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 Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric]

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Morgan Stuart


Morgan Stuart

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants.
Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil !
Discours royal:



ϟ TURN OUT THE LIGHT ϟ
show me your dark side

Âge : 30 ans
Titre : Duc de Richmond, de Lennox, de Gloucester, Comte de March, cousin de Charles II d'Angleterre
Missives : 720
Date d'inscription : 15/02/2012


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MessageSujet: Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric]   Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric] Icon_minitime10.03.12 0:25

Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric] Orlando7-b48dead863 Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric] 77284681
« La guerre est dans la nature humaine. »

Une chambre sombre, juste une fine lumière pénétrait dans la pièce car les rideaux n'étaient pas parfaitement tirés. Grâce à cette lumière, on peut voir un peu mieux qu'elle n'est pas vide de présence. On observe deux pieds dépassant des draps. Draps qui étaient bien froissés, non pas par une demoiselle – aucune trace de présence féminine récente – mais par des cauchemars récurrents de la part de la silhouette dans le lit. On pouvait sentir une forte odeur d'alcool dans cette pièce, on comprend aussi mieux les quelques vêtements éparpillés. Si on se penche sur le lit, on ne peut apercevoir le visage de son occupant, juste une tignasse bouclée brune sortant des épais oreillers, il était torse nu mais avait gardé son bas. Lui c'était l'occupant des lieux, Morgan Stuart, cousin du roi d'Angleterre et fêtard notoire. La nuit fut encore bien agitée et riche en alcool ! Il était encore rentré à une heure impossible, entre la fin de nuit et le début du matin. Et là, dans cette matinée bien avancée, l'homme à tout faire se tenait derrière la porte de cette chambre, hésitant à réveiller son maître. Pourtant, il le devait, son pli avec le sceau Stuart prouvait que le correspondant n'était pas n'importe qui ! Bryan, tel était le nom du valet, regardait l'écriture, il savait que ce n'était pas son roi qui avait écrit mais son héritier, le duc d'York. Jacques d'York écrivait peu à son cousin mais les lettres étaient toujours longues, on sentait un certain attachement entre les deux. Allez, il prenait son courage à deux mains et ouvrit la porte doucement. Son maître n'avait pas bougé d'un pouce.

« Sir ? »

Pas de réaction, Morgan dormait profondément. Bryan s'avança doucement, lettre à la main, il ne voulait pas s'approcher trop, il savait que son maître avait des réactions imprévisibles. Il tenta une nouvelle fois, toujours pas de réponse. Il était non loin du lit, approcha sa main libre pour secouer légèrement Morgan, tremblant. Et il eut bien raison : en un instant, Morgan se redressa, levant le poing, tandis que son autre main cherchait son couteau sous l'oreiller. Puis il reconnut son homme à tout faire et se calma.

« What ? » cracha-t'il peu aimable, les yeux à peine ouverts.
« A letter for you, Sir. »

Morgan fit un geste de la main pour faire reculer son valet pour se lever. Difficile le lever car il tanguait légèrement, la tête lui tournait et il mit de longues secondes avant de faire le premier pas vers un vasque où il versa de l'eau pour s'en mettre sur le visage, pour remettre les idées en place, être plus clair. Puis il passa une robe de chambre et sortit de sa chambre sombre. Les pièces qu'il traversa étincelait par le soleil. Il commençait à faire froid mais l'astre solaire brillait à son zénith, il fit plisser les yeux noisettes de Morgan. Il se laissa tomber dans un fauteuil tandis qu'on s'affairait autour de lui pour son petit-déjeuner qu'il toucha à peine, juste histoire de se sustenter un petit peu, grignota deux-trois choses, but ce café dont il raffolait, davantage depuis qu'il avait remarqué que ça le réveillait après une gueule de bois. Une fois les effets de l'alcool dissipé, Morgan ouvrit enfin la lettre au cachet qu'il connaissait si bien. Jacques lui avait encore une fois écrit un roman, parlant de la vie à la Cour d'Angleterre, des nouvelles de la guerre anglo-hollandaise, et surtout des dernières défaites anglaises. Jacques prenait un malin plaisir de lui parler de Seymour, le fameux mari trompé car sa femme avait donné un enfant à Morgan, un petit Andrew. Mais le plus important fut ceci :

« Voyez vous, mon cher cousin, nos défaites successives nous poussent à chercher alliance où l'on peut. Notre situation désespérée nous pousse à demander à la France de changer d'alliance, de laisser les Provinces Unies pour nous rejoindre. Mon cousin, je sais que le roi de France est réticent à une pareille union, mais je vous sais intelligent pour tâter le terrain. J'ai appris par quelques amis, que quelques tensions se profilait entre la France et la Lorraine, ce serait notre angle d'attaque par un échange de bons procédés : une alliance maritime contre une alliance terrestre … »

