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 S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.

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MessageSujet: S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.   S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. Icon_minitime05.09.10 11:42

Sofia - DI PARMA
_______ ft. Gemma Arterton

S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. K2loch


    25 années. Elle est à la fleur de sa vie, on ne lui donne pas encore d'âge précis tant elle respire la jeunesse, le charme. Mais son caractère lui donne quelques traits sur le visage.
    Princesse Farnèse, soeur du Duc de Parme, Mademoiselle de San Ruffino. On l'appelle souvent princesse puisqu'elle est la fille d'une Médicis et d'un Farnèse, donc descendante du grand duché de Toscane et d'une famille princière ; donc on confond avec son titre mais cela lui va, elle est une princesse quoiqu'il en soit.
    Italienne. On ne peut pas faire plus italienne ! Descendante des Farnèse, grande famille venue de Lombardie descendue vers la Toscane et installée à Parme depuis environ le XIIe siècle, mais aussi des Médicis qu'on ne présente plus, bien qu'ils ne soient pas une branche noble au départ, ils se sont construits et se sont implantés en Italie puis dans l'Europe.
    Célibataire. Elle aurait du se marier depuis bien longtemps mais elle préfère papillonner, se rebeller contre sa famille qui n'en peut plus. Elle a eu le cœur brisé et refuse à présent de se marier pour alliances entre royaumes.

    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?
    Elle aime, elle adore ! Élevée dans le luxe, les lieux richement décorés, les beaux habits, la haute société et le grand monde, Sofia ne peut que se plaire à Versailles ! L'italienne aime se promener, tête haute et magnifique robe sur elle, dans les jardins ou dans la galerie des glaces, se faire remarquer par ces beaux parât, ses dentelles, son taffetas, sa soie et autres tissus importés d'un peu partout dans le monde ; il faut être belle à Versailles, à la pointe de la plus grande mode. Et ces bals, pour une demoiselle qui aime danser, ce qu'elle fait à merveille d'ailleurs. Alors c'est un véritable paradis. Ici, la demoiselle découvre de nouvelles personnes, peut y faire conversation et connaître de nouveaux points de vue et donc développer sa culture et ne plus avoir des personnes bien trop fades à son goût à force de les côtoyer.
    Et surtout, chose de taille, Sofia n'a plus sa mère sur le dos ! Marguerite de Médicis était constamment derrière elle pour la marier, en vain. Il faut dire que son autre sœur, Catherine Farnèse, est devenue une sœur carmélite donc adieu mariage pour elle ! La jeune femme n'a trouvé que la solution de partir pour enfin être tranquille. Enfin il y a son frère, Pietro mais ce n'est pas un problème. Loin de sa mère, plus près de la vie, la vraie ! Ce qu'elle n'attend pas, c'est bien de voir son unique amour dans les enceintes du château. Sofia a mis tellement d'années pour ne plus penser à lui, a versé tant de larmes pour Francesco que de le revoir rouvrirait toutes les plaies. Ceux du coeur brisé certes, mais aussi de la colère. Si jamais elle venait à le rencontrer, sûre qu'il méritrait la gifle qu'elle ne lui a jamais donné …

    Vérité ou fantasme du complot ?
    Il paraît que les italiens sont les rois du complot, toujours à se poignarder dans le dos dans leur propre intérêt. Comment sait-elle ? Disons que Sofia s'est faite poignarder dans le dos à plusieurs reprises et n'a pas hésité à faire de même lorsqu'elle le devait, jamais par méchanceté (ou peut être mais elle trouvera toujours une véritable raison), elle a piétiné les autres. Alors si on fait cela entre nobles, pourquoi ne pas s'attaquer à plus grand que soi ? Son frère, Ranuce de Farnèse, fut déjà plusieurs fois menacé de mort et échappa à un empoisonnement et pourtant, il n'était que Duc de Parme, bien qu'émanant une grande famille, mais le duché de Parme serait amoindri sans les Médicis et les Farnèse ! Alors un Roi ...

