, bien loin du garçon facétieux qu'elle connaissait. Il n'avait rien à faire à la Cour d'Espagne, elle espérait qu'il lui reviendrait vite. Ce dernier avait salué sa sœur de façon un peu trop protocolaire avant de la prendre dans ses bras pour la serrer, presque à l'en étouffer.

« Mais … Alessandro, qu'as tu ? Une mauvaise nouvelle ? Demanda t'elle, assez surprise.
Disons que, … oh tu as fait tes malles, parfait. Nous partons ce soir. Je m'excuse d'avance pour le voyage mais nous allons aller aussi vite que possible, rentrer à Versailles le plus tôt possible. »

Son frère semblait un peu ailleurs, il parla ensuite d'autres voyages, de choses sans vraiment de sens, puis embrassa sa sœur sur la joue et s'éclipsa. Une heure à peine après ce passage, des valets vinrent chercher les très lourdes malles, ne lui en laissant que deux pour son voyage. Après s'être changée pour une tenue de voyage plus confortable – traduisez par un corsage plus souple et moins de jupons – et une collation, la fratrie Farnèse partit pour Versailles, dans un carrosse assez pressé. En effet, le voyage ne fut pas le plus aisé, mais sans doute le plus rapide, on ne dormait pas à l'auberge, mais on s'y arrêtait le temps d'un repas. Tout cela pour rejoindre leur demeure en trois jours, un vrai records. Les malles avaient mis un jour de plus, de quoi reposer les deux jeunes gens dans leur hôtel versaillais, entretenu au minimum durant leur départ mais dont on sentait l'agitation à l'arrivée du billet pour tout mettre en ordre. Alors qu'on déposait les malles dans les appartements adéquats, Sofia n'en tenait plus de savoir cette précipitation, alors qu'Alessandro restait plongé dans une missive. Il était sans doute temps de parler.

« Elle ne viendra pas, évidemment … lâcha t'il tout bas en reposant la lettre.
Qui, mon frère ? Pourquoi tant de précipitation ?
Notre mère. Rien que ce mot provoqua un frisson à Sofia, qui avait soudain froid dans sa grande robe gris perle, pendant que l'aîné reprenait.
Elle devait venir te parler … et c'est à moi de t'en charger. »

Il lui prit la main pour la faire asseoir sur un des fauteuils avant de faire de même face à elle, toujours en lui tenant la main.

« Après ton scandale versaillais, tes fiançailles stupides et tout le remue-ménage que tu as provoqué à Rome et Nancy, mère en a eu assez. J'ai voulu la calmer mais que veux-tu, elle est intenable.
Je rentre à Parme, c'est ça ? Mère m'envoie au couvent, ou pire … elle me gardera enfermée au palazzo !! Sofia se sentait étouffée dans sa robe d'un coup mais son frère secoua la tête.
Non, et je l'aurais presque espéré, tu aurais pu te calmer. Le ton sévère se radoucit pour la suite. Elle a décidé de te marier … à un prince de l'Empire. Ce fut comme une sentence fatale et Sofia porta sa main au cœur.
Quoi ? Mais qui ? Pourquoi ?
Pourquoi ?! Et là, Alessandro s'emporta. Mais à cause de ton comportement de petite fille gâtée ! Tu te serais tenue tranquille, tu aurais pu continuer tes manigances autant que tu le voulais. Mais non, tu as provoqué un tel scandale, te faire renvoyer de la Maison de la Reine, là où j'ai dû faire des courbettes pour t'y faire entrer, toi tu as daigné y aller et tu ne t'es pas comporté comme il le fallait ! Tout ceci est ta faute ! »

Sofia se mordit la lèvre inférieure et tenta par tous les moyens de s'empêcher de pleurer, même si quelques larmes rebelles coulèrent le long de ses joues rougies. Elle avait l'impression d'être une petite fille après une grosse bêtise et même si son frère était à peine plus vieux qu'elle, il l’impressionnait par sa prestance et cette grosse voix. Alessandro Farnèse souffla avant de continuer, un peu plus doucement.

« Tu épouseras Philippe de Croÿ-Chimay d'Arenberg, prince de Chimay. Alors certes, il est un peu plus vieux et déjà veuf, mais tu ne peux pas nous en vouloir d'avoir voulu te trouver le meilleur parti possible … parmi ceux qui voulaient de toi ! Tiens voici son portrait. Sofia eut entre les mains un petit portrait encadré par du bois doré. Dans un élégant habit, l'homme de presque cinquante ans, marqué par les âges mais restant majestueux, avec sa moustache grisonnante, il n'avait rien d'un jeune galant qu'elle avait connu, à la Édouard du Danemark ou Silvestre de Lévis. Mais d'être ainsi au pied du mur ne l'enchantait guère. Elle rendit le portrait à son frère, des sanglots dans la voix.
On va dire que je n'ai pas le … le choix.
Non, tu l'épouseras en septembre. Tu auras le temps de revoir quelques personnes, faire tes premiers pas chez Madame. Il se dit que l'automne se fera à Chambord, nous partirons pour Chimay où tu te marieras. Je viendrais avec toi, avant de repartir quelques mois pour l'Espagne. Tu as de la chance, le prince a ses entrées à Versailles, tu reviendras vite, en princesse de Chimay. Il sera assez riche pour te combler, essaye de sourire pour cela tout de même. »

Sofia serrait les dents, quelques larmes coulaient toujours mais elle se refusait de s'avouer vaincue. De son côté, Alessandro hésitait à dire autre chose, il semblait contrarie, voulut parler mais ferma sa bouche de suite.

