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 Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]

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MessageSujet: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime05.02.12 16:46

-Oui. Mais pour femme, moi je prétendais vous prendre ; Et je vous l’avais fait, me semble, assez entendre. Lasse, je poussai un soupir devant le vieillard qui m’implorait de l’épouser. Il était mon tuteur, et aucunement dans ma vie j’avais éprouvé des sentiments à son égard. C’était pour le jeune homme qui était venu me rendre visite que mon cœur balançait et non pour cet homme qui avait une bien piètre vision du mariage.

- Oui. Mais, à vous parler franchement entre nous,Il est plus pour cela selon mon goût que vous. Chez vous le mariage est fâcheux et pénible, Et vos discours en font une image terrible ; Mais, las ! il le fait, lui, si rempli de plaisirs, Que de se marier il donne des désirs.

-Ah ! c’est que vous l’aimez, traîtresse !

- Oui, je l’aime.

- Le deviez-vous aimer, impertinente ? }

- Hélas !Est-ce que j’en puis mais ? Lui seul en est la cause ;Et je n’y songeais pas lorsque se fit la chose.

La jeune fille innocente que j’étais, se devait d’avouer la vérité. Ce n’était pas lui qu’elle aimait. Comment pourrait-elle lutter à l’encontre de ses propres sentiments ? J’étais particulièrement bien placée pour savoir que l’on ne pouvait rien faire contre cela. Il n’existait aucun remède à l’amour. D’où le fait que le personnage d’Agnès, que j’incarnais ce soir me correspondait bien. La scène que j’étais en train de jouer avec Molière, était une scène clé de la pièce qui rassemblait les deux principaux protagonistes. Voilà plusieurs jour que nous représentions « L’école des femmes» sur scène . J’étais plus que ravie d’avoir réussi à obtenir le rôle principal tant convoité par toute les filles de la troupe. Ce qui m’avait bien évidemment attiré quelque jalousies, mais sans doute pour avancer, devais-je passer outre ces détails.

Alors que j’échangeais les dernières répliques de l’acte, le rideau se baissa, laissant place aux applaudissements du public venu en bon nombre ce soir à l’Opéra Théâtre. Comme toujours lorsqu’une de mes scènes était terminée, j’étais assez soulagée. Soulagée de n’avoir fait aucune bourde, je savais que le moindre faux pas pouvait très bien me couter ma place de favorite au sein de la troupe. J’avais eu beaucoup de difficultés à en arriver jusque là, alors maintenant que je brillais, il était évident que je ne voulais pas que mon rêve s’arrête. Pas maintenant.

Allant à ma loge alors que l’entracte avait été annoncée, je m’étais installée devant le miroir pour me repoudrer le nez une dernière fois avant d’entrer en scène de nouveau. Cependant, je ne pus me retenir d’échapper un cri, lorsqu’à travers le miroir de la glace j’aperçu un homme allongé dans le sofa d’en face me dévisageant avec un sourire, tenant une rose dans les bras. Le reconnaitre m’énerva d’autant plus. Voilà plusieurs jours que le Baron de Breteuil, un parlementaire d’environ la trentaine, me suivait après chacune de mes représentations. Ou devrais-je plutôt dire, me harcelait.

« J’espère ne pas vous avoir effrayée gente demoiselle. » Alors là pour le coup, c’était vraiment raté vu le cri d’effroi que j’avais poussé. Je n’avais pas coutume d’acceuillir des inconnu dans ma loge, encore moins de les voir avachis dans mon sofa dans une position beaucoup trop déplacée à mon gout. « Allez-vous en Monsieur le Baron. Je vous ais déjà maintes fois répéter que je ne veux pas de vos fleurs ! » Ajoutais-je sans criez garde sans doute sur un ton peut être beaucoup trop insolent pour une commédienne s’adressant à quelqu’un de son rang, mais je ne pouvais accepter ses attention, et supporter qu’il continue à m’opportuner de la sorte. « Mademoiselle Ornelle, je peux vous assurez que vous finirez bien par les accepter mes fleurs… » Ajouta-t-il de son air sournois, se levant et déposant la rose qu’il m’avait apporté dans un vase vide qui était posé sur la commode devant laquelle j’étais installée. Maintenant qu’il était proche de moi, je n’osais bouger alors qu’il avait déposé ses deux mains de chaque côté de mes épaules, en penchant sa tête vers mon cou pour sentir mon parfum. Ne pouvant réprimander une grimace de dégout je me détachai vivement de son emprise, accompagné d’un « Laissez-moi ! » alors que je me précipita en dehors de la loge pour rejoindre de nouveau la scène. Je ne sais combien de temps j’arriverais à repousser ses avances mais je préférais éviter d’être seule avec lui dans une pièce, il m’effrayait et les dernières paroles qu’il me lança avant que je ne m’éloigne ne me rassurèrent guère. « Je vous retrouverais à la fin de la représentation ma chère.

La fin de la représentation… Je l’appréhendais. Simplement parce qu’il était toujours difficile pour moi de rejoindre mes appartements. Rares n’étaient pas les fois où je me faisais suivre, et je savais qu’en pleine nuit se balader à Versailles était sans doute assez dangereux pour une jeune comédienne. Essayant de maitriser mon trac et mes appréhensions, le temps de terminer la pièce, j’oubliais ces petits problèmes. Les derniers applaudissements retentirent, alors que tout les comédien furent appelé à saluer le public une nouvelle fois. Mon cœur fit un bond lorsque je remarquai que le Baron était au premier rang, me faisant un clin d’œil qui en disait véritablement trop… Aussitôt que le rideau fut fermé, je me précipitai dans ma loge pour tenter de rassembler mes dernières affaires afin de partir au plus vite, troquant mon costume contre une de mes robes. C’est en parcourant rapidement les coulisses dont l’agitation témoignait du succès de la représentation de ce soir, que je sentis une main me happer avec une force contre laquelle je n’aurais put résister. « Mademoiselle Ornelle, vous ne m’avez pas laissez le temps de vous félicitez. » Essayant de me détacher de son emprise, j’avais bien évidement beaucoup de mal à me défaire de la force du Baron qui tentait de m’attirer avec lui dans un coin. « Rejoignez-moi dans mes appartements et que diable, cessez de me résister ainsi. Cela risquerais de me rendre fou ! » Cesser de me débattre ? Jamais ! Je ne comprendrais jamais, ô grand jamais, pourquoi les hommes s’obstinait d’autant plus quand on se refusait de céder à leur avance. Je croyais avoir été assez claire. Evidemment, sans doute aurait-ce été plus facile de me débarrasser du Baron en acceptant de faire ce qu’il me disait, mais je ne pouvais me résigner à en perdre mes manières. La dernière fois que je m’étais laisser allez à un homme, je l’avais amèrement regretté. Je ne voulais très certainement pas commettre de nouveau cette erreur. Et puis rien que l’idée de me retrouver dans la chambre du Baron me révulsait. « Lâchez-moi je vous en prie ! » L’implorais-je alors qu’il s’était mit à me trainer de force par le bras. Je regardais autour de moi, prête à crier à l’aide s’il le fallait, mais la plupart des personnes présentes étaient bien trop occupé par leur conversation pour prêter attention à ce qu’il se passait. Je haïssais la cour. Pourquoi fallait-il toujours que les gens soient égoïstes à ce point ?

« Taisez-vous et apprenez à obéir un peu ! » Le ton, cette fois-ci beaucoup plus ferme du Baron ne me rassurait guère. J’avais peur. La dernière fois que j’avais réussi à lui échapper, je m’étais mise à courir tellement vite que j’avais cru en perdre ma respiration. Bien évidemment, j’avais du jouer de mes talents de comédienne, pour me faire passer pour intéressée par lui, ce qui l’avait fait me lâcher. Mais je n’étais pas certaine que mon stratagème puisse marcher cette fois-ci.