Quel honneur d'une telle mission ! Et de suite, Morgan avait une, même deux personnes en tête pour cette fameuse approche. Levant les yeux vers la magnifique pendule, il vit qu'il n'était pas encore quatorze heures. A force, il connaissait la vie bien réglée de Louis XIV et l'heure de la promenade allait arriver, ses deux amis seraient sûrement avec le monarque. Morgan se leva donc, se dirigea vers sa chambre, Bryan sur les talons pour l'habiller. Aujourd'hui, c'était une longue veste orangée avec de large bouton avec une culotte avec fermeture dos lacée et ajustement par boutons aux genoux dans les mêmes tons. Avec les chaussures, le chapeau, il était paré à partir, montant dans carrosse aux armoiries de sa famille. Il y avait du monde à Versailles, comme souvent, une véritable ruche multicolore. Et le gros essaim se trouvait au niveau de la terrasse, on sentait que le Roi allait commencer sa promenade et que tout le monde voulait y être. C'était à celui qui s'approcherait du Roi pour lui dire un bon mot, demander une charge, voire tenter de le séduire. Drôle de cérémonie quotidienne, cela ne cessait de l'étonner, lui anglais dont le Roi n'en faisait pas tant ! Il voulut rejoindre le cortège, juste pour trouver un visage familier pour lui parler sérieusement. Tout d'abord, il vit quelques visages de jeunes femmes qu'il commençait et saluait brièvement. Certaines rougirent, se souvenant de la nuit entre les bras du duc de Richmond, d'autres lui lançaient des œillades, prêtes à recommencer. Mais ce n'était pas l'heure du badinage, surtout lorsqu'il vit Froulay un peu plus loin, en bonne compagnie. Un petit sourire naquit sur son visage et il se dépêcha pour rejoindre son ami, retira son chapeau pour saluer ces dames.

« Ladies. Et bien le bonjour mon cher ami. Vous voilà en excellente compagnie, chacun profite à sa manière de la royale promenade ! »

Son sourire était charmeur, presque carnassier avec toutes dents dehors. Comme tout à l'heure, il y avait un temps pour jouer les jolis cœurs et un pour parler sérieusement. La deuxième solution était à privilégier.

« Je suis à regret, ladies, de vous voler ce cher Froulay. Mais promis, je vous le rendrais sain et sauf ! toutes les demoiselles se retirèrent en gloussant. Les femmes françaises étaient surprenantes. Morgan garda un sourire amical pour son ami. Comment vous portez vous, monsieur de Froulay ?

Il n'était pas un pouilleux, il savait faire la conversation avant d'entrer dans le vif du sujet. Puis ils se connaissaient depuis plusieurs années, Aymeric avait vu Richmond dans un état que nul autre n'avait vu, il l'avait vu à l'instant précis où il touchait le fond et s'était montré amical et droit. Il fut aussi un plaisir de le revoir à Versailles. Les relations servaient toujours pour une conversation sérieuse, sans se prendre un mur par le Roi de France.

« Si j'ai fait fuir votre petit harem, c'est que je voulais vous parler d'une chose que nous connaissons bien, la guerre. il prit une pause avant de continuer. Vous le savez, l'Angleterre mène une guerre sans merci contre les Pays-Bas du nord et que la France est aussi notre ennemie par ces jeux d'alliance si versatiles. C'est justement de cette versatilité que je viens de vous parler. Je vais être franc : que pensez vous d'une alliance entre nos deux royaumes ? »

Tourner autour du pot ne servait à rien dans ce genre de sujet, ni entre amis. Et dans cette promenade du Roi, on parlait dans son dos mais pour son bien, ou pas …
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MessageSujet: Re: Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric]   Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric] Icon_minitime18.03.12 18:08

« Avez-vous la moindre idée de ce qu’une telle entreprise coûterait ? s’exclama le contrôleur général des finances visiblement peu enthousiasmé par l’idée que venait d’émettre son voisin.
- Il me semble, monsieur, qu’il est de votre ressort de nous en informer et de trouver les ressources nécessaires, répondit aussitôt Louvois, calme et cynique à souhait.
- Quelles ressources ? Notre politique n’est pas de tirer sur la corde des impôts, l’auriez-vous oublié ? rétorqua Colbert avant de se tourner vers le roi. Sire, ces murs nous coûteront beaucoup plus qu’ils ne nous serviront…
- Est-ce bien certain ? coupa soudain une voix qui ne s’était pas exprimée depuis quelques minutes. Protéger nos frontières ne me semble pas inutile, d’autant que l’on sait quels sont les sentiments actuels de la Lorraine… Allons Colbert, cessez de vous arrêter au prix, et voyez plus loin ! »
Comme pour illustrer ses paroles, Aymeric de Froulay tapota du bout des doigts la ligne qui figurait sur la carte la limite entre le royaume de France et sa belliqueuse voisine la Lorraine. Ignorant le regard peu amène que lui lança un Colbert qu’il n’appréciait de toute façon que de très loin, le comte revint à son tour au roi, principal décideur en cette conversation comme en toutes les autres.
« A moi, Sire, il me paraît que Vauban mérite au moins d’être écouté en détails, conclut-il en se gardant d’ajouter qu’il était rare que Louvois ait d’aussi bonnes idées et qu’il serait fort dommage de passer à côté de cette exception. »
Exprimant par là ce que pensaient la presque totalité des présents au Conseil, Aymeric ne manqua pas d’être appuyé, au plus grand désarroi de Colbert qui ne put que s’incliner face à ce qui s’avéra également être la volonté royale. L’idée avait le mérite d’être ingénieuse, et Vauban celui de voir grand ce qui, l’Histoire ne saurait trop le répéter, n’était pas pour déplaire à Louis XIV.