    Sofia ne s'en prendrait pas de ses propres mains au Roi de France, il ne lui avait rien fait et par circonstance, il fait plus ou moins partie de la même famille, tous deux ayant du sens des Médicis dans leurs veines, elle par Marguerite et lui par Marie de Médicis. Et puis, elle n'y avait aucun intérêt, Sofia voulait juste vivre sa vie sans qu'on décide pour elle. Il n'empêche que cela ne l'étonnerait pas s'il y avait complot contre le Roi, sans savoir de qui cela viendrait et pourquoi et l'italienne s'en moque d'ailleurs. Sûre qu'elle ne voudra pas en faire partie, elle ne veut ni croupir en prison ni mourir. La jeune femme dispose de tout ce qu'elle veut, plus serait de la cupidité !

    Plutôt colombe ou vipère ?
    Une apparence de colombe mais avec une jolie langue de vipère affutée ! Les commérages font partie de son quotidien, du moins à Parme. Avec ses amies, dans sa chambre avec champagne, chocolats, douceurs et une montagne de tissus, de robes, de chaussures, bijoux à leur disposition. Cela donnait une Sofia avec des talons rose aux pieds, son amie Gloria, petit four à la cannelle à la main racontant les dernières amours d'un comte napolitain et les autres, chapeaux sur la tête à glousser avant de finir leur verre de champagne. Une belle vie, n'est ce pas ? Les histoires l'intéressent toujours, il est toujours bon de connaître la vie des autres ! Pourquoi ? Parce que les gens connaissent beaucoup de sa vie, trop à son goût et dont pas mal qu'elle aimerait oublier, et que c'est une raison plus que valable pour en faire autant sur les autres.

    A Versailles, elle a un petit cercle pour faire de même mais elle ne connait pas assez bien son monde encore, découvre les personnalités au travers des cancans avant de les voir en vrai. Cela peut être drôle aussi d'ailleurs lorsque l'on s'imagine le portrait de quelqu'un dépeint avec méchanceté et se retrouver devant un être à l'opposé physiquement de son caractère. Bon elle ne passe pas non plus ses journées à cancaner, ce serait ennuyeux à force, et sait parler de tout autre chose. Sofia peut se montrer intelligente, spirituelle, d'une grande douceur dans ses paroles comme la pire des pestes. Qui s'y frotte s'y pique.

    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    Anna
    22
    3-4/7, essentiellement le week-end
    ►Code bon by Lisa
    J'ai demandé à Philippe d'Orléans si je pouvais changer pour Gemma, ça a été accordé. Je préfère préciser !


Dernière édition par Sofia di Parma le 05.09.10 12:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.   S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. Icon_minitime05.09.10 11:42

« Il était une fois ... »

« Sofia, il sole della mia vita » ▬ Parma, 1641

(tous les * signifient que les paroles sont en italien)

Parme, nord de l'Italie, dans la région de Emilia-Romagna. Située entre la chaîne des Apennins et la plaine du Pô, la ville est divisée en deux par la rivière Parma, affluent du Pô. Nombreux palais sont occupés par de nobles familles mais il n'y a que dans le Palais Rangoni, en plein cœur de la ville, que des hurlements de douleur se firent entendre. Dans une des immenses chambres au lit de chêne aux tentures de soie, une petite foule assistait à la souffrance d'une femme allongée, cuisses écartées et écarlate de douleur. Il s'agit de Marguerite de Médicis, l'épouse du duc de Parme, Édouard de Farnèse. Marguerite a déjà laissé couler vingt neuf années, donc presque la moitié à Parme au côté de son époux dont elle a déjà donné cinq beaux enfants, dont quatre garçons de deux à onze ans. Et là, le sixième allait venir au monde. Une proche de la future mère lui avait annoncé une petite fille au travers des cartes et elle l'espérait sincèrement puisque le palais est trop masculin à son goût entre les ministres, les chambellans, les valets, les banquiers … Tout se mélangeait mais une chose était sûr : une fille ne ferait pas de mal, surtout elle possédait la douceur de l'unique fille de la famille, Catherine.