Ne cessant pas pour autant de me débattre, je sentais les larmes monter sur mes joues. Comment ma sœur pouvait supporter de vivre ça tout les jours ? Alors qu’il continuait à m’entrainer je ne sais où, toute la force que j’essayais de mettre pour qu’il me lâche finit par me faire perdre l’équilibre et tomber à terre. Il se retourna, rapidement, me saisissant par le bras, oubliant toute ses manières aimables et me fixant avec un rire presque diabolique. « Tu vas arrêter de pleurer ! Petite sotte ! » Essayant d’essuyer les larmes qui coulait sur mes joues, je me sentais véritablement humilié, et bien idiote surtout. Je n’aurais jamais cru que la vie à Versailles pouvait s’avérer aussi… Dangereuse.
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François de Froulay


François de Froulay

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller
Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur
Discours royal:



Fuis les honneurs et l'honneur te suivra
Convoite la mort et la vie te sera donnée


Âge : 25 ans
Titre : Maréchal des Logis des Mousquetaires, Capitaine de la garde de Monsieur, Marquis de Lavardin
Missives : 521
Date d'inscription : 29/08/2011


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MessageSujet: Re: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime10.02.12 10:44

Cette petite excursion loin de Versailles avec ma sœur, pour revenir chez nous, ne s’était pas été passée comme je l’aurais souhaité, mais avait été nécessaire. J’avais appris des choses sur ma sœur, elle en avait apprise sur moi. Mais elle ne connaissait peut-être pas les dessous de la personnalité de Philippe comme je les connaissais. Malgré l’amitié que je portais au jeune homme, frère d’Alexandre, je me rappelais encore les conditions de notre rencontre et le fait que je l’avais empêché in extremis d’attenter à ses jours. Ce n’est pas vraiment pour rassurer un frère que de savoir que sa sœur est amoureuse d’un homme qui peut avoir ce genre de comportement. Il me faudrait avoir une conversation avec lui et au plus tôt. Mais avant cela j’avais mieux à faire. Quelqu’un à voir qui m’avait profondément manqué. Sur le chemin qui me menait à Claire, au théâtre où elle avait certainement joué ce soir, je songeais à mes parents. Je ne les avais pas vus depuis de longs mois, depuis mon départ pour les mousquetaires à la vérité, et je les avais trouvés vieillis, fatigués, inquiets. Non seulement pour Elodie mais aussi pour moi. C’est toujours quand on arrête de vivre avec ses parents qu’on se rend compte d’à quel point ils vieillissent. C’était étrange de penser cela. Mon enfance était pavée de souvenirs les concernant, et voir à quel point tout là-bas changeait était paradoxal. A distance, je ne m’en étais pas rendu compte, mais maintenant que j’avais tout vu, je me disais que cela ne serait plus jamais comme avant.

C’était à notre tour, à Elodie et moi, de construire nos vies, nos familles. Mais l’un comme l’autre nous n’en prenions pas vraiment le chemin. Elle et son travestissement et moi et ma comédienne… Nos parents n’étaient pas vraiment prêts de se voir grands parents, hélas. Il ne fallait peut-être pas désespérer encore. M’était revenu en mémoire mes fiançailles, enfant encore, avec Blandine… C’était si loin, ma trahissait déjà la volonté de nos parents de nous faire faire de bons mariages. Il n’était que peu de lettres où ma mère ne mentionnait pas, l’air de rien, le nom d’une jeune fille de bonne famille qui aurait fait une parfaite épouse. Je faisais mine de ne rien comprendre et me contentait d’ignorer ces passages dans mes réponses. Mais je sentais bien qu’ils étaient pressés de nous savoir marié, ne serait-ce que pour assurer une postérité à notre nom, celui des Froulay. Elodie avait raison, si jamais elle était restée là-bas, en moins de quelques jours, on lui aurait trouvé un fiancé et l’annonce du mariage aurait rapidement été faite. C’était tellement paradoxal. Ils voulaient notre bonheur à tout prix, pensant savoir ce qui était bien pour nous, quitte à faire notre malheur. La distance allait tout de même dans notre sens, leur permettant d’avoir moins d’emprise sur nous et de moins prévoir nos vies sans nous en parler. Espérons que cela reste ainsi. J’aimais Claire, à en mourir pour elle, mais je ne me voyais pas encore affronter la colère de mon père en lui annonçant que mon cœur était pris par une fille du peuple, et encore moins une comédienne.

Pour le moment je n’y pensais pas trop. J’aurais voulu courir au plus vite vers le théâtre pour retrouver mon aimée, mais j’avais dus faire attention à mes actions au camp des mousquetaires. A peine rentré, ressortir si vite aurait été un peu suspect, je n’avais pas envie de susciter la curiosité de mes camarades. Je savais qu’elle jouait tous les soirs dans un petit théâtre proche de l’opéra royal, et à quelle heure finissait la représentation, ainsi que le chemin qu’elle prenait pour rentrer chez elle, tous les soirs. Chemin que je n’aimais pas qu’elle prenne seule, on ne sait jamais qui on peut croiser dans cette ville qui brille le jour mais où la nuit est si dangereuse. Inutile de me presser donc, au pire, je la retrouverai en chemin, nous serions seuls pour nos retrouvailles qui ne concernaient personne d’autre que nous. Pourtant, malgré tout ce que je me disais, j’avais l’impression de me retenir de m’élancer en courant à travers les rues de Versailles, comme un gamin amoureux que je n’étais plus. Aller faire des remarques à votre sœur sur ses amours dangereux après ça… Si elle connaissait mon comportement, j’en perdrais toute crédibilité. Il ne me restait que quelques rues avant d’arriver au théâtre et j’avais l’impression qu’il restait encore des lieues et des lieues.

J’étais tout prêt maintenant quand j’entendis pour la première fois une voix de femme, que je n’osais pas reconnaitre immédiatement comme celle de Claire.

-Lâchez-moi je vous en prie !

Cette voix, suppliante et implorante, était pourtant si semblable à celle de la jeune femme que je ne pouvais pas m’y tromper. Accélérant le pas, je tournais au coin de la rue pour voir deux silhouettes entrain de lutter, mais il était évident que l’une avait le dessus sur l’autre. Ces cheveux blonds ne pouvaient pas me tromper, il s’agissait bel et bien de Claire.

- Taisez-vous et apprenez à obéir un peu !

Mon sang ne fit qu’un tour. Marchand vers l’homme, j’entendis à peine sa dernière réplique s’adressant à Claire :

-Tu vas arrêter de pleurer ! Petite sotte !

A peine avait-il fini que je le saisis par l’échine pour le tirer en arrière. Il se manqua de peu qu’il n’aille rencontrer le mur de plein fouet. Me plaçant entre lui et Claire, je tirais mon épée le temps qu’il revienne de sa surprise et ne se décide à réagir. Si j’avais pu, je l’aurais tué sur le champ, mais ce n’était pas une politique acceptée par mon corps armé.

-Je crois, Monsieur, que Mademoiselle vous a dit de la laisser tranquille. Veuillez passer votre chemin, ce n’est pas l’envie qui me manque de vous apprendre les bonnes manières à la pointe de mon épée.

Il me jeta un regard noir, sembla hésiter, mais le fait que mon épée soit déjà sortie du fourreau ne semblait pas le rassurer. Je l’aurais embroché avant qu’il ait eu le temps de réagir. Je ne le quittais pas des yeux avant qu’il ait tourné au coin de la rue, avant de me retourner vers Claire. Je remis mon épée au fourreau avant de la prendre dans mes bras, essayant d’endiguer les spasmes et larmes de peur qui la secouaient encore.

-C’est fini mon amour, je suis là, tout va bien, il est parti.

Je la berçai un instant contre mon épaule tout en surveillant qu’il ne revenait pas avec quelques comparses, avant de prendre Claire par les épaules et la reculer un peu, essuyant ses larmes du bout des doigts.