Il y eu de nombreuses discussions en ce Conseil dont la séance ne s’acheva qu’une heure plus tard sur des décisions prises et des détails à régler par la suite. Alors que tout le monde quittait peu à peu la salle, le comte de Froulay qui échangeait jusque là quelques paroles courtoises avec Louvois, ne tarda pas à prendre congé sur Secrétaire d’Etat pour se diriger vers le monarque qui venait de lui faire signe de le rejoindre.
« Dois-je encore m’étonner des vos sorties contre Colbert, Froulay ou simplement vous avertir qu’elles sont de plus en plus remarquables ? lança le roi tout en sortant de la pièce réservée aux réunions du Conseil, Aymeric à ses côtés.
- J’admets que la courtoisie voudrait que je fasse au moins semblant de prendre ses paroles en considération, répondit ce dernier avec un sourire et une respectueuse familiarité. Mais, si je puis me permettre, Sire, pourquoi le garder ? A l’écouter, on ne ferait que du commerce et des économies !
- Voulez-vous donc passer à sa place plus de quinze heures chaque jour à vous occuper des finances du royaume ? »
L’ironie et les paroles du monarque tirèrent un second sourire, explicite, au comte qui hocha la tête, marquant par là qu’il avait compris ce que voulait dire Louis XIV.
« Il est vrai qu’il faut lui reconnaître cette qualité… »
Là-dessus, ils devisèrent encore quelques instants puis, non sans s’être incliné, Aymeric s’éloigna du souverain qu’il aurait sans doute l’occasion de croiser à nouveau lors de la promenade qui ne tarderait plus.

Pour l’heure, Froulay avait à faire, et ça n’est qu’un moment plus tard qu’il sortit du palais afin de se joindre au groupe qui commençait à se former sur la large terrasse qui dominait les magnifiques jardins. La promenade du roi était devenue une véritable institution et lorsqu’il restait à l’écart, Aymeric se plaisait à observer le manège des courtisans qui tentaient, pour certains désespérément, d’approcher Louis XIV ne serait-ce que pour avoir l’occasion d’être vu de lui. Pour sa part, Froulay n’eut pas même le temps de chercher quelques connaissances à saluer qu’une silhouette féminine se planta devant lui, un immense sourire aux lèvres.
« Monsieur le comte ! C’est un plaisir de vous voir ! Il y a longtemps que je ne vous ai croisé, aviez-vous donc l’intention de me fuir ? »
Là-dessus, la jeune baronne de Savigny attrapa son bras et l’entraîna vers les demoiselles qui ne la quittaient jamais et dont on avait coutume de qualifier le groupe de « roseraie ». Celles-ci avaient de nombreux admirateurs, mais prenaient un malin plaisir à ne choisir pour amis et compagnons que les gentilshommes qu’elles laissaient indifférents, conservant ainsi une inaccessibilité devenue presque proverbiale. Aymeric, apprécié de ces dames pour son esprit et sa conversation, faisait partie des heureux élus, et bien que l’idée le fasse sourire, se prêtait au jeu avec bonne volonté. Galamment, il salua les quatre jeunes femmes, pour ensuite prendre part à une vive discussion à propos du pamphlet qui circulait depuis quelques jours, faisait suite à l’enlèvement de la favorite et fustigeait sévèrement tout ce qui se réclamait de sang noble. C’est finalement sur une maxime concernant l’éternel état de mécontentement dans lequel se trouvaient les parisiens, lancée par mademoiselle de Savigny que la conversation fut interrompue, quelques minutes plus tard.

« Ladies, lança la voix fort reconnaissable de Morgan of Richmond qui se découvrit devant les dames. Et bien le bonjour mon cher ami. Vous voilà en excellente compagnie, chacun profite à sa manière de la royale promenade !
- Le soleil fait sortir les roses, répondit Aymeric en saluant son ami, tirant un éclat de rire à sa charmante compagnie. Mesdemoiselles, laissez-moi vous présenter monsieur de Richmond. »
A leur tour, elles s’inclinèrent, tandis que Froulay devinait aux traits de l’Anglais que l’heure n’était plus au badinage. Il y avait quelques temps, déjà, que les deux ennemis d’hier s’étaient retrouvés à Versailles, non sans un certain plaisir malgré les circonstances de leur première rencontre ; et Aymeric connaissait maintenant assez Morgan pour se douter qu’il y avait quelques sujets plus sérieux à aborder que celui dont il discutait quelques secondes auparavant. Aussi ne fut-il pas surpris lorsque Richmond fit s’éloigner ses compagnes, auxquelles il adressa un simple geste en guise de salut.
« Comment vous portez vous, monsieur de Froulay ?
- Assez bien, ma foi. Et vous-même ? Je me suis laissé dire que la nuit avait été longue… »
A ces mots, Aymeric eut un sourire entendu que son ami n’aurait sans doute aucune difficulté à interpréter. Inutile de cherche très loin pour comprendre de quel genre de nuit il s’agissait – mais là encore, ils avaient sans doute plus important à discuter qu’une soirée de débauche comme Versailles savait en réserver.

