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 Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté

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MessageSujet: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime27.02.12 18:09





Andréa


de Bellevue




(MELANIE LAURENT)


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« Je suis malhonnête, et tu peux toujours être sûr qu'un homme malhonnête va être malhonnête... Franchement. Ce sont les hommes honnêtes qu'il faut surveiller car on ne peut jamais savoir lorsqu'ils vont faire quelque chose d'incroyablement...stupide. »

    ► 25 ans
    Un bien bel âge, rempli d'aventures et de choses qu'une fille normale n'a pas vraiment le droit de faire. Mais que voulez vous, Andréa n'a jamais vraiment su être conventionnelle.
    ► Demoiselle de Bellevue, pirate
    Stradivarius, tel est son nom sur les mers. Mais aux yeux du monde, elle est juste la fille du lieutenant général de Nouvelle France, le marquis de Bellevue et d'Orsainville. Une double vie qu'elle mène à merveille … du moins pour l'instant.
    ► Française, de Bretagne
    Elle a grandi en Bretagne mais a fait de nombreux allers et retours vers la Nouvelle-France où se trouvait son père. Et puis, avec son ancien bateau l'Athéna, elle a sillonné principalement la région des Caraïbes mais pourquoi rester juste dans un seul endroit ? Mais elle garde de la Bretagne ses cheveux clairs et ses yeux océans.
    ► Célibataire mais … c'est compliqué !
    Andréa n'est pas en couple, mais elle reste un être humain avec un cœur qui bat et des sentiments qui peuvent en découler. Prise entre un aventurier qui lui manque quand elle part trop longtemps et un ennemi trop beau pour ne pas flancher, elle peut faire semblant de rien mais c'est une véritable tempête en elle. Son cœur est à son image : indomptable …
    ► Catholique
    Enfin, c'est un grand mot. Elle a redécouvert la religion en venant à Versailles mais elle n'avait que faire de Dieu sur les mers. Disons qu'elle est déiste : il y a un dieu là-haut mais est davantage un petit voyeur qu'un seigneur tout puissant !
    ► Bisexuelle
    Comme elle dirait elle-même, on fait avec ce qu'il y a quand on pose le pied à terre. Andréa se moque de ce que l'on peut penser de cette double sexualité, elle s'épanouit avec et avoue avec un petit sourire que les femmes ont des avantages que les hommes n'ont pas, et inversement !



♕  PROTOCOLE ♕ 
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

« 
Un enfer ! Me voilà réduite à coller les bas d'une marquise juste parce qu'elle est une lointaine cousine de mon père et qu'elle aime mon esprit. Ce qui m'horripile est que je suis sur la terre ferme, moi qui n'aspire qu'à la mer et voyager, le plus long chemin que je fais c'est aller jusqu'au grand canal. Quelle aventure ! … D'accord, je suis d'une médisance sans nom, je dois avouer que le Château est absolument merveilleux et qu'il y a plus de vie que dans une ville entière. Il suffit de laisser traîner un peu ses oreilles pour avoir des informations sur tout le monde et ces mêmes personnes vous adorent quand vous crachez sur autrui. C'est un divertissement comme une autre, cela me plaît grandement, disons que cela occupe les journées. Puis le soir, il y a les appartements où je fais sensation en battant ces messieurs au billard ! Sauf le Roi, je n'oserais pas, je me retiens à chaque fois.

Mais il y a des jours où les journées s'étirent où j'ai envie d'arracher ce corset, prendre la première robe venue et courir vers le premier bateau pour partir loin, retrouver ma vie, celle que je mène depuis si longtemps. Je tente d'économiser un peu pour racheter un bateau et repartir. Je suis donc à la recherche de 80 000 livres. Et avec une vie à la Cour à tenir, je ne suis pas prête de regagner la mer, sauf si mon argent est acquis illégalement. N'oubliez pas, je suis une pirate …
 »

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

« 
Tuer un Roi ? Oui, cela semble évident. Tout le monde rêve de pouvoir, de gravir les échelons, à Versailles surtout ! Je me souviens tout de même d'un bateau ennemi où le capitaine fut trahi par un de ses amis. L'ami a fait boire le capitaine jusqu'à ce que celui-ci soit complètement ivre. Puis il l'a emmené en mer, dans un endroit infesté de requins et l'a jeté à l'eau. Le lendemain, ledit ami était capitaine ! Les courtisans ne valent pas mieux que les pirates, soyez en certains.

Sur le roi Louis XIV, beaucoup de choses sont dites, j'ai entendu des histoire de complot. Si j'y crois ? Oui. Si j'ai des preuves ? Absolument pas. Et je n'irais pas en chercher, le souverain doit bien avoir des espions ou des gens habilités à ça, non ?
 »

COLOMBE OU VIPÈRE ?

« 
Je pense qu'il faut être un savant mélange des deux pour réussir. Avoir l'air d'une douce colombe mais avoir en réserve assez de venin pour se défendre et briller en société. A la Cour, il est difficile de faire totalement abstraction aux histoires de Cour, aux rumeurs et aux vies de certaines personnes. Après, c'est au choix de répéter ou pas ces paroles et laisser la rumeur se propager. Personnellement, je n'en répète qu'une infime partie, les plus intéressantes ou celles qui concernent les personnes que je n'aime pas. Oui, je sais, c'est un coup bas et alors ? A Versailles, je n'ai pas vraiment croisé de personnes avec un honneur intact, on s'abaisse tous comme des animaux, et parfois ce n'est pas déplaisant !
 »

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

« 
J'aime beaucoup de choses, j'ai envie de beaucoup de choses mais si vous voulez une liste …

- les voyages : mais ce n'est même plus un loisir, c'est un mode de vie. J'aime partir en mer sur mon bateau et mener cette vie de bohème qui me mène vers mes idéaux. Je suis d'accord que la piraterie n'est pas l'activité la plus distinguée mais j'aime cette vie et je la reprendrais une fois mes finances au beau fixe
- les balades à cheval : si le vent ne peut venir fouetter mon visage sur le pont de mon bateau, il le fera en plein galop. J'aime me promener dans la nature et participer pourquoi pas à la chasse. Ce n'est pas conventionnel mais c'est amusant et grisant !
- la musique : je joue du violon depuis mon plus jeune âge. J'aime cet instrument, peu évident à manier mais si doux quand on l'a dompté. Un peu comme moi en somme. Et si je m'appelle Stradivarius pour mes compères pirates, c'est en homme à cet amour que je porte pour le violon.
- les échanges épistolaires : j'adore écrire, cela me permet d'avoir des nouvelles du monde entier sans véritablement bouger. Et cela s'est accru depuis que je n'ai plus mon bateau, que je reste à terre par défaut. J'écris essentiellement à mon père en Nouvelle-France, à Silvestre quand je sais où il se trouve et à d'autres.
- les arts divinatoire : à force de croiser des soit-disant sorcières et voyantes, je me suis penchée sur leurs activités. Si je n'ai pas essayé tout ce qui tourne à l'herboristerie, j'ai eu un véritable coup de cœur pour la voyance. Cela passe par l'astrologie (lire dans les astres), la cartomancie (lire dans les cartes, le tarot en particulier) et la chiromancie (lire dans les lignes de la main). Je pense avoir développé une sensibilité, surtout au niveau des cartes, car mes prédictions sont souvent bonnes. Quant aux lignes de la main, il suffit de se pencher sur la main pour interpréter et l'astrologie, de lever son nez en l'air. D'ailleurs, je me tire souvent les cartes, par habitude.
- la danse : Je n'ai pas l'occasion de danser le menuet sur mon bateau mais l'on me dit gracieuse et j'ai beaucoup appris durant mon éducation, je le mets donc à profit lors de grands événements !
- l'escrime : Je n'ai pas appris avec un maître d'armes mais au fil des années et des équipages avec qui j'ai partagé ma vie. Ma façon de me battre n'est pas vraiment catholique mais du pendant que je reste en vie, c'est tout ce qu'il y a de plus important !

Quant aux envies, j'en ai qu'une : me payer un bateau et repartir sur les flots.
 »


♕  HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► No'
► mais heu c'est mal de demander l'âge !
►Très régulière ^^
► Longue vie au Roi \o/
► C'est l'aura de un de mes moi qui m'a conduite ici XD
► Ce forum, c'est le maaaaaal



Dernière édition par Andréa de Bellevue le 04.03.12 18:57, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime27.02.12 18:10

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Partie 1

l'enfant et la mer

_________________________________________________

« 
Je ne vois pas pourquoi je vous conterais à nouveau mon histoire, Madeleine.
Parce que la marquise ronfle autant qu'un ivrogne, qu'aucune de nous deux n'a envie de dormir.
Bon d'accord, mais c'est la dernière fois.


