AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Display One Piece Card Game Japon OP-08 – Two Legends : où la ...
Voir le deal

Partagez
 

 Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime30.12.11 17:50





ATHÉNAÏS FRANÇOISE


DE MONTESPAN




(Evan Rachel Wood)


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] 35908410

« La beauté est la seule vengeance des femmes.»

    ► 26 ans
    ► Duchesse de Mortemart, Marquise de Montespan
    ► Française, des familles Mortemart et Rochechouart
    ► Mariée
    ► Hétérosexuelle



♕ PROTOCOLE ♕
VERSAILLES : PARADIS OU ENFER ?

Le paradis, c'est l'endroit où vont les âmes des élus après la mort. Le paradis, c'est l'endroit où a été commis le péché originel. Le paradis, c'est un lieu absolu de délices, qu'on ne voudrait que quitter en y étant arraché. Le paradis, c'est Versailles. Aucun doute. Athénaïs se demande même pourquoi il faut mourir, il est impossible que le paradis de Dieu soit plus beau. Blasphème. 5 Je vous salue Marie. Et ce paradis avait son propre Dieu, plus grand, plus beau, plus parfait que tout autre. Versailles, ses galeries aux lambris d'or, ses jardins verdoyants, ses miroirs où on pouvait se regarder durant des heures, ses bassins, ses fontaines, ses salles de bals, ses fêtes grandioses, ses banquets formidables, ses concerts magiques... Comment pouvait-on seulement croire qu'il existe au monde un endroit plus magnifique? Dès que la pointe de son soulier de soie a touché la gravelle de la cour d'honneur de Versailles, Athénaïs a su. Qu'elle était née pour y vivre, pour y briller, pour en être l'étoile. La campagne, le province ne valait rien comparativement à ce chef d’œuvre! C'était comme si après avoir rêvé toute sa vie, elle se réveillait enfin, qu'elle vivrait enfin! Et la vie d'Athénaïs de Montespan, c'était au paradis. Un ange tel qu'elle, par sa vertu tant de fois louée par Loret, par son physique parfait, ne pouvait vivre ailleurs qu'au paradis. Elle était enfin chez elle.

COMPLOT : VÉRITÉ OU FANTASME PUR ?

Entre ses enfants, ses tâches de dame d'honneur de la Reine, son mariage et les salons, croyez-vous réellement qu'Athénaïs de Montespan a le temps de s'occuper des moindres complots qui parviennent à ses jolies oreilles, à son esprit mordant? Évidemment que celui-ci est venu à ses oreilles. Tout le monde en a entendu parler! Et Athénaïs est la première sur toutes les exclusivités. Mais franchement! Il faut être un peu réaliste. Comment pourrait-on détrôner le Bourbon? Qui oserait bien y prétendre? Cela semblerait assez irréaliste. Avec toutes ses réussites aux frontières, ses politiques avantageuses et la main de fer qu'il maintient sur toute la Cour, comment quelqu'un pourrait le détrôner sans immédiatement se faire décapiter? Enfin. Il sera toujours temps d'aviser quand il y aura des développements concrets. Pour Athénaïs, si ce n'est pas elle qui a créé la rumeur, elle n'y prête foi que si elle en a des indices. Et pour ce complot, elle n'en a aucun!

COLOMBE OU VIPÈRE ?

«Vous savez ce que j'ai entendu dire?»
«Non! Dites-moi, dites-moi. Avec tous les détails!»
«J'ai entendu dire de source sûre qu'il y a du mariage dans l'air. Je vous l'avais dit qu'ils allaient bien ensemble!»
«Mais qui?! Allez, mon amie!»
«Monsieur et la petite Mortemart!»
Athénaïs eut un sourire avant de se retourner derrière une colonne et de filer immédiatement aux appartements de Philippe.
«Mon cher, je viens d'entendre qu'on projetait un mariage entre nous deux!» tenta-t-elle d'annoncer avant de se tordre dans l'hilarité, en constatant l'immensité qu'avait pris leur propre histoire qu'ils avaient inventé un jeudi après-midi où ils s'ennuyaient.


S'il y a bien quelqu'un à éviter de se mettre à dos à Versailles, c'est bien Athénaïs de Montespan. Son esprit, digne des Mortemart, trouve bien vite la réplique cynique, cinglante, contre laquelle il est impossible de répliquer. Elle peut dire les pires insultes avec un sourire charmant, les joues roses, ses longues boucles glissant sur ses épaules rondes, un air angélique au visage, et tout passe. En même temps, il est impossible de répliquer quoique ce soit à son endroit. Amie précieuse de Monsieur, il faut mieux ne pas s'attaquer à elle. Athénaïs est la pire des vipères, mais dans le ventre d'une colombe. Elle s'attaque à tous, tous ceux qui se mettent au travers de son chemin, mais elle le fait avec une telle grâce qu'il est impossible de répliquer. Son sarcasme se tient toujours à mi-chemin entre la blague et la vérité et on ne sait sur quel pied danser. Inventant les rumeurs, les amplifiant, les détruisant au fur et à mesure de ses alliances, Athénaïs change les potins comme elle change de robe. Elle va avec ce qui lui va le mieux cette journée-là. Et Monsieur est l'ami parfait pour la conseiller sur leurs proies de la journée.

DES LOISIRS, DES ENVIES A CONFIER ?

Si on lui demandait, Athénaïs répondrait en riant, la main devant sa bouche, avec un sourire charmant qu'elle a tout ce qu'elle peut désirer. Comment pourrait-il en être autrement? Une famille remontant aux croisades, une noblesse tout aussi ancienne et reconnue, des enfants, un mari, - quoique celui-là, si elle pouvait l'échanger à l'autel, elle le ferait- une place plus qu'enviable à la Cour. Mais dans son esprit, derrière ses grands yeux brillants, une seule envie, une seule obsession. Celle de devenir la Reine. Pas une potiche comme cette Marie-Thérèse. Une vraie. Une que l'on célèbrerait, dont on viendrait prendre les conseils, qui lancerait les modes, dont on se souviendrait pour son éclat, sa beauté, son charme... En un mot, la favorite du Roi. Cela ne pourrait être autrement quand on y réfléchit. Marie-Thérèse n'est qu'une façade, qu'une bécasse dont on attend des héritiers et qui a été victime d'une politique de Mazarin. Louise de La Vallière n'avait pas les moyens d'attacher le Roi à long terme et n'a été qu'une étoile filante. Et pour ce qui est d'Amy of Leeds... Eh bien, c'est l'ennemi à abattre! Et Athénaïs entend bien se servir de toutes ses armes pour gagner cette guerre. La danse, la séduction, la mode, les rumeurs et même des moyens moins catholiques s'il le faut. Athénaïs veut cette place et elle l'aura!

♕ HOP, RÉVÉRENCE ! ♕
► Ne faites pas comme si vous le saviez pas (a)
► 21 ans
► Tous les jours
► Code bon by Lisa
► Il s'agit de mon asile à distance *.*
► Aucune <3



Dernière édition par Athénaïs de Montespan le 10.04.12 6:32, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime30.12.11 17:51

Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] 09041810
LA NAISSANCE

D'UNE COURTISANE

_________________________________________________

Parfois, nous sommes nés sans avoir eu une réelle naissance. Sans avoir l'impression d'avoir réellement une quelconque prise sur le monde. Cela n'est pas une mauvaise chose en soi. Mais seulement, ce moment détermine probablement toute la vie que nous vivrons par la suite. C'est comme s'il s'agissait de la première mémoire et que rien avant cet événement n'existait. Cela avait été ainsi pour la petite Françoise de Mortemart.

