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 Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier

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MessageSujet: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime17.02.10 20:44

Guillaume Frédéric
DE NOIRMOUTIERS

.............................................................
.
Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Hea77 Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Hea92b Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Hea93
.......................................... ft. Heath Ledger (RIP)


Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Img-213343u6pk3

    ► Âge : 24 ans. Cela fait deux années, entrecoupées bien sur par de courts retours au domaine familial, que le jeune homme vit à Versailles.
    .
    ► Titre(s) (ou profession) : Frère cadet du Duc de Noirmoutier.
    .
    ► Origines : Française, et ce depuis de nombreuses générations.
    .
    ► Situation Maritale : Pour l'instant célibataire. Mais cela ne durera probablement plus très longtemps, d'après son frère, qui souhaite que le jeune homme se fiance.


« Que diable, vous êtes à Versailles ! »
.

.


► Un paradis ou un enfer versaillais ? Versailles... Pays de luxe et de luxures. Ici, sur l'humble île de Noirmoutier, la Cour avait fort mauvaise réputation. Des pseudo-intellectuels qui passaient leurs journées indolents, entre les plaisirs de la vie et ceux de la chair. Le comble était probablement ces impies, qui faisaient tant parler d'eux à travers le royaume, et qui étaient malgré tout tolérés par le Roi. Non, vraiment, c'était le monde à l'envers : Sa Majesté devait être entourée par des personnes de bon sens ! Ah, heureusement que ce cher Louis XIV savait gouverner sans l'aide de quiconque, étant un fort grand roi. Grâce à lui, le royaume s'était plus vite remis du départ de cette très chère Anne d'Autriche. Mais soit, quoi qu'il en soit, à Noirmoutier, l'on détestait Versailles. Guillaume, quant à lui, n'était donc pas fort heureux d'y être envoyé par son frère. Il y était arrivé avec une certaine rancœur, une véritable amertume : qu'était-ce que cette cour voluptueuse qui ne croyait plus en tous les principes que lui avaient inculqué ses ancêtres ? Et puis, surtout, si son frère pouvait avoir des amis ici, cela lui prouvait bien combien ces personnes devaient être stupides... Ce fut donc un regard méprisant qu'il posa sur Versailles à son arrivée. Il ne tarda pas, cependant, à comprendre que c'étaient les gens de l'île qui se trompaient. En effet, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, et Guillaume fut forcé d'admettre son erreur : premièrement, le château était splendide. Plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. De plus, il y avait en Versailles un tel entrain, un tel enthousiasme, un tel zèle ! Impossible, en ce lieu, de se laisser aller à l'abattement : les conversations étaient somme toutes passionnantes pour la plupart, ces personnes possédant à la fois rang, intelligence et éducation. Et puis, pour le petit nouveau de la Cour qu'il était, les ragots et commérages étaient pour l'instant plus amusants qu'autre chose. Certes, il régnait là la plus totales des hypocrisies, mais Guillaume s'en accommoda parfaitement, sachant très bien que lorsque des gens intelligents doivent cohabiter, cette dernière est de mise ! Enfin, il y a bien sur des imbéciles, des gens plutôt insupportables... Mais soit ! La vie à Versailles se révèle être le paradis donc il n'aurait osé rêvé lorsqu'il était encore sous les griffes de son frère.

► Vérité ou fantasme du complot ? Le complot. Oh, à présent, tout le monde devait en avoir entendu parler à Versailles, que ce soit de près ou de loin. A vrai dire, aux yeux de Guillaume, cela restait une simple foutaise, une totale absurdité. Renverser le Roi ? Allons donc ! Comme si cela était possible, et en sa propre Cour, qui plus est ! Non, Louis XIV avait avec lui l'appui de trop de fidèle tels que lui pour que cette conspiration aie la moindre chance d'aboutir. Cependant, si Guillaume ne prête guère plus d'importance que cela à cette infâme idée, il n'en reste pas moins légèrement inquiet : qu'est-ce que cela ? De purs français, assez bien titrés pour vivre à Versailles, qui veulent s'en prendre au Roi ? N'est-ce pas terrifiant de savoir qu'il y a des traitres à la Cour ? Guillaume n'a de toute manière pas l'intention de se battre : les problèmes de la Cour ne sont, après tout, pas les siens. Cependant, s'il venait à découvrir l'identité de l'un de ces infidèles, nul doute qu'il le dénoncerait immédiatement !

