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 Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.

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MessageSujet: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime27.04.12 20:10





Raphaëlla


di Venezia




Christina Hendricks


Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Ch-thumb-550x389-37840

« Tous les hommes mentent et savent qu'ils mentent. Leur vérité, c'est leur poison. »

    ► 27 ans
    ► Princesse de San Marino, veuve du Capitaine-Régent de la Republique de San Marino.
    ► Fille aînée du doge de la République de Venise, elle est originaire de cette belle cité.
    ► Veuve, pour son plus grand plaisir.
    ► Catholique bien sûr !
    ► Sa préférence va aux hommes.



♕ PROTOCOLE ♕
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Parfois, Raphaëlla ferme les yeux quelques secondes et imagine sa belle Venise se dessiner devant elle. Ses couleurs flamboyantes, ses grands palais à deux pas des canaux et son charme si particulier l’enivrent alors comme si jamais elle n'était partie. Mais lorsqu'elle ré-ouvre les paupières, elle se trouve nez à nez avec Versailles. Lieu de fastes et de splendeurs devant lesquelles, même la plus amoureuse de l'Italie ne pourrait rester impassible.
Mais au-delà d'être la beauté à l'état pur, la cour de France est également un lieu de rencontres, d'amusements et de plaisirs en tous genres. Ici on peut tant apprécier les discussions acidulées des salons que les bavardages anodins durant une promenade. Aimant la bonne compagnie, Raphaëlla est servie. Et puis Versailles, n'est pas qu'un château somptueux dans lequel on aime à partager une agréable soirée autour d'un banquet ou d'une table de jeu, mais c'est également des jardins à n'en plus finir où il est un vrai bonheur de se perdre pour échapper à l'étourdissement, que parfois, on ressent au milieu de tout ce beau monde.
Évidemment, la Vénitienne sait bien que tout paradis cache son enfer. Et Versailles ne fait pas exception à la règle. Comme dans tout jardin d'Adam se cache un serpent ici représenté en la personne de son frère tant détesté qu'elle se promet d'écraser peu à peu. Mais quand cette face cachée ne la rattrape pas, elle préfère profiter un peu plus chaque jour de la liberté dont elle jouit, ayant définitivement tourné le dos à mari dont on n'entendrait plus jamais parler.

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Si en Italie, le complot est le sport national, ce serait loin d'être une surprise qu'il soit également pratiqué en France ! Toute cour possède ses secrets, ses parts d'ombres et ses manigances. Que ce soit ici ou ailleurs, jamais un souverain n'a pu apprécier le calme et la sérénité d'un peuple, et surtout d'une noblesse, complètement endormi malgré tous les efforts mis en œuvre. Par attrait du pouvoir, de l'argent ou encore par idéologie contestataire de l’État en place, on trouverait toujours des individus qui se lanceraient corps et âme dans la bataille qu'était de renverser un roi. Mais sur le fond, Raphaëlla se moque assez de l’identité du ou des meneurs de cette affaire.
Bien sûr, elle a beau savoir que complot il y a sans doute, elle ne se doute pas de sa nature et ne suspecte encore moins les membres qui en font partie. Enfin, tout cela lui paraît à vrai dire assez lointain et elle s'en préoccupe bien peu, se contentant de tendre un peu l'oreille lorsque quelques rumeurs sur le sujet se font entendre. Surtout qu'entre projets d'assassinat et réalité, il y a bien souvent un monde et Raphaëlla est bien placée pour le savoir.


COLOMBE OU VIPÈRE ?

Quand le sang Contarini coule dans nos veines, il paraît impossible d'être une blanche colombe. Et la belle ne contredit pas les dires. Capable du meilleur, mais surtout du pire, elle n'hésitera pas à faire preuve de bassesse si le besoin se fait sentir. Car lorsque ses intérêts sont en jeu, elle n'aura aucun scrupule à manipuler et à écraser quiconque pourrait bien se dresser en travers de son chemin. Quand elle veut quelque chose, elle mettra tout en œuvre pour l'obtenir, quelles que soient les méthodes à utiliser.
En apparence cependant, elle incarne le charme et la dignité, ne montrant que sa plus belle facette en public pour mieux blesser en privé. Mais n'allez pas croire que voilà face à vous le diable en personne ! Tout de même... Elle est aussi une femme qui peut se montrer capable d'altruisme même si l'égocentrisme est un trait de caractère qui est loin de lui être inconnu, tout comme à la plupart des Contarini. Soit, sa générosité a bien des limites et son égoïsme a souvent tendance à prendre le dessus...
Bonne courtisane qu'elle est, les bruits de cour ne la désintéressent pas ou du moins la font sourire même si elle sait que la plupart sont non fondés et complètement faux. Alors faire de son passe-temps favoris le colportage de rumeurs : non merci. Elle préfère qu'on les lui rapporte plutôt que d'en être la cause. Quoi que comme à tout règle, elle sait y trouver des exceptions.
Au quotidien elle aime user de cynisme et faire bon usage des mots pour se moquer, sans grande méchanceté la plupart du temps, de ceux qui l'entourent.
Mais quelle que soit la situation, elle gardera aux yeux de tous la tête haute et une attitude posée qui pourtant peut cacher bien des secrets. Sang italien oblige.

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

- Un mot d'ordre : se venger de Francesco. Le faire souffrir comme jamais il n'aura souffert et le réduire à néant petit à petit pour profiter de chaque instant où elle pourra le regarder s'enfoncer un peu plus. C'est vil, méchant et sans fondement vous dites-vous ? Faux ! Compte tenu des années de calvaire qu'elle a enduré par sa faute, ce n'est que justice.

- A part cela, Raphaëlla envisagerait éventuellement de se dégoter un nouveau mari, cela pourrait toujours être utile. Mais elle a déjà une petite idée en tête.

- Elle se promet de profiter de Versailles, de ses fêtes et de ses loisirs en tous genres. Adepte des mondanités, elle ne manquerait une occasion de s'amuser pour rien au monde.

- Elle n'est pas contre le plaisir simple de la lecture. Au contraire, il est toujours agréable de se plonger dans un bon livre après une journée bien remplie.

- Elle apprécie également entretenir quelques correspondances.

♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► J'ai oublié...
► Je suis tellement vieille que je compte plus les années.
► Presque quotidienne.
► Code bon by Lisa
► Mon autre moi m'a forcé gentiment demandé un peu de compagnie dans ma tête. PTDR
► No suggestion.



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BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

_________________________________________________



«I. Entre deux personnes, l'enfance, c'est pire que trente ans de mariage. »


Mai 1647 : Venise.

Domenico Contarini posa sur sa fille un regard plein de bienveillance lorsqu'il vit cette dernière sagement assise, ses beaux yeux bleus fixes, devant un peintre marquant sur la toile l'esquisse de son portrait. Dans une robe d'un bleu très clair, brodée avec délicatesse et incrusté de quelques belles pierres, Raphaëlla était assise sur un siège quelque peu inconfortable, les mains sagement posées sur sa cuisse. La jeune enfant qui n'était alors âgée que huit ans avait déjà un port de tête altier et se tenait aussi droite qu'elle le pouvait pour que l'artiste l'immortalise dans la plus belle posture qu'il soit. L'apparence. Tout était une question d'apparence.
Alors que son père la regardait, léger sourire aux lèvres, par encadrement de la porte, son épouse passa elle aussi par ici et s'arrêta quelques secondes à ses côtés. Leur fille aînée était pour eux une véritable princesse qu'ils avaient couverte de cadeaux et à qui ils avaient tout cédé. Robes, bijoux, parfums... Tout était bon pour faire plaisir à cette enfant qui avec ses grands yeux bleus les amadouaient en toutes circonstances. Elle voulait un cheval ? On lui trouverait le poney de plus mignon de toute la république. Elle s'ennuyait ? On faisait venir des musiciens sur-le-champ. Depuis qu'elle était petite, tout avait été bon pour satisfaire ce joli minois.
Née dans la prestigieuse famille Contarini, plus précisément dans la branche des Ronzinetti, elle grandissait dans le luxe et la splendeur d'un riche palazzo vénitien, entourée d'une grande fratrie de laquelle elle avait toujours eu a cœur de se démarquer. Car bien sûr, toutes ses sœurs cadettes n'étaient pas en reste et ne manquaient de rien, bien au contraire, mais elle s'était toujours débrouillée pour que l'attention de ses parents lui revienne.

- Elle est d'un calme, souffla Poalina à son époux.
- Profitons-en... soupira Domenico avant de reprendre sa route qui avait été interrompue par la vision de sa charmante fille, tout en prenant Poalina par la taille pour qu'elle laisse l'accompagne pendant quelques pas. Père de famille soucieux de ces enfants, il ne pouvait pourtant pas prendre le temps de s'attarder trop longtemps entre deux réunions avec ses conseillers.

Entre-temps, Raphaëlla n'avait pas bougé d'un pouce, ne remarquant même pas la présence ou non de ses parents dans son dos. Mais bien qu'elle ne le montre pas grâce à un beau sourire de façade qu'elle avait appris à toujours garder en public, l'immobilité commençait à l'ennuyer. Le peintre était totalement absorbé par son esquisse qu'il tentait de faire au plus proche de la réalité pour satisfaire tant les parents que l'enfant. Qu'ils pouvaient être ennuyeux ces artistes... La jeune Contarini tourna légèrement les yeux en direction de la fenêtre mais elle n'y voyait rien sinon le ciel parfaitement bleu de cette après-midi de printemps vénitien. C'était la période de l'année qu'elle préférait. L'air commençait à se réchauffait et les balades sur le grand canal s'apparentaient désormais à quelque chose d'agréable. A cette époque, tout semblait radieux. Aussi bien le temps que les habitants de la république qui reprenaient plaisir à sortir. Soit, l'hiver ici n'était pas infernal car ponctué par de nombreuses réjouissances à commencer par le carnaval, pourtant, à cette saison tout semblait terriblement figé et morne. L'été quant à lui était aux yeux de Raphaëlla tout ce qu'il y avait de plus détestable. Le parfum des fleurs laissait place à une puanteur ambiante, la chaleur devenait insupportable et tout le monde semblait sur les nerfs et prêt à pousser à l'eau le premier venu.... Il paraissait que les noyades étaient même plus fréquentes à la belle saison...

De petits pas se faisaient entendre derrière elle, sans doute ceux d'une de ces sœurs curieuse. Elle n'y prêta donc pas une grande importance et ne se retourna pas. Mais elle se rendit vite compte qu'il s'agissait là d'un odieux personnage. Enfin, elle en prit conscience lorsque ce monstre ambulant s'amusa, comme il le faisait tout le temps d'ailleurs, à tirer sur les longs cheveux roux à demi-détachés de Raphaëlla. La réaction de celle-ci ne se fit pas attendre et elle sauta de son siège, sans prêter attention au peintre qui la priait de rester en place, et se mit à courir après cet idiot de Francesco qui déjà détallait comme un lapin.

- Sciocco ! Se mit elle a hurler tout en le poursuivant tant bien que mal avec sa lourde robe qu'elle relevait à l'aide de ses deux mains dans les escaliers en colimaçon. Elle filait dans le labyrinthe de couloirs qu'était le palazzo tout en traitant celui qu'elle poursuivait de tous les noms d'oiseaux qui lui passaient par l'esprit.
Elle finit par le rattraper grâce à une nourrice qui avait finalement stoppé son petit frère. Dès qu'elle vu son horrible frimousse lui faire la grimace, elle n'hésita pas et tenta de lui sauter à la gorge, malheureusement arrêtée en plein vol par sa gouvernante qui était arrivé en urgence en entendant cette effusion de cris qui hélas pour elle, faisaient son quotidien. La femme souleva non sans difficultés Raphaëlla qui se débattait pour qu'on la laisse tranquille pendant qu'on emmenait le jeune fauteur de troubles ailleurs.

-Signore Dio, s'exclama la gouvernante une fois que la jeune enfant se fut quelque peu calmée. Quand cesserez-vous ces chamailleries ?!
Raphaëlla croisa les bras et prit une moue boudeuse avant de lui répondre d'un air râleur.
- C'est Francesco qui a commencé !
La gouvernante soupira longuement en levant les yeux aux ciels puis se retourna vers l'enfant et la pointa du doigt d'un air accusateur.
- Vous savez bien que ces excuses ne marchent pas avec moi jeune fille. Et puis en tant qu'aînée vous vous devez de montrer l'exemple.
Elle ne répondit pas et se contenta de lui tourner le dos, les bras toujours croisés sur sa poitrine, pour lui faire signifier son mécontentement. Elle était toujours celle à qui on venait faire la morale alors que son frère s'en sortait toujours à bon compte bien qu'il était la cause de tous ces hurlements. Et puis pourquoi, en tant qu'aînée devrait-elle montrer l'exemple ? Pourquoi ne demandait-on pas à Francesco, en tant que garçon, de faire preuve d'un comportement digne de son rang ? Mais comme toujours, elle se résignait devant les regards noirs qu'on lui lançait. La gouvernante vint l'attraper par les épaules pour la faire se retourner vers elle.

- Et puis vous avez mieux à faire que ces enfantillages,Une leçon de musique vous attend.

Raphaëlla du encore une fois obéir sans rechigner et, poussée dans le dos par sa gouvernante, elle fila rejoindre son professeur de musique bien que l'envie ne soit que minime. Mais dès qu'elle en aurait fini avec le clavecin, Francesco n'aurait qu'à bien se tenir !



Février 1652 :Venise

Les couleurs se mêlaient aux sons et aux odeurs, formant cette ambiance si particulière et caractéristique du carnaval de Venise. Les rues étaient en fête et malgré le froid qui tenaillait la foule, les cœurs et les esprits étaient échauffés par l'atmosphère qui régnait ici. Raphaëlla tentait de se frayer un chemin parmi tous ces visages anonymes, bousculant sans prendre la peine de s'excuser bon nombre de personnes. Avancer dans cette masse bruyante et quelque peu oppressante lorsqu'on était une simple gamine d'à peine 13 ans était assez ardu mais à force de coups de coude elle avait réussi à revenir sur ces pas. Elle s’aperçut alors à regret qu'elle avait laissé tomber son masque, elle qui était si fière de pouvoir arborer ce si bel objet qui faisait d'elle une vraie vénitienne, un membre à part entière de ce traditionnel événement. Enfin, elle n'allait pas faire demi-tour de nouveau et se remit donc à chercher des yeux son petit frère tout en se mettant sur la pointe des pieds, bien que cela ne suffise pas à dépasser les larges épaules des individus dont elle gênait le passage. Elle se mit alors à crier le nom d'Alvise au milieu de la foule mais il ne devait certainement pas l'entendre dans tous ce brouhaha. Mais au bout de quelques minutes elle finit enfin par le retrouver. Le garçon était seul et semblait complètement perdu. Quand elle le vit, Raphaëlla poussa un long soupire de soulagement et se précipita vers lui pour lui prendre la main et lui signifier sa présence.

– Tu n'as rien. Où est Francesco, n'était il pas censé t'accompagner?

Le jeune garçon ne répondit pas à ses questions, se contentant de faire à sa sœur un large sourire et de secouer la tête. Il était décidément bien courageux pour supporter un aîné aussi pitoyable que l'était Francesco et ne pas s'en plaindre. L'idiot avait été une fois de plus chargé de prendre soin d'Alvise et comme toujours, il n'avait été capable de rien sinon que de le perdre et de s'enfuir pour s'amuser à des gamineries. Elle le suspectait même de l'avoir volontairement égaré pour vaquer à ses imbécillités...

- Madre di dio.Il me rendra folle cet incapable. Parfois je me demande ce que j'ai pu faire au ciel pour avoir un frère pareil.

Enfin, le plus important était qu'il n'ait rien et que visiblement, la prompte solitude à laquelle il avait dû faire face ne l'ait pas traumatisé. Raphaëlla n'attendit pas plus longtemps et l'entraîna dans le cortège, se faufilant comme une souris avec son frère à sa suite pour rejoindre la tête de la parade.
Elle n'était pas encore une adulte que déjà elle se comportait pour ainsi dire en mère pour ce pauvre Alvise complètement délaissé par Poalina. A vrai dire, il y avait seulement quelques mois qu'elle se préoccupait de la sorte de ce petit frère pour lequel elle s'était prise d'affection. Jusqu'alors, elle ne lui avait pas prêté plus d'attention qu'elle n'en prêtait à ses différentes sœurs, se souciant simplement de sa petite personne et de comment faire payer à Francesco ce qu'il lui faisait subir au quotidien. Jamais elle n'avait remarqué le manque d'attention dont le garçon était victime par rapport au reste de sa fratrie. Du moins venant de sa mère. Elle ne prit conscience de la réalité qu'il y a peu, lorsqu'elle surprit par le plus grand des hasards une discussion entre ses parents.

Alors qu'elle déambulait dans les couloirs à leur recherche, pour un prétexte qui aujourd'hui lui échappait, elle les trouva en plein milieu d'une dispute. Domenico reprochait à son épouse son attitude froide, qu'il qualifiait même d'indigne d'une femme de son rang, vis-à-vis de son plus jeune fils. Ce à quoi elle répondit très simplement « Pourquoi devrais-je me préoccuper d'un enfant qui n'est pas le mien ? ». A l'entente de ces mots, Raphaëlla n'en crut pas ses oreilles. Alvise n'était-il en réalité qu'un bâtard engendré par son père ? Pour en être sûre, elle observa le reste de la scène de ménage, avide de détails quant au statut réel que son frère occupait dans la famille. Elle n'en su pas beaucoup plus. Poalina parlait d'une « fille de rien » mais rien d'autre de pertinent ne fusa de cette discussion qui tourna vite court.
Lorsqu'elle redescendit, quelques minutes après, dans la cour intérieure où tous ses frères et sœurs se trouvaient, elle observa longuement Alvise. Son visage angélique et son grand sourire lui tirèrent un léger rictus. Maintenant qu'elle y pensait, c'est vrai que jamais sa mère ne l'avait pris dans ses bras, porté sur ses genoux, ou embrassé comme elle faisait avec ses autres, enfin, ses vrais enfants. Pourtant cela ne semblait pas porter préjudice à son petit frère qui se comportait comme un enfant normal bien qu'il grandissait au milieu d'une famille qui ne lui avait jamais apportait l'affection dont chacun avait besoin. Mais ce jour là, Raphaëlla se fit la promesse qu'il aurait maintenant quelqu'un sur qui compter. Elle qui était d'habitude si centrée sur elle-même eut en quelque sorte un pincement au cœur en se rendant compte qu'il grandissait avec pour seul amour celui d'un père trop occupé par les affaires de la République pour pouvoir lui consacrer du temps libre.
Et c'est ainsi que de fil en aiguille, l'aînée des enfants Contarini se transforma en une sorte de mère de substitution pour ce chérubin qu'on avait considéré pendant trop longtemps comme un membre insignifiant de cette famille sans doute trop égoïste pour lui prêter une réelle attention.



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BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

_________________________________________________


«II. Je n'ai pas besoin d'ennemis, j'ai une famille.»


22 juin 1658 : Venise


Un léger parfum délicat et fruité se répandait à sa suite telle une petite vague odorante qui la suivait partout où elle allait. Sa silhouette élancée, son sourire discret mais qui paraissait toujours sincère, ses manières impeccables et son attitude posée lui donnaient des airs angéliques. En public, elle savait se faire tout à la fois discrète et d'une compagnie agréable, avec qui partager une conversation était un plaisir. Pleine de charme, elle en usait mais toujours avec élégance et parcimonie. D'une enfant, elle était devenue une femme dont le nom n'échappait à personne à Venise. Elle faisait honneur à son nom et chacun savait reconnaître ses qualités, ne voulant croire qu'elle puisse avoir des défauts. Mais cette apparence pleine de volupté cachait, aujourd'hui encore plus qu'à l'accoutumée, une tout autre réalité.