De son enfance, il y a quelques bribes, des songes qui reviennent. Le Grand Logis où elle habitait avec sa nourrice et quelques femmes qui se chargeaient de sa première éducation. Les restes du château de Lussac qui furent pour elle un terrain de jeu. Un étang dont elle pouvait faire le tour les yeux fermés, dont elle se souvenait encore l'odeur d'herbes et de fleurs. Les Pater et Ave que lui faisaient réciter sa nourrice Nano. Les visites ennuyeuses de son aïeule maternelle, la dame de Marsillac, devant qui elle devait réciter le catéchisme avant de se faire bien recommander de prier pour ses parents. De son frère et ses soeurs, la petite Françoise ne dut les connaître que beaucoup plus tard, ses parents ayant trouvé bon de la laisser où elle était tombé, soit à Lussac à la saison de la chasse. Une liberté qu'elle ne devait jamais retrouver. Celle de courir dans la cuisine pour lécher les plats de gâteau, celle de tourner dans laiteries jusqu'à ce que l'on en chasse, ses doigts servant plus à goûter la crème qu'à faire tourner la baratte.

Encore aujourd'hui, elle avait la lointaine impression d'un sommeil sur les côtés d'un ruisseau, menant vers la Vienne. Elle avait beaucoup songé cette journée-là, il lui semblait. Son coeur s'était gonflé d'un sentiment inexprimable; il lui semblait qu'elle avait une destination. Cette histoire du roi Clovis lui revenait en tête. Le roi qui avait chassé les barbares en traversant la Vienne, non loin de sa maison, guidé par une biche nimbée d'or qui lui avait indiqué un gué. La nourrice de Françoise la retrouvait souvent assisse sur le haut d'une petite falaise d'où le roi avait regardé son armée traverser le fleuve. Elle se souvenait qu'elle rêvait d'être une princesse enlevée à son père et que le roi, qu'elle imaginait très grand avec des cheveux blonds et des yeux bleus, venait la délivrer. Devant ses yeux se formait l'image d'un cavalier qui, du haut de sa monture, lui souriait, et qui, lançant son cheval au galop, se saisissait d'elle, l'emportant si loin, si vite qu'elle croyait voler.

La personne qu'elle se rappelait avec le plus de précision était son père. Il lui semblait le plus bel homme du monde, avec les yeux bleus des Mortemart, ses cheveux abondants et frisés, sa mine colorée d'un homme qui finit son assiette à table. Il aimait sa Françoise avec tendresse et brusquerie, et avait grand plaisir à s'amuser avec elle. Il lui contait mille sottises, la gavait de sucreries et la bousculait pour la faire rire. Françoise, à cette seule pensée, sentit son coeur se gonfler de nostalgie. Elle aimait si profondément son père, il était son Dieu. Encore aujourd'hui, elle mourrait de fierté quand on lui disait qu'elle lui ressemblait. Elle aimait sa façon de jeter son chapeau par terre, de s'asseoir en mettant ses pieds sur un pliant, de rire à s'en étouffer, de rouler ses r.

Un jour, elle s'était cachée dans les buissons par jeu, alors que son père se promenait avec un voisin.«Mais qui est cette enfant?» demanda-t-il en découvrant la poupée blonde et rose qu'était Françoise à cette époque. Son père sourit en l'apercevant et la saisissant dans ses bras, il la lança plusieurs fois dans les airs pour la faire rire. Ses yeux brillaient d'amusement et de fierté. Le coeur de Françoise lui semblait sur le point d'éclater. «Pour celle-là, c'est la perle des Mortemart.» avait dit son père en la reposant sur le sol. Et c'est ainsi que l'orgueil formidable d'Athénaïs de Montespan fut né.

Quant à elle, elle naquit deux ans plus tard.

-Françoise! Arrêtez d'embêter votre frère! lança sa mère d'un ton réprobateur.

La fillette jeta un regard fâché vers Louis. C'était pourtant lui qui avait commencé. Elle croisa les bras en soupirant. Autant elle pouvait aimer sa mère, autant sa sévérité l'agaçait prodigieusement. Ne comprenait-elle pas que c'était terrible pour une jeune fille de sept ans de passer des heures magnifiques d'été dans un carrosse en route quittant Vivonne? Oui, elle était bien contente de revoir son frère, à qui elle portait la plus grande affection, mais elle aurait voulu courir avec lui dans les champs au lieu de devoir passer une éternité à être cahotée dans cette berline. Direction, Tonnay-Charente. Et les reproches de madame de Mortemart.

-Je déteste cette maison. J'ignore pourquoi votre père veut qu'on aille y passer deux semaines. L'air y est grossier! dit-elle à tous et à personne.

Ce n'était certainement pas Françoise et Louis qui l'écoutaient, trop occupés à faire balancer leurs pieds pour se frapper et à se tirer la langue. Malheureusement pour elle, Françoise se fit remarquer par Nano.

-Mademoiselle Françoise! s'offusqua-t-elle seulement en donnant une claque sévère sur la cuisse de sa protégée.

Soupirant et roulant des yeux, la fillette se retourna vers la fenêtre. Elle avait si hâte d'être enfin arrivée. Elle aimait la maison de Tonnay-Charente, peu élevée, flanquée de deux tours qui domine l'estuaire de la Charente. Elle pouvait assister au débarquement des marchandises directement de la fenêtre du salon du deuxième étage. Et au-delà des eaux grises de la Charente, il y avait les plaines infinies de Guyenne... Mais il n'était pas question de regarder le paysage.

Aussitôt qu'ils furent arrivés, on mit Françoise dans sa chambre, alors que les invités commençaient déjà à arriver. Son père disait qu'il était important de recevoir le voisinage. Et tous venaient, parce qu'il y avait cette odeur de Cour partout où les Mortemart passaient. La moitié de la province accourut pour la curiosité, les alliances de famille, les obligations... En voyant tous ces gens qui franchissaient le seuil de sa maison, Françoise n'eut pas le choix. Elle se saisit de sa plus belle robe, l'enfilant avec difficulté et plaça des rubans dans sa chevelure avant de descendre les escaliers silencieusement, longeant les murs. Elle mourrait d'envie de voir ce qui se passait dans la salle de bal. Françoise entendait des voix lointaines, des éclats de rire, de la musique. Elle étira son cou au dessus de la balustrade des escaliers. Un buffet était dressé. Des pyramides de verres étaient disposées dans la pièce, si grandes et si hautes qu'elles ne passaient pas les portes. Se mordant la lèvre pour ne pas se faire remarquer, après une grande respiration, Françoise descendit les marches, tentant de ne pas se faire remarquer. Mais son silence était inutile. Les violons, les hautbois et les trompettes se disputaient dans une magique harmonie, qui fit lever le fin visage de Françoise, qui ne rêvait que de se précipiter au milieu de cette prestigieuse assemblée.