► Plutôt colombe ou vipère ? Les ragots, les médisances, voilà de bien agréables passe temps. Oh, bien entendu, Guillaume ne s'abaisserait pas à en colporter lui même, mais il est fort plaisant de se laisser aller à les écouter. Tenez, par exemple, n'est-ce pas amusant de croiser le Duc de Sandière avec son épouse lorsque l'on vient d'entendre qu'elle le trompe sciemment avec le Comte de Racin, bien plus séduisant ? Oh, bien entendu, tous n'étaient pas aussi léger : l'on venait parfois à apprendre qu'un noble venu d'Espagne était en réalité un espion au compte de la couronne voisine. Mais Guillaume avait bien conscience qu'il ne fallait point se fier à tout cela, aussi se forgeait-il un avis sur les ragots qui retenaient son attention, en observant la personne concernée. Le plus jouissif était sans doute que, comme la plupart des gens le savaient fort taciturne et peu prompt à divulguer ce qu'on lui disait, certaines personnes venaient lui confier certains secrets qu'ils ne répétaient à personne d'autre. Bien sur, tous ces commérages ne sont pour Guillaume qu'un passe temps, et il viendrait peut-être à s'en agacer si l'un d'eux venait à s'attaquer à une personne lui étant chère.


« Plus bas la révérence, plus bas. »
.

.


► Prénom/pseudo : Eve
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► Âge : 16 ans tout pile =)
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► Présence sur le forum : Un petit coup d'oeil au forum tout les jours, et les réponses aux RPs le week end.
.
► Code du règlement : Longue vie au roi
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► Suggestion : Je n'en ai aucune pour l'instant. J'en profite pour préciser ici que ce forum me semble très bien organisé, et que j'aime beaucoup le design !


PS : Tanpis pour le "F." et merci pour la modif' Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_wink


Dernière édition par Guillaume de Noirmoutiers le 28.02.10 10:07, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime17.02.10 22:54

« Il était une fois ... »
.


Longeant les murs du château de Noirmoutier, plus silencieux qu’une ombre, Guillaume de Noirmoutier, frère cadet du Duc, effleurait du bout de doigts la pierre de ce lieu qui lui avait si peu manqué. Le jeune homme, exilé à Versailles par son aîné quelques mois auparavant, venait rendre visite à sa mère, qui s’était trouvée fort malade durant ce temps. Lui qui s’en était allé, il y avait peu de temps, avec un sentiment de rancœur et d’amertume ; lui qui s’était senti chassé, délogé comme on l’aurait fait d’un domestique, du château dans lequel il avait grandi, n’y était revenu qu’à contre cœur. Ici, sur l’île de Noirmoutier, l’on parlait fort peu de Versailles. Mais, lorsque cela arrivait, on n’en racontait qu’un ramassis de sottises, et ce lieu, où logeaient de bien bonnes gens, des nobles, des intellectuels, jouissait ici d’une fort mauvaise réputation. Apparemment, les gens y étaient infâmes, certains mêmes impies, matérialistes… Non, vraiment, mieux valait ne point mettre les pieds dans cet enfer de luxe et de luxure !
Curieusement, Guillaume était finalement parti de Versailles à reculons : il s’était laissé séduire par les charmes de la cour, cette ambiance qui vous faisait vous sentir surpuissants, ces ragots imbéciles, ces discours impétueux, ces courbes charnelles… Rentrer en son pays lui avait finalement été bien plus difficile qu’il ne lui avait été de le quitter !
Mais soit, lorsque l’on n'a plus qu’un parent, l’on se doit de veiller sur lui, d’autant plus lorsque sa mort mettrait fin à un reste de liberté, offrant ainsi tous les pouvoirs à un frère aîné déplaisant. Tandis que le jeune homme ruminait ces pensées, son regard brun rencontra le portrait de son père, bien en évidence, tout au fond de la galerie. Deux cierges, de chaque côté, éclairaient la toile d’une lumière jaunâtre ; Madame y avait veillé, et les domestique avaient pour ordre de ne jamais laisser l’un des flambeaux éteint.
Monsieur le Duc de Noirmoutier, père, étaient mort, une quinzaine d’année auparavant, des suites de ses blessures après une grave chute à la chasse. L’homme était un bon vivant, plutôt épais, assez apprécié sur son territoire, et connu pour son trafic de tabac dans le reste du Royaume. Moins attentif à ses fils que Madame sa femme, il était néanmoins un père compréhensif, et juste ; tout du moins d'après les souvenirs des deux frères. La rivalité entre Léonard et Guillaume avait été grandissante après la mort de leur bien aimé paternel : Inquiet de voir son cadet si peu prompt à se confier à lui, Léonard, alors âgé de quatorze ans, en avait stupidement déduit que le jeune garçon voudrait devenir Duc à sa place. Madame n'avait d'ailleurs pas été pour faire taire cette paranoïa... Encourageant leur rivalité en pensant les rendre plus fort, elle les avait certes chéri plus que de mesure, mais tout en les formant aux duels, bien entendu l'un contre l'autre.
Secoue toi, Guillaume. Le jeune homme n'était pas revenu ici pour formuler des reproches, que ce soit à l'encontre de son frère ou de sa mère, et ce même si sa nouvelle vie à Versailles, aérée de tout sentiment d'oppression, lui en avait beaucoup appris sur les erreurs de l'un comme de l'autre. Il inspira profondément, jetant un dernier regard au portrait de son père avant de pénétrer dans le salon. La salle n'avait point changé depuis son départ : de lourds rideaux de velours pourpre ornaient les grandes fenêtres. Cette pièce était la plus luxueuse du château : les tapis, ramenés d'orient par l'un des vénérables ancêtres de la famille. Les De Noirmoutier n'étaient d'ailleurs pas fort riches. Tout du moins, pour des Duchés. En vérité, ils l'étaient suffisamment pour se faire valoir de bonnes relations, être généreusement accueillis à Versailles ou même dans les cours étrangères... Mais aux dépends de leur domaine : Hormis le salon et les jardins, le château était simple, certes pas pauvre, mais bien loin du luxe des manoirs d'autres Ducs. Peu attentif à cela tant que restaient leur bien être et leurs relations, la famille De Noirmoutier s'en accommodait parfaitement.
Madame Louise de Noirmoutier était installée dans un confortable fauteuil aux broderies de bronze, au coin de la cheminée. Elle posa son regard sur son fils en l'entendant entrer.