-Qui était-ce ? finis-je par lui demander, la question me brulant les lèvres.
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MessageSujet: Re: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime19.02.12 18:00

Il n’était pas toujours aisé que de se retrouver dans la lumière. J’avais toujours été cette petite fille des rues, sans grande importance et se sentant insignifiante, si bien que se retrouver sur le devant de la scène avait été quelque chose d’assez déroutant pour moi. Je n’avais jamais choisit le théâtre à proprement parler, c’était sans doute lui qui m’avait choisit. Ce pourquoi je n’avais jamais mesuré les conséquences qu’être comédienne pouvait m’apporter. Il n’était certes, pas désagréable de se faire admirer, et je dois avouer que me faire courtiser par des hommes riches, beaux et élégants avait été quelque chose d’assez plaisant… Mais c’était au début, et uniquement au début. Jusqu’à ce que je finisse par me rendre compte, que ce n’était aucunement mes paroles, mes répliques ou ma manière de jouer qui pouvait intéresser ces messieurs. Si ceux-ci avait su me rendre importante à leur yeux pendant un bref instant, j’avais rapidement compris que leur admiration ne pouvait être qu’éphémère et ne prendre effet que pour une nuit… Parce que je n’étais qu’une distraction pour ces hommes, comme toutes les autres comédiennes de la cour. Un passe temps, voilà ce que je me devais d’être. Et pourtant, ce n’était aucunement dans mes projets. J’aimais jouer la comédie, rien de plus. Je faisais ça pour le plaisir, et j’en prenais beaucoup lorsque je me retrouvais sur scène, à faire rire les gens. Mais ce métier avait un revers de médaille assez conséquent, puisqu’il me faisait sentir dans une insécurité assez constante, sans cesse harcelée par les faveurs de ces messieurs qui me rendait visite dans ma loge.

Le baron n’était pas le premier. Et ne serait très certainement pas le dernier. Mais j’étais lasse de tout ceci. En aucun cas je ne voulais céder à leur envies. Non seulement parce que je n’étais pas de ce genre, et puis parce que mon cœur était déjà pris. Sans doute étais-ce parce que j’étais amoureuse, mais je peinais à m’imaginer avec quelqu’un d’autre que mon François. Ce qui rendait mon statut sans doute encore plus difficile. Je n’étais pas supposée être dans une quelconque relation avec un mousquetaire, mon statut social – celui en bas de l’échelle – ne me le permettait pas, alors en plus je me devais de garder ça secret. Mais si garder ça secret impliquait de céder aux avances du Baron et ses semblable, je n’étais pas d’accord. J’avais certains principes que je tenais à respecter. J’avais déjà fait certaines erreurs en la matière que je ne comptais réellement pas réitérer. Les ennuis… A croire que l’on ne pouvait pas y échapper par ici. Et pourtant, j’aurais bien aimé…

Sans doute devrais-je me montrer un peu plus docile, et un peu moins colérique si je ne voulais pas avoir de problème. Mais ce n’était pas dans mon caractère. Ma mère me disait tout le temps que je devrais cesser de me plaindre et d’être pénible, plutôt que de toujours trop en vouloir. Mais je n’y pouvais rien, c’était dans mon caractère, je ne voulais pas me laisser faire. Et ce même si j’étais cette insignifiante petite paysanne qui devrait déjà être bien contente d’en arriver là. Je savais que très certainement, rêver d’une vie avec François était quelque chose de beaucoup trop demander pour quelqu’un comme moi. Et pourtant, je ne pouvais m’empêcher d’y songer, avec de multiples étoiles dans les yeux. Tout serait tellement plus simple si l’on pouvait se contenter de choisir qui aimer, et avec qui passer le restant de ces jours, quelque soit le milieu dans lequel nous venions… Mais ça, je savais que je n’avais pas le droit d’y penser. C’était déjà beaucoup que de me dire que j’avais quelqu’un comme François dans ma vie. Même si nous devions nous cacher et ne parler de cela à personne. Mais tant que je pouvais le voir un minimum, et passer le reste de mon temps à penser à lui, je n’irais pas m’en plaindre…

L’impatience de le revoir ne me quittait pas. Je savais qu’il n’était partit que pour quelques jours, mais le fait qu’il soit loin, me donnait l’impression désagréable que je ne l’avais pas revu depuis des mois. Le manque était quelque chose d’assez horrible, penser à une personne que l’on ne pouvait ni voir, ni toucher… Même mes distractions, et mes nombreux textes de théâtre n’arrivaient pas à me défaire de ce sentiment. Je me demandais réellement comment il serait possible que François puisse un jour quitter mon esprit ?

En tout cas, penser à lui dans les moments difficiles m’aidait immédiatement à aller mieux. Il arrivait toujours à me redonner le sourire, même lorsqu’il n’était pas là. Sans doute mes pensées en sa direction m’aidaient à supporter le moment assez pénible que j’étais en train de vivre avec le baron. Il me faisait peur, et n’avait définitivement pas froid aux yeux. Ce qui me retenait de fondre en larme, était probablement le fait que penser à François, coute que coute, et que tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. Un mauvais rêve dans lequel je finirais bien par me réveiller dans les bras de mon bien aimé. J’avais l’impression d’être faible, et totalement à la merci de cet ignoble Baron. Comme si je ne me sentais déjà pas suffisamment peu à ma place dans ce monde, fallait-il qu’il en rajoute ? Je me retenais de pleurer, mais je crois bien qu’une fois à terre, désemparée, je ne pouvais plus. Je fermais les yeux, alors qu’il me reprit le bras. J’avais peur, et je me demandais sérieusement bien ce que j’avais put faire pour me mettre dans une telle situation… Je ne lui avais rien demandé, et n’avais rien voulu de lui. A l’inverse, il était certain qu’il attendait quelque chose de moi.

Toujours les paupières clauses, je n’osais imaginer ce que le Baron aurait été capable de me faire, jusqu’à ce que je sente quelque chose, ou plutôt quelqu’un le faire reculer. Je n’osais ouvrir les yeux, entendant parfaitement le bruit d’une épée venant de se sortir, je m’imaginais déjà le pire. Craignant que cela ne se finisse dans un bain de sang… Or j’étais terrifiée à la vue de l’hémoglobine, de ce fait, j’espérais qu’il en irait autrement. -Je crois, Monsieur, que Mademoiselle vous a dit de la laisser tranquille. Veuillez passer votre chemin, ce n’est pas l’envie qui me manque de vous apprendre les bonnes manières à la pointe de mon épée. Cette voix ? Mais comment étais-ce possible ? Nul ne doute que je la reconnaissais, de là a réaliser, qu’il était là, lui, ici, j’avais beaucoup de mal. Ce n’est que lorsque j’ouvris de nouveaux mes paupières que je me rendis compte que ceci n’était pas un rêve. Je ne rêvais pas, et mon François était bel et bien là, en chair et en os, menaçant le Baron de son épée pour qu’il s’en aille… Chose radicale qui marcha immédiatement. Devrais-je songer à me procurer une épée un de ces jours ? Cela semblait plutôt être utile.

Toujours paralysée par la peur, mais aussi par la surprise, je n’avais osé bouger et faire un pas de plus. Je ne me rendais même pas compte que mes larmes continuaient toujours à couler, pourquoi ? Je ne saurais l’expliquer, car le sentiment précis que je ressentais en le voyant, c’était du bonheur. Et pourtant je n’osais toujours pas bouger, et faire quelque chose, alors qu’il en vint à me prendre dans ses bras. Je ne sais pas pourquoi je pleurais toujours, j’étais idiote, car ce n’était pas l’effet que ça devait me faire, d’autant plus que j’étais plus qu’heureuse de le revoir. Sans doute avais-je bien du mal à le montrer pour le moment. [color=Indianred]-C’est fini mon amour, je suis là, tout va bien, il est parti. [/i] » Il est partit Claire, oui il est partie, alors cesse d’éclater en sanglot. Et pourtant, ma respiration était toujours saccadée, mon souffle coupé, je peinais sans doute beaucoup à me remettre de la scène précédente. « Il.. Il.. » Je n’arrivais même pas à parler, ni à prononcer le moindre mot, préférant finalement me taire avant de parler, tout en me blottissant dans les bras de mon François qui nul ne doute m’apaisait plus que n’importe quoi d’autre. On peut dire que mon mousquetaire était tombé au bon moment.

