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 INTRIGUE : Nouvel An 1667

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Louis XIV


Louis XIV

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ...
Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour
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MessageSujet: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime04.08.12 2:56

INTRIGUE : Nouvel An 1667 Articl10
Le Nouvel An


1667

_________________________________________________

Après une année 1666 pleine de rebondissements avec la mort de la Reine mère Anne d'Autriche, l'enlèvement de la favorite Amy of Leeds, la déclaration de la guerre et le décès prématuré du petit duc de Chartres, la nouvelle année se faisait grandement attendre !

Pour l'occasion de ce 1e janvier 1667, les antichambres du Roi (les salons de Mercure, Vénus, Apollon ...) et surtout la Galerie des Glaces revêtent leurs plus belles couleurs, tentures et chandeliers pour que la Cour fête la nouvelle année et Noël comme il se doit. Comme tout courtisan qui se respecte, les cadeaux sont de la partie. La famille royale distribue les siens ses proches tandis que les autres s'échangent quelques présents entre amis, le tout avec un magnifique buffet débordant de nourriture et de boissons, quelques activités comme du billard ou des tables de jeux mais aussi un orchestre où tout le monde peut danser. Bien sûr, tenue correcte exigée !

Cette fête est l'une des dernières réunissant toute la Cour de Versailles avant la guerre. Les français savourent une énième fête versaillaise mais les futures forces ennemies peuvent penser que c'est la dernière fois qu'ils peuvent assister à une telle fête avant de partir pour Nancy, chef-lieu de la Lorraine ... Autant bien s'amuser !

Consignes à respecter:

♕ Poste qui le souhaite à la suite de ce message. Les nobles sont les premiers concernés, les mousquetaires aussi. Pour les comédiens, il faut voir avec Racine et les gens du peuple ont intérêt à avoir une bonne excuse pour s'y faufiler !
♕ Aucun ordre n'est établi, vos personnages peuvent interagir avec qui bon leur semble et partir quand ça leur chante !
♕ Les posts seront courts, une quinzaine de lignes minimum, une page word maximum.
♕ Le topic est dans la Galerie des Glaces mais les salons/antichambres peuvent être utilisées, précisez où vous vous trouvez à chaque début de topic et quand vous changez de pièce, ça permet de savoir qui est où !
♕ Amusez vous ^^







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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime07.08.12 16:31



La vicomtesse de Comborn était d’humeur fort morose en cette soirée de réveillon. Elle faisait partie de ceux qui ne souhaitaient rien plus vivement que d’enterrer cette funeste année 1666. Alors qu’elle scellait les fermoirs de sa parure de rubis, elle se souvenait avec mélancolie de la soirée qui s’était tenue un an plus tôt. Elle avait ri et dansé jusqu’au point du jour avec nul autre souci que celui d’être heureuse, sa chère Amy of Leeds à ses côtés. Et aujourd’hui, Amy se tenait fort loin d’elle et de rires il n’y avait plus. La si mondaine Evangéline se trouvait à traîner des pieds pour se rendre à la fête. Son cœur n’y était pas.
Voilà des mois que le roi ignorait son agent le plus zélé, contrainte d’effectuer de vulgaires missions de routine. Lorsqu’enfin Amy avait reparu de nulle part, son amie avait été l’une des premières à se présenter à son chambellan mais la porte s’était refermée au nez de la vicomtesse et était demeurée close jusqu’à ce jour. Les somptueux présents qu’elle avait fait parvenir à la petite Isabelle lui étaient tous revenus, intouchés. Son cœur d’amie chère n’avait d’autre souhait que de voir, de tenir la progéniture de sa tendre amie, de la couvrir de baisers et de cadeaux. Evangéline connaissait trop Amy pour savoir que cette mise à l’écart était un moyen délibéré de la faire souffrir, de la faire payer. La vicomtesse acceptait sa sentence, mais ne s’y résignait pas.

Déjà, nombre de courtisans se pressaient dans la Galerie des Glaces et déjà, l’espionne avait envie de tourner les talons. Hélas, c’est le moment que choisit Monica de Murcia, une de ses grandes rivales devant l’Eternel, pour lui fondre dessus, son plus vil sourire sur les lèvres :

- Ma chère, je cherche la duchesse de Guyenne, l’avez-vous vu ? Ah ! Que dis-je ! La voici, accompagnée de la princesse de Schwarzenberg… Tout à fait inséparables, n’est-ce pas ?

A son ennemie, Evangéline décrocha un regard de mort et riposta aussi sec :

- En effet, duchesse. Toutefois, si j’étais en votre lieu et place, je me préoccuperais davantage des allers et venues de monseigneur le duc de Murcie, que toute la Cour dit inséparable de Mme de Dover.

A peine Monica s’était-elle éloignée, ravalant son fiel et son humiliation de femme cocufiée que la vicomtesse croisait le regard de son amie, entourée comme à son habitude d’une foultitude de dames en quête des faveurs de la favorite. Comme Evangéline s’avançait vers elle d’un pas résolu, elle vit Amy se dérober par une porte. Aussitôt, comme une nuée de moineaux, sa petite cour se dispersa dans la fête et avec l’agilité d’un chat, Evangéline s’engouffra la suite de la favorite. Elle déboucha alors sur un salon vide, désert, baigné dans le seul clair-obscur des chandelles et de la lune ronde, où parvenait, étouffé, le brouhaha chaleureux de la Grande Galerie. Amy était là, lui faisait face. Un long silence tomba sur les deux dames. Un silence lourd et froid. Un silence coupable, plein de reproches et d’amertume. Un silence qu’Evangéline brisa enfin, humblement, ayant perdu bien de sa superbe coutumière :

- Je n’ai point de présent à vous offrir ce soir, madame, qui n’ait plus de valeur que mon amitié et mon affection. Mais, à mon grand regret, celui-là ne semble guère trouver grâce à vos yeux… Dites-moi lequel alors, et il est d’ors et déjà vôtre.
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime07.08.12 18:08

SALON D'APPOLON

La duchesse de Guyenne avait-elle le cœur à la fête ? Franchement non. Mais avait-elle le choix de ne pas y assister ? Non également. Elle se devait d'apparaître auprès de son royal amant. Non pas pour montrer qu'elle était de nouveau à la place qui lui revenait de droit, mais afin de contenter Louis. Ils ne s'étaient guère vus depuis des mois, elle voulait être à ses côtés désormais en toute circonstance. Telle une poupée donc, elle s'était laissée coiffer, maquiller, habiller sans mot dire, les traits du visage impassibles. Elle n'avait pour ainsi dire pas fait un geste, si ce n'est ceux d'une marionnette au bout de fils. Lorsque ses dames d'atour l'eurent enfin quittée, elle avait traversé les antichambres pour se rendre à la nurserie et embrasser la seule fille qui lui restait. Le sourire enfantin qui l'accueillit lui tortura le coeur, car elle était privée de son jumeau. Mathilde avait-elle le même ? Gazouillait-elle dans les bras d'une autre ? Cette autre se trouvait-elle à la cour ? Cette pensée lui tenaillait le ventre ... La maudite brune devait bien se gausser d'elle !

En attendant c'était une toute autre jeune femme aux cheveux d'ébène qui pâtissait de sa colère. Evangéline. Son ancienne meilleure amie, celle qui l'avait le plus déçue. Où se trouvait-elle ce jour là ? Qu'avait-elle fait pour lui venir en aide? Avait-elle mis tout en œuvre pour la rechercher ? Amy avait appris sa fracassante arrivée lors de l'anniversaire royal, mais cette rapidité n'excusait pourtant pas son manque d'efficacité ! Elle lui avait donc fermé la porte de ses appartements, sans espoir de les lui faire ouvrir un jour. La favorite avait donné des ordres très clairs à ce sujet. Evangéline était désormais personne non grata chez elle ! Ses présents lui étaient renvoyés sans même qu'elle en ait défait le nœud. Un véritable retournement, une disgrâce amorcée dont la cour se pourléchait depuis.

Pire encore, Amy avait intégré dans son cercle privé une princesse allemande prénommée Marie. Nouvelle intime de la favorite ? Rien n'était plus vrai, la comtesse of Leeds s'était mise à apprécier cette jeune femme qui respirait la franchise, qualité très rare à Versailles. Plus tôt dans la soirée, elle était sortie en sa compagnie avant de rejoindre la galerie des glaces. Elle avait fait porter alors, un présent de taille à Louis : un billard. Toute la cour avait applaudi et le roi avait paru ravi. Certes l'usage voulait que ce fut le souverain qui offrit, mais son absence lors des festivités de septembre expliquait cette démarche. Sans doute lui ferait-il un présent lui même, plus tard dans la soirée.

Amy souriait d'ailleurs encore à son amant, lorsque le visage d'Evangéline apparut soudain au cœur de la foule. C'est l'instant qu'elle choisit pour libérer sa suite de ses obligations envers elle. Puis elle se leva brusquement et se retira dans l'un des salons. Elle voulait s'éloigner d'elle une fois encore! Hélas, les festivités battant leur plein ailleurs, ce salon était vide. La confrontation était inévitable mais puisque c'était ainsi, elle serait également terrible. Son visage se durcit simultanément tandis qu'Evangéline pénétrait dans les lieux. Sa colère et sa rancune la rendaient muette d'indignation ! Elle n'avait qu'une envie ... qu'une seule et terrible envie, mais allait-elle la mettre à exécution ?

Lorsque la jeune femme osa l'entretenir de son amitié, ses yeux luisirent presque de rage et cela la décida. Elle fit quelques pas rapides dans sa direction et sans plus attendre lui administra une gifle des plus retentissantes et sifflantes. Ses nombreuses bagues laissaient déjà leurs traces sur la joue meurtrie.

- Comment osez-vous vous présenter devant moi, mademoiselle de Comborn ! Mon chambellan n'a t-il pas été clair ?

Ce vouvoiement était une nouveauté et résumait à lui tout seul, cette cassure dans leur amitié.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime08.08.12 21:50

« Mon roi, il me semble que je dois t’adresser mes plus chaleureuses félicitations. En ces temps de crise et de grand malheur, tu as pourtant réussi à organiser une fête pour le Nouvel An sans que ton cher Colbert n’en fasse une attaque, ta favorite est revenue, et avec un peu de chance, ta femme n’accouchera pas ce soir au beau milieu des festivités ! Non vraiment, quelque chose me dit que nous aurons de la chance ce soir… Je dis nous parce que tes soucis sont un peu les miens, et diable, tu m’en causes du souci ! »

Ainsi monologuait Ferdinand alors qu’il marchait aux côtés de Louis XIV en direction des lieux des réjouissances. Fidèle à lui-même, il ne s’arrêtait presque pas de parler, débitant plaisanterie sur plaisanterie et pique sur pique, tutoyant son roi comme toujours lorsqu’ils étaient à peu près seuls ou qu’il voulait se montrer particulièrement insolent aux yeux des autres, souriait à la ronde avec une joyeuse arrogance et ne tenait pas en place. Il était particulièrement en forme ce soir-là, peut-être parce que quelques jours à peine plus tôt, il avait franchi le cap de sa trente-sixième année. Une manière de contrer le mauvais sort des années qui passaient peut-être… Pourtant, le fou du roi n’était certainement pas du genre à se sentir vieux… Au contraire !
Le roi sage et le roi fou arrivèrent dans un couloir qui menait à la salle principale où se déroulait le bal, et le deuxième se tourna vers le premier.