Je suis Andréa de Bellevue, fille de Charles , seigneur de Ouessant, marquis de Bellevue et d'Orsainville, lieutenant-général de Nouvelle-France. Nous venons de Bretagne où j'y ai passé mon enfance mais mon père vit depuis douze ans en Nouvelle-France et je m'y rends régulièrement. Nous ne sommes ni pauvre, ni riche, nous vivons selon nos moyens et n'avons jamais prétendus à vivre au-dessus de notre condition. Plus bas, peut être … J'ai perdu ma mère lorsque j'avais trois ans, autant dire que je ne l'ai jamais connue. Mon père a préféré ne jamais se remarier et nous a élevé, mes deux frère, ma sœur et moi, avec l'assurance que nous ferions honneur à notre famille. Je peux dire que trois sur quatre ont réussi, moi aussi officiellement, mais mon histoire prouvera que je n'ai pas vraiment respecté l'éducation de mon père. Je ne pense pas m'attarder sur mon enfance, elle est classique. Une jolie maison, des cris d'enfants, des jeux dangereux non loin des falaises et des histoires d'aventuriers racontées au coin du feu par notre gouvernante. Ah ces histoire d'aventures …
 »

Moi quand je serais grand, je suis maréchal !
Et moi amiral !
Moi je serais une grande femme de lettres !
Moi je veux être comme Tristan !
Ah non, Andréa, tu ne peux pas être amiral.
Pourquoi ?
Parce que c'est une fonction d'homme.
Je pourrais croire que je suis un homme et changerait Andréa en André !


Charles poussa un soupir avant de faire un sourire à sa fille. Andréa avait à peine sept ans et déjà, elle n'en faisait qu'à sa tête. La voilà dans l'idée de faire partie de la marine ! Mais comment expliquer à une enfant si jeune et effrontée qu'il y avait des choses interdites en ce monde, seulement réservées aux hommes, que la vie des femmes devaient attendre leurs maris partis sur les flots ou à la guerre. En parlant de guerre, cela s'agitait dans Paris, les parlementaires se révoltaient face à Mazarin et la colère n'allait pas tarder à exploser, Charles devra bientôt quitter les siens pour se choisir un camp, celui du Roi il va sans dire, enfin plutôt de la régente et du cardinal. Le père ne tarderait pas à quitter le manoir familial, mais il voulait profiter de ces enfants avant tout. Chacun avait d'admirables qualités : Antoine serait un brillant militaire de par son agilité à l'épée et son intelligence, Tristan avait l'âme d'un politicien même s'il parlait de la mer aujourd'hui, Cécile était tout en douceur et en jolis mots. Quant à Andréa … Ah Andréa, sa petite princesse, elle était encore bien jeune mais avec son bagout et son côté tête brûlée, elle devait avoir un destin hors du commun. Mais le père ne savait pas à quel point il avait raison. Tous ses enfants se trouvaient dans le selon autour de leur père souriant et c'est Andréa qui reprit la conversation, sautant sur le fauteuil.

Je pourrais aussi être pirate !
Pirate ? Quelle drôle d'idée !
Si je ne puis être amiral, je dirigerais des pirates ! Et tous les trésors seront pour toi, papa!


Le père eut un sourire amusé. C'était tellement touchant et sincère, et surtout tellement vrai plus tard ! Il prit sa plus jeune enfant pour la poser sur les genoux. De ses petits bras, Andréa enserra le cou de son père et se blottit contre lui.

« 
Vous voyez, rien de bien palpitant. conclut Andréa
Mais peu ont une enfance extraordinaire, j'ai grandi dans le Berry le plus normalement du monde aussi. Votre père a fait la Fronde ?
Oui, il est monté sur Paris avec Antoine. Je n'ai pas tous les détails mais je sais qu'ils ont été braves et fidèle au Roi. Voilà pourquoi mon frère devint capitaine et mon père eut la charge de lieutenant-général de la province de Nouvelle-France.


Quelle fierté ! J'avais douze ans et j'étais la fille et sœur la plus heureuse du monde. J'ai eu en tête ce jour là de faire honneur à ma fille. Vous me direz, ce n'est pas avec ma vie que je peux les rendre fier, mais je pense que si. Après tout, j'étais une des pirates les plus recherchées, j'avais une grande réputation d'insaisissable et de capitaine qui n'abandonnait pas le combat, sauf quand je le savais perdu d'avance, rester serait une bêtise.

Et là vous êtes donc partie en Nouvelle-France ?
Non, mon père ne voulait nous emmener. Il n'a pris que Tristan avec lui. Antoine restait à Paris la plupart du temps. Cécile et moi furent envoyées dans un couvent pour parfaire notre éducation.
Au moins, vous étiez toutes les deux, pour vous soutenir.
Nous sommes restées ensemble une seule année. Elle quitta l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec pour se marier à un marquis. Elle avait l'air ravie et semble toujours heureuse en ménage encore aujourd'hui. Sans aimer son mari, ils s'apprécient, s'entendent bien. Et pendant ce temps là, j'ai passé trois années seule dans cet endroit, où quelques interludes de voyages étaient dignes des plus grands moments de fête !
Vous alliez voir votre père ?
Exactement. Et prendre la mer m'a fait prendre conscience que là était ma vie. Pas enfermée avec des femmes destinant leur vie à Dieu. Pauvres femmes quand j'y repense, je fus bien méchante avec elles …

 »

Pour l'amour de Dieu, Andréa, cessez de vous tortillez comme si vous étiez un ver !

Était-ce sa faute si elle s'ennuyait à mourir dans cet endroit ? Et il fallait avouer que la leçon de latin n'était pas sa matière favorite, loin de là même. Encore, les enseignements de géographie étaient les rares trouvant grâce à ses yeux verts. Le reste du temps, elle avait la bougeotte. Incapable de tenir toutes ces heures assises à écouter et apprendre toutes ses leçons, Andréa avait passé du temps punie, à faire des traductions de latin ou recopier des passages de la Bible. Pas très pédagogique ni très motivant pour l'adolescente de quatorze ans, préférant encore les corvées de nettoyage ou de ménage, au moins cela était plus utile. Elle avait quatorze ans, devenait une jeune fille pleine de vie et l'enceinte de ce couvent devenait trop petit pour ses rêves et ses envies. Mais il y avait des menaces qui marchaient :

Si vous n'arrêtez pas, votre père sera prévenu de votre comportement.

L'adolescente s'arrêta net. Cette bonne sœur était vile d'utiliser un pareil stratagème mais il était diablement efficace ! Andréa la défia du regard avant de se réinstaller sur sa chaise et tenter de se concentrer. Mais comment tenir quand on sait que, dans deux semaines, un bateau l'emmènerait vers son père. Traverser l'Atlantique, sentir le vent salé fouetter son visage et s'engouffrer dans sa chevelure blonde et ne voir que la mer à perte d'horizon. Chaque voyage était une véritable épopée à ses yeux, Andréa aimait ces jours passés en mer, un peu comme une seconde maison, une véritable passion. Mais l'autre côté aussi, cette Nouvelle-France qui avait un goût d'aventures. Étant donné son jeune âge, et surtout son sexe, il lui était impossible de découvrir ces terres, limitant ses déplacements entre Québec et Montréal, ce qui était davantage que presque toutes les filles de son âge, mais pas assez pour elle … D'un coup, un bruit sec la fit sortir de ses pensées.

Andréa ! Que veut dire Deus dedit, Deus abstulit : sit nomen Domini benedictum ?
Je … Je ne sais pas.
Si vous ne brilliez par votre absence constante, vous le saurez peut être. Enfin, peut être que la géographie que nous allons voir saura vous faire rester parmi nous.


