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 Fugue, prémices d'ennuis collatéraux - Hôtel de Courtenvaux [rp unique]

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Benoît de Courtenvaux


Benoît de Courtenvaux

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Une fois offert et mis à lambeaux, il est pour l'heure tout entier à son roi.
Côté Lit: Je n'y tiens pas une collection ! Mais il n'est pas glacé non plus.
Discours royal:




ϟ La Main au collet ϟ

Âge : 32 ans et des poussiè... (Non pas ce mot maudit)
Titre : Marquis de Courtenvaux, Magistrat parlementaire et avocat
Missives : 371
Date d'inscription : 10/04/2012


Fugue, prémices d'ennuis collatéraux - Hôtel de Courtenvaux [rp unique] Empty
MessageSujet: Fugue, prémices d'ennuis collatéraux - Hôtel de Courtenvaux [rp unique]   Fugue, prémices d'ennuis collatéraux - Hôtel de Courtenvaux [rp unique] Icon_minitime16.06.12 18:03

- Monsieur de Courtenvaux, monsieur le marquis, venez ! Vite !

Benoît qui venait de s'effondrer telle une loque humaine sur un de ses divans de velours poinçonnés de boutons d'or, se redressa à l'instant même. Dure journée que celle qu'il venait de vivre, mais il n'était apparemment point au bout de ses peines à en juger par les cris perçants de Nicéphore. Hurlements qui étaient si rares, que l'inquiétude le saisit simultanément, tandis qu'il se dirigeait vers la pièce d'où ces derniers provenaient. Que se passait-il ? Une minute de tranquillité dans son existence de magistrat et d'espion du roi de France était-elle trop demandée au Seigneur tout Puissant ? Il était philosophe mais c'était là une question à laquelle nul débat n'était nécessaire. La réponse demeurait bel et bien catégorique : Oui, le calme n'était guère fait pour lui. Il fallait s'y résigner et subir. Seule nuance tout de même, il connaissait la plupart du temps, le séisme qu'il allait devoir affronter. A cette minute, il en ignorait tout. L'incertitude est le pire sentiment humain qu'il puisse exister. Mille hypothèses tout aussi horribles les unes que les autres venaient de traverser son esprit, un esprit torturé à présent. Bousculant sans le vouloir son domestique touché de surdité, il entra dans la chambre de sa ... fille. Fille qu'il ne trouva pas.

- Non, ne me dis pas qu'elle ...

Le serviteur haussa les épaules. Lui qui ne le comprenait jamais et qui le faisait constamment répéter ses paroles, sembla les deviner. Ou peut-être était-il si apeuré, que ces quelques mots balbutiés avaient-ils été lus sur ses lèvres ?

- Si mon bon maître. Partie ! Evaporée dans la nature ! Comme d'habitude !

Le rappel des fugues précédentes d'Alexandrine, cinq, il ne fallait pas être pour cette fois, le génie de mathématiques qu'il pouvait être, pour les avoir bien comptées, le fit dangereusement pâlir. La colère et un sentiment d'impuissance face à la situation lui serrèrent cruellement le cœur. Où était-elle ? Arpentant la chambre, l'ongle du pouce coincé entre ses dents, il réfléchissait. S'il connaissait que trop bien la raison qui poussait sa fille à quitter l'hôtel particulier, au bout d'un aussi grand nombre de fois, il était dans le doute sur la destination qu'elle avait empruntée. Qu'importait ! Il ne pouvait rester entre ces murs une minute de plus, en la sachant à l'extérieur. Sous cette pluie battante, dans ce froid hivernal ! Sa capeline gisait toujours sur son lit. Benoît de Courtenvaux était rongé, miné littéralement par l'angoisse. S'il la retrouvait, elle ne croirait plus en ses mensonges, il devrait agir et rapidement. Mère, elle voulait, mère elle aurait.

Se promettant silencieusement de se ruiner s'il le fallait en achetant jour après jour une comédienne, il prit un manteau noir et ouvrit la porte à la volée se ruant au dehors. Il tenta toutes les rues, toutes les impasses, tous les culs de sacs à des kilomètres à la ronde. Il interrogea, promit des récompenses et fut accompagné d'une dizaine de personnes pour ratisser une plus large portion de terrain. Il visita tous les recoins où la petite fille avait coutume de se rendre pour s'y amuser. Mais rien, aucune trace. Alexandrine demeurait introuvable. Cette recherche dura toute la soirée et même toute la nuit, il se refusa à abandonner malgré l'obscurité. C'est vers les dix heures le lendemain, qu'à bout de forces, Nicéphore l'obligea à rentrer, à être raisonnable. Traînant ses bottes, Benoît avait une mine misérable. Il faisait peur ou pitié, parfois même engendrait-il ce double sentiment à la fois chez les personnes qu'ils pouvaient tous deux croiser. Le serviteur le portait presque, lorsqu'ils parvinrent à nouveau jusqu'à la porte d'entrée.

Benoît laissa chuter son manteau et prit la direction du salon de toilette. Il y trouva sa bassine d'eau, dans laquelle il plongea son visage plusieurs fois.

- On l'a enlevée ! Je ne vois pas d'autres explications ! Marcelline !

Il s'agissait de l'intendante de sa maison. Le marquis avait toutes les raisons de la faire venir jusqu'à lui. Il agrippa pour ponctuer son ordre la clochette et la fit tinter à n'en plus finir sous la nervosité.