Marguerite a toujours été une fille à marier, la famille Médicis, puissante et aux nombreuses tentacules, voulait s'implanter partout. Les fiançailles sont arrangées en 1620. À cette date, les deux enfants n'ont que 8 ans. Le mariage est célébré le 11 octobre 1628 à Florence. Une représentation de "Mercure et Mars" mis en musique par Monteverdi et avec des textes de Claudio Achillini est jouée pour accueillir les époux dans le théâtre Farnèse. Bien que Édouard n'était pas doté d'une beauté affolante, traînant depuis toujours un embonpoint plus que visible, il était charmant, jovial et avec une bonne conversation. Alors si l'amour n'était pas au rendez vous, les deux époux ont une tendresse mutuelle et un attachement profond ; chacun n'empiète pas sur la vie de l'autre et aiment se voir de temps à autre. Marguerite n'était pas une belle femme ce qu'elle compensait par d'autres charmes, car aimable, bonne et très bien élevée. À la différence de ses prédécesseurs, le duc lui fut fidèle, il n'existe pas de fils illégitime. Tout allait donc pour le mieux, meilleur encore si la peste n'avait pas frappé quelques années avant …

Un cri ! Mais pas celui de la mère mais de l'enfant. Fort, presque perçant comme pour faire savoir au monde entier qu'il était enfin arrivé. Plutôt elle, puisque c'était bel et bien une petite fille encore rouge/violacée par la naissance mais avec un joli potentiel de beauté. Quand Marguerite la prit dans ses bras, les larmes coulèrent. On ne s'habitue jamais à une naissance, même à la sixième. Édouard de Farnèse, tout rondouillard, reniflait de sa moustache tout en s'approchant du lit. Les larmes de joie roulèrent sur des joues rouges et dodues, un joli tableau de famille

« Appelons la Sofia, comme ma nourrice. Une femme de caractère avec un cœur d'or. Qu'en pensez vous ? » *

Marguerite acquiesça et voilà comment ce bébé eut son nom, celle d'une femme dont elle héritera à la fois le caractère et la douceur. Avec la beauté en plus mais nous n'y sommes pas encore. Une fille venait de naître à Parme, une jolie duchesse que l'on prendre souvent pour une princesse. Mais pour l'instant, il y avait de la joie et de l'attendrissement dans cette pièce, davantage quand les enfants, Ranuce, Alessandro, Orazio, Catherine et Pietro vinrent saluer leur petite sœur, nouvelle venue dans cette grande famille.

« Signorina, andrete lontano! - So. » ▬ Parma, 1647

« Signorina Sofia ! Attendez moi ! » *
« Non, non ! Il est de retour ! » *

Et voilà une petite demoiselle de six années à peine courir en relevant les pans de sa robe couleur corail. La jeune Sofia avait bien grandi depuis ce petit bout de bébé. Elle savait se montrer pleine de vie, d'une vivacité rare et d'une curiosité sans égal. Sa jolie frimousse en faisait la coqueluche de la Cour parmesane, son sourire pouvait illuminer une pièce tant elle rayonnait de bonheur. Élevée dans l'amour de tous, l'enfant ne pouvait que s'épanouir en toute tranquillité, elle avait sa grande famille, des amis, des domestiques, des jouets par dizaine, des poupées par centaine, des robes à n'en plus finir et ne se retrouvait jamais seule, tous la surveillaient. Ses jolies boucles châtains/bruns dansaient au rythme de sa course qui n'en finissait plus pour ses petits pieds. Il arrivait.

