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 I wanna see what you have underneath [ LIBRE ]

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MessageSujet: I wanna see what you have underneath [ LIBRE ]   I wanna see what you have underneath [ LIBRE ] Icon_minitime05.09.10 18:31

- Vous n'assistez donc pas à la représentation ?

Francesco s'inclina profondément, sans dire un mot. Juste son sourire le plus charmeur qui faisait fondre toutes ces dames. La jeune femme en face de lui rougit et dans un bruissement de soie, elle disparut dans la foule qui se rendait à l'Opéra Royal pour assister au ballet nouvellement créée par Lully. Bien que grand amateur d'art, Francesco ne se sentait pas vraiment d'humeur à s'enfermer dans un Opéra pour une heure ou deux, aussi somptueux soit-il. Le brun rebroussait donc chemin pour se diriger vers les jardins. Il bavarda quelques instants avec une connaissance avant de poliment s'excuser. Il traversa plusieurs salons, tous aussi changeant les uns que les autres. Bleu, vert, de couleur or ou bien argenté, il y en avait pour tous les goûts. En cette heure, ils étaient pratiquement tous désert. Des servantes rangeaient le moindre objets qui traînait ici ou là. Francesco descendit quelques marches et se retrouva sur l'immense terrasse qui offrait une vue imprenable sur les jardins de Versailles. Le brun ouvrit quelques boutons de sa chemise de brocart gris, couleur qui faisait ressortir le turquoise de ses yeux. Il plissa les yeux face au soleil rayonnant de cette chaude journée. Francesco était toujours habillé avec les plus précieuses étoffes de son pays. Il faut dire que l'Italie, depuis de nombreux siècle, avait ce qu'il se faisait de mieux question vestimentaire. C'était certainement ce style très méditerranéen qui plaisait aux femmes. Un sourire naquit sur les lèvres du brun, moqueur, à sa propre adresse. Il ferma les yeux et soupira.

Il descendit lentement les marches de marbres, de la poussière se soulevant un peu au fur et à mesure de ses pas. Il atterrit sur le petit chemin de gravier blanc. La première fois qu'il avait mis les pieds dans les jardins, Francesco avait cru que les allées avaient été tracées grâce à du sable. Mais en y regardant de plus près, il ne s'agissait que de vulgaires cailloux. Cela dit, la magnificence des jardins faisait que l'attention des courtisans et autres nobles n'était pas accaparée par le sol qu'ils foulaient. Francesco s'étira avec difficulté, son court manteau entravant légèrement ses mouvements. Doucement, il commença à avancer sur les chemins de terre blanc, les petites pierres blanches craquant sur son passage. Devant lui, une longue allée bordée de bosquets menait aux fontaines. Cette allée semblait interminable, et à dire vrai, elle l'était. Fort heureusement il y avait régulièrement quelques bancs sur lesquels pouvaient se reposer l'aristocratie fatiguée de marcher autant. Voir tous ces courtisans en sueur, les dames qui agitait frénétiquement leur éventail pour faire disparaître la rougeur sur leur visage, tout ceci amusait grandement l'italien. Il n'y avait pratiquement aucun bruit aux alentours. Seul une légère brise secouait les branchages des arbres. Même les oiseaux avaient renoncer à produire leur chant, comme si il respectait la beauté de cette nature domptée. Après quelques minutes de marches, le brun arriva face au plus imposant bassin des jardins, le bassin d'Apollon. Bien entendu, les fontaines ne fonctionnaient que lorsque le Roi s'y promenait. Lorsque sa Majesté quittait un bassin pour une autre partie des jardins, la fontaine cessait de fonctionner, et quelque part, une autre se mettait en marche. Les mécaniciens avaient su redoubler d'ingéniosité pour économiser l'eau. Cela faisait souvent sourire Francesco. Tandis que le peuple mourrait de faim, le Roi organisait de somptueuse fête, tellement somptueuse que ça en devenait presque insolent. Ce sujet n'était pas abordé à la cour. Les gens haussaient les épaules et répliquaient que ce n'était nullement leur affaire. Bien sûr, tant que les courtisans ont une place assurée au château, il n'en ont que faire de la populace. Ce n'est pas que Francesco prend en pitié le peuple, bien au contraire, lui aussi n'en a cure. Les français avaient bien tenté de se révolter lors de la Fronde, mais bien que proche de la victoire, leurs plans avaient malencontreusement échoués. Depuis, ils n'ont plus aucun moyen de se révolter. Dommage pour eux pensait souvent l'italien avec un sourire mauvais.

