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 Charlotte, Princesse de Condé

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MessageSujet: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime05.01.10 10:50

CHARLOTTE DE MONTMORENCY
_______ ft. Émilie Dequenne
Charlotte, Princesse de Condé Alanna2-1


    ► Âge : 28 ans
    ► Dernière héritière de la branche aînée de la Maison de Montmorency, elle possède de vastes terres desquelles elle tire un revenu plus que suffisant pour assurer le train de vie fastueux que lui impose son rang. Mais c'est par son mariage qu'elle est réellement venue à la proéminence nobiliaire et assume les titres de Princesse de Condé, Duchesse de Bourbon, Duchesse d'Enghien, Duchesse de Montmorency, Duchesse de Châteauroux, Duchesse de Fronsac et Comtesse de Sancerre. Mais ces titres ne seraient rien sans le rang de son époux qui fait d'elle la première princesse du sang de France ayant le pas sur toute la noblesse française exceptée la famille royale. A la Cour, elle est appelée Madame la Princesse.

    ► Française jusqu'au bout des ongles mais par sa mère, elle descend de la famille Orsini, puissant clan romain, dont plusieurs papes ont été issus.

    ► Mariée et bien mariée depuis 1652 ! Elle est l'épouse de Louis II de Condé dit le "Grand Condé", de vingt ans son aîné, dont la gloire et le génie militaire ne sont plus à démontrer. Malgré plusieurs fausses couches, son union reste stérile aussi reporte-t-elle son attention maternelle vers les enfants du premier mariage de Louis.



    « Que diable, vous êtes à Versailles ! »

    Un paradis ou un enfer versaillais ?

    Versailles est beau, Versailles est grandiose et la majesté du Roy remplit de bonheur tous ces sujets. Mais Versailles est également le moyen de soumettre la grande noblesse de France, volontiers frondeuse et l'altière Charlotte a du mal à avaler de voir son mari aller quémander des faveurs dans la main d'un Roy dont il avait jadis soulevé le royaume. Toutefois, malgré cet aiguillon de fierté qui, parfois, s'enfonce en sa conscience, elle sait tenir son rang. Elle a été élevée strictement par sa tante, la Duchesse de Ventadour, selon les principes chrétiens de Saint Vincent de Paul. Ainsi, quand l'atmosphère de la Cour devient trop étouffante pour la princesse, celle-ci n'hésite pas à quitter Versailles pour aller faire œuvre de charité sur les domaines paternels. Mais par égard pour son époux, elle demeure très souvent à la Cour dans l'entourage de la famille royale se retirant parfois à Chantilly et surtout à Paris, dans l'immense hôtel de Condé sur la rive gauche de la Seine, où elle est chez elle. Mais le palais royal a toujours été un élément dans lequel elle se sentait à l'aise, elle y a vécu, grandi, fait son entrée et surtout elle apprécie son cousin, le Roi de France. Non pas qu'ils soient particulièrement proches bien qu'ils se soient côtoyés depuis de nombreuses années mais elle rend grâce à sa splendeur, à la majesté de son palais, à cette vision qui a fait d'un relais de chasse un château merveilleux.

    Vérité ou fantasme du complot ?

    La chevauchée avait été vivifiante pour la jeune femme qui était descendue de carrosse pour parcourir sur sa monture la dernière lieue qui la séparait encore de Verteuil et du petit manoir campagnard des La Rochefoucauld. Ce serait presque une réunion de famille puisque Condé et Conti seraient tous deux présents pour fêter le mariage. Dans la grande salle où tous les invités étaient réunis, de nombreuses discussions donnaient une atmosphère surchauffée à la salle où le brouhaha semblait ne jamais devoir s'arrêter. On avait présenter à la princesse, un gentilhomme inconnu dont l'accent tudesque l'amusait. Toutefois, les propos échangés étaient moins amusants et la jeune femme sentait bien qu'elle était soumise à une sorte d'interrogatoire pour voir si les Condé en avaient bien terminé avec leurs penchants frondeurs.

    "Et si je vous disais Madame qu'ils existent encore certaines personnes prêtes à poursuivre ce que les Grands avaient entrepris en 1650?!"