Elle entra dans la grande pièce. Personne ne lui accorda la moindre attention. Elle s'enhardit et continua, alors que ses petits pieds remuaient sous sa robe, prise d'envie de danser. Françoise ne pouvait s'empêcher d'absorber tout ce qu'elle voyait, trouvant tout extraordinaire, tout si beau, tout magnifique. La musique entraînante, les robes colorées, les bijoux étincelants, les rires derrière les gants, les éventails nacrés, les yeux pétillants... C'était le Paradis. Ce ne pouvait qu'être ça. Tous ces gens, beaux, pommadés, étincelants, parfumés, qui se retrouvaient seulement pour danser, parler et manger de la confiture. «Voilà ce que je veux, voilà ce pourquoi je suis faite.» C'était une conviction, sans la moindre hésitation. De sa chaise, Françoise ne se levait que pour piger dans les gâteaux. Un homme se présenta devant elle. Sans être vieux, il n'était plus de la première jeunesse. Il s'inclina fort gracieusement devant Françoise, comme si elle eut été une grande dame. La fillette rougit, dévorée de bonheur. Il lui réclamait l'honneur d'être son premier danseur. Françoise ne pouvait y croire. Elle participait au bal! On lui demandait une danse! Rose de plaisir, elle accepta et l'accompagna sur un passe-pied fort rapide, dont elle eut la chance de saisir la mesure. Bientôt, sans qu'elle n'eût le temps de le remarquer, tous les autres danseurs s'étaient arrêtés et les regardaient en tapant des mains. Françoise était le centre de l'univers et elle ne pouvait être plus heureuse. Sa joie fut de courte durée puisqu'à la fin du morceau, son père vint la récupérer pour la monter dans sa chambre.

-Papa, je voudrais danser tous les jours!

-Il est un peu tôt pour ce genre d'exercice. D'ailleurs, vous n'aviez pas le droit de descendre, la réprimanda son père sans grande fermeté.

Justement, sa mère débarqua du bout du couloir, courant le plus vite possible sur ses talons hauts.

-Ah! Vous l'avez trouvée! Je m'inquiétais!

Son père la regarda les rejoindre, les sourcils froncés.

-Notre fille aime le monde, Madame, et le monde n'a qu'à bien se tenir, car je crois qu'elle y fera son effet!

Un air de sévérité et de chagrin se peignit sur les traits de sa mère. Et à quelque part, Françoise avait toujours su que si on l'avait envoyé au couvent l'année suivante, cet écart n'y était pas étranger.




Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Tumblr_lvy3pqF5ko1r3efd2
LA JEUNESSE

FAIT L'ADULTE

_________________________________________________

Quand ses parents revinrent à Lussac, à l'été 1648, Françoise sut aussitôt qu'il ne serait pas question de danse. Sa mère était nerveuse, inquiète, à se tordre les doigts avec un air exaspéré au visage. Un emportement sans pareil avait pris son père. Les grands-parents débarquèrent et bientôt, tous n'entendirent plus que parler des troubles causés par le Parlement qui profitait de la jeunesse du roi pour ordonner à sa place. Ils racontèrent des tonnes de détails, auxquels la grand-mère de Françoise devenait blanche. Françoise n'y comprenait pas grand-chose. Elle entendait des noms familiers, Condé, Conti, duchesse de Longueville, duc de Beaufort, duc d'Orléans. Françoise savait qu'il se passait quelque chose d'important, ces noms ne lui étaient pas étrangers, mais ce qui la préoccupait davantage, ce fut la décision de ses parents de l'envoyer au couvent.

-Mais... mais Gabrielle n'y a été qu'à douze ans! Et je veux venir avec vous à Paris!

-Non, Françoise. Ce sera Saintes. Et ça te mettra à l'abri si jamais il se passe quelque chose. Je vais de ce pas demander à l'abbesse de te recevoir.

Quand madame de Saintes accepta finalement de la recevoir après beaucoup de négociations, la nouvelle du départ déchira Françoise. Les larmes, les cris, rien n'y fit. On l'arrachait à son cher Lussac, à sa nourrice, à tout ce à quoi s'attachaient ses premiers sentiments. Françoise sentait qu'on la condamnait à l'exil, le plus affreux des exils puisqu'il était immérité. Saisie d'un véritable désespoir, elle pleura, cria, trépigna, ce qui ne fit que persuader ses parents qu'ils avaient trop tardé à mon éducation. On lui fit coudre un trousseau rapidement avant de l'envoyer au couvent.

À chaque fois qu'elle croisait son frère Vivonne au Louvre, la petite Françoise en était ravie. C'était le seul de ses frères et soeurs qu'elle connût véritablement, vu qu'il accompagnait souvent ses parents à Lussac. Elle se souvenait quand son père était venu la chercher de Saintes. Elle avait onze ans, la ville de Saintes était tombée depuis plus de deux mois aux mains du prince de Condé, et les armées du roi s'apprêtaient à la reprendre. La province se trouvait exposée à toute la violence de la guerre, et la voiture du marquis dut couvrir au son du canon la distance qui les séparait de Poitiers où ils devaient rejoindre la Cour. Françoise sursautait à chaque coup de canon.
-Parbleu, Françoise! Cessez ces façons de couventine. J'aimerais que ma fille ne fît pas des bonds de carpes chaque fois qu'elle entend péter une amorce!
Françoise, tenant l'amour de son père pour la chose la plus estimable, enfonça ses ongles dans ses paumes et ne bougea plus. Pour la distraire, son père racontait les progrès de Vivonne.

-Il vient de faire son baptême du feu. Un de ses compagnons s'est pris une balle dans l'oeil, qui est ressortie par l'oreille. Le malheureux s'est battu, mais il devait souffler en permanence pour empêcher le sang de lui entrer par la bouche.

-Mais, Louis?... demanda-t-elle, nerveuse et inquiète pour son frère de 15 ans.

Le coup d'oeil sévère de son père la fit regretter sa parole.

-Croyez-vous qu'il sorte d'une famille où l'on se soit jamais tenu à sans lieu du canon? Il ferait beau voir qu'il entendit le bruit des balles sans s'y plaire!

-Et son ami? Que devient-il?

-Que voulez-vous qu'il devînt avec une balle au travers de la balle? Il est tombé tout à plat et il est mort.

Et dès cet instant, Françoise sentit une admiration sans bornes se joindre à l'amour qu'elle éprouvait pour son frère. Mais au Louvre, elle ne le voyait pas beaucoup, il traînait toujours avec le Roi, alors que Françoise ne se séparait rarement du prince Philippe. Le Roi était avec Vivonne la première fois que Françoise le vit. Monsieur et elle étaient en train de courir dans un couloir de l'hôtel de Sainte-Soline quand elle rentra tête baissée dans un garçon à peine plus âgé qu'elle. Son frère réagit aussitôt:

-Eh bien, Françoise, est-ce ainsi que vous saluez le Roi?
Celui-ci ne semblait guère s'être aperçu de sa présence. Ne sachant si elle devait s'excuser ou faire la révérence, Françoise resta interdite.

-Laisse, Vivonne, c'est une petite fille, dit le Roi.

Ils s'éloignèrent sans plus se préoccuper d'eux. Assez piquée, Françoise dit à Monsieur que son frère n'était pas aussi aimable que lui.

Elle se souvenait de la dure surveillance que l'on exerçait sur elle au couvent. Encore aujourd'hui, elle se demandait comment elle faisait pour toujours se faire prendre quand elle faisait des bêtises. Pas une n'avait échappé à la surveillance. Et encore ce fut presque pareil avec ses deux amis. On aurait pu dire ses âmes soeurs. Aussitôt que sa mère l'avait entraîné dans l'intérieur de Sa Majesté, la Reine avait fait appeler son fils cadet pour que l'on compare leurs grandeurs avant de les envoyer à la bauchette dans un coin. Et encore quelques années plus tard, c'était pareil. Dès que celui qu'elle appelait tout familièrement Philippe était libre, il venait rejoindre Athénaïs dans sa chambre.

Elle laissa tomber une grosse boîte recouverte de velours sur un coffre, souriant triomphalement à son ami.