« Si j'ai fait fuir votre petit harem, c'est que je voulais vous parler d'une chose que nous connaissons bien, la guerre, se lança alors Richmond, tirant un hochement de tête attentif à son interlocuteur. Vous le savez, l'Angleterre mène une guerre sans merci contre les Pays-Bas du nord et que la France est aussi notre ennemie par ces jeux d'alliance si versatiles. C'est justement de cette versatilité que je viens de vous parler. Je vais être franc : que pensez-vous d'une alliance entre nos deux royaumes ? »
Le comte de Froulay fronça légèrement les sourcils à cette demande, tout en invitant Richmond à le suivre. Ils s’éloignèrent légèrement de la foule des courtisans en direction des jardins, dans l’idée de pouvoir discuter en paix sans être dérangés. Cette conversation méritait un peu de calme, c’était le moins que l’on puisse dire.
« Vous faites bien de poser la question avant de vous adresser directement au roi, Richmond ; c’est un sujet pour le moins délicat que vous abordez là, répondit d’abord Aymeric. »
En effet, il avait plusieurs fois été question en conseil des hostilités entre l’Angleterre et les Provinces Unies, avec lesquelles une alliance récente engageait la France. Sans estimer nécessaire de remuer le couteau dans la plaie, Froulay se doutait que la raison d’une telle question de la part de Richmond n’était autre que les défaites anglaises dont il s’était tenu informé, usant des sources officielles comme de ses propres correspondants. Il était évident que Charles II avait besoin d’appui dans cette guerre, mais il l’était beaucoup moins qu’il trouverait en Louis XIV un interlocuteur arrangeant.

« Vous n’êtes pas sans savoir que cette alliance avec la Hollande nous est pour l’heure plutôt profitable, reprit-il. Pour être honnête, je ne pense pas le roi disposé à voir d’un bon œil une proposition anglaise. Votre position n’est pas des plus avantageuses et de plus, nous ne sommes pas encore réellement engagés dans ce conflit, ce qui nous évite d’éparpiller nos forces, fit-il en songeant aux tensions qui se dessinaient de plus belle avec la Lorraine. »
Tout en marchant, il tourna la tête vers Richmond. Il n’y avait aucune animosité dans sa voix, rien qui puisse témoigner que, dans les faits, c’était pour l’heure à un ennemi qu’il parlait. Mais il était clair qu’une alliance avec l’Angleterre était difficilement envisageable. Il faudrait pour cela risquer un conflit sur terre autant que sur mer, et ça n’était pas là le domaine privilégié des forces françaises.
« Dites-moi, qu’auriez-vous à offrir en retour ? »
Après tout, il fallait savoir peser le pour et le contre de chaque proposition. Aymeric ne pouvait certainement pas donner de réponse définitive à Richmond, mais au moins pouvait-il lui donner un aperçu de ce qu'il pensait pouvoir être la décision royale.
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MessageSujet: Re: Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric]   Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric] Icon_minitime01.04.12 21:04

« Le soleil fait sortir les roses. Mesdemoiselles, laissez-moi vous présenter monsieur de Richmond. »
« Tout le plaisir est pour moi, ladies. »
salua Morgan les demoiselles qui s'inclinèrent.

Cela aurait pu rester ainsi, Morgan aurait pu remettre à plus tard la conversation avec Froulay et profiter de la balade en bonne compagnie. Un après midi plaisant de badinage, de bons mots et de jolies filles, quelques sourires, un peu de compliments et ces jeunes femmes auraient eu de quoi raconter lors des salons ou des séances de cancans entre elles un peu plus tard dans la journée. Seulement, le temps de frivolité commençait à s'envoler progressivement, laissant la place au sérieux et aux discussions où il n'était plus question d'être celui qui faisait mouche, mais plutôt celui qui savait convaincre. Mais rien n'empêchait avant d'être poli, demander des nouvelles, savoir comment l'autre se portait. Ils étaient civilisés après tout, puis ils étaient amis avant tout, voilà aussi pourquoi Morgan était venu le voir.

« Assez bien, ma foi. Et vous-même ? Je me suis laissé dire que la nuit avait été longue… »
« Ce ne sont pas les nuits qui sont longues mais le jour qui arrive trop vite,
répondit Morgan avec un sourire complice.[/b] Mais je me porte fort bien, merci. »[/b]

Là encore, ils auraient pu simplement parler de choses et d'autres durant la promenade royale, d'amicales banalités, rencontrer d'autres connaissances communes et enchaîner les conversations sur autant de sujets qu'il puisse en exister. L'après midi aurait pu donc ressembler à n'importe quelle autre en somme. Mais Aymeric devait bien se douter que son ami anglais ne venait pas par hasard, sinon il n'aurait pas demandé aux jeunes femmes de les laisser seuls pour discuter. Il avait bien quelque chose derrière la tête et le voilà d'ailleurs à exposer le vif du sujet.

Morgan Stuart pouvait passer sur ce que vous voulez : un fêtard, un séducteur, un alcoolique, un débauché, un extraverti … et vous auriez raison sur tous ces points. Heureusement pour lui, il n'était pas que cela, derrière toute cette apparence, il y avait un homme intelligent, réfléchi et bon stratège. Après tout, son pétage de plomb de débauche est venu la Restauration de la monarchie anglaise en 1660, les gens avant vous diront à quel point il était plus calme. Bon vivant, trop porté sur l'alcool certes, mais pas à ce point. Et si Jacques d'York, frère du roi d'Angleterre, lui confiait une mission diplomatique, c'était pas pour rien, il ne l'aurait pas fait au premier imbécile venu, il y avait assez d'anglais dans ce château pour choisir qui était le bon. Si Richmond avait été choisi, c'est qu'il avait des contacts proches du monarque Louis XIV, qu'il savait bien parlé, bien réfléchir et s'y connaissait suffisamment pour convaincre son interlocuteur, ou du moins ne pas le laisser indifférent dans sa réflexion.

Il connaissait la situation de la France, le choix de son alliance avec les Provinces Unies dans la guerre anglo-hollandaise et les tensions européennes. Pour les besoins de cette conversation, un homme avec des connaissances et un aperçu très net de le conversation était essentiel. Face à lui, Aymeric était aussi un homme d'arme, un bon militaire qui avait les mêmes cartes en main que lui, il n'était pas le premier idiot à berner en lui faisant miroiter monts et merveilles. Il fallait convaincre, faire partager des angles que l'autre n'a pas. C'était une sorte de préambule à la requête que fera Morgan à Louis XIV. Mais voir un de ses amis proches était la meilleure stratégie qui était possible et Aymeric était d'accord là-dessus.

« Vous faites bien de poser la question avant de vous adresser directement au roi, Richmond ; c’est un sujet pour le moins délicat que vous abordez là. »
« Je préférais en discuter avec vous auparavant, Foulay, pour savoir de quoi il en retourne. Vous connaissez votre roi, je connais le mien, je sais que vous maîtrisez votre sujet. »


Pas de flatterie ou de chose du genre, il fallait savoir reconnaître les qualités des autres quand elles étaient évidentes. Tout le monde savait qu'Aymeric de Froulay assistait aux conseils du roi, c'est qu'il n'était pas idiot et il avait prouvé plusieurs fois ses talents de militaire sur le champ de bataille. Chacun savait de quoi ils parlaient, la conversation serait plus facile, du moins dans ce sens là. Car le fond du problème serait de trouver un accord entre la France et l'Angleterre.

Ce n'était pas un secret : ces deux royaumes sont des ennemis depuis des siècles, il y a toujours une tension et leurs guerres se comptent sur plusieurs mains, deux ne suffisent même plus. Pourtant, lors des guerres dans les années 1650, l'Angleterre s'était alliée à la France, du moins les cromwelliens. L'alliance avait bien fonctionné, même si à l'époque, le roi sans couronne l'avait eu mauvaise. Mais après tout, les alliances de guerre variaient tellement. Aujourd'hui, Charles II Stuart pensait que la France était la meilleure option contre les Provinces Unies, il fallait leur faire changer d'avis. Ce ne serait pas une tâche aisée, on disait Louis XIV assez têtu et il était évident qu'en cet instant, les hollandais avaient des atouts non négligeables. Ils avaient quitté la promenade royale, empruntant une allée voisine pour mieux discuter sans être écouté par la foule de courtisans agglutinés au roi.

« Vous n’êtes pas sans savoir que cette alliance avec la Hollande nous est pour l’heure plutôt profitable. Pour être honnête, je ne pense pas le roi disposé à voir d’un bon œil une proposition anglaise. Votre position n’est pas des plus avantageuses et de plus, nous ne sommes pas encore réellement engagés dans ce conflit, ce qui nous évite d’éparpiller nos forces. »
« Si je puis me permettre, la seule bataille où la France s'est engagée personnellement fut celle de Dungeness et ce ne fut pas un succès, loin de là à ce qu'on m'a raconté. Est-ce vraiment une bonne idée de se ranger du côté hollandais qui vous trahira une fois la guerre finie ? »


La famille d'Orange était particulière. Morgan avait pu les côtoyer, une de ses cousines fut même la mère de l'actuel Guillaume III, mais l'infâme Jean de Witt avait main mise sur le pouvoir, il était contre les anglais, peu importe leur bord politique puisqu'il y avait une première guerre anglo-hollandaise il y a dix années. Si Morgan avait posé la question, c'est qu'il savait le grand pouvoir de la Hollande en Europe et la France était le seul véritable ennemi à sa taille niveau puissance, alors pourquoi ne pas imaginer une guerre entre les deux ?

« Dites-moi, qu’auriez-vous à offrir en retour ? »
« Si notre Royal Navy est en perte de vitesse actuellement, je peux vous assurez que nos soldats sont bien meilleurs et nombreux. Si vous voulez un chiffre exact, je pourrais m'en quérir mais l'armée anglaise n'a rien à envier à la France.
commença Morgan. Il est de notoriété publique d'une guerre pourrait se déclencher contre la Lorraine. Si vous croisez les alliances, la Lorraine s'allierait avec les germaniques. La France aura besoin de bons alliés, qui savent tenir une épée et pas seulement naviguer sur la mer du Nord. »

Il se tut un instant. L'armée anglaise était composée de bons soldats, de cette génération que Morgan fait partie. Beaucoup se sont déjà battus, notamment aux Dunes, peu importe leur clan. L'expérience et la motivation de la guerre ne pouvaient qu'être positif. Puis il reprit :

« Quelques navires contre des milliers d'hommes, cela me semble équitable comme échange de bons procédés, qu'en dites vous, Froulay ? »

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MessageSujet: Re: Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric]   Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric] Icon_minitime21.05.12 23:54

« Je préférais en discuter avec vous auparavant, Froulay, pour savoir de quoi il en retourne. Vous connaissez votre roi, je connais le mien, je sais que vous maîtrisez votre sujet. »
Aymeric acquiesça sans commenter. Sa fonction de ministre, sa présence fréquente au Conseil et son grade dans l’armée en faisait un interlocuteur de choix avant de s’adresser directement à Louis XIV, au même titre que l’était Richmond pour le roi d’Angleterre. Si la situation avait été inversée, si le comte avait été chargé du même genre de mission que son ami, nul doute que c’est lui qu’il serait venu trouver pour prendre avis. C’était un sujet délicat que les alliances, en cette Europe où l’on pouvait si vite se tourner contre l’allié d’hier, et mener à bien ce genre de négociations avec monarques, empereurs ou autres dirigeants n’était pas une chose aisée, loin de là. Difficile de trouver un terrain d’entente, de ménager des intérêts communs, surtout entre deux pays avec un passé lourd comme l’était celui de la France et de l’Angleterre. Il était rare de voir durer de solides accords entre les deux éternelles ennemies, et celui que proposait Richmond était loin d’être le plus évident.

C’est ce que ne manqua pas de relever Froulay. En dépit de toute l’amitié qu’il portait à Morgan, rien ne lui semblait plus prévisible que le refus du roi pour l’heure bien plus intéressé par les avantages qu’avait à offrir la Hollande. Il en était ainsi des relations à Versailles comme dans toutes les cours d’Europe, où sentiments personnels et politique ne cohabitaient pas toujours de la plus harmonieuse des façons. Rares n’étaient pas les fois où l’on pouvait craindre, sur les champs de bataille, de se trouver face à un ami, et bien que la chose ne fut pas encore arrivée à Aymeric, celui-ci avait quelques raisons bien fondées de craindre une telle conséquence des tensions actuelles. Car si une guerre éclatait, les armées françaises risquaient fortement de se trouver seules face au reste de l’Europe. Or à la cour comme lors de ses quelques voyages ou via des correspondances soutenues, le comte avait noué nombre d’amitié en dehors des frontières du royaume. Richmond en était un brillant exemple, car il était certain que, si Louis XIV refusait effectivement tout accord avec Charles II, le conflit qui grondait entre France et Lorraine opposerait également les premiers aux Anglais.

Mais là n’était pas – encore – la question et pour l’heure, les tensions semblaient suspendues à l’entrevue qui devait se dérouler sous peu entre le roi et la princesse de Lillebonne. Pour l’heure, nul retournement d’alliance, et celle qui liait les Provinces-Unies et la France restait hautement intéressant. Elle permettait aux deux plus grandes puissances européennes de se trouver dans le même camp, tout en évitant au royaume français un engagement trop concret et coûteux dans les guerres qui opposaient Anglais et Néerlandais. Dans le contexte actuel, c’était un avantage sur lequel on ne pouvait se permettre de faire l’impasse.
Cela dit, les arguments de Richmond ne furent pas sans sens.
« Si je puis me permettre, la seule bataille où la France s'est engagée personnellement fut celle de Dungeness et ce ne fut pas un succès, loin de là à ce qu'on m'a raconté, répondit-il en tirant un hochement de tête à Froulay qui avait eu des échos précis de cette défaite-là. Est-ce vraiment une bonne idée de se ranger du côté hollandais qui vous trahira une fois la guerre finie ?
- Certes. Mais pouvez-vous seulement me citer un pacte qui ait tenu au-delà d’une guerre ? demanda Aymeric avec un sourire songeur. Il ne se noue guère que des alliances de circonstance, ces derniers temps, Richmond, et les circonstances sont favorables aux Hollandais. »