    Si le sourire de Charlotte ne disparut pas mais ses yeux devinrent plus froids alors qu'elle détaillait du regard le petit noble à la silhouette torve. Elle ne savait guère de quel côté il penchait mais elle ne doutait guère que sa réponse serait déterminante quant à la suite du discours de cet allemand ou du moins supposait-elle qu'il l'était.

    Je vous répondrais simplement que je suis une princesse de la Maison de Bourbon et qu'à ce titre, je suis et reste fidèle sujette de Sa Majesté, Louis le Quatorzième, fils de Louis le Juste, lui-même fils d'Henri le Grand. Et de la même façon que nous faisons exercer la justice sur nos terres, je ne doute pas que mon époux et moi-même feront de même si il prenait l'envie à certains de venir nous faire des offres incompatibles avec la foi donnée.

    L'ironie avait été mordante et, finalement, elle était passée sur cette petite maladresse de la part de son interlocuteur pour continuer de jouir de sa plaisante conversation. Un récent séjour à Rome donnait matière à cet homme pour qu'il s'ouvre sur les fêtes données par les membres de la Curie romaine et la jeune femme l'écoutait fascinée par cette atmosphère surchauffée dans laquelle sa propre mère avait grandi. La soirée continuant, elle le quitta pour s'adonner aux plaisirs de la fête en compagnie de parents qui la firent danser jusqu'à une heure avancée de la nuit si bien que Charlotte oublia ce fâcheux petit incident.

    Toutefois, quelques mois plus tard, cette conversation lui revînt en mémoire en écoutant le Prince de Condé lui détailler les tenants et les aboutissants de la politique royale envers les pays protestants. Sans doute était-ce parce qu'elle associait l'hérésie aux Allemands mais elle se souvint de la curieuse offre détournée de l'étranger si cultivé et grand voyageur. Des rumeurs ayant trait à de nouvelles conspirations avaient longuement circulé dans les cercles restreints des anciens Frondeurs, suffisamment en tous cas pour qu'elle en saisit quelques brides. Cela ne pouvait être une coïncidence. Elle n'osa jamais avouer à son époux qu'ils avaient peut-être été approché mais garda bien à l'esprit la troublante proposition.


    Plutôt colombe ou vipère ?

    Vraisemblablement ni l'une ni l'autre. Ou plutôt parfois l'une, parfois l'autre. La médisance n'est en rien sa tasse de thé, elle laisse ce penchant à celles qui n'ont rien d'autre à faire. Malgré tout, elle n'est jamais la dernière à oser un bon mot envers quelqu'un qui lui aurait déplu, toutefois toujours avec délicatesse. Du moins en public. Elle sait brider son orgueil en société et ne pas laisser ses mauvais penchants l'emporter dans le groupe des bagasses qu'elle méprise. Toutefois, en privé, il lui arrive d'abreuver ses familiers de ses plaintes envers un tel qui ne lui a pas cédé le pas assez rapidement, ou cette autre qui a eût le mauvais goût de choisir une robe de la même couleur que la sienne pour ce bal. Mais élevée dans une atmosphère très pieuse, elle en garde une noblesse de cœur qui la force à prendre part aux malheurs de tout un chacun. Charitable, elle n'hésite à dépenser une bonne partie de ses pensions à tenter de résorber la misère qu'elle voit dès qu'elle quitte l'un des palais : elle n'est pas celle à tourner la tête lorsqu'on vient lui demander de l'aide.


    « Plus bas la révérence, plus bas. »

    ► Prénom/pseudo : Lulu
    ► Âge : 24 ans
    ► Présence sur le forum : Assez Régulière
    ► Code du règlement : Code bon by Lisa
    ► Suggestion : None


Dernière édition par Charlotte de Montmorency le 06.01.10 20:33, édité 7 fois
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Amy of Leeds


Amy of Leeds

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Mère enfin apaisée et femme comblée mais pour combien de temps encore ?
Côté Lit: Le Soleil s'y couche à ses côtés.
Discours royal:



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Âge : A l'aube de sa vingt septième année
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MessageSujet: Re: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime05.01.10 13:48

Bonjour et bienvenue à toi ! Very Happy

Es tu la Charlotte de Montmorency que nous avons déjà eu le plaisir d'avoir sur ce fofo ? Smile

Sinon n'oublies pas de respecter les proportions de l'avatar qui sont de 200 * 320, et le code du règlement est faux. (Je sais il est très trompeur Wink ) A très vite pour le plaisir de te lire !
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MessageSujet: Re: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime05.01.10 15:19

[C'est bien moi, ma vie pro m'a amené à prendre pas mal de distance avec tout ce qui n'était pas le taf ms je suis passée vous lire souvent Smile Et maintenant que c'est plus calme, je suis bien contente de pouvoir rejouer sur ce fofo. Ravie de voir que tu es toujours là, Amy ! Et ne t'inquiète pas, je vais faire le nécessaire pour l'image et le code...]