Finissant par me calmer, il me regarda en essuyant mes larmes du bout de ses doigts. Je n’avais toujours pas réussit à prononcer un mot alors qu’il me prononça la question fatidique. « Qui était-ce ? » Question à laquelle bien évidemment j’allais avoir beaucoup de mal à répondre. Je ne voulais pas lui expliquer ô combien le Baron me harcelais et m’importunais. Je sais très bien que ça ne plairait pas à François, je ne voulais pas qu’il se mette dans une colère noire à cause de moi… Oui je sais, Claire, tu devrais un peu arrêter de penser aux autres et à leur réaction, mais je n’y pouvais rien si j’étais ainsi. Principalement avec ceux que j’aimais. « C’est… personne. » Ajoutais-je, hésitante, pourquoi lui expliquer ça de toute manière ? Je n’avais pas envie qu’il sache combien c’était difficile la condition de fille du peuple. Bien évidemment, il me fixa de son beau regard bleuté, s’attendant sans doute à d’avantage d’explications. J’aimais tellement ce regard, mais le détestais tellement à la fois, car il m’était impossible de lui mentir dès qu’il le faisait… « Il m’embêtais juste. Ce n’est rien. Je crois qu’il me laissera tranquille maintenant. » Ajoutais-je d’une voix qui se voulait rassurante, pour moi et pour lui, concluant parfaitement cette discussion par un baiser, que je me hasarda à lui donner en penchant délicatement mes lèvres contre les sienne. L’histoire précédente n’était plus qu’un mauvais souvenir désormais, j’étais tellement heureuse de le revoir.
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François de Froulay


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MessageSujet: Re: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime21.02.12 14:55

La colère est très mauvaise conseillère. Elle vous fait perdre la tête et vous fait agir trop vite, sans réfléchir, de manière un peu brutale et tête brulée. J’entendais encore mon père me dire d’arrêter de penser avec mon cœur et mon orgueil, et de commencer à le faire avec ma tête. Je devais avoir sept ou huit ans et commencer à tenir une épée, une véritable épée, trop grande pour moi, trop lourde aussi, et mon père qui me poussait à la porter et à exécuter mes exercices quotidiens avec, comme quand je le faisais avec de légères épées en bois. Son insistance et son exigence me paraissaient injustes à l’époque, mais c’était une leçon de vie. Leçon que je venais de totalement oublier face à cet homme qui venait d’attaquer Claire. L’amour rend fou et faisait changer l’ordre des priorités, radicalement. Les plus grandes guerres avaient eu lieu par amour non ? Il n’y avait qu’à se rappeler les cours de l’abbé qui nous enseignait étant enfants. La plus grande de toutes les guerres antiques, la guerre de Troie. Comparer Claire à Hélène était tout de même exagéré. Mais l’amour nous fait perdre le sens des réalités. Cependant je préférai perdre la tête plutôt que de ne pas l’avoir connu. A l’instant précis, j’aurais volontiers transpercé l’inopportun et laisser son cadavre pourrir ici, dans la ruelle. Mais je ne voulais pas choquer Claire, sachant à quel point la vue du sang pouvait l’incommoder. De plus, il ne méritait pas que je souille mon épée avec son sang.

L’honneur est une notion tout à fait superficielle et dépendante de chacun. Le mien m’interdisait de laisser une jeune femme se faire agresser, que je la connaisse ou non, mais il m’empêchait aussi de laisser pour mort celui qui avait osé toucher d’un cheveu à celle qui était pour moi la plus importante, la seule et l’unique. Je me devais de rester calme et laisser le bougre s’en aller, à contre cœur. Je ne me voyais pas vraiment le transpercer devant Claire, mais que je le croise à nouveau, et il ne quitterait pas le lieu de notre nouvelle rencontre en vie, je pouvais en faire le serment. Je m’en voulais maintenant d’être parti, et d’avoir laissé Claire aussi longtemps toute seule. Plus d’une semaine. J’aurais dus être là ce soir, pour la protéger, la raccompagner, l’attendre à la sortie du théâtre, pour être certain que personne ne la touche, qu’on ne puisse pas lui faire du mal. Mais je n’avais pas été là. Pire, j’avais faillis arriver trop tard, et ça, je savais par avance que j’aurais un mal fou à me le pardonner. Qui sait ce qui se serait passé si je n’étais pas arrivé à temps ? Je ne préférai pas y penser, sinon, j’aurais été capable d’aller rattraper l’autre et lui faire passer l’envie de recommencer, avec Claire ou une autre, peu importait la position qu’il pouvait avoir dans cette ville. Il était hors de question qu’il recommence.

Je manquais presque de déchirer sa cape en le tirant en arrière, même si ça n’aurait été que trois fois rien à côté de ce qu’il avait manqué de faire à Claire. Heureusement pour lui qu’il préféra déguerpir plutôt que de tirer l’épée, quoi que la seconde solution m’aurait grandement arrangée, me permettant de lui remettre les idées en place sans en avoir l’air et sans que je sois l’offensant. J’attendis d’être certain qu’il soit parti pour baisser ma garde. Les sanglots de Claire me fendaient le cœur et je m’en voulais encore plus de ne pas être arrivé plus tôt. Dans la pénombre, je voyais ses vêtements en désordre, preuve qu’il avait essayé de la violenter. J’essayais de me calmer, la prenant dans mes bras pour qu’elle arrête de pleurer, lui montrer que j’étais là, et qu’elle ne risquait maintenant plus rien. Que plus jamais elle ne risquerait quoi que ce soit. Pendant quelques minutes, je continuais à fixer le coin de la rue par lequel il avait disparu, étant près à en découdre, alors que Claire continuait de convulser contre mon épaule. J’aurais aimé être la véritable protection qu’elle pensait que j’étais. J’avais peur de ne pas être à la hauteur et de la décevoir, pire, de la perdre s’il se passait à nouveau quelque chose de ce genre. Je ne pouvais pas être toujours là, encore moins maintenant que la guerre se faisait de plus en plus proche et risquait d’être déclarée d’ici peu, d’un jour à l’autre, même si le plus tard serait le mieux.

J’attendis encore un instant avant de la prendre par les épaules et de plonger mon regard dans ses yeux en larme pour la questionner sur son assaillant. Sa réponse, un peu bégayée à cause des larmes, me parut étrangement inachevée :

- C’est… personne… Il m’embêtait juste. Ce n’est rien. Je crois qu’il me laissera tranquille maintenant.

Je continuais à la fixer encore un instant. Il semblait y avoir tellement de non-dits derrière cette phrase. Tant de secrets, de murmures… J’aurais voulu pouvoir tout dire, tout déballer, mais c’était impossible pour le moment. J’eus un soupir, vaincu, la laissant l’emporter, avant de la prendre par les épaules.

-Viens, je te ramène chez toi.

La tenant serrée contre moi, attentif au moindre bruissement, à la moindre ombre, nous fîmes le trajet jusqu’à son petit logement dans ce vieil immeuble qui datait de bien avant la rénovation de Versailles, sans doute de l’époque du relais de chasse royal. Une fois la porte de l’immeuble refermée, je montais avec elle jusqu’à la petite chambre qu’elle occupait.

-Ca va aller ? demandai-je, un peu soucieux devant sa mine blafarde.

J’avais des scrupules à la laisser. Ce n’était pas vraiment la soirée romantique de retrouvailles que j’avais espéré, il fallait bien l’avouer. Et d’un autre côté, je ne pouvais pas passer la nuit avec elle. J’aimais trop Claire pour profiter d’elle, et risquer d’entacher son honneur. Elle semblait encore ailleurs suite à ce qui s’était passé.

-Claire… Dis-moi qui c’était. Ne me ment pas, s’il te plait.