- Oui monsieur le marquis ? Vous m'avez mandé ?
- En effet, a t-on apporté un courrier pour moi ?
- Non monseigneur.

Comment ? Pas de demande de rançon donc ? Là était sa crainte mais aussi son dernier espoir de la croire toujours vivante. L'avait-on tuée ? Si tel était le cas ... Mais il ne voulait guère y songer ! L'idée était bien trop cruelle ! Désespéré, Nicéphore fit signe à sa place de se retirer à l'intendante et se permit de poser une main qui se voulait réconfortante sur l'épaule de son maître.

- Allons mon bon maître, on la retrouva bien v'tre fille ! Et je compte sur vous pour lui administrer une bonne fessée !

Benoît allait rétorquer, lorsque Marcelline se retourna brusquement.

- Si monsieur le marquis cherche mademoiselle Alexandrine, je l'ai trouvée cette nuit dans le grenier endormie entre deux malles.

Le marquis crut bien étouffer sous des sanglots intérieurs. Il les sentait poindre à l'orée de ses yeux mais son éducation ne leur firent couler aucun pleur. Il respira profondément et serra ses poings voilà tout. Soulagé mais à la fois submergé par un courroux légitime. Envers lui pour ne pas avoir commencé par fouiller la maison elle même ? Ou envers sa fille ? Sans doute, il y avait-il là, un peu des deux. Il monta quatre à quatre les marches des escaliers malgré les contre indications des médecins et pénétra dans la pièce où malgré ce que l'on peut imaginer, aucune poussière régnait. Courtenvaux oblige ! Il s'agissait seulement du cagibi où on entassait les vieux meubles et les anciennes malles.

Alexandrine se trouvait toujours là, serrant une lettre, une fausse lettre de sa mère contre elle. Toute sa colère, sa rancoeur, ses reproches s'évanouirent dès qu'il la vit dans cette position du fœtus. Il s'agenouilla près d'elle, et sécha ses larmes à l'aide d'une marguerite séchée que contenait le courrier. La fleur préférée d'Alexandrine. Cette dernière s'éveilla.

- Je suis vraiment de trop, je n'aurais mieux fait de ne pas naître père ... Ma propre mère n'a point voulu de moi.

Si véridique hélas ! Mais il devait se taire pour la protéger et pour une optimale réussite de son plan.

- Que dis tu, ta mère t'écrit et t'envoie des présents tous les mois. Elle pense à toi et te porte tendrement dans son cœur. Elle voyage ... car elle le doit mais donnerait tout pour se trouver auprès de toi.

Elle voyage, c'est le moins que l'on pouvait dire de la mère d'Alexandrine. Honorine était une danseuse. Rencontrée peu de temps après sa rupture dévastatrice avec Catherine de Corlay, elle restait la première de ses conquêtes. Ces conquêtes dont il n'était pas vraiment fier aujourd'hui, aujourd'hui il était amant parfois mais pas toujours. Il ne cherchait plus à oublier le traître amour de sa vie. Honorine avait attendu un heureux évènement, l'avait mis au monde. Sa carrière ne lui permettait pas de la garder. Gentilhomme malgré tout, prenant ses responsabilités il s'était proposé de prendre en charge, le fruit de quelques nuits de passion libertine. Il lui avait proposé de lui en donner des nouvelles, de la voir lorsqu'elle le désirait. Rien de tout cela, n'avait été accepté. Honorine voulait oublier, sa fille ne signifiait rien pour elle qu'un désagrément. Elle n'en voulait rien savoir, elle le lui avait clairement signifié. Benoît avait envisagé de la déclarer morte aux yeux de sa fille, mais son humanisme l'avait rattrapé. Les personnes changent, les avis aussi. Un jour peut-être, Honorine aurait-elle demandé à la rencontrer ... Mais huit ans étaient passés, huit ans de silence. Il ne pouvait guère changer son fusil d'épaule maintenant sans être maudit par sa fille. Non il devait couvrir son mensonge par un autre mensonge. Il en avait horreur mais pour Alexandrine et Edmond, il aurait pu vendre son âme au diable.

- Ces périples la retiennent éloignée depuis ma naissance. Elle ne m'a jamais embrassée. Si elle se souciait de moi, elle aurait pris le temps de venir jusqu'ici. Elle connait notre adresse puisqu'elle me fait parvenir tout ceci.

Benoît resta muet sur l'instant, il souleva avec la plus infinie des tendresses sa fille et l'enlaça de ses bras. Elle s'efforçait à son tour de ne pas sangloter mais y parvenait plus difficilement que lui.

- Pardonnez-moi père pour l'inquiétude que je vous cause.

Il la serra à l'en étouffer et caressa ses cheveux d'un roux qu'il aimait tant. Il put enfin desserrer la mâchoire l'espace de quelques secondes.

- Je vais écrire à ta mère pour solliciter son retour dans les plus brefs délais. Bientôt tu la rencontreras, tu constateras à quel point tu lui ressembles trait pour trait. Je te le promets ... Elle viendra !

A présent il devait la trouver cette actrice ... Cela promettait de ne pas être une mince affaire, mais il y parviendrait. Il fallait qu'il y parvienne, quoiqu'il lui en coûte !
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