Un petit sourire effronté vint sur les lèvres de l'adolescente. Là, si on la prenait par les sentiments …

« 
Jusqu'à quel âge avez vous vécu dans ce couvent ?
Un peu avant mes seize ans, mon père m'a enfin sorti de là pour me placer chez une vieille amie à lui, avec quelques autres jeunes filles. Je pouvais enfin jouer du violon sans que l'on me dise que c'était un instrument du diable, je pouvais un peu mieux vivre.
Et vous n'y êtes pas restée ?
Officiellement, je n'en suis partie aux alentours de mes vingt-trois ans.
Et officieusement ?
Je n'y ai pas passé une année.
Comment cela se fait ?
Ma vie maritime a commencé véritablement dans ma seizième année.


J'ai eu le droit de passer quelques semaines avec mon père, profiter de lui et fêter mon anniversaire avec lui et Antoine qui était de passage. Je ne voulais plus repartir, j'ai pleuré à chaudes larmes mais je devais rentrer en France terminer mon éducation. J'ai détesté ce voyage jusqu'à l'arrivée d'un bateau pirate. Ils sont venus sur le bateau, menaçants et terrifiants, pillant, menaçants tout en étant fascinants. Je ne sais pas pourquoi mais je fus une de leur otages, nous étions trois. Et j'avais beau avoir peur, jamais je n'ai flanché, ni pleuré comme ma servante. Je me suis toujours défendue, je n'ai laissé aucun me toucher et j'ai menacé avec la première arme tombée sous la main. Si ma servante fut vendue et l'autre exécuté, ils me gardèrent à bord, la capitaine appréciait mon tempérament. Et il m'a proposée de rejoindre son équipage. J'ai dit oui, du moins mon esprit aventurière a accepté, car la jeune fille que j'étais ne faisait pas la fière. Pourtant, je m'y suis plu, malgré les tâches ingrates et les mains mal placées. En y repensant, ce bateau pirate n'était pas du grand luxe mais j'y ai appris quelques rudiments de vie de pirate. Jusqu'à ce jour …
 »

Mademoiselle de Bellevue ?
C'est moi-même.
Arthur de Roberval, votre père m'a demandé de vous récupérer saine et sauve avant de vous ramener en terre française.
Ne pouvez vous pas me ramener à Québec ?
Désolée mademoiselle, ce n'est pas prévu dans mes plans !


Roberval, cet homme de la mer l'avait « sauvée » des pirates. C'était un bien grand mot, son équipage avait tiré sur le bateau pirate, Andréa avait assisté à tout cela impuissante, ne sachant pas tirer ni vraiment se battre. Et puis quand un homme lui avait demandé si elle était Andréa de Bellevue, elle ne pouvait être que fière qu'on la recherche. Puis quand le capitaine Roberval lui parla de son père, ses envies de voyages et de liberté se heurtèrent à sa conscience, elle ne voulait pas que son père soit malheureux à cause d'elle.

Une fois au port, Andréa remercia le capitaine et partit pour la maison où elle vivait. Il faisait déjà nuit et plutôt que réveiller ses occupants, elle entra dans sa chambre par la fenêtre, le battant n'était pas bien solide. Sans faire de bruit, elle se mit à écrire à son père pour le rassurer de son état. Puis l'adolescente regarda la chambre autour d'elle. Non, Andréa ne pouvait pas rester là, elle se sentait comprimée, étouffait presque. Une idée, à la fois folle et machiavélique, lui vint. Elle rédigea une autre lettre, pour la propriétaire des lieux en lui disant qu'elle restait finalement en Nouvelle-France et qu'il fallait expédier ses affaires chez une amie qui les emmènera à Andréa. Prenant quelques affaires, dont son violon, Andréa poussa le vice de voler des habits d'homme. L'aube se profilait à peine quand la jeune femme quitta sa chambre, se rendit chez son amie, la réveilla pour lui dire son plan. Après s'être fait traité de folle, Andréa eut raison de son amie qui la couvrirait. Un plan simple : l'amie se faisait passer pour Andréa quand son père écrira ! Après une dernière accolade, la bretonne partit vers le port. Le bateau de Roberval était toujours là, on s'activait autour, il n'allait pas tarder à partir. Déguisée en homme, prenant le nom d'André – tout en ayant une pensée pour son père avec ce prénom – elle se fit engager comme moussaillon, et repartit en mer.


« 
Et je suis donc repartie en mer.
Et personne ne s'est douté que vous étiez une femme ?
Pas un seul ! J'ai menti sur mon âge, j'ai dit que j'avais à peine quinze ans, d'où mes traits fins et l'allure androgyne.
J'ai une question stupide mais … et pour votre poitrine ?
Des bandages serrés doublés de chemises amples, tout simplement.


Le capitaine Arthur était un vrai marin, un homme de la mer pur et dur. Il m'a appris à me battre à l'épée. De vraies leçons avec un homme de sa trempe, je n'ai jamais oublié ses bottes et je m'en suis servie à plusieurs reprises, plusieurs m'ont sauvées la vie. Il m'estimait, enfin plutôt mon double masculin, et j'ai appris beaucoup de choses sur la vie en mer à ses côtés. Je m'en voulait presque de lui mentir.

Combien de temps êtes vous resté avec lui ?
Quelques mois, je n'ai pas vraiment compté mais environ huit mois. Je l'ai quitté lorsqu'on fit escale à La Guaria. Je suis partie, je voulais voir comment cela se passait ailleurs. Je me suis engagée sur un autre navire français et je suis passée chez les pirates.
Quel âge aviez vous ?
A peine dix-sept ans. J'ai posé le pied sur l'Athéna avec grand plaisir.
Et comment est venu votre surnom ?


C'est très simple. Je me faisais toujours appeler André à cette époque. J'avais toujours mon violon et j'en jouais comme je faisais souvent. Et un des marins, se faisant appeler Smitty – on sait rarement les vrais noms des gens dans ce genre de vie – avait confondu mon nom avec celui de mon violon. Cela donnait « Il est beau votre André, Stradivarius. » et cela fit rire les membres présents. Je l'ai pris au mot et j'ai demandé qu'on m'appelle comme cela à partir de ce jour. Si vous dites Stradivarius dans la mer des Caraïbes, on vous parlera davantage de moi que du violon. J'ai volé la vedette mon instrument dans une région du monde. La vie commençait enfin pour moi.
 »





Dernière édition par Andréa de Bellevue le 04.03.12 2:39, édité 1 fois
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Partie 2

Stradivarius,

pirate

_________________________________________________

« 
Comment êtes vous devenue capitaine ?
Comme un roi le devient : avec la mort du précédent.
Juste comme ça ?
Bon, d'accord. Moi, ce fut un tout petit peu plus compliqué qu'un « le capitaine est mort, vive le capitaine ! » mais c'est pour la version simplifiée.
Et la version longue ?


La vie de pirate n'est pas la plus ordonnée mais il y a quand même une hiérarchie. J'ai réussi en un rien de temps à être le Maître, le second du capitaine pour faire simple. L'ancien était un idiot et il fut facile de lui trouver un sale coup pour le faire tuer. Et quand le capitaine Ango, un ivrogne de première catégorie, est mort, il était normal que je le remplace. Tout le monde n'était pas d'accord mais il fallait que je me fasse respecter. Pourtant, j'étais encore un homme à leurs yeux.

Quand ont-ils appris que tu étais une femme ?
Quelques mois plus tard, à cause d'une blessure mal placée. Il est fou comment les hommes changent d'avis quand ils se rendent compte qu'ils sont dirigés par une femme !
Qu'avez vous fait ?
J'ai pris mon pistolet, j'ai tiré sur les plus révoltés, et par un idiot que je n'aimais pas par la même occasion, histoire de dire que tout le monde pouvait se prendre une balle entre les deux yeux pour tentative d'insurrection. Et si deux-trois ont tenté après de me tuer, ce sont eux qui furent dévorés par les requins.