En lui disant cela, je lui avais pris la main, essayant de capter son regard. Et encore, je ne pouvais pas savoir qu’il y avait encore plus de mensonges que ça entre nous.
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MessageSujet: Re: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime26.02.12 18:15

Ma mère m’avait toujours dit que mentir c’était mal. J’en avais pertinemment conscience, ce pourquoi je me sentais tellement mal à devoir être contrainte de cacher toute ces choses. Je ne sais pas si c’était Versailles qui était en train de me pervertir, mais auparavant je n’aurais jamais put me comporter ainsi. Moi qui avais toujours appris à être sincère avec mon entourage… Mais il y a des choses qui ne pouvaient être répétées. Alors certes, peut être que dissimuler la vérité était loin d’être quelque chose de vertueux, mais en attendant, certaines choses méritaient de rester cachées. Comme ma brève aventure avec un Prince… Ce n’était très certainement pas quelque chose qui devait faire vent à la Cour. A coup sur, les racontars fuseraient et puis je me doutais que très certainement il y en avait qui profiteraient de cette situation. Comme le baron par exemple. Moi qui ne cessais de lui répété que je n’étais pas de ce genre… A coup sur, je paraitrais beaucoup moins crédible s’il venait en apprendre la situation. Serait-il d’autant plus entreprenant ? Je le craignais. Parce que malheureusement l’homme était coriace, et entêté. C’est fou à quel point ces derniers peuvent être pénibles dès qu’ils ne peuvent pas avoir ce qu’ils veulent. Je savais que pour lui je n’étais qu’un caprice, un caprice auquel il voulait que je cède, et étant donné que ça ne marchait pas, cela le rendait particulièrement désagréable. J’avais l’impression d’avoir affaire à un enfant. C’est fou ce que les nobles pouvaient être immature par moment, à coup sur l’argent ne devaient très certainement pas procurer le même sens des réalités que celui que j’avais.

Finalement, j’avais finis par me rendre compte que l’argent n’était pas tellement important pour être heureuse. Pendant toute ma vie, je n’ai cessé de rêver d’être riche, d’être une de ces nobles, au bras d’un homme puissant. Mais étaient-elles seulement heureuses au bras de leur maris, qu’elles avaient été contraintes d’épouser pour la plus par ? A coup sur, elles ne devaient pas l’être de la même manière que je l’étais avec François. J’étais peut être pauvre, sans nom, ni aucun titre, mais en tout cas j’étais persuadée d’aimer largement plus ma vie que la leur maintenant. Je sais que ma condition était assez difficile, et m’entraverait probablement beaucoup dans mes projets d’avenirs, mais en attendant j’étais bien ainsi et je voulais que pour le moment rien ne change. Enfin rien… Si je pouvais rayer le Baron de ma vie, et puis tout ceux qui en était venus à m’importuner, je dois dire que ça ne serait pas de refus.

Bien évidemment, je n’irais pas compter ce genre de problème à mon mousquetaire. Je ne voulais pas qu’en me fréquentant, cela lui apporte des ennuis – plus que ça ne pouvait déjà bien assez en causer. Car Dieu seul sait ce qu’il serait capable de faire si je lui raconterais tout… Alors je préférais éviter. Je ne voulais pas qu’il se mette en danger, et prenne des risques pour moi. J’avais toujours été débrouillarde et autonome. Je pensais pouvoir maitriser la situation seule, comme une grande. Ma mère m’avait toujours dit qu’il fallait toujours essayer d’arranger les choses par soit même, ce que j’essayais. Même si c’était dur. Mais en tout cas, ce soir, si François n’avait pas été là, il aurait été difficile pour moi que de m’en sortir. Ou alors peut être aurais-je put compter une fois de plus sur mes talents pour ruser et jouer la comédie pour m’échapper ? En tout cas il aurait été très certain que j’aurais utilisé cette option. Bien que je préférais celle où mon bien aimé venait me délivrer. Dans ses bras à présents, je me sentais rassurée, essayant d’oublier la façon dont ma soirée aurait put se terminer. L’option qui se présentait à moi était beaucoup mieux. Je ne voulais plus penser au baron, ni à personne d’autre. Ce pourquoi je ne tenais pas particulièrement à lui expliquer toute l’histoire.

-Viens, je te ramène chez toi. M’attirant contre lui, je me blotissais contre son torse pour finalement commencer à marcher en direction de mon petit appartement. En tout cas, j’étais bien plus rassurée que toute les fois où je devais emprunter ses petites ruelles sombres. Je ne pouvais pas me permettre d’habiter tout juste à côté du château, où les loyers étaient bien trop cher, alors j’avais du loger quelque peu plus loin, ce qui me contraignait à devoir rentrer pratiquement tout les jours à pieds. Et la trouillarde que j’étais n’aimait définitivement pas cela. J’étais en tout cas beaucoup plus sereine avec François, enfin pas totalement, sans doute encore sous le choc puisque je n’avais pas prononcé un seul mot pendant tout le trajet. Ce qui était quelque chose qui m’arrivait très rarement, moi qui était d’un naturel plutôt bavard.

-Ca va aller ? Me demanda-t-il alors que nous étions arrivés devant ma porte après avoir dévalé les quelques escaliers que je devais monter tout les jours. « Oui ça va. » Répondis-je une fois qu’il eu refermé la porte derrière nous. Ça irait mieux si il resterait avec moi… Bien évidemment, ça, je me gardais de le dire. Il avait des obligations et ne pouvait se permettre de rester, comme toujours. Mais je dois dire l’idée qu’il s’en aille une nouvelle fois me rendais quelque peu morose. Ça, et ce qu’il s’était passé ce soir. -Claire… Dis-moi qui c’était. Ne me ment pas, s’il te plait. Me demanda-t-il finalement, alors que mon cœur fit un bond. Savait-il pour… ? Non bien évidemment que non ! Il ne pouvait pas savoir, comment aurait-il put de toute manière ? Décidément, je n’aimais pas ça. Pas du tout. C’était tellement difficile que de lui cacher des choses. Plus encore, ça me faisait mal, et directement en plain cœur, que de lui mentir. J’aurais peut être du lui raconter tout depuis le début. Mais non… non je n’aurais pas put faire ça. Imaginez, je l’aurais peut être révulsé avec mes histoires ? Et maintenant, j’avais peur qu’en lui avouant la vérité il soit déçu de moi, et pire encore, qu’il ne m’aime plus. L’amour était quelque chose de tellement flou, inconnu à mes yeux avant lui, que j’avais parfois beaucoup de mal à comprendre comment cela fonctionnait. Je n’avais jamais eu l’exemple de mes deux parents amoureux pour le savoir, moi qui n’avait jamais connu mon père, alors forcément c’était compliqué de vivre quelque chose d’aussi… inconnu.

Alors qu’il m’avait pris la main, et regardé droit dans les yeux, j’avais eu le réflexe de tourner la tête. Parce que je n’aurais jamais été capable de pouvoir tout lui dire en le regardant en face. Et puis parce que je me sentais tellement bête, stupide, idiote d’être capable de pouvoir lui cacher quelque chose, à lui. J’avais la désagréable impression que dans ses paroles, il savait que je lui mentais… Je n’aimais pas ça. Lâchant sa main et m’installant sur mon lit, je tripotais les pans de ma robe histoire de me déstresser. J’avais tendance à dramatiser trop vite, il fallait que je me calme. « Il est venu me voir plusieurs fois après les représentation… » Ajoutais-je un peu confuse. Je n’aimais absolument pas ce que j’étais en train de faire. Parler à son amoureux du fait que les gens vous prennent pour une … fille facile ? … N’est très certainement pas l’activité la plus plaisante qu’il soit. J’avais honte. « Non en fait, il est venu me voir à peu près tout les soirs. Il voulait que… Il… » J’avais baissé la tête, rouge, limite prête à m’enfouir les mains entre mon visage. Je n’avais jamais parlé de ce genre de chose avec François. Mais bien évidemment, être une comédienne n’était pas facile, c’était même l’un des plus gros problème qui pesaient sur notre couple… Et non, je ne voulais pas qu’il pense comme les autres. « Il voulait que je cède à ses avances. Ce que je n’ait pas fait bien évidemment ! Mais il a commencé à devenir de plus en plus entreprenant et… » Je tripotais toujours machinalement les pans de ma robe, la tête baissée, et plutôt gênée je dois dire. « Il voulait que j’aille le rejoindre dans ses appartement. Il était prêt à m’y forcer. Oh François, tu l’aurais vu… J’avais peur… Heureusement que tu es venu. » Ajoutais-je en essuyant la larme qui coulait sur ma joue, je ne me sentais pas très bien. « Mon amour, je suis désolée. » Concluais-je. J’étais désolé de devoir lui raconter ça. Désolée d’être ce que j’étais. Désolée d’être une fille du peuple qui ne serait jamais en mesure de l’épouser…
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François de Froulay


François de Froulay

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, il va falloir le recoller
Côté Lit: vide, au désespoir des mignons de Monsieur
Discours royal:



Fuis les honneurs et l'honneur te suivra
Convoite la mort et la vie te sera donnée


Âge : 25 ans
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MessageSujet: Re: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime29.02.12 21:52

Le mensonge… Il fallait savoir en user sans en abuser, pour réussir à se sortir de chaque situation sans avoir l’air d’y toucher. Se mettre en avant, sans que personne ne réussisse à démêler le vrai du faux, et pour cela, il fallait savoir justement mélanger le vrai et le faux, connaitre la bonne dose qui ferait la différence, mais que personne ne sachant la vérité ne puisse repasser derrière pour saper tous nos efforts. Il y a aussi les mensonges de protection. Une barrière assez épaisse pour empêcher l’extérieur de nous atteindre en frappant là où cela serait douloureux. En faisant ressortir le pire de la vie de chacun. Des secrets, des hontes face auxquelles on ne voulait plus être mis. Et même quand on estime ne rien avoir à cacher, on finit par mentir à la terre entière. Je mentais à mes collègues pour ma sœur, à eux et à ma sœur pour mon histoire avec Claire, à mes parents, pour à peu près tout… Il n’y avait que Claire à qui je ne mentais pas. Je pensais notre histoire limpide, transparente, sans histoires ni problèmes. Sans rien à cacher, d’autre que nous à la face du monde. Dieu comme je me trompais ! Et c’était évident de surcroit, mais l’amour rend aveugle, et je me complaisais largement dans cet aveuglement volontaire. Le reste du monde me paraissait hideux,, je ne voulais pas que cela change avec elle. Jamais. Mais il ne faut jamais dire jamais, n’est-ce pas ?

La vie en général, et à Versailles en particulier, m’avait apprise bien des choses sur ce qui pouvait ou ne pouvait pas se faire chez les grands de ce monde. C’était en général des choses qu’on ne pouvait vraiment pas envisager ailleurs. Punies par l’Eglise et condamnées par les mœurs. Ce qui semblait impossible partout ailleurs était parfaitement possible ici. La preuve, je m’étais totalement laissé prendre au jeu, allant jusqu’à tomber amoureux fou d’une comédienne, là où ma condition ne m’aurait permis que de regarder vers le haut, ou tout au moins des jeunes femmes de ma condition. Erreur qui ne passerait pas. Je me doutais déjà de ce qui se passerait si j’apprenais à mes parents cette relation condamnable à leurs yeux. Ce n’était ni un béguin, ni une passade, et encore moins une lubie. Avec une fille enfreignant toutes les règles militaires et un fils se moquant de l’importance d’une réputation, ils auraient surement été atterrés de ce qu’il advenait ici… S’ils avaient été au courant bien évidemment. Heureusement, ils n’imaginaient surement pas la moitié de ce qu’il pouvait bien advenir ici, et c’était un profond soulagement de savoir cela. Je ne supportais pas de leur faire de la peine. Mais évitais de penser que savoir la vérité, et en plus que je leur avais menti, leur ferait surement encore plus de mal que d’avoir su directement ce qui se tramait ici. A force de vouloir bien faire on finit toujours par faire des bêtises. Mon aimée devait être l’une des mieux placées pour savoir cela.

Elle était encore trop choquée pour parler distinctement, et il ne servait à rien de la pousser à bout pour le moment. Aussi, sans rien dire de plus, je l’avais prise contre moi, dans un bras protecteur, pour la ramener à sa petite chambre que sa pension de comédienne lui servait à payer. Quelque chose de simple, mais de bien, à son image. Je me demandais encore comment j’avais eus la chance, moi, obscure mousquetaire, d’attirer l’attention de cette femme si belle et brillante comme une étoile au milieu de la nuit. Qui se rendait à une représentation de Molière ne pouvait pas ne pas la remarquer. On ne voyait qu’elle. Peut-être que mon statut d’amoureux ne me rendait pas objectif, mais il n’y avait surement rien de mal à cela. C’était même peut être la seule chose qu’il n’y avait pas de mal dans cette relation. A la voir jouer les bourgeoises, ou alors les amoureuses ingénues, je ne pouvais qu’admirer son talent. On s’y serait cru. Totalement. Faire la part des choses entre la scène et la vie devenait difficile. Mais elle semblait tellement mal après son agression, ces larmes, ce teint blanc comme neige et cette incrédulité, cela ne pouvait pas s’inventer. Et nous ne pouvions décemment pas rester là, au milieu de la rue. Nous serions bien mieux chez elle, pour quelques instants du moins. Il me faudrait regagner la caserne sous peu si je ne voulais pas attirer l’attention à peine revenu.

Dans l’intimité de sa petite chambre, j’essayais de la pousser à me parler. Il avait beau faire sombre, dans cette rue, j’avais bien comprit qu’il ne s’agissait pas d’un simple passant. Non, au contraire, ses vêtements étaient de bonne facture, sa manière de se tenir respirait l’homme de cour. Ca ne pouvait pas être n’importe qui. En essayant de rester calme, et patient, je poussais lentement Claire à me parler, maintenant que nous avions regagné la sureté de son logement. Un silence fit écho à ma question. Je n’avais même pas prit le temps de retirer ma cape, m’étant contenté de m’appuyer contre la table après y avoir posé mon feutre. Rien ne bougea, jusqu’à ce que finalement, elle recule, pour aller s’assoir sur son lit. J’hésitais un instant, avant de rester là où j’étais, ne voulant pas lui mettre de pression. Elle sembla hésiter un instant, triturant les rubans de sa robe, avant de finir par lâcher l’histoire.

-Il est venu me voir plusieurs fois après les représentations… Non en fait, il est venu me voir à peu près tous les soirs. Il voulait que… Il…

Sa voix se brisa, elle n’osait même pas me regarder. Et je me sentis me raidir. Je comprenais parfaitement ce qu’elle sous entendait. Et je n’arrivais pas à croire que j’avais pu être assez stupide pour penser que personne ne lui ferait ce genre de proposition.

-Il voulait que je cède à ses avances. Ce que je n’ai pas fait bien évidemment ! Mais il a commencé à devenir de plus en plus entreprenant et…

A cet instant, j’aurais voulu qu’elle se taise, parce que mon égo ne supportait pas qu’on ait pu lui faire du mal. Que je ne voulais pas qu’elle souffre en me racontant ce qui s’était passé. Et pourtant, j’avais voulu savoir, il était désormais temps que j’assume mes choix et mes décisions jusqu’au bout.

- Il voulait que j’aille le rejoindre dans ses appartements. Il était prêt à m’y forcer. Oh François, tu l’aurais vu… J’avais peur… Heureusement que tu es venu.

D’un bond, je fus sur le lit à côté d’elle, et la prit dans mes bras alors qu’elle fondait en larme.

-Mon amour, je suis désolée.

Je la laissais s’épandre un instant, alors que j’essayais de rester calme. Il ne fallait pas que je cède à la colère, pas tout de suite. Ce n’était pas sa faute. Non, pas du tout. C’était la mienne. Je n’aurais jamais dus la laisser seule, et j’allais réparer ça très vite. Un peu brusquement peut être, j’étais tellement en colère que je ne m’en redis pas bien compte, je la pris par les épaules pour la décoller de moi et plongeait mon regard dans le sien.

-Son nom Claire ? Dis-moi son nom ? Dis le moi et je te jure qu’il sera mort avant que le jour se lève !