« Mère ! Comment allez vous ? » s'exclama-t-il avec bienveillance, avant de la prendre tendrement dans ses bras.
« Ah ! Mon enfant, j'ai bien peur de ne vous avoir fait déranger pour rien, lança-t-elle avec douceur. Mais, ma fois, si cela me permet de vous avoir quelque temps à mes côtés, il se peut que je me fasse porter malade plus souvent ! »

La voir ainsi, pleine de malice malgré son âge et les épreuves que la vie lui avait imposé, finit de le rassurer quant à sa santé. Il s'assit à ses côtés. Heureux malgré tout de retrouver sa présence. Rares étaient les personnes auxquelles il portait suffisamment d'estime et de confiance pour se laisser aller à sourire continuellement, lui qui était plutôt un homme taciturne, et peu prompt aux débordements, quels que soit le sentiment en cause.

« Eh bien, dites moi, questionna-t-il, comment se porte donc notre merveilleuse île de Noirmoutier ? »
« Ah, aussi bien qu'à l'accoutumée, je suppose. Mais nous connaissons tous deux cette existence par cœur ! Parlez moi plutôt de Versailles, vous vous y êtes donc plû pour n'être pas rentré plus tôt ? »

Avec un sourire contrit, il s'apprêtait à répondre, mais Madame le devança avec un léger rire.

« Ma foi ! lança-t-elle, je me doute pourtant que vous n'avez point envie de raconter votre séjour plusieurs fois ! Gardez donc votre récit pour le dîner, d'ailleurs, j'ai pris la liberté de convier un invité plus que charmant. Mais dites moi seulement, s'il vous plait, quels sont vos projets ? »

Ce fut au tour de Guillaume de lâcher un doux rire. Ç'avait toujours été ainsi avec sa mère : lorsqu'elle commençait à parler, il était difficile de l'arrêter.

« Eh bien, répondit-il, je ne tarderai pas à retourner à Versailles, comme vous vous en doutez probablement. Contrairement aux « on dit » de la région, j'y ai fait de très belles rencontres. Des gens fort savants, et fort agréable ma foi ! Il y a bien entendu quelques impertinents, comme cet infâme Molière, qui font beaucoup parler d'eux. Mais ils ne sont pas majoritaires, et il suffit de les ignorer ! Mais, reprit-il avec curiosité, parlez moi plutôt de notre mystérieux invité. »

Le regard de Madame vagabonda parmi les portraits, jusqu'à apercevoir enfin celui qu'elle cherchait. Il représentait deux enfants, sobres, vêtus de leurs plus beaux vêtements. Guillaume était représenté à droite, le plus grand des deux, brun. A sa gauche se tenait un autre petit garçon, à la bouille encore plus enfantine, blond, au regard émeraude et pétillant.
Le jeune homme fronça les sourcils en suivant le regard de sa mère.