Seulement voilà, si l'équipage arrivait à digéré le fait que je sois une femme car je gouvernais ce bateau d'une main de fer malgré mon jeune âge, mes ennemis ne le savaient pas encore. Bien sûr que j'avais des ennemis, Madeleine ! Je suis une pirate, j'ai en ennemis les autres pirates sur ma route, les navires marchands et ceux appartenant à des corsaires. C'est dans ces mers que j'ai découvert mon grand ennemi, un espagnol bouclé comme un mouton et qui s'avéra un redoutable adversaire, très explosif ! Autant que notre rencontre …
 »

Avoir des ennemis, ça ne fait pas de mal. En avoir un à sa hauteur, c'est juste le bonheur total. Pour certains, cela pouvait paraître complètement fou, mais c'était le pur bonheur pour Andréa. A la mort du capitaine Ango, la jeune femme avait pris les commandes du navire, même si elle le dirigeait depuis un petit temps puisque l'autre passait son temps à picoler ou se plaindre de sa goutte. Beaucoup avaient tenté de se révolter mais elle eut vite fait de les calmer, avec une technique très simple : viser le plus révolté et le plus stupide, tirer une belle dans la tête et c'était fini. Pour garder une certain crédibilité et sa réputation, Andréa s'habillait encore en garçon avec ses pantalons bouffants, ses chemises et surtout son éternel chapeau pour cacher ses longs cheveux blonds, elle n'avait jamais eu le courage de les cacher. Sous cet attirail, elle était Stradivarius, pirate des mers. Avec un nom pareil, elle ne disait pas tout à fait qu'elle était un garçon, c'était juste une évidence pour ses adversaires. En particulier pour son ennemi, Felipe de Palma. Plusieurs fois qu'ils se rencontrèrent, plusieurs fois que des coups de canons retentirent. De nombreuses victoires côté pirate mais il n'y avait jamais eu de confrontation. Tout au plus, Stradivarius s'accrochait aux cordages pour saluer son ennemi.

Peut être qu'aujourd'hui, l'espagnol voulait en découdre car son bateau s'approchait dangereusement de l'Athéna, son brigantin à deux mâts. Mais on ne s'attaquait pas à des pirates comme cela ! Ils devaient investir le bateau ennemi. Trop heureuse de poser les bottes sur le navire ennemi, Andréa et ses hommes se battirent face aux corsaires espagnols pendant que s'échangeaient divers coups de feu et de canon. La jeune femme savait bien se battre, maniait aussi bien le pistolet que l'épée et n'avait pas peur de mettre un poing dans la face de son adversaire. Elle en mit pas mal à terre, six à première vue, peut être plus, mais à son tour, elle rencontra les planches de bois du bateau, assommée dans son dos, par un type sans honneur.

Doucement, Andréa se réveilla, un mal de crâne lancinant à l'arrière de la tête. Voulant se relever, elle découvrit avec surprise qu'elle était attachée à une chaise et tenta de s'en dégager, jusqu'à ce qu'elle entendit un petit rire étouffé. Elle leva les yeux vers l'homme face à elle. Palma : 1, Stradivarius : 0. L'espagnol – qui n'avait rien d'espagnol avec ses boucles blondes et ses yeux bleus – debout et le sourire triomphant, semblait savourer sa victoire. Andréa ne baissa pas les yeux pour autant, son regard vert le toisait de toute sa hauteur.

Enfin, face à face !
Face à face, une bien belle expression alors que je suis sur une chaise, attachée.
Vous n'allez pas faire la fine bouche, mon cher ennemi.


Il s'était approché d'elle, la jeune femme ne sourcillait pas, même si elle savait bien ce qu'il allait faire. Mieux, elle s'en délectait d'avance. Il était toujours plaisant de bien contempler son ennemi, voilà pourquoi Felipe lui enleva son tricorne … pour y voir tomber une cascade de cheveux blonds ! Les grands yeux surpris de l'espagnol, suspendre son geste quelques secondes, cela valait tout l'or du monde pour la belle qui lui fit un charmant sourire, à la fois amusé et sarcastique.

Surprise ! dit-elle, amusée.

Il n'avait pas l'air d'en revenir, elle ne le quittait pas des yeux pour garder en mémoire la moindre expression. Il n'était pas vilain garçon en y regardant de plus près, même si elle cherchait encore le côté espagnol. Puis elle l'entendit rire. Devenait-il fou ? Il y avait de quoi, quand on a cumulé des défaites face à une femme … Elle le laissa sombrer dans la folie quelques instants.

Allez, trêve de plaisanterie.
C'est vous qui étiez entrain de rire.
Soyons sérieux : il est où votre capitaine ?
Attachée à une chaise en face d'un imbécile bouclé.
Si vous continuez, je vais me fâcher. Vous n'êtes qu'une …
Une femme ? Vous ne devez pas beaucoup voyager pour ne pas savoir qu'il existe des femmes pirates !
Mais capitaine … Allons, cela est trop !


Était il idiot ou le faisait-il exprès ? En y réfléchissant quelques secondes, Andréa opta pour la première, ce garçon n'avait pas inventé la poudre et il fallait peut être jouer là-dessus, au moins pour être détachée. Poussant un soupir à fendre une pierre, la jeune femme prit son air le plus désespéré.

Vous avez gagné, j'ai menti. Détachez moi s'il vous plait.
Et pourquoi le ferais-je ?
Parce que je suis une pauvre fille dont les poignets sont endoloris et que jamais, je ne pourrais m'enfuir avec vous face à moi.


Ce qu'il ne fallait pas dire pour flatter un homme. Felipe hésita, puis finalement la défit de ses liens. Roulant des yeux tant qu'il ne pouvait pas la voir, elle se dit que les hommes étaient bien stupides. Elle se releva, massant ses poignets, rougis par les cordes. Maintenant il fallait s'enfuir, mais comment ? Elle se trouvait dans la cabine de Palma, elle ne pouvait pas se rendre sur le pont, il y avait trop d'hommes, puis une idée lui vint. Alors que l'homme s'était tourné un instant, elle saisit un couteau sur la table et, arrivant par derrière, lui plaqua au niveau de la gorge, pour l'emmener jusqu'à une fenêtre de cabine. Son bateau n'était pas si loin, son évasion était possible.

Que cette journée reste à jamais celle où vous avez failli capturer le capitaine Stradivarius.

Elle le lâcha et le poussa avec violence, monta sur le rebord de la fenêtre et sauta dans la mer. La hauteur ne lui faisait pas peur, ni même de nager jusqu'à son navire. Elle se tourna une dernière fois pour voir son ennemi la fenêtre, faisant des gestes et semblant parler. Ce n'était que la première d'une longue série de rencontres …

« 
Quelle rencontre !
Et je ne vous ai pas dit mais son équipage a essayé de me tirer dessus, heureusement j'étais trop loin.
Je me doute que vous vous êtes revus et que votre réputation n'a fait que s’accroître.
Pensez vous ! Une femme pirate, capitaine de surcroît, cela s'est répandu comme une traînée de poudre ! Je pouvais abandonner de temps en temps les pantalons bouffants pour quelques robes médiocres, histoire de les narguer davantage.
Et avec cet espagnol ?
Nous nous sommes recroisés plusieurs fois, mais j'ai un souvenir particulièrement amusant, une de mes grandes victoires.

 »

Mais je dois passer !
Je le sais bien capitaine mais l'Espada de Neptuno nous barre le chemin, il suffirait de passer par l'est et …
Non ! A l'est, il y a des navires français, cela est pire, ils seraient capables d'être compétents.


Surtout qu'ils seraient capables de la reconnaître si elle était capturée ! Andréa n'était pas stupide à ce point et elle savait que sa seule chance était de passé sur le corps du bateau espagnol, et égratigner l’ego de son ennemi préféré. Avec la capitaine de Palma, les conflits étaient réguliers, à croire qu'il la traquait pour lui chercher des poux (qu'elle n'avait pas). Elle devait aller à Tadoussac où elle y louait une petite chambre où Stradivarius se transformait en Andréa de Bellevue avant d'aller rejoindre son père à Québec, qui la croit toujours en Bretagne à sagement étudié et attendre qu'on la délivre. Et elle voulait revoir Silvestre aussi …

Et si vous demandiez le droit de pourparlers ?
Quoi ?
Mais vous savez, dans le code des …
Merci je sais d'où cela vient ! Mais réfléchis triple buse, le code de pirates s'applique seulement entre pirates, et le code est plus un guide général qu'un véritable règlement. Pourquoi ne pas parler de négociations tant que tu y es ? Parler à ce type me …


Andréa suspendit ses paroles et jeta un œil vers le bateau ennemi. Une méchante idée lui était venue et elle quitta le pont pour s'enfermer dans sa cabine. Elle entreprit une bonne toilette, se changea – même si ses robes de pirates ne pouvaient pas rivaliser avec celles des cours européennes – coiffa ses cheveux blonds et mit son beau tricorne qu'elle ne quittait jamais, trouva un parfum dans un de ses tiroirs, ainsi qu'une minuscule fiole où le liquide avait une couleur verdâtre indéfinissable. La sorcière de l'île lui avait bien préciser : une à deux gouttes pour se calmer et cinq pour s'endormir assez vite. Cela lui serait fortement utile. Alors que le soleil se couchait, elle ressortit et interpella Smitty.

Smitty ! Mettez un canot à l'eau, nous allons voir les … ces gens.
Pour quoi faire capitaine ?
Négocier.


Le canot avec un drapeau blanc en guise de paix avança vers le navire espagnol. Sur le pont, Andréa – ou plutôt Stradivarius – venait en paix et n'avait pas pris la peine de porter la moindre arme, ne voulant pas leur laisser le moindre objet. Sans ménagement, deux hommes l'emmenèrent voir le capitaine dans sa cabine. Le plan de la jeune femme était précis et clair, il fallait qu'il se déroule sans accroc, elle ne devait pas montrer le moindre dédain envers de Palma, même si son impertinence avait mille mauvaises blagues sur la chevelure du capitaine.

N'espérez pas, je ne viens pas me rendre, mais négocier.
Depuis quand un pirate de votre genre négocie t'il ?
Depuis qu'il doit absolument passer par cette voie de navigation.
Je ne vois pas pourquoi je négocierais.


Qu'il était agaçant ! Stradivarius avait beau se montrer polie, diplomate, ses poings se serrèrent pour se calmer. Elle tentait tout d'abord la manière officielle, expliquer que la voie qu'il barrait était la plus rapide pour se rendre là où elle voulait aller, sans mentionner Saint-Louis, tenter d'être courtoise en espérant que cela marche, mais il semblait diablement honnête. Enfin, presque … Les yeux de Felipe plongeaient souvent dans le décolleté de la jeune femme, plus ouvert que d'habitude. Une tactique vile, purement féminine mais il fallait bien que les avantages de son sexe servent.

Et dans l'infime espoir que j'accepte : qu'aurais-je à y gagner ?
Mais, beaucoup.


La voix de la pirate se faisait plus douce, elle avait l'air de minauder avec son petit sourire et son léger pincement de lèvres puis s'avança vers Felipe avant de s'asseoir sur la table en se penchant légèrement. A côté d'elle se trouvait une bouteille de vin et un verre. Parfait.

Mais où est passé votre côté gentilhomme ? Vous pourriez offrir un verre à votre invitée, je ne suis pas encore votre prisonnière.

Le revirement de situation était assez inattendu et son adversaire habituel ne sut pas comment réagir l'espace d'un instant, ouvrit la bouche pour parler et finalement ne prononça pas le moindre mot, se tourna à la recherche d'un verre. Andréa s'empressa de verser du vin dans le premier verre et verser la moitié de la petite fiole cachée dans sa botte. Elle eut juste le temps de remettre le petit objet à sa place qu'il se retournait avec un verre qu'elle saisit pour le remplir de vin et le garder en main. Cela se déroulait parfaitement, ce serait idiot qu'elle soit obligée de s'endormir dans le lit de son ennemi !

Et à quoi buvons nous ?
A notre prometteuse soirée.


Elle savait parfaitement séduire, à coup d’œillades et de sourires, elle qui ne faisait jamais cela en temps normal. Qui voulez vous séduire sur les mers ? Mais si elle jouait aussi bien, c'était peut être aussi qu'elle n'était pas indifférente au beau jeune homme face à elle. Jamais, elle ne l'avouerait, préférant l'insulter plutôt que de sauter à son cou. Une partie d'elle jubilait de le voir boire tandis que sa conscience lui pinça le cœur. Mais ce n'était pas le moment de flancher, il fallait continuer son plan machiavélique et sauta de la table pour s'approcher de Felipe et poser ses mains sur le torse pour le faire reculer jusqu'au lit, non sans une moue sensuelle et un petit sourire en coin. Elle le fit tomber sur le dos et grimpa sur lui pour déboutonner sa chemise. Seulement, le somnifère était diablement efficace, surtout avec la dose de cheval qu'elle lui avait mis, et le capitaine espagnol partait déjà dans les bras de Morphée alors qu'elle découvrait seulement son torse. Que cela était frustrant et le soupir qu'elle poussa le montrait bien, même si elle n'assumerait jamais de passer dans son lit ! Avec quelques réticences, elle redescendit du lit, jeta un dernier regard au jeune homme et partit effectuer la dernière partie du son plan : asperger avec de l’eau toutes les mèches des canons de l'Espada de Neptuno, puis redescendit discrètement sur le canot ou Smitty l'attendait, à moitié endormi. Sans un mot, sans faire le moindre bruit, ils retournèrent sur l'Athéna, leur mission était accomplie.

La conséquence ? Le lendemain, le bateau pirate était paré à combattre face à des espagnols sans canons pour répliquer ! Ils durent bien capituler et laisser passer Andréa et son équipage. Au bout de sa longue vue, elle le vit, bouillonnant de colère. Il s'était fait avoir comme un bleu et la jeune femme en était fière, même si elle n'aurait pas été contre passer la nuit avec lui … Mais il ne fallait pas penser à cela, plutôt se concentrer sur la route à suivre et arriver jusqu'à bon port. On l'attendait …

« 
Silvestre ?
Je vous ai déjà parlé de lui.
Je n'ai jamais compris votre relation, êtes vous fiancés ?


Et Andréa éclata de rire avant de mettre ses mains devant la bouche pour se taire.

Absolument pas. C'est … Je ne sais même pas comment décrire notre relation. C'est lui et moi, une sorte de nous, voilà tout.
Et il sait cet épisode ?
Grand Dieu, non ! Je ne suis pas stupide au point de lui raconter ce genre de détails. Il connaît ma vie, enfin mes vies, mais je ne lui raconte pas tout. Et inversement, nous sommes libres, mais attachés l'un à l'autre.
Que c'est compliqué ! Surtout quand je vois comment vous avez décrit votre espagnol.
Je ne vois pas de quoi vous parler.
dit-elle d'un ton sec.
Je ne connais aucune personne qui décrit son ennemi de la sorte. Il ne manquerait plus que vous ayez cédé à l'ennemi !

Andréa regarda ailleurs sans répondre, le peu de lumière cachait le rouge qui lui montait aux joues.

Ah non ! Ne me dites pas que … Pas vous !
Hé bien si, moi. Je ne veux pas m'étendre là-dessus.
Si vous étiez saoule, à la rigueur …
Mais pour qui me prenez vous ? J'étais pirate mais je n'avais pas tous leurs vices, je ne buvais pas comme un trou et ne tombait pas dans les bras du premier venu.
siffla t'elle tout bas.

J'avais décidé de quitter les Caraïbes pour voir ailleurs. Avec l'Athéna, nous nous sommes retrouvés en Chine, à croire que nous nous suivions mutuellement alors qu'il n'en était rien. J'ai fait semblant de ne pas le voir mais il est venu à moi. Comme d'habitude, nous avons échangé d'aimables noms d'oiseaux. Je ne saurais jamais vraiment ce qui s'est passé dans nos têtes à cet instant, mais nous nous sommes jetés dans les bras de l'autre à l'unisson. C'était passionnel, sauvage ! Il était si … Et son corps si … Enfin, nous avons passé une nuit des plus folles entre ses draps, je me souviens qu'il m'avait dit que je lui avait volé de précieuses heures dans son emploi du temps. Ce matin là, j'aurais du partir, fuir. Mais je suis restée à le regarder dormir, puis mon côté diabolique a repris le dessus, et après lui avoir fait signer des lettres de marques, je suis partie.

Pourquoi toujours vous enfuir ? Il aurait pu être de votre côté.
Les princes ne sont jamais du côté des pirates. Ainsi va la vie, et si je ne parle jamais de … de cette nuit, il m'arrive d'y repenser avant de me concentrer sur mon présent.
En parlant de vie, comment fonctionnait votre double-vie ?
Une amie volait les lettres de mon père qu'il envoyait toujours à la pension, et elle lui répondait en se faisant passer pour moi. En même temps, elle m'envoyait une lettre dans ma petite chambre à Tadoussac pour que je puisse être au courant. De temps en temps, j'allais voir mon père comme si de rien n'était. Même s'il s'inquiétait pour moi, de mon teint bruni et de quelques cicatrices, mais jamais il ne penserait que je suis une pirate. Une fois, il m'a même parlé de Stradivarius, cela m'a fait rire.
Vous parliez de cicatrices, vous avez eu des problèmes ?
Oh oui ! Et pour une fois, ce sont les anglais qui m'ont eu.