Ce « il » n'était d'autre que Ranuce, devenu le Duc de Parme, revenait en sa ville. La mort d'Edouard Farnèse fut un grand choc, il n'avait que trente quatre ans. Ranuce, 16 ans n'était pas capable de gouverner, ce fut alors Marguerite de Médicis qui fit régence. Le fils allait perfectionner ses relations diplomatiques car, bien que jeune, il avait le verbe bien fait et un sens de la diplomatie à tout égard. Il était parti deux mois, chez ses oncles en Toscane, des Médicis dont la renommée serait fortuite à raconter ici. Et il aurait dix huit ans bientôt et devrai s'élever à la tête du duché de Parme. Brun à la chevelue ondulée attachée à la nuque, les yeux noirs et le port de tête digne des plus grands, Ranuce pouvait prétendre à un trône par sa stature. Et sa sœur admirait son élégance, sa finesse de corps mais pas d'esprit, même si elle ne comprenait pas la plupart de ses jeux de mots. Et le revoilà revenu de Toscane. Elle l'avait vu de la fenêtre et avait quitté la lecture de sa nourrice précipitamment. Pauvre Demetra, elle n'arrivait pas à suivre l'enfant trop rapide, elle en perdait sa coiffe. La nourrice apparaissait dans le couloir que Sofia se trouvait devant la porte qu'on ouvrit à l'instant pour le jeune duc.

« Ranuce !! » *

La voix retentit dans le palais tant l'enfant hurla. Le jeune homme s'attendrit devant cette petite fille plus que surprenante, pas bien grande mais promise à un grand avenir. Ranuce ne savait pas encore lequel mais il se devait de faire quelque chose de ce bout de chou. Contre les règles du protocole, il s'accroupit et ouvrit les bras pour qu'elle s'y plonge et la serra fort.Sofia se sentait bien dans les bras de ce garçon dont elle s'était davantage rapprochée depuis la mort d'Édouard. Il est dur de perdre un père, surtout lorsqu'on est si jeune. Puis elle lui prit la main pour le conduire jusqu'à leur mère, impatiente du retour de ce fils qui prendrait sa place sur le trône de Parme. Une femme fatiguée mais vaillante, avec une hâte de passer la main avec une pointe d'inquiétude avec les problèmes du Castro, des nuages pointaient sur l'horizon. Mais il n'était pas l'heure de querelle ou de guerre à venir, juste d'un frère et une sœur main dans la main dans un château de Parme.

« Dites moi Sofia, qu'avez vous fait de beau durant mon absence. » *
« J'ai appris à monter à cheval, enfin un petit cheval mais l'on m'a dit grand bien de ma posture. Et pour avoir bien travailler au cheval et à mes enseignements, j'ai pu avoir ce que je voulais. » *
« C'est à dire ? » *
« Cette belle robe, un collier de perles et pouvoir monter dans le carrosse de mamma pour se rendre sur la place del Duomo. » *
« Sofia, vous irez loin. » *
« Je sais. » *

Et Ranuce passa la porte de l'antichambre du salon en riant. Décidément sa sœur ira très loin !

« Di', mi ami? - Come un matto » ▬ Venezia, 1657
Seize ans est toujours un bel âge. Surtout quand on s'appelle Sofia Farnèse et qu'on est amoureuse d'un des plus beaux garçons d'Italie. Ils se connaissaient depuis des années. Son frère l'emmenait à Venise car elle le suppliait à chaque fois et feignait des larmes, digne de la Comedia Dell'Arte. Ranuce Farnèse, à présent Duc de Parme et prince de sang, lui cédait tout. Et c'est ainsi que des années auparavant, elle connut le petit Francesco. A cet âge, on est innocent, on ne sait pas vraiment ce qu'il nous attend et on vit avec une tranquilité si douce qu'on rêve de toujours y rester. En grandissant, Francesco était devenu beau, doublé d'intelligent. Et c'était elle qu'il aimait. Elle ne démordait non plus en matière de beauté avec ses longs cheveux bruns, son regard malicieux, sa bouche à croquer et sa taille élancé acquise à coup de corsets mais aussi de maintien et de danse. Ils formaient ce qu'on appelle un couple parfait. Il avait juste un an de plus qu'elle et ne voyait pas ailleurs. Sofia connut l'amour sous toutes ses formes dans ses bras. Et en cet été 1657, elle était la plus heureuse des demoiselles.