« Vous m’excuserez Majesté, mais je n’entrerai pas avec vous. S’il faut que vous attendiez la reine, je vais périr d’impatience avant qu’elle n’ait fait trois pas ! Je vais donc rejoindre Monsieur votre frère, on m’a dit qu’il était sorti de son noir costume de deuil… Mais vous savez où me trouver si votre basse-cour vous ennuie, comme toujours ! »

Il esquissa une pirouette et disparut aussi promptement qu’il était venu, plantant là Louis XIV avec quelques autres gentilshommes. Sifflotant un air de Lully qu’il avait entendu quelques jours plus tôt, Ferdinand arpenta les couloirs de Versailles sans se départir de sa bonne humeur, qu’il ne comptait pas quitter d’une semelle ce soir. Entre le retour de la favorite, celui de Comborn, celui de Monsieur, il risquait d’y avoir quelques tensions… Et un intéressant spectacle. D’habitude il était sous les feux des projecteurs, mais quelque chose lui disait que pour l’occasion il serait ravi de n’être que spectateur pour profiter de tous ces rebondissements…
En entrant dans la somptueuse Galerie des Glaces, Ferdinand repéra immédiatement Philippe d’Orléans, entouré comme à l’accoutumée de sa nuée de mignons, et vêtu comme toujours à la dernière mode, tout en couleurs, soie et rubans en tout genre. Un sourire se dessina sur son visage alors qu’il observait Monsieur s’énerver sur un de ses larbins. Le souvenir de leur étrange escapade dans Paris lui revenait, de même que le souvenir de l’annonce de la mort de son fils. Ferdinand n’était pas père –du moins le croyait-il- mais il avait été sincèrement et profondément peiné pour ce drôle de personnage pour qui, au fond, il éprouvait une grande sympathie. Il s’avança donc vers lui et ouvrit les bras avant de s’exclamer gaiment :

« Mordious, mais qui vois-je ? Le roi, ou du moins le plus grand prince de la fête, l’évêque de l’élégance, l’ambassadeur du raffinement, le cœur même de la vie de cette cour ! Monsieur parmi nous ! Moi qui pensais que j’allais m’ennuyer à mourir, Monsieur vous éclairez ma soirée, même avec vos mignons que j’aurais volontiers laissés au placard si j’étais vous ! »

Après cette entrée en matière qui arracha un étranglement à quelques mignons, il s’inclina devant son prince et ajouta, un ton plus bas et plus sérieux mais toujours une lueur rieuse dans les yeux :

« Sincèrement, je suis ravi de vous revoir ici. Le noir vous seyait aussi peu que moi les larmes… »
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Jean de Baignes


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Côté Lit: cf ci-dessus
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime09.08.12 14:25

Jean referma le petit livre d’heures et jeta un oeil à l’horloge. Encore quelques minutes et elle serait en retard....que faisait-elle donc?! Posant l’ouvrage sur un guéridon, il se leva brusquement, et sans se préoccuper des dames de compagnie, poussa doucement le valet posté devant la porte de la chambre et ouvrit sans bruit.

-Pardonnez-moi, votre altesse, mais il est temps d’y aller! Votre majesté ne peut faire attendre le roi et l’heure tourne!
Il ignora le regard assassin qu’une vieille bigotte lui jeta avant de se replonger dans sa lecture de la Bible. Ces vieilles espagnoles étaient plus ennuyeuses que toutes les confessions de Johànn d’Islande. Il essayait petit à petit de pousser la reine à se séparer de quelques-unes d’entre elles, bien trop néfaste pour elle, mais le sujet devenait sensible dès qu’il le touchait du doigt.
Jean leva les yeux au ciel avant de s’avancer vers la reine. Peut-être un jour trouverait-il le moyen de faire de l’une d’elles une possédée...l’affaire serait pratique.

La pauvre reine, enceinte et cocufiée, semblait se morfondre et vouloir rechigner à bouger pour fêter la nouvelle année. En d’autres circonstances, il aurait appuyé ce souhait, mais le retour de la favorite, les affaires qui secouaient en ce moment le royaume poussait le peuple à désirer un couple royal uni. Vicissitudes hypocrites.
-Votre majesté se doit de paraître à ces festivités, commença-t-il d’une voix de raison en se plantant devant elle. Le peuple vous aime et serait inquiet de ne pas vous savoir présente. Et votre majesté sait que je connais assez le peuple pour que ces paroles ne soient pas vaines, ajouta-t-il dans un sourire entendu.
-Mon père, vous ne voyez pas que sa majesté souffre de fatigue, répliqua une des femmes d’une voix peu amène? Il y a bien plus important que ces fanfreluches de la nouvelle année...
-Le devoir royal, madame, répondit Jean froidement. Il reposa son regard sur la reine. Allons majesté, je vous assure que je resterai à vos côtés pour qu’aucune force maléfique ne viennent troubler cet enfant. La duchesse de Leeds ne viendra pas étaler son retour devant vous, lui assura-t-il.

Ah! La belle aubaine qu’un confesseur malade! Jean n’ignorait pas de quel mal l’homme pouvait souffrir, mais il n’avait pas préféré demander à Gribouille ce qu’il avait donné au valet de chambre de son confrère. Ce soir, c’était à lui d’accompagner la reine et de recueillir le moindre de ses soupirs de lassitude emplis de secrets qu’il récolterai.

L’infante avait enfin daigné se lever et sortant de la chambre pour la laisser se préparer, il attendit patiemment qu’elle sorte, accompagnée de sa horde de suivantes. Se glissant à ses côtés, tel une conscience vêtue de noir, il repoussa la duègne qui maugréa dans sa barbe.
-Il ne s’agira que de l’affaire d’une petite heure, votre majesté. Mais dites-moi, reprit-il plus sournoisement sans rien laisser transparaître, le père confesseur est-il donc bien malade? Je suis inquiet pour sa santé....c’est bien sûr un grand honneur pour moi de vous accompagner, reprit-il rapidement, mais s’il s’avérait que sa santé doive décliner, des mesures seraient à prendre, vous ne pouvez rester sans un tel soutien à Versailles.. Le père de Joigny et moi restons bien sûr à disposition de votre majesté pour tout conseil en ce sens. Vous connaissez nos positions.

Il doutait pertinemment des considérations relatives à la confiance en Joigny, mais le donnant-donnant ne pouvait se faire d’un seul sens. Si leurs relations devaient rester pacifiques, il fallait donner à ce diable quelques compensations. Lui confesseur, Joigny pourrait aisément reprendre sa propre place d’aumônier. Il avait tout à gagner!
Parvenus à l’entrée du salon où avaient lieu les festivités, Jean s’effaça en saluant la reine.
-Je serais présent si sa majesté le souhaite, fit-il en apercevant le roi s’avancer.

Il attendit que le couple royal s’avance pour entrer à son tour dans la salle où la fête commençait.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime09.08.12 15:51



SALON D'APOLLON
Aussitôt qu’elle se fut tue, Evangéline vit les traits de la duchesse se durcir au point de devenir un masque sur son visage. La réponse de la favorite ne se fit pas attendre. Sa main vint rencontrer la joue de l’espionne dans une gifle cuisante, sortie du plus profond de ses entrailles. Une gifle si forte, si pleine d’ardeur qu’elle laissa la marque des doigts d’Amy sur la joue meurtrie de la vicomtesse et les minces griffures des gemmes ornant ses doigts. Sonnée, Evangéline vacilla, puis comme une enfant violemment réprimandée porta sa paume sur son visage comme pour en éteindre le feu. Se pouvait-il que ce soufflet sonne le glas d’une amitié vieille de plusieurs années ? Etait-ce le point final de leur conversation ?

- Très clair madame. Mais pourquoi ? Un moment d’inadvertance peut-il à lui seul mettre fin à une amitié de longue date ? N’ais-je pas été à vos côtés par le passé ? Vous ais-je donné d’autres causes de déplaisir ? Croyez-le sur ma vie, j’aimerais avoir le pouvoir de retourner la course du temps et de changer tout ce jour-là. Mais, je ne le peux point…

La culpabilité qui tenaillait les tripes d’Evangéline depuis ce jour-là était un gouffre sans fond, un supplice qui tel celui, perpétuel, de Tantale, ne trouvait pas de fin. Pour la première fois depuis toujours, la vicomtesse n’avait plus de cartes en main, son jeu était brouillé, les évènements lui glissaient entre les doigts comme du sable. Elle ne trouverait quiétude ou repos que dans le pardon d’Amy.

- Laissez-moi de nouveau être pour vous celle que je fus jadis. Votre réconfort, votre soutien, votre ancre. Dites-moi comment s’il le faut.

Fallait-il qu’elle endure ses coups sans broncher ? Qu’elle se rende digne de son affection en retournant terres et mers afin de retrouver ses ravisseurs ? Qu’elle traverse la Terre entière dans un pèlerinage rédempteur ? Amy faisait partie des rares sources de lumière dans l’univers de noirceur et de glace dans lequel Evangéline évoluait. Pour retrouver leur complicité précieuse et le repos de son âme, l’espionne pouvait affronter tout cela sans ciller.
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Dernière édition par Evangéline de Comborn le 10.08.12 11:24, édité 1 fois
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Amy of Leeds


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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime09.08.12 16:52

La vicomtesse de Comborn, n'avait pas manqué d'audace, non seulement en forçant son désir de ne plus l'avoir au devant elle, mais également en lui rabattant les oreilles avec son discours d'amitié. Etait-ce possible que cette jeune femme n'ait été au final qu'une intrigante de plus, profitant de cette place de choix, mais reculant devant l'adversité le moment venu ? C'est dans le malheur que l'on voit ses vrais amis dirait plus tard une certaine Marie Antoinette, la duchesse de Guyenne en faisait déjà les frais de son côté. Amy qui dans sa froideur toute britannique, cédait il faut bien l'avouer, rarement à ses impulsions. Mais ce culot éhonté l'avait faite sortir de ses gonds. Cependant, il fallait effectivement crever l'abcès et l'abcès n'était pas petit et s'étendait sur la durée. Quatre mois de réflexion, quatre longs mois de rancœur, de rancune méritée, car elle avait été mise au courant de certaines choses par sa suite ... Evangéline avait désiré cet entretien, sans doute le regretterait-elle !

" Très clair madame. Mais pourquoi ? Un moment d’inadvertance peut-il à lui seul mettre fin à une amitié de longue date ? N’ais-je pas été à vos côtés par le passé ? Vous ais-je donné d’autres causes de déplaisir ? Croyez-le sur ma vie, j’aimerais avoir le pouvoir de retourner la course du temps et de changer tout ce jour-là. Mais, je ne le peux point… "

Amy qui n'avait pas reculé d'un pas de son côté et avait planté son regard dans le sien, arbora sur son visage, un air tout à fait narquois et presque méprisant.

- Si fait madame, vous étiez là ... toujours bien présente à mes côtés, pour prendre le thé, pour nous promener ou recevoir mes bijoux ou mes robes en présent. Je reconnais que vous m'avez rendu certains services, mais je ne sais aujourd'hui, s'il s'agissait uniquement d'assurer votre position plutôt qu'une franche amitié ... Tout comme ce soir, je vous vois tel un animal acculé, prêt à tout pour sauver sa tête. La peur de l'exil doit davantage vous serrer le cœur que le fait de m'avoir déplu en tout point ! Me trompe-je ? Vous qui sans cesse, en Saintonge me faisiez savoir à quel point la cour vous manquait, vous n'allez pas me faire croire en votre pureté de sentiments, mademoiselle ! J'aurai dû me méfier de vos soupirs d'ennui pendant notre séjour ! J'aurais dû mais j'étais encore aveuglée. Vous avez en somme bien profité de moi mais à l'heure où j'avais besoin de vous, car c'était votre mission, où étiez-vous ? Que faisiez-vous vicomtesse ?