-Le maquillage et les robes de ma grande soeur. Tout y est! Mais... Où est François?

Elle en avait plus qu'assez de la confusion qui s'exerçait toujours entre François de Choisy et elle. Et à son entrée dans le monde, elle avait commencé à se faire appeler Athénaïs, un nom de déesse, un nom unique, qui n'appartenait qu'à elle. Déjà, c'était sous ce nom que la connaissait toute la Cour. Même si François et Philippe avaient de la difficulté à s'y faire. Ces deux jeunes hommes étaient ses meilleurs amis, ses complices. Avec eux, elle se sentait merveilleusement bien. Avec eux, ce n'était qu'éclats de rire, rumeurs et mode.






Dernière édition par Athénaïs de Montespan le 10.04.12 6:05, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime30.12.11 17:51

Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Tumblr_lyl9ly2Q0d1r64mk6
PARIS;

CONVOITISE

_________________________________________________


26 août 1660.
Ayant passé l'été à Lussac, Athénaïs revint à Paris pour le mariage du roi. Jamais Paris n'avait vu plus sublime! Sur le parcours du cortège, la ville était couverte d'arcs de triomphe, de portiques et de statues. Athénaïs se trouva logée près de la comtesse de Chalais. La cavalcade dura quatre heures. Il parut à la jeune fille de voir couler un fleuve de couleurs, de brillants, de chevaux, de drapeaux et de chapeaux. Les cloches de toutes les églises sonnaient, le canon de la Bastille tonnait, des choeurs chantaient, le peuple lançait des acclamations. Tout cela ne pouvait que monter à la tête qu'une jeune demoiselle, aimant tant le monde, et qui avait passé l'été éloigné de Paris, dans la tranquille campagne. Il y avait trop de vin. Ses yeux pétillaient. Elle riait. C'était si drôle. Elle applaudissait. C'était si beau. Mais elle devait admettre qui si tout était si sublime, que si tout était si parfait, c'était par la présence d'un homme sur le balcon où elle était. Même très près d'elle. Une personne sur laquelle Athénaïs exerçait très bien sa raillerie. Ou peut-être pas assez à la réflexion. Il était le frère de la comtesse de Chalais et se nommait Louis-Alexandre de Noirmoutier, de la maison des princes de La Trémoille. Ses yeux bleus se fixaient sur elle, et ce regard faisait d'elle une reine bien plus que cette petite poupée espagnole qui était en bas. Athénaïs lui souriait trop, mais ce n'était que parce qu'il lui rendait chacun de ses sourires. Elle savait que c'était lui. Comment pouvait-elle l'ignorer alors que son coeur battait si fort dans sa poitrine? Cela aurait été idiot de l'ignorer. Il la prévenait tout simplement. Elle était devant l'objet de ses rêves. Il cognait comme une bête dans sa cage, il battait comme un oiseau qui veut prendre son envol. Elle ne savait plus quoi faire d'elle-même. Tout son esprit semblait se volatiliser sous ce sourire. Mais ce n'était que la première fois... Leur première rencontre.

17 août 1661.
Même si elle n'était que dame de compagnie de Madame, Athénaïs se prépara avec beaucoup d'application. Il allait être là. Elle devait prendre une profonde respiration chaque fois qu'elle y pensait. Et à chaque fois qu'elle voyait qu'elle pouvait respirer, elle faisait resserrer son corset. Elle devait être tout simplement éblouissante. Qu'il ne puisse lui résister. Voilà assez longtemps que ça traînait. Leur relation était même parvenue à l'oreille de ses parents. Elle s'était fait fortement chapitrer sur le sujet, mais elle s'en moquait. Éperdument. Il dansait toutes les danses, de tous les bals, avec elle. Il lui écrivait une missive par jour. Et il allait être là ce soir. Alexandre et Athénaïs de Noirmoutier. Alexandre le Grand et Athéna, la déesse. N'était-ce pas sublimement charmant? Elle voulait une demande en mariage. De lui. De personne d'autre. Et il ne pourrait lui résister. Elle était plus que belle, on ne voyait qu'elle. On annonçait cette fête pour être magique. Et rien ne pourrait la rendre encore mieux qu'une demande en mariage. Athénaïs laissa échapper un gémissement quand on lâcha finalement son corset. Elle revêtit une robe dorée qui allait à merveille avec ses cheveux. Elle était certaine que Monsieur lui ferait un compliment. Ses lèvres rouges sourirent en se voyant aussi éclatante qu'une étoile. Ce soir, c'était sa nuit. Celle où tout changerait. Elle ne donna qu'un oeil distrait au château. Elle ne voyait qu'Alexandre qui l'avait remarquée. Elle ne pouvait être évitée tant elle apparaissait comme une merveille dans sa robe. Il mit sa main sur son coeur alors que les plumes de son chapeau balayaient le sol. Madame lui parlait. Oui, elle l'entendait, mais elle n'écoutait pas. Son regard était toujours au loin, vers Alexandre.

-Athénaïs, ma chère? Vous êtes d'accord, n'est-ce pas?

La jeune femme retourna son visage vers elle. De quoi parlaient-elles? Madame de La Fayette la regardait comme si elle venait d'être déterrée. Entrouvrant sa bouche, Athénaïs hocha la tête.

-Oui, oui, évidemment, Madame. Si vous voulez m'excuser un instant...?

-Mon amie? Où allez-vous? Monsieur Molière va bientôt commencer sa pièce.

-Juste un instant.

Et aussitôt, elle se leva et disparut. Courant du mieux qu'elle pouvait avec ses hauts talons et son corset, Athénaïs traversa le parc et finit par trouver Alexandre. Le saisissant par la main, elle le tira loin de ses amis en riant. On en ferait les choux gras demain. Mais demain était demain, et elle se fichait de demain. Ce qui importait était ce soir. Tirant Alexandre vers le labyrinthe, elle le plaqua contre une haie en lui jetant un regard séducteur.

-Athénaïs? Je doute que ce soit...

Elle n'aimait mieux ne pas lui laisser le moindre de doute, la moindre hésitation.

-Vous aimez mieux être là-bas? Sans moi?

Elle battit rapidement des paupières, fouettant l'air de ses longs cils. Puis elle se mit à tourner sur place. Le vent créé soulevant sa jupe, montrant innocemment ses chevilles.

-N'est-ce pas que je suis jolie?

Alexandre sourit, faisant étinceler ses yeux bleus de convoitise. Vivement, il la plaqua à son tour contre l'haie de cèdres en face de lui, plaçant ses bras sur sa taille. Athénaïs laissa échapper un petit cri de surprise. Et de victoire, devait-elle avouer. Le visage d'Alexandre était délicieusement près. Angélique, Athénaïs recula dans le feuillage en murmurant son prénom d'un ton réprobateur.

-Vous êtes à en perdre la tête, dit-il avant d'abaisser sa tête dans son cou, la dévorant de baisers.




Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Tumblr_lvy3o1GbFC1r3efd2
L'AMOUR

ET SES ENTÊTEMENTS

_________________________________________________

-C'est exactement comme cela que ça s'est passé!

-Vous lui avez donc donné votre vertu au beau milieu d'un labyrinthe... Charmant, Françoise!

Athénaïs ouvrit la bouche, offusquée, et donna un coup d'éventail derrière la tête de sa soeur.

-Aucunement! Tout a été dans les règles et je...

-Les règles de qui? demanda Marie-Madeleine.

-Je vous défends! s'écria Athénaïs avant de se laisser tomber dans son fauteuil.