« Dis, tu m'aimes ? » *
« Comme un fou. » *

Ensemble sur ce lit, elle ne résista pas longtemps à se plonger à nouveau dans les plaisirs de la chair. Quel mal y avait-il quand on aime ? Sofia était comme les jeunes filles de son âge, elle avait encore les rêves plein la tête. Sa mère, Marguerite, voudrait bientôt la fiancer puis la marier à un excellent parti. Et quoi de mieux qu'un vénitien, fils du Doge et dont les capacités laissaient envisager un grand avenir ? Un mariage d'amour doublé de celui d'Etat, personne ne pouvait rechigner. Elle en parla à sa mère un soir.

« Mamma, pensez vous contracter un mariage ? » *
« Vous êtes si impatiente ! » *

En y repensant, jamais Sofia ne comprendra pourquoi sa mère qui la presse tant aujourd'hui de se trouver un mari, laissait traîner cette affaire là. Peut être tout aurait été différent. Mais pour l'instant, la jeune fille de seize ans n'y pensait pas, adorait paraître aux côtés de son homme, danser dans ses bras et le laisser entrer dans la chambre par la fenêtre alors que sa nourrice dormait à côté. A moins que ce soit elle qui fasse le mur. Oui, cet été fut le plus beau de sa vie. Après avoir perdu son frère Orazio l'année précédente, elle avait besoin d'amour, d'être entourée et de se sentir aimée. Francesco lui donnait tout cela et elle croyait sincèrement devenir un jour sa femme.
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MessageSujet: Re: S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.   S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. Icon_minitime06.09.10 14:17

« Che non si mi parla più di amore! » ▬ Venezia, 1659

Elle détestait attendre. Elle détestait les rumeurs qui couraient. On disait que Francesco était infidèle, que sa nouvelle fonction d'ambassadeur ne lui permettait pas que de voyager mais aussi de visiter d'autres lits. Sofia n'en croyait rien … Au départ. Lorsqu'elle se rendait à Venise, il n'était jamais là ou ne lui accordait que peu de temps. Lorsqu'elle écrivait, les réponses tardaient et souvent, il n'y en avait pas. Non, il ne ferait pas ça. Et dans le palais ducal parmesan, elle tournait en rond, son frère Pietro tentait de la rassurer.

« Sofia, calme toi. » *
« Je ne veux pas me calmer. Trois mois. Trois mois sans nouvelles, ce n'est pas normal. » *
« Arrête de faire ton enfant gâtée. La fonction d'ambassadeur n'est pas de tout repos. J'en croise régulièrement, ils sont toujours entre deux voyages. Ranuce te le dira. » *
« Je veux aller à Venise. » *
« Sofia … » *
« Sais tu ce que l'on dit dans les couloirs ? Sais tu ce que Clorinda di Toscana me dit dans ses lettres ? Que Francesco est un débauché, qu'il a vu plus de lits que de traités d'ambassade. Et s'il me trompait Pietro, crois tu que je resterais avec un homme pareil ? » *
« Tu n'auras bientôt plus le choix, mamma veut contracter un mariage entre vous deux. » *
« Il faut qu'on y aille avant. Fais le pour moi, s'il te plait. » *
« Ai-je le choix ? » *
« Merci mon frère. » *