Fort heureusement, lui n'avait jamais vécu quelconque rébellion. Toujours cloîtré dans le Palais des Doges, il avait été épargné de la guerre et autre atrocité. Il avait seulement le souvenir d'une tentative d'assassinat sur son père une fois, mais cela ne l'avait pas vraiment marqué, il ne devait avoir que 7 ou 8 ans, tout au plus. Francesco trempa le bout de ses doigts dans l'eau fraîche et frotta ensuite ses mains l'une contre l'autre. Il remit la bague qui se tenait à son annulaire à l'endroit et soupira encore une fois. Cette bague, son père lui avait donné avant de mourir, il y a quelques années de cela. Même si des larmes avaient coulées sur ses joues, il n'avait pas vraiment éprouvé de tristesse à proprement parlé. Les responsabilités de son père faisaient que le père et le fils ne passaient que très peu de temps ensemble. De toute façon, ce n'était pas le genre de Francesco de s'apitoyer sur le passé. Le brun était un homme qui vivait au jour le jour, Carpe Diem comme disait Descartes, même si l'italien n'était pas féru de philosophie. Le brun reprit son chemin tranquillement, nullement pressé. Il se frotta le menton où une barbe de trois jours avait pris place. Cela faisait ressortir son charme italien. Voilà ce qu'en disait ces dames. Si a leur plaisait, pourquoi bouder leur plaisir, Francesco en tirait le meilleur profit, il profitait allégrement de son physique plus qu'avantageux, où était le mal, disait-il souvent avec un haussement d'épaules et un petit sourire innocent.

Cela faisait bien une heure qu'il marchait de long en large à travers les jardins. Il n'avait pas croisé grand monde, seulement quelques gardes qui patrouillaient ici et là pour s'assurer qu'aucun intrus n'essayaient de se frotter à la royauté. Francesco connaissait bien ça. Il se souvenait de la quantité de gardes postés à toutes les entrées du Palais des Doges et sur la place Saint Marc. Il y en avaient même jusque sur le toit, c'est pour dire si la paranoïa d'un attentat quelconque était forte. Cependant, les gardes étaient là essentiellement pour empêcher les gens d'entrer, mais ils étaient surtout là pour empêcher une quelconque fuite de la part des serviteurs ou bien de Francesco, qui déjà à l'époque avait une réputation de petit chenapan, faisait tout pour sortir et découvrir le monde extérieur. Combien de fois les gardes l'avaient-ils ramener dans sa chambre, le traînant par la culotte, chose déjà humiliante pour le petit garçon qui s'efforçait de refouler les larmes qui lui venaient aux yeux. Francesco en riait aujourd'hui, lui qui avait le monde à porté de main à présent. C'était sans doute pour déculpabiliser de tout cet enfermement que son père l'avait fait nommé ambassadeur. Mais peut importe, cette fonction ne lui servait à présent qu'à s'enrichir. Il se fichait bien de la diplomatie et des guerres qui devaient être à tout prix évitée. S'amuser était son seul mot d'ordre. L'oisiveté était devenue vertu chez lui. Il s'était forgé un masque de gentilhomme avec les années, mais en vérité, un monstre de débauche se cachait derrière ce masque. Un rôle qu'il avait appris à jouer à la perfection. Il aurait pu être un très bon acteur dans une autre vie. Cependant, l'italien était libertin et fier de l'être. Libertin de mœurs cela va de soi. Il se fichait pas mal de savoir comment se portait le genre humain avec ou sans Dieu, tout comme Pascal le prônait dans son ouvrage inachevé. Francesco était le dieu de son propre monde. Bien sûr il prenait grand soin de ne pas trop le montrer, sinon on pourrait prendre ça pour un crime de lèse majesté. Un petit rire s'échappa de ses lèvres. Le brun se passa un main dans les cheveux et les ébouriffa. Il ne supportait en rien ces perruques grotesques, pleines de boucles soyeuses. Non, décidément, la mode française n'était pas vraiment à son goût.