Elle n'y comprenait rien. Tout avait été parfait cette nuit-là. Elle avait réellement été certaine que dès le lendemain, le duc de Noirmoutier aurait eu rendez-vous avec son père. Mais bon, il y avait eu l'arrestation de monsieur Fouquet. Cela avait fortement secoué la Cour et son père avait bien d'autres choses à penser que d'organiser le mariage d'une de ses filles. Et après, il y avait eu la naissance du dauphin. D'accord. Elle avait bien voulu laisser passer celle-ci, vu le déplacement de la Cour à Notre-Dame de Chartres. Mais pourtant, rien n'était venu. Ne l'aimait-il donc pas? Elle ne pouvait lui demander franchement de l'épouser.

-Je crois que le mariage est une idée qui vient plus naturellement aux femmes qu'aux hommes, encore que, quand elles l'ont obtenu, elles en pâtissent davantage. Monsieur de Noirmoutier a vingt ans, sans doute ne veut-il pas perdre sa liberté. Dites-moi, Françoise, pourquoi un jeune homme qui s'étourdit de bals, de conversations galantes et d'escrimes irait-il si tôt s'embrasser d'une épouse qui, bientôt, lui reprochera toutes ces distractions?

Athénaïs prit la mouche, en se relevant violemment.

-Voudriez-vous avancer que monsieur de Noirmoutier ne m'aime pas assez pour renoncer à quelques amusements? demanda-t-elle, les larmes aux yeux.

Il lui avait dit qu'il tenait à elle plus qu'à toute autre. Donc que pouvaient donc valoir les autres comparativement à elle?

- Ma chère soeur, si vous vouliez un époux qui vous aimât plus que lui-même, il vous fallait épouser Dieu.

C'était trop pour Athénaïs qui éclata en sanglots.

-Je veux qu'il m'épouse! Je veux qu'il m'épouse!

Marie-Madeleine arrêta de piquer l'aiguille dans sa broderie et la regarda sérieusement.

-Alors arrêtez de pleurer et forcez-le à vous épouser.

Aussi dur que cela fût pour la jeune femme, elle exécuta ce que son orgueil lui ordonnait. Elle passait de la complaisance la plus grande à l'indifférence la plus totale. Il verrait bien comment se comportait une Mortemart? Elle était si habituée d'avoir tout ce qu'elle désirait qu'elle ne prenait pas le refus. Comment pouvait-on la refuser, d'ailleurs? Il n'y avait plus jolie fille en France, s'était-elle convaincue. Du jour au lendemain, monsieur de Noirmoutier trouva un visage fermé et des regards vides. Les billets furent refusés, les lettres et les colis retournés. Elle se mit en devoir de quitter chaque salon dans lequel il entrait, de trouver un danseur dès qu'il venait vers elle. Il prit d'abord la chose légèrement. «Je n'ai jamais vu une amitié mourir si subitement que la vôtre. Je crois qu'elle n'est qu'évanouie, sans quoi je ne consentirais jamais à son enterrement.» Cela encore était amusé. Elle trouva, elle ne savait pas comment, la force de s'éloigner, alors que le coeur lui battait à tout rompre. Un instant, Athénaïs put jurer qu'il voyait au travers d'elle comme au travers d'un miroir. C'était si difficile d'être aimable avec tout autre que lui, alors qu'elle ne voudrait l'être avec lui. Un «Je ne saurais, mademoiselle, m'accoutumer à l'injustice que vous me faites» ne la fit pas réagir davantage qu'une épée dans un mur. Ils en arrivèrent à «Votre cruauté, à la fin, me fait mourir» sans qu'Athénaïs ne bougeât un cil.

À en voir les effets, Athénaïs ne pouvait nier qu'elle éprouvait un grand plaisir à se faire désirer. Mais ce n'était seulement parce que monsieur de Noirmoutier (Alexandre était maintenant banni) l'y avait obligé, se répétait-elle, pour ne pas se réduire à la coquetterie, dans laquelle elle se découvrait la plus grande habileté.

La nouvelle année arriva alors que les intrigues battaient leur plein à la Cour. Athénaïs, amie de Monsieur, s'y trouvait en plein centre. On parlait de Madame et du Roi. Du fait qu'elle savait que c'était une autre qu'il venait voir. Athénaïs, étant aussi confidente de la femme de son ami, savait tout sur le sujet. On maintenait la Reine dans le silence. Tout cela était fort plaisant. Les murmures sous les froufroutements des tissus. Les chuchotements sous les rires. Il y eut un grand souper aux Tuileries. La Reine soupirait d'inquiétude. Madame était pâle. Monsieur avait les sourcils froncés. Mademoiselle de La Vallière fixait la nappe. Et Athénaïs se réjouissait de savoir le dessous de tant de visages. Alors qu'elle allait se retirer, quelqu'un lui retint le bras. Se préparant à vouloir insulter cet opportun sans la moindre classe, quelle ne fut pas sa surprise à se retrouver face à monsieur de Noirmoutier.

-Mademoiselle. Puis-je vous parler?

-Vous me parlez déjà. Quoique je ne vous aie pas donné mon approbation. Votre impertinence, monsieur, est sans borne. Maintenant, veuillez lâcher mon bras, je m'apprêtais à quitter...

-S'il vous plaît, l'implora-t-il, avec des yeux suppliants.

Athénaïs se retint un autre instant. Elle roula des yeux avant de claquer de la langue.
-Très bien, parlez-moi. Mais faites vite. Madame m'attend.

Il retira son chapeau et prit la main d'Athénaïs dans la sienne. Sentant son coeur manquer un battement, la jeune femme tenta de maintenir son masque de glace et de fixer un point lointain dans la foule.

-Croyez-vous que mon père pourrait bientôt retenir un rendez-vous avec le vôtre?

Elle resta un instant interdite, ramenant lentement son regard vers lui. Puis elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle avait réussi? Elle avait réussi! Elle n'entendait à peine ce qu'il lui dit à partir du moment où elle hocha la tête. Peut-être un petit «fin janvier» dans le tumulte que faisait son coeur.




Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 6:23

Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Tumblr_lvy3zgLHYa1r3efd2
À EN PERDRE UN, ON EN GAGNE UN PIRE.

_________________________________________________

Il y avait eu la naissance du Dauphin, la nécessité de faire oublier la disgrâce de monsieur Fouquet, et le goût des fêtes du Roi. Monsieur ne voulut pas être en reste et comme d'habitude, Athénaïs fut au premier plan de la magnificence des fêtes de son bon ami. Elle était un peu tremblante, mais Monsieur l'avait assuré que tout allait se dérouler à merveille.

-Vous retrouverez la félicité du début de vos affaires, l'avait-il convaincue en prenant sa main dans la sienne, baguée.

Il avait pris plaisir à inscrire lui-même le nom de monsieur de Noirmoutier sur la liste. Mais le malheur en voulut différemment. Occupée avec Madame, qui toussait, Athénaïs n'en sut rien. Mais Monsieur lui raconta les détails par la suite. Alexandre était venu avec la comtesse et le comte de Chalais. Le marquis de La Frette bouscula le comte. Il s'en suivit des mots, puis de grosses paroles, et ensuite des insultes. Des amis accoururent, on se gifla et on quitta la salle. Rapidement, Athénaïs en panique, gagna l'appartement de son frère, y prit une plume et écrivit un billet qu'elle fit porter à la place Royale. «Je vous supplie, ardemment, du plus profond de mon âme, de ne commettre aucune bêtise. Ne me laissez pas sans nouvelles de vous. -A.» Il ne pouvait lui désobéir, non? Un chevalier obéit toujours à sa dame, n'est-il pas? Mais on la rassura vite. Les duels étaient passés de mode, on n'y mettait plus la même fureur, et cette affaire n'allait pas dégénérer à ce point.