Ses affaires furent bouclées en moins de temps qu'il n'en faut. Elle était prête. Elle voulait aller voir Francesco pour le lui demander. Ses amies lui ont dit qu'il venait de rentrer à Venise. Les ragots en Italie allaient bon train, tout le monde savait où vous allez, ce que vous faites, avec qui, limite ce que vous mangez ! Alors à peine Francesco a t'il posé le pied à Venise que tout le monde en parlait. Voilà pourquoi il fallait partir de suite, avant qu'il ne s'envole dieu ne sait où. Le voyage fut plus que silencieux, la jeune femme angoissait. Elle ne connaissait qu'un homme, Francesco, et n'avait aucune envie d'en avoir un autre ! Lors de moments entre amies, elle s'était déjà imaginée mariée, avec sa belle robe et sa mère pleurant à chaudes larmes. Et dire qu'elle se moquait de certaines qui n'avaient pas la chance d'avoir un bel homme, celles qui tombaient sur des vieux croulants, de quoi vous dégoûter de l'amour. Sa mère ne lui ferait pas cela, sauf si elle n'avait pas le choix. Ses mains crispées sur ses genoux, Sofia torturait ses doigts, impatiente et fébrile.

On n'attendait pas son arrivée , pas même son frère Alessandro installé à Venise puisqu'il était général de la cavalerie, mais elle tint à saluer le Doge avant toute chose. Elle adorait cet homme, il l'avait toujours accueilli à bras ouverts, une sorte de père qu'elle n'avait plus depuis longtemps. Le Doge aurait été ravi d'avoir Sofia en belle-fille mais lui-même savait que son fils était trop instable. La demoiselle ne perdit pas de temps pour se rendre aux appartements de Francesco où un page gardait l'entrée et l'empêcha de passer d'un geste ferme.

« Laissez moi passer. » *
« Signore Francesco a demandé à ne pas être déranger. » *
« Mais je ... » *

Elle suspendit sa phrase lorsqu'elle entendit une voix de femme glousser derrière les portes et la voix de Francesco. Elle se paralysa sur place, tenta de garder un visage neurtre mais n'importe qui aurait pu voir qu'elle était boulversée. Sans demander son reste, Sofia recula de plusieurs pas de la porte et repris son chemin en marchant vite puis en courant. Elle sortit du palais ainsi et se rendit chez son frère résidant à quelques pas de là. Elle tambourina à la porte, les larmes pleins le visage, essouflée d'avoir couru serrée dans un corset, elle manqua de défaillir. On lui ouvrit et elle reprit sa course jusqu'à sa chambre, passant devant ses deux frères toutes larmes au vent qui se mirent à lui courir après. Elle ouvrit la porte et s'enferma à clé.

«Sofia, ouvre nous ! » *
« Non ! Laissez moi tranquille ! » *
« Petite soeur,tu sais parfois l'amour … » *
« Qu'on ne me parle plus d'amour !! » *

Cette dernière phrase résonna dans la maison d'Alessandro. Plus un cri de douleur que de rage. Elle était anéantie. La jeune femme avait cru sincèrement à leur amour mais lui s'était moqué d'elle. La voilà à dix neuf ans à nouveau seule. Il fallait à présent que le mariage ne se fasse pas ...

« Voglio diventare come voi! - Anche io ! » ▬ Firenze, 1662

Florence et son palais Pitti accueillait une partie de la famille Farnèse de Parme. Le Prince, Ranuce, Pietro et Sofia ainsi que leur mère, Marguerite de Médicis. Alessandro restait à Venise pour ses obligations mais envoyait ses salutations à la famille. La Toscane était le berceau des Médicis, ils se retrouvaient tous un peu chez eux. Et derrière le protocole lorsque des princes de sang se rencontrent est compliqué, Sofia fit une magnifique révérence et se relevant, un large sourire s'étira. Clorinda di Toscana, sa cousine par alliance, faisait son apparition. Plus âgée que Sofia de trois années, elle était déjà mariée et enceinte de son second enfant. Là, point de protocole, elles se serrèrent dans les bras l'une de l'autre comme des soeurs.

«Sofia, vos manières ! » *

Marguerite était à cheval sur le protocole et si l'on venait ici, c'est aussi pour discuter d'une éventuelle union pour Sofia. Depuis trois ans, elle disait non à tous ses prétendants sans aucune distinction de titre, de physique et d'argent. Elle refusait le mariage. Mais ne rechignait pas à quelques amants. Il ne faut pas imaginer qu'ils attendent patiemment leur tour devant la porte de sa chambre. Elle fréquentait un homme depuis quelques temps d'ailleurs. Sofia l'appréciait, prenait du bon temps mais ne s'attachait pas, aucune envie. Et l'envie de se confier à sa soeur de coeur, puisque la vraie préférait Dieu, devenait intenable.