Il ne fallait pas faire de mal aux gens que j’aimais. Jamais, ne pas la toucher, ne pas la regarder. Elle était à moi et à moi seul !
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MessageSujet: Re: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime03.03.12 23:42

Je me sentais vraiment ridicule, moi et mes problème de pauvre fille, insignifiante. J’aurais put essayer de rentrer dans le moule des comédienne et me prétendre assez satisfaite d’être arrivée jusqu’à la Cour, devant me contenter de ce que je pouvais avoir – à savoir des courtisans pour une nuit. Après tout, pour une fille comme moi, c’était déjà sans doute un bien grand privilège que de retenir l’attention de gens comme le Baron, le Prince et puis tout les autres nobles. Mais je ne voulais pas être l’amante, et encore moins le jouet de qui que ce soit. J’avais beaucoup trop d’amour propre pour cela, et puis surtout tout ce que je voulais, c’était mon François. Pouvoir être heureuse avec lui, vivre quelque chose, une relation, de l’amour, comme j’en avais toujours rêvée. Sans doute lisais-je beaucoup trop de roman, ce qui me laissait quelque peu rêveuse. Tellement, que j’avais parfois tendance à oublier ô combien la réalité était bien loin d’être un compte de fée. Je le savais, j’étais cruellement égoïste que de vouloir lui imposer ça, quelque chose qui ne pouvait être possible. Jamais une fille comme moi ne pouvais espérer fréquenter quelqu’un comme lui, ce que nous avions là, c’était déjà beaucoup, je ne pourrais lui en imposer plus. Je n’étais qu’une pauvre petite paysanne sans le sous, avec une dot minuscule. Qu’est-ce que ses parents diraient s’ils savaient que leur fils fréquentait une fille de marchande de légume ? Je savais que ma compagnie ne pourrait que lui apporter des problèmes, ce pourquoi je me sentais si mal vis-à-vis de cela. Je savais que je n’étais pas celle qu’il lui fallait, et que tôt ou tard, il sera contraint d’épouser une fille de bonne famille – si ce n’était pas déjà fait. Parce que c’était ce qu’un mousquetaire devait faire, épouser une noble, avec un titre. Et moi ce jour là, je devrais me ranger. J’en avais mal au cœur d’avance. Mais c’était la société qui voulait ça, je n’avais pas le choix. Jamais je ne pourrais le retenir, je ne voulais que son bonheur. Tant bien que même le mien ne pourrait être qu’avec lui. Mais le sien ? Oh non, jamais je n’imaginerais que ce pourrait être moi qui le comblerais. Une des fille de la troupe, Madeleine – dont j’étais suffisamment proche pour lui faire confiance et avoir évoqué ma relation à François avec elle – m’avait clairement prévenu du fait que je ne devais pas m’emballer. Une paysanne et un mousquetaire ? C’était impossible. Il ne fallait pas que je rêve, tôt ou tard, il trouvera plus riche que moi, plus belle, et mieux vêtue. « Et ce jour là tu ne viendras pas pleurer Claire » m’avait-elle dit. Et effectivement, je ne pleurerais pas, ça devrait bien arriver de toute manière…

Mais quand on est amoureux, et surtout en présence de l’être aimé, tout ce qui parait complètement impossible n’a plus vraiment d’importance. Chaque fois que j’étais avec François, je me fichais bien du fait qu’il devra tôt ou tard épouser une noble, du fait que notre amour devait rester secret et même du fait que par mon égoïsme, je pouvais aller jusqu’à mettre son honneur en jeux… Je me disais pour l’instant qu’en gardant notre couple secret, nous étions à l’abris, protégés, par une muraille indestructible que personne ne pouvait briser. Du moins pour le moment. Mais pour combien de temps encore ? Je n’en savais rien. Tout ce que j’espère c’est que ça dure autant de temps que possible.

Je m’en voulais déjà bien assez de ne pas avoir de titre, qu’en plus il fallait que j’en rajoute avec mes histoires de prétendants. Si je lui cachais toutes ces choses, c’était bien parce que je ne voulais pas lui imposer ce genre de problème. Nous en avions déjà bien assez. Et puis je me sentais idiote, je ne voulais pas apparaitre comme une fille de plaisirs à ses yeux. Encore plus vis-à-vis de ce qu’il se passait avec ma sœur, il n’était pas difficile de faire l’amalgame avec moi. Et puis c’est vrai, avant de le rencontrer j’avais fait quelques erreurs, erreurs que je ne réitérerais pas. Mais les filles de mon rang, ne sont pas vraiment de nature à se préserver avant le mariage. Surtout que personnellement, je n’ai jamais vraiment songé à un mariage, auparavant. Refusant toujours les potentiels époux que ma mère voulait me présenter, qui se résumait au fils du boucher, du fromager ou encore le fermier du coin… L’idée de passer le restant de mes jours dans une ferme me révulsait. Je crois bien même que je préférais rester à Versailles et être la maîtresse du Baron plutôt que de finir ainsi. Mais je m’imaginais plutôt rester comédienne aussi longtemps que possible, sans vraiment songer à ce genre d’attache. Enfin bien évidemment, ça c’était avant de connaitre François… Maintenant ? Maintenant je regrettais peut être de ne pas avoir sur l’attendre, j’aurais peut être put avoir le mérite de me préserver pour l’homme que j’aimerais… Mais même ça je ne l’avais pas fait. J’étais pauvre, sans titre, et en plus d’une bien petite vertu…

Décidément, j’accumulais tout les mauvais points pour mon pauvre François. Ce pourquoi je me sentais si mal que de devoir évoquer l’histoire avec mon courtisan. Pouvait-il à travers ça deviner qu’il y en avait eu d’autre ? J’avais vraiment honte, honte, mais honte, vous ne vous imaginez pas à quel point. Tellement, que la seule chose que j’avais envie de faire c’était de pleurer. Et je ne pus malheureusement point me retenir alors que François me prit dans ses bras, bras dans lesquels je ne pus résister à l’envie de m’enfouir dedans essayant au moins de pleurer en silence. S’il savait combien je m’en contrefichais du Baron, ou de ce que n’importe qui pouvais me faire. C’était pour lui que je pleurais, parce que je l’aimais éperdument et que l’idée de devoir un jour le perdre et le voir avec une autre me brisait le cœur. Tellement, que j’espérais presque que son mariage ne soit que de convenance, sans amour, afin que je puisse devenir sa maitresse. Oh mon dieu, Claire, tu es vraiment ridicule de penser ainsi, ridicule et vraiment égoïste ! Comment je pouvais lui souhaiter de vivre un mariage raté ? Non, je ne pouvais pas quand même ! Je pouvais justement essayer de me consoler en me disant qu’il pourrait être heureux … Heureux, mais ayant besoin d’une maitresse quand même ! Oh non, Claire, arrête de penser à ça. Qui pourrait souhaiter être la responsable d’un adultère ? L’amour donne vraiment parfois de biens drôles d’idées …

Pleurant toujours, j’essayais de réfléchir et de me calmer, ce qui marchait plutôt bien dans les bras de François. Mais est-ce que si je continuais encore à pleurer cela pourrait l’inciter à rester encore plus longtemps ? Si tel était le cas, en bonne comédienne, je serais bien capable de pleurer toute la nuit… Mais non, je ne ferais quand même pas ça. Enfin même si l’envie y était car je n’avais clairement pas envie qu’il parte… Mais encore une fois, et comme toujours, je devrais apprendre à me résigner. J’en avais déjà bien assez eu non ? Comme disait ma mère « tu n’es jamais contente », mais n’ais-je pas le droit de rêver un peu non ? Alors que j’étais la tête dans les nuages, François me ramena brusquement à la réalité, en me saisissant soudainement les épaules pour me regarder d’un air sévère, un air que je ne lui connaissais pas…-Son nom Claire ? Dis-moi son nom ? Dis le moi et je te jure qu’il sera mort avant que le jour se lève ! Mon cœur fit un bond, je n’aimais pas l’air qu’il prenait, encore moins ce qu’il me disait… – Arrête François, tu me fais peur… Ajoutais-je d’une toute petite voix alors qu’il ne m’avait pas lâchée et me fixait toujours du regard, de cet air que j’aurais préféré lui enlever. Je n’aurais jamais du lui raconter ce qu’il c’était passé, je ne voulais pas que ça lui fasse faire des bêtises. Même si ça me déplaisait de lui mentir, j’étais plutôt rassurée d’avoir su garder le secret pour l’histoire avec Edouard, je me doutais clairement que sa réaction à cette histoire serait encore pire… Essayant de me détacher, je me reculais, je ne devais pas céder. Tuer quelqu’un ? Non mais où est-ce qu’il était allé chercher cette idée saugrenue ? Dans mon monde – peut être un peu trop rose sans doute – on n’enlevait pas la vie à des gens comme ça, et pour des histoires aussi insignifiantes… Certes, le Baron aurait put m’agresser, mais il ne l’avait pas fait, et puis que peut être il avait eu peur là et me laisserait tranquille ? Ma naïveté ose me faire l’espérer… - Tu ne feras rien du tout, je te l’interdit ! Ajoutais-je d’une voix qui se voulait ferme et dure, je ne le laisserais pas faire pareille bêtises quand même, surtout pas pour moi, ou plutôt à cause de moi ! Je sais bien que je ne savais pas me défendre, ni rien, mais j’avais du caractère et je pense que c’était un atout déjà pour m’en sortir et pouvoir me débrouiller… La preuve, j’avais moi-même oser me rebeller devant lui, tant bien que même son geste était magnifique, tuer quelqu’un pour moi… Aussi saugrenu que ça puisse être, c’était quand même beau. Mais j’avais tellement peur qu’il se blesse que je ne regrettais pas de m’affirmer ainsi. J’étais même prête à le retenir de force s’il le fallait… Bon d’accord, peut être pas mais l’idée était tentante. –Non mais tuer quelqu’un, tu es complètement fou. Rien que m’imaginer un cadavre sanguinolent au bout de son épée me donnait envie de vomir… J’avais peut être du caractère, mais je n’en étais pas moins chochotte pour autant. – Jure-moi que tu ne feras point pareilles sottises ? Lui demandais-je sur un ton qui se voulait plus adouci, en me raprochant de lui en allant même jusqu’à caresser sa joue et lui faire un regard de chien battu… Oui celui auquel il ne pourrait résister… Tu es bien cruelle Claire quand tu t’y mets !
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MessageSujet: Re: Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]    Demoiselle en détresse cherche mousquetaire pour la sauver [François]  Icon_minitime06.03.12 10:55