C'était le lendemain, le 21 janvier, alors qu'Athénaïs se faisait coiffer que son père entra dans la pièce. Il lui annonça le tout sans la moindre tendresse. Il n'avait jamais apprécié Noirmoutier.

-Ils se sont battus derrière le Luxembourg, dans l'enclos des Chartreux. Quatre contre quatre. D'un côté, vos amis. Chalais, Noirmoutier, d'Antin et Flamarens. Et de l'autre, La Frette et sa bande.

-Père! Je vous en prie. Je meurs. Donnez-moi les nouvelles. Monsieur de Noirmoutier?...

-Blessé. Comme Chalais et Flamarens. D'Antin est mort.

-Impossible! Impossible! C'est une erreur. Il n'irait pas contre le Roi.

-C'est une famille où on ne respire que la désobéissance! Ne vous avais-je pas dit de vous tenir éloignée de personnes avec lesquelles il n'y a que des plaies à partager? Maintenant, vous allez aller à l'hôtel de Noirmoutier. Récupérer vos lettres. Expansive comme vous êtes, vous avez certainement répandu votre âme, et je ne sais quoi d'autre, sur ses papiers. Je ne tolèrerai pas que cela revienne sur notre famille.

Le reste se passa comme dans un rêve. Tout restait très flou. La comtesse l'accueillit avec dignité et courage. Elle lui annonça que son mari et son frère fuyaient la colère du Roi. Elle lui demanda s'il avait laissé un billet pour elle. Non. Dévorée de douleur et de dépit, elle pleura. On lui donna la boîte que son père lui avait demandé. Sur le dessus, son billet, rédigé chez Vivonne. Au sceau encore intact. Elle revint chez elle. Pour trouver parmi ses billets, ceux d'une Marie-Louise. Qui rendait Noirmoutier beaucoup moins empressé à un mariage. Marie-Madeleine était avec elle quand Athénaïs les trouva.

Athénaïs leva son visage vers celui de sa soeur, qui sursauta sous ce regard noir. D'un noir implacable, effrayant, mais terriblement triste lorsqu'on constatait à quel point il était rempli de larmes. Marie-Madeleine voyait bien que le corps entier de la jeune femme tremblait comme une feuille par grand vent. Mais comme elle, Athénaïs semblait se raccrocher. Ses ongles s'enfoncèrent dans le tapis, sa respiration devint plus rapide, plus bruyante, sa peau passait au rouge. Elle recula. Elle connaissait trop bien la personnalité de sa soeur pour ne pas savoir ce qui allait suivre.

-Marie. Partez. Maintenant. Je vous en supplie.

La jeune fille ne voulut même pas s'éterniser dans la pièce. Les larmes aux yeux, elle marcha vers la porte. Voir Athénaïs ainsi la rendait si triste. Elle, qui venait de prendre conscience de ses sentiments face à son quasi-fiancé, voilà qu'elle était trompée effrontément. Marie-Madeleine savait que sa soeur lui reviendrait quand elle serait calmée et honnêtement, mieux valait pour elle de ne pas se trouver sur les lieux de la colère d'Athénaïs. Aussitôt qu'elle referma la porte derrière elle, la demoiselle entendit un cri d'animal blessé. Un long cri d'agonie, désespéré et mourant.

Athénaïs avait crié, oui, mais maintenant elle était debout. Marchant toute la longueur du salon, elle crispait ses mains à en faire craquer les os. Rageuse, elle pleurait. Mais si elle pleurait, c'était plus de colère que de tristesse. Comment avait-il pu lui faire cela? Il disait l'aimer! Elle lui avait finalement capitulé! Elle allait se marier avec lui. Et maintenant, il était avec cette catin! Incroyable. À cet instant, Athénaïs fut contente qu'il ne se trouve pas devant elle, car elle était certaine qu'elle lui aurait découpé la tête avec ses dents. Colérique, elle hurlait. Comment n'avait-elle pas vu cela venir? Alexandre disait l'aimer, mais c'était faux! Tout cela était faux! Il voulait certainement la marier pour sa dot. C'était son intention depuis le début! Quelle honte! Il disait l'aimer! Elle l'aimait finalement. Le cœur d'Athénaïs était déchiré comme si, en embrassant cette Marie-Louise, Alexandre en avait sucé tout le sang. Il l'avait utilisée! Il s'était servi d'elle. Et elle était tombée dans le jeu aussi facilement qu'une enfant. Cette putain! Comment ne ferait-elle jamais pour la supporter à la Cour sans vouloir la jeter, poignets et chevilles liés, dans la Seine? Elle imaginait le corps rond de cette traîtresse contre celui de Alexandre. Elle en devenait folle de rage! Quelques jours avant, il lui avait parlé de mariage. Il l'avait trompé! Tout bonnement, comme cela! Athénaïs ne parvenait pas encore à imaginer comment il avait commettre une telle infamie! Des larmes continuaient de couler sur ses joues, les brûlant. Parfois, un cri de désespoir forçait sa gorge et ses défenses. Alexandre ne l'aimait pas! Si Athénaïs était certaine d'une chose dans sa vie, c'était bien de l'amour de Alexandre. Pourtant, il venait de lui montrer que sa vie n'avait aucune certitude et cela la blessait encore davantage. Était-ce le fait qu'il l'avait trompée ou celui qu'elle sentait son amour brisé? Ne pourrait-elle jamais le réparer? Prise de cet accablement, Athénaïs s'effondra contre un mur qu'elle tenta de maltraiter de ses petits poings. Savait-on dans son hôtel qu'elle était un danger pour elle-même? Alexandre l'avait trompé! Cette seule phrase résonnait dans son esprit déserté de raison. Une consternation s'était prise d'elle, lui enlevant toute rationalité. Alexandre en aimait une autre! Athénaïs eut un nouveau sanglot qui lui fit plus mal que les autres. Sous cette douleur si courte et si aiguë, elle cria une nouvelle fois. Alexandre ne l'aimait pas!

La jeune femme jeta un regard sur le feu qui régnait dans la cheminée. Derrière un rideau de larmes, elle imaginait le visage de son fiancé. Cette vision ne se fit que plus douloureuse. Elle voyait la belle bouche, le nez fort et les yeux séduisants danser dans les flammes. L'image se moquait d'elle, comme si elle lui démontrait qu'elle était stupide d'avoir cru en lui tout ce temps. Idiote et naïve qu'elle était! Athénaïs était certaine que c'était elle qui dominait le jeune homme, mais ce n'avait jamais été ainsi. Cela avait toujours été un jeu pour lui! Il ne l'avait jamais aimé et son visage, imaginé dans le feu, lui démontrait sa folie. Orgueilleuse, la jeune femme ne put supporter cette image plus longtemps. Elle courut jusqu'à la cheminée, y prit un vase et le lança dans le feu, avec un cri sauvage. Les yeux embrouillés par les larmes, elle vit la représentation de son fiancé disparaître sous les morceaux de vase brisé.