« Est-il beau ? » *
« Oui. Beau, intelligent, toujours le bon mot, agréable, pas pressant … Et quel homme ! » *
« Et pourquoi tu ne …. » *
« Pas de mariage, non. Je ne veux pas. » *
«Comme je comprends. Si tu savais comme je m'ennuie ici. Je ne suis bonne qu'à enfanter et me montrer au monde. On me cloître ici. Alors j'amène le beau monde. Du très beau monde. » *
« Que veux tu dire pas ''très'' beau monde ? » *
« De quoi combler les nuits où mon mari préfère dormir ou boire. » *
« Comme je t'admire de supporter tout cela avec autant de distinction ! » *
« Moi aussi je t'admire. Pour ta résistance. » *

Et il est vrai que les bals de Clorinda étaient somptueux. Du grand Médicis en somme ! A ce bal, Clorinda ne se ménageait pas à danser malgré ses quelques petits mois de grossesse sous l'indifférence totale de son mari.

« Vois tu ma cousine l'homme brun à la cicatrice sur le cou ? Il est mien. » *
« Très bon choix, bien qu'espagnol. » *
« Celui avec lui ? » *
« Clorinda ! » *
« Non, ce n'est pas ce que tu crois. Il te regarde depuis tout à l'heure. Geoffrey du Bar, brillant homme … » *
« Mais ? » *
« Marié. » *
« Désolée, je ne peux pas. » *

Et elle partit danser avec son frère qui lui proposait. Un regard insistant ne cessait de se poser et le fameux du Bar ne la quittait pas des yeux. Cela aurait pu être flatteur dans d'autres circonstances. Mais lorsqu'une jeune femme lui lança un regard noir, elle ne comprit pas avant de voir cette même femme s'approcher de son admirateur. Sa femme. Et voilà comment semer une discorde et se faire détester sans avoir rien fait.

« Francia sarà il mio paradiso... prego per. » ▬ Parigi e Versailles, 1665

« La France sera mon paradis … Je prie pour. » *
« Sofia, on sera bien là-bas. » *
« Enfin, nous savons très bien pourquoi mamma nous y envoie. » *
« Moi en tant qu'ambassadeur de Parme, toi … » *
« Non, elle veut que nous nous cherchions mutuellement un mariage. » *
« Moi ? Me marier ? » *
« Elle sait que j'espère que ma future belle-soeur soit parfaite. Et toi, tu protèges ta petite soeur chérie. » *
« Comme dit le Roi de France : je verrais. » *

Sofia avait voulu accompagner son frère Pietro, à qui on avait confié la tâche d'ambassadeur puisque Ranuce était Duc de Parme et Alessandro travaillait à présent comme général de cavalerie pour les Habsbourg. Pietro n'avait aucune fonction, on lui donna celle-ci. Et sa mère l'envoyait en France pour qu'il prenne l'air et qu'il arrête de fréquenter des filles de basse condition. Et puisque sa cadette voulait se rendre en France, Marguerite de Médicis espérait secrètement qu'elle se trouve un mari. Toutes les tentatives avait échoué, même celle avec un Prince de l'Empire, pourtant charmant et agréable. Non, Sofia refusait et menaçait de s'enfuir si on la mariait de force. Mais Marguerite ne baissait pas les bras, elle trouverait un moyen de lui faire passer la bague au doigt, et comptait secrètement sur le dernier de ses fils pour y arriver.