« Il était une fois ... »

Juillet 1638 :

Il y eût un roulement de tambour qui jeta toutes les femmes présentes à genoux. Dieu était le seul vers qui se tourner désormais et Maria Felicia pria pour que le Ciel accorda la grâce du Roy à son époux. Malgré les prières, les yeux des princesses se tournaient bien souvent vers le corps de logis où résidait Louis XIII attendant une quelconque commutation de la peine en emprisonnement. Le condamné lui semblait paisible depuis l'absolution qui lui avait été donnée. Il n'avait prononcé que quelques mots tous destinés à la santé et à la longévité du Roi. Henri de Montmorency était monté sur l'échafaud comme le Grand qu'il était. Il savait depuis longtemps que le souverain ne bougerait plus. Le col de sa chemise blanche bien ouvert, il regarda l'assemblée une dernière fois, avant de s'agenouiller sur les planches disjointes. Ses lèvres remuèrent.

"Frappe hardiment"

L'épée du bourreau s'abattit provoquant un cri de stupeur dans l'assemblée. Certains se frottaient déjà les mains en pensant à la fortune qu'ils ne manqueraient pas de se partager, aux offices du Duc auxquels ils pourraient prétendre. D'autres plus inquiets regardaient la duchesse, enceinte, qui peinait à se relever et qui semblait ne plus savoir où elle se trouvait. La sœur du condamné, elle, s'était évanouie.

12 novembre 1638 :

"C'est une fille !"

Le cri de désespoir de Maria Felicia Orsini résonna dans la pièce. Ce ne pouvait être vrai, le nom de Montmorency ne pouvait tomber en désuétude. Cela ne pouvait être ! Bien vite, les nourrices emportèrent l'enfant vagissante dans une pièce attenante pour la laver et la couvrir. Et surtout pour l'ôter de la vue de sa mère. Pourtant, quelques minutes plus tard, en revenant, la duchesse de Montmorency sermonnée par son confesseur fit bon accueil à son enfant. Mais le cœur n'y était plus et elle se laissa tomber contre l'oreiller en la maintenant contre elle. Sa résolution était prise, elle se retirerait du monde. Elle n'y avait rien laissé. Le parrain et la marraine étaient déjà choisis et témoigneraient de son dégoût pour le roi Louis : Charlotte-Marguerite de Condé et César de Bourbon-Vendôme. Elle savait qu'ils accepteraient.

Été 1643 :

Les jardins de l'Hôtel de Ventadour ont ceci d'extraordinaire qu'ils semblent être un écrin de verdure au milieu des constructions de ce quartier du Marais si prisé par la noblesse de nos jours. Une petite fille aux cheveux châtains clairs y court en riant de tout son être tandis que plusieurs dames assises sous une tonnelle soupirent d'aise d'être ainsi à l'abri des rayons mordants de ce soleil d'août. Ces souvenirs précieux de son enfance sont un trésor que Charlotte chérit de tout son être. L'insouciance...Sans doute un autre paradis perdu. Elle se souvient de l'immense bassin où elle passait son temps à regarder les carpes essayant bien souvent d'en attraper une avec ses mains sans jamais y arriver. Toutefois, alors que les derniers beaux jours arrivaient, un pli soucieux barrait le visage si bon de Marguerite de Montmorency, Duchesse de Ventadour. Ses regards inquiets souvent dirigés sur sa nièce orpheline apeurait cette dernière. Et pour cause, derrière les ors et les velours des salons de l'Hôtel se jouait une sourde lutte d'influence ayant pour but le contrôle et la captation de l'héritage des Montmorency. Avant sa mort, feu le roi Louis avait déjà rendu un arbitrage en faveur des Condé, mais avec l'avènement d'Anne d'Autriche au pouvoir, toutes les autres options redevenaient possibles.