 »

George Town, îles Caïman. Plusieurs personnes, enchaînées les uns à la suite des autres, déambulaient du port à la prison. Parmi eux, Andréa, l'air en colère de s'être fait prendre comme une bleue par des corsaires anglais. Et la voilà emmener ici pour être pendue, la condamnation pour un pirate. C'était misérable de finir ainsi si jeune. Elle eut une pensée pour son père et sa famille mais bien vite, elle cherchait un moyen de s'enfuir. Il y avait toujours un moyen de s'échapper, rien n'était infaillible. Dans sa prison, la vue sur la mer pouvait l'attendrir un petit peu et après quelques minutes de contemplation, la pirate se dit qu'il fallait agir. Avec sa maigre pitance, elle tenta d’appâter le chien qui avait les clés dans la bouche.

Approche le chien. Y a plus que toi et moi maintenant, plus que toi et Stradivarius, allez! T’es un bon chien, approche, c'est bien, viens chercher le nonos. C'est ça c'est bien, approche, encore un peu. puis elle perdit patience. C'est bien le chien, dépêche toi sac à puces, espèce de bâtard galeux !

Puis elle laissa tomber, s'appuya le dos contre le mur et chercha une solution, tout en passant la main sur le ventre légèrement arrondi. Ce geste, machinal, eut aussitôt fait de lui rappeler des histoires qu'elle avait entendu et lorsque son geôlier vint la voir, la narguant, elle eut un sacré répondant !

Alors la pirate, tu as hâte d'avoir une jolie corde autour du cou ?
Cela n'arrivera pas.
Tu comptes t'enfuir avant demain ?
Je suis enceinte et je doute que vous soyez aussi cruel au point de tuer un petit être pas encore né.
Tu bluffes.
Et je ne mentais pas ? Vous me pendez et découvrez que j'étais véritablement enceinte, quelle scandale ! Surtout que j'ai déjà raconté à plusieurs personnes que ce petit est de sang noble.
Toi, enceinte d'un noble ? Et puis quoi encore ? Du roi d'Angleterre ?
Juste d'un prince espagnol.


Elle s'amusait en même temps à lancer une pique à son cher ennemi. Leur nuit remontait à quelques mois, ce n'était pas impossible, ça ne pouvait même être que lui, vu qu'elle ne mentait pas. Et comme ce genre d'histoires se diluaient partout dans cette zone, Andréa aurait donné cher pour voir la tête de Felipe en cet instant.

Elle eut le droit à un sursis, jusqu'à la fin de sa grossesse. Largement le temps de s'échapper. Les gardes sont d'une stupidité sans nom, ils ne connaissent pas les règles de base, dont une qui dit qu'il ne faut jamais tourner le dos à un prisonnier. Andréa avait arraché un pan de sa robe pour étrangler le garde entre les barreaux, puis s'était saisi de ses clés, puis de son costume avant de repartir incognito dans la ville. De George Town, il fallait rejoindre Tortuga, là-bas, elle retrouverait assez vite son équipage et son bateau, avant de faire escale quelques mois en Nouvelle-France, loin de sa famille, pour mettre au monde son enfant qu'elle confia à une nourrice avant de repartir.

« 
Vous l'avez échappé de justesse !
Merci aux lois qui protègent les femmes enceintes !
Et après ?
J'ai continué à voyager. Je me suis aventurée vers l'Asie et je suis descendue un peu plus bas dans les Amériques. Je suis retournée en Europe deux fois, et bien sûr je ne manquais jamais de remonter en Nouvelle-France voir ma famille, entre deux actes de pirateries et trois batailles.
Étiez vous une pirate reconnue ?
Oui ! J'étais recherchée, il pleuvait des condamnations à mort sur ma personne. C'était fantastique, une reconnaissance absolue !
C'est pour cela que vous avez quitté les pirates ?
Disons que j'ai profité d'une opportunité pour disparaître …


Andréa baissa les yeux. Elle savait qu'elle avait fait le bon choix et quand son amie tourna la tête, elle essuya une larme.

Les derniers temps, il était difficile de rester toujours victorieuse et surtout de rester tranquille. Les anglais, les espagnols, les hollandais et des français s'en prenaient à nous, sans oublier d'autres pirates. C'était violent et je me sus toujours sentie chanceuse de n'avoir jamais eu de grosses blessures, de toujours m'en être sortie indemne. Mais on ne peut pas toujours éviter les confrontations, surtout avec son grand ennemi …
 »

Mais ce n'est pas possible ! Il ne va jamais nous lâcher !
Vos ordres capitaine ?
On va se battre.


Elle le savait au fond d'elle, cette bataille serait un échec, l'Athéna ne pouvait rivaliser avec le bateau espagnol ennemi. Il était quasi-impossible de s'enfuir alors autant se battre, donner le meilleur de soi-même. Stradivarius regardait en direction de son ennemi, elle le voyait sur le pont, avec sa longue vue. Si elle avait peur ? Oui mais en bon capitaine, elle ne montrait rien, restait digne et effrontée jusqu'au bout, fidèle à elle-même ! Et quand les boulets de canon se mirent à éclater la coque, Andréa hurla

Arrêtez de percer des trous dans mon bâtiment !

Mais avec le bruit des explosions et des cris alentours, cela se perdit dans le vide. L'Athéna commençait à couler et une autre explosion projeta la jeune capitaine à l'eau. Un peu étourdie, elle réussit tout de même à nager et put voir à quel point la défaite était grande. Elle n'avait rien à sauver, ses hommes se battaient encore mais ce n'était qu'une question de minutes avant qu'on les capture et qu'ils soient condamnés à mort. Elle aurait pu tenter de se battre à nouveau mais que ferait-elle si on la capturait à nouveau ? Il était peut être temps que Stradivarius tire sa révérence, que l'on croit son corps au fond de l'océan, dans ce cimetière de pirates. Avisant un canot caché en partie par une voile, elle s'y réfugia et put observer le reste de la scène. Son bateau avait coulé et l'espagnol avait sûrement un sourire satisfait. Cela lui serra le cœur, lui fit mal au possible et elle se promit un jour de se venger. Lorsqu'il n'y avait plus que quelques planches de bois et des cadavres à la surface, que l'Espada était loin, Andréa sortit de sa cachette avec son canot, prit deux planches en guise de rame de fortune et s'éloigna de ce triste endroit. Symboliquement, elle jeta son chapeau.

Adieu, Stradivarius. murmura t'elle dans un sanglots.

« 
Et vous ne lui en voulez pas ?
Bien sûr ! Il a coulé MON bateau et j'ai du renoncer à MA vie ! Il n'a fait que son devoir mais comment lui pardonner ? Je le déteste.
Combien de temps avez vous erré de la sorte ?
Deux ou trois jours, je ne sais plus exactement. J'étais en bien piteux état quand je fus retrouvée. Et comme la vie est moqueuse, ce fut le capitaine Roberval qui me sauva !
Celui qui vous avait sauvé des années auparavant ?
Lui même ! Il m'a reconnue et j'ai du lui mentir. Plutôt que de dire que j'étais pirate, je lui ai dit que j'étais devenue matelot déguisée en garçon comme j'avais fait avec lui, afin d'éviter le couvent. Heureusement, j'étais vêtue comme un homme pour rendre crédible mon histoire.
Et qu'a t'il fait ?
Lui aussi m'a trahi …


Selon son honneur, il aurait du me ramener en France, ou en Nouvelle-France. Il m'a gardé quelques temps sur son bateau, car je lui ai servi d'indicatrice sur un trésor que l'espagnol convoitait. J'avais dans l'idée de me refaire une vie maritime, peut être moins pirate, en volant à mon tour le trésor que le capitaine Roberval avait récolté. Mais cet abject individu m'abandonna sur une île ! En s'excusant mais qu'avais-je à faire d'excuses ? Entre le naufrage de l'Athéna jusqu'à mon arrivée à Québec fut les pires semaines de ma vie …
 »

Mendier pour rentrer, quelle honte ! Andréa avait réussi à voler quelques bijoux et objets en or à Roberval, cela lui suffisait pour voyager d'île en île. Peu d'hommes voulaient prendre une femme à bord, il fallait payer plus cher. Et quand elle réussissait à se travestir, il fallait se battre pour ne pas se faire détrousser. Des Grenadines où elle fut abandonnée à Tortuga, Andréa mit plusieurs semaines avant d'arriver à son premier port d'attache. Discrètement, elle s'introduit dans son ancien logement pour y prendre toutes ses affaires. Sa mort faisait déjà beaucoup parler, tout comme la pendaison de l'équipage restant. La jeune femme dut retenir ses larmes, cela ne faisait pas viril pour un garçon. De là, elle put rejoindre Cuba et puis le Nouveau Monde.