« J'ai invité notre très cher ami, le Compte Paul de Danise. Vous étiez forts amis, il y a encore peu, et cela fait bien longtemps il me semble que nous ne l'avons point vu parmi nous. Votre retour m'a paru le moment propice à des retrouvailles. »
« Comment ? Mère ! Guillaume avait retrouvé son masque d'impassibilité mais ne pouvait empêcher sa voix de gronder. Le voyage a été long, il me sera difficile d'accueillir quiconque ce soir. »

La femme balaya sa remarque, d'un air que son fils ne connaissait que trop. Il signifiait : « Je ne sais pas ce que tu me caches mon garçon, mais tout sera fait selon ma volonté, je suis ta mère, obéit! » Il ne put s'empêcher de pincer les lèvres et détourna le regard, se tournant vers la nuit qui, déjà, était presque tombée. S'il venait pour dîner, alors, il ne devrait pas tarder...

« Ma foi, je ne comprends pas tes réticences. Un ami comme lui, de longue date... »

Elle s'interrompit, jaugeant son fils de son regard aussi gris que l'orage qui semblait couver au dehors.

« Mais dis moi, reprit-elle, ne l'éviterais tu pas ? »

Sa voix avait un air par trop innocent. Elle savait. Mais avec sa bienveillance habituelle de mère, elle souhaitait réconcilier son fils et son ancien ami, comme lorsqu'ils étaient enfants et se disputaient pour des broutilles. Mais elle ignorait combien la rancune de Guillaume était tenace. Il l'avait trahi !
Avant même qu'il aie pu nier avec toute la mauvaise fois dont il était capable, une autre voix s'élevait déjà.

« Cela me semblait évident. »

Paul de Danise entra à son tour dans le salon, accompagné de Marine, la domestique.

« Mes respects, Madame, lança-t-il avec une petite révérence, avant de baiser la main de Louise de Noirmoutier. Guillaume. »

Le jeune homme eut un hochement de tête pour toute réponse, avant de se tourner à nouveau vers sa mère.

« Je vais aller installer mes affaires. Veuillez dire à Marine de me prévenir lorsqu'il sera l'heure de se mettre à table. »

Il sortit sur ces mots. Versailles lui avait appris que ce genre d'impolitesse était finalement très courante, aussi préféra-t-il repousser l'affrontement, qui aurait inévitablement lieu, au dîner. Dans le couloir, il croisa Georges, le serviteur, qui s'inclina avec une formule de politesse en apercevant l'un de ses maîtres. Guillaume, quant à lui, eut un rictus de dégout. Que le peuple était bête, et qu'il peuple était ingrat ! Pas une journée ne passait sans que l'un ou l'autre ne vienne réclamer argent, justice ou soutient... Ne pouvaient-ils donc pas se débrouiller seuls ? Ah ! Au moins pour cela, heureusement que c'était son frère, Léonard de Noirmoutier, qui était l'aîné : c'était ainsi à lui de s'occuper de toutes ces misérables petites gens. Hélas ! Comment Paul avait-il pu commettre un tel impair ? Il savait pourtant que les caméristes ne valaient pas le véritables femme... N'avait il donc plus aucun contrôle sur sa personne ? Et cette histoire qui s'envenimait...
Parvenant à ses appartements, Guillaume s'asseyant sur son lit, se laissa aller à fermer les yeux. Oui, le voyage avait été fort long.

~~

« Monsieur ? Monsieur Guillaume ! S'il vous plaît... »

Le jeune homme s'éveilla à la voix de la jeune Marine. Il avait du s'assoupir sans s'en rendre compte...