Voyant les débris qu'elle avait causés, Athénaïs redoubla dans sa tristesse. Ayant perdu toute contenance, elle tenta de reprendre les morceaux, mais elle s'y brûla. Retirant sa main avec un cri, elle la regarda et vit la rougeur de sa main. Un nouveau cri sortit de sa gorge. La jeune femme s'effondra sur le sol, son faible corps secoué par les sanglots. La tête entre les bras, elle tentait de se calmer, mais elle n'y arrivait point. Le vase qu'elle venait de briser était un cadeau de son père qui venait du Japon pour son huitième anniversaire. Un présent qui lui était cher au cœur qu'elle venait de briser pour une illusion, par la faute de Alexandre! En souhaitant pouvoir le réparer, elle s'était brûlé la main. Tout était de la faute de Alexandre! Chaque sanglot était maintenant douloureux, lui arrachant un petit cri. Les poumons en feu, elle tentait de couvrir sa douleur. Couchée en chien de fusil, elle cachait sa main brûlée contre ses seins, près de son corps, comme si elle offrait sa blessure à son amour déchu. Ses épaules délicates tremblotantes, dos au feu, Athénaïs arrêtait doucement de pleurer. Mais elle n'aurait pu dire depuis combien de temps elle était là, à ne pas bouger, à souffrir. Elle ne pensait qu'à sa douleur. Elle ne voulait qu'oublier.

***

Devant Monsieur et François, Athénaïs s'attachait, avec beaucoup de gaieté à raconter ce qui s'était passé la veille au soir.

-Il ne plaide pas sa cause avec des paroles et des écrits, mais avec ses yeux.

-Et avec ses mains? demanda Monsieur, innocemment, cachant un petit rire derrière ses lèvres.

Athénaïs haussa une épaule avec un sourire charmant et un regard angélique.

-Il le ferait si je le laissais faire!

On parlait de Louis-Henri de Montespan, le frère du marquis d'Antin chez lequel Gabriel de Mortemart avait insisté pour que sa fille aille porter ses condoléances. Il lui faisait la cour depuis un long moment. Mais depuis Noirmoutier, Athénaïs s'était défendue d'aimer. Et les yeux de monsieur de Montespan semblaient lui promettre des voyages dans les pays de Trouble, Tremblements, Agitation et Fièvre. Et cela lui plaisait! Et plaisait aussi à Monsieur, vu la manière dont il était avide des détails.

-En résumé, il a fait plus de progrès en quelques jours que quelques autres en une année. Je lui ai dit «Mais que me voulez-vous à la fin?» Il m'a répondu «Je veux que vous me rendiez les sentiments que je vous porte.» Vous imaginez bien ma réaction? «Ah mon Dieu! Et pourquoi le ferais-je?» Et c'est là qu'il m'a dit que c'était parce qu'il les a comptés dans son bonheur.

-Oh! Mais c'est charmant! Il a de l'esprit! enchérit François.

-Il n'a pas que ça, j'en suis certain! fit Monsieur avec un clin d'oeil.

Athénaïs sourit, retenant un éclat de rire.

-Je ne me suis pas pressée pour lui jeter un de ces regards. «Et pour combien de temps en vérité?» que je lui ai répondu! Mais il n'a pas arrêté. «Vous m'offensez, mademoiselle, mais vous ne m'empêcherez pas de vous aimer.» C'est alors que j'ai pris un air de méditation: «L'amour, monsieur, prête son nom à une infinité de commerces qu'on lui attribue et où il n'a non plus de part que le doge de ce qui se fait à Venise.» Et alors Montespan s'est dressé d'un bond. Vous voulez savoir ce qu'il m'a dit?

-Dites! Dites! s'exclamèrent en même temps les deux amis.

-«Je ne sais rien des affaires du doge, mademoiselle. Mais je sais que les miennes passent par le duc de Mortemart, le notaire et le curé!»

Et le mariage fut célébré le 6 février 1663.




Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Tumblr_lvy61xxMdj1r3efd2
VERSAILLES SERA MIEN

_________________________________________________

Malheureuse en mariage, heureuse à la Cour. Un dicton qui n'existait pas, mais qui convenait parfaitement à la marquise de Montespan. Elle avait fait ses devoirs d'épouse. Un fils, une fille. Elle était restée dans le minuscule logis de la rue Taranne. Elle en avait marre de surveiller les idioties du peu de domestiques qu'elle avait. Et elle en avait marre de son mari, qui se ruinait aux jeux et qui n'avait rien de digne d'elle. À elle la Cour, ses froufrous, ses complots, ses intrigues, ses robes, ses fêtes, sa musique. C'était son monde, ce pourquoi elle était née. Le reste, elle s'en moquait. Sa place était enviée de tous. Et Athénaïs de Montespan était faite pour ce monde. Elle y connaissait tout le monde. Tout le monde la connaissait. Il n'y avait pas une fête à laquelle elle n'était pas. Et si elle n'y était pas, ce n'était pas une fête. Orgueilleuse et hautaine, elle s'amusait à détruire les provinciales, à regarder de travers les comtesses, elle était amie avec le prince de France. Rien ne pouvait être aussi beau. Excepté une seule chose. Devenir la maîtresse du Roi. C'est maintenant son but le plus cher. Et rien ne l'arrêtera. Le Roi la trouve jolie. Sans aucun doute. Elle est la plus séduisante femme de la Cour. On lui dit sans arrêt. Elle est la soeur du meilleur ami du Roi et elle est la meilleure amie du frère du Roi. C'est logique. Mathématique. Elle était d'une grande famille française. Plus ancienne que celle du Roi. Pas comme cette parvenue! À la regarder, Athénaïs en devient rageuse. Impossible qu'il la préfère à cette gueuse!

-Gabrielle chérie? J'ai besoin de votre aide, dit Athénaïs de sa voix claire en faisant asseoir sa dame de compagnie devant elle.

Se penchant vers elle avec un petit sourire en coin, elle prit ses mains entre les siennes. Elle capta le regard malicieux de Gabrielle. Elle savait qu'elle avait toute son attention.

-J'ai encore demandé à Vivonne de me présenter très officieusement au Roi. Il refuse toujours! À quoi ça sert d'avoir un frère ami du Roi, s'il n'est même pas capable de faire ça pour vous, voulez-vous bien me le dire? Il en a même profité pour me chapitrer sur mes sorties de nuit, vous imaginez! Et jurer sur mon mari. Mais cela, je le comprends, remarquez. Du coup, je me disais...

Athénaïs se recula dans son siège et elle allait parler quand Margot Goutelin entra dans la pièce. Avec un regard hautain, la marquise la regarda. Sans l'inviter à entrer, elle la fixait. La pauvre domestique ne savait pas trop quoi faire avec son plateau. Habituellement, on l'invitait à entrer, on lui disait où mettre cela avant de lui donner son congé. Mais Athénaïs restait là à la regarder, l'air rêveur, un petit sourire au coin des lèvres. Qu’elle était timide, cette petite! La marquise prenait un grand plaisir à la voir bouger sur place, attendant des instructions. Sachant qu'elle était sous la protection d'Amy of Leeds, Athénaïs se déchaînait sur elle. Encore que si elle n'était pas attachée à cette parvenue, peut-être aurait-elle été plus gentille. Peut-être. Margot rougissait à vue d'oeil, et par peur d'éclater de rire, Athénaïs choisit de briser le silence.

-Mais vous êtes idiote? Posez ce plateau ici et partez! Comment osez-vous vous imposer ici? Vous êtes chez une marquise, pas à la taverne du coin, bon Dieu! Allez, allez, dépêchez-vous un peu.