Toutes ces accusations lancées d'une traite, avaient été prononcées d'un ton dur, sec et cruel. La duchesse de Guyenne désirait faire avouer, sa duperie à son ancienne meilleure amie, puisqu'elle en était convaincue. Elle ne l'abuserait pas une seconde fois ! A qui croyait-elle avoir affaire ? Ses larmoiements ne changeraient rien à cette déception qu'elle lui avait infligée. Elle désirait lui faire mal, créer chez elle la panique du lendemain, comme elle l'avait elle-même subie par sa faute lors de son enlèvement. Evangéline paraissait d'ailleurs déjà tel le taureau dans l'arène ... Il fallait en profiter pour l'achever en lui jetant au visage ce qu'elle avait appris ! C'est pour la confondre, qu'elle changea tout à coup de formule de style et repassa au tutoiement.

- Je sais par l'une de mes suivantes qui nous avaient suivies en Saintonge, qu'elle a vu ce jour là, un homme quitter la Roche Courbon au crépuscule. Elle a également dû te retirer de la paille des cheveux, avant que tu ne quittes le château en trombe ! DE LA PAILLE Evangéline !

Pour ponctuer cette rage soudaine, Amy lui agrippa tout à coup les cheveux et les lui tira, ce qui ramena la tête de la malheureuse en arrière.

- Vas tu nier que pendant que l'on me mettait un mouchoir sur la bouche et qu'on m'amenait je ne sais où, tu batifolais dans les écuries avec un inconnu ? Vas tu encore oser me mentir ?
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime09.08.12 17:24

GALERIE DES GLACES
Un Nouvel An était une bonne idée pour détendre la Cour après la dure annonce de la guerre qui arrivait au printemps. Il fallait donner divertissements aux courtisans avant de leur donner des armes pour se battre. Le souverain, tout en beauté dans son costume bleu et blanc, traversait les couloirs, toujours accompagné de son fou, Ferdinand d'Anglerays, qui ne mâchait jamais ses mots.

… Je dis nous parce que tes soucis sont un peu les miens, et diable, tu m’en causes du souci !
Pauvre garçon, est-ce l'âge qui te rend si soucieux ?


Louis souriait, puisque Ferdinand le cherchait, il avait tout à fait le droit de répondre et même de se montrer moqueur. Mais ce dernier n'avait pas tort, enfin un peu de répit et de joie à la Cour de France, cela manquait cruellement. Même le monarque semblait plus détendu, Louis était ravi du retour d'Amy et que celle-ci refasse apparition en public face à la foule de courtisans. Mais ce ne serait pas au bras du souverain, celui-ci allant attendre Marie-Thérèse, la reine et son épouse, qui venait se montrer dans toute sa grossesse puisque l'enfant ne tarderait plus. Espérant que son fou ait raison et qu'elle n'accouche pas ce soir.

Vous m’excuserez Majesté, mais je n’entrerai pas avec vous. S’il faut que vous attendiez la reine, je vais périr d’impatience avant qu’elle n’ait fait trois pas ! Je vais donc rejoindre Monsieur votre frère, on m’a dit qu’il était sorti de son noir costume de deuil… Mais vous savez où me trouver si votre basse-cour vous ennuie, comme toujours !
Ne les déplume pas trop, le Fou !


Et tandis que Ferdinand s'en allait rejoindre l'autre Bourbon, c'est à dire Monsieur son frère, Louis vit apparaître quelques instants plus tard Marie-Thérèse, pas la plus à l'aise en société, surtout avec un pareil ventre et le retour de la favorite. Louis tentait de ménager les deux femmes et avait toujours une attention pour son épouse qu'il salua.

Madame, vous voilà bien en beauté pour cette nouvelle année que nous souhaitons des plus fastueuses.

Et c'est ainsi que le couple royal fit son entrée dans la Galerie des Glaces où un orchestre jouait et enchantait les courtisans. On annonça l'entrée du roi et de la reine, personne ne pouvait ne pas avoir entendu, d'ailleurs tous se courbèrent au passage des deux époux, tous respectueux du protocole de la Cour. Sûr que si quelqu'un serait resté debout, Monsieur lui aurait donné un bon coup de canne ! L'allée d'honneur continua jusqu'aux trônes destinés au souverain et à sa femme où ils s'assirent pour profiter des festivités.

Le Nouvel An était aussi le temps des cadeaux. C'était à l'occasion de cette soirée que le roi et sa famille offraient des cadeaux à leurs proches. Enfin, des cadeaux empoisonnés vu que la plupart d'entre eux était à l'effigie de celui qui offrait. Louis avait donc fait confectionner tableaux, plateaux, tabatières et autres cadeaux du genre avec son royal portrait dessus. Et bien évidemment, on devait accepter ce présent avec le sourire, pas d'autres choix. Mais avec la guerre qui arrivait, d'autres cadeaux, immatériels mais de bien plus grande importance, venaient aussi faire leur entrée. Il fallait donner quelques commandements et promotions. D'ailleurs, il s'adressa à son Chambellan, le duc de Bouillon.

Mon cher Chambellan, allez me chercher Vivonne, j'ai à lui parler.

Voici le premier gagnant de la soirée pour les cadeaux !
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime09.08.12 22:13

« Verrons-nous le roi ? demanda la demoiselle en observant les rues défiler.
- Il aura sans doute fort à faire, répondit Aymeric avec un sourire amusé, mais c’est probable, oui. »
Il y eut un silence, mais le comte vit bien l’excitation briller à nouveau dans les yeux de sa soeur. Elle n’avait pas vingt ans, et prenait part à son premier grand évènement à la cour. Aymeric avait veillé à ce qu’Agnès soit conviée avec lui à fêter le Nouvel An, estimant qu’elle devait maintenant faire son entrée dans le monde. Le temps était passé où l’on aurait pu se permettre une quelconque remarque sur la naissance douteuse de la demoiselle. Après tout, il y avait bien d’autres bâtards en cette cour.

La carrosse aux armes des Froulay ne tarda pas à passer les grilles du château. Aymeric en descendit, et tendit la main pour en faire sortir sa soeur.
« Ne soyez pas nerveuse, Agnès : vous serez parfaite, n’en doutez point. »
Sur ses mots, il replaça derrière son oreille une mèche blonde échappée de sa coiffure et l’entraîna dans le palais. Le coeur de la réception pour ce 31 décembre avait lieu dans la Galerie des glaces, mais Froulay avait promis son bras à une autre femme, et il fallait avant tout aller chercher celle-ci dans ses appartements.
Tout en saluant quelques têtes connues sur son passage, le comte glissait quelques explications à sa jeune soeur, qui buvait littéralement ses paroles en observant tout ce qui se passait autour d’elle. L’espace d’un instant, Aymeric l’observa en silence. Elle tenait beaucoup de leur mère, avait hérité son caractère et son physique. Seuls quelques uns de ses traits, dont ses grands yeux, trahissaient l’aventure de laquelle elle était issue. Elle aussi, songea Aymeric en se rappelant la lettre de Serigny dont il n’avait toujours pas parlé à la principale intéressée.
Mais baste de ces considérations : l’heure était à la fête.

Ils ne tardèrent pas à rejoindre les appartements d’Eléonore Sobieska. Si leur première rencontre laissait un souvenir peu glorieux au comte, il avait fini par réellement apprécier cette tornade rousse aux idées farfelues. Voilà qui changeait des bigotes, des Précieuses et de ces harpies de courtisanes que l’on rencontrait bien souvent à Versailles. Il songea au présent auquel il avait pensé pour elle, parmi les quelques autres qu’il se devait d’offrir et eut un sourire amusé pour lui-même. Oui, cette Eléonore était décidément bien originale.
Devant la porte, les deux Froulay se firent annoncer. Aymeric expliqua en deux mots à Agnès de qui il s’agissait, et se redressa lorsqu’elle apparut.
« Madame, la salua-t-il en s’inclinant galamment. Vous êtes éblouissante, ajouta-t-il avec un sourire. »
Il n’en pensait pas moins, au delà du compliment d’usage. D’un signe de tête, il invita ensuite la jeune demoiselle restée à l’écart à s’approcher.
« Laissez-moi vous présenter ma soeur : Agnès. Agnès, voici Eléonore Sobieska, qui est la soeur d’un de mes grands amis, l’Hautman de Pologne, Jan Sobieski. »

Les présentations faites, Aymeric annonça qu’il était temps de prendre la direction de la Galerie. Un moment plus tard, ils se trouvaient enfin au coeur de la fête.
« Ma foi, je risque de m’attirer quelques jalousies, lança le comte en adressant un regard à ses deux cavalières. »
Il balaya les lieux du regards. De nombreuses connaissances se trouvaient déjà là, et le couple royal ne tarda pas à faire son entrée. La fête pouvait maintenant commencer.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime10.08.12 11:29



SALON D'APOLLON

Les reproches fusaient maintenant de la bouche d’Amy comme autant de carreaux empoisonnés. Des paroles dures, comme son expression, qui plongeaient Evangéline dans le plus profond désarroi et abattement. Intéressée ? Bien sûr qu’elle l’était, comme n’importe quel courtisan qui se respecte ! Intéressée avec Amy? Jamais! Elle l'avait connu bien avant que celle-ci ne gagne les faveurs du Roi et quand bien même n’aurait-elle jamais trouvé le chemin de son lit, elle serait demeuré attaché à cette amitié qu’elle tenait pour sincère. D’ailleurs, Amy n’avait jamais joué de sa position auprès d’elle. Jamais dans un rapport de force. Et voilà qu’à présent…

Avant même qu’elle ait eu le temps de se défendre, les doigts d’Amy vinrent agripper sa chevelure à la manière de serres. Evangéline en eut le souffle coupé net. Une aigreur qu’elle ne lui connaissait pas transpirait de la favorite par tous ses pores. Cela ajouté à la tension sur son cuir chevelu, fit naître des sanglots dans les tréfonds de sa gorge. Puis les accusations enfin. Tout. Amy savait tout. Pourquoi Evangéline n’avait pu venir à sa rescousse ce matin-là. Ce à quoi elle s’adonnait en lieu et place de sa mission d’espionne, d'amie. Vivre avec ces souvenirs, cette culpabilité depuis plusieurs mois était déjà bien assez dur, mais les entendre de la bouche déçue et haineuse d’Amy en était une autre. Elle renvoyait Evangéline à l’échec le plus cuisant, le plus humiliant de sa carrière, peut-être même de sa vie.

- Je ne nie point. Je ne nie pas ma part de responsabilité dans votre sort, j’ose vous en demander pardon, quand bien même vous ne me l’accorderiez pas. Ce que je nie en revanche, ce sont toutes les mauvaises intentions que vous me prêtez, Amy. Les bons moments dites-vous ? Dois-je vous rappelez ces moments où toute la Cour persifflait sur votre passage ? Où l’on ne vous appelait pas encore « Mme la duchesse » avec déférence, mais la « putain du Roi » avec mépris? N’ais-je pas été à vos côtés ? Jamais vous n’avez eu amie plus fidèle, plus loyale, que celle que je fus. Que celle que je puis toujours être… Mes défauts sont nombreux, et vous, mieux que quiconque les connaissez. Mais ceux-là, cherchez-les plutôt auprès des dames dont vous vous entourez aujourd’hui.

Un discours bien osé me direz-vous dans la position dans laquelle se trouvait Evangéline. Pourtant, c’était ainsi que les deux amies avaient toujours osé s’adresser l’une à l’autre sans fard, ni détours. Profitant d’un instant de flottement inespéré, Evangéline se dégagea de l’emprise d’Amy, non sans sacrifier quelques longues boucles brunes au passage. Elle marqua quelque peu de distance entre elle deux, le temps de reprendre son souffle.

- Je mérite chaque once de votre colère et de votre rancœur. J’aurais si volontiers échangé ma place contre la votre, pourvu que l’on vous sache en liberté. J’ai cessé de vivre dans l’espoir de ce jour où vous nous seriez enfin rendue. Et à présent vous êtes là, bel et bien là… _ Elle reporta son regard sur la favorite, des larmes miroitant dans son regard pâle. Amy était si différente, si changée… Quelque chose en elle semblait brisé. Irrémédiablement._ Pour l'amour de Dieu, qu’ont-ils fait de vous, Amy ?
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime10.08.12 12:40

-Où croyez-vous que le roi vous enverra?
-Je ne sais pas encore.

