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 De l'art de la dispute [Henriette]

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Philippe d'Orléans


Philippe d'Orléans

« s i . v e r s a i l l e s »
Côté Coeur: Il a été brisé, piétiné et maintenant celui qui était à mes côtés est devenu mon ennemi. Quelle cruelle destinée !
Côté Lit: Le lit de mon palais est si confortable et accueillant !
Discours royal:



ADMIN TRAVESTIE
Monsieur fait très Madame

Âge : 27 ans
Titre : Prince de France, Monsieur le frère du Roi, Duc d'Orléans, de Chartres, d'Anjou, seigneur de Montargis
Missives : 10014
Date d'inscription : 03/01/2007


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MessageSujet: De l'art de la dispute [Henriette]   De l'art de la dispute [Henriette] Icon_minitime06.09.10 12:26

De l'art de la dispute [Henriette] 10032107240351235676155 De l'art de la dispute [Henriette] Avatar74
« L'enfer est souvent dans le même lit que soi »

    Il y a des soirs comme ça où rien que de penser à ce qui allait se passer nous met dans de drôles d'états. Et par « drôle », il ne fallait pas entendre quelque chose de joyeux ou d'enviable. Au contraire ! Certains soirs, lorsque tout le monde rentre dans ses appartements à Versailles ou dans ses résidences privées tout autour, on croit que les gens se couchent gentiment, seuls ou non. Mais cela ne voulait pas dire que tout était fini, la nuit était propice à toute sorte d'évènement. Certains faisaient un coucher en public, attendaient quelques minutes pour se relever, voir sa favorite, travailler un peu, dormir avec son épouse avant de rejoindre son lit pour le lever public. Une nuit bien réglée en somme. D'autres ne rentraient pas chez eux, se rendaient dans les bordels parisiens pour se livrer à quelque débauche, à moins qu'ils ne se rendent dans les salons pour discuter et se moquer d'autres. La plupart se couchaient dans leur lit, épuisé par la journée un peu trop longue. Mais avant de dormir, il y avait tout un rituel : il y a le travail pour les uns, le plaisir pour les autres. Néanmoins, il fallait avant se déshabiller avant de rejoindre le lit.

    Monsieur avait traîné à parler et rire avant de rejoindre ses appartements. C'était toujours le même rituel quand son amant n'était pas là : une fois les portes fermées, le prince soufflait fort, fatigué et n'avait qu'une envie, dormir ! Il retira sa veste de brocart et le jetait sur un mignon qui se chargerait de le ranger comme il faut. Ses chaussures valdinguèrent n'importe où et il se laissa tomber sur sa méridiène. S'il le pouvait, il resterait là et s'endormirait tout habillé. Or, contrairement à d'autres, sa soirée n'était pas encore finie, Comme d'habitude, il enleva les couches de vêtements pour revêtir son habit de nuit, s'en suivit de s'assoir en face de sa coiffeuse pour déposer les multiples bagues et bijoux qu'il portait ainsi que d'enlever son maquillage. Tout cela prenait du temps car il faisait cela en toute délicatesse et seul. Puis surtout, il espérait que tout ce retard lui permettait de rester dans ses appartements. Il n'y avait qu'à regard son air las dans le miroir : un visage si souriant d'habitude, complètement blasé le soir venu, où il n'a envie de s'endormir, il fallait – d'une certaine façon – travailler. Cela peut porter à faire sourire, Monsieur et travailler dans la même phrase, cela n'avait quasiment pas de sens. Ce n'était du travail à proprement parler, on appelle cela le devoir conjugal. Il faut avouer que ni les penchants du Prince ni sa relation conflictuelle avec son épouse ne lui donnait envie de passer dans les appartements d'à côté pour passer la nuit avec Henriette.