Après avoir fait une légère pause appuyé contre une statue, il se dirigea vers un bosquet d'où plusieurs roses semblaient scintiller au soleil. C'était le seul buisson des environs à posséder des fleurs en son sein. Décidément, Le Nôtre était un vrai fantaisiste parfois. Le brun tendit la main vers le fleurs et en s'assurant de ne pas être vu, il en détacha une délicatement, en prenant garde à ne pas si piquer. Une épine érafla cependant sa main, laissant une petite marque rouge dont une goutte de sang s'écoula, comme pour le punir de venir troubler l'ordre floral du jardin. Francesco fronça les sourcils et lécha la petite blessure. Il enleva les épines avec plus de précaution que nécessaire et huma le parfum de la fleur. Sensible à ses heures, pensant-il en souriant sardoniquement. Il soupira et accrocha la fleur à sa veste. Il s'assura que celle-ci ne tomberait pas en route et repartit en direction du château. Il s'arrêta cependant en chemin et leva les yeux vers le ciel. Quelques nuages venaient ponctuer l'azur infini et le soleil commençait à descendre doucement à l'horizon. Francesco savait que la représentation serait bientôt terminée et que les nobles se précipiteraient dehors pour prendre un grand bol d'air frais et se dégourdir les jambes après tant de temps passé assis et cloîtré. Francesco partit donc chercher un banc dans un petit coin isolé et à l'ombre. L'italien s'assit sur la pierre fraîche et soupira, la petite brise rafraîchissant son visage où quelques gouttes de sueur ruisselait de sa longue marche de cet après-midi. Rien de mieux qu'un peu de calme dans cette vie si tumultueuse.
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MessageSujet: Re: I wanna see what you have underneath [ LIBRE ]   I wanna see what you have underneath [ LIBRE ] Icon_minitime05.09.10 19:31

    La journée était bien avancée. Et comme chaque fois à Versailles, une folle de nobles y était présente. Henriette déplorait certaines fois l'attitudes qu'avaient ces gens, mais d'autres fois, elle en était ravie... Car c'était pour elle l'occasion rêvée de se faire remarquer une fois de plus... Oui Madame aimait lorsque les regards se posaient sur elle et qu'un murmure d'admiration passait sur toutes les lèvres. Alors elle souriait, satisfaite.
    Ce jour là, était "important" à Versailles: Monsieur Lully avait composé un tout nouveau ballet et la représentation avait lieu aujourd'hui même. Etant un membre de la famille royale, elle n'avait pas d'autre choix que de suivre le mouvement... Même si elle n'avait pas une envie débordante d'y assister. Oui, elle se sentait un brin lasse. Ces derniers temps, elle n'avait rien trouvé de divertissant à faire et raconter des ragots sur telle ou telle personne commençait à lui tapper sur les nerfs. Pourtant, il fallait bien avouer que jusque là, elle se prétait au jeu à merveille et qu'elle y prenait un malin plaisir. Serait-elle malade? Non, car la jeune demoiselle, n'avait cependant pas perdu son sourire et son entrain naturel. Mais elle avait du mal à voir une chose intéressante. Ce fut même Madame de Chevreuse qui dûe la sortir de ses appartements, pour assister à cette représentation, sinon elle n'entendait personne et serait restée enfermé!