Louis jeta un regard tendre à la jeune femme qui descendait du carrosse. Le valet en livrée des Mortemart s’inclina avant de sauter sur le marchepied et de lancer au cocher l’ordre de repartir.
-Cette guerre vous éloignera encore de nous. Je n’ai encore rien dis aux enfants, mais vous connaissez Charlotte et Gabrielle, soupira Antoinette en passant son bras sous celui de son époux. Elles font déjà preuve d’une trop grande intelligence, fit-elle dans un sourire.
-Nous le leur annoncerons sous peu...dès que le roi m’aura donné plus de précisions.
-Pensez-vous être sous les ordres de Beaufort à nouveau?
Un nuage passa sur le front de Louis. Beaufort était un général, mais il lui gardait rancoeur depuis la déroute de Djidjelli.
-Mieux vaut trois Beaufort à un Condé, répondit-il évasivement. Pour l’honneur, j’entends.

Antoinette eu un sourire amusé et serra un peu plus son bras à celui de Louis.
-Mais que croyez-vous que le roi vous offrira cette année, lança-t-elle, un ton railleur dans la voix? Une assiette à l’effigie de ce couple royal si parfait?
-Que tous les dieux que prient les croyants nous gardent de cela! Je ne sais même plus où se trouve celui de l’an dernier, soupira Louis en grimpant les étages qui menaient à la Galerie des Glaces.
-Dans le boudoir du premier étage, répondit Antoinette malicieusement.
-Sans vous, je verrais un jour ma tête tomber sous le poids de ces menues erreurs!
-N’exagérons rien, je ne suis pas intervenue dans cette affaire d’anniversaire...
Louis ne répondit rien, mais un coin de sa lèvre se souleva malicieusement. Certes, sa tête tenait encore bon sur ses épaules!

La Galerie ronronnait déjà sous les murmures des courtisans qui étaient arrivés. avant de pénétrer dans cette antre parfois sauvage, il embrassa furtivement Antoinette qui rosit légèrement et tous deux se jetèrent dans cette gueule béante du loup de la mondanité.
Il avait au loin aperçu Froulay et la jeune Agnès avant qu’ils ne disparaissent de sa vue. Puis Monsieur par ici, la duchesse de Guyenne par là, Anglerays plus loin...
-Vivonne, murmura Antoinette, le roi!

Louis se retourna, le regard rieur en songeant à la soirée où il avait réussi à traîner le roi. Il le voyait là, aujourd’hui, dans toute sa magnificence royale. Un roi, un grand roi tel que le cardinal et la reine-mère l’avaient façonné. Un roi dont il avait vu les prémices depuis leur enfance commune. Ce roi.....installé dans une taverne. Il du heureusement se courber momentanément devant le couple royal et jeta un oeil furtif au ventre de la reine. Pauvre infante....si elle n’explosait pas ce soir...
-Allez, ceci fait, il est temps de passer aux choses plus amusantes, lança-t-il gaiement sans se soucier du regard las d’Antoinette! Allons...vous savez combien votre humeur m’importe, je vous assure que je resterai sage ce soir, ajouta-t-il amusé.
-Vous me le promettez, demanda-t-elle sournoisement?
-Les promesses sont faites pour les hommes qui n’ont pas l’honneur de leur parole, fit-il malicieusement. Au passage d’un valet, il attrapa deux coupes de champagne et en tendit une à son épouse qui refusa gracieusement, le regard brillant.
-Ne rentrons pas au lever du soleil, ce soir, je vous prie. Je voudrais vous remettre mon propre présent pour cette nouvelle année. Bonsoir, monsieur le duc, s’exclama-t-elle dans un large sourire!
-Madame la duchesse, la salua Bouillon avant de se tourner vers Louis. Vivonne. Le roi m’envoie vous chercher.
Antoinette avait attisé la curiosité de Louis, mais jetant un oeil vers le trône, il comprit qu’il ne pouvait le faire attendre.


-Sire, ai-je à nouveau l’honneur d’être le premier à vous souhaiter une excellente année? Il s’inclina devant le roi avant de saluer la reine, imité par sa femme. Toute la cour est certaine que votre majesté offrira au royaume un enfant en pleine santé.
Il devina dans l’oeil du roi quelques desseins couvés.
-Mais sa majesté désire-t-elle que nous nous entretenions un instant, osa-t-il?
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
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Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime11.08.12 14:16

INTRIGUE : Nouvel An 1667 Tumblr_lud16y2bNo1qbptl4
« Le récit de la fête est la moitié de la fête. »

GALERIE DES GLACES
Du gris ? Vous vous moquez de moi ? Est-ce un soir où je dois m'habiller ainsi ? Donnez moi de la couleur, nous fêtons la nouvelle année … Mais pas trop non plus, je suis toujours en deuil. Allez, allez !

Que de volontés contradictoires pour le prince de France qui maîtrisait à la fois ses convictions et son amour de la mode. Depuis le début du mois, Versailles avait pu voir un Philippe d'Orléans dans des tenues bien tristes. Puisque le noir ne pouvait être totalement porté, il utilisait des subterfuges pour s'habiller. A lui le gris, le marron, un peu de noir par-ci par-là, un peu moins de fils d'or, de la sobriété malgré quelques nœuds encore présent. Il était évident de voir que Monsieur souffrait. Il ne traînait plus vraiment dans les salons, faisait un petit passage dans les soirées appartements.Alors, en ce premier jour de 1667, il faisait un gros effort pour se rendre à la fête. Et il aurait été déplacé de garder le deuil lors de si grandes festivités ! Alors, d'un air toujours aussi dédaigneux à ses mignons, il chasse les couleurs sombres pour mettre enfin un peu de couleurs dans ces tenues. Ce soir ? Du vert ! Un vert sapin, pas trop excentrique, tranchant avec ses autres tenues habituelles. Enfin, on pouvait dire que Monsieur était de retour à la Cour, au plaisir (ou pas) des courtisans.

Toujours entouré de sa cour de mignons, certains portant des présents. C’était les cadeaux à donner à ses amis avec grand plaisir ou alors des cadeaux empoisonnés à donner à des personnes qu'il n'aimait pas particulièrement. Oui c'était l'occasion de jouer un peu les langues des putes, pour peu que ses amis se joignent à lui pour s'amuser un peu du reste des gens ! Il y avait foule dans les salons, les gens se courbaient face au prince, puis les brouhaha des voix se fit entendre quand il quittait une pièce. Oui, il était de retour et bien qu'il souriait, gardait cet air fier face au reste de la plèbe. La Galerie des Glaces grouillait de monde mais avec son chapeau à plumes, Philippe était repérable. Sûrement pour cela que Ferdinand le trouva si rapidement, lui fit une belle entrée en matière.

Mordious, mais qui vois-je ? Le roi, ou du moins le plus grand prince de la fête, l’évêque de l’élégance, l’ambassadeur du raffinement, le cœur même de la vie de cette cour ! Monsieur parmi nous ! Moi qui pensais que j’allais m’ennuyer à mourir, Monsieur vous éclairez ma soirée, même avec vos mignons que j’aurais volontiers laissés au placard si j’étais vous !
Et qui porterait mes objets ? Il faut toujours du petit peuple pour m'assister ! Sincèrement, je suis ravi de vous revoir ici. Le noir vous seyait aussi peu que moi les larmes…


Philippe lui fit un large sourire amical. Les deux hommes pouvaient avoir des différences mais s'entendaient à merveille. Puis la mésaventure du prince dans Paris et le sauvetage du Fou avait soudé davantage. Mais pas trop de mélodrames, le prince préféra passer à autre chose. Mais avant, le roi son frère fit son entrée et comme tout courtisan, Philippe fit la révérence avant de se relever et reprendre sa conversation.

Comment aurais-je pu ne pas me présenter à un si grand événement ! Surtout que j'ai beaucoup à faire et à donner ! A commencer par vous, mon ami ! Il claqua des doigts. Mademoiselle Joséphine !

Le mignon, qui avait le malheur de s'appeler Marie-Adélaïde, apporta une belle pièce de vêtements, une cape bien chaude doublée de fourrure tendue au Fou. Philippe était fier de son cadeau.

Il faut vous tenir au chaud dans vos sorties parisiennes !



Dernière édition par Philippe d'Orléans le 27.08.12 12:51, édité 1 fois
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Louis XIV


Louis XIV

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Belle et douce Amy, l'unique. Peu importe mon alliance ...
Côté Lit: Avec ma femme au nom du devoir conjugal, avec la Reine de mon coeur au nom d de l'amour
Discours royal:



ADMIN ROYAL
L'Etat, c'est Moi

Âge : 28 ans
Titre : Roi de France
Missives : 1184
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime12.08.12 23:20

GALERIE DES GLACES
Il y avait foule dans la Galerie des Glaces, tous les courtisans s'étaient mis dans leurs plus belles tenues, leurs plus belles coiffures, chacun paraissait avec ses plus beaux atours pour flamboyer de mille feux sous les lustres de la Galerie. Cela était plaisant, bien que la guerre n'était pas si loin. Une partie des personnalités sous ses yeux allait rejoindre le clan adverse, par envie ou par défaut mais d'ici la fin du mois, les routes vont être chargées en direction de la Lorraine et du Saint-Empire principalement. Après cette dernière grande fête, il faudrait préparer les batailles.

En fait, pas seulement après, Louis y réfléchissait même pendant. La preuve, parmi les présents qu'il donnerait ce soir, il y aurait quelques promotions pour la guerre, certains hommes pourront se distinguer aux yeux du monarque. Tandis que le duc de Bouillon était parti chercher le premier à avoir les grâces royales. Assis sur son trône aux côtés de son épouse, Marie-Thérèse dans toute sa grossesse, il s'adressa à elle.

J'espère, madame, que vous ne vous ennuyez pas durant cette grande soirée.

Il n'aimait pas son épouse, du moins pas d'amour. Mais Louis avait de la tendresse pour cette femme de son âge qu'il n'avait pas choisi mais qui l'aimait. Marie-Thérèse ne lui causait pas d'ennuis, était sympathique et lui avait donné un beau garçon et peut être un autre dans quelques jours.

Pendant ce temps là, Bouillon avait trouvé Vivonne dans le méandre de la foule versaillaise. Ce dernier arrivait, toujours égal à lui-même. Louis ne pouvait pas s'empêcher de penser de cette soirée à la taverne. Heureusement que personne n'était au courant de cette mésaventure, cela pouvait être assez problématique. Et s'il ne l'avouait pas tout haut, le monarque s'était bien amusé. Mais aujourd'hui, la conversation serait toute autre.

Sire, ai-je à nouveau l’honneur d’être le premier à vous souhaiter une excellente année?
C'est le privilège qui sied aux proches du pouvoir. répondit le monarque
Toute la cour est certaine que votre majesté offrira au royaume un enfant en pleine santé.

Louis hocha de la tête, certain que cet enfant n'aura pas le même destin de mort-né ou à quelques mois. Là encore, le sujet principal n'était pas là même si l'intention était louable. Alors que le monarque allait engager la conversation, ce fut Vivonne qui le fit le premier.

Mais sa majesté désire-t-elle que nous nous entretenions un instant ?
En effet. Vivonne, vous savez aussi bien que nous que la guerre approche et qu'elle ne sera pas que terrestre, commença le souverain. La Hollande a toujours des contentieux avec l'Angleterre et l'Espagne est aussi dotée d'une flotte. Nous devrons aussi aligner notre flotte où vous y serez, bien sûr. En général des galères.

Et la première promotion était tombée : Vivonne devenait général des galères, il devenait un grand officier de la Couronne, ce qui était le cas de peu de personnes en ces lieux, un privilège ultime ! Louis arbora un petit sourire, son ami le méritait.

Oh, et n'oubliez pas votre cadeau, bien que moindre face au premier. Bouillon vous le donnera.

Cette année Vivonne avait le droit à une jolie tabatière ciselée d'or et de porcelaine avec le portrait du Roi sur le dessus. Très seyant et sobre, bien entendu !
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime13.08.12 17:21

Galerie des Glaces.

L’on pouvait enlever qui l’on voulait, faire peser sur les grands de ce monde toutes les menaces imaginables, annoncer les plus stupéfiants changement dans l’ordre de choses, mais il était une chose que l’on ne pourrait changer : un 31 décembre à Versailles.
Comme chaque année, le palais fourmillait. Le programme et la forme des festivités étaient arrêtées de longue date, mais deux jours auparavant, l’agitation était devenue absolument palpable. On allait, on venait, on décorait, on aménageait, bref, on s’échinait à ce que le soir venu, la fête soit absolument parfaite.
Le soir était finalement arrivé, et tout ce qu’elle avait vu s’installer en coulisse, du haut de sa casaque de mousquetaire et de ses rondes, Elodie avait décidé d’en profiter pour de vrai. Elle allait fêter son quatrième réveillon à la cour du Roi Soleil. Mais cette fois, c’était Eric qui n’y paraîtrait pas.

L’idée n’était pas des plus prudentes, comme toujours, mais la jeune femme n’avait pas trouvé moyen plus efficace de détourner l’espace d’une soirée Philippe de ses mornes pensées. La mort de Marine, la disparition de son frère, et tout le surplus qu’elle ignorait sans doute étaient autant de coups qu’elle savait durs, et propres à rendre ridiculement déplacée une fête à la cour. Mais pour ce soir - un seul soir - la demoiselle avait décrété qu’elle ne le laisserait pas tourner en rond au manoir. Elle avait abordé le sujet quelques jours à l’avance, quitte à insister en usant de tous les stratagèmes possibles. Or, on faisait difficilement effrontée plus obstinée qu’Elodie.

Le palais grouillait de magnifiques robes et autres pourpoints lorsqu’ils descendirent du carrosse. La jeune femme ne se priva pas de lancer un sourire à la fois resplendissant et plein de défi à toute cette cour qu’elle dupait - et duperait encore pour ce soir, avant d’arrêter un regard brillant sur Philippe. Ce soir, pour ne pas choquer les âmes bien pensantes - rares, mais existantes - et les moeurs des courtisans, ils ne seraient qu’amis. Aussi profita-t-elle du fait qu’ils fussent encore dehors pour serrer furtivement sa main, avant de l’entraîner à l’intérieur et jusqu’au coeur de la fête : la Galerie des Glace.

« C’est la première fois que je viens en ne m’appelant pas Eric, souffla-t-elle à son cavalier. »
Et ce soir, la casaque ne lui manquait pas. Elle se garda cependant bien d’en dire mot car dès le lendemain, elle redeviendrait mousquetaire.
Monsieur et les notables étaient déjà là, et le roi ne tarda pas à faire son entrée. A l’instar de tous les invités, Elodie se courba sur son passage, réprimant difficilement un sourire au souvenir de Sa Majesté confortablement attablé dans une obscure taverne parisienne. Elle ne put s’empêcher de chercher du regard le duc de Mortemart, qui s’avéra évidemment être présent aussi.
« Si tu savais à quoi tout ce petit monde occupe ses heures perdues... glissa-t-elle à Philippe, mutine. »
En mousquetaire comme lorsqu’elle battait la ville, elle avait eu l’occasion de voir de cette belle cour bien des dessous que l’on ne soupçonnerait pas.

Les conversations avaient repris après le passage du roi, et une joyeuse atmosphère s’installait sur l’ensemble de la fête.
« Alors, n’avais-je pas raison de vouloir venir ? fanfaronna Elodie en saisissant un verre sur un plateau tendu par un valet. »
Pour la première fois, elle savourait l’envers des barreaux qu’était la cage dorée de Versailles.
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Édouard du Danemark


Édouard du Danemark

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Côté Coeur: Brisé... la vérité est si douloureuse !
Côté Lit: Un vrai défilé... surtout en ce moment.
Discours royal:



ATTENTION ∫
Danois séducteur en chasse

Âge : 26 ans
Titre : Prince-héritier de la couronne de Danemark et de Norvège
Missives : 176
Date d'inscription : 22/07/2012


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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime15.08.12 23:12

Galerie des Glaces.

En cette nouvelle année, les festivités avaient commencé à la Cour de Versailles plutôt modestement. Une certaine ambiance pesait sur le palais depuis que les rumeurs de guerre se confirmaient. Édouard avait reçu une missive de son demi-frère, Frédéric III, le Roi du Danemark dans laquelle le souverain exposait son soutien au Duc de Lorraine. Ce n'était guère surprenant, puisque le Danemark, un fief protestant, ne pouvait que soutenir un affaiblissement du catholicisme. Pour le jeune Prince-héritier, qui ne souhaitait pas vraiment prendre position, les jours à venir allaient être compliqués. On sentait quand même en ce réveillon qu'il y avait une grande pression sur chacun des invités. Les Mousquetaires de garde semblaient aux abois, en alerte, tandis que les nobles se posaient tous la même question : "Combien de temps me reste-t-il ici ?". Pour les partisans de Louis XIV, la réponse était simple. Pour les autres, tout allait dépendre de la tactique adoptée. Le Roi de France n'était pas stupide, il savait pertinemment où placer ses espions, comment connaître ceux qui le soutenaient vraiment et qui ne se servaient pas de lui avec une arrière pensée. Édouard n'aimait pas la guerre. Il se souvenait de la défaite de son père, jadis, contre la Suède et de la défaite de Frédéric qui lui avait valu son mariage avec Gisela. Il regrettait un peu la façon dont tout cela s'était déroulé. Il avait été obligé à s'unir avec elle, alors que cette union aurait pu se faire tout naturellement. Par chance, ils s'aimaient et partageaient de nombreux points d'intérêt. Une aubaine, très rare, il devait l'admettre. Il attendit que le Roi entre dans la salle pour suivre son cortège d'invités. L'un de ses domestiques l'interpella sur le pas de la porte.

- Altesse, votre frère a annulé l'arrivage des cadeaux...

Édouard, qui ne fut pas vraiment surpris, s'arrêta pourtant et fronça les sourcils. Voilà qui n'allait certainement pas arranger les choses... Frédéric devait pourtant savoir qu'offrir des cadeaux à une fête où l'on était invité restait une des bases du protocole diplomatique. Il n'avait jamais compris pourquoi il demeurait si austère et si froid envers les autres. Ni même pourquoi il prenait parti dans la guerre qui s'annonçait. Le Prince posa ses yeux bleus sur l'homme en face de lui et lui répondit :

- Merci, Hans. Pourriez-vous préparer trois cadeaux en vous servant de ce que vous trouverez dans mes appartements ? Dans le plus grand secret, bien entendu. Pour le Roi de France, j'imagine que ce bouclier des croisés que j'ai acheté l'an dernier pourrait faire l'affaire. Quant à son épouse, trouvez le premier bijou qui pourrait lui plaire. Pour Monsieur, cette magnifique tenue de soie que l'on m'a donné à Malte pourrait lui convenir.

- Altesse, n'est-ce pas un terrain dangereux ?

- Evidemment que cela l'est, Hans. Frédéric III est notre Roi. Néanmoins, puisqu'il n'a pas annoncé son soutien officiel, il est totalement fou et malvenu de vexer le Roi de France, son épouse et son frère. Je ne commettrais aucun impair diplomatique. Bien, maintenant, hâtez-vous et ne revenez pas les mains vides.

Le Prince tourna le dos à son interlocuteur, un peu déboussolé lui indiquant que leur entrevue était terminé. Il entra dans la salle, après avoir jeté un coup d'oeil à un couple qui passait près de lui. Il s'assit non loin d'eux. S'il ne se trompait pas, il s'agissait de Philippe, Duc de Gascogne et de sa fiancée. Un choix fort intéressant, cette jeune femme avait en effet un grande marque d'élégance et de caractère. Il espérait voir à cette fête sa soeur et peut-être sa femme. Elle avait eu quelques affaires à régler. Pour l'instant, il n'y avait que des gens avec lesquels il n'était pas amis. Il les connaissait mais de bien trop loin pour les aborder et les déranger dans leurs conversations déjà animées.
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime16.08.12 20:23

    L’année 1666 se terminait pour laisser place à la suivante, 1667. Mais Maryse, assise à sa coiffeuse, face au miroir qui renvoyait l’image d’une jeune femme triste et mélancolique, était plongée dans ses pensées. Elle n’avait aucune envie de participer à la fête organisée par le roi. C’était seulement par respect pour Louis XIV qu’elle se préparait pour y apparaitre. Mais précisons qu’elle y allait par obligation, aussi. Pourtant, elle s’était tout d’abord réjouie de fêter la nouvelle année à la cour. Elle était même enchantée de pouvoir souhaiter ses meilleurs vœux au roi. Mais la perspective de la guerre à venir avait tout ruiné. L’année 1667 n’annonçait rien de bon. Pour couronner le tout, elle avait eu une sérieuse discussion avec Matthias. Discussion qui s’était terminée par des larmes. Son époux était au courant de ses activités d’espionne, et il lui avait demandé de tout arrêter. Maintenant que le Saint Empire allait combattre aux côtés de la Lorraine, elle ne devait plus avoir aucun contact avec le roi de France. Encore moins travailler pour lui. Maryse s’était mise en colère. Mais elle avait fini par se soumettre. En apparence. La princesse d’Empire était bien décidée à servir son roi, et si elle devait se cacher et désobéir à son époux, elle le ferait. Elle ne savait pas encore comment elle ferait pour aider Louis alors qu’elle allait être enfermée et surveillée par les domestiques. Mais elle se disait qu’elle trouverait bien un moyen le moment venu. Toujours est-il qu’elle souhaitait assurer au roi sa fidélité à la couronne française, mais elle ne pouvait pour le moment rien faire sans attirer l’attention. L’apparition du couple Calenberg à cette réception était la dernière qu’ils feraient avant de quitter la France. La princesse vivait très mal cette annonce.

    « Maryse, êtes-vous prête ? » La question de Matthias la tira de ses pensées. Elle secoua légèrement la tête, provoquant un soupir exaspéré chez son époux. Maryse se fit coiffer et demanda à ce qu’on amène sa robe. Vêtue d’une robe en soie bleu clair, elle avait opté pour quelque chose de sobre et de simple. Mais la qualité de la soie était destinée à montrer la richesse du couple. La longue chevelure brune de la jeune femme fut relevée en un chignon. Sa tenue fut complétée par des bijoux non moins luxueux. Une fois prête, elle rejoignit Matthias et ils prirent place dans le carrosse. Pas un mot ne fut prononcé entre eux. Les choses étaient claires.

    Une fois arrivés, ils affichèrent un sourire de circonstance. Maryse salua chaleureusement quelques amis, dont Elizabeth d’Alençon, une amie sincère. Quelques temps après, le couple royal apparut. La fête pouvait commencer. Maryse apercevait quelques têtes connues, dont la favorite qui faisait sa première apparition officielle depuis son enlèvement. Maryse était heureuse de la revoir, bien qu’elle n’acceptât pas que le roi affiche ainsi son infidélité. Pour la fervente catholique qu’était Maryse, ce comportement était impardonnable. Mais elle appréciait sincèrement le roi, et s’il souhaitait vivre dans le péché et bien…soit. C’est pourquoi elle s’abstenait de tout commentaire désobligeant envers Amy of Leeds. Le roi s’entretenait avec l’un de ses proches. Maryse aurait bien aimé se présenter à lui, mais c’était Louis qui décidait des entretiens. Matthias avait, malgré les différends de la France avec la Lorraine, fait apporter quelques présents au roi. C’était, en quelque sorte, un dernier hommage avant la guerre qui les opposerait. Des spécialités culinaires du Saint Empire avaient ainsi été préparées dans l’hôtel des Calenberg, et avaient été transportées au palais de Versailles.

    Aux côtés de Matthias, Maryse observait l’assemblée. Elle aperçut alors son ami Philippe qui se tenait près d’une ravissante jeune femme. Elle savait que la compagne de son ami ne l’appréciait guère, pour la simple et bonne raison que la princesse de Calenberg avait voulu présenter des possibles fiancées à son ami. Décidément, elle se sentait bien seule. Bien qu’entourée des amis de Matthias, elle s’ennuyait ferme. L’année commençait bien mal.

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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime17.08.12 21:59

Galerie des Glaces

Les appartements de Bianca semblaient en ce début de soirée étrangement calmes… Pas d’éclats de rire ou de rage, seulement les pas de quelques servantes et les longues robes qui glissaient sur le parquet. Alors qu’elle restait immobile pendant que Bérénice tentait tant bien que mal de faire tenir quelques mèches récalcitrantes dans cette coiffure qu’elle avait mis des heures à modeler, la jeune femme semblait perdue dans ses pensées. En cette dernière soirée de l’année, elle se sentait tiraillée entre deux sentiments opposés. Entre excitation de se rendre à ce bal qui s’annonçait divin et peur que celui-ci ne sonne la fin de l’atmosphère chaleureuse qui jusqu’alors avait régné sur Versailles. Personne n’en parlait encore ouvertement, mais chacun ici savait que la guerre se préparait et que le jeu des alliances se mettait en place. Si Bianca supposait vaguement que son époux soutiendrait la France –bien qu’elle n’en était encore qu’à moitié sûre-, elle ne savait pas encore quelle serait la position du Danemark. Et bien qu’elle espérât que son pays natal se rangerait du côté français, elle avait bien peur qu’il en soit autrement. Dans tous les cas, Versailles ne pourrait que se remplir de tensions et les coups bas agiteraient encore plus la cour qu’ils ne le faisaient déjà. Au revoir ô fastes et bonne humeur… Quoiqu’elle souhaitait sincèrement se tromper. Qui sait, éloignés du front, peut-être les cœurs continueraient-ils de battre au rythme de la musique et non au son des canons.

Enfin, Bianca balaya bien vite cette vision d’austérité de son esprit et se leva d’un bond, laissant à peine le temps à sa camériste de fignoler son arrangement capillaire. Bien décidée à profiter au maximum de cette nuit sans se soucier de ce qui pourrait se passer dès demain, elle avait quitté son état pensif et arborait à présent un large sourire. Elle jeta un dernier coup d’œil dans un miroir afin de s’assurer qu’aucun détail n’ait été omni. Les perles étaient pendues à ses oreilles et ruisselaient le long de son cou, aucun ruban ne manquait à sa robe aux tons verts, le rouge de ses lèvres ne dépassait pas et ses cheveux étaient savamment attachés. Elle pouvait à présent se rendre au château sans craindre la risée vestimentaire. Elle ne s’embarrassa pas de cadeau, supposant que par souci diplomatique et car il savait que jamais sa femme ne s’en occuperait, Simon s’était chargé des présents destinés à la famille royale. Un lourd manteau sur les épaules, elle sortit enfin et se mit à virevolter dans tous les sens telle une enfant alors qu’elle traversait quelques allées des jardins éclairés. Même en se trouvant encore dans le parc, on pouvait deviner l’agitation de la galerie des glaces qui brillait de mille feux. Une fois à l’intérieur, elle laissa ce qui lui tenait chaud à un serviteur et se joignit à la foule dont le brouhaha fait de rires et de verres qui tintaient lui rappelait que l’ambiance se voulait à la fête. Elle attrapa au vol une coupe de champagne et commença à déambuler à travers les courtisans à la recherche de quelqu’un qu’elle pourrait connaitre. La duchesse eut vite la bonne surprise d’apercevoir son frère qui, assit seul, semblait s’ennuyer ferme. Elle s’approcha de lui en sautillant et lui lança un grand sourire qui trahissait sa bonne humeur avant de plonger dans une révérence volontairement exagérée. D’une voix qui se voulait ridiculement sophistiquée, caricaturant ces vieilles douairières sorties d’un autre siècle, elle s’adressa à son ainé.

- Mon cher Edouard, je jurerai que même le plus ennuyeux des Espagnols ne pourrait être plus morose que vous. Elle reprit avec une intonation naturelle et pleine d’entrain. Mais en parfait frère que tu es, je suis certaine que tu m’attendais. Et bien à présent je te donne l’autorisation de t’amuser !

Elle savait que son frère était sans doute préoccupé par quelques affaires importantes, ainsi en adoptant une attitude légère et une pointe d’humour elle espérait pouvoir le dérider un peu. Aller que diable, ce n’était pas tous les jours qu’on fêtait le nouvel an !
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime18.08.12 15:45


Nouvel An
le roi et la Cour
Galerie des Glaces

Charles lança un regard à son épouse. Assis dans un fauteuil au damas de velours ouvragé, un verre à la main, faisant face à l'imposante tapisserie des Gobelins sur le mur en face, le jeune chevalier d'Angély réfléchissait à comment arranger sa soirée. Devait-il envoyer Gabrielle chez son amant pour être tranquille ? Ou bien devait-il se montrer avec elle pour dissiper, l'espace d'une soirée, les rumeurs de répudiation ? En la voyant entrer, rayonnante, il opta pour la seconde option. Quelques danses à son bras et il pourrait rejoindre ces femmes parfumées et fardées dont il aimait tant la compagnie.

« Ma très chère, êtes-vous prête ? » demanda-t-il en levant les yeux vers Gabrielle, une once d'espièglerie dans la voix.
« Dès que vous le serez, mon ami » répondit-elle en tournant sur elle-même, lui faisant admirer sa nouvelle robe et, par la même occasion, la finesse de sa cheville sur laquelle le taffetas de son jupon remonta.
« Vous avez de forts beaux souliers, très chère » dit-il en se levant, posant son verre sur la console de marbre.

Il déposa un baiser dans son cou, puis quitta la pièce, montant au premier se vêtir. Retirant sa tenue domestique, le jeune homme passa son pourpoint et fit bouffer son jabot. Une fois les boutons de sa veste de velours cramoisi liés, il attrapa ses gants et rejoignit son épouse. Alors qu'ils allaient quitter l'hôtel particulier construit une année auparavant, Charles attrapa la main de Gabrielle et l'attira dans le salon, ordonnant aux domestiques de le quitter. Tout en couvrant son cou fardé de baisers, il la poussa vers la longue table de bois. Gabrielle ferma les yeux et s'abandonna à l'étreinte trompeuse de son époux.

Charles et son épouse descendirent de leur voiture. Il prit sa main et tous deux montèrent jusqu'au palais, Gabrielle ouvrant de grands yeux devant la magnificence déployée pour fêter en grandes pompes le Nouvel An. Toute la démesure du souverain se retrouvait dans la majestueuse beauté du palais royal. Charles croisa le regard d'une de ses amantes et lui envoya un baiser. Le couple rejoignit la Galerie des Glaces. Les invités du roi Soleil affluaient et tout autour de Charles, c'était un défilé des plus belles parures de bijoux, des toilettes les plus en vogues à la capitale. Versailles était une forteresse de bon goût et de raffinement dans une France paysanne et sale. Telle était la vision d'un homme provenant pourtant de province et élevé entre un château et l'insupportable odeur de la fange. Le royaume des Bourbons était un pays à l'abandon et y vivre pleinement signifiait posséder un pied-à-terre près de Versailles, une entrée au palais et un tabouret chez la Reine, pour les dames. La vie que Charles se rêvait n'était que fêtes, excès et histoires d'alcôves. Esclandres et humiliations, telles étaient les habitudes du jeune Navarins.

Après s'être baissé devant les invités de haut rang, Charles invita son épouse à valser, tout en regardant parmi les visages de la foule, cherchant sa prochaine proie. Et cherchant surtout la seule femme en qui il avait presque confiance et qui lui permettrait de détruire cet homme qu'il exécrait tant.
© Belzébuth


Dernière édition par Charles C. de Terrollet le 30.09.12 16:47, édité 2 fois
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Édouard du Danemark


Édouard du Danemark

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Brisé... la vérité est si douloureuse !
Côté Lit: Un vrai défilé... surtout en ce moment.
Discours royal:



ATTENTION ∫
Danois séducteur en chasse

Âge : 26 ans
Titre : Prince-héritier de la couronne de Danemark et de Norvège
Missives : 176
Date d'inscription : 22/07/2012


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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime20.08.12 16:29

Édouard ne s'était pas aperçu que sa sœur était arrivée. Il gardait le silence depuis le début de la soirée, concentré sur cette foutue guerre. Il aurait bien aimé faire comprendre à tous les protagonistes que la guerre était une hécatombe, un des pires moyens d'arracher des vies et d'y perdre la face, mais qui était-il pour s'y opposer ? Même en tant que Prince-héritier du Danemark, son avis ne comptait guère. Il avait essayé de convaincre Frédéric de ne pas prendre parti, mais visiblement son aîné qui était aussi, jusqu'à sa mort en tout cas, son Roi, avait éludé la question et avait tranché contre son avis. A partir de là, il n'était plus responsable de rien et de toute façon, il s'en moquait un peu. Le plus important, c'est qu'il puisse continuer à profiter de la vie. Il remarqua la présence de magnifiques femmes autour de la table. Versailles abritait de véritables princesses, très raffinées et très belles. Mieux valait faire attention sur qui on portait son regard. Elles avaient quelqu'un à leur bras, prêt à les défendre contre les avances d'autres hommes. Paradoxalement, Édouard avait eu de nombreuses maîtresses et il n'avait jamais été foncièrement jaloux quand un homme complimentait sa belle épouse, Gisela. Il n'était pas vraiment laxiste mais il lui faisait confiance, sans avoir le désir de la surveiller en permanence et de ne pas la laisser respirer. Il était un mari protecteur, aimant mais la fidélité lui était inconnu, sans qu'il puisse y changer grand chose. Il avait hérité ça de son père, cette envie de toucher à tout, d'essayer tous les plaisirs du monde.

Quand Bianca s'installa à côté de lui avec son énergie légendaire et son entrain, Édouard fut agréablement surpris. Il avait bien besoin de sa compagnie, maintenant que la distance n'était plus une barrière. Il avait souffert de son mariage avec Simon de Brabant. Et d'ailleurs, intérieurement, il n'appréciait pas cet homme parce qu'il avait osé lui enlever sa petite sœur. Si encore cette dernière avait été d'accord pour se marier, tout se serait bien passé. Mais Frédéric, irrité par son comportement et sa façon d'éconduire ses soupirants, assez cuisante, il fallait l'admettre, avait décidé de la marier, avec la "bénédiction" forcée de Léna, leur mère. Depuis, Édouard avait perdu sa confidente et sa principale interlocutrice lorsqu'il s'agissait de mode vestimentaire. Il lui sourit avec sincérité, lorsqu'il adopta un air un peu bourgeois pour lui parler. Elle avait acquis, depuis toute petite, le talent suprême, celui qui consiste à dépeindre les comportements, les intonations et la vie en général sous les couleurs de l'ironie. Rien, aucun défaut n'échappait à ses oreilles et à ses yeux affûtés. Longtemps, elle fût le rayon de soleil du Prince, quand leur mère avait été exilée par Kristen Munk. Il passa son bras autour de son épaule pour la serrer contre lui et lui fit une bise affectueuse sur la joue. Heureux de la voir, il lui répondit, une petite étincelle taquine dans les yeux :


- Les Espagnols sont ennuyeux et morose de nature. Je ne le suis seulement que de circonstance. Je l'étais jusqu'à ton arrivée. Qu'il est plaisant de te revoir, ma chère Bianca. Je suis nostalgique de la dernière décennie où nous passions nos journées à parler tissus, tenues et à nous moquer des Munk. Je me languissais de te voir ! Mais je remarque comme à ton habitude que tu t'es faite désirer, n'est-il pas ?

Il aimait bien appuyer sur ce point quand il la voyait, c'était un façon de jouer avec elle, parce qu'il était presque sûr de sa réponse et que cela le faisait même rire d'avance. Il se leva et le prit la main, gentleman. Ce que l'on pouvait dire (et que l'on disait d'ailleurs, surtout ici), c'est qu’Édouard avait reçu une bonne éducation. Il respectait la politesse et surtout il était toujours très galant avec les dames, que ça soit sa sœur, son épouse, ses connaissances ou bien une inconnue. Il avait les manières d'un Prince, c'était devenu naturel chez lui d'agir ainsi.

- Puisque tu m'accordes, dans ta grande générosité l'autorisation de m'amuser, je vais en profiter et te demander de m'accorder une ou plusieurs danses. Et dans le flot des notes de tous ces instruments, je vais te demander de me raconter ce qu'il est advenu depuis notre dernière entrevue... depuis Noël... soit une semaine, ce que le temps est long quand tu es loin de moi petite sœur !
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime20.08.12 19:40

En bon Gascon qu’il était, Ferdinand avait littéralement passé son enfance à courir les plaines et les forêts de sa terre natale et n’avait connu que bien tardivement le faste et les codes de la Cour. Dieu merci, il devait avoir du sang de caméléon dans les veines, car si son esprit un brin rebelle n’avait jamais adhéré au protocole ni même à la cour en tant qu’entité, il avait très vite su s’y faire une place, quitte à bousculer deux-trois personnes au passage. Depuis quinze ans exactement qu’il y avait été présenté, sa vision des choses n’avait pas changé : les courtisans n’étaient qu’une bande de vautours prêts à s’entre-dévorer pour ramasser les miettes de ce que les plus puissants voudraient bien leur donner. Et lui, passé les premiers instants d’incrédulité, avait décidé d’en tirer profit. Tout n’était pas noir bien sûr, pour rien au monde il n’aurait délaissé cette vie qu’il menait à Versailles et le reconnaissait volontiers. Mais s’il n’avait pas été le Fou, les choses auraient certainement été différentes. Comme Fou, il pouvait évoluer au milieu de ce monde d’hypocrisie et chanter bien haut ce que certains n’osaient même pas penser tout bas.
C’était peut-être pour cette raison que Monsieur et lui s’entendaient si bien malgré leurs caractères radicalement opposés. Philippe d’Orléans, tout comme lui, clamait haut et fort son opinion sur tout et tout le monde, bien qu’il sut aussi fort bien user du mensonge et des faux-semblants quand il le fallait et surtout quand cela l’amusait. Ferdinand aussi jouait parfois la comédie, mais uniquement, de mémoire d’homme, à des fins professionnelles. En dehors de cela, il n’hésitait pas à dire à ses ennemis qu’il ne les aimait pas et à provoquer à droite et à gauche. La langue de vipère versaillaise et le sanglier gascon. Le duo avait de quoi prêter à rire. Pourtant, quand on les voyait ensemble, on avait plutôt tendance à rire jaune ces jours-ci…

Comment aurais-je pu ne pas me présenter à un si grand événement ! Surtout que j'ai beaucoup à faire et à donner ! A commencer par vous, mon ami ! D’Anglerays arqua un sourcil, pour une fois sincèrement étonné. Mademoiselle Joséphine !
A ce surnom, Ferdinand jeta un regard au pauvre Marie-Adélaïde et laissa échapper un rire narquois.
« Mon prince, c’est bien trop d’honneur… Et présenté par cette chère Marie-Adélaïde qui plus est, je ne sais si mon pauvre cœur pourrait résister à ses beaux yeux… Faites-moi penser à lui demander la prochaine danse… »

Le mignon lui jeta un regard noir mais tint sa langue. Il savait que Monsieur n’était pas d’humeur à supporter grand-chose ces derniers temps, alors s’en prendre à quelqu’un qu’il appelait son ami… Ferdinand ricana derechef en voyant quelle tête dépitée le pauvre jeune homme tirait mais recouvra son éternel sourire joyeux quand il se tourna de nouveau vers Philippe.

Il faut vous tenir au chaud dans vos sorties parisiennes !

Une lueur joyeuse éclaira les yeux du Fou à l’évocation de ces sorties parisiennes dont Monsieur, sans le vouloir, avait été le témoin privilégié. Sur l’instant ils n’avaient pas beaucoup ri, mais en y repensant, quelle aventure ! Ayant une sincère sympathie pour le prince, il avait au fond été content de pouvoir l’aider. Alors que Monsieur en personne lui offre un cadeau en souvenir de cette drôle de péripétie –qui pourtant avait dû bien lui déplaire-, quelle jolie surprise ! Ferdinand esquissa une révérence de théâtre enthousiaste et répondit :
« Mordious, quel honneur vous me faites, messire ! Et recevoir un vêtement de votre part est un double honneur, puisque vous êtes, comme je l’ai dit, à la fois prince de France et prince de la mode… J’en prendrai donc grand soin, et je vais d’ailleurs ce soir parader avec, elle me protègera de la froideur de mes détracteurs ! » Il joignit le geste à la parole, et paré de sa nouvelle cape, sortit lui-même quelque chose de la poche de son pourpoint pour le tendre au prince. « Je sais que vous aimez les bijoux autant que les vêtements, j’ai donc pensé que ceci pourrait vous plaire… »

Il ouvrit la main et au creux de sa paume se trouvait une bague ornée d’un rubis, qu’en réalité il avait retrouvée au bord de la route où un certain carrosse avait été attaqué… Il conclut par un clin d’œil :

« La curiosité est finalement une bien aimable conseillère, je ne l’aurais vraisemblablement jamais trouvée si une histoire bien étrange ne m’y avait mené… Je n’ai jamais su résister à l’aventure ! »

Spoiler:
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Elisabeth d'Alençon


Elisabeth d'Alençon

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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime21.08.12 0:28

La duchesse d’Alençon était de bien méchante humeur : elle détestait les fêtes ! A son sens, les fêtes devaient être des évènements religieux se déroulant dans la prière histoire de bien savoir ce que l’on célébrait. Un banquet plantureux n’avait absolument pas sa place lors de la fête de Noël par exemple qui devait rappeler à tous la naissance de Jésus. Elle avait passé la matinée au palais d’Orléans auprès de sa mère qui s’était contentée d’acquiescer de plusieurs hochements de tête :

- Vous rendez-vous compte que tout le monde attend cette fête avec une impatience qui frôle l’indécence ? Tous ces gens qui parcourent le palais avec cette mine excitée, cet air émerveillé comme s’il s’agissait de la soirée de leur vie ! En tout cas, il est hors de question que je me joigne à cette liesse absolument malsaine, cette joie de mauvais chrétien ! Ce soir, je me ferais une joie de rappeler ce qu’est la décence à tous ces débauchés !
- Dois-je comprendre, demanda sa mère, que vous ne vous rendrez pas aux festivités du Nouvel An organisées par votre cousin le roi ?

Elisabeth ne put cacher sa surprise :

- Mais bien sûr que je m’y rendrais ! Pourquoi cette question ma mère ? Après tout c’est là que je serai le plus utile, et puis il y a une étiquette à la Cour : il est extrêmement mal venu de refuser les invitations du roi et je ne voudrais pas que l’on me croit mal élevée ! J’irai à cette fête mais je ne m’y amuserai pas voilà tout !
- Voilà tout, conclut sa mère en réprimant un soupir fatigué.

Elisabeth avait donc ruminé sa révolte face au manque de retenue des autres courtisans et s’en tenait à sa bonne résolution de ne pas s’amuser à cette fête qui, bien qu’elle ait été approuvée par le saint père lui-même, relevait pratiquement du paganisme.

- Catheau, il est temps de m’apprêter pour ce soir ! Mais ne me donne pas ma plus belle robe, quelque chose de simple !
- Votre robe en dentelle noire mademoiselle ?
- Catheau, le noir est réservé au deuil et à la prière, je te l’ai déjà dit, avait soupiré Elisabeth.
- Votre cousine de Lorraine vous a envoyé une robe d’un vert tendre !
- Je le sais bien, rugit Elisabeth, une bien mauvaise blague si vous voulez mon avis : m’envoyer une robe de la couleur des prostituées ! Que veut-elle encore, que je me teigne en rousse ? Je frémis à cette idée !
- Et votre robe rose en mousseline avec seulement quelques ornements de dentelle mademoiselle, cela me parait convenir.
- Pour l'amour de Dieu, prends ma robe bleue ciel, sors les perles pour mon cou et les roses pour mes poignets. J’ai voyagé aujourd’hui, il me faut un bain bien chaud sinon je risque de sentir !
- Bien mademoiselle, mais comme vous aviez dit quelque chose de simple…tenta de se justifier la malheureuse suivante.
- Allons Catheau, je suis la cousine du roi ! Malgré mes convictions, j’ai certaines obligations et ne puis paraître à la fête donnée par mon cousin vêtue comme une simple paysanne, la simple mousseline n’est pas suffisante !

Ainsi parée, la jeune femme était prête pour affronter les habitants de Sodome et Gomorrhe eux-mêmes s’il le fallait !
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime21.08.12 13:55

Galerie des Glaces

    Athénaïs jeta un regard circonspect vers le coffre de bijoux que venait d'ouvrir sa domestique. Qu'allait-elle choisir? La parure de rubis, collier, boucles d'oreilles et diadème brillants de mille feux, ou les discrètes perles qui allaient mettre sa gorge en valeur? Un sourire en coin naquit sur les lèvres de la marquise. Quelle question! Elle tendit ses doigts vers les rubis. C'était la nouvelle année, elle devait briller de tout ses feux, parce que cette année, 1667, serait la sienne. Elle se l'était promis et jamais Athénaïs de Montespan ne se trompait. C'en était fini des rôles de seconds plans, elle en avait plus qu'assez. Avec la menace de guerre, son mari était parti aux frontières et elle était maintenant seule maître à bord. Sous ses commandes, il y avait son frère, meilleur ami du Roi, et son meilleur ami, frère du Roi. Athénaïs se sentait déjà supérieure, prête à tout affronter, à prendre d'assaut le monde. L'année 1667 serait magique. Elle le sentait. Elle le ressentait dans la manière dont les lourdes pierres la firent frissonner. Elle en était convaincue quand elle vit l'éclat des rubis dans ses cheveux du plus beau des blonds dorés. La manière dont ses yeux illuminaient son visage sous ses longs cils l'en assurait. Personne ne pourrait lui résister.

    Lissant les plis de sa robe rouge, Athénaïs serra ses lèvres l'une contre l'autre pour répandre la couleur. Ses mains passèrent sur le corsage, rempli à la poitrine, fin à la taille. Elle sourit à nouveau. Elle restait toujours magnifique. Aucun doute. Se déclarant prête, elle sourit une dernière fois à son reflet avant de sortir de ses appartements pour rejoindre la Galerie des Glaces.

    Dès qu'elle franchit les portes, la marquise eut l'impression que le monde s'arrêta pour elle. Cela l'amusa, alors qu'elle prit une coupe de champagne. Maintenant, il ne lui fallait que trouver un cavalier. Pour danser. Pour se faire remarquer. Pour que le Roi la voit. Elle. Et personne d'autre.