« Quoi ? Alessandro, achève moi de suite, cela ira sans doute plus vite. Qu'as tu à dire ? Que mon époux a une jambe de poids, un œil en moins, une maladie vénérienne, un amant collant ? Quoi que ce soit, dis le maintenant. La colère mélangée à la tristesse donnait une sonorité un peu plus aigûe que d'habitude à la voix de la princesse.
Non, rien à voir avec ton désormais fiancé. C'est … autre chose. Lis toi même. »

Sortant une missive au sceau inconnu, Sofia essuya ses larmes et essaya de se concentrer sur sa lecture. Il s'agissait d'un ami d'Alessandro, du temps où ce dernier servait Venise, juste avant que Francesco rejette Sofia. Cet ami lui annonçait que l'on avait retrouvé un cadavre dans le Canal, apparemment tombé d'un balcon. Jusque là, rien de bien inhabituel, Venise était réputé pour ces truands, où l'on préférait s'enfermer dans de somptueux palais que de courir les rues pour mourir. Mais ce cadavre n'était pas la seule nouvelle : deux prisonniers s'étaient échappés des Plombs, une grande première ! Un croate et … Francesco. Elle commençait à comprendre mais ne voulut pas l'admettre. Mais cette phrase l'acheva :

« Voici la théorie la plus plausible. Ce croate, un criminel notoire, s'est servi de Contarini pour emporter un certain butin avant de s'en débarrasser. Le corps est salement amoché, il paraît que le Doge lui-même ne reconnaît pas son fils mais la stature, les cheveux et les yeux bleus ne font que peu de doute : Francesco Contarini est mort. »

« Non. » souffla t'elle, portant sa main à sa bouche, comme pour s'empêcher de crier.

Elle serra la lettre qu'elle froissa le papier, relisant en boucle ces quatre mots, tremblante, et dont les larmes s'échappèrent à nouveau pour tomber sur la lettre. Cela était trop pour elle, en cette journée. Elle l'avait longtemps aimé, adoré, ces fiançailles dans leur adolescence étaient si parfaites, ils représentaient la jeunesse italienne dans tout son éclat, avant qu'il ne ruine tout par un simple caprice. Alors Sofia l'avait haï si fort qu'elle en souhaita qu'il meurt ! Et elle avait intrigué pour que cela se fasse, du poison dans un verre ni vu ni connu … mais il avait survécu. Francesco semblait immortel : détesté par beaucoup (Colonna, Longueville …), il réussissait cependant par s'en sortir d'une pirouette et ce sourire de diable aux lèvres.

Elle s'était levée sans un mot, blême, la lettre tombant au sol et quitta la pièce d'un pas chancelant pour prendre l'air dans le jardin. Elle s'assit sur un banc et se mit à pleurer de tout son être. Elle n'avait pas pleuré ainsi depuis … depuis la mort de son frère Orazio. Et du jour où ses fiançailles furent rompues avec Francesco. Neuf années s'étaient écoulées et elle se retrouvait dans le même état. Elle regarda autour d'elle, les yeux baignés de larmes, le revoyant assis, le petit sourire en coin, à chercher à la divertir alors qu'elle vivait en autarcie après son scandale. Il l'avait manipulée mais elle ne pouvait s'empêcher de l'avoir trouvé sincère pendant cet après midi et ce souper passés ensemble. Puis cette nuit aussi … Elle s'était laissée prendre au piège des sentiments qu'elle avait rejeté. Pour quoi aujourd'hui ?

Se rendre compte qu'elle l'aimait toujours, comme une idiote.
Et qu'il était mort.

A l'entrée du jardin, Alessandro empêcha Graziella de passer, il fallait laisser la princesse seule, elle en avait besoin. Deux mauvaises nouvelles d'un coup, cela faisait un choc que personne ne pouvait comprendre dans cette maison.

Sofia quitta le jardin dans la soirée, ne pouvant plus verser la moindre larme, les yeux rougis par les sanglots, et monta à ses appartements pour se laisser tomber dans son lit, hoquetant encore. Sans un mot, Graziella délaça la robe de sa maîtresse, tenta de lui retirer son vêtement pour la laisser en chemise, dans son lit. Il faut dire que la princesse vivait un double deuil : celui de son premier amour, et de sa liberté …

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