    Elle ne cessait de pousser des soupirs de désespoir. Madame de Chevreuse qui était non loin d'elle la sermona en lui disant que ce n'était pas convenu à son rang de se comporter ainsi en public. Non mais voilà que Marie-Louise lui dictait sa conduite! Elle lui lança un regard non qui indiqua à son amie le fond de sa pensée... Et on entra dans l'Opéra Royal. Henriette regarda et écouta tout cela distraitement. Elle espérait qu'un évenement vienne perturber son ennuie à vrai dire. Oui... C'était cela, elle s'ennuyait; pourtant, lorsqu'elle pretta un peu plus d'attention à ce qu'avait fait Lully, elle dûe avouer qu'il s'était encore surpassé et que tout cela lui plaisait. Mais là, ses paupières se faisaient lourdes; dès qu'elles se fermaient, la princesse de France faisait un bond et les rouvraient en vitesse. Lorsque la musique s'arrêta marquant ainsi la fin, Henriette releva la tête et regarda autour d'elle; déjà les nobles se levaient pour retourner dans les jardins. Ah non pas ça!! Il lui fallait sa promenade en solitaire! Et tout de suite!
    Elle se releva rapidement sur ses deux jambes et poussait doucement mais fermemant ceux qui étaient sur son passage. Elle entendit vaguemant Marie-Louise qui lui demandait où elle allait encore. La représentation était terminée et elle allait en profiter.

    Lorsqu'elle fut enfin à l'extérieur, elle pressa le pas. Ses escarpins rouges, qui étaient assortis à sa longue et imposante robe, faisaient du bruit quand elle marchait sur les graviers. Mais elle s'en moquait. Elle avançait de plus en plus joyeuse de pouvoir avoir un peu de tranquillité, car ce n'était pas souvent qu'elle en avait. Oui la plus part du temps, elle était entourée de toute "sa" cour. Et elle devait admettre qu'elle ne pouvait vivre sans. Cependant, elle devait avouer que cela faisait du bien de s'en "détacher" quelques heures. Enfin, elle jugea qu'elle était assez loin de tout pour pouvoir se permettre un peu plus de libertés.
    C'est donc ainsi qu'elle détacha ses longs cheveux châtains. Le vent faisait dansé sa chevelure au rythme qu'il voulait, il était le maître en cet instant. Henriette trouvait cela très agréable elle aimait lorsque le vent lui fouaittait le visage. Madame ferma les yeux et tendit son visage vers le soleil et sourit. La jeune femme resta ainsi un petit moment et reprit sa marche silencieuse où elle observait tout ce qui se trouvai autour d'elle, non qu'elle ne connaisse pas ce lieu... Elle le connaissait très bien, au contraire, c'était juste qu'elle s'émerveillait toujours autant quand elle y venait. Et elle venait d'arrivait dans un bosquet où il y avait un nombre incalculable de roses. Oui, c'était celui la qu'elle aimait. Où elle aimait se réfugier quelques fois, pour être en paix.
    Mais aujourd'hui elle n'allait pas être seule; en effet, plus au devant, un silouhette se dessinnait. La curiosité est un très vilain défaut... Elle en avait fait l'expérience plusieurs fois, nottemment étant plus jeune et résidant encore au Louvre. Elle frissonna en y repensant car cette période de sa vie n'était pas la plus heureuse. Henriette décida de ne plus pensé à cela et de se concentrer sur l'inconnu qui était plus loin. Si sa vue était bonne, il s'agissait d'un homme... Et la princesse se trompait rarement... Oui c'était bien un homme, cependant, elle n'arriva point à definir les traits de son visage, il était un peu trop loin. Elle fronça les sourcils et choisit de se cacher derrière un colonne qui était non loin. Ses doigts fins entrèrent en contact avec la pierre froide. Elle hosa jeter un coup d'oeil. L'homme était en train de prendre une fleur dans sa main, délicatement. Henriette sourit une seconde fois; il se piqua, ce qu'elle envisagé. Le sang ne coula pas beaucoup fort heureusement; ce genre de blessure n'était pas des plus importantes!
    La duchesse d'Orléans venait de penser qu'elle avait de la chance, aucun noble n'avait encore pointé le bout de son nez et ce parce qu'ils allaient tous resté aglutinés autour du Roi pour avoir rien qu'un regard de ce dernier. Pitoyable... Il fallait avouer qu'elle ne connaissait pas cela puisqu'elle voyait le roi assez souvent, enfin quand il était disponible; elle aimait converser avec lui. Qu'elle idiote! Pendant, qu'elle était cachée derrière sa colonne, elle n'avait pas re-regardé les agissement de l'inconnu. L'homme en question était sur le point de partir. Il avait accroché la rose, Henriette le remarqua. Et comme il venait de s'approcher pour emprunter une allée, elle put enfin voir les traits de son visage. Hum... Charmant, elle devait l'avouer.
    Nouveau sourire...

    Henriette attendit qu'il soit totalement parti et elle quitta sa colonne. Elle s'approcha des roses à son tour et huma leur parfum sans en cueillir une seule. Et le Princesse finit par quitter les roses, il était temps pour elle de retourner avec les membres de la famille royale, bien qu'elle n'en avait pas spécialement envie (c'était surtout de devoir se retrouver à côté de son mari qui lui posait un petit problème...). Elle emprunta à son tour une des allées; ses longs cheveux tombaient sur ses épaules qui étaient légèrement dénudées, la couleur rouge de sa robe ressortait grâce aux rayons du soleil. Henriette aurait voulu courir à travers ces jardins; mais elle se disait que ce n'était pas la meilleure chose à faire, surtout si elle croisait quelqu'un! Et bien elle reviendrait plus tôt le matin, là au moins, personne ne pourrait l'en empêcher. Aujourd'hui, elle fairait encore passer les convenances en premier. Elle continuait d'avancer, perdue dans ses pensées... Mais en relevant son joli visage, elle constata qu'elle venait de retrouver l'homme du bosquet. Il était assis sur un banc en pierre. La duchesse d'Orléans s'approcha discrètement, et lorsqu'elle fut à sa hauteur, elle lui lança cette phrase, avec une voix douce:

    -Je suis heureuse de constater que la rose soit toujours avec vous, Monsieur...

    Elle accompagna ces mots pas une inclination de la tête qui voulait dire qu'elle le saluait.


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MessageSujet: Re: I wanna see what you have underneath [ LIBRE ]   I wanna see what you have underneath [ LIBRE ] Icon_minitime06.09.10 15:09

Francesco ferma les yeux quelques instants, savourant la brise qui lui caressait le visage. le vent apportait de lointains échos de rires et de discussions futiles. Cette fois, la représentation était bel et bien terminée et les jardins n'allaient pas tarder à perdre leur tranquillité. Le brun imaginait déjà les dames avec leurs ombrelles et leurs éventails, marchant doucement accrochées au bras d'un quelconque gentilhomme bien habillé, discutant du ballet. L'italien entendait d'ici leurs commentaires. " Monsieur Lully s'est surpassé encore une fois " diraient les dames. " Certes mais il y eu quelques moments de flottement vous ne trouvez pas ? " répliqueraient les messieurs, dont la moitié se sont ennuyés ferme durant le spectacle. Doucement, le brun rouvrit les yeux pour ne pas être trop fortement ébloui par le soleil. Malgré les années passées sous le soleil de Vénétie, ses yeux trop clairs souffraient encore lorsque la luminosité était trop forte. C'était bien le prix à payer pour captiver l'attention des femmes (et des hommes aussi, il ne servait à rien de le nier). Il porta la main à la rose et en caressa doucement les pétales à l'aspect duveté.

- Je suis heureuse de constater que la rose soit toujours avec vous, Monsieur...

Francesco en aurait presque sursauter si il n'avait pas entendu de doux bruits de pas sur le sol. Pourtant cette voix féminine était si douce, il serait idiot de s'effrayer pour cela. Francesco sourit et releva la tête. Devant lui se tenait sans nul doute une des plus belles femmes de Versailles. Ses longs cheveux bruns qu'elle avait détachés encadraient son visage de porcelaine avec grâce, ceux-ci retombant en cascade sur ses épaules dénudés. La brune portait une longue robe de soie rouge qui sied plus qu'élégamment à son teint, s'accordant avec le rose qui naissait sur ses joues, du fait d'une balade récente. Francesco fronça les sourcils, puis il écarquilla les yeux et se leva prestement.