Les Farnèse furent tout d'abord logés à Paris, non loin du palais des Tuileries. Bien accueillis par des restes de famille dans la capitale française, on se chargea de faire entrer la demoiselle dans les grands salons où elle put montrer la finesse de son esprit mais aussi son petit venin. Elle fit sensation ! Et son délicieux accent rajoutait à son charme, sa beauté et sa grâce. Puis vint le temps de se rendre à la Cour Royale. Très vite, Sofia retrouva sa cousine, Clorinda qui avait quitté mari et enfant. Et pour ne pas qu'on les comprenne, elles parlaient en italien. Mais au reste du monde, la princesse parlait un impeccable français et se sentait fière d'être une lointaine cousine du Roi en passant par les Médicis. Mais là encore, les ennuis recommencèrent bien vite. Il était là lui aussi, Geoffrey de Bar. Il la reconnut et s'empressa de lui faire la cour. Autant d'attention de la part d'un si bel homme était flatteur mais Sofia ne se laisserait pas aller jusque dans ses bras. Pas dans ceux d'un homme marié. Et pourtant, il insistait le bougre ! Quel étonnement lorsqu'un valet se présenta avec un écrin et un mot « Un présent pour sublimer davantage votre beauté – G. de Bar » Elle rougit jusqu'aux oreilles et embarassée par un tel cadeau, elle eut une ingénieuse idée. Plutôt que de refuser, elle dit au valet de l'apporter à l'épouse de Bar, Flore. Cette dernière n'aimait pas l'italienne et Sofia comprenait. On ne pouvait aimer une potentielle rivale. Si elle savait que ce que la Farnèse faisait pour elle. Tous les cadeaux étaient envoyés à Flore par l'intermédiaire de Sofia.
Lorsqu'une fois, Sofia croisa l'épouse avec de magnifiques pendants aux oreilles, elle ne put que la complimenter.

« Sachez Princesse, qu'un mari est toujours prévenant avec son épouse. »
« J'espère un jour avoir un mari pareil … tout en vous laissant le votre.. »

Elle essayait de se racheter une conduite pour des fautes qu'elle n'avait pas commise. Mais leur relation ne durait jamais bien longtemps, Geoffrey se montrait assez prévenant avec la Princesse. Un jour, elle aura le courage de le repousser franchement. Mais pas aujourd'hui. Heureusement, il n'était pas le seul homme à Versailles. Certains étaient de bonne compagnie, de vieilles connaissances, des amants potentiels mais aussi des pions. Sofia n'est pas une mauvaise fille mais il faut avouer que s'amuser et manipuler peut se révéler amusant. Prenons l'exemple de Jérôme de Coigny. Pour tout déplacement, une grande princesse peut avoir besoin d'une garde rapprochée. Et c'est tombé sur lui. Belle et elle le sait, Sofia a bien remarqué qu'elle ne laissait pas indifférent le jeune homme. Pas vraiment son genre, elle le considère un peu comme un jouet. Il lui sert de coursier, elle lui demande parfois des services qu'elle récompense bien sûr … Par toute sa gratitude ou un peu d'argent. Mais il s'accroche alors elle en profite

Qu'il est bon d'être une princesse de sang à Versailles !

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MessageSujet: Re: S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.   S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. Icon_minitime07.09.10 11:05

J'ai fini Very Happy
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

Âge : A l'aube de sa vingt septième année
Titre : Favorite royale, comtesse of Leeds et duchesse de Guyenne
Missives : 7252
Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.   S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. Icon_minitime07.09.10 11:17

Bonjouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur et bienvenue à Versailles !!!

Pour ma part c'est parfait ! Very Happy

Rien à redire sur ta fiche !

Tu es donc validée et être validée le jour des 4 ans de notre fofo est un honneur très chère ! What a Face

Je te laisse donc prendre le chemin des logements, rangs et liens ! cheers

Très bon jeu parmi nous ! Very Happy
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MessageSujet: Re: S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.   S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. Icon_minitime07.09.10 11:58

Merci beaucoup Danseuse
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MessageSujet: Re: S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille.   S o f i a ▬ L'Italie est comme un artichaut qu'il faut manger feuille à feuille. Icon_minitime

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