L’amour rend fou, l’amour rend stupide, l’amour rend aveugle… Au point de tout voir à l’envers et de tout faire de travers. De prendre bien plus de responsabilités et de ne plus être à ce que l’on doit faire. J’avais essayé de ne pas penser à Claire le temps de notre petite virée familiale, mais irrémédiablement, mes pensées s’étaient envolées vers elle. J’avais beau jeu de critiquer Elodie, je ne valais pas mieux et le savais bien, mais ce n’était pas parce que je faisais une erreur et que je m’y enlisais de plus en plus avec le temps qu’elle était obligée de faire pareil. Etre l’ainé et ne pas avoir d’exemple à qui se référer était une chose, elle avait la chance de me voir faire n’importe quoi – même si j’essayais d’être le fils que mes parents attendaient sur le reste de ma vie – et de ne pas avoir faire comme moi. Après tout, on ne pouvait pas dire qu’Aymeric était un exemple à proprement parlé. Et quand bien même, lorsqu’enfant, mes parents me le citaient comme modèle à suivre, j’avais plutôt envie de faire tout le contraire. Nous n’étions vraiment pas fais pour nous entendre, lui et moi. Et il était hors de question que je fasse appelle à mon lien de parenté avec lui pour récupérer une charge, des honneurs ou quoi que ce soit d’autre ! Jamais de la vie, mon orgueil ne l’aurait pas supporté. Rien qu’imaginer son petit sourire satisfait… Non vraiment, il était hors de question que je le fasse !

Nous n’avions pas la même vie, pas les mêmes valeurs ni les mêmes centres d’intérêts. Mon monde tournait en ce moment autour des mousquetaires, de ma sœur et de Claire. Et c’était tout ce dont j’avais besoin en ce moment. Qu’Elodie garde son secret le plus longtemps possible, même si j’aurais préféré qu’elle arrête de jouer les hommes, et que Claire soit heureuse. C’était ce que je voulais plus que tout. Son bonheur… N’est-ce pas ce qu’il faut faire, d’ailleurs ? Chercher le bonheur des autres, ceux qu’on aime, au détriment du sien ? Mais il ne fallait pas être totalement désintéressé, en faisant le bonheur de Claire, je cherchais aussi à faire le mien. Pour le moment, il nous était impossible d’être ensemble vraiment, aux yeux de tous, mais je ne désespérai pas de trouver une solution pour que nous soyons unis, aux yeux de Dieu, et aux yeux du monde, sans que cela soit sujet à condition. Pour ce qui était des rumeurs, il y en avait toujours, et sur tout le monde à Versailles, je ne m’en faisais pas vraiment pour cela. Fallait-il être malheureux au nom du « qu’en dira-t-on » ? Je n’avais en tout cas pas été élevé comme ça, et les quelques noms que mes parents m’avaient suggérés l’air de rien, toutes des jeunes filles de bonnes familles, charmante, et que j’aurais pu apprécié, ne m’avaient été soufflés que pour essayer de me rendre heureux, au travers d’une alliance matrimoniale avantageuse pour notre famille.

Mais la seule que j’avais envie d’épouser, que je voulais rendre heureux et qui voulait elle aussi me rendre heureux était assise là en face de moi, encore un peu pâle et les yeux rougis de la peur qu’elle avait eu, ce qui ne la rendait que plus attirante et plus attachante. Un peu plus fragile aussi. Mais c’était sa fragilité qui me plaisait. Elle était belle quand elle était naïve, et sa mimique quand elle essayait de comprendre quelque chose d’un peu étrange la rendait adorable. J’aimais tout chez elle, et c’était totalement affligeant parce que ça me rendait stupide et totalement irresponsable. Mais je l’aimais quand même, et c’était ce qui m’avait rendu si fou de rage quand j’avais surpris son agression. J’avais l’impression d’être totalement inutile et de manquer quelque chose d’essentiel. Après tout, j’étais là, je l’aimais, et elle m’aimait aussi, je me devais d’être là quand elle avait besoin de moi, pour m’assurer qu’elle aille bien, qu’il ne lui arrive rien, et je ne cessais de me dire qu’il s’en était suffi de peu pour que je sois en retard, que je ne sois pas là au bon moment et que je réagisse trop tard. J’aurais pu la perdre ce soir. Cet homme inconnu aurait pu lui faire tellement de mal. Et ce qu’elle me disait maintenant me faisait vibrer de colère malgré le fait que je m’étais promis de rester calme. Promesse impossible à tenir, alors que je n’étais pas un de ceux qui perd si facilement son sang-froid.

Je l’avais prise dans mes bras pour la réconforter, parce que je ne supportais pas de la voir triste, mais cela ne m’empêchait pas de ne pas perdre mon objectif de vue. La colère me faisait dire n’importe quoi. Tuer un homme en duel pouvait me valoir la corde, si je n’étais pas celui qui se faisait toucher à mort et je ne pouvais pas faire n’importe quoi… Pourtant, en ce moment, j’en avais cruellement envie. Cela surprit mon aimée car elle eut une petite réaction inquiète :

-Arrête François, tu me fais peur…

Ce n’était pas à elle que je voulais faire peur, mais à l’autre, pour que jamais il ne lui prenne l’envie de recommencer. Claire sembla retrouver immédiatement toute sa lucidité car sa voix monta d’un cran et elle prit un air sévère qui me fit fondre immédiatement. Elle était adorable avec ses petits airs sévères.

- Tu ne feras rien du tout, je te l’interdit !

Sa réaction m’arracha un sourire malgré moi, et je lui souris.

-Tu es adorable quand tu essayes d’être sévère…

Je ne pus m’empêcher de remettre une mèche de cheveux derrière son oreille, mais elle ne fut pas dupe.

-Non mais tuer quelqu’un, tu es complètement fou.

Et encore, si elle savait… J’aurais été prêt à faire bien d’autres choses pour elle. Mais vu sa réaction, il ne valait mieux pas qu’elle le sache, elle aurait eu une véritable raison d’avoir peur. Elle se rapprocha de moi et prit un ton plus enjôleur, avec le regard auquel j’avais un mal fou à résister… Mais quelle manipulatrice !

-Jure-moi que tu ne feras point pareilles sottises ?

Je pris la main qui me caressait la joue pour la porter à mes lèvres, avec un tendre sourire, cédant à sa demande.

-Très bien, je te le promets.

Pouvait-elle savoir que la main que je glissais dans son dos pour l’attirer dans mes bras avait deux doigts croisés ? J’espérai que non. Ce baron ne l’emporterait pas au paradis !

[FIN DU RP]
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