- Majesté, dit Francesco sur un ton respectueux en s'inclinant profondément.

Bien entendu, comment avait-il pu ne pas la reconnaître du premier coup d'œil. Henriette d'Angleterre, la femme de Philippe d'Orléans. On l'appelait d'ailleurs Madame comme pour faire le lien avec son mari que tous appelait Monsieur. L'italien s'attendait à ce que toute une troupe d'ignares suivent la duchesse comme si leur vie en dépendait, mais étonnamment, elle était toute seule. Il n'était pas difficile de deviner que tous ces courtisans qui vous suivaient toute la journée devait être une chose des plus épuisantes à force. Il porta la main à la rose qu'il avait avant de sourire à la duchesse.


- Je me suis en effet permis de décrocher une de ces magnifiques fleurs. J'espère que vous ne direz rien à personne, ajouta-t-il avec un sourire séducteur en plongeant son regard turquoise dans l'azur de la brune durant quelques secondes uniquement, il ne voulait pas paraître trop impétueux. Il se devait évidemment de soigner son caractère en présence d'un des membres de la royauté. Il ne tenait pas tant que ça à subir des représailles quelconques. Il reboutonna sa veste de brocard et se gratta le menton durant une fraction de seconde.

- J'ose me risquer à une question. Que fait votre majesté sans personne pour l'accompagner ? Madame de Chevreuse n'en serait pas très ravie.

La dernière phrase était un peu moqueuse, mais rien de bien méchant, il avait déjà eu le plaisir de rencontrer une seule fois Madame de Chevreuse et il fallait avouer que c'était une femme remarquable. Cependant Francesco préféra s'incliner encore une fois avec la main près du cœur comme pour s'excuser de sa rudesse. Quelques personnes passèrent de l'autre côté de la haie en bavardant gaiement. Ce coin du jardin était vraiment bien placé, à l'abri des regards mais pas des plus indiscrets malheureusement. Néanmoins, se retrouver trop à l'abri des regards avec la duchesse pourrait éveiller quelques soupçons. Cet endroit était donc le plus indiquer pour discuter en toute ingénuité. Une brusque rafale de vent secoua la cime des arbres. Les cheveux e la brune volèrent autour d'elle et Francesco fut subjugué durant quelques instants. Vraiment, quel gâchis qu'elle ait dû épouser le frère du Roi, même si Monsieur était un homme charmant à ce que l'on disait. Charmant, peut-être mais pas vraiment tourné vers les femmes. Enfin, c'était plus ou moins le dessein de feue Anne d'Autriche, écarter son plus jeune fils du pouvoir par tous les moyens possibles. Francesco n'appréciait guère ce genre de plan politique, un peu de rivalité ne fait de mal à personne. Qui s'en soucie vraiment ? Pour le bien du peuple, personne n'y croyait. Mais fort heureusement, l'italien avait appris à tenir sa langue, sinon, il y aurait bien longtemps qu'il aurait passer l'arme à gauche. Et il n'espérait pas porter la fleur au fusil de si tôt. Il devait encore profiter de sa jeunesse n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: I wanna see what you have underneath [ LIBRE ]   I wanna see what you have underneath [ LIBRE ] Icon_minitime06.09.10 16:18

    L'inconnu lui adressa un "Majesté" en s'inclinant profondément, signe de respect. Inconnu, pas vraiment... Car en regardant de plus près, Henriette reconnue en lui l'ambassadeur de Venise. Elle l'avait croisé une ou deux fois dans le château mais ne lui avait pas réellement adressé la parole, allez savoir pourquoi. Peut être qu'a ce moment là, elle n'en avait pas le temps, ou bien qu'elle n'en avait pas envie. Car voyez vous, l'humeur d'Henriette change souvent et en très peu de temps!!