Raphaëlla avançait d'un pas furibond, prête à bondir sur quiconque viendrait se mettre en travers de son passage tel un fauve qu'on venait de lâcher. La nouvelle qu'elle venait d'apprendre, après l'avoir chagriné un long moment, fit monter en elle une colère foudroyante qu'elle devait extérioriser. Elle monta les escaliers quatre à quatre avant d'ouvrir en un grand fracas la porte de la chambre de Francesco. Il était évidemment occupé à ne rien faire si ce n'était se faire masser les épaules, à moitié débraillé, sans doute par une servante qu'il jetterait sans aucun état d'âme une fois qu'il aurait fini de s'amuser avec elle. Il n'avait même pas encore passé la vingtaine que déjà il avait épuisé le quota de débauche et de frivolité qu'en toute une vie un homme pouvait atteindre. Affalé comme le « prince » qu'il n'était pas digne d'être, il se prélassait à longueur de journée sous les yeux consternés de sa famille tout entière et en particulier sous le nez de Raphaëlla qu'il horripilait plus que tout en ce monde. Comment osait-il se comporter de la sorte ? Le prestigieux sang Contarini coulait dans ses veines, il était le fils de l'homme le plus important de la République et le seul passe temps qu'il trouvait était de ternir le nom que hélas elle avait en commun avec lui. Alors que comme elle, il aurait pu avoir à cœur de se cultiver un tant soit peu, de manifester autre chose qu'un désintéressement total pour les études, il avait bel et bien décidé de vivre dans la luxure la plus écœurante qu'il puisse exister.
La jeune Contarini lança un regard noir en direction d'abord de son frère qui semblait se moquer éperdument de sa présence ici et n'avait pas pris la peine de bouger, puis à cette fille pour lui signifier que plus vite elle sortira, mieux cela serait pour elle.
Une fois qu'elle se fut éclipsée en vitesse, Raphaëlla détailla Francesco dans toute son horreur, ses beaux yeux bleus plein de rage, brillants de haine.

- Vous n'êtes qu'un monstre... lui dit alors la jeune femme du bout des lèvres, crachant littéralement ses mots. Son frère se contenta de lever un sourcil, à peine étonné tant cette remarque lui avait déjà été faite.

- Hum... Je vois que vous avez appris pour votre fiancé, lui répondit-il avec un léger sourire narquois au coin des lèvres. Ce rictus de satisfaction ne fit que renforcer la colère de l'italienne, qui pour seul réflexe eut d'attraper le premier vase de porcelaine qui lui tomba sous la main et de l'envoyer en direction de Francesco avec une force étonnante. Ce dernier se leva d'un bon et évita l'objet de peu.
- Calmez-vous donc, continua-t-il avec un air condescendant irritant au plus au point. Vous faites de peu de chose beaucoup de bruit.
Elle crut tout bonnement s'étouffer à l'entente de ces mots. Son égoïsme encore pire que le sien venait de briser ses projets de mariage et c'était elle qui devrait se calmer ? Elle saisit sans réfléchir un autre vase qu'elle lui lança droit dessus, mais encore une fois il se brisa contre un mur en un bruit sourd, ne touchant pas sa cible.
- Vous l'emporterez en enfer si le diable veut encore de vous, hurla-t-elle à l'encontre de ce débauché. Et alors qu'elle était bien décidée à réduire la collection de porcelaines à néant, plusieurs serviteurs, ameuté par le bruit causé par cette petite altercation fraternelle arrivèrent en courant et tirèrent comme ils pouvaient Raphaëlla hors de la pièce pendant que celle-ci continuait de vociférer à l'encontre de son frère bon nombre de menaces. Sa camériste, aidée par deux autres personnes, la mena vers sa chambre, ne tenant pas compte des insultes qu'elle lui envoyait à la figure, menaçant de tous les faire renvoyer s'ils ne la laissaient pas tranquille. Mais quelque peu habitués par ses éclats de colère, ils s'obstinèrent.

Une fois qu'elle eut les deux pieds dans cette partie du palazzo qui était la sienne, elle leur intima de sortir sur-le-champ ce qu'ils firent sans plus attendre pour éviter d'eux aussi récolter pour seule formule de politesse un vase hors de prix dans la figure.
Seule au milieu de la pièce, Raphaëlla ferma les yeux et tenta de respirer lentement pour calmer son cœur qui battait si vite. Les faits étaient là. A rien se servait de crier. A rien ne servait de pleurer. Elle avait laissé les émotions prendre le dessus l'espace d'un instant mais il lui fallait à présent retrouver une once de sang-froid. Elle se mit à faire les cent pas, tournant en rond les yeux rivés sur le sol puis elle se laissa tomber sur son lit. Les mains posées sur son ventre, elle fixait le vide.
Cela n'avait pas suffi à Francesco de briser le cœur de cette pauvre Sofia, non, grâce à lui ses promesses d'un beau mariage étaient également réduites à néant ! En plus de se comporter en goujat avec celle qu'il avait choisie et disait aimer, il avait fallu qu'il fasse des dommages collatéraux. Alessandro était l'homme idéal pour Raphaëlla et voilà qu'il était maintenant parti pour un geste qu'on disait déplacé mais qui au fond était largement justifié. Car bien sûr, frapper le fils du Doge, aussi détestable soit-il, était suffisant pour que sa présence à Venise ne soit plus la bienvenue.
En l'espace de quelques jours, c'étaient deux fiançailles qui furent rompues. D'un côté, Francesco avait lamentablement laissé tomber la fille cadette de la famille Farnèse, de l'autre, le frère de la malheureuse fiancée quittait désormais la ville ce qui signifiait que son mariage prévu avec Raphaëlla n'aurait jamais lieu.
L'aînée Contarini était à présent tiraillée entre déception et colère. Alessandro, en plus d'être un excellent parti était un homme avec qui elle s'entendait à merveille. Entre eux deux ne s'était pas tissé un sentiment amoureux, mais ils étaient comme deux amis qui ne se déplaisaient pas et qui aimaient passer du temps ensemble. S'ils s'étaient mariés, Raphaëlla aurait eu la chance de conserver une part de liberté tout en partageant sa vie avec quelqu'un sur qui elle pourrait compter. Mais non ! Maintenant elle allait devoir se contenter d'un homme de substitution que ses parents choisiraient pour elle. Un mariage arrangé satisfaisant les intérêts de la famille à défaut de la satisfaire elle était à prévoir. Enfin, elle pourrait, avec un peu de chance, y échapper quelque temps encore et profiter d'un moment de liberté où elle pourrait vaquer à ses occupations et voir qui bon lui semblerait sans sentir dans son dos la lourde présence d'un époux. Et puis après tout, ses parents n'avaient-ils pas assez de considération pour elle pour lui laisser ne serait que la chance de donner son avis ?
Mais la bonne nouvelle, car au milieu de tout ce capharnaüm il y en avait au moins une, était la réaction du Doge vis-à-vis de son fils aîné. Apparemment, la « punition » qu’infligerait Domenico à Francesco serait de l’envoyer en exil. Entendons-nous bien, il s’agissait plutôt là de vacances forcées durant lesquelles il aurait la tâche de représenter la République. Et pas n’importe où : à Versailles. Sincèrement, qui appellerait cela une punition ? Ce ne serait là qu’une aubaine pour le libertin qu’il était pour mettre dans son lit toutes les petites françaises qu’il trouverait et une manière de détruire encore un peu plus l’image de sa famille et sa ville. Le nom Contarini serait désormais aux yeux de la cour de France synonyme d’incapacité, de luxure et d’orgueil à l’état pur. D’un autre côté, Raphaëlla y voyait là son propre intérêt... Francesco parti, le calme serait enfin de mise. Avec un peu de chance, des brigands de grands chemins l’attaqueraient même avant qu’il n’arrive en France et on n’entendrait plus jamais parler de lui. Et en supposant qu’il arrive en vie, il se ferait bien assez d’ennemis pour que l’un d’entre eux se débarrasse de lui. Cette vision de son cadavre laissé à l’abandon ou jeté à la Seine lui tira un large sourire de contentement.
Elle resta encore quelques minutes allongée dans un silence sourd sans penser à rien, ne sachant si elle devait être en peine, rageuse ou simplement satisfaite. En un sens du moins.

Alors qu'elle se sentait seule au monde, on vint frapper à sa porte. Comme surprise dans un sommeil éveillé, elle souleva brusquement le buste et se leva en un bond. Elle inspira longuement avant de prendre son plus beau sourire qu'elle savait désormais arborer quelle que soit la situation. Lorsque l'on était une femme, la paraître était la seule arme fiable.




Avril 1660 : Venise

Raphaëlla était désemparée. Quelques larmes roulaient le long de ses joues roses. Son père la regardait d'un air glacial, lui signifiant qu'il n'était absolument pas enclin à la négociation. La belle avait eu beau supplier, se mettre à genoux, tenter de trouver un compromis quel qu’il soit, le doge ne céda pas. A peine la discussion fut-elle close, Raphaëlla se mit à courir vers les jardins dans lesquels sa mère devait sans doute se trouver. Une fois qu'elle l'eut trouvée, elle se jeta littéralement à ses pieds.

- Madre ! Vous savez parfaitement que quel que soit l'homme que Francesco ramènera, il sera le pire parti qu'il puisse exister.
Poalina qui sembla peu surprise par cette arrivée soudaine lui sourit tendrement et prit les mains de sa fille pour qu'elle se relève.
- Ne soyez pas si dure avec votre frère. Il a toutes les raisons du monde de trouver le meilleur des époux. Après tout, vos intérêts matrimoniaux sont les intérêts de la famille.

Raphaëlla aurait voulu étrangler sa mère de ses propres mains lorsqu'elle la voyait arborer ce rictus plein de bienveillance alors qu'elle était en train de la jeter dans la gueule du loup. Elle n'était pas dure avec son frère, simplement réaliste. Elle savait aussi bien qu'elle que les intérêts de la famille et les siens encore plus lui passaient bien au dessus de la tête ! Il expédierait cette corvée aussi vite que possible afin de retourner à ses occupations peu recommandables.

- Vous savez aussi bien que moi qu'il ferait tout pour me nuire à commencer par me marier au plus odieux des hommes.

D'un geste de la main, Poalina fit clairement comprendre qu'elle ne voulait pas en discuter mais Raphaëlla s'obstina et la supplia encore, le regard plein de détresse, afin qu'elle entende raison. Son orgueil était blessé en plein cœur, mais tous les moyens étaient bons pour éviter la catastrophe qui se dessinait devant elle.

- Cessez cette comédie ma fille, lui intima alors sa mère. La décision est prise, vous épouserez celui à qui votre frère jugera bon de vous unir.

Sur ce, la mère de famille tourna les talons et laissa sa fille se morfondre. Raphaëlla n'en croyait pas ses oreilles. Comment ses parents pouvaient-ils être aussi inconscients. Ils devaient pourtant savoir au fond d'eux que Francesco n'était capable que de nuire à ceux qui l'entouraient, à commencer par sa sœur aînée. Il prendrait un malin plaisir à la jeter dans les bras du diable lui-même s'il le pouvait.
Pendant les jours qui suivirent, Raphaëlla passa le clair de son temps à supplier père et mère, leur promettant qu'elle se plierait à n'importe quelle décision venant d'eux pourvu qu'ils ne laissent pas son destin au bon vouloir de son frère. Mais après des heures à tenter infructueusement de leur faire changer d'avis, elle se rendit finalement à l'évidence. Elle ne pouvait plus rien faire si ce n'est accepter le sort qu'on allait lui imposer. Elle se sentait comme une simple marchandise qu'on échangeait pour le simple plaisir de faire des affaires. Si longtemps avait éspérer se soustraire à ce destin qu'était celui de beaucoup trop de jeunes femmes. Voulant croire qu'elle pourrait rester libre et être considérée comme autre chose qu'un objet dont on peut se débarrasser sans état d'âme... Mais les choses seraient visiblement toutes autres de ce qu'elle avait imaginé.

****

Quelque temps plus tard, Francesco fit son apparition à Venise à peine quelques semaines après que sa mission lui ait été confiée. Comme toujours il se pavanait comme un paon ce qui encore plus aujourd'hui avait le don d'exaspérer Raphaëlla. Mais plutôt que de lui tordre le cou dès son arrivée, Raphaëlla l'accueillit les bras ouverts, un grand sourire aux lèvres en attendant qu'il fasse tomber la nouvelle. Qui pouvait-il avoir trouvé ? Un vieux duc qui vivaient au fin fond de ses terres ? Un politicien grincheux et qui avait enterré toutes ses précédentes épouses ?
Après qu'il se soit entretenu avec leur père, « l'ambassadeur » ne traîna pas bien longtemps et se carapata avant qu'on apprenne à Raphaëlla la nouvelle. Alors que Francesco s'en allait sans doute profiter des joies du libertinage, le doge demanda à sa fille de le rejoindre dans on office.
Dans cette étouffante pièce, Raphaëlla se tenait droite, dans toute sa splendeur et attendait avec calme qu'on lui annonce la sentence. En bon bourreau qu'il était, son père ne sourcilla pas lorsqu’il lui apprit le nom de son futur époux, cachant à peine sa satisfaction quant au succès avec lequel son fils avait rempli sa tâche.

- Ma fille, vous êtes chanceuse. Vous porterez le nom de l'un des deux Capitaines-Régents de Saint-Marin : Vincenzo Lorenzoni !

Raphaëlla ne répondit pas et se contenta de sortir de la pièce pour se précipiter dans sa chambre. Sa respiration se faisait haletante, son cœur semblait s'emballer et ses yeux se troublaient peu à peu. Vincenzo Lorenzoni... Son frère s'était décidément surpassé... Elle ne l'avait jamais vu mais les quelques bruits qu'elle avait entendus à son sujet suffisait à la dégoûter de cet homme. D'une quinzaine d'annéee son aîné, il était vieux mais pas assez pour rendre l'âme dans les mois à suivre. On le disait brutal, sans aucune manière, porté sur la boisson... Comme s'il n'avait jamais quitté les champs de bataille en quelque sorte.
Et à quoi bon protester alors qu'elle avait parfaitement conscience de l'issue qui l'attendait. Mais elle était dorénavant sûre et certaine d'une chose : Francesco le lui paierait. Il valait donc mieux pour lui de profiter des mois à venir car dès qu'elle en aurait fini avec ce mariage, elle ferait de sa vie un enfer.

Un mois plus tard, Raphaëlla était à Saint-Marin en sa qualité d'épouse du Capitaine-Régent.




Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Tumblr_llkukykIcl1qzzefoo1_500
BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

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«III. Le mariage est l'enfer de l'homme. Mais surtout de sa femme...»

6 Juin 1660 : Saint-Marin

« Mon cher frère,
Au-delà de vous témoigner ma gratitude pour m'avoir encore un peu plus éloignée de votre affreuse personne, je vous envoie cette prompte lettre pour vous faire part de tous mes remerciements. Moi que jusque-là espérait secrètement qu'il puisse y avoir en vous autre chose que de la méchanceté à l'état pur, suis à présent parfaitement lucide quant à votre vraie nature. Loin de moi l'idée de me plaindre de cette prise de conscience bien tardive, au contraire, je m'en satisfais bien. Il m'est à présent donné une raison de vous haïr encore plus que je ne vous détestais déjà.
Comme si envenimer mon quotidien, pour ne pas dire celui de la famille en son entier, ne vous suffisait pas, il a fallu que votre cruauté vous pousse à choisir pour moi le seul époux susceptible de vous égaler tant il est détestable. Je ne puis d'ailleurs que m'interroger : est-il le seul homme dont votre attitude n'ait pas suscité un profond dégoût et qui ait daigné vous adresser la parole ?
Alors laissez-moi vous donner un conseil : profitez de votre misérable existence pendant que je suis forcée de rester dans cette horrible cité par votre faute. Car j'espère bien vous retrouver avant que vous ne soyez mort d'une maladie transmise par l'une de vos putains, ou que l'un des ennemis que vous avez dû vous faire ne vous égorge.»


Raphaëlla était assise dans un inconfortable fauteuil et n'avait pris la peine de se vêtir que d'une robe de chambre. La pièce était sombre et le soleil ne semblait jamais traverser la fenêtre. Les tapisseries mal conservées par le temps et le plafond trop bas au goût de la jeune femme donnaient à l'endroit des allures de prison lugubre. Son mari avait beau être issu d'une vieille et riche famille, ni lui, ni ses biens n'avaient l'étoffe d'un grand.
Elle était plongée dans un livre, seule occupation qu'elle s'était trouvée depuis son arrivée dans cette horrible demeure. Elle n'avait nulle envie de sortir, de rencontrer du monde, ou encore de « profiter » de cette ville ennuyeuse à mourir. Saint-Marin était sans doute l'endroit le plus dénué d'intérêt de toute la botte. Les habitants étaient aussi peu nombreux que dans le plus petit quartier de Venise. Les rues étaient petites, sinueuses, sombres et il fallait une bonne dose de courage pour s'y balader à pied tant elles grimpaient.
Sa femme de chambre, Fiora, entra alors dans la pièce. La jeune femme était la seule personne qui avait suivi Raphaëlla une fois qu'elle fut mariée et de ce fait, était la seule en qui elle pouvait placer sa confiance. Elle ne leva pas les yeux avant que Fiora ne prenne la parole.

- Une lettre de votre frère Francesco vient d'arriver, madame.
L'intérêt de Raphaëlla fut soudainement piquée que vif. Elle se redressa et lui fit signe d'un mouvement de tête de continuer.
- Voulez-vous que je la lise ?
- Surtout pas ! Je veux juste en connaître les grandes lignes.

Même lorsqu'il écrivait, son frère avait l'art et la manière d'être horripilant. Elle regarda Fiora avec attention pendant que celle-ci lisait pour elle-même la lettre afin d'en retirer les informations principales. Une fois qu'elle eu fini, elle soupira et fit une légère grimace tout en lui demandant :

- Êtes-vous sûre de ne pas vouloir la lire vous-même.

Pour toute réponse, Raphaëlla la fusilla du regard afin qu'elle s'exécute sans discuter. Les servantes n'allaient tout de même pas se mettre à discuter ses dires !

-Hum... Il vous fait part de ses meilleurs vœux de bonheur... Il dit également que la vie à Versailles est des plus agréables et qu'il espère vous y voir sous peu... Il ajoute que vous avez presque raison sur une chose, le Capitaine-Régent est bien le premier homme qu'il a croisé et qui accepta de vous épouser. Et c'est à peu près tout...
Plus elle parlait, plus la voix de Fiora se faisait basse tant elle avait peur de la réaction de sa maîtresse. Celle-ci ne dit rien, se contentant de la congédier d'un geste de la main une fois qu'elle se fut tu.
A vrai dire, ces mots n'eurent pas un grand effet sur elle contrairement à ce qu'elle aurait pu penser. Après tout elle se doutait bien que telle allait être la réponse de son frère. Elle se leva et fit quelques pas jusqu'à la seule fenêtre. La ville semblait si petite et insignifiante par rapport à toutes ces collines qui s'étendaient jusqu'à l’horizon. Alors que la nostalgie de Venise commençait encore une fois à monter en elle, l'horrible silhouette de Lorenzoni se dessina devant elle. Il arrivait encore titubant tant il devait être alcoolisé. Et dire qu'il était celui qui représentait cette république... Après quelques minutes durant lesquelles elle le vit se rapprocher peu à peu de la bâtisse, le lourd claquement de la porte se fit entendre et les éclats de voix de Lorenzoni commencèrent à fuser. Elle hésita alors à sortir au plus vite vers l'extérieur afin de l'éviter, mais le calme reprit peu à peu le dessus ce qui laissait supposer qu'il était tombé de fatigue, ou plutôt pour cause d'abus de la boisson. Mais alors qu'elle pensait pouvoir souffler pour aujourd'hui, il franchit la porte en un fracas qui la fis frémir. Lorsqu'elle le vit entrer, lui et sa face d'ivrogne, elle se fit la promesse que d'ici peu on retrouverait son corps sans vie dans un fossé.



Décembre 1663 : Saint-Marin

« Mon cher Alessandro,
Si vous saviez comme je me languis du temps où nous étions tous deux à Venise, pensant que le temps ne pourrait que nous rapprocher. Ces années me semblent si lointaines que je me demande parfois s'il ne s'agit pas d'un mirage que mon esprit s'invente pour m'aider à oublier mon quotidien. Mais lorsque la nostalgie s'installe dans mon cœur, je pense à vous et à toutes ces expéditions magiques que vous devez mener. J'imagine à travers vos lettres que je voyage à vos côtés, que je découvre monts et merveilles. Ces terres que vous me décrivez doivent être extraordinaires et je donnerai tout pour en avoir un aperçut. Ici, on raconte que ces contrées sont encore sauvages et qu'y vivre n'est pas des plus agréables. Mais pourtant, je sais que n'importe où serait mieux qu'à Saint-Marin. J'aimerais, si je pouvais, m'embarquer dans un bateau et partir loin, très loin de cette cité qui chaque jour un peu plus s'apparente à un enfer. Voilà plus de deux ans que je suis enfermée dans les murs de cette ville qui m'étouffe. Moi qui rêvais d'être libre, me voilà sous le joug d'un mari que j'exècre et qui me le rend au centuple. Non pas qu'il me déteste, plutôt que je l'indiffère. Il ne me prête de l'attention que lorsque l'alcool ne l'empêche pas de réfléchir, c'est-à-dire très rarement, et ses mots ne sont que pour me rappeler ma condition d'épouse, c'est à dire selon lui, d'objet. Mariée à un indigène j'aurais été mieux lotie...
Mais que fais-je à raconter mes malheurs qui doivent vous ennuyer au plus au point. Je voudrais moi aussi vous conter de belles aventures mais il ne m'a pas été donné la joie d'en vivre ces derniers temps. Alors j'ose espérer que grâce à votre prochaine lettre que j'attends avec impatiente, je voyagerai un peu à travers vos mots qui me sont si précieux.
Je ne peux que vous souhaiter beaucoup de bonheur au cours de vos expéditions et bien que je sache que vous vous plaisez là où vous êtes, j'espère tout de même vous voir un jour rentrer au pays.

Avec toute mon affection,
Raphaëlla. »


Si elle le pouvait, elle le tuerait de ses propres mains. L'idée lui avait d'ailleurs plusieurs fois traversé l'esprit, mais jamais l'occasion ne s'était vraiment présenté. Dernièrement, elle avait pensé à l’étouffer dans son sommeil, mais son mari était nuit et jour accompagné d'au moins un serviteur qui veillait à sa sécurité. En effet, bien que sa régence soit terminée, il ne désespérait pas de se faire nommer pour une énième fois à la tête de la république et pour ce fait, il valait mieux pour lui qu'il reste en vie. Il aurait donc été difficilement possible pour Raphaëlla de s'introduire dans sa chambre et de le laisser mort derrière elle sans éveiller quelques soupçons. Alors bons nombres d'autres plans avaient été échafaudés, mais jusque-là, tous avaient échoué. Pourtant à chaque fois, elle n'avait pas fait dans la dentelle. Sa dernière tentative d'assassinat remontait à quelques jours seulement mais encore une fois elle avait échoué. Comme quoi même les assassins étaient minables ici.. Surtout que les directives qu'elle leur avait données étaient si simples que même sa femme de chambre aurait fait mieux qu'eux : tuer Lorenzoni et tous ceux qui se trouvaient avec lui. Mais non ! Bande d'incapables qu'ils étaient, c'étaient eux qui s'étaient fait lamentablement éventrer par quelques hommes peu armés et dont la moitié devaient être saouls. A Venise tout aurait été beaucoup plus simple. Contre quelques pièces une bonne âme aurait eu la gentillesse de l'envoyer faire un tour au fond de l'eau pour y admirer les poissons... Ou les autres cadavres peut-être... Elle était pour le moment à cour d'idées. Elle avait bien pensé au poison, mais jamais elle ne trouverait ici quelqu'un capable de les concocter. Enfin, elle, ou plutôt sa femme de chambre, pouvait toujours essayer. Fiora était la seule personne en cette ville qui était au courant de ses agissements. C'était donc elle qu'elle envoyait chercher quelqu'un de supposé compétent pour chaque nouvelle malheureuse tentative.

Les deux jeunes femmes étaient toutes deux debout face à face. La nuit était tombée sur la ville et la chambre de Raphaëlla était éclairée par quelques imposants chandeliers rayonnants dans toute la pièce. Elle se tenait droite, les mains posées sur ses hanches et écoutait d'une oreille attentive sa domestique.

- Il ne faut pas vous fier à sa condition, je l'ai déjà vu à l’œuvre. Ses potions ont guéri en un clin d'oeil la cuisinière alors qu'on la croyait perdue. Et qui sait sauver une vie sait aussi donner la mort.
Raphaëlla restait perplexe. Faire confiance à un esclave, cette idée ne lui plaisait que moyennement. Mais au point où elle en était, elle n'avait plus rien à perdre.
- Et comment peux-tu être sûre de sa fiabilité ?
-Je ne le suis pas entièrement, mais qui que soit la personne à qui vous demandez ce genre de services, vous ne serez jamais à l’abri d'une éventuelle trahison.
Elle n'avait pas tort... Et puis après tout elle n'avait plus rien à perdre. Car si jamais il venait à dire mot de cette affaire, sa parole n'aurait aucune valeur face à la sienne. Les risques étaient donc très maigres pour ne pas dire inexistants.
- Bien, je veux que tu me le présentes dans ce cas.

Dans les jours qui suivirent, Raphaëlla fit la connaissance de Lazarre, un esclave d'origine malgache qu'on avait offert à son mari il y a quelque temps déjà et auquel elle n'avait jamais payé une grande attention. Mais le jeune homme se révéla plus utile qu'il n'en avait l'air à première vue. Visiblement peu attaché à son maître -mais objectivement qui l'aurait était?- et n'ayant pas peur de tremper dans quelques histoires qui feraient mieux de rester secrètes -pour ne pas dire que le choix ne lui fut pas vraiment laissé- il ne tarda pas à concocter pour elle un premier filtre mortel. Puis un autre. Et un troisième. Et toujours plus...
Après d'innombrables tentatives d'empoisonnement qu'ils fomentèrent ensemble, Lorenzoni n'était toujours pas mort. Et pourtant ce n'était pas là faute à un poison inefficace, oh que non. Raphaëlla avait bien empoisonné quelques personnes qui ne devaient être que des dommages collatéraux, mais toujours son mari s'en était sorti par la chance miraculeuse dont il était visiblement doté, mais qui faisait chaque jour un peu plus le désespoir de son épouse. Ne pesait pas sur ses épaules la culpabilité d'avoir causé la mort d'un petit nombre de personne, mais le poids de cette vie cauchemardesque lui était insupportable.
Dans combien de plats, de verre de vin -elle aurait bien essayé les bains mais il n'en prenait jamais- de la mort liquide avait été versée et combien de fois avait-il éviter la faucheuse ? A chaque nouvel espoir, une énième déception. Elle avait essayé par tous les moyens possibles et imaginables de tuer Lorenzoni, mais elle avait maintenant épuisé le stock d'assassins disponibles dans la région et l'alcool semblait l'avoir immunisé du poison...
Mais au bout de presque quatre ans de tentatives toutes échouées, tous les espoirs de liberté qui la faisait survivre ici s'envolèrent subitement. Lorsqu'un jour, le médecin vint lui annoncer que même s'il était au bord de l'agonie, pour une raison que le spécialiste ignorait, Lorenzoni s'en sortirait finalement, le monde s'écroula autour d'elle. Elle se mit à pleurer, pleurer jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus aucune larme. Sa carapace semblait s'être fendu d'un coup, laissant place à une Raphaëlla faible, vulnérable et maintenant inconsolable. La haine et le désespoir l'avaient rendu malade comme elle ne l'avait jamais été. Pendant des semaines entières, elle avait gardé le lit, s'alimentant à peine malgré les plaintes de Fiora. Raphaëlla, qui en arrivant à Saint-Marin était encore belle, rayonnante et pleine de vie, n'était plus que l'ombre d'elle-même. Ses traits étaient tirés et fatigués, ses cheveux si flamboyants étaient ternes et ce petit sourire de coin qui illuminait jadis son visage s'était évaporé. Aussi pâle qu'un fantôme, la fatigue l'accablait et chaque geste lui était devenu un supplice.
Devant l'état lamentable de sa maîtresse, Fiora se décida finalement après quelques semaines à appeler Lazarre à son chevet afin qu'il fasse jouer ses talents de guérisseur.


17 octobre 1665 : Saint-Marin

Raphaëlla était assise dans son lit, enveloppée dans une épaisse couette et ce malgré le beau temps qui persistait pour le plus grand plaisir de tous les habitants. Le soleil n'avait pas encore fait son apparition dans le ciel que déjà l'atmosphère de la ville était agréablement tiède. Mais elle était presque constamment frigorifiée. Le jour allait bientôt se lever mais elle n'avait pas pour projet de sortir de cette pièce.

- Il devrait faire beau aujourd'hui. Vous devriez aller faire un tour dehors.
Raphaëlla leva les yeux vers Lazarre qui finissait de se rhabiller avant de filer en douce avant que toute la maison ne se réveille.
- Non. Je préfère rester ici. Mais ce soir tu m'apporteras les nouvelles du jour, bien que je doute qu'il y en ait beaucoup... Comme toujours...
- Je vous en prie... Quelques minutes au soleil et votre mine deviendrait des plus radieuses.
Elle hésita quelques secondes. Elle n'avait pas vu le ciel depuis plusieurs jours et n'avait adressé la parole à personne si ce n'était lui et sa femme de chambre depuis plus de temps encore.
- Humm... J'y penserai peut-être. Donne moi mon écritoire veux-tu, finit-elle par répondre avec un léger sourire.

Lazarre lui donna en vitesse ce qu'elle demandait et fila. Une fois qu'il fut sorti, Raphaëlla prit sa plume et commença à écrire quelques mots à l'intention de Sofia avec qui ,malgré les malentendus qu'avaient connu leurs familles, elle était resté en contact. Mais à peine eut-elle écrit une phrase que déjà l'inspiration lui manquait. Pendant quelques minutes elle chercha, sans grande conviction cependant, une formulation adaptée au message qu'elle voulait transmettre avant de se rendre compte qu'elle n'avait en réalité rien à dire. Elle avait passé ces derniers mois à ne rien faire. La seule chose digne d'un certain intérêt était cette liaison qu'elle entretenait depuis un moment déjà avec Lazarre. Alors que chaque soir il venait la voir, passait la nuit à veiller sur elle et son temps libre à lui concocter des remèdes, elle finit, sans trop savoir pourquoi, par lui tomber dans les bras. Lorsqu'elle était avec lui, elle se sentait bien, tout simplement. Quand il l'enlaçait, elle se sentait belle et appréciée pour ce qu'elle était. Car même s'il connaissait sa vraie nature qui n'était pourtant pas des plus belles, il ne s'en souciait pas. Ses lèvres revêtaient un petit sourire lorsqu'il venait la voir une fois que la nuit était tombée et que tous les domestiques étaient dans les bras de Morphée. Mais cette petite sensation d'agréable qui lui pinçait le cœur, elle ne pouvait évidemment la décrire à personne. Il aurait été folie d'avouer cette passion interdite avec un esclave et même la plus compréhensible de ses amies aurait crié au scandale.
Devant l'incapacité d'écrire à laquelle elle faisait face, elle finit par se lever péniblement de son lit et revêtit un long et chaud peignoir. Prenant son courage à deux mains, elle sortie même de sa chambre en soupirant. Elle marchait pieds nus sur le parquet qui grinçait légèrement sous ses pas. Son attitude était assez déplorable, en robe de chambre, les cheveux détachés, son visage non recouvert par une couche de poudre... Mais mieux valait reconnaître l'effort qu'elle venait de fournir en mettant un pied dehors plutôt que de lui faire des reproches. Elle n'aurait que peu apprécié. Après plusieurs escaliers qu'elle descendit en se plaignant intérieurement du fait qu'elle devrait par la suite les remonter, elle traversa une petite cour intérieure qui menait à l'autre partie de la maison. Elle déambulant encore un peu dans les couloirs avant de pousser la lourde porte des cuisines. Seule une servante s'activait déjà de si bon matin et elle parut si surprise de voir la maîtresse de maison ici qu'elle manqua l'évanouissement. Il était bien vrai que Raphaëlla n'était pas du genre à traîner dans ces endroits exigus et parfois nauséabonds, préférant attendre qu'on vienne lui apporter ce dont elle désirait. Alors que la servante se fondait en révérences et parlait de manière absolument incompréhensible, la jeune femme s'assit à la grande table de bois et lui coupa la parole tout en la regardant avec des yeux fatigués d'une part par sa nuit trop courte, d'autre part par cette fille qui lui donnait mal à la tête.

- J'ai faim, trouve-moi quelque chose à manger.
Son interlocutrice chercha ses mots quelques secondes avant de lui répondre non sans hésiter. Mais quelle gourde celle-là ! On ne lui demandait pas la lune, juste de faire son travail.
- Il reste de la tarte d'hier.
Raphaëlle grimaça comme une enfant à qui on proposait une plâtrée de légumes infecte.
- Elle était mauvaise ! Qu'est-ce que c'est que ça, demanda-t-elle en pointant du doigt un plateau recouvert d'un torchon.
- Oh, des brioches, elles doivent être tièdes maintenant, répondit la servante du tac au tac en allant chercher le plateau pour tendre un des petits pains à Raphaëlla qui la dévisageait toujours. Celle-ci attrapa la brioche et croqua dedans sans plus attendre. Elle resta attablée encore un moment, dans un silence qui ne lui paraissait absolument pas pesant.
- Comment va votre époux ?
Raphaëlla la regarda de travers. Pourquoi lui adressait-elle seulement la parole ? Ne lui avait-on pas dit que lorsqu'on ne lui demandait rien, il valait mieux pour elle qu'elle se taise ?
- Tu penses que je m'en soucie ?
- Je... C'est juste que j'ai entendu que le médecin était passé cette nuit car il paraissait très malade.

Lorenzoni malade ? Sans plus attendre, elle se leva d'un bond, oubliant sa brioche et courra jusqu'à la chambre de son époux duquel justement sortait son médecin. Elle faillit lui rentrer dedans mais s'arrêta juste à temps. Le physicien lui sourit légèrement avant de la prendre par le bras et de faire quelques pas avec elle.

- Je vois qu'on vous a prévenue, soupira-t-il. Le mal est apparu dans la soirée et je dois avouer qu'il est foudroyant. Son état est plus que mauvais et mes efforts, il ne semble qu'empirer d'heure en heure.
Les yeux brillants, Raphaëlla eut du mal à retenir un rictus de satisfaction. Peut-être était-ce là sa chance !
- Pourquoi ne m'a-t-on avertie plus tôt ?
- Veuillez m'excuser de ne pas vous avoir fait quérir dans la nuit, mais compte tenu de votre état, j'ai préféré vous épargner un autre tracas.
- Soit. Et pensez-vous pouvoir le guérir ?
- Hélas madame, je crains que vos prières soient plus efficaces que mes soins. Je reviendrais d'ici quelques heures.

Cela voulait-il dire que Lorenzoni était perdu ? Raphaëlla n'en croyait pas ses oreilles et voulut vérifier l'état qu'on lui décrivait par elle-même. Elle remercia le médecin et se précipita dans la chambre de son mari autour duquel se pressaient plusieurs domestiques. Il se tordait de douleur et avait l'air au bord de la mort ! En voyant cet homme en pleine agonie, elle étouffa un rire de satisfaction. Pendant de longues secondes elle le regarda tout en restant dans l'ombre. En quelques minutes, elle était passé d'un état proche de la dépression à une euphorie intérieure. Combien de temps lui restait-il encore ? Au moins une bonne journée de souffrances espérait-elle. Lui si résistant et qui avait nargué la faucheuse à de nombreuses reprises allait enfin l'embrasser sans que Raphaëlla n'ait rien eu à faire. Toute la journée, elle trépigna d'impatience qu'il rende enfin l'âme. Après cinq ans d'attente, ces dernières heures lui parurent à la fois infernales tant elle avait hâte, mais était également un vrai bonheur de voir ce grossier personnage se battre pour encore un peu de vie alors que l'issue était pour ainsi dire confirmée. Aux alentours de 19h, il s’éteignit après une fièvre foudroyante qui en deux jours lui avait fait vivre l'enfer avant de lui faire rejoindre le diable. Raphaëlla avait refusé qu'on lui prodigue les derniers sacrements pour que jusque dans la tombe, il paye pour sa misérable existence et les années de calvaire qu'il lui avait fait endurer. Habituellement indifférente à la mort, aujourd'hui elle goûtait au plaisir et au soulagement que pouvait procurer celle-ci. Ce soir, elle était enfin libre.



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BIOGRAPHIE

VERSAILLAISE

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«IV. Le pardon est la plus belle des choses, mais la vengeance est tellement plus satisfaisante. »

Mai 1666 : Venise

Le clapotis de l'eau, les cris des gondoliers, toute cette agitation dès le petit matin... Que tout cela lui avait manqué. Durant ces mois de deuil que la bienséance l'avait forcé à porter à Saint-Marin, elle n'avait rêvé que de revenir à Venise. Par plaisir d'une part, parce qu'elle y avait quelques comptes à régler d'autre part. En cinq ans, quand elle n'avait pas pensé assassinat ou qu'elle était ailleurs qu'on fond de son lit pour cause de maladie, elle avait bien eu le temps de penser à l'avenir. Plus encore depuis que Lorenzoni était mort, son cœur était à présent guidé par une obsession : la vengeance.
Lorsqu'elle passa l'imposante porte du palazzo qu'occupaient toujours ses parents, tout lui sembla d'un calme incroyable. Le silence était impressionnant et en fermant les yeux, tout n'était que plénitude. Aux yeux de Raphaëlla, cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas remis les pieds ici. Pourtant, rien n'avait vraiment changé. Bien sûr, ses sœurs étaient à présent pour la plupart mariées, Alvise était parti, mais l'endroit en lui même semblait avoir été figé par le temps.
Elle n'attendit pas bien longtemps avant que sa mère accourt vers elle et la prenne dans ses bras. Raphaëlla ne lui rendit pas son embrassade et attendit simplement de pouvoir se dégager de cette étreinte qui se voulait maternelle.

- Mia figlia ! Comme je suis heureuse de vous voir, s'empressa-t-elle de lui dire en prenant le visage de sa fille aînée entre ses mains. J'ai l'impression de ne pas vous avoir vu depuis une éternité.
Raphaëlla fit un pas un arrière et lui avec un sourire forcé. Avant de lui répondre, elle détailla sa mère de haut en bas. Contrairement à cette demeure, le temps avait eu un certain effet sur elle. Ses traits s'étaient considérablement creusés et malgré tous ses efforts pour les cacher, bon nombre de rides sillonnaient son visage qui un jour avait été si beau.
- J'aurais aimé pouvoir venir ces dernières années je n'en ai pas vraiment eu l'occasion. Mais pensez bien, si je le avais reçu, j'aurais répondu vos lettres, mère.
- Raphaëlla... Vous savez bien que je pensais à vous chaque jour où vous étiez loin de nous, mais gérer cette famille n'a pas été de tout repos et en aucun cas je n'ai eu le temps de vous écrire. Croyez bien que je le regrette.
- Je le comprends bien sûr. Et puis ce n'était pas comme si mes correspondances étaient les seules choses qui m'avaient fait tenir ces longues années loin de Venise.

Les années n'avaient pas effacé cette rancœur qu'elle éprouvait encore vis à vis de ses parents qui s'étaient fié à Francesco alors qu'ils savaient au fond pertinemment que ce mariage ne lui apporterait qu'un lot de malheurs. Surtout que les intérêts de la famille dans cette affaire n'avaient pas été des plus grands, au contraire. Alors maintenant qu'elle était là, elle comptait bien rester quelque temps pour s'assurer qu'ils comprennent et se morfondent de cette erreur passée qui les hanterait à l'avenir pour un bon moment. Mais ce n'était là pas grand chose par rapport à ce qu'elle prévoyait pour celui qui était la véritable cause de son calvaire.
Poaline prit le bras de sa fille et se mit à faire quelques pas.

- J'espère que vous comptez rester parmi nous ? Surtout que Francesco est là pour quelques jours encore.
- Oh, répondit Raphaëlla d'un air étonnée alors qu'elle savait pertinemment qu'il était là, c'était d'ailleurs pour cela qu'elle avait choisit de venir maintenant. Quelques jours à ses côtés pour rattraper un peu le temps perdu, mais pas trop pour ne pas être tentée de le l'étrangler si tôt. J'espérais en effet pouvoir vous faire profiter de ma présence un moment. Et si mon frère est là, vous m'en voyez d'autant plus ravie. A présent, vous m'excuserez mais le voyage m'a épuisée et je prendrai volontiers un peu de repos.

Elle n'attendit pas de réponse de sa mère et, suivie de quelques serviteurs qui portaient de lourdes malles, elle prit la direction des appartements qu'elle occupait lorsqu'elle vivait encore ici, supposant qu'ils avaient été préparés pour sa venue. Mais Poalina la suivit et continua de lui parler sans pour autant que Raphaëlla ne se retourne vers elle.

- Hum, à vrai dire depuis que vous êtes partie, nous avons fait quelques modifications.
- De quel genre, demanda-t-elle tout en continuant à avancer.
- Eh bien je crois que vous constaterez par vous-même, répondit-elle en soupirant avant que sa fille ne pousse la porte de ses anciens appartements.
Quelle mauvaise surprise l'attendait là. Dans ce qui était anciennement un agréable bureau, se trouvait Francesco, étalé comme un pacha dans un fauteuil. D'un air furibond, elle se retourna vers sa mère qui ne lui répondit que par une légère grimace. Au même moment, son frère se leva de son état de végétation avancée et vint lui faire une révérence largement exagérée.

- Quel plaisir de vous voir ici ma chère sœur ! Alors, comment était Saint-Marin ? Il paraît que les paysages y sont... intéressants.
- Leur intérêt tout comme leur beauté reste à démontrer. Mais dites-moi donc, mon cher frère, que faites vous ici ?
- Eh bien, comme je ne pensais pas vous revoir d'ici un bon moment, j'ai suggéré que nous relions mes appartements aux votre afin que j'ai un peu plus de place lorsque Venise m’appellerait. Pensez bien qu'à Versailles j'ai pris l'habitude de ne pas vivre à l'étroit.
Quel culot ! Pensait-il sincèrement qu'il se débarrasserait de sa sœur aussi facilement ou avait-il, dès son départ, trouvé une manière de lui être désagréable lorsqu'elle reviendrait ?
- Vous avez bien fait, répliqua-t-elle très calmement. Profitez donc car on ne sait jamais ce que l'avenir peut nous réserver. Prenez pour exemple mon pauvre époux, un jour en si bonne forme et le lendemain mort sans que personne n'ait vu le coup venir. Le pire est que le médecin m'a assuré que ce genre de mal pouvait toucher n'importe qui, n'importe quand. Sur ce je vous laisse à vos activités et espère vous voir dans la soirée.

Et c'est la tête haute qu'elle fit demi-tour, toujours accompagnée de sa mère qui n'avait pas dis mot lors de ces tendres retrouvailles fraternelles.
Les jours qui suivirent furent, comme on s'y attendait d'ailleurs, relativement tendus. Raphaëlla n'adressait ma parole à ses parents que lorsque cela était réellement nécessaire, c'est-à-dire très rarement, et n'ouvrait la bouche en présence de son frère que pour lui lancer quelques piques pleines de bons sentiments. Mais aimable comme elle était, lorsqu'il s'apprêta à reprendre la route pour la France, elle prit tout de même la peine de venir l'embrasser, n'oubliant pas de lui glisser quelques mots agréables à l'oreille lui conseillant de profiter tant qu'il pouvait car elle ne tarderait pas à venir lui tenir compagnie.

Raphaëlla passa encore un certain temps à Venise, alternant son temps entre deux activités principales : se lamenter auprès de ses parents de l'enfer qu'avait était le sien à Saint-Marin afin de tenter de les faire culpabiliser, et enchaîner toutes les réjouissances que Venise pouvait proposer. Entre-temps, elle gardait tout de même quelques instants à passer avec Lazarre qui l'avait accompagné et laissait germait dans son esprit quelques plans qu'il lui tarderait de mettre en place lorsqu'elle se rendrait à Versailles. Mais pour le moment, à rien ne servait de hâter son départ alors qu'elle était pour le moment si bien ici.




28 Septembre 1666 : Versailles

Les nuages étaient aujourd'hui au rendez-vous sur la région et la pluie se laissait pressentir. La voiture sombre de Raphaëlla qui traversait la campagne presque déserte avançait à vive allure afin de regagner au plus vite sa destination. Sans armoiries, personne ne pouvait deviner qui était la propriétaire de ce carrosse et c'était évidemment ce que souhaitait la jeune femme. Sa réputation aurait pu se trouver bien entachée si quiconque savait d'où elle venait. Car si côtoyait Cédric de Portau avait ses avantages, l'homme n'en restait pas moins peu fréquentable. Enfin, ils ne s'entendaient pas trop mal, réunis par un ennemi commun qui en faisait non pas des amis, loin de là, mais plutôt des complices disons. Des complices qui partageaient occasionnellement le même lit certes, mais ne dit-on pas que les confidences les plus intéressantes se font sur l'oreiller ? Bien sûr il n'y avait rien de sentimental. Son cœur n'avait en ce moment que très peu de place pour une autre personne qu'elle-même. Mais pour toucher Francesco qui avait définitivement le don de se mettre tout le monde à dos, elle était prête à quelques petits sacrifices. Dès qu'elle avait eu vent de la haine que portait Portau à son frère, la jeune femme se mit en tête de le rencontrer afin qu'ils trouvent un terrain d'entente. Mais si aujourd'hui c'est chose faite, dès que son utilité viendrait à être discutable, elle en finirait avec lui sans état d'âme. Car s'embarrasser d'un poids supplémentaire, non merci ! Comment cela se mettre un tueur à dos pouvait être potentiellement problématique ? Voyons, tout le monde à tendance à l'hyperbole quand il s'agit de sa propre personne. Dangereux il devait l'être, mais pas au point de pouvoir l'atteindre pourvu qu'elle s'entoure de quelques gens compétents. Car oui, ici les assassins, en plus d'être plus nombreux qu'à Saint-Marin étaient hautement plus compétents. Et comme il y avait pour ainsi dire toujours meilleur que nous, elle trouverait bien un volontaire pour s'occuper du cas Portau. Mais la nécessité ne se faisant pas encore sentir, à quoi bon l'évoquer sinon à anticiper.

Après de longues minutes qui pourtant passèrent incroyablement vite, le bruit des sabots stoppa et la porte vint s'ouvrir. La pluie avait à présent commencé à battre et après une grimace à la vue de l'eau qui tombait, Raphaëlla se hâta de rentrer chez elle pour se mettre à l'abri. Une fois à l'intérieur, elle monta en courant dans ses appartements tout en appelant Fiora pour qu'elle vienne l'aider à se changer. Celle-ci accourut sans plus attendre et commença à défaire la robe de sa maîtresse.

- Mademoiselle di Parma a fait porter un mot, madame. Elle vous prévient qu'elle ne pourra pas venir aujourd'hui pour une raison qu'elle n'a pas évoquée.

Raphaëlla soupira. Elle qui avait envie de se changer les idées et de partager une agréable discussion autour d'un chocolat, c'était raté pour cette fois. Sans doute était elle trop occupée à comploter contre Francesco de son côté pour venir la voir. Même si son frère était un sujet tabou, l'italienne savait très bien que sa compatriote avait en tête quelques idées pour faire souffrir son ancien fiancé. Si la perspective de "partager" sa vengeance avec quelqu'un ne lui plaisait que trop peu, elle préférait tout de même éviter cet épineux en la compagnie de Sofia pour éviter le conflit. Tant pis pour cet après-midi. Elle trouverait mieux à faire.

- Alessandro n'a rien dit pour demain au moins ?
- Rien madame. Aurait-il une raison d'annuler ?

Raphaëlla se retourna brusquement vers elle avec un regard noir. Bien sûr qu'il viendrait. Pourquoi ne viendrait-il pas ? Quelle question stupide. Soit, il semblait toujours quelque peu suspicieux quant à la mort de Lorenzoni qui lui semblait étrange, mais entre nous, comment aurait-elle été capable d'une telle atrocité.. Tuer son époux ? Très peu pour elle. Du moins c'est ce qu'elle lui avait dit le jour où il lui avait fait comprendre que ce décès soudain ne lui inspirait que peu confiance. Cela semblait avoir vaguement marché. Cela et les longues heures qu'elle avait passées à écouter son malheur, le regardant avec des yeux compatissant et un sourire qu'on pourrait croire plein de sincérité. Mais au fond, de son histoire d'amour tragique, Raphaëlla n'avait retenu qu'une chose : il était de nouveau célibataire. Et puis le veuvage allait si mal à la jeune femme qui ne cracherait pas sur son titre d'une part et sur les biens et la fortune qu'il avait dû accumuler au cours de ses voyages d'autre part.Opportuniste ? Si peu... Enfin, au-delà des préoccupations matérielles qui pouvaient traverser son esprit, elle pensait -accessoirement certes- au bonheur d'Alessandro qui à ses côtés formerait un couple charmant comme ils auraient dû l'être depuis des années déjà si un misérable cafard, pour ne pas citer son nom, n'était pas venue se glisser dans les rouages. C'était là un projet plein de bon sens qui germait peu à peu dans le tête de Raphaëlla et sous peu il faudrait qu'elle se décide à aborder la question avec l'intéressé. Mais cela attendrait bien quelque temps encore...
Une fois qu'elle eut revêtu une tenue plus confortable, la maîtresse de maison hésita quelques secondes mais se décida finalement à embêter encore un peu Fiora et de lui demander après une courte réflexion de lui dégoter une robe convenable. Alors qu'elle pensait rester tranquillement chez elle à attendre la venue de Lazarre qui avait promis de lui rendre visite quand son nouveau maître lui laisserait un peu de temps libre entre deux extravagances, elle senti subitement que les festivités versaillaises l'appelaient. Il comprendrait certainement -et de toute façon il devrait se satisfaire de cela- qu'ayant passé la moitié de la journée à comploter, elle voulait s’octroyer un temps de repos en dehors de sa chambre. Car n'oublions pas ce qui faisait vivre la cour en dehors des messes basses, des ragots et des affaires politiques et secrètes en tous genres, c'était les mondanités ! Alors maintenant qu'elle était libre de ses gestes, autant en profiter au quotidien.





Dernière édition par Raphaëlla di Venezia le 09.05.12 20:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime09.05.12 20:40

Finito ! Bon, j'avoue que la fin est totalement bâclée... D'ailleurs je m'en excuse d'avance pour ceux qui la liront ^^'
J'espère que ça conviendra tout de même Razz
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime09.05.12 22:58

TU ES VALIDÉE !
BIENVENUE A VERSAILLES

Note bien que tu es validée le jour et à l'heure où commence à l'ombre d'un doute sur la 3, avec pour thème Raspoutine ! PTDR Moi j'y vois un signe ! Ma pauvre veuve ! NON Écoute, pour parler franc j'ai pris mon pied à te lire. What a Face Je t'aimais déjà dans ton autre peau, mais je sens que je vais t'adorer dans celle là. Je cherche déjà des petits liens dans ma petite tête What a Face T'en fais pas pour la fin de ta fiche, lequel d'entre nous pondeur de pavés, n'a pas voulu accélérer quand on sent le bout proche ? Puis je trouve pas qu'elle soit si bâclée que ça. Bref c'est donc avec un grand plaisir que Versailles t'ouvre ses portes pour la seconde fois. Fais de grandes choses avec ta petite italienne. Attends que j'ai soudoyé ton frère Vivise avant de dire qui tu es ! SBAAAAAAAAAAAF ! (nan je plaisante PTDR) Rebienvenue parmi nous miss ! cheers Tu connais le chemin. Very Happy
Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Versai11
PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.



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Sofia Farnèse


Sofia Farnèse

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Je l'ai fermé par sa faute. Seul lui pourrait le rouvrir un jour ...
Côté Lit: Je ne suis pas de celles qui se couchent pour un sourire. A peine pour un diamant, mais souvent pour la passion.
Discours royal:



♈ LA BELLA FARNESE ♈
Più bella cosa non c'è

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Titre : Princesse Farnèse, Princesse Chimay par mariage
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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime09.05.12 23:12

Mon amiiiiiiiiie certes plus pour très longtemps **
Depuis que tu as commencé ta fiche, je lisais petit à petit et j'adore ce que tu as fait de Raphaëlla Very Happy Je ne trouve pas la fin bâclée Razz

En tout cas rebienvenue chez les fous Razz Et au plaisir de se croiser:P
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Francesco Contarini


Francesco Contarini

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Côté Coeur: Je m'aime tellement ! Quoique, il est possible que je l'aime elle aussi...
Côté Lit: C'est open bar ! Entrée gratuite pour les libertins
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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime09.05.12 23:51

 

feux enfer RAPHAËLLA , TU N'ES PAS VALIDÉE ! feux enfer
DÉGAGE BIENVENUE DANS LE CLAN CONTARINI

Aaaaah non non non non non non non non non non ! Trop c'est trop ! Un Contarini ça va mais quand y'en a plusieurs... affraid PTDR
Quoi ? Comment ça "tout est de ma faute" ? Rolling Eyes Aaaah non vraiment je ne savais vraiment pas que je vous mariais à un sac à bière ! Raaaah si j'avais su ! Quel dommage ! Cinq ans de gâcher et vous voilà moins fraîche qu'aux premiers jours ! J'ai entendu dire que vous ne sortiez pas beaucoup à Saint-Marin, cela se voit à votre teint...J'espère que vous saurez apprécier le décor de mon notre manoir ainsi que Versailles ! Ce qui est certain c'est que tout cela sera fort divertissant vous ne croyez pas ? Rooooh allons cessez de boudez très chère sœur ! Lorsque nous étions enfants c'était mignons..Maintenant...

PTDR

Bon aller trêve de Contarinite aiguë (oui je viens d'inventer ce terme et alors ? XD) !!!
Ta fiche est GÉNIALE ! Tu as restituée exactement ce que je recherchais pour Raphaêlla Very Happy Franc' va surement faire la grimace à l'avenir mais le joueur est super content de voir la petite famille au grand complet ! cheers Aller les frangins ! On va faire des teufs au manoir de la Sérénissime qui rivaliseront avec celles des Longueville ! Yeaaah ! XD
*ZBAF!*
Bon d'accord je m'égare...Tout ce blablatage pour dire qu'on va faire de grandes choses avec ou contre la famille moi j'vous l'dis Twisted Evil
Ça va être Rock'n'roll la cohabitation j'ai hâte PTDR

*Franc' pousse le joueur*
"et vous n'avez pas intérêt à retoucher à la déco' du manoir ! c'est moi qui ai hérité du gène du bon goût de la famille ! Non mais !....Quoi ? Comment ça "il y a trop de portraits de ce sombre crétin"?
PTDR

En tout cas : j'espère que tu vas t'éclater avec ma rouquine **
Re-bienvenue à toi Very Happy !!!!

Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Tumblr_lwpdjyZtiL1qd1kvjo1_500

PENSE PAS BÊTE ; ♣ la Famiglia ! On n'oublie pas ses racines ! Non mais !Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches d'ennemis de liensCarnets de ComplotsDemandes de rangs prestigieux et de logements hors de prixProposer un cinglé scénario.Traducteur localBuona bacio a Venezia


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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime10.05.12 0:34

Han, Francesco, ton bienvenue m'éclate, merci PTDR

Que dire sinon que ce personnage est génial, que sa relation avec ses frères est (presque, n'exagérons rien) digne de l'esprit malsain de la fratrie Longueville, que l'actrice que tu as en avatar et que je ne connais pas est splendide, que cette fiche est superbe et... Qu'il nous faut absolument des liens What a Face ? (En plus, je suis rousse moi aussi What a Face ... Je sais, mes arguments pour avoir des liens sont de plus en plus minces PTDR ).

Bref, re-bienvenue à toi, tu vas vraiment t'amuser avec un tel personnage Twisted Evil...
Et rousses power Héros (Ferdigi)
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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime10.05.12 12:19

Hello
j'avais suivis la fiche au fur et à mesure de la construction et j'avais adoré. La vie de Raph n'est pas facile mais te lire est très agréable.

J'ai hâte de voir le clan s'étriper !
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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime10.05.12 12:32

Merci merci Razz
Héhé, je rejoins Elé : Les rousses dominent le monde Héros (Ferdigi)

Francesco --> même si la joueuse adore ta validation, Raphaëlla me fait te dire que tu vas morfler ! Et que dans ses valises elle a ramené l'aïeul de Valérie Damido histoire de faire peau neuve à la Sérénissime What a Face Elle a déjà fait un petit repérage des tableaux à éventrer *out*
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Alvise Di Venezia


Alvise Di Venezia

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Côté Coeur: J'aime l'idée même de la beauté. Une vraie personne? Euhh.. non. Pas encore.Ah si... j'aime bien les filles fréquentées par mon frère, c'est normal ça?!
Côté Lit: rêves érotiques avec un idéal féminin mais ça reste très abstrait(forcément)
Discours royal:



Tout pour la Galerie

Âge : 20
Titre : Fils du doge de Venise, Capitaine au sein de la Garde Suisse Pontificale et garde du corps de l'Ambassadeur de Rome Michele Barberini
Missives : 257
Date d'inscription : 18/04/2012


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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime10.05.12 18:28

Contarini... aussi! (sur l'air de Panzani.... aussi!)


Benvenuto cheers cheers

Bon je ne sais toujours pas qui c'est mais j'ai bon espoir de savoir un jour What a Face PTDR en tout cas Alvise apprécie de voir son ainée réunie avec Francesco.. ça risque d'être un sacré spectacle Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  915366 PTDR Il espère juste ne pas avoir à ramasser de boyaux très prochainement dans le manoir Enterrement

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Isabelle de Saint-Amand


Isabelle de Saint-Amand

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Fermé à double tour depuis qu'un ex-mousquetaire l'a brisé
Côté Lit: Amants de passages aussi rapidement oubliés
Discours royal:



Coeur à vif ϟ
On promet beaucoup pour se dispenser de donner peu

Âge : 29 ans
Titre : dame de Louvel, chevalier de Saint-Amand
Missives : 386
Date d'inscription : 02/01/2012


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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime11.05.12 12:58

Rebienvenuuuuuuuuuuue amuse toi bien avec ton nouveau perso *-*
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Cédric de Portau


Cédric de Portau

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a servi il y a des années avant de complètement le ferme. Mais la revoir me fait redevenir ... humain ?
Côté Lit: Sans courir après les dames, il se porte à merveille !
Discours royal:



    B E L Z E B U T H
    l'associé du diable


Âge : 29 ans
Titre : Comte de Gan
Missives : 524
Date d'inscription : 11/05/2011


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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime17.05.12 21:10

Chère Raphaëlla, je suis ravie de vous parmi nous !
Tous les deux, contre votre morveux de frères, nous allons faire un charmant tandem Siffle
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MessageSujet: Re: Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.    Raphaëlla di Venezia - La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité.  Icon_minitime

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