    Coiffant ses cheveux, Philippe repensait pourtant que tout avait bien commencé au début. Enfin pas au tout début. Quand sa mère lui avait imposé un mariage, il avait crié à l'horreur et le « Moi ? Me marier avec une femme ? » était resté dans certaines mémoires. Et lorsqu'il avait dit à sa mère qu'il préférait être diable que marié, Anne d'Autriche lui avait dit d'arrêter ses enfantillages. Il épouserait la princesse d'Angleterre, celui qui était maigre comme un clou et qui vivait avec sa mère au Louvre comme des souillons. Il s'était résigné à contre-coeur, sa mère lui vantant les qualités de la jeune fille mais aussi la grandeur que d'avoir le Roi d'Angleterre en beau-frère, doublé de cousin. Cela ne l'empêchait pas de continuer à bouder. Il aurait les « os des Saint Innocent » en guise d'épouse comme avait dit son frère … Mais quelle surprise lorsqu'elle apparut au Louvre, pleine de grâce et belle comme le jour. Le vilain petit canard était devenu un magnifique cygne. A partir de ce moment, il fut plus aisé de l'épouser. Les premiers temps furent parfait. Henriette était belle, des plus raffinées et plaisait à la Cour. D'ailleurs, tous venaient à Saint Cloud ou aux Tuileries, le couple d'Orléans était à la mode. Il est sûr que la jeune Duchesse d'Orléans était de meilleure compagnie que la Reine de France ! Cela aurait pu rester comme cela durant longtemps. Seulement, le succès montait toujours à la tête à celles qui n'y connaissaient rien. Et voilà la duchesse en faisait trop au goût de son époux, elle se rapprochait trop de Louis et devenait une autre. Qu'elle prenne des amants ne le réjouissait pas franchement mais comme elle tolérait les siens, il faisait de même à condition qu'elle reste discrète. Peu importe ce qui se passa avec le Roi, Philippe s'en était plaint à sa mère. La descente aux enfers commençait. Pourtant, cela revint au beau fixe à la naissance de leur premier enfant, Marie-Louise. Et après, il y eut Guiche … Rien qu'à y repenser, les sourcils du Prince se froncèrent et son joli visage devint dur. Il lui laissait la liberté de choisir ses amants, elle faisait sa vie. Et il fallut qu'elle prenne un des siens. Lorsqu'il l'apprit, cela faisait bien quelques mois que les deux se payaient sa tête. Là, c'était fini, Monsieur en voulait à Madame. Depuis ? Leurs disputes sont connues de tous, personne n'ignorait les infidélités de la jeune femme. Quant aux amours de Monsieur, les gens en faisaient leur pain quotidien. Bref, les Orléans ne faisaient bonne figure qu'en public mais personne n'était dupe. Et malgré qu'ils se détestent, il fallait bien s'assurer une descendance. Marie Louise avait 4 ans et était une fille étonnante et en pleine santé. Quant à Philippe Charles, l'enfant semblait toujours entre deux eaux. Et puis deux fils valaient mieux qu'un, il fallait bien se contraindre à coucher avec sa femme. Il se coiffait depuis dix minutes, pourtant il avait les cheveux pas bien longs mais espérait qu'en entrant dans la chambre de son épouse, celle-ci soit déjà endormie. C'était une technique sournoise mais qui avait fait ses preuves à de nombreuses reprises. Enfin, il se leva, prit les énormes clés qui le conduiraient chez Henriette. Un de ses mignons l'interpella.

      Mignon : Où allez vous Monseigneur ?
      Monsieur : En enfer.

    Je pense que cela résumait parfaitement ce qu'il pensait de son épouse ! Il poussa un soupir d'exaspération puis enfonça la clé dans la serrure, espérant faire le moins de bruit possible. La porte grinça légèrement et la tête du Prince passa afin de voir ce qu'il se passait dans la chambre de sa femme. Les chandelles étaient encore allumées. Elle était éveillée et était entrain de se mettre au lit. Levant les yeux au ciel, Philippe maudit sa malchance et se préparait à passer la nuit ici. A choisir, il préférait largement dormir seul ! Il fit enfin son apparition en entier dans la pièce et salua sa femme comme il se devait.

      Monsieur : Bonsoir Madame. Je venais m'en quérir si vous étiez disposée ce soir.

    Quelle galanterie … Au fond de lui, elle espérait qu'elle ait migraine ou soit indisposée, même qu'elle ait un amant à recevoir. Tout sauf rester ici. C'est beau, l'amour ….
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MessageSujet: Re: De l'art de la dispute [Henriette]   De l'art de la dispute [Henriette] Icon_minitime08.09.10 21:10

    Henriette soupira en se laissant tomber non chalamant dans un grand fauteuil. Un sourire de béatitude étirait ses fines lèvres. Il fallait dire qu'elle avait eu une journée assez "chargée". Oui oui tout a fait! Depuis ce matin, la duchesse n'avait pas arrêté de faire des siennes.
    Dans un premier temps, elle avait refusé de se lever, allarmant ainsi toutes les personnes qui étaient à son service car l'on pensait qu'elle était indisposeé. Mais pas du tout, bien au contraire, elle était très en forme. Elle voulait juste passer plus de temps entre ses draps, bien qu'elle y soi seule. Après avoir réussi à la tirer de son lit, elle fit une nouvelle fois des siennes parce qu'il n'y avait pas la robe qui lui convenait. C'est à ce moment que chaque serviteur eu droit à son petit surnom "amical"... Henriette finit par tous les traiter d'incapables!
    Quand à son après midi, elle l'avait passée en présence de ses fidèles dames de compagnies. Oui oui, elles s'étaient toutes installées dans la galerie des glaces et en avant les potins! Aujourd'hui elles n'avaient épargné personne, du moins, c'est ce qu'elles espéraient. Et la nuit était venue, silencieuse. Mais cela n'avait pas destabilisé la petite troupe, bien au contraire!

    Les dames étaient restées dans les appartements de Madame et avaient passé leur temps à boire (avec modération tout de même ^^) et à manger toutes sortes de sucreries. Dans ces conditions, Henriette ne comptait presque plus car seul son amusement était important à ses yeux.
    Mais voilà, la princesse de France avait tout de même un petit problème: toutes les convenances venaient à lui peser. Jusque là, elle n'avait jamais ralé... Cependant allait savoir pourquoi en ce jour, elle en avait plus qu'assez. Il fallait dire que les sautes d'heure de la duchesse d'Orléans étaient fréquantes... Et si là elle souriait, bientôt, elle allait faire une tête affreuse en voyant ce qui allait arriver. Bien entendu, elle ne se doutait encore de rien. Car avouons le , il y avait un sujet qui la faisait changer d'humeur et de tête: c'était son mari... Elle accepter d'en parler mais pas pour en dire du bien, vous imaginez.
    Bref, elle n'allait pas gâcher sa fin de soirée en pensant à cela. D'une démarche lente, elle s'extirpa de son fauteuil et interpela une servante qui passait. Elle la pria de lui retirer ce qu'elle portait. La robe noire glissa sur le sol et Henriette ne se baissa pas pour la ramasser. Le jupon et le corset qu'elle portaient y passèrent aussi. Puis on lui apporta sa longue chemise qu'elle mettait pour dormir. Oui car il était tard, même si elle n'avait pas la moindre envie de se mettre au lit, il y avait certaines choses é respecter. Et surtout, si demain, elle ne voulait pas avoir une tête afreuse lors du réveil, elle se devait de se coucher.

    Elle ordonna à ses gens, restés là, de sortir pour la laisser seule. Les chandelles qui étaient toujours allumées éclairaient faiblement la chambre à coucher. Henriette ne voulait pas les éteindres tout de suite, non elle allait réfléchir une fois qu'elle serait entre les draps de soie. Oui c'était cela, et après elle se re-lèverait pour les éteindres une bonne fois pour toute! Cela semblait stupide mais pour la princesse, il y avait un sens, peu perceptible, mais présent.
    Bref, c'est alors qu'elle défit son lit et qu'elle allait y entrer... Quand elle entendit une porte grincer. Elle soupira de désespoir. Encore un de ces imbécils qui avait oublié d'emporter quelque chose. Mais lorsqu'elle releva la tête, ce n'était pas la porte face à elle qui était ouverte. Oh non... Elle venait de comprendre de quelle porte il s'agissait. Elle se retourna lentement: celle qui comuniquait avec les appartements de son mari. Bingo, c'était bien à celle la qu'elle pensait. Elle leva les yeux au ciel. Mais qu'est-ce qu'il lui voulait donc à une heure pareille? Là, tout de suite, la duchesse avait sa petite idée quand à la réponse... Cependant, elle espérait que pour le bien des tympans de Monsieur, il ne s'agisse pas de cela:

    Monsieur : Bonsoir Madame. Je venais m'en quérir si vous étiez disposée ce soir.

    Très mauvaise question... Le sang d'Henriette ne fit qu'un tour. Non mais franchement, où se croyait-il? Son visage se durcit légèrement et elle se força à sourire. Oui ce cher et bon sourire commencial, voilà qu'elle le ressortait. Elle s'inclina à son tour et lui répondit par la suite en le regardant droit dans les yeux:

    -Monsieur, pensez-vous que ce genre de choses ce fassent à la carte??

    Il fallait interpréter sa réponse bien entendu. Elle était en grande forme mais n'avait nullement envie d'avoir son époux dans ses draps! Elle continua à le regarder. Elle aurait une grande envie de lui répondre: "à la limite, passez commende et revenez plus tard", mais elle se retint au dernier moment. Elle avait tout de même du bon sans, cependant elle devait avouer que dire cela l'aurait grandement soulagée.

    [HRP: en espérant avoir donné une réponse assez satisfaisente!]
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MessageSujet: Re: De l'art de la dispute [Henriette]   De l'art de la dispute [Henriette] Icon_minitime10.09.10 16:14

    Trop similaires pour s'entendre, voilà le constat que l'on pouvait faire sur les deux protagonistes du couple d'Orléans. Tous deux adoraient les parures, les bijoux, les hommes aussi mais surtout, ils étaient assez peau de vache pour dire des méchancetés avec le sourire. Sans oublier langue de vipère, cachottiers, un poil manipulateurs et infidèles. Trop de similitudes tuaient la complicité dans un couple. A l'époque où Henriette avait encore les pieds sur terre, où elle ne vivait pas comme les autres précieuses ni ne pensaient comme elle, ils formaient un couple sympathique et Monsieur, sans vraiment qu'on pense d'amour vrai, adorait son épouse. Maintenant, il dénigrait pour un rien, elle ne trouvait plus grâce à ses yeux en rien. Belle ? Certes mais beaucoup la surpassait. Spirituelle ? Il en faut bien quand on est à la Cour. Elegante ? Elle en avait les moyens ! Bonne mère ? Il riait aux éclats. Non pas qu'il soit un père parfait mais lui n'avait pas dit de jeter à la rivière l'enfant car ce n'était pas un garçon. Il ne sut pas véritablement si cette phrase était vraie ou non. Mais puisqu'elle servait pour la détester un peu plus, il prenait ces dires pour argent comptant. Philippe savait que son épouse ne se gênait pas pour faire de même de son côté. Leurs attitudes se ressemblaient trop et les principaux qu'ils reprochaient à l'autre, ils les possédaient. C'était un peu l'hopîtal qui se foutait de la charité. Tiens j'avais oublié la mauvaise foi, une autre de leur ressemblance, sans compter que le Prince était le roi en matière de rejeter la faute sur les autres. Dans l'échec de son mariage, il voulait admettre qu'il n'aimait pas assez les femmes pour s'investir pleinement dans son mariage. Après tout, il ne la trompait avec toutes les femmes du châteaux et ses penchants homosexuels étaient présents bien avant qu'elle ne soit sa fiancée ! Et il n'allait pas renoncer, à l'époque, à ses deux favoris. Et aujourd'hui, il voulait garder plus que jamais son Chevalier de Lorraine ! Alors si sa femme n'était pas contente, elle n'y avait pas de quoi ! Si l'on continue sur la mauvaise foi, Philippe pensait qu'Henriette avait de la chance qu'il la laisse avoir des amants. La plupart des maris gardaient leurs épouses dans une tour d'ivoire, limite si elle ne devait pas porter une ceinture de chasteté ! Monsieur ne voyait vraiment pas de quoi elle se plaignait, elle pouvait avoir les hommes qu'elle voulait. Lui devait attendre que son amant se décide à renoncer enfin à sa chasteté. Contraint de ne coucher avec personne d'autre que sa femme, quelle torture. Les supplices de Tantale et Prométhée n'étaient que des parties de plaisir à côté du sien.

    S'il venait voir son épouse, ce n'était pas par plaisir. Il avait deux enfants, dont un fils, cela lui suffisait. Si un troisième arrive, il ferait définitivement chambre à part, la laisserait tranquille et pourra se coucher, heureux de ne pas passer les portes de l'Enfer. Etait-ce grave de détester une personne à ce point ? De plus, sa propre femme ? Peut être mais le prince de France était depuis toujours un garçon capricieux qui n'en faisait qu'à sa tête ; lorsqu'il avait quelqu'un dans le colimateur, difficile de s'en sortir. Demandez à Alfie ou Guiche tiens ! Il fit un effort tant que sa mère était toujours de ce monde, elle le réprimandait comme un enfant lorsqu'il faisait des siennes. La seule femme qu'il aima réellement fut Anne d'Autriche, sa mère adorée. Il l'avait écoutée jusqu'au bout mais sa disparition avait tout bousculé, les deux frères Bourbons firent ce qu'ils voulaient. Et Philippe ne plus porter une hypocrite sympathique à sa cousine anglaise, celle qu'il avait épousé il y a cinq années. Cela ne dura pas bien longtemps, son frère reprit le flambeau des sermons. Henriette avait la chance d'avoir l'homme le plus puissant du royaume – d'Europe ? – en ami proche alors elle pouvait se plaindre à sa guise et Monsieur avait le droit à un savon de son propre frère, qui n'était pourtant pas modèle de vertu !

    Enfin, dans la chambre d'Henriette, Monsieur n'avait envie que de faire demi-tour, il se forçait de sa présence parce qu'il le fallait. Tout le monde n'avait pas la chance d'avoir un enfant fait par la volonté du Saint Esprit ! C'est bien dommage, Philippe l'aurait bien voulu. Quoique, si sa femme tombait enceinte sans qu'il l'ait touché, ce serait élevé un bâtard, ce qu'il refusait. Si son frère en avait ou d'autres de ses ancêtes acceptaient, lui non. De son côté, il lui était difficile d'en concevoir sans l'aide d'Henriette. Alors il se sacrifiait. Oui, oui, il parlait bien de sacrifice en couchant avec sa propre femme ! Il éxagérait mais cela faisait aussi de la personnalité princière.

      Madame : Monsieur, pensez-vous que ce genre de choses ce fassent à la carte ??

    Pour en revenir à leur ressemblance, le sourire qu'arbora Henriette, Philippe utilisait le même. Ce sourire hypocrite pour les bienséances, les discussions avec les gens que l'on rêve de baffer ou ce sourire ayant pour signification « je m'en moque mais je suis poli ». D'ailleurs, il répondit par ce même sourire. Il n'était pas dupe, il savait comment tout ceci fonctionnait ! Et il savait d'autant plus que ni lui ni elle n'avait envie de cela. Avec de la chance, elle lui dirait qu'elle voulait dormir et il n'insisterait pas. Il fallait espérer. Mais avant, une réponse cinglante s'imposait.

      Monsieur : Si vous ne devions le faire par envie ou plaisir, nous pourrions toujours attendre à un miracle !

    Philippe conservait ce sourire, l'accentua à peine et son visage prenait l'air de ces comédiens qui en font trop. Il ne voulait pas rester ici, ce lit n'était pas le sien et celle avec qui il partagerait la couche serait tout sauf de bonne compagnie. A ses yeux, la duchesse d'Orléans ne valait pas toutes les éloges que les gens disaient. Il les voyait avec les yeux de la colère, évident de ne voir que les plus mauvais côtés. Allez, il était assez resté, il était tant d'être poli, il attendrait son non et rentrerait chez lui.

      Monsieur : Je n'impose rien, je propose. Si vous souhaitez dormir, je prendrais congé pour que vous puissez vous reposer.

    Il y croyait dur comme fer, il allait enfin pouvoir à son tour se coucher dans son lit avant une nouvelle journée tumultueuse. Il s'agissait de la dernière ligne droite … ou pas.
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MessageSujet: Re: De l'art de la dispute [Henriette]   De l'art de la dispute [Henriette] Icon_minitime03.01.11 19:00

    Comment ça un miracle? Bon, d'accord, il fallait bien avouer qu'Henriette n'avait nullement envie de recevoir son époux dans ses draps. Mais quelques fois, les convenances prenaient le dessus et on était bien obligé. Oui, c'était ces convenances qui commençaient vraiment à lui peser. Et si elle voulait hurler où bon lui semble? Et si elle voulait hurler contre son mari ou d'autres courtisans en plein milieu de la galerie des glaces?? Et bien, elle aimerait pouvoir le faire... Seulement voilà, il y avait les convenances. Alors elle ne disait rien, se contentant de garder les lèvres serrées, ou si c'était son époux, lui lancer une remarque bien cinglante d'une voix basse.
    Dans ces cas là, il était hors de question qu'elle se fasse remarquer. Normalement, Henriette donnait n'importe quoi pour attirer tous les regards. Sauf que quand il s'agissait de disputes avec Monsieur, elle préférait rester discrète. Oh bien entendu, toute la Cour, ou presque, savait que la guerre entre les deux époux était déclarée. Oui, c'était une bataille incessante pour savoir qui aurait le plus de succès dans la soirée. Et lorsqu'ils étaient dans leur appartements, on ne rengeait pas moins les armes. Là, certaines fois, les hurlements pouvaient se faire entendre... Mais tout était fait dans les règles de l'art, et jamais on ne se disait de réelles grossièretés!

    Oui, leur mariage était bien voué à l'échec. Dans un premier temps, Henriette avait déploré cette réalité. Mais en y réfléchissant bien, elle avait vite fait d'oublier ces regrets. Elle était passé à autre chose tout simplement. Certains disaient qu'elle collectionnait les amants. Dans cette affirmation, il y avait du faux comme du vrai: Vrai, elle passait beaucoup de temps avec d'autres hommes que son mari mais Faux car tous ne terminaient pas dans son lit.
    Elle vint à penser qu'ils étaient trop semblables pour s'entendre correctement. Et elle n'était pas si loin de la vérité:

    Monsieur : Je n'impose rien, je propose. Si vous souhaitez dormir, je prendrais congé pour que vous puissez vous reposer.

    Evidemment qu'il n'imposait rien! Henriette savait bien que la première envie de son époux était de ressortir -et très vite- des appartements de sa femme! Elle n'arriva pas à retenir un petit sourire, qui cette fois était des plus naturel! Non pas qu'elle voulait se moquer de lui, loin de là, elle avait bien d'autres occasions pour ça, mais elle trouvait que sa "répliqueé était comique. Prendre congé... Elle aurait bien voulu le renvoyer comme un mal propre d'où il venait mais bon, ce soir elle était disposée pour discuter. Et quelle discussion! Monsieur allait vite regrété d'avoir franchit la porte. Oui car elle ne comptait pas se laisser faire. Elle allait d'abord réagir à la première remarque de son époux. Il ne lui avait pas fallu réfléchir bien longtemps pour trouver une réponse mais la princesse de France avait préféré la garder bien au chaud pendant un moment, histoire de prolonger le mystère. Elle était certaine que Philippe d'Orléans n'attendait pas avec impatience les mots qu'elle allait prononcer. Sauf s'il s'agissait de lui dire qu'il pouvait repartir.
    Henriette pensa donc que c'était le bon moment pour sortir sa chère et tendre phrase:

    -Un miracle dites-vous? Oh, dans ce cas la, j'envie notre sainte vierge Marie, qui elle a eu un enfant sans avoir besoin de passer par le rituel habituel...

    Paroles qui seraient légèrement blasphématoires si elle avait un prètre en face d'elle. Sauf que là, c'était Monsieur... Et Madame savait bien qu'elle était tout a fait en droit de dire ça. Oui parce que son mari était loin d'être pur et innoncent, a ça non! Donc, elle pensait bien qu'au final les paroles qu'elle avaient prononcées ne le choquerait pas plus que cela. Ce qu'elle espérait, c'est qu'il comprenne la métaphore: en gros elle voulait dire qu'elle enviait la Vierge Marie parce que ce n'était pas elle qui avait dû se coltiner le prince de France pour avoir des enfants... Et par la même occasion, qu'Henriette aurait aussi préféré être une sorte de... D'immaculée Conception? Oui c'était à peu près ça. Elle croisa les bras sur sa poitrine et tout de suite son cerveau commença à réfléchir pour répliquer de plus belle. Bon peut être qu'il était temps de sonner la trève... Mais non, non ce n'était pas dans son programme de la journée.
    Maintenant, il savait ce qu'il lui restait à faire. Pour Henriette le principe d'Immaculée Conception était pas du tout envisageable pour sa personne car cela voulait dire qu'elle n'aurait jamais connu les joies de l'amour en compagnie de quelques amants... Et elle n'était pas prète à y renoncer. Sauf pour Monsieur, oui il y avait des jours où elle était généreuse la petite! Autant en profiter!

    C'était le moment de répondre à la seconde intervention de son époux. Elle savait bien qu'il n'était nullement question de le retenir trop longtemps, cependant, elle avait un don naturel pour l'énerver et du coup, pour que les disputes commencent et que Monsieur termine dans la chambre de Madame mais pour débiter des mots plus acerbes les uns que les autres! Et oui que voulez vous, c'était un art dont pas grand monde disposait. Mais dieu avait bien voulu qu'Henriette l'obtienne... Pour le plus grand malheur de certains. Ainsi elle s'avança d'un pas, tachant d'être un peu plus dans la lumière qui venait des chandelles:

    -Vous proposez peut être... Mais au moins pourriez vous y mettre en semblant de... Conviction non?

    Bien voyons! Autant demander l'impossible. Oui car ce qu'elle venait de dire était presque impossible, du moins, c'était ce qu'elle pensait.
    Et pour prouver sa bonne volonté à Philippe, ses lèvres s'étirèrent en un grand sourire. Sourire qui n'était que façade, bien entendu. Il revenait de nouveau, son cher sourire commercial. Et elle termina par pointer du doigt ses lèvres comme pour dire: "Aller, mon cher, essayez donc un peu de faire de même!!"
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MessageSujet: Re: De l'art de la dispute [Henriette]   De l'art de la dispute [Henriette] Icon_minitime02.09.11 11:28

Quel drôle de couple ils formaient. Les apparences, toujours les apparences, rien que cela et, en privé, on tombait les masques. Voilà le lot quotidien du couple d'Orléans, paraître aux yeux de la Cour d'être toujours parfaits mais ils étaient bien loin de l'être. Incapables de s'entendre sur la moindre petite chose, Henriette et Philippe passaient leur temps à se disputer ou à s'ignorer. Et il était bien rare que l'un ou l'autre fasse un pas en avant pour une quelconque réconciliation. Pourtant, leur mariage avait bien commencé, le Prince appréciait sa nouvelle épouse et ils étaient devenus un couple à la mode, invités partout et surtout organisaient de grandes réceptions. Seulement, la vie princière s'avérait bien compliquée et il préférait ses amants à son épouse. Puis trop similaires, ils devenait davantage rivaux. Et personne n'ignorait leurs comportements. Leur union n'était qu'une vilaine mascarade et ils jouaient leurs rôles de prince et princesse, être amené à ce qu'on leur demande : tenter de garder un mariage convenable pour préserver l'alliance et mettre en place leur propre dynastie. Avec deux enfants, ils s'en sortaient pour l'instant mieux que le Roi lui-même qui n'avait que le Dauphin. Là encore, les enfants n'étaient pas un argument recevable pour s'entendre.

Et ce soir, tout aurait pu aller vite : Monsieur, après quelques banalités échangées, serait venu faire son devoir conjugal et serait reparti dans ses appartements sans demander son reste. Simple, non ? Mais rien ne se passait simplement chez les Orléans, il avait fallu jouer dans le cynisme, les sourires hypocrites et les piques habituelles. Un miracle de concevoir un enfant ? Certes, à les voir ainsi, on pourrait se demander comment ils ont réussi finalement à s'accorder un moment dans le même lit pour concevoir un héritier, même deux dans ce cas précis. Ce soir, il était presque certain qu'un troisième enfant ne sera pas en route. Et pour cause, son épouse était plus apte à discuter et faire tourner en bourrique son mari qu'autre chose.

Madame : Un miracle dites-vous? Oh, dans ce cas la, j'envie notre sainte vierge Marie, qui elle a eu un enfant sans avoir besoin de passer par le rituel habituel...
Monsieur : Cela m'ennuie de le dire mais je suis bien d'accord avec vous.

Sûr qu'avec un pareil dialogue, cela donnait envie à l'un et l'autre de coucher ensemble ! A les voir, ils pourraient ressembler à une des farces de Molière, ces personnages si caricaturaux mais finalement qui existe dans la réalité. Le couple princier était l'archétype de l'anti-amour, de l'hypocrisie et de la préciosité. Peut être se seraient-ils mieux entendus si Henriette serait devenue sa belle-sœur ou serait restée simple cousine. Mais devoir vivre avec elle, lui faire des enfants et lutter constamment, cela était épuisant, infernal … mais tellement délectable pour la Cour ! Si quelqu'un pouvait observer par un trou de serrure ou en écoutant derrière l'une des nombreuses portes, il devait s'en réjouir et s'amuser comme un petit fou.

Un qui ne riait absolument pas, c'était bien Monsieur ! Pour une fois qu'il faisait un effort, il aurait voulu que cela soit mis en valeur. Mine de rien, le Prince avait une réaction typiquement masculine – ce qui changeait de d'habitude – en voulant absolument qu'on mette en valeur cet effort qui n'était finalement, pas surhumain ! Pour le commun des mortels peut être, coucher avec sa femme relevait d'un automatisme, d'un plaisir parfois mais lui, ce n'était pas le cas. Car si on enlevait le fait qu'il la détestait (et réciproquement !), Henriette restait une femme, elle n'était donc pas du tout le type d'homme du Prince ! Et, après son pacte Lorraine, savoir que pour l'instant, Monsieur ne devait se contenter que du lit de sa femme, il y avait quoi y aller davantage à reculons ! Si on l'écoutait, valait mieux totale abstinence que d'aller dans le lit de cette femme ! Ce soir, il aurait donc voulu qu'on voit cette effort, mais à la place, il eut une phrase dont sa femme avait le secret du bon ton et des mots justes.

Madame : Vous proposez peut être... Mais au moins pourriez vous y mettre en semblant de... Conviction non?
Monsieur : Je vous retourne votre phrase, Madame. Vous ne semblez pas mettre plus de votre que moi du mien. Au lieu de me sourire comme une idiote, essayez de vous montrer plus aimable et moins …. Moins vous ! Insupportable et bornée !

On pourrait presque dire que Monsieur parlait de lui-même tant les deux se ressemblaient. Ils restaient sur leurs positions et personne ne voulait faire un premier pas. Cela agaçait Philippe qui croisa les bras et lança un regard noir en direction de son épouse. Cette dernière conservait ce sourire et cette façon de lui dire qu'il ne mettait pas de conviction, qu'il devrait sourire ! Mais pour qui se prenait-elle ?! Cela en était trop, le Prince poussa un soupir d'exaspération et tourna les talons. Pas la peine d'insister, ils allaient finir par se disputer ! Si les joies de la disputes se faisaient volontiers au Palais Royal ou à Saint-Cloud, il valait mieux éviter à Versailles. Sait-on jamais car les murs ont des oreilles. Arrivé à la porte, Philippe se tourna une dernière fois. Cette fois-ci, il avait un large sourire sur les lèvres, identique à celui d'Henriette.

Monsieur : Je ne vous souhaite pas bonne nuit, madame, mais d'aller au diable, là où vous et votre sale caractère avez vos entrées.

Quelle douceur et quelle gentillesse dans ses mots. Le couple d'Orléans était vraiment unique en son genre, et ce n'était pas plus mal ! Une fois les portes refermées, Philippe continua de pester à voix basse, lançant des jurons et des mots que nous rapporterons pas ici mais que quelques serviteurs ont pu gracieusement entendre lorsqu'il se mit au lit. Dans son lit, seul et finalement soulagé de ne pas avoir accompli ce devoir conjugal dont il aurait mis trois jours à s'en remettre !


[HJ : enfin je te réponds, vraiment désolée Si tu veux répondre derrière pour clore, c'est comme tu veux !]
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