    - Je me suis en effet permis de décrocher une de ces magnifiques fleurs. J'espère que vous ne direz rien à personne.

    La duchesse répondit au sourire que lui adressa le jeune homme. Et elle soutint également son regard, elle estimait qu'elle ne devait pas baisser les yeux, ce n'était pas à un membre de la famille royale de baisser les yeux, ça non... Henriette trouvait cela sans grande importance; bien entendu, l'ambassadeur était libre de cueillir la fleur qu'il voulait, enfin, encore fallait-il que personne ne s'en aperçoive! Mais ce n'était pas le genre de la Princesse à faire des manières pour une chose aussi simple. Ainsi elle tacha de lui répondre:

    -Vous savez, il y a bien assez de Roses à Versailles... Les jardiniers ne remarqueront certainement pas que l'une d'elles manque à l'appel!

    Et elle lui adressa un nouveau sourire, malicieux cette fois. Henriette aimait bien se moquer. C'était peut être l'un de ses passes temps préféré! Elle était aussi la source de pas mal de potins, mais cela, personne ne l'ignorait... Tout circulait à Versailles. Il était rare que la vie des nouveaux arrivants reste privée bien longtemps... C'était ainsi.
    Il y eut une seconde intervention de la part du jeune homme. Madame l'écouterait très attentivement, elle se le devait et le voulait:

    - J'ose me risquer à une question. Que fait votre majesté sans personne pour l'accompagner ? Madame de Chevreuse n'en serait pas très ravie.

    Henriette laissa échapper un rire cristalin lorsqu'elle entendit la dernière phrase. Décidemment, Francesco di Venezia avait de l'humour! Mais ce rire fut stoppé lorsque ce dernier s'inclina une seconde fois en plaçant sa main près de son coeur. Il tenait à s'excuser. Peut être pensait-il qu'il avait offensé Madame, pas le moins du monde! Toujours retenir qu'Henriette aimait la moquerie...
    La duchesse d'Orléans remarqua que quelques nobles marchaient tout en parlant de l'autre côté de l'allée. Aïe... Ils avaient donc commencé à se "répendre" dans les jardins. Mauvais point... Henriette craignait qu'une personne dont elle avait l'habitude de s'accompagnait lui tombe dessus. Cependant il n'en fut rien. Elle soupira de soulagement; tant que personne n'arrivait, elle pouvait parler avec tranquillité et bonne humeur:

    -Monsieur, Marie-Louise de Chevreuse passe beaucoup de temps avec moi durant l'année. Pensez vous qu'elle ne puisse pas se passer de ma présence quelques instants? Je suis certaine qu'elle n'en mourra pas!

    Oui Madame était moqueuse. Il était temps à présent pour elle, de répondre à la question initiale du brun:

    -Oh, disons que je me suis dépéchée de sortir une fois que le nouveau ballet de ce cher Lully fut achevé... Il est embêtant parfois d'être entouré. Mais et vous? N'avez-vous donc pas assisté à la représentation?

    Bien entendu, Henriette supposait que non, puisqu'elle l'avait surprise dans le bosquet. Mais elle se disait qu'il fallait mieux être fixée. Une rafale de vent souleva une seconde fois ses longs cheveux; elle fut obligée de replacer par la suite une mèche qui lui barrait le visage, et elle le fit avec le plus de grâce possible. C'était ainsi que la Princesse avait été élevée, dans les convenances. Elle se souvenait de quelques paroles de sa mère. Un jour elle lui avait dit que le moindre de ses gestes devait être parfait. Car c'était avant tout sur ça façon d'être sur ses agissement qu'on allait la juger.
    Elle se rendit bien compte que sa mère avait raison. Depuis, elle faisait très attention. La grâce était un atout des plus considérable pour une femme, la grâce mais aussi la séduction dans ce lieu qu'était le château du Roi Soleil...
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MessageSujet: Re: I wanna see what you have underneath [ LIBRE ]   I wanna see what you have underneath [ LIBRE ] Icon_minitime08.09.10 1:02

- N'avez-vous donc pas assisté à la représentation?

Suite à la rafale de vent, la brune remit quelques mèches de cheveux en place avec ce qu'il faut de grâce et d'élégance. Des gestes maîtrisés, presque mécanique voire forcés car c'est bien là la manière de se comporter pour une femme de son rang. Francesco n'imaginait même pas les heures et les heures de leçon que la jeune femme avait du subir. Il était bien content d'être un homme. Quelques révérences bien placées, un vocabulaire correct et tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il s'éclaircit la gorge pour répondre à la question.

- Non, je ne m'en sentais pas l'envie. Ce n'est pas que les œuvres de monsieur Lully me déplaise mais voyez-vous, rester constamment en compagnie de toute cette noblesse, cela devient un peu lassant ne trouvait vous pas ?

Le ton était moqueur mais sans offense. Francesco avait bien compris qu'un peu de taquinerie ne faisait de mal à personne. Il se ferait remettre à sa place dans le pire des cas et tout cela serait fini. Le brun avait assez d'expérience du monde pour comprendre comment cela fonctionnait. Princes, princesses, rois, empereurs, voire même ecclésiastiques, une remarque mal placée et c'était le froncement de sourcil, la mine choquée, la main sur la poitrine et enfin, le "mais voyons monsieur, un peu de tenue!" tant attendu. Bref, turlututu, chapeau pointu. Il est vrai qu'au début Francesco était un jeune homme impétueux, qui n'avait aucune idée des conséquences qu'il encourait à insulter sans le vouloir tel ou tel monarque. Il lui a fallu de nombreux sermons pour comprendre que sa fonction était de préserver la paix, non de la détruire. Mais à présent ce titre futile d'ambassadeur était plus fait pour impressionner les femmes qu'autre chose. Et la plupart du temps cela était plus qu'efficace.

Bref tout ça pour dire qu'être une femme à cette époque n'était pas de tout repos, que ce soit au niveau social ou autre. Mais il faut dire que la jeune épouse de Monsieur s'en sortait à merveille et son caractère bien trempé y était sûrement pour beaucoup. Elle n'était en effet pas comme toutes les femmes de la cour. Se promener ainsi seule et laisser ses longs cheveux bruns tomber sur ses épaules au lieu d'être attachés avec sérieux et rigueur en était la preuve concrète. Et il faut dire que cela lui allait plutôt bien, du moins du goût de Francesco. Les femmes de caractère étaient les plus désirables sans nul doute. Mais mieux valait ne pas se frotter à la jeune brune. Il lui fallait rester distant et courtois, du moins pour l'instant.

Quelques nobles passèrent encore mais comme leurs prédécesseurs, ils ne remarquèrent rien. Soit le brun et la brune se taisaient pile au moment opportun ou bien tous ces courtisans étaient trop absorbés par leur futile conversation (ou bien trop idiots pour s'apercevoir que la duchesse était à quelques mètres d'eux). Le parfum trop capiteux des femmes parvint aux narines de l'italien et celui-ci ne put s'empêcher de grimacer. Il détestait bien toutes les femmes qui s'aspergeait de parfum comme si leur vie sociale en dépendait. Il y avait de quoi vous soulever le cœur. En revanche, la brune était assez proche pour qu'il sache qu'elle portait un doux parfum musqué qui lui correspondait bien. Francesco commençait à avoir fortement mal aux jambes, rester debout n'était vraiment pas fait pour lui. Le brun recula de quelques pas et se rassit confortablement. Il jeta un regard à la brune et lança un petit sourire mutin à la duchesse.


- Si l'envie vous en dit, vous pouvez venir vous asseoir, je ne mords pas.

* Pas pour l'instant en tout cas * pensa-t-il en réprimant un sourire carnassier. Et d'un bref geste de main, il désigna la place à côté de lui.
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MessageSujet: Re: I wanna see what you have underneath [ LIBRE ]   I wanna see what you have underneath [ LIBRE ] Icon_minitime

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