« Le dîner et prêt, Monsieur, et Madame votre mère m'envoie vous chercher. »

Les évènements de la soirée lui revinrent à l'esprit, et il eut une moue amère. Ah, oui. Ce très cher Paul... Quel culot, tout de même, de venir ici, l'affronter, au sein même de son château, alors qu'il y avait déjà près d'un an qu'ils ne s'étaient plus vu ! Il hocha sèchement la tête pour renvoyer la domestique avant de se lever et de changer de veston. Serrant d'avance les poings, il entendit ses jointures craquer. Sa moue se fit arrogante, il sortit.
Il marchait presque sereinement, se dirigeant vers la grande salle à manger, lorsqu'il se sentit agrippé par le bras et entraîné à quelques mètres, dans ce qui avait été, durant de longues années, leur cachette. Le jeune homme croisa le regard vert, autrefois pétillant, de son ancien ami. Il se dégagea violemment.

« Paul. » cracha-t-il, plein de mépris.

Le blond eut un sourire malicieux, et mima une courbette.

« Vous êtes si occupé lorsqu'il s'agit de me voir, mon très cher Guillaume, que je n'ai eu d'autre choix que de vous enlever. »

Ah ! Il avait toujours la même verbe, la même superbe, le bon mot au bon moment, la petite réflexion qui fait rire, la petite moue qui le grandissait.... Il était si beau, si grand à présent. Si stupide.

« Pardonnez moi, habituellement j'évite tout contact avec les hommes qui font des bâtards avec les caméristes. »

Paul haussa les sourcils. Il semblait enchanté. Et pour cause ! Guillaume se serait-il laissé aller à une telle vulgarité s'il n'était rien resté de leur ancienne complicité ? Mais le Comte ne connaissait pas le nouveau Guillaume qui, après ces quelques mois à Versailles, maniait bien mieux qu'auparavant l'art de la manipulation. Et puis, quel imbécile, tout de même, comme s'il était imaginable qu'il le pardonne ! Ils s'étaient tant moqué du peuple, ensemble, ils l'avaient tant méprisé, tous les deux... Et à présent, il entretenait l'une de ces illustrées ?
Comme s'il avait pu suivre le fil des pensées du Duc sur son visage, Paul laissa échapper un ricanement.

« Voyons, Guillaume ! »

On n'aurait su dire ce que pouvait signifier cette exclamation. Était-ce un « ne regardons plus au passé », ou encore un « Cessons un peu ces puérilités » ? Ne s'y attardant pas, le jeune Compte, déjà, reprenait, d'un air sérieux dont il avait si peu l'habitude.

« Trêve de plaisanterie. Ne croyez-vous pas que toute cette histoire mérite une explication ? Oh ! Et puis, ce vouvoiement entre nous, c'est d'un ridicule ! Il plongea son regard dans celui de Guillaume. Cela fait bientôt douze mois que je me bats pour retrouver ton amitié. Mais qu'attends-tu donc de moi ? »

Le brun se mordit la lèvre pour ne pas le frapper.

« Vous n'avez donc aucun principe, lâcha-t-il, doucereux. M'emmener dans notre vieille cachette, dans laquelle nous avons de si bon moment, était une erreur. Cela ne fait que rendre plus douloureuse encore votre trahison. »

Il tourna les talons, s'apprêtant à s'extirper de leur recoin, avant de lancer un dernier regard à Paul, décidant, en souvenir du bon vieux temps, de lui offrir une dernière chance.

« Quant à ce que j'attends de toi, reprit-il, se laissant aller au tutoiement, c'est très simple. Oublie ta petite camériste, reconnaît que c'était une erreur, fiance toi à quelqu'un de bien ou trouve toi une maîtresse digne de ce nom pour assouvir tes désirs. Et surtout, cesse de considérer ce môme comme ton enfant. »

Le blond baissa la tête, fuyant son regard. « C'est impossible, je n'en suis pas capable, s'il te plait, tout sauf ça. » C'était ce que Guillaume pouvait lire dans la posture du jeune Comte. Il eut un rictus de mépris.

« Nous nous verrons au repas. » lança-t-il, et il s'en fut.

~~

Le dîner tant attendu débuta. Au milieu de la table, les plats d'argent contenaient la succulente nourriture préparée dans les cuisines. Léonard de Noirmoutier brisa le silence.

« Alors, mon très cher frère, selon les dires de mes amis de Versailles, il semblerait que tu soies déjà adopté à la Cour. »

Guillaume ne prit pas la peine de masquer son sourire narquois. Le Duc et lui ne s'étaient pas embarrassés d'embrassades lors de leurs retrouvailles, se contentant d'une vague révérence par simple politesse. La vérité était que, plus le temps passait, moins ils parvenaient à se supporter l'un l'autre. Ç'avait d'ailleurs été la véritable raison du départ du frère cadet pour Versailles : suite à une énième violente dispute, à propos du trafic de tabac de l'île auquel Guillaume s'opposait fermement, Léonard s'était souvenu de la proposition que lui avait faite une fois l'un de ses amis. Jacques de Montauban s'était proposé pour accueillir l'un des deux frères de Noirmoutier à la cour, où il logeait, si un jour il leur en prenait l'envie. C'était ainsi que l'aîné avait mis le cadet hors combat, plaidant avec suffisamment de grâce que cela n'apporterait que du bon à Guillaume pour que leur mère finisse par céder, et ce malgré la rage que mettait son plus jeune fils à ne pas accepter cette ignominie de son frère. Ce très cher Jacques, quant à lui, était tombé malade, peu de temps après, et s'en était ainsi retourné en son pays pour y retrouver sa femme qui, selon ses derniers courriers, s'occupait fort bien de lui.

« Tes... Amis, fit mine d'hésiter Guillaume en répondant, font fort attention à moi, Léonard. J'ignore ce qu'ils entendent par là, tout comme j'ignore la raison d'un tel intérêt pour le petit de la cour que je suis. »

Son ton était ironique. Il savait fort bien que les connaissances de son frères à la cour l'espionnaient pour son compte. Le Duc devait leur proposer des prix réduits de tabac, ou quelque chose du genre, en échange. Mais soir, il s'en accommodait bien ; surtout que ses premiers pas à la Cour avaient été étonnement gracieux, ce qui n'avait pas dû manquer d'offusquer son très cher aîné.

« Eh bien, reprit ce dernier, d'après eux, tu aurais déjà un cercle bien délimité d'amis ou de connaissances. Est-il vrai que tes rares maîtresses sont fort prestigieuses ? Tu m'en vois ravi, ajouta-t-il avec un sourire mesquin, car le temps de tes fiançailles approchent. N'hésite donc pas à... faire la cour. »

Ce fut Paul de Danise qui brisa leur jeu de regards, avec un grand rire.

« Ma foi, ce bon Guillaume n'irait certes pas badiner avec n'importe qui, n'est-ce pas ? »
« Il est vrai, répondit ce dernier sans réfléchir, que j'aime à avoir à mes côtés quelqu'un de cultivé plutôt qu'une stupide camériste. »

La phrase jeta un froid.

« Oh, cessez donc de vous chamailler, badina enfin Madame de Noirmoutier. Guillaume, avant que vous ne nous racontiez toutes vos aventures Versaillaises, je tenais à vous annoncer quelque chose. »

Le jeune fils, ainsi que Paul, se tournèrent donc vers elle, intrigués, tandis que, déjà, Léonard de Noirmoutier redressait le torse, bombant la poitrine, fier d'avance de la nouvelle qui allait tomber.

« Anne Lonvillais, la fiancée de votre frère, viendra habiter en nos murs d'ici six mois. Le mariage aura lieu peu de temps après, et nous recquiererons alors votre présence, bien entendu. »

Le jeune homme eut un sourire contrit.

« Bien entendu. »

Le silence se prolongea.

« Oh, Madame, lança finalement Paul de Danise, j'ai moi aussi une nouvelle qui pourrait, je pense, vous faire fort plaisir. »

Ce fut au tour de Louise de sembler surprise.

« Eh bien, vous n'êtes pas sans savoir que mon père a acquis il y a peu un manoir situé à Versailles. Il a finalement décidé de le laisser à mon bon vouloir, et j'irai donc m'y installer d'ici peu. Je tenais à vous faire savoir que vous y êtes la bienvenue, et que vous pourrez y loger lorsque vous viendrez voir Guillaume ; car il m'avait semblé comprendre que ce qui vous en empêchait était la vie à la Cour, qui serait trop épuisante pour vous ? »

La femme eut un doux sourire, et remercia le jeune homme humblement, avant de regarder son fils. « Pourquoi ne l'excuses-tu pas ? Ne voies-tu donc pas combien cet homme est bon, et tout ce qu'il est prêt à faire pour ton pardon ? » Guillaume baissa les yeux.

Le dîner continua, sans plus d'accrochages, chacun tentant de le mener à sa fin sans provoquer plus de peine à Madame. Le fils cadet parla peu, répondant simplement aux questions de sa mère, et ce fut un véritable soulagement lorsque la fin du dessert annonça l'heure de se quitter.
Il y eut, comme prévu, peu d'embrassades. Seules Louise de Noirmoutier eut droit à un véritable geste tendre de Guillaume, avant qu'il ne s'éclipse à la suite du Comte. Ce dernier sembla surpris que le jeune homme tente de lui parler, mais il comprit vite sa désillusion :

« Tu habiteras désormais à Versailles, soit, je ne m'y promènerai donc presque plus. Mais saches que je t'interdis de mettre ne serait-ce qu'un pied à la Cour. Alors, un conseil, obéit. Si je t'y apercevais, je serais obligé de rompre la promesse que nous nous étions faite il y a fort longtemps de ne jamais nous provoquer en duel. Et je te tuerais, tu le sais. »

Sur ces mots, il fit demi tour, sans prêter plus d'attention à Paul, qui resta là quelques instants, le regard hagard. Il connaissait Guillaume, et savait combien, lorsqu'il se sentait trahi, sa rancune pouvait être forte. Il savait que plus l'on était proche de lui, plus la confiance qu'il avait en vous était forte, plus le respect qu'il avait pour vous était grand, plus la difficulté de vous pardonner quelque chose qui lui semblait gravait était à ses yeux insurmontable. Mais il n'avait jamais imaginé que cette rancœur puisse atteindre un tel point. Peut-être avait il sous estimé l'attachement qu'avait eu le jeune homme pour lui ? Quoi qu'il en fut, et bien que profondément blessé, il restait serein. Un jour, lorsque Guillaume aurait cédé à la contrainte du mariage, lorsqu'il aurait donné à sa femme plusieurs enfants, et lorsqu'il les aurait regardé grandir avec un peu plus d'amour pour eux chaque jour, il le comprendrait. Et alors, il tomberait dans les bras l'un de l'autre comme les deux merveilleux amis qu'ils n'auraient jamais cessé d'être.

Guillaume de Noirmoutier quitta l'île pour Versailles une semaine plus tard.



Dernière édition par Guillaume de Noirmoutiers le 27.02.10 15:39, édité 12 fois
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime17.02.10 23:13

Le nom était trop long j'ai juste enlevé le "F." mais nom changé !
Et bienvenue parmi nous, bon courage pour ta fiche Very Happy
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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime28.02.10 10:09

    FINII ! J'espère que celà convient, j'ai peur d'avoir oublié des éléments importants... Je tiens à préciser que si je parle peu de l'enfance et de l'adolescence de Guillaume, c'est parce qu'elle fut somme toute plutôt banale. Mais dites moi s'il faut que j'ajoute quelque chose !
    J'en profite aussi pour m'excuser du temps que j'ai pris pour faire cette fiche : j'ai choisi le pire moment pour m'inscrire sur ce forum, mais bon, il m'a l'ai tellement génial que je n'ai pas pu renoncer =D
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



♠ ADMIRÉE ADMIN ♠
Here comes the Royal Mistress

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Date d'inscription : 10/09/2006


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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime28.02.10 11:34

Bonjour ! Very Happy

Non ça va, on cible bien ta personnalité, ta famille, tes histoires avec amis-ennemis ! Moi ça me va, donc je n'ai rien à redire sinon hormis bienvenue à la Cour et amuses toi bien parmi nous ! cheers

[Milena est heureuse de rencontrer un homme aussi rancunier qu'elle, et prêt à tuer lui aussi son ennemi même si c'est par un "duel honorable" ]
Twisted Evil
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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime28.02.10 12:58

    Merci beaucoup ! Smile
    Euuh... Juste, pour être sûre, je suis donc validée, je peux commencer à RP ? ^^' *question débile*

    [Ah, le meurtre, mieux vaut ne pas trop en abuser non plus, n'est-ce pas ;P] Twisted Evil
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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime28.02.10 15:02

Très bonne fiche donc oui, tu es validé !!!
Par contre, dans ton profil, génères et remplis ton humeur versaillaise Very Happy

Puis passe à la gestion pour logement, liens ... et puis tu peux jouer ! cheers
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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime28.02.10 18:17

Merci beaucoup ! Je m'occupe de tout cela au plus vite ! (La preuve : je commence déjà à poster dans le flood Rolling Eyes )
Donc voilou, c'est partiii ^^'
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MessageSujet: Re: Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier   Guillaume de Noirmoutier - Duc de Noirmoutier Icon_minitime

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