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  « La confession est la reine des preuves. » [topic fil rouge - Jean- Christine]

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Jean de Baignes


Jean de Baignes

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Grands dieux personne!
Côté Lit: cf ci-dessus
Discours royal:



Quid Coeptas?


Âge : 27 ans
Titre : Aumônier de la reine et exorciste
Missives : 202
Date d'inscription : 16/04/2012


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MessageSujet: « La confession est la reine des preuves. » [topic fil rouge - Jean- Christine]    « La confession est la reine des preuves. » [topic fil rouge - Jean- Christine] Icon_minitime25.07.12 0:21

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Les allées de Versailles étaient encore vides en ce matin pluvieux. La messe venait de s'achever et laissant la reine à ses appartements converser avec Eléonore Sobieska, Jean avait pu obtenir son congé pour retrouver une des âmes les plus perdues qui lui était donné de rencontrer. Âme, ou bien plus esprit dans le cas de celle qu'il allait retrouver.
Longeant les bosquets, les feuilles voletant à ses pieds dans la brise hivernale, il se renfonça dans sa longue cape noire pour ne pas sentir la fraîcheur s'immiscer. L'hiver semblait ne pas vouloir s'apaiser et dans Paris, se pressaient les cortèges funèbres aux portes des églises. Quelques jours, il bénissait silencieusement son mentor poitevin pour l'avoir éloigné des terres où lui-même avait grandi et croisé la Faucheuse plus d'une fois.

Emmitouflé, il longea les bosquets, évita le canal que le gel avait assez solidifé pour pouvoir faire du patin. Il pria silencieusement que quelques courtisans n'aient pas cette idée idiote et pris les allées menant au Trianon.
Christine de Listenois était l'une des personnes qui attisaient le plus la curiosité naturelle de Jean. Un an à suivre cet esprit tourmenté, à tâcher de guérir ce qu'on ne pouvait guérir, à comprendre les dédales de ce qui ne pouvait être découvert, et même aidé du précieux fil d'Ariane qu'était sa conscience et son esprit, il n'avait encore pu mettre de nom sur le mal qui troublait la jeune femme.
Il avait rapidement levé le doute émis par le frère de la marquise. Claude-François de Bauffremont avait longuement parlé de possession, mais Jean connaissait assez les manifestations de Satan pour savoir que Christine ne souffrait d'aucune altération spirituelle. Plus que son âme, c'était son esprit le centre de ses maux.

Mais il n'avait voulu abandonner une telle tourmentée. Il avait rapidement trouvé un intérêt dans ces petites confessions qui relevaient parfois bien plus d'écoutes silencieuses que de réelles discussions. Christine détenait tant de secrets propres à elles-mêmes que Jean ne pouvait laisser passer ces bribes de lucidité. Il aimait ces secrets, ces mots qu'on ne pouvait dévoiler. Il connaissait de ses pénitents les plus lourdes confessions, mais l'habitude de sa vocation les lui faisait oublier jusqu'à ce qu'un évènement ne viennent lui apporter quelques réminiscences.
Ce que lui confiait Christine avait titillé sa curiosité d'homme. Les souvenirs flous de la jeune femme étaient encore à saisir, mais il prenait cela comme un défi. Outre la libérer de démons intérieurs qu'il sentait l'oppresser, il voulait mettre le doigt sur ce qui la tourmentait, sur ce qu'elle cachait sous ces mots indistincts et ces bribes de souvenirs.

Elle avait parlé du roi, d'intrigue, d'alcôve. Il n'était pas homme de cabale amoureuse; il les entendait avec délectation, mais les voyait plutôt comme le vice de Versailles qu'il souhaitait connaître pour mieux les comprendre et en éloigner les âmes dont il avait la charge. Celle de la reine était - il le souhaitait - encore à l'abri de ces questions, mais garder ces royales oreilles de ce qui courait dans les couloirs de Versailles était une tâche bien difficile. Quant à Christine....la pousser à bout de sa confession pouvait être un moyen de canaliser une nouvelle raison pour le roi de délaisser la couche royale.

Il passa sous le porche, croisa le regard appuyé d'une jeune fille qui baissa aussitôt les yeux face aux prunelles froides de Jean et pris le couloir menant aux appartements de la jeune marquise. Rouvrant sa cape de laine, il arrangea son habit d’ecclésiaste et se fit annoncer par la suivante de la pénitente avant de pénétrer dans l'antichambre.
Il attendit silencieusement que la marquise entre à son tour en parcourant des yeux les rayons des livres des étagères. Cultivée, pleine d'esprit et accomplie, il soupira discrètement devant les dégâts qu'avaient causé les troubles de la vie de la jeune femme. Victime des années, certainement également d'un père bien plus politique que paternel.
Il se retourna d'un geste entendant la porte claquer doucement derrière.

-Mademoiselle, la salua-t-il en s'inclinant courtoisement.J'espère que votre santé sera demain recouvrée afin que nous puissions tous profiter de votre présence à l'office matinal.
Il lança à la jeune femme un regard amusé, ne pouvant la tancer sur ce manquement. Toutefois, l'apercevoir ce matin l’eut rassuré sur son état spirituel.
-Selon vos souhaits, mon avis se tient à votre disposition. Il me semble bon que nous puissions continuer cette discussion que nous avons eu quelques jours auparavant.

Les mains croisées dans le dos, il se retourna vers la suivante qui s'inclina aussitôt par respect et referma la porte des appartements derrière elle. Jean n'avait nul besoin de confessionnal pour masquer les secrets de ses pénitents.
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MessageSujet: Re: « La confession est la reine des preuves. » [topic fil rouge - Jean- Christine]    « La confession est la reine des preuves. » [topic fil rouge - Jean- Christine] Icon_minitime09.09.12 12:20

Un silence lourd pesait encore sur les appartements de la marquise de Listenois quand, tout autour, Trianon et le palais achevaient de s’éveiller. L’on pouvait déjà sentir s’élever l’odeur des feux allumés dans les cheminées, et la tranquille agitation qui se levait témoignait de l’empressement plus ou moins sincère des courtisans à se rendre là où charges et devoirs les appelaient. L’heure de l’office matinale ne devait plus tarder, et il s’agissait pour ces âmes plus ou moins viciées de ne pas manquer d’y faire au moins acte de présence. Les absents ont toujours tort, disait l’adage, et cette maxime-là n’était jamais plus vraie que lors de ces solennels rassemblements. L’on avait vite compris, à Versailles, qu’il valait mieux pour sa propre tranquillité ne pas se mettre trop souvent dans ce genre de tort. L’impiété, et les petits arrangements entre Dieu et ses âmes n’étaient tolérés que non apparents, et silencieux.

Christine, toute espionne qu’elle fut, n’échappait pas à ces contraintes protocolaires, à moins d’avoir pour excuse quelque mission dont le roi savait apprécier ou non l’importance. Ce n’était pas le cas, rien n’aurait donc dû la retenir loin de l’office, raison pour laquelle la fidèle et soucieuse Gisèle se permit de venir une seconde fois tenter de sortir sa maîtresse de ses draps.
Dans le demi-sommeil qui l’avait gagnée depuis une première tentative, Christine mit quelques longues secondes à comprendre ce qui se passait avant d’être finalement saisie d’un brusque sursaut lorsque la camériste la secoua doucement par l’épaule.
« Mademoiselle, il faut que vous vous leviez ! répétait Gisèle tout en commençant à donner des ordres aux domestiques restant pour habiller la marquise. »
Christine la dévisagea un instant. Le sang lui battait désagréablement aux tempes, et elle dut s’y reprendre deux fois pour intimer à tout ce beau monde d’agir en silence avant de se laisser lentement retomber sur ses oreillers. Gisèle grimaça, et se retira. Inutile d’insister.

La jeune Bauffremont savait exactement la raison de cet état presque nauséeux. Il était l’inévitable conséquence des jours passés, dont elle ne se souvenait pour certains que par vague lambeaux. La crise qui l’avait agitée était passée, voilà ce que cela signifiait, et elle se réveillait ce matin comme le faisaient certains après une longue nuit de débauche. Un vague soupir lui échappa et, le silence étant retombé autour d’elle, elle referma les yeux en se dissimulant entièrement sous ses couvertures. Elle détestait ces matins, pourtant bien connus maintenant. Et ce qu’elle abhorrait plus encore, c’étaient les souvenirs qui remontaient à son esprit désormais lucide.
Il y avait eu la fête olympienne organisée par Paris de Longueville. Elle n’avait évidemment pas oublié les insultes de Racine, et put découvrir que sa colère à l’égard du dramaturge ne s’était pas envolée avec la crise. Christine préféra, en revanche, ne pas s’attarder sur la fin de la soirée, et s’enfonça plus encore dans son lit en priant pour que l’on ne vienne plus jamais l’en sortir.

Une heure passa avant qu’elle ne se décide à émerger. Les cheveux ébouriffées, le teint pâle et les traits tirés, elle songea à se dire malade pour la journée - ce qui ne serait ni le premier, ni le plus gros de ses mensonges - et se souvint juste à temps de l’imminente venue du père Jean.
« Gisèle ! Quelle heure est-il ? lança-t-elle à la cantonade en se redressant sur son matelas.
- Bientôt neuf heures, mademoiselle. »
Cette annonce serra presque la gorge de la marquise, qui entrevit définitivement une très mauvaise journée, mais lorsqu’elle s’en rendit compte, Christine fut debout en un bond. Hors de question de se laisser glisser dans une nouvelle phase d’abattement après la nervosité des semaines précédentes. Un peu de paix dans sa tête troublée, elle ne demandait rien de plus.

Elle s’était finalement vêtue d’une jolie robe d’intérieur, et convenablement coiffée lorsqu’une suivante annonça le prêtre. Christine entendit ses pas dans le petit salon attenant à sa chambre et le laissa patienter un instant, le temps d’essayer de se souvenir la conversation qu’ils avaient eu quelques jours plus tôt. Hélas, il devait l’avoir vue dans un état peu glorieux, car elle ne trouva rien de probant à se rappeler et, maudissant sa mémoire trop sélective, la jeune femme dut se résoudre à le rejoindre, un sourire le plus avenant possible aux lèvres.
« Mademoiselle, la salua Jean. J'espère que votre santé sera demain recouvrée afin que nous puissions tous profiter de votre présence à l'office matinal.
- Je ferai mon possible, mon père. Et j’ose espérer qu’On pardonnera ce manquement là où il se doit, il n’était en rien volontaire. »
Elle allait ajouter quelque chose mais, lasse de ses propres mensonges, retint quelque faux prétexte et le remplaça par un nouveau sourire.
« Selon vos souhaits, mon avis se tient à votre disposition. Il me semble bon que nous puissions continuer cette discussion que nous avons eu quelques jours auparavant. »

Christine hocha machinalement la tête, puis, une fois la suivante disparue, l’invita d’un geste à s’asseoir sur l’un des fauteuil tout en s’installant elle-même. L’espace d’un court silence, elle observa le ciel hivernal par la fenêtre, d’où menaçaient de tomber quelques flocons.
« Nous avons tant de conversations que je ne peux me souvenirs lesquelles méritent que nous nous y attardions encore, lança-t-elle en lui accordant à nouveau son attention. »
Ce n’était pas là une qu’une feinte légèreté. Au fil des mois, le père Jean était devenu un confident plus qu’un confesseur. Sans que l’on puisse les dire amis, un homme auquel elle confiait plus de vérité qu’au reste de son entourage, sans en avoir toujours conscience. A lui, elle parlait plus librement, évoquant parfois ses doutes, ses dérives, ces choses qu’elle faisait, voyait - ou pensait voir...
Cette pensée provoqua comme un déclic dans la mémoire endormie de la jeune marquise, qui se revit soudain parlant de Bauffremont, du château familial, et de l’une de ses lointaines invitées...

« Je crains de n’avoir pas été très sage, depuis notre dernière entrevue, mon père. Etes-vous là pour m’absoudre de quelques pêchés ou entendre de vieux souvenirs dont je ne saurais vous dire s’ils sont vrais ou non, demanda-t-elle, amère. C’est bien ce dont il était question dans notre dernière discussion ? »
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