C’était là une façon que le comte jugeait intelligente de résumer le jeu politique européen. Les évènements se bousculaient tellement vite sur le Vieux continent qu’il semblait à beaucoup impossible de former des accords de longue haleine. Chacun voyait ses propres intérêts derrière les traités, et dès que ceux-ci les forçaient au compromis ou s’en éloignaient, bien peu étaient ceux à tenir leurs promesses. La France n’était pas exempte du genre de trahisons qu’évoquait Morgan, à l’instar de la plupart de ses belliqueux voisins.
C’est pour cette raison et parce qu’il ne saurait s’engager totalement sur la réponse de son roi qu’Aymeric demanda à son ami de lui expliquer ce que sa patrie avait à offrir dans le cas où un rapprochement serait envisagé. Après tout, l’on n’était jamais à l’abri d’un nouveau retournement de situation, ou d’un changement d’idée de la part de Louis XIV qui faisait à lui seul la pluie et le beau temps dans la politique française.
« Si notre Royal Navy est en perte de vitesse actuellement, je peux vous assurez que nos soldats sont bien meilleurs et nombreux. Si vous voulez un chiffre exact, je pourrais m'en quérir mais l'armée anglaise n'a rien à envier à la France. Il est de notoriété publique d'une guerre pourrait se déclencher contre la Lorraine. Si vous croisez les alliances, la Lorraine s'allierait avec les germaniques. La France aura besoin de bons alliés, qui savent tenir une épée et pas seulement naviguer sur la mer du Nord. »

Aymeric esquissa un sourire à cette dernière phrase, et hocha pensivement la tête alors qu’ils s’étaient peu après dirigés vers le bosquet de la Colonnade. Un instant il observa les lieux, qui n’étaient peuplés que d’un charmant couple qui babillait joyeusement. Aymeric salua en eux une connaissance, bien plus attentif aux paroles de Richmond qu’à ce qui se passait autour d’eux.
« Quelques navires contre des milliers d'hommes, cela me semble équitable comme échange de bons procédés, qu'en dites vous, Froulay ? concluait d’ailleurs l’Anglais.
- Vous n’avez pas tort, Richmond, répondit-il. Reste à considérer les conséquences directes d’un tel revirement. Nous ne sommes pas encore en guerre avec la Lorraine... »
A nouveau, il sourit. Ça n’était pas là de la mauvaise foi mais un simple constat, bien qu’il ne fût un secret pour personne que le conflit ouvert constituât l’issue la plus certaine des tensions actuelles. Aymeric savait l’utilité d’anticiper, mais avait aussi la conviction qu’il ne fallait pas négliger l’instant présent. Or, tant que rien n’était décidé du côté des terres contentieuses, il lui aurait semblé précipité de prendre une mesure telle que celle de renier la Hollande.

« Je ne peux prétendre connaître par avance la réponse que vous fera le roi, reprit Froulay, mais je ne saurais que vous conseiller de ne point trop avoir d’espoir de ce côté. »
Il s’arrêta un instant pour faire face à son ami.
« Cela dit, je ferai connaître les points importants de votre position si le sujet est abordé en Conseil. Ne serait-ce que pour avoir l’occasion de voir ce cher Colbert se récrier à l’idée de nouvelles dépenses ! ajouta-t-il en riant. Vous l’entendriez… Je me demande parfois s’il ose seulement acheter de quoi ce nourrir, tant il est prompt à compter l’argent ! »
Le comte n’était pas grand adepte des médisances, mais le contrôleur général des finances s’y prêtait tant qu’il ne pouvait s’empêcher de glisser parfois quelques piques comme celles-ci. Il leva les yeux au ciel, puis les deux amis se remirent en route. Il ne restait plus grand-chose à tirer de cette conversation : seul Louis XIV pouvait décider du destin de la requête de Richmond.
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants.
Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil !
Discours royal:



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MessageSujet: Re: Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric]   Parlons sérieusement, pour une fois [Aymeric] Icon_minitime30.05.12 0:46

Les déchiraient les nations depuis la nuit des temps. Pire encore, les anglais et les français se faisaient la guerre depuis leur existence et n'avaient jamais manqué une occasion pour avoir le pas sur l'autre, pour tenter de dominer l'autre de sa toute puissance. Par plusieurs fois, l'Angleterre avait presque réussi, cela manquait de peu à chaque fois. Et inversement ? Morgan ne savait pas, on ne lui avait appris que la grandeur de l'Angleterre alors que lui-même n'y avait plus accès à cause des guerres civiles. Il savait à quel point la paix entre les deux royaumes ne durait jamais bien longtemps, alors que les deux souverains étaient cousins puisque Charles Ie avait épousé Henriette de France, la sœur de Louis XIII. Alors pourquoi ne pas combattre ensemble, pour une fois ? Après tout l'Angleterre se moquait bien de la Lorraine actuellement mais si la guerre se déclarait bien et que la France préférait conserver l'alliance des hollandais, l'offre lorraine serait tout à fait alléchante. Tout était bon pour faire une guerre en ce dix-septième siècle pour les anglais, et là ce n'était pas les français en cause, mais les hollandais. La France ne serait qu'un dommage collatéral, mais serait encore une fois l'ennemi.

Pourtant, ce n'était pas la faute de l'Angleterre de faire un pas en avant pour chercher alliance. Cela se matérialisait en cette discussion entre Morgan et Aymeric, à parler stratégie et probable – ou plutôt improbable – alliance. Il était difficile de rivaliser face aux toutes-puissantes Provinces Unies, il ne serait pas trop de dire que c'était leur siècle d'or. Mais, comme disait l'adage, « qui ne tente rien n'a rien » et Richmond lança même la défaite maritime pour calomnier ces hollandais de malheur, ces personnes qui ont accueilli la Cour en exil pour mieux lui poignarder dans le dos. Mais cela ne suffisait pas …

« Certes. Mais pouvez-vous seulement me citer un pacte qui ait tenu au-delà d’une guerre ? Il ne se noue guère que des alliances de circonstance, ces derniers temps, Richmond, et les circonstances sont favorables aux Hollandais. »
« I know. Mais avouez que pour une fois que les anglais et les français batailleraient ensemble, cela serait resté dans les annales. »


Bien sûr, l'avis de Froulay ne valait pas l'avis du Roi mais il connaissait assez Louis XIV pour parler à sa place en guise de pré-entretien. Quoi qu'il en ressorte de cette conversation, Richmond irait faire cette demande d'alliance. La conversation actuelle n'était qu'une mise en bouche et surtout une façon de tourner les mots et de technique d'approche. On ne parle pas de la même façon à un ami qu'à un Roi ! Heureusement d'ailleurs ! Même Morgan, pourtant cousin du roi d'Angleterre, ne se comportait pas en familier avec lui, même si cela ne lui empêchait pas de demander des faveurs à outrance en sachant que son roi ne lui refuserait rien au nom de ce lien familial et leur amitié. Et peut être était-ce au nom de cela que Morgan avait le privilège de négocier une probable alliance, bien plus que le nouvel ambassadeur, l'irlandais Monaghan qui n'avait jamais du mettre un pied sur un champ de bataille.

L'anglais connaissait la guerre pour avoir pris les armes jeune, contre d'autres anglais pour commencer, puis dans cette Bataille des Dunes qui lui laissait un amer souvenir, auquel il ne voulait plus repenser, alors que c'était dans cette même guerre qu'il avait rencontré Aymeric, même si les circonstances étaient quelques peu … étranges. Mais les années passant, il avait compris comment se composait l'échiquier de l'Europe quand il s'agissait des guerres, il fallait toujours se montrer prudent. D'où cette discussion tout en marchant dans les jardins versaillais, cadre bien pittoresque pour un sujet aussi sérieux. Morgan croisant les mains dans son dos, l'air droit tout en exposant ce que l'Angleterre avait à offrir, malgré ce qu'elle avait enduré entre la peste et l'incendie de Londres.

« Vous n’avez pas tort, Richmond. Reste à considérer les conséquences directes d’un tel revirement. Nous ne sommes pas encore en guerre avec la Lorraine... »
« Une question de temps mon ami, juste une question de temps. »
répliqua Morgan, sûr de lui, avec un petit sourire en réponse à celui de son ami.

Après tout, mis à part l'Espagne avec un roi enfant et débile, et la Lorraine avec un duc vieillissant spécialité dans la versatilité, les quatre grandes puissances avaient des souverains jeunes : Louis XIV avait vingt-huit ans, Guillaume III seize ans, Léopold Ie vingt-six ans et Charles II ferait presque office de vieillard avec ses trente-six ans. La jeunesse voulait la guerre et même si la Lorraine n'était qu'un prétexte, toute la jeune génération pourrait prouver sa bravoure sur les champs de bataille. Donc oui, une simple question de temps, de savoir quand le roi de France recevrait enfin la princesse de Lillebonne pour que cela se fasse enfin.

« Je ne peux prétendre connaître par avance la réponse que vous fera le roi, mais je ne saurais que vous conseiller de ne point trop avoir d’espoir de ce côté. Cela dit, je ferai connaître les points importants de votre position si le sujet est abordé en Conseil. Ne serait-ce que pour avoir l’occasion de voir ce cher Colbert se récrier à l’idée de nouvelles dépenses ! Vous l’entendriez… Je me demande parfois s’il ose seulement acheter de quoi ce nourrir, tant il est prompt à compter l’argent ! »

Morgan éclata de rire à son tour. Ce n'était pas la première fois qu'il entendait parler de ce ministre, ce Colbert, que personne ne semblait apprécier, mis à part le roi pour des raisons comptables. D'ailleurs, il se devait de répondre alors qu'ils quittaient le bosquet des Colonnades pour un autre plus discret, la salle des Marronniers.

« Vous allez rire mais nous avons son twin anglais. Lord Ashley est si près de ses sous qu'il doit passer son temps à compter chez pièce du trésor royal, cherchant s'il en manque une et traquer le coupable, fut-il un rat ! »

La conversation prenait une tournure plus amusante, plus détendue et ce fut le sourire aux lèvres que Richmond se tourna vers son ami alors qu'ils marchaient dans les allées parallèles à l'allée centrale, remontant vers le château.

« Savez vous à quoi je pense, mon ami ? Que notre dévouement à notre patrie suite à cette discussion vaut bien de trinquer. il se tut un instant, l'air malicieux.A la santé de nos rois respectifs, évidemment ! What else ? »



FIN
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