Elle longeait la cote, tantôt par la mer, tantôt à cheval ou par divers moyens de transport terrestre. Ses années en mer lui permirent d'apprendre l'anglais et l'espagnol, même si c'était principalement des injures, et elle sut s'en sortir. Sa boule au fond de la gorge lui faisait mal mais la jeune femme de vingt-trois ans refusait de pleurer, restait digne malgré les obstacles. Port-Royal fut sa dernière escale, un bateau la prit pour l'emmener à Tadoussac. Comme à Tortuga, elle vida sa chambre de toutes ses affaires. Elle profita pour se faire une bonne toilette, tout ce voyage l'avait encrassé malgré des petites toilettes régulières. Elle jeta ses affaires d'hommes et acheta des malles. Les lettres de son amie lui racontèrent les dernières nouvelles de son père. La famille restait stable, cela lui ferait beaucoup de bien un peu de tranquilité.

Arrivée à Québec, elle fut accueillie par son père qui la serra dans ses bras, cela faisait de nombreux mois qu'elle ne l'avait vu et, plus que jamais, Andréa avait besoin de son père.

Père, puis-je vous demander de rester avec vous ?
Ici, en Nouvelle-France ? Tu n'aimes plus la France ?
J'ai besoin de ma famille.


Elle retenait de pleurer de toutes ses forces. Le lieutenant-général Charles d'Ouessant, acquiesçant avec plaisir. Il lui parla de longues minutes avant de lui indiquer que Silvestre était aussi ici, se promenant dans le jardin. Sans tarder, Andréa se lança à sa recherche et lorsqu'elle le vit, courut vers lui pour se jeter dans ses bras en pleurant. Durant de longues minutes, la jeune femme fut incapable de prononcer le moindre mot, Silvestre lui caressa les cheveux, la laissant aller à son rythme.

On … On a tué Stradivarius.
Mais toi tu es en vie, c'est le principal.
Une partie de moi n'est plus …


Elle redevenait Andréa de Bellevue, demoiselle du même nom, habitante de Nouvelle-France où elle allait mener à nouveau une vie tranquille. Même si de nouvelles aventures se profilaient …




Dernière édition par Andréa de Bellevue le 04.03.12 23:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 16:32

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Partie 3

Jusqu'à Versailles

_________________________________________________

« 
La vie tranquille a du vous changer !
Les premiers mois me firent du bien. Mais après, j'avais envie de me distraire et de voyager, ce que mon père refusait. Je ne pouvais que retourner en France voir ma sœur. Ou alors avec Silvestre.
Lui aussi est un voyageur ? Décidément !
On dit bien qui se ressemble s'assemble. Même si cela ne l'empêchait pas de partir sans moi.
Comment vous occupiez vous ?
J'écrivais, je jouais du violon et j'ai mis à contribution une autre activité


J'ai toujours été superstitieuse, à croire en des choses mystiques, mais je ne suis pas non plus une dinde. A Tortuga, il y avait beaucoup de bohémiennes qui parlaient de la bonne aventure et j'ai parlé avec elle, j'ai appris sur le terrain, tout en écartant les charlatans. Au départ, c'était une simple occupation, un amusement et je le faisais essentiellement à moi-même, je me tirais les cartes et j'observais les étoiles depuis mon bateau pour mes thèmes astraux, ceux de ma famille. On m'a souvent dit que j'avais une certaine sensibilité, un instinct pour exercer tout cela. Et j'ai décidé de mettre cela à profit lors de mon séjour à Québec. Et, toujours pour me protéger et couvrir mon père, j'ai pris une autre identité : Lucrèce. Sans faire fortune, cela me permettait d'avoir un peu d'argent et surtout de faire autre chose de mes journées.

Mais vous le faites encore ?
Bien sûr, Versailles regorge de personnes soucieuses de leur avenir, cela est amusant.
Et dangereux !
Mais je me déguise, je ne suis pas stupide !
Jusqu'au jour où vous vous ferez pincer !
Quel pessimisme !
Mais comment êtes vous arrivée à Versailles ?
Mon père a trouvé que j'avais besoin de voir du monde, il m'envoyait régulièrement voir ma sœur. Mais son époux et elle ne fréquentent pas la Cour. Je ne voyais pas plus de monde. Puis il m'a trouvé sa cousine la marquise ronflante.
Vous y plaisez vous, à Versailles ?
J'ai à la fois adoré et détesté les lieux. Tout ce protocole, ce respect, ces règles m'ont étouffé, et c'est encore le cas ! Mais en cherchant bien, il y a de quoi s'amuser. Les premiers temps, j'ai demandé à mon père de rentrer, puis il m'y renvoyait.
Et puis, vous faites sensation auprès des hommes !
Ca, je m'en passerais bien …
lâcha t'elle en roulant des yeux.
 »

Puisqu'elle ne pouvait reprendre la mer, Andréa montait à cheval ! Les longues balades à cheval et les parties de chasse étaient une partie de plaisir et une distraction tellement plaisante ! Le vent dans ses chevaux au galop lui rappelait parfois la mer. Et aujourd'hui, en cette belle journée, la demoiselle de Bellevue voulait profiter de cette sensation de liberté. Le problème à Versailles est qu'on est jamais seul. Entre la marquise, les filles d'honneur qui la suivent, Silvestre, le jeune femme avait besoin de tranquillité. Mais même ici, ce n'était pas possible, rien qu'à entendre la voix derrière lui.

Mademoiselle de Bellevue ! Quelle bien belle coïncidence !

Elle leva les yeux au ciel ! Pas ce pot de colle. Cela faisait plusieurs semaines qu'il s'était mis en tête de la séduire et Andréa ne savait pas comment l'envoyer promener sans créer une sorte d'incidence diplomatique, car il n'était pas n'importe qui !

En effet, je ne pensais pas vous voir ici, monsieur de Richmond. Je me croyais seule.
La providence a voulu que je vous délivre de la solitude !
Magnifique …


N'y avait-il pas une règle sur comment rejeter le cousin du Roi d'Angleterre ? Andréa ne comprenait pourquoi Morgan of Richmond la poursuivait ainsi, elle n'avait rien fait qui susciterait son intérêt. Il l'avait invitée à danser, voilà tout. Les hommes étaient vraiment étranges … Andréa avait beau fêté bientôt ses vingt-cinq ans, elle ne comprenait rien aux hommes. Il faut dire que les seuls qu'elle avait vraiment côtoyé au quotidien étaient des pirates, pas des modèles à prendre. Quant à ceux qu'elle avait personnellement connus, ils étaient …très peu, une main suffisait amplement.

Et pendant ce temps là, Richmond parlait, lui faisait des œillades, et parlait encore. Andréa hocha de la tête, écoutant d'une oreille, elle se montrait polie mais sans plus. Comment ne pouvait-il pas comprendre qu'elle n'était pas intéressée ? Elle ne lui envoyait aucun signal, aucun message implicite, rien !

 … Comme dans une bataille en mer où …
Pardonnez moi de vous couper, mais je ne vous savais pas marin.
Sans être un homme de la mer, j'ai su me battre dessus.
Qui avez vous battu ? Des pirates ?
En quelques sortes : des hollandais.
Dommage, une histoire de pirates aurait été tellement plus intéressante !
Je ne vois pas l'intérêt de se battre contre des couards sans honneur, mademoiselle.


Elle prit la mouche. Andréa se raidit sur son cheval, puis finalement prétexta que la marquise l'attendait pour quitter Richmond. Quel imbécile, aussi beau qu'idiot ! Il lui rappelait un peu le capitaine de Palma, l'étincelle en moins.

« 
Le cousin du roi d'Angleterre, rien que cela ?
Je vous le laisse volontiers, il ne m'intéresse pas.
Et qu'est ce qui vous intéresse alors ?
En ce moment ? Reprendre la mer …


Ces dernières mois, les voyages entre la France et Québec ne m'intéressent plus, j'ai besoin de plus grand, de revoir du monde ! Je ne sais pas si je redeviendrais pirate, enfin un petit peu car je doute que le Roi de France me donne des lettres de marque, il n'en donnerait jamais à une femme. Mais je n'aurais peut être plus la même vie, beaucoup moins illégale. Je ne sais pas mais j'en ai besoin, comme on a besoin d'air ! Je me suis renseignée sur le prix d'un bateau, j'en aurais pour quatre-vingt mille écus, quelle somme ! J'essaye d'économiser mais ce n'est pas facile. Alors j'ai ressorti Lucrèce de son placard, j'offre mes services de voyance pour avoir un peu d'argent mais cela ne paie pas beaucoup. Et le désespoir n'aidant pas, je me suis mise à voler par-ci par-là et les revendre à des escrocs sur Paris, histoire de me faire un peu d'argent. Mais il me faudrait tellement plus !

Il faudrait de l'aide ou un gros coup. Je pourrais faire comme il y a neuf ans, me déguiser en garçon et devenir matelot mais je ne veux pas tout recommencer à zéro, j'ai goûté aux douceurs d'être capitaine. En attendant, je profite de Versailles, sachant que je suis une chanceuse d'être en ces lieux. Mais il me tarde de quitter le château, pour mener MA vie …

 »


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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 18:46

Je pense avoir fini Very Happy
Personnage non-conventionnel encore une fois mais vous devez être habitués Razz
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 19:42

TU ES VALIDÉE !
BIENVENUE A VERSAILLES

En effet pour être non conventionnelle, ta petite Andréa l'est clairement ! What a Face Mais franchement je l'adore ! On aime ça ici les persos qui sortent de l'ordinaire, puis Mélanie Laurent quoi ! What a Face Tu l'as très bien choisie, elle va comme un gant à ton perso ! Bref, personnellement j'ai lu ta fiche d'une traite, et je piaffais pour savoir la suite, au fur et à mesure de tes posts. ** C'est pas bien de nous tenir en haleine comme ça. What a Face Je sens que tu vas faire de grande chose avec cette petite. C'est donc sans aucun problème que je te valide une xième fois Razz (Je ne dis pas qui tu es, si tout le monde ne sait pas What a Face ) Je te souhaite la bienvenue une xième fois aussi et te souhaite de t'amuser parmi nous avec Andréa, autant que tu le fais avec tes autres persos ! cheers Tu connais le chemin maintenant pour une optimale intégration. Au plaisir de te croiser à Versailles avec l'un ou plusieurs de mes moi ! cheers
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PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.

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Luigi Colonna


Luigi Colonna

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Tant qu'il bat encore, il battra fort pour son italien, le seul.
Côté Lit: Un certain florentin le partage la plupart du temps. D'autres aussi, moins souvent ...
Discours royal:



    CASSE-COU
    1000 vies,
    un corps


Âge : 27 ans
Titre : Prince di Paliano (de la Palissade), membre de la famille Colonna
Missives : 602
Date d'inscription : 18/09/2011


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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 20:02

Moi je sais qui tu es Razz

Re-bienvenue à toi en tout cas ! Tout comme Amy, j'attendais comme on attend un roman-feuilleton en plusieurs épisodes Razz Et puis niveau conventions, on sait depuis longtemps que tu ne les aimes pas, vu tes personnages PTDR
Et puis, j'aime quand tu cites PDC Razz
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 20:13

AAAAAAAH BIENVENUE !!!!!
Gosh gosh j'aaaaime tellement ton personnage madame/monsieur-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ** **
Elle est géniale \o/ Sûr que tu vas bien t'amuser What a Face

Au plaisir de te compter dans mes liens What a Face What a Face

(je plussoie Luigi : vive PdC XD)
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 20:37

Je plussoie aussi les deux autres : en lisant la référence à Pirates des Caraöbes, j'ai juste fait un bond sur mon siège en éclatant de rire comme une débile PTDR (oui, PDC c'est tous les rêves de mon enfance, ET ALORS ? PTDR)

RE-BIENVENUE PARMI NOUUUUUUUUUUUUUUUS S'pèce de schizo, et réserve moi des liens, les pirates son mes héros amis I love you Amuse-toi bien avec ta demoiselle I love you
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Morgan Stuart


Morgan Stuart

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Cela peut vous paraître étrange mais j'en ai un. Il est bien caché, je le réserve à qui m'aimera vraiment. Et pour mes enfants.
Côté Lit: Vous voulez une liste ? Ce sera même un recueil !
Discours royal:



ϟ TURN OUT THE LIGHT ϟ
show me your dark side

Âge : 30 ans
Titre : Duc de Richmond, de Lennox, de Gloucester, Comte de March, cousin de Charles II d'Angleterre
Missives : 720
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 20:45

Morgan vous proute Boude

Mais la joueuse adore ta fiche, vraiment ! Et quand j'ai lu toutes tes références à PDC j'ai trouvé ça tellement bon, les répliques quoi PTDR Tu peux peut être rejoindre Cha' et moi quand on deviendra pirates Alcool PTDR

En tout cas rebienvenue avec ce personnage totalement à part ! Razz
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Silvestre de Lévis


Silvestre de Lévis

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Volé par une jolie pirate
Côté Lit: Ca dépend de vous
Discours royal:



    Miaou ☀
    Mais oui! Mais oui!
    J'ai bien vu un Gros Minet!!


Âge : 27 ans
Titre : Vicomte de Vauvert, Seigneur de La Voulte et Beauchastel, Commandant du Soleil Royal (marine royale)
Missives : 232
Date d'inscription : 28/02/2012


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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 20:56

Hey voleuse!!! Rend moi mon coeur!!!

J'adore ta fiche *-* et les anecdotes que tu y as glissées sont juste trop chouttes *-*

Vivement nos petits RP I love you I love you
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 22:34

Han merci, merci beaucoup **
je suis contente qu'elle vous plaise , c'est pas évident de créer un perso de toute pièce mais c'est vraiment un plaisir de voir qu'elle est bien accueillie **

Citation :
Hey voleuse!!! Rend moi mon coeur!!!

J'ai pas volé, tu me l'as donné ! Reprendre c'est volé tongue
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 22:44

Je plussoie tout ce qui a été dit, c'est vraiment un personnage top et ta fiche est un plaisir à lire ** . Je suis particulièrement contente de notre lien, ça promet Twisted Evil


Rerebienvenue parmi nous What a Face


PS : Racine en profite pour passer une annonce. Si tu as besoin de quelqu'un pour l'enfant, il est disponible pour le protéger, lui enseigner la littérature et le latin. Il a déjà une grande expérience en la matière PTDR
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Paris de Longueville


Paris de Longueville

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une servante de ma connaissance...
Côté Lit: la servante sus-citée l'a déserté, profitez-en!
Discours royal:



ADMIN BIZUT
Phoebus
ৎ Prince des plaisirs

Âge : 20ans
Titre : Prince de Neuchâtel
Missives : 4041
Date d'inscription : 12/01/2010


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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime04.03.12 22:58

Pour le moment j'ai lu quelques parties....mais woooo **

J'adore ce personnage et outre PDC, je vois surtout une belle Mary Reed **

Au plaisir de se trouver un lien, car j'ai quelques idées qui pointent ^^
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime05.03.12 1:14

Merci à vous deux !

Gabie, j'apprécie l'offre de Racine Quel gentilhomme, toujours prêt à se dévouer pour les enfants des autres Razz Par contre le sien peut aller se brosser, c'est ça ? PTDR

Paris, tu as deviné mes inspirations avec Mary Read ** Mais aussi Anne Bonny ! J'ai hâte de voir tes idées en tout cas !
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime05.03.12 1:18

Il faut bien que je vienne te souhaiter la bienvenue quand même ! Razz
Bienvenue mon ennemie intime Twisted Evil !!!

Et je le redis : ta fiche est trooop bien Smile

QUOI ? J'AI UN ENFANT ? affraid

PTDR
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime06.03.12 10:14

Han quel personnage **
Puis Mélanie, je t'approuve à 15.000% Razz J'allais dire que tu allais faire tourner des têtes mais j'en compte déjà deux Razz

Rebienvenue la schizo ! cheers
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime06.03.12 11:14




drunken lecture super agréable
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MessageSujet: Re: Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté    Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté  Icon_minitime

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Andréa ★ La mer est un espace de rigueur et de liberté
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