    L'obsession d'Athénaïs était toujours la même. Et quelle obsession. La chasse au roi. Les yeux perçants de la jeune femme furent capables de repérer beaucoup de connaissances dans la salle. Mais elle s'appliqua à travailler son air affecté, blasé, comme si tout ce déploiement de luxe, d'opulence était indigne d'elle. Après tout, elle était supérieure à tout cela. Contrairement aux petits nobliaux provinciaux qui venaient d'arriver à Versailles, Athénaïs connaissait tout cela, et cela ne l'impressionnait plus. Elle dominait l'assemblée, tout simplement, jugeant les danseurs de haut. Son moment était venu et elle l'attendait avec impatience!
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

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Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime21.08.12 19:31

Evangéline n’osait pas nier ! C’était heureux ! Malgré un regard encore très dur, Amy relâcha sans aucune douceur, la pression sur la chevelure de son ancienne amie. Cet aveu connu d’elle seule et de la soubrette restée en Saintonge pour s’assurer de son silence, faisait naître en elle des sentiments contradictoires ! Tandis qu’elle la fixait en la toisant de plus belle, Amy ne savait que penser. S’agissait-il d’une erreur, d’une terrible erreur dont elle avait été la victime ou bien Evangéline était-elle la complice de ses ravisseurs ? Pour la première fois depuis des années de pure amitié et de connivences, Amy doutait de tout et de tous ! Sa confiance avait été mise à rude épreuve ! La douce Amy avait fait place à une favorite pugnace et désormais impitoyable ! Evangéline devait sentir au plus profond d’elle, ce changement opéré ! Ses yeux sévères, luisants de colère et de rancune devaient la trahir !

- Vous pardonner ? …

La question remplit un silence lourd ! Le devait-elle en effet ? Le discours de la vicomtesse avait tout de même plusieurs accents de vérité ! Leur amitié était née bien avant ses faveurs auprès du roi, comme elle le lui rappelait si bien. Elle avait été sa marraine lors de sa présentation officielle, pour qu’elle devienne une véritable française, son père la poursuivant pour la ramener alors en Angleterre! Elle l’avait toujours soutenue, toujours défendue contre les pécores qui l’insultaient ! Fidèle Evangéline … Amy reconnut en cet instant, que sa confidente payait doublement ! Sa faute était importante mais elle n’avait pas à la frapper de la sorte, comme elle aurait frappé son ennemie ! La maudite brune ! Elle en baissa la tête, un peu par honte mais également pour réfléchir à l’hypothèse du pardon ! Elle tenait à son amie mais … Elle aurait voulu l’excuser mais … MAIS les retombées de son erreur étaient si graves ! Evangéline n’en savait que le quart comme le reste de la Cour, comme le roi lui-même !

" Pour l'amour de Dieu, qu’ont-ils fait de vous, Amy ? "

Avait-elle lu dans ses pensées ? A ses yeux embrumés de larmes et à son visage pâle, Amy sut que la vicomtesse avait deviné juste. Qu’elle lui dissimulait un évènement important ! Mais comment le dire à voix basse lors de ces festivités, alors qu’elle aurait voulu le hurler pour alléger le poids qui lui étreignait le cœur ? Evangéline la dévisageait avec tant d’insistance, que sur l’instant, la favorite ne sut quoi répondre ! Elle planta ses yeux dans les siens, et la boule invisible coincée jusqu’à alors dans sa gorge, la fit soupirer plusieurs fois ! Elle essayait mais l’effort était insoutenable. Elle déglutit et des pleurs non contenus se déversèrent sur son visage. C’est alors qu’à bout de forces, n’y tenant plus, elle s’assura que personne n’écoutait et invita Evangéline à la suivre dans un recoin sombre.

- Après des jours de véritable enfer, où on a désiré que j’écrive une lettre à l’attention de Louis, j’ai mis aux mondes deux enfants, Evangéline ! Deux filles … La sorcière qui me retenait prisonnière m’a fait croire que l’une d’elles était décédée ! Lorsqu’elle m’a relâchée, elle m’a lancé au visage que ce n’était point le cas et qu’elle la retiendrait en otage pour qu’un moyen de pression sur le roi subsiste ! C’est pourquoi, j’ai tu à Louis cette seconde naissance, s’il l’avait su même morte, il aurait voulu l’enterrer dignement ! Pour qu’il ne soit jamais inquiété, je lui laisse croire que nous n’avons qu’Isabelle, ce mensonge me tue et l'absence de ma fille me rend folle !

Amy venait à présent de chuter littéralement et se retrouvait agenouillée. Elle avait alors entouré les jambes de son amie et humecté sa robe de ses pleurs en hoquetant misérablement ! Elle ne se l’était permis devant personne depuis son retour, elle avait été toujours digne malgré sa douleur, mais il serait toujours dit qu’en présence d’Evangéline, elle aurait toujours des réactions plus intimes !
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Derek de Saxe


Derek de Saxe

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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime23.08.12 17:31

Trianon sous bois

Quelle mouche l'avait donc piqué de vouloir se rendre au Nouvel An accompagné, et de toutes les personnes, par Elle, cette sangsue qu'il évitait d'habitude soigneusement en dehors de son lit! Pourquoi donc l'avait il écouté quand elle le lui avait suggéré, se réjouissant sans doute, rapace sans coeur qu'elle était, à l'idée du cadeau couteux qu'il devrait alors lui offrir?!

Voilà plus d'une demie heure qu'il faisait le pied de grue dans son antichambre, et plus le temps passait, plus il se demandait quelle folie l'avait conduit à accepter de se pavaner avec une intrigante de cette espèce.

Sa beauté était un argument de choc , c’est certain, sinon il n'aurait même pas déboursé un traitre sou pour elle, elle savait y faire, d'un sourire entendu il se le confirma, elle était noble, encore qu'elle venait plus de la fange de la noblesse française que du dessus du panier, et surtout c’était sa maitresse…

Mais cela justifiait il tant d'efforts de sa part? Car la belle n'était pas aussi bien pourvu en qualités humaines qu'en atours physiques et il y avait fort à parier que sa compagnie ne serait pas aussi plaisante le temps d'un évènement de ce type, qu'elle l'était sous les draps!
Elle s’escrimait déjà à l’énerver en prenant tout son temps pour s’habiller alors qu’il lui avait dit la veille qu’il viendrait la chercher à XX heure pile ! Quelle garce ! S’impatientant, il décida de prendre les choses en main :


- Il m’est bien égal , Isabelle, que vous soyez aux bras d’un autre de vos amants, mais pour l’amour de Dieu, mettez le dans un placard et sortez de là – habillée de préférence- ou bien vous pourrez dire adieu à ce cadeau qui m’a coûté les yeux de la tête ! Vous savez pertinemment que je déteste attendre !


Le prince de Saxe avait bien ça de germanique, il était réglé comme un coucou suisse et chérissait la ponctualité comme nul autre, le seul écart qu’il daignait tolérer était le quart d’heure de politesse qui lui permettait de faire une entrée plus remarquée

Passer le nouvel an ici ne lui plaisait pas plus que cela, il n’aurait aucun proche de présent, pourtant avec l’avenir sombre qui s’annonçait, il retrouvait l’esprit de famille et se languissait de retrouver au moins la douce Sybil. Au lieu de cela, il restait ici à jouer les grands princes avant d’aller jouer avec des petits soldats en chair et en os pour anéantir ceux là même avec qui il allait passer la soirée. La vie était décidément chargée d’ironie.
La guerre pointait le bout de son nez à cause d’une femme… celles là étaient toujours source d’ennuis. A cause d’elle, ce serait Nancy… quel triste exil ! Il n’en avait pas parlé à Isabelle, après tout il n’avait pas à lui rendre des comptes et la seule chose qui la chagrinerait serait le départ de cette poule aux œufs d’or qu’il était, alors pourquoi s’en faire pour elle ?!

-C’est à croire que vous vous êtes mise en devoir de rivaliser avec Monsieur dans votre toilette ! Je préfère de loin quand vous vous mettez à nu devant moi, l’attente est moins longue.

Il y avait des femmes avec qui quand on voulait obtenir quelque chose d’elles, la galanterie était de mise, d’autres pas, Isabelle de Saint Amand rejoignait cette dernière catégorie.


Dernière édition par Derek de Saxe le 26.08.12 0:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: INTRIGUE : Nouvel An 1667   INTRIGUE : Nouvel An 1667 Icon_minitime25.08.12 2:50

Galerie des glaces

Où était le crime ? On se le demandait ! Il n'empêche que le chevalier de Lorraine, nerveux scrutait à sa gauche puis à sa droite, tous les faits et gestes de son amant. Il le fuyait, oui madame, oui monsieur, ne vous moquez pas, la chose était rarissime ! Tout son courage de combattant n'y ferait rien ! La raison de sa crainte avait une forme rectangulaire et se retrouvait cachée sous son manteau.Un cadeau dont la destinataire était Christine de Listenois. La marquise de Bauffremont était paraît il sa fiancée et sa chevalerie le rattrapait au triple galop. Au jour de l'an, on offre un présent à ses proches, satanée coutume vraiment! S'il se serait bien passé que la demoiselle devienne aussi intime, il devait en prendre son parti. Comme dans toutes les familles huppées et titrées, son père avait donné sa bénédiction, il n'avait eu qu'un seul mot à dire : Oui. Il en aurait un autre à placer le jour de la cérémonie réligieuse et celui là promettait de lui écorcher la pomme d'Adam.

Le mouchoir en main pour éponger ses tempes, Philippe se mît à penser à la réaction de Monsieur! Dire qu'il ne savait rien. Un vrai miracle pour la petite fouine efficace qu'il ne cesserait jamais d'être pour déterrer les secrets. Philippe s'agenouillait tous les soirs sur son prie Dieu, pour qu'il ne l'apprenne que très tard. Sa colère provoquerait de telles secousses à Versailles, que l'on pourrait la mesurer des siècles avant son invention, sur l'échelle de Richter! Il avait tout intérêt à se tenir loin de l'irruption du volcan, lorsqu'elle se produirait.

Ce n'était pas tout ce projet de mariage, car sous cape il avait un autre cadeau. Celui là était à l'attention d'Alfie. Son ami qui ne pouvait l'être à moins d'etre foudroyé sur place. Où était il passé celui là ? Jamais là quand il le fallait ! Il n'avait que quelques minutes pour le lui remettre en mains propres, loin des yeux d'aigle de son amant. C'était la course contre la montre! Cette jalousie devait à ce propos prendre très vite fin, elle était ridicule mais aujourd'hui non non, il n'y aurait aucune dispute. C'était presque excitant de jouer au cachotier. Lorraine trop naturellement franc s'essayait à une autre attitude et toute nouveauté a son charme, n'est ce pas ?

Cela dit, il ne pouvait pas se permettre d'être trop longtemps séparé du duc d'Orléans. Qu'attendait sa promise pour apparaître ? Elle le faisait délibérément attendre, ils aimaient se faire enrager ces deux là. Aucun n'était ravi de cette union décidée contre leur avis! Coup bas et piques étaient de mise. Pourtant ce soir, ce n'était justement pas le soir de jouer avec ses nerfs. Elle n'avait pas bientôt fini de se pomponner? Philippe se promit d'attendre cinq minutes et pas une de plus, avant de se rendre jusque dans ses appartements, la chercher lui même. Il n'eut pas cette peine, l'insolente tête blonde apparut enfin au coin de la galerie de glaces. D'un pas pressé, il la rejoignit et la salua galamment, bien que profondément agacé.

- Vous êtes en beauté mademoiselle, il faut dire que vous avez pris tout le temps nécessaire pour arriver à ce résultat. Mais finissons en, voulez vous bien ? Vous devez avoir hâte de vous échapper! Je ne vous cacherai pas, malgré le respect que je vous dois, que votre compagnie n'est pas non plus celle que je recherche ce soir.
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