Octobre 1643 :

"Maintenant qu'elle a passé les épreuves de la petite enfance, il convient que cette petite soit élevée en bonne chrétienne tout en ayant à l'esprit le rang qui est le sien. Elle pourrait faire une belle union, amenez-la moi, je jugerai."

La tante Charlotte s'inclina d'assez mauvaise grâce devant la Régente dont elle était par ailleurs une amie proche. Mais elle n'était pas venue pour que l'enfant soit élevée de cette façon, elle était venue pour que les Condé obtiennent la tutelle de la jeune femme et surtout ses vastes terres.

Quelques jours plus tard, la décision royale tomba. Charlotte Anne Françoise Marie de Montmorency serait placée sous la tutelle conjointe de ses trois parents les plus proches : la Princesse de Condé et la Duchesse de Ventadour, ses tantes, et le Duc d'Angoulême, un bâtard de Charles IX, veuf de l'aînée des filles du Connétable. La gestion des immenses possessions des Montmorency revenait au Prince de Condé ainsi qu'au duc de Bouillon. Tout le monde était satisfait et la jeune enfant fut envoyée à Chantilly où elle passa quelques années entrecoupées de très nombreuses visites à la Cour et surtout aux salons des précieuses dont Marguerite de Ventadour était très friande.

Mars 1648 :

"Je vous le dis Mesdames...Avant son cardinalat, le Julot aimait l'alcôve, on dit même qu'il lui plaisait d'enfiler une rôle pour ressembler à une de ces catins que l'on voit aux Italiens ! Tout ça pour finir dans un con espagnol...J'espère qu'il y attrapera la vérole !"

Le rire clair d'Anne-Geneviève résonna dans la salle tandis que Elisabeth-Angélique pressait ses mains sur les oreilles de sa trop jeune cousine tout en pouffant sous le regard énamouré de Nemours qui ne manquait pas de lui offrir ses hommages comme le faisait La Rochefoucault pour la duchesse de Longueville. Finalement, elles décidèrent que c'était trop pour de si chastes oreilles et entrainèrent leur cousine vers un salon adjacent où Scarron ne risquerait pas de la choquer par ses sirventes enflammés à l'encontre du Mazarin. On y dansait et immédiatement Charlotte fut de la partie se laissant entrainer dans une volte où la conduisait son cousin Condé pourtant plus âgé qu'elle de quinze ans mais qui aimait la beauté touchante de la petite orpheline. Ainsi se divertissaient les Grands en ce Carême pourtant si cher au cœur de tous les bons chrétiens du Royaume. Et pourtant, malgré cette bonne humeur déployée avec hardiesse, de nombreux conciliabules entre membres du Parlement ne manquaient pas de donner une atmosphère irréelle à la scène. Malgré la danse, l'enregistrement forcé de sept nouveaux édits fiscaux était sur toutes les lèvres et justifiait la faconde du poète mal formé.

Août 1648 :

Le Te Deum avait été magnifique et tout à la gloire de Condé mais la morgue des magistrats avait attiré la colère de Mazarin. Deux emprisonnements plus tard, la folie prit Paris qui se dressa contre son roi légitime en bloquant totalement le Palais Royal. Toujours accrochée aux basques des duchesses de Longueville et de Châtillon, Charlotte vécut ces quelques jours comme un kaléidoscope d'émotions fortes. Tous s'écartaient devant les armes d'Anne-Geneviève si aimée du petit peuple des Halles. On criait allègrement tout ce que les gardiens de barricades voulaient mais deux phrases revenaient bien souvent : "A bas Mazarin !" et "Vive Broussel !"...Le premier ne posait aucun problème à la petite Montmorency qui n'aimait guère l'Italien trop doucereux et sournois qui avait eu une fois l'audace de se targuer d'une parenté avec sa mère, quant au second, elle ne savait même pas de qui il s'agissait.

18 janvier 1650 :

"Il faut fuir vous dis-je ! Ils ont enfermé mes frères et mon époux, l'Espagnole et son amant italien ne tarderont pas à faire garder nos portes par leurs chiens !"