Athénaïs ne pouvait détacher son regard d'elle, se plaisant à chacun de ses mouvements gauches. Elle finit par réussir par mettre le plateau de chocolat sur la table entre elle et Gabrielle de Longueville. Le chocolat tangua dangereusement et quelques gouttes tombèrent. C'était la catastrophe qu'Athénaïs attendait!

-Oh! Mais faites attention, petite sotte! Seigneur, vous êtes un désastre! Partez immédiatement! Je tâcherai de parler de vous à l'intendant, vous verrez, vous ne ferez pas long feu!

La jeune domestique se retourna brusquement après sa révérence et quitta la pièce. Athénaïs regarda la porte se refermer avec un sourire satisfait avant de revenir vers sa dame de compagnie. C'était amusant!

-Je ne sais plus du tout ce que je vous disais avec tout ceci. Prenez un peu de chocolat. Ah oui, voilà! Amy of Leeds. Il me semble qu'il serait très facile de la mettre dans un trouble.

Posant son index sur ses lèvres peintes, Athénaïs fit mine de réfléchir, avant de sortir quelques billets de sa jupe, les tendant à Gabrielle, avec un petit sourire complice.

-Voici un faux billet de la favorite, assez bien imité. Oh, je sais, c'est trois fois rien. Mais que voulez-vous, j'ai passé la nuit à discuter avec Madame, je n'ai pas l'énergie nécessaire ce matin. Et le reste, c'est la correspondance habituelle. Avec mes charmants messieurs. Vous distribuerez tout cela, ma chérie.

S'avançant pour porter la tasse à ses lèvres, Athénaïs sourit. Ce genre de sourire qui n'appartenait qu'à elle seule. Le menton levé, les yeux pétillants sous ses paupières à moitié closes, les coins de ses lèvres retroussés, montant ses pommettes. Tout allait bien. Dans quelque temps, elle serait la reine incontestée de Versailles.




Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 6:32

FINALEMENT!
Oh, oui! J'entends vos soupirs de soulagement d'ici. Excepté ceux d'Amy, parce qu'elle est en train de sortir sa corde. What a Face
Après une dizaine d'essais, j'ai fini par mettre un point final à cette fiche qui traînait depuis 4 mois. Mais j'ai réussi.

Et je m'attends à ce qu'on me valide, même si mon cher Mister est retourné chez les pouilleux et qu'il ne peut me protéger!

(Lisa, je t'aime. -A.) PTDR

(J'espère qu'on me pardonnera ma fin rapide. Moi, qui avait dit à Steph, je vais faire très très court -bravo le 14 pages -, je crois que je me suis surpassée dans le niveau hypocrisie. Mea culpa pour mes fautes d'inattention, d'ailleurs.)
Revenir en haut Aller en bas
Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 13:04

TU ES VALIDÉE !
BIENVENUE A VERSAILLES

Héhéhéhé ! Depuis le temps qu'on l'attendait cette petite Athénaïs ! Very Happy Mister et Thimo vont sautiller de joie ! Very Happy C'était mal de nous faire poireauter comme ça Pam Razz Bien, écoute tout est bien respecté concernant son histoire, les six liens sont présents et bien développés. Qu'importe la fin rapide, c'est pas grave, on comprend tout à fait. Encore un style très agréable, comme on l'aime chez toi aussi. Je vais donc pas te faire poireauter (même si tu le mériterais pour le coup Razz) et je te souhaite par conséquent une enième fois la bienvenue parmi nous ! cheers Amuse toi bien en notre compagnie comme ça a été toujours le cas ! cheers Tu connais le chemin maintenant ! Very Happy

Au plaisir ! Smile
Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Versai11
PENSE PAS BÊTE ; Qui est qui ? Petit topo des personnages sur le forum.Fiches de liensFiche de rpsDemandes de rangs et de logementsProposer un scénario.

Revenir en haut Aller en bas
Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 13:23

Ma chériiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie Calin

J'adore j'adore j'adore Amour
Heureusement que tu m'as demandée si tu pouvais faire court, hein Razz

En tout cas, tu vas faire une magnifique Montespan, c'est même certain ♥ J'ai hâte que notre trio diabolique se mette en marche Twisted Evil

Je t'aime encore plus ! cheers
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 15:28

Han, Athé-la-vile PTDR Je sens qu'il va y avoir du crêpage de chignon à Versailles, ça va faire mal What a Face

Re-bienvenue parmi nouuuuuuuuuuuuuuuuus Pam !! cheers
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 15:39

C'est moiiiii! PTDR J'aime bien Athé-la-vile, ça fait Cruella Devil Wink GÉ-NI-AL!

Merciiiiiiii pour la validation! J'avais peur de Lisa, mais elle s'est bien comportée Calin En tout cas, ma chère, ce n'est pas encore avec ces DC qu'on va s'aimer, nous deux What a Face Tu n'es pas une gueuse dans mon coeur, c'est seulement pour la méchante Athénaïs NON

Miiiiiiiiiiiiister chériiiiiiiiiiiiiiiii! ** Déjà trop d'amouuuuur! Je sens que ça va être terrible! Pervers Attention, les Triplets sont sur ATV Siffle
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 15:43

Re-bienvenue Pam' cheers

Hâte de voir les crêpages de chignon Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] 915366
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 16:52

Ma petite soeur **

Tu joues ma nièce, tu joues ma soeur, tu te décides quand à jouer ma femme? Razz


Mais superbe fiche que j'ai adoré lire ** On va pouvoir aller refaire le monde tous les deux What a Face
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 17:48

En voilà une belle surprise, je ne m'y attendais pas ** . Très très jolie fiche même si Gabie est un peu vexée de la condescendance d'Athénaïs (mais elle s'en remettra Razz ). J'ose à peine imaginer comme il doit être difficile d'écrire une fiche avec autant de liens déjà présents ! En tout cas, j'adore et surtout l'enfance, je me suis rendue compte que j'étais passée sur les traces d'Athénaïs (Ah, l'abbaye-aux-Dames de Saintes ** ).

Félicitations pour cette magnifique fiche, j'ai hâte de voir Athénais en pleine action Twisted Evil

Et re-bienvenue, bien sûr Very Happy !!
Revenir en haut Aller en bas
Invité


avatar



Invité


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime10.04.12 23:34

Oh, Athénaïs What a Face
Le troisième maillon du trio avec Thimo et Monsieur... j'ai hâte de voir ça PTDR

Bienvenue, encore une fois, à toi, Pam I love you
Revenir en haut Aller en bas
Thimoléon de Choisy


Thimoléon de Choisy

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Libre comme les cieux : il brûle comme l'enfer !
Côté Lit: Tous les anges et les démons de cette terre s'y étendent pour mon plus grand plaisir...
Discours royal:



    ANDROGYNE
    l'Allure stupéfiante.


Âge : 23 ans
Titre : Abbé de Saint-Seine - Comtesse des Barres - les yeux et les oreilles de la Cour...
Missives : 382
Date d'inscription : 02/08/2011


Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime11.04.12 18:48

TRIIIIIPLEEEEEEEEEETTE !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! **

Trop content de voir enfin notre grand trio au complet !!! Banane
Je n'ai pas encore lu la fiche mais je n'y manquerais sous aucun prétexte !!! Very Happy

Rerebienvenue Triplette !!! I love you
Versailles : nous voilààà ! Twisted Evil
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé








Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Empty
MessageSujet: Re: Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]   Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée] Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Athénaïs de Montespan - Une angélique diablesse [Terminée]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
AU TEMPS DE VERSAILLES :: 
DE L'AUTRE CÔTE DU MIROIR
 :: Archives :: ANCIENNES FICHES
-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser