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 Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore}

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Rebecca Stuart


Rebecca Stuart

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Quelle question ? Au plus offrant bien sûr !
Côté Lit: On n'y fait pas comme chez soi et certainement pas son mari !
Discours royal:




Shine like a diamond

Âge : 24 ans
Titre : Comtesse of Rosyth, Duchesse of Richmond
Missives : 418
Date d'inscription : 30/01/2012


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MessageSujet: Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore}   Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore} Icon_minitime18.10.12 0:42

Explications au rp : Je vais prier Dieu afin qu'il t'illumine ou pour qu'il t'élimine

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Automne 1666

- Go away John !
- Rebecca listen to me, I beg you !

La duchesse de Richmond avait la lèvre supérieure légèrement retroussée sous la colère que lui inspirait John McDonnel, un de ces nombreux anciens soupirants. Celui-là aurait pu éviter à Morgan of Richmond de l’épouser, ils étaient pour ainsi dire fiancés un mois seulement avant de quitter l’Ecosse pour l’Angleterre. Jamais elle ne lui pardonnerait d’avoir fait profil bas devant sa mère, la douairière. Cette dernière l’avait traitée comme la pire des gueuses, même une poissonnière aurait été mieux accueillie qu’elle au sein de leur famille. La raison était simple et avait fait plus que jamais croître ce besoin de sécurité, cette nécessité de l’argent dans le cœur et les tripes de Rebecca. En effet l’explication du rejet, du refus avait été l’absence de dot. Qu’importait son titre de comtesse of Rosyth. Ce n’avait pas été assez pour cette mégère, il fallait que Rebecca se vende pour lui plaire et être digne de son fils ! Comment donc aujourd’hui Rebecca n’aurait-elle pas considéré l’argent comme le moteur de ce monde ? Celui qui en manquait devenait un rebus de la société, il fallait posséder pour exister.

Et aujourd’hui en effet, la duchesse était souffletée par la réapparition de cet homme. Que voulait-il par ses supplications ? Que faisait-il en France? Elle se dirigeait vers l’une des grandes églises de Paris, afin d’interpréter une fois encore le rôle de Gisèle de Brévailles, lorsqu’il l’avait accosté. Les citadins se détournaient à leur passage, il n’était guère conseillé en ces temps troublés de continuer à parler anglais, en purs écossais ces deux-là pouvaient tenir une conversation dans la langue de Molière, sans la moindre difficulté. C’est ce qu’ils firent.

- Pourquoi es-tu venu jusqu’ici ? Pour t’en venir chercher cette gifle que tu mérites depuis six ans ?
- Cesse de geindre Rebecca, tu n’es pas une sainte et tu le sais fort bien.

Il la retenait maintenant par le bras. Fort heureusement, les rues avoisinantes étaient assez discrètes, cela valait mieux, car une dispute aux consonances conjugales pour la Rosière de Paris pouvait être un désastre pour la mission de la Reynie. Le mot sainte prononcé par John la fit d’ailleurs ricaner brièvement. Ce n'était en effet pas le qualificatif qui lui seyait le mieux, malgré sa robe immaculée.

- Je n’ai pas rompu notre engagement à cause des préjugés de mère, mais bien parce que tu m’avais menti.
- Mais où la vérité conduit-elle dis le moi ? J’aurais sans doute dû avouer à ma future belle famille que j’étais la fille d’un serviteur de Cromwell ? D’un traître ? Quelle excellente idée vraiment !
- Oui tu aurais dû, peut-être aurait-on accepté, peut-être aurais-je été davantage ferme avec elle, ne comprends-tu j’étais trop déçu pour me battre pour toi !

Quel lâche ! Tous ses arguments et cette façon de rejeter cette faute sur elle lui soulevaient le cœur. Il n’avait pourtant pas tout à fait tort.

- Quoi qu’il en soit, cela fait six ans. Je suis à présent mariée et tu es sur le point de convoler toi aussi. Ne remuons pas le passé.
- Un mot de toi et j’annule tout, je sais que Richmond te traite mal, qu’il te trompe, je suis toujours aussi riche, j’ai été déçu c’est vrai mais je t’ai toujours aimée tu le sais Rebecca.

Il s’était approché pour l’embrasser mais elle avait pivoté la tête sur le côté avant qu’il ne puisse y parvenir.

- Ce n’était pas mon cas, et ça ne l’est toujours pas.

Le ton était sec, tranchant même. Les yeux de Rebecca brillaient de mépris, elle aussi avait été déçue par John mais pas vraiment pour les même raisons.

- Mais tu le pourrais un jour …

Elle leva un sourcil de façon perplexe.

- Tu sais pertinemment à cette heure que tu ne m’intéressais que pour tes terres, ton titre et ta fortune.

L’autre sourd à sa sincérité insista et se répéta.

- Mais tu le pourrais un jour.

Elle capitula.

- Si tu le dis, maintenant lâche moi j’ai un rendez-vous qui ne saurait attendre.

Et c’est à grands pas qu’elle le quitta, au cas où … Elle connaissait ses élans passionnés et malgré le temps, il ne semblait pas désespéré. La duchesse de Richmond, de plus était en retard … pour ses œuvres de charité. Ce rôle de sainte nitouche malgré le fait qu’elle n’ait connu jamais qu’un seul homme dans sa vie et qui plus le légitime, lui pesait énormément. Ce jour-là donc elle distribua ses pièces d'or - celles de la Reynie, il fallait bien préciser - aux pauvres, aux enfants, aux estropiés avec un très maigre sourire, chose habituelle chez elle, mais également sans presque un regard. Hélas elle aurait mieux fait de regarder, car Derek de Saxe se pencha soudain afin d’apparaître dans son champ de vision. Il avait fait exprès de se placer dans la foule des mendiants en tout dernier. Après une rencontre avec un fantôme du passé, qui restait une blessure vivace à son talent de manipulation, il ne lui manquait plus que cette apparition pour qu’elle devienne verte de rage. Ce ne fut pas un dialogue mais une altercation où elle n’écouta pas un seul des mots tendres de l’énergumène et où elle le chassa proprement. Ce séducteur était tout bonnement insupportable. Elle n’aurait su dire étant à l’intérieur d’un édifice si on les avait vus ou non. Elle apprit par la suite que tout au moins une personne avait été témoin de la scène.

Il s’agissait d’Eléonore Sobieska. La polonaise avait en effet fait retentir le heurtoir de la porte de son logement à l’heure du thé. Une parfaite étrangère, mais qui allait se comporter en la meilleure des amies, ou tout au moins la meilleure des complices. Lorsque sa seule domestique l’avait introduite dans le salon, elle lui avait fait signe de s’asseoir et l’avait détaillée. Ses traits reflétaient l’intelligence mais une intelligence démoniaque. N’était-elle pas connaisseuse elle-même à ses heures perdues ? Un fil invisible semblait déjà les lier.

- Je suis ravie de faire votre connaissance madame, je suis flattée qu’une personne de votre qualité visite une personne de ma condition. Que puis-je pour vous ?

Oui Rebecca savait très bien que la noble dame n’était pas là à cause de cette curiosité latente autour de la Rosière de Paris. Il y avait anguille sous roche et la duchesse aimait ça. Elle était donc toute ouïe.
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MessageSujet: Re: Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore}   Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore} Icon_minitime03.11.12 22:43

Assise sur le banc de l'église d'une petite paroisse parisienne, Éléonore Sobieska s'ennuyait terriblement et détestait cela. Elle était quelqu'un qui avait toujours besoin de bouger, d'imaginer des projets ou de les mettre en œuvre et cette journée passée loin de la cour, selon les obligations que sa toute nouvelle charge dans la maison de la reine lui donnait, lui paraissait bien grise et morose. Elle était d'une piété toute particulière, très démonstrative mais le curé ne parvenait pas à attirer son attention même lorsqu'il s'indignait des errances de ces nobles qui vivaient dans l'entourage du roi et tout particulièrement d'un prince de sang royal qui vivait dans le démon de la luxure et semblait même marquer sa préférence à des hommes plutôt qu'à sa propre épouse « délaissée et malheureuse » – laquelle était si malheureuse de la chose qu'elle avait ses propres amants et était l'une des figures les plus frivoles de la cour, mais ce n'était qu'un détail. Si la pique envers Monsieur attira un sourire sur le visage d’Éléonore, elle se désintéressa complètement du reste du discours concernant la « Babylone versaillaise », temple du péché, du complot et des intrigues – ce qui était plus véridique – et qui arrachait des frissons aux paroissiens les plus impressionnables. Non, le regard d’Éléonore examinait les alentours et elle se demandait pourquoi on l'avait envoyé ici. Une chose était certaine, cette paroisse ne méritait pas de bénéficier de la générosité de Marie-Thérèse et elle n'en parlerait pas en bien à la reine. Si cette décision prise, elle se sentit plus à l'aise – elle tenait comme une sorte de revanche par avance -, la fin du service lui parut infiniment long. Et rien de la soulagea davantage que de sortir dans la rue, de respirer l'air encore doux de ce début d'automne qui colorait les arbres de marron et de rouge. Elle n'était pas attendue à Versailles avant le lendemain et devait juste visiter un couvent avant de repartir ce qui lui laissait un certain temps libre. Elle laissa ses yeux se balader sur la foule et s'appuya doucement contre le montant de l'entrée de l'église en attendant qu'elle se disperse. Non rien ne devait rendre cette journée spéciale. Elle devait rentrer chez elle, écrire sa correspondance – en particulier une lettre pour Marysienka qui s'inquiétait terriblement pour elle et la harcelait de rencontrer son bienfaiteur, le comte de Froulay et éventuellement retrouver sa nouvelle victime à plumer, un financier, au demeurant fort sympathique du nom de Loïc Cixous. Rien n'aurait pu la détourner de ce programme bien défini et surtout pas l'essai du curé pour engager la conversation. Rien sauf ce qu'elle vit se dérouler sous ses yeux au même moment.

D'un geste impérieux, elle commanda le silence à l'homme en soutane qui, de surprise, s'exécuta et se tut comme un enfant pris en faute. A vrai dire, s'il avait prêté plus attention à ce qui se passait sous son nez, il aurait pu se rendre compte qu'un intrus s'était glissé parmi ses ouailles. Et pas n'importe quel intrus car si Versailles était Babylone, celui-ci en était l'un des plus dignes représentants. Éléonore savait que Derek de Saxe se trouvait en France mais elle n'aurait jamais imaginé le retrouver aussi vite. Et surtout dans ces circonstances. Pourquoi donc se mêlait-il aux gueux qui se pressaient autour d'une jeune fille qui distribuait quelques piécettes d'argent ? Pendant une demi-seconde, elle songea qu'il était bien désespéré d'en arriver jusque-là mais si cette hypothèse aurait pu être très drôle, elle n'était pas crédible.
- Euh... Madame ?... J'ignorais que Sa Majesté la reine allait envoyer une...
- Mais enfin, soyez un bon agneau de Dieu et gardez le silence ! On ne vous a jamais appris ses vertus au séminaire ?... Mais oui, bien sûr, la réponse était dans la question !
- Pardonnez-moi mais vous posiez une question... ?
Éléonore lui jeta un regard mauvais qui le fit se ratatiner mais cet imbécile était loin d'occuper ses pensées. Il était évident que Derek de Saxe n'était pas là pour la charité mais bel et bien pour des visées beaucoup plus terrestres. Et elle connaissait bien ses façons de faire pour avoir été l'une de ses victimes indirectes.
- Cette jeune femme... Qui est-ce ?
Mais le curé ne répondait rien ce qui lui attira de nouveau la colère de la Polonaise.
- Mais vous m'aviez demandé de ne rien dire... ! Il s'agit de Gisèle de Brévailles, la Rosière de Paris... Elle vient visiter notre paroisse aujourd’hui pour nous apporter son exemple de pureté et de bienveillance ce dont chacun d'entre nous..., finit-il par s'exclamer en bombant le torse.
- Vous devriez réviser vos concepts de bienveillance, mon père, et ouvrir aussi bien votre esprit que vos yeux, répliqua Éléonore d'un ton sans appel et en haussant les sourcils.
Elle examina avec le plus grand intérêt la scène qui se déroulait sous son regard, tout en se coulant dans l'obscurité de la nef pour ne pas que Derek ne puisse la voir. La Rosière, à sa grande satisfaction, rejeta les avances du satyre et continuait d'avancer au milieu de la foule de misérables. Bien sûr, cela devait paraître un bien grand défi pour ce séducteur invétéré que de mettre la jeune fille la plus pure de Paris dans son lit. Et cela était bien intéressant... Le prince s'était écarté, aussi Éléonore eut plus de loisir de voir cette fameuse Gisèle distribuer ses aumônes. Loin de la sainte-nitouche ou de la sainte tout court, la jeune femme semblait accomplir sa tâche par obligation, sans regarder un seul instant ceux à qui elle donnait son argent. Et Éléonore fut saisie d'un instinct inexplicable. Elle sut en une fraction de seconde qu'elle pouvait être une alliée.

A peine quelques heures plus tard, après avoir gentiment demandé au curé – ou plutôt l'avoir menacé – l'adresse de Gisèle de Brévailles, Éléonore frappait à sa porte. Elle espérait que son pressentiment ne l'avait pas trompée. Et en effet, quand elle pénétra dans le petit salon dans lequel se trouvait la Rosière, tout sembla le lui confirmer. Elle n'avait pas en face d'elle celle qu'on aurait pu s'attendre à trouver en tant que demoiselle la plus pure de Paris. Non, elle lui semblait être un alter-ego. Ses yeux brillaient d'intelligence, sa bouche se tordait en un sourire démoniaque. Comment Éléonore aurait-elle pu savoir que se trouvait en réalité en face d'elle l'épouse en fuite de l'un de ses meilleurs – et seuls – amis ? En tout cas, la jeune femme brune paraissait impatiente de savoir ce qu'Eléonore avait à lui proposer. Rien de très honnête en vérité. La Polonaise n'avait pas l'intention de tourner autour du pot et sans attendre d'invitation s'assit en face de Gisèle. Que risquait-elle après tout sinon qu'on refuse sa proposition avec hauteur et qu'on la jette comme une malpropre ?
- Enchantée, mademoiselle, je suis Éléonore Sobieska, une dame de la suite de la reine. Me voilà ravie de faire votre connaissance, j'ai pu admirer votre incroyable dévouement à la communauté ce matin, compléta la rousse non sans ironie, même si vous avez été bien froide avec ce cher Derek de Saxe... A son grand regret...
Son sourire se fit plus retors lorsqu'elle se pencha vers Gisèle et continua :
- Derek de Saxe a une dette envers moi, une très grosse dette : il m'a humiliée en face de ma famille, il a humilié ma cousine en la rejetant peu de temps avant le mariage pour qu'elle devienne la risée de la moitié de l'Europe et qu'il soit presque impossible de la marier. Je veux lui rendre la monnaie de sa pièce, qu'il soit lui aussi ridicule, qu'il sache ce que cela fait de faire des efforts pour être finalement repoussé. Et quelque chose me dit que vous me seriez très utile pour cela.
Éléonore se rassit normalement et termina sa petite tirade par une parole qui semblait être une simple observation tant elle la prononça avec légèreté mais qui allait sceller l'issue tragique de ce complot :
- Évidemment... Votre prix sera le mien.
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MessageSujet: Re: Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore}   Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore} Icon_minitime17.12.12 22:54

Une autre qu’elle, une véritable rosière digne de ce titre, aurait été très certainement outrée voire vexée du comportement de la polonaise. Une autre qu’elle l’aurait sans plus attendre jeter à la rue sans même l’écouter. En effet, ses yeux bien trop brillants de malice et son sourire étrangement sournois faisaient d’elle une personne tout à fait démoniaque au premier abord. Il y aurait eu bien sûr de quoi faire une métaphore de cette scène étrange, puisque contre toute attente, la louve rentrait dans la bergerie. Car oui une démone en puissance osait visiter celle dont on disait dans tout Paris, qu’elle était leur ange de pureté, une virginale jeune fille à la bonté inégalable ! Rebecca elle-même tandis qu’elles prenaient place toutes deux afin de converser, s’étonnait qu’une telle personne, dont pourtant elle ne connaissait rien, vienne frapper à la porte de l’effarouchée pucelle qu’elle était censée incarner. Le concours même qu’elle avait passé et le parrainage très suivi d’Elisabeth d’Alençon paraissait pourtant avoir fait fuir tout débaucheur depuis son élection. On surveillait de fort près qu’elle ne devienne pas une âme perdue ou damnée. Précaution bien vaine, si on refoulait tout vil tentateur de sa porte et si elle n’était pas une libertine en effet, elle pouvait se montrer fort machiavélique et l’avait déjà prouvé dans le passé. La vigilance du comité chargé de sa réputation avait donc eu une faille et ces bons messieurs du clergé n’avait pas dû pressentir en la présence de la dame rousse chez elle, un quelconque danger. Soit, ça ne serait que tant mieux pour la duchesse de Richmond qui commençait véritablement à s’ennuyer ferme dans ce rôle à tenir.

" Enchantée, mademoiselle, je suis Éléonore Sobieska, une dame de la suite de la reine. Me voilà ravie de faire votre connaissance, j'ai pu admirer votre incroyable dévouement à la communauté ce matin. "

Les faux semblants débutaient, mais cette politesse feinte comme entrée en matières ne leurrait pas du tout la jeune écossaise bien entendu. Cela dit, elle avait toujours apprécié les commencements faits tout en délicate ironie. Décidément cette femme paraissait être de sa valeur et à sa mesure. Sa curiosité sur ses intentions n’était que grandissante à chaque seconde et son excitation également.

- Eléonore, voilà un fort beau prénom pour une personne aussi bien mise que vous madame. Quant à cet incroyable dévouement que vous évoquez …

Elle baissa les yeux et haussa les épaules avec une timidité bien exécutée mais en aucun cas véritable.

- Les bonnes œuvres sont le premier des devoirs de l’élue que je suis, vous savez et je m’y dois pour tous, même ...

Mais la suite du discours de sa visiteuse impromptue la fit très vite ouvrir des yeux bien grands.

" Même si vous avez été bien froide avec ce cher Derek de Saxe... A son grand regret... "

Intéressant, ce détail ne lui avait donc pas échappé ? Cette réplique lui fit donc très justement déduire, que la dame avait certainement passé beaucoup de son temps à l’observer. Pour quelle raison ? A quelle fin ? Malgré son impatience à tout connaître des désirs de son interlocutrice, Rebecca lui adressa un sourire. Un sourire quasi offusqué, elle persistait à interpréter le rôle de la Sainte nitouche. Peut-être se trompait-elle, on dit que les apparences sont bien trompeuses, il ne fallait pas mettre sa couverture en danger, la Reynie ne lui pardonnerait pas cette erreur. Méfiance, toujours !

- Cet homme lubrique ne mérite que le plus profond dédain, il ne venait à moi que pour des propos que la décence m’interdit de répéter ici et surtout devant vous. J’en rougis assez moi-même à y songer encore !

Elle porta sa main sur sa poitrine faussement battante de l’outrage reçu. Lorsqu’elle se reprit de ses soi disantes émotions, Eléonore Sobieska s’approcha d’elle et adopta tout à coup le ton des confidences. Rebecca ne perdit pas une seconde et se pencha également vers elle pour ne rien perdre de ce qu’elle brûlait d’envie de lui demander.

" Derek de Saxe a une dette envers moi, une très grosse dette : il m'a humiliée en face de ma famille, il a humilié ma cousine en la rejetant peu de temps avant le mariage pour qu'elle devienne la risée de la moitié de l'Europe et qu'il soit presque impossible de la marier. Je veux lui rendre la monnaie de sa pièce. "

Une vengeance et contre un homme ? La duchesse de Richmond en eut un rictus carnassier. Elle la fixa l’espace de quelques instants, car cette volonté de la polonaise trouvait un écho terrible en Rebecca. Profondément femme et pour davantage de droits pour la gente féminine donc, victime et bourreau à la fois des hommes, elle aimait à faire souffrir ces crétins si sûrs d’eux et de leur pouvoir. Elle les faisait manger dans le creux de sa main avant de les écraser. Ce Derek de Saxe, débauché notoire et sans aucune parole n’avait déjà pas sa sympathie et l’agaçait au plus haut point, de là à n’avoir aucune pitié de lui, il n’y avait qu’un pas et Rebecca se sentait tout à fait prête à le franchir sans le moindre scrupule.

" Qu’il soit lui aussi ridicule, qu'il sache ce que cela fait de faire des efforts pour être finalement repoussé. Et quelque chose me dit que vous me seriez très utile pour cela. "

Le courtisan avait vraiment réussi à s’attirer les terribles foudres de la polonaise. Elle paraissait le haïr au plus haut point, le courroux qui perçait dans son ton presque vibrant ne semblait pas s’être évanoui avec le temps. D’ailleurs elle compatissait de tout cœur avec la jeune épousée délaissée quasiment à l’autel. Quelle honte, cela avait dû être pour la famille ! A tous les défauts qu’elle avait déjà trouvés à Derek, elle ajouta par conséquent la lâcheté. Certes, elle n’avait guère que la version de la dame mais pour autant elle la croyait et désirait la soutenir puisque c’était ce qu’elle sollicitait d’elle. Solidarité toute féminine sans doute !

" Évidemment... Votre prix sera le mien. "

Encore une fois et davantage encore, une rosière aurait dû s’exclamer d’indignation cependant bien entendu, Rebecca n’en fit rien.

- Il est vrai que cet individu dégoûtant ne me lâche plus et que je pourrais le conduire à faire une folie … une folie qui le conduirait à tâter de l’enfer qu’il vous a fait subir.

Elle enfonça son dos dans le moelleux de son fauteuil et croisa ses jambes. Elle réfléchissait à comment y parvenir et déjà quelques idées germaient.

- Votre demande me tente, je m’efforcerais à rendre justice à votre famille et lorsque je m’efforce à quelque chose, je réussis très souvent, soyez-en sûre. Mais puisque vous parlez d’un prix …

Elle haussa un sourcil de façon très démoniaque et la lueur flamboyante dégagé par son iris ne laissa rien présager de bon.

- Je voudrais également obtenir vengeance contre un homme, le comte John McDonnel. Voyez nous restons dans le même ton. Ce dernier m’a abandonnée alors qu’il devait m’épouser, parce que je n’étais à ses yeux qu’une pauvresse. Il a cédé aux exigences de sa mère et m’a chassé de chez lui comme une moins que rien, une gueuse de la pire espèce. Je ne suis pas de la meilleure noblesse mais j’ai un titre malgré tout. Cet outrage, ces insultes que j’aie reçues ce jour-là, je ne lui pardonne pas or il regrette aujourd’hui mais compte se marier avec une autre. S’il ne m’a pas épousée moi, il ne l’épousera pas elle, cette garce !

Le fiel qui sortait de sa bouche la lui tordait de mépris et de rancœur exacerbés.

- Or je connais son point faible, il prend des substances illicites et fume des plantes bien étranges … Il a toujours été très nerveux. Il suffirait que tout ceci soit su par sa mère et il serait déshérité, l’union ne se ferait pas.

Elle s’avança de nouveau très brusquement d’Eléonore pour lui exposer clairement ses volontés.

- Mais il faut que quelqu’un qu’il ne connaisse pas, puisse y parvenir, lui fasse obtenir cette drogue et fasse courir la rumeur auprès de ses parents. Cette personne se pourrait être vous ! Voici mon prix madame. Pansons nos deux humiliations madame, qu’en dites-vous ?
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MessageSujet: Re: Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore}   Rendons nous de bons et loyaux services madame ! {PV Eléonore} Icon_minitime26.12.12 18:57

A vrai dire, Éléonore Sobieska avait pris des risques en allant rendre visite à la Rosière de Paris et en dévoilant aussi rapidement ses intentions à l'égard de la jeune femme. Cette dernière était apparemment bien surveillée, on voulait vérifier que ses intentions restaient pures et que les tentations liées au fait qu'elle se retrouvait projetée sur le devant de la scène ne la fassent pas flancher. Mais qu'y avait-il d'étonnant à ce que la dame chargée des affaires pieuses de la reine cherche à rentrer en contact avec une demoiselle qui avait justement été élue pour sa religion et son intérêt pour les bonnes œuvres ? Il n'y avait aucune malice à soupçonner et si des yeux scrupuleux avaient vu rentrer madame Sobieska chez Gisèle de Brévailles, leur propriétaire n'aurait sans nul doute rien eu à en redire. Si toutefois, la demoiselle en question s'était révélée aussi bigote qu'elle aurait du l'être, si elle avait pris à cœur de raconter à des gens haut placés ce que la Polonaise venait de lui confier sans même s'être assurée qu'elle garderait le secret, Éléonore aurait pu avoir de sérieux ennuis. Mais celle-ci était prête à tous les risques pour faire payer ceux qui l'avaient blessée et qui s'étaient moqué d'elle à l'image de Derek de Saxe. Cela faisait bien trop longtemps qu'il attendait le châtiment qu'il devait recevoir pour son attitude. Des mois, des années peut-être qu’Éléonore rongeait son frein. Elle l'avait momentanément oublié à l'aune de ses propres problèmes mais en le revoyant par hasard à Versailles, toute son amertume avait resurgi. Il devait payer et cette simple idée avait fait oublier toute prudence à la jeune femme rousse. Il lui avait semblé que Gisèle pouvait être la parfaite alliée en ces circonstances. Une Rosière de Paris devenir la complice d'un tel démon ? Même le doute ne traversa pas l'esprit d’Éléonore quand elle vit son interlocutrice baisser les yeux avec gêne, feindre la timidité et lui offrir un sourire presque offusqué. Oh oui, elle était douée cette petite Gisèle de Brévailles ! Assez douée pour tromper des examinateurs d'un jury chargé d'élire une Rosière de Paris mais la Polonaise avait assez vu d'hommes et de femmes dans son existence pour reconnaître les flammes de convoitise et d'ambition qui brûlaient dans leurs yeux. Elle chassa donc d'un geste de la main agacé les quelques paroles de circonstances que la Brévailles lui servait avec la plus profonde soumission à son statut pour aller droit au but. S'il y avait une chose qu’Éléonore détestait, c'était que l'on tourne autour du sujet de la conversation sans oser l'aborder. Assez des faux-semblants, elles étaient sur un terrain d'égalité et au vu de ce qu'elles auraient à accomplir toutes les deux, tout ceci n'était qu'une perte de temps. Éléonore avait pour (mauvaise) habitude de ne pas réellement s'intéresser aux personnes qu'elle rencontrait : certes, Gisèle était douée mais elle serait surtout un instrument pour accomplir sa vengeance. Ses talents de comédie n'étaient plus à démontrer et la Polonaise n'avait que faire des ronds-de-jambe.

- Cet homme lubrique ne mérite que le plus profond dédain, il ne venait à moi que pour des propos que la décence m’interdit de répéter ici et surtout devant vous. J’en rougis assez moi-même à y songer encore !
- Ne rougissez pas pour un homme comme lui, répliqua Éléonore en faisant la moue, et pitié, ne me considérez pas à l'égale de ces rombières de la maison de la reine, il faut beaucoup plus qu'un Derek de Saxe pour me choquer... Je peux m'attendre à tout de cet individu méprisable.

Elle s'était penchée pour exposer clairement ce qu'elle attendait de son interlocutrice, qui l'imita à la grande satisfaction de la Polonaise, et ceci fait, elle épia la réaction de cette dernière. Gisèle de Brévailles eut un rictus qui seyait fort mal à une blanche colombe pendant le petit discours de la dame de la reine. Aucun haut le cœur, aucune exclamation indignée ne ponctua ses paroles. Rien qui aurait pu être la réaction naturelle d'une femme aux intentions si pures. A l'inverse, la jeune femme brune fixait Éléonore droit dans les yeux et s'enfonça dans son fauteuil en croisant les jambes comme si elle réfléchissait déjà à la façon d'accomplir sa part du contrat. Comme si tout ce qu'avait pu dire la rousse avait trouvé un écho en elle, comme si elle s'en était déjà imprégnée.

- Il est vrai que cet individu dégoûtant ne me lâche plus et que je pourrais le conduire à faire une folie… Une folie qui le conduirait à tâter de l’enfer qu’il vous a fait subir.

Toutes les barrières avaient cédé, tous les masques s'étaient fendillés et elles se faisaient désormais face, arborant le même sourire carnassier, prêtes à conclure un accord qui allait les engager dans des voies bien dangereuses et qui était bien peu digne de leurs fonctions respectives. Le monde n'était-il donc que vaste hypocrisie ? Un instant, Éléonore se demanda donc qui était cette femme devant elle. Comment avait-elle été amenée à devenir Rosière de Paris ? Par quels méandres avait-on réussi à nommer à ce poste une âme aussi noire que celle-ci ? Que se cachait derrière cette apparence de charité et de douceur ? De bien noirs mystères à élucider mais Éléonore n'eut pas le temps d'y penser plus en avant ou même de s'y intéresser véritablement car Gisèle avait une demande à faire. Il ne lui avait pas fallu bien longtemps pour trouver une compensation au mal qu'elle allait se donner pour faire souffrir le prince de Saxe. Comme si elle aussi elle n'avait attendu qu'une occasion comme celle-là pour mettre sur le tapis une vieille rancœur, une revanche à mener. La lueur qui s'était allumée dans son regard aurait pu effrayer Éléonore si elle n'en avait pas l'habitude. En silence, la Polonaise attendit que le problème fut entièrement dévoilé par sa nouvelle complice. Cette dernière crachait les mots avec haine ce qui déformait les traits de son visage, comme si elle n'avait plus peur d'apparaître dans toute sa laideur devant Éléonore. Elle n'avait plus rien à voir avec la demoiselle effarouchée avec laquelle Sobieska avait engagé la conversation. Elle paraissait maintenant digne des pires vipères versaillaises. Mais cela, au lieu de faire reculer la jeune femme rousse, la poussa encore plus en avant et la rassura. Car elle savait qu'elle pourrait se reposer entièrement sur cette Brévailles. Aucun scrupule n'irait faire échouer sa mission. D'une oreille attentive, elle écouta sa demande et l'histoire de cette fille la plongea dans de vieux souvenirs : si quelque part, tout cela lui rappelait ce que Derek de Saxe avait fait subir à sa cousine, elle-même avait connu la déchirure de devoir renoncer à un homme parce qu'elle était d'un rang bien inférieur au sien. Même si dans son cas, c'était elle qui avait choisi librement de renoncer au mariage. Au moins pouvait-elle comprendre la violence des passions qui secouaient Gisèle, elle, elle s'en voulait surtout à elle-même. Quant à la question de savoir comment un comte du nom bien écossais de McDonnel avait réussi à s'éprendre d'une demoiselle comme Brévailles, elle traversa à peine l'esprit d’Éléonore. Encore une fois, sa faculté à ne pas s'intéresser à ceux qui l'entouraient allait jouer en sa défaveur... Car la prétendue Rosière de Paris avait bien des secrets à dissimuler, son identité en premier lieu.

- Or je connais son point faible, il prend des substances illicites et fume des plantes bien étranges … Il a toujours été très nerveux. Il suffirait que tout ceci soit su par sa mère et il serait déshérité, l’union ne se ferait pas.

Éléonore allait lui demander ce qu'elle attendait exactement d'elle mais sa compagne devança sa question :

- Mais il faut que quelqu’un qu’il ne connaisse pas, puisse y parvenir, lui fasse obtenir cette drogue et fasse courir la rumeur auprès de ses parents. Cette personne, ce pourrait être vous ! Voici mon prix madame. Pansons nos deux humiliations madame, qu’en dites-vous ?

La Polonaise n'avait jamais été très à l'aise avec l'usage des plantes malgré sa capacité bien certaine à intriguer et à comploter la mort des uns et des autres, celle du pape dernièrement. Elle avait failli en être victime quelques années plus tôt à la cour de Frédéric-Guillaume de Brandebourg, ce n'était que le hasard qui lui avait permis d'en réchapper. Elle en frissonnait encore. On pouvait se défendre contre des armes, on pouvait lutter dans un corps à corps. Cette manière de tuer ou de souffrir était bien plus insidieuse et on avait beau se débattre, personne ne pouvait rien pour vous. En conséquence, elle n'y connaissait pas grand chose mais elle choisit de se taire en face de Gisèle de Brévailles. Elles étaient si près du but qu'il aurait été rageant de reculer maintenant. Tout cela n'avait rien de bien compliqué en soit, il lui suffirait de trouver quelqu'un qui touche un peu aux plantes avant d'aller trouver ce John McDonnel. Elle n'aurait aucune difficulté à se lier à lui s'il n'était pas trop méfiant. Sa bonne humeur et sa joie de vivre lui ouvraient toutes les portes. Quant à effrayer les parents... Rien de plus facile.

- Voilà un marché qui me semble parfaitement juste, répondit Éléonore avec un grand sourire et un ton badin qui contrastaient avec le sens des paroles qui étaient échangées, je désire que tout soit parfaitement clair : ce que je souhaite, c'est que Derek de Saxe se repente de courir derrière toutes les filles, je peux qu'il regrette ses actions malhonnêtes... J'apprécierais beaucoup que l'humiliation soit publique mais faites selon ce que vous souhaitez, je comprendrais que vous ne vouliez pas être exposée, certains ont eu une réputation à défendre. Je n'ai qu'une véritable volonté : je veux qu'en souffrant, il sache que c'est ma faute et uniquement la mienne. Mais si cela venait à échouer, je n'y suis pour rien.

Elle écarta les mains en prenant un air innocent qui lui arracha un petit rire et poursuivit de manière un peu plus sérieuse mais sans se départir de son apparente légèreté :

- Je souhaite donc que vous me disiez exactement ce vous voulez de moi. Uniquement le rendre dépendant de ces plantes, rien de plus ? Simplement empêcher son mariage ?

Une fois que Gisèle de Brévailles lui eut donné ses conditions, Éléonore se pencha de nouveau et tendit la main à la jeune femme tout en gardant les pupilles fixées sur elle :

- Je suis partante, je ferai tout pour ne pas vous décevoir. Pouvons-nous donc conclure notre accord ?
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Rebecca Stuart


Rebecca Stuart

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Discours royal:




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Les bons comptes font les bons amis et les bons accords font les meilleurs alliés qui soient au monde. A cette réflexion, Rebecca sourit légèrement et son œil pétilla de malice et de satisfaction non feinte. Elle ne connaissait en effet cette dame que depuis quelques minutes, peut-être une heure qui sait mais leur relation serait désormais plus efficace qu'une amitié solide et de longue date. Leur pacte inattendu autant qu'inespéré qui était sur le point d'être scellé, leur apporterait une vengeance de taille envers ces deux hommes. Tous deux étaient bien loin de se douter de ce qui se tramait dans leur dos, mais ils ne tarderaient pas à subir le fruit de leur intelligence démoniaque. La duchesse de Richmond se moquait bien à cet instant précis, d'avoir craquelé son masque de Rosière de Paris. Il lui était au contraire bien agréable de laisser parler sa véritable nature. Nature qui semblait, ma foi, fort plaire à son interlocutrice. On peut le dire, elles étaient sur la même longueur d'ondes.

" Voilà un marché qui me semble parfaitement juste. J'apprécierais beaucoup que l'humiliation soit publique mais faites selon ce que vous souhaitez, je comprendrais que vous ne vouliez pas être exposée, certains ont eu une réputation à défendre. "

Rebecca ne résista pas à arquer un sourcil. Sa réputation ? Elle en avait plusieurs à tenir et le fait d'y repenser la fit pousser un petit ricanement cynique puisque celle de Rebecca de Richmond n'était plus à faire. Qu'elle la défende ou non, en Angleterre elle était plus que jamais jugée et condamnée. Elle n'était que l'arriviste la plus misérable du pays, la famille Stuart s'étant fait un plaisir de la clouer au piloris. C'est pour cela, qu'elle ne voulait plus jamais retourner en Angleterre, en Ecosse peut-être pour y retrouver sa mère, mais Londres l'avait assez vue. En revanche, elle devait tenir celle de la Rosière ou d'Aurélia Dantès, la Reynie était lui également un allié trop puissant pour le perdre ou mettre à mal la confiance qu'il avait mis en elle. Aussi, en effet, elle ne s'exposerait pas ou le moins possible dans cette vengeance contre Derek de Saxe. Tout du moins, cela ne serait pas fait à Versailles aux yeux de tous. Elle agirait plus discrètement, peut-être en lui rendant visite au front au cours de cette guerre qui s'annonçait. Ca serait en effet le plus sage.

- Vous avez ma parole, je ferai en sorte que l'humiliation soit publique, cependant vous comprendrez que ce que je suis et ce que je représente ne soit pas en adéquation avec un désir de revanche. Je ferai de mon mieux pour vous satisfaire.
" Je n'ai qu'une véritable volonté : je veux qu'en souffrant, il sache que c'est ma faute et uniquement la mienne. Mais si cela venait à échouer, je n'y suis pour rien. "

Cela, elle pouvait tout à fait le faire. Non seulement, avouer d'où vient le coup au moment où elle le porterait, conduirait davantage Derek de Saxe à se retourner contre l'esprit pensant que contre la marionnette. Mais qui plus est, une vengeance n'est jamais vraiment aboutie sans que l'on sache qui se cache derrière. Derek saurait donc au moment clé l'identité de la personne qui le frapperait et l'humilierait à travers elle. Le reste ne lui appartiendra it plus par la suite, elle prendrait cependant le soin de ne pas être trop touchée par le cataclysme qui pourrait s'en suivre.

- Cela n'échouera pas madame, lorsque je me donne les moyens de parvenir à un but, il m'échappe rarement. Je pourrais dire de même d'une personne.

Prétentieuse ? Oui, la liste de ses succès et aussi son acharnement sans bornes lorsqu'elle se fixait un objectif lui faisait avoir des sursauts d'orgueil, lorsqu'on émettait un doute sur sa capacité à réussir. Songer à ses défaites, c'était hors de question bien évidement, cela la faisait repenser à sa misère et c'était bien ce qu'elle fuyait de tout son être.

- N'ayez crainte, Derek de Saxe paiera et il saura à qui il devra le prix de son humiliation. Quant à mon ancien fiancé, je voudrais qu'il en soit fait de même, qu'il sache au moment d'être déshérité et que son mariage soit avorté, qui le frappe.
- Je suis partante, je ferai tout pour ne pas vous décevoir. Pouvons-nous donc conclure notre accord ?

Un rictus diabolique se dessina sur les lèvres de la duchesse, qui ne s'attendait pas à cette heure à ce que sa vengeance tourne au drame et la conduise à rester plusieurs jours avec le visage couvert de cloques de brûlures, sans qu'à nouveau rien n'y paraisse et n'entame sa beauté. Mais un pacte est un pacte et Eléonore l'ayant rempli, elle fera donc de même envers Derek de Saxe.

- Vous pouvez le considérer comme conclu, en effet. Vous aurez de mes nouvelles très bientôt.

A cette minute, tandis qu'elle serrait de bon coeur la main de la jeune Sobieska, elle s'engageait à lui rendre ce service et elle s'y tiendrait. D'ailleurs, lorsqu'elle referma la porte, après avoir pris poliment congé de son interlocutrice polonaise, son esprit se vit harcelé d'idées plus sournoises les unes que les autres. Il fallait tout d'abord attirer sa proie, ce qui n'était pas bien difficile au vu de son obsession de la mettre dans son lit, la mettre en confiance et puis la piéger au su de ses faiblesses. L'acte II de ce pacte démoniaque s'annonçait d'ors et déjà terrible mais pour qui ?

FIN
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