Les quelques personnes assemblées à Chantilly regardaient avec stupeur la duchesse de Longueville qui tempêtait contre la Régente et le Mazarini. Les décisions furent rapidement prises et les nobles s'égayèrent de toutes parts, chacun rejoignant son fief d'où il espérait soulever ses fidèles. La Normandie pour la Longueville, le Poitou pour La Rochefoucault , le Limousin pour Bouillon, Sedan pour Turenne et Bordeaux pour les deux princesses restantes. Charlotte serait trimballée dans les bagages de Claire, Princesse de Condé, fort enceinte mais aussi fort décidé à faire sortir son époux de geôle. Les princes, Charlotte parmi eux, enflammaient la France.

22 octobre 1652 :

Mariée. Elle était mariée. Exilée mais mariée. A son cousin, veuf depuis peu, le Prince de Condé. Charlotte se retourna pour regarder la silhouette endormie qui se tenait près d'elle. Elle soupira. Déjà, elle se demandait quand elle pourrait revoir Paris et la Cour. Déjà Bruxelles lui pesait et l'humeur massacrante de Louis encore plus. Cela ne faisait pourtant que trois jours qu'ils étaient mari et femme. Trois jours sur les routes pour gagner la frontière des Pays-Bas espagnols...Déjà, son sang se glaçait. Demander refuge aux Habsbourgs ! Ennemis jurés de la France. Elle avait refusé de paraître à la réception organisée en l'honneur de leur arrivée au grand dam de son époux. Mais les Montmorency, bien que rebelles, ne pactisaient pas avec l'Étranger. On ne descendait pas de six connétables pour rien.

5 septembre 1656 :

"Il m'en coûte de devoir attendre après la charité des Espagnols, Louis. Je ne suis pas la Reine Marie pour accepter d'être vêtue en pauvresse pour une querelle dans laquelle je n'ai rien à voir. Je préfère encore passer ma vie en province plutôt que de rester encore à Bruxelles. Vous êtes prince français, troisième dans la succession royale, comment pouvez-vous vous satisfaire de cette situation ! C'est intenable !"

La porte claqua brusquement sur la figure déconfite de son mari qui venait de comprendre que la petite cousine avait bien grandi et qu'elle exigeait son dû. Rentrer en France était devenu l'ultime ambition de la Princesse de Condé qui avait pris langue avec Fouquet pour que ce retour soit possible. Mais son époux n'entendait pas quémander la moindre chose auprès de Mazarin et, en cela, elle était en accord avec lui, elle était trop haute pour obtenir une faveur de cet Italien. De là à servir dans l'armée du Roi d'Espagne, c'en était trop. La colère la prit alors qu'elle s'épanchait encore une fois auprès de la duchesse de Longueville pour se plaindre de Louis.

Décembre 1659 :

Il n'y avait pas de mots pour décrire ses sentiments depuis qu'elle était revenue à Paris. Cela passait la simple joie, elle était trop longtemps restée otage chez ces affreux Espagnols.
Pourtant, elle avait du avaler des couleuvres. Tout d'abord, la soumission du Prince à Aix : se mettre à genoux pour obtenir le pardon royal. Charlotte n'avait pu y résister, un bon mot avait déclenché la colère de Mazarin, et elle n'avait du qu'à l'intervention de la Reine-Mère de ne pas être renvoyée à Bruxelles. Mais elle n'avait fait qu'en rire déclarant que décidément le Cardinal n'avait pas le sens de l'humour.
Le mariage à Saint Jean de Luz s'était révélée plus blessant pour la jeune femme quand sur dérogation, on avait prétendu donner la préséance à la princesse de Conti sur elle sous prétexte qu'elle était parente du parrain du Roi. La colère de Charlotte avait été à l'égale de celle du Grand Condé qui pour cette fois avait fait front pour réclamer ce qui revenait de droit à la première princesse du Sang. Devant la fureur des deux époux, la Mazarinette avait dû battre en retrait. Mais la blessure restait présente et la princesse ne lui avait pas accordé un seul mot depuis.
Mais enfin...Ils étaient de retour à Paris. L'Hôtel de Condé avait été réouvert et elle avait retrouvé ses parentes et amies pour de longues conversations dont elle ne semblait plus pouvoir se passer. Elle avait été réclamée par tous les salons, les bals s'étaient succédés et enfin, le Prince et la Princesse de Condé avaient reparu à la Cour du Louvre dans toute leur splendeur. Il fallait dire qu'ils étaient bien assortis. La gloire de Condé était parfaitement accordée avec la grâce altière de son épouse.

Depuis...:

Le rayonnement du Roi-Soleil lui blessant parfois les yeux, elle prenait de plus en plus le temps de flâner entre Chantilly et Paris. Personne ne comprenait vraiment son raisonnement, ni même ses motivations. Mais elle ne pouvait supporter de voir ceux qui autrefois battaient la campagne pour réaffirmer les prérogatives de la noblesse, s'agenouiller devant chaque mot du maître. Pourtant, elle appréciait ce dernier mais n'était plus maîtresse d'elle-même quand elle croisait un de ses courtisans soyeux prêt à tout pour obtenir un regard.
Au départ, le Grand Condé avait fermé les yeux devant les humeurs de la petite mais quand les semaines étaient devenus des mois voire des années, un froid s'était installée entre les deux qui même s'ils ne s'aimaient pas, se respectaient tout du mois.

La coupe avait été pleine quand, avec désinvolture, Charlotte avait prétendu garder le lit pour les festivités faisant suite à la naissance du Dauphin. A brides abattues, l'époux était rentré chez lui pour sommer sa femme de reparaître à la Cour. La scène avait été terrible, la brouille longue de plusieurs semaines jusqu'à ce qu'elle dusse plier. Peu après, la princesse était reparue à Versailles mettant un terme aux ragots. Mais le cœur n'y était pas et la Reine s'était plainte de la froideur de la jeune femme. Cette dernière s'était retirée dans ses appartements n'en sortant que très rarement sur ordre express de son époux qui l'exhibait comme un trophée.

La première occasion avait été la bonne. Dès le départ de son époux pour la Bourgogne dont il était gouverneur, elle se retira à Paris tout d'abord sous prétexte d'être plus au fait des nouvelles puis à Chantilly où elle se terra en priant le ciel pour que Louis n'en revienne pas. A croire qu'elle n'était pas assez pieuse en 1666, toujours en deuil de sa mère, la comptine recommençait et à nouveau, son carrosse reprenait le chemin du Palais.


Dernière édition par Charlotte de Montmorency le 06.01.10 20:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime06.01.10 12:21

Voilà, je crois que j'ai terminé Smile Si quelque chose manque ou ne va pas, n'hésitez pas à me le faire savoir !
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MessageSujet: Re: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime06.01.10 12:40

Cette fiche est merveilleusement bien écrite et tout y est présent !

Tu es donc forcément validée ! Very Happy

Bon jeu parmi nous très chère et heureuse de te retrouver à Versailles !

N'oublie pas la case logements ainsi que ta fiche de liens ^^
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Philippe d'Orléans


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MessageSujet: Re: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime06.01.10 18:30

Bonjour !
Si tout y est bien écrit, j'ai quelques remarques malgré tout.

Citation :
Dès le départ des hommes pour les campagnes contre l'Espagne, elle se retira à Paris tout d'abord sous prétexte d'être plus au fait des nouvelles puis à Chantilly où elle se terra en priant le ciel pour que Louis n'en revienne pas. A croire qu'elle n'était pas assez pieuse car à l'hiver 1668, toujours en deuil de sa mère, la comptine recommençait et à nouveau, son carrosse reprenait le chemin du Palais.

Heu ... Le contexte se place en 1666, donc tu t'es un peu trop avancé.

Puis tu parles d'Hector de Valois ? Je ne comprends pas trop, pour lui la discrétion serait plus de mise que de faire parler de son plan à tort à travers.
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MessageSujet: Re: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime06.01.10 19:52

Bonjour !

Vive la tête en l'air, j'avais fait l'erreur ailleurs que j'avais corrigé, j'ai oublié celle-là. J'ai édité la date de 1668, de toutes façons, je m'étais trompée pour l'année de la mort de Maria Orsini. Je vais remanier le passage sur le départ à la guerre également, c'est anecdotique mais un sacré anachronisme. Pour Hector de Valois, je n'avais pas vu cela sous cet angle, je vais réfléchir à un plus juste résumé.

EDIT : Voilà, j'espère que tout est pour le mieux Smile
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MessageSujet: Re: Charlotte, Princesse de Condé   Charlotte, Princesse de